LEFAITDUJOUR - Voyages en Papouasie

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LEFAITDUJOUR - Voyages en Papouasie
Dimanche 7 octobre 2012 page 3
Le Dauphiné Libéré
LE FAIT DU JOUR
« Je voulais me perdre
pour mieux enrichir ma vie »
TOUR DU MONDE À PIED
n Depuis trois ans, Guillaume
Combot, ancien habitant de
Saint­Marcellin, chemine à
travers le monde. À la fin du
mois, il achèvera à Paris son
périple de 20 000 km à pied,
à travers le globe. Un tour
du monde en 1 400 jours
(environ), à raison de 35 à
40 km de marche quotidienne.
Parti de Cape Town, en Afrique
du Sud, en février 2009, ses
pas l’ont mené partout sur le
continent africain, mais aussi
au Moyen­Orient et sur une
partie de l’Europe. Un voyage
« à pied, pour approcher et
rapprocher », a­t­il confié lors
de son escale à Grenoble, le
28 septembre. « En Afrique et
au Moyen­Orient, je mangeais
comme et avec les locaux, et
buvais l’eau des puits ou
des rivières sans utiliser de
procédé de purification. »
Un voyage alternatif pour
aller à la rencontre des
autres, mais aussi un voyage
intérieur : « Je recherchais
à mieux comprendre les
mécanismes de la pensée.
Je voulais aussi me perdre
pour mieux enrichir ma vie. »
212014500
DES “AVENTURIERS” PROPOSENT DE SUIVRE LEURS PAS ET D’ADOPTER LEURS TECHNIQUES POUR « REDÉCOUVRIR LE VOYAGE »…
vous font voyager autrement
À Grenoble, des agences
de voyages proposent
même de vivre l’aventure
du voyage alternatif
en famille.
TROIS QUESTIONS À…
Romain Vallon
V
Fondateur du site Internet
voyageons­autrement.com
oyager autrement,
ce n’est pas forcé­
ment partir seul, à
l’aventure, en terre
inconnue. Partager une
yourte en Mongolie ou dor­
mir chez l’habitant en Sibé­
rie sont des expériences ac­
cessibles à tous, et pas seu­
lement réservées aux
aventuriers solitaires des
temps modernes.
La preuve : certaines
agences de voyages, com­
me “Voyageurs du monde”
et “Terres d’aventure” à
Grenoble, se sont spéciali­
sées dans le voyage alter­
natif. Y compris en famille.
Des voyages
alternatifs
qui s’ouvrent
même aux
plus jeunes
« C’est aussi une forme
d’éducation de faire décou­
vrir aux enfants d’autres
modes de vie », explique
Loïc Di Dio, directeur de
l’agence “Voyageur du
monde”. « Beaucoup de fa­
milles choisissent de partir
autrement, en adaptant le
rythme de leur voyage aux
plus jeunes. L’important,
c’est aussi de les surpren­
dre. »
Même leur agence parte­
naire, “Terres d’aventure”,
qui s’est spécialisée dans le
voyage à pied, adapte les
randonnées aux aventu­
riers en culotte courte. Mais
que les voyageurs les moins
téméraires se rassurent :
pas question pour autant de
laisser les familles, sur pla­
ce, livrées à elles­mêmes
avec leurs sacs à dos.
« Nous restons tout de
même présents, lors du
voyage, avec un service ap­
porté sur la destination.
Même si, aujourd’hui, le
marché est plus attiré par
« Exprimer un rapport
à la nature et à l’autre »
n Quand on parle de “voyager autrement”,
on évoque les voyages durables, écologiques,
solidaires… Comment s’y retrouver parmi tous ces
termes et comment définir le voyage alternatif ?
Philippe Gigliotti a créé une petite agence, “Voyages en Papouasie”.Il fait découvrir la Papouasie-Nouvelle-Guinée au plus près des Papous, où le voyageur
plonge dans la culture de ses hôtes. Photo DR
l’authenticité et cherche à
éviter le tourisme de masse
et ses complexes hôteliers,
nos clients souhaitent éga­
lement un accompagne­
ment et un certain con­
fort », précise Loïc Di Dio.
En plus de proposer de
voyager en sortant des sen­
tiers battus, avec une cer­
taine sécurité, ces agences
mettent en place une dé­
marche de tourisme res­
ponsable, quelle que soit la
destination.
« Ces voyages vont éviter
les grosses structures et
bannir ce qui est nocif à
l’environnement. Par
exemple, on proposera
d’observer des tortues de
mer et dauphins dans une
réserve naturelle au Mexi­
que, plutôt que de nager
avec eux. On souhaite aussi
donner la possibilité, sur
place, de faire des rencon­
tres et de participer à la vie
locale. »
François FRUALDO
L’agence grenobloise au plus près des Papous
P
our le coup, c’est vraiment
le bout du monde. La Pa­
pouasie­Nouvelle­Guinée est
au bout de la carte… à droite,
au­dessus de l’Australie.
