Pas de chichi

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ECHANGES PRO
ECH
réalisés par
Julien Garnier
Didier Thuillier
www.echanges-pro.fr
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Pas de chichi,
iicii on mange avec lles d
doigts
i !
Le manger-mains, une solution pour favoriser la prise
alimentaire de nos ainés.
L
e vieillissement s’accompagne de
ralentissements fonctionnels entrainant parfois des diffi cultés
d’adaptation comme dans les troubles de
la maladie d’Alzheimer.
Cette pathologie génèr e des diffi cultés
face à la double pr oblématique déambulation/impossibilité de se servir de
couverts, le « manger a vec les doigts »
ou manger- mains est une solution très
efficace.
Créativité et ingéniosité des cuisiniers
permettent d’adapter des aliments pour
une meilleure préhension par les patients
qui peuvent se servir de leurs doigts pour
s’alimenter « Dans t ous les cas , les résidents veulent continuer à mang er et à
trouver du plaisir dans cet acte si noble »
insiste Bruno Lesour d, qui prône « une
alimentation f acile à avaler , lisse sans
aucun grumeau, pâteuse et mouillée pour
glisser facilement. Mais qu’elle soit surtout bonne, donc relevée pour que le g oût
soit perçu ».
Le manger-mains permet de maintenir
une aliment ation équilibrée et sa voureuse, de prév enir la dénutrition, quels
que soient l’ordre des plats, les horaires et la
façon de consommer et de maintenir l’autonomie des patients le plus longtemps possible en laissant la personne manger seule.
Le manger-mains constitue une solution
incontournable et permet au cuisinier
d’explorer d’autr es mo yens de pr atiquer
son art culinaire.
Le manger-mains
Bruno Charrier, responsable de pr oduction
au centre gériatrique de Saint Jean de Mont
(85).
« Le manger-mains est un projet d’autonomisation de la personne présentant certains
troubles comme la malvo yance ou encor e la
démence, ces personnes ne savent plus utiliser les couverts et mangent avec les doigts en
texture normale, hachée voir e mixée. Divers
types de présentation existent (boulettes, bâtonnets, cubes, galettes…). Grâce à l’échelle
de Blandford, nous avons pris connaissance
du ou des tr oubles aliment aires du senior ,
cela nous permet d’identifi er les troubles dominants et d’êtr e réactifs. Après avoir suivi
une formation sur le « manger-mains » et un
travail d’équipe très constructif entre les services de soins et le service restauration, nous
répondons aux besoins des seniors en accord
avec tous les acteurs et les familles. »
Le manger-mains pour
le bien-être des résidents
Maud Lefort, diététicienne à l’UCP du CHU
de Rennes explique
« Nous devons la réussite de la mise en place
du menu mang er-mains à la bonne volonté
d’une équipe motivée de cuisiniers, de diététiciennes mais aussi de g oûteurs critiques ! Le
travail préliminair e au lancement du pr ojet
« manger-mains » a demandé des r echerches
de plats et produits, des mises au point de
recettes, d’élaborer des fi ches techniques,
d’écrire des menus dans notre système informatisé de prise de commandes de repas…
Une collaboration avec les unités de soins a
été privilégiée et puis pour garantir une valeur nutritionnelle de nos menus conf ormes
aux r ecommandations et aux besoins de
nos patients, nous avons choisi de décliner
le menu « normal ». La pr oposition de la
texture manger-mains pour un patient relève d’une décision pluridisciplinair e. N ous
avons choisi des patients qui n’ont pas de
troubles de la déglutition ce qui nous permet
de pouvoir garder des produits frais garantis
en vitamines comme les fruits crus. Le plaisir
de manger passe aussi par les chang ements
de textures en bouche, croquant, lisse, granuleux, fondant… Nous tenons à f avoriser
certains plats et pr oduits de terr oir comme
le chou-fleur fleurette, les rillettes de sardines
« maison » et la galette saucisse. La difficulté
pour certaines familles est d’accepter de voir
son par ent mang er avec ses mains car ce
n’est pas encré dans notre culture. La mise en
place de cette nouvelle texture de repas a valu
au CHU le label « droits des usagers 2 012 »
délivré par l’Agence Régionale de Santé. »
60
%
50
%
des seniors en institution
sont déments
est atteinte d’Alzheimer
et 5 à 12 % de ces
personnes présentent des
troubles de comportements
alimentaires.
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N° 266 • DÉCEMBRE 2 013
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