Communication de la Société Française de Radiothérapie
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Communication de la Société Française de Radiothérapie
Communication de la Société Française de Radiothérapie Oncologique à propos du procès en appel de l’accident d’irradiation survenu à Epinal Paris, le 26 novembre 2014 Fin 2006, la SFRO et l’ensemble des professionnels des services de radiothérapie ont appris la survenue de l’accident d’irradiation d’Epinal, qui a provoqué le décès de plusieurs patients et des séquelles graves chez beaucoup d’autres. Le procès en appel de cet accident s’est ouvert le 12 novembre 2014 et se terminera le 12 décembre. A l’époque des faits, la nouvelle a suscité chez les professionnels de la discipline une grande émotion vis à vis des victimes et de leurs familles, et une inquiétude sur les causes de cet accident sans précédent en France. L’ensemble de la communauté médicale s’était alors mobilisée pour prendre en charge ces patients, analyser et comprendre les causes de cet accident d’irradiation. La SFRO a travaillé en étroite collaboration avec les acteurs institutionnels, notamment l’Autorité de Sûreté Nucléaire, pour renforcer les mesures de sécurité, en vue de garantir à tous les patients pris en charge dans les services de radiothérapie français les normes de sécurité les plus exigeantes dans le déroulement de leurs traitements. Des efforts considérables ont été réalisés depuis 2007 pour garantir la sécurité des traitements ; la réglementation a été renforcée et les services de radiothérapie font l’objet de visites de contrôle annuelles par l’Autorité de Sûreté Nucléaire depuis 2007, afin de vérifier le respect des procédures. Les conclusions de ces inspections, qui mesurent les progrès effectués, sont rendues publiques. Pour répondre à ces exigences de sécurité : Les effectifs de physiciens médicaux ont été renforcés (350 ETP en 2006, 545 en 2013 et devraient continuer à augmenter en 2014). Des postes de qualiticiens dédiés à la radiothérapie ont été créés dans 85% des centres. Ils participent notamment à la diffusion des procédures de sécurité et accompagnent les services de radiothérapie dans la mise en œuvre des obligations d’assurance qualité. Une culture de la sécurité, déjà largement présente dans de nombreux centres avant 2006, s’est amplifiée et généralisée au travers notamment de l’organisation du retour d’expérience et du signalement du moindre événement inattendu, tant à l’intérieur d’un service, qu’au niveau national, à l’aide du dispositif de déclaration à l’Autorité de Sûreté Nucléaire et à l’ANSM (ex-AFFSAPS) (portail Vigie Radiothérapie). La formation de l’ensemble des personnels a fait l’objet d’un effort particulier qui se poursuit. Actuellement, la radiothérapie occupe une place majeure dans l’arsenal thérapeutique des cancers. Deux tiers des patients atteints d’un cancer bénéficient d’une radiothérapie à une étape de leur parcours de soin, représentant près de 200 000 traitements chaque année en France, soit environ 4 millions de séances par an. La radiothérapie est un traitement essentiel pour guérir les patients, tout en conservant leur qualité de vie (parmi les patients guéris d’un cancer, 40% le sont grâce à la radiothérapie). La radiothérapie bénéficie depuis quinze ans de progrès technologiques importants, qui en améliorent l’efficacité et en diminuent considérablement les effets secondaires. Ces progrès se diffusent en France où le parc des appareils de radiothérapie, des logiciels de calcul, et plus largement des dispositifs indispensables à la spécialité s’améliorent d’année en année. La SFRO souhaite que cette évolution se poursuive et que la qualité et la sécurité de la radiothérapie demeurent des priorités de santé publique, en disposant des moyens nécessaires à cette évolution. Elle a publié en 2013 un Livre Blanc de la radiothérapie exposant la situation actuelle, les problématiques de la discipline, et des propositions pour une démarche d’amélioration permanente, dont plusieurs ont été reprises dans le Plan Cancer 3 2014-2019.