Un pays avec qui le Greno­
blois Philippe Gigliotti entre­
tient une relation particulière.
Depuis 1997, voyage après
voyage, il a nourri ses connais­
sances sur cette terre où coha­
bitent plus de 800 langues et
ethnies et a su développer des
amitiés fortes.
Créée en 2012, son agence,
“Voyages en Papouasie”, est
donc le fruit du long travail de
reconnaissance, de création de
circuits et d’accompagnement.
Philippe a d’abord créé une
structure locale, « réceptive »,
pour développer ses propres
circuits et activités, organisant
des voyages vendus par des
tour­opérateurs français.
Puis, rapidement, afin de
mieux répondre à des attentes
de plus en plus variées, il s’est
constitué un vaste réseau de
partenaires, d’amis et de colla­
borateurs spécialisés : ornitho­
logie, plongée, balnéaire…
Enfin, devant les demandes
de plus en plus nombreuses de
voyages « à la carte », il a déci­
dé, avec son épouse Fily, de
créer en France une structure
capable de prendre directe­
ment en charge ces parcours
sur mesure.
Le voyageur plonge dans
la culture de ses hôtes,
où le voyage s’adapte
à la vie locale
“Voyages en Papouasie” reste
une petite agence, principale­
ment gérée par Fily et Philippe
Gigliotti auxquels s’ajoutent
quatre personnes supplémen­
taires, dont trois guides papous
et une guide francophone.
Sans compter, bien sûr, les très
nombreux partenaires locaux,
guides, chauffeurs, hôteliers,
porteurs…
Au menu, une découverte
de la Papouasie­Nouvelle­
Guinée au plus près des Pa­
pous, à travers des voyages où
l’immersion en village est im­
portante, où le voyageur plon­
ge dans la culture de ses hôtes,
où le voyage s’adapte à la vie
locale.
Les premiers voyages, orga­
nisés sur la base de l’expérien­
ce personnelle de Philippe et
de ses amitiés, se déroulaient
presque entièrement sans hô­
tel, toujours au plus proche de
la population, chez l’habitant.
Tout en restant au maximum
fidèle à cette philosophie, l’of­
fre s’est enrichie : les voyages
sont devenus plus conforta­
bles, plus variés également.
o
F “Voyages en Papouasie”,
Tél. 0458001328, site Web :
voyagesenpapouasie.com
« C’est déjà un voyage qui va se distinguer du tourisme qu’on
appelle “de masse”, qui consiste souvent à partir le plus loin
possible pour décompresser. À côté de ce tourisme
classique, il y a un tourisme culturel et tourné vers l’autre, qui
concerne des gens qui veulent mettre en place un tourisme
durable, en prenant en compte tous les impacts que le
voyageur peut avoir. Il y a, par exemple, l’écotourisme qui se
concentre sur l’impact écologique, le tourisme équitable qui
s’inspire du développement durable avec une meilleure
répartition des bénéfices… Le voyage alternatif est un terme
générique qui englobe une multitude de tourismes, dont le
tourisme responsable qui se soucie de ses impacts. »
Doit-on alors parler d’un voyage pour soi-même,
ou tourné vers les autres ?
n
« C’est souvent un voyage à la fois pour se découvrir et pour
découvrir l’autre. Le voyage permet aux gens de se
construire, pas juste d’aller loin. Lorsque l’on se prépare à
voyager autrement, cela amène déjà une vraie réflexion sur
soi­même : une réflexion qui est à la base du voyage.
Mais c’est aussi réfléchir au tourisme de demain. À quoi
ressemblera­t­il dans 15 ou 30 ans avec la montée du prix du
gasoil ? La question du transport est­elle légitime quand on a
besoin de décompresser ? Voyager autrement, c’est se poser
des questions. À force de dégrader l’environnement et les
lieux visités, le tourisme classique se tire une balle dans le
pied… »
S’agit-il d’une véritable prise de conscience
ou d’un effet de mode ?
n
« Je ne suis pas certains qu’il y ait plus de voyageurs
alternatifs que dans les années 60 ou 70. Ce besoin
d’exprimer un rapport à la nature et à l’autre a toujours
existé. Mais il y a, aujourd’hui, une prise de conscience plus
large. Des facteurs, comme le réchauffement climatique,
dont tout le monde a conscience et qui vont impacter le
tourisme de demain. »
Propos recueillis par F. F.
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