Vaincre la constipation - DG Diffusion :: Bienvenue

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Vaincre la constipation - DG Diffusion :: Bienvenue
RAYMOND DEXTREIT
Vaincre la constipation
Éditions Vivre en Harmonie
DG Diffusion - Rue Max Planck - BP 734
31683 Labège Cedex
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Cet ouvrage constitue une documentation sur les méthodes naturelles s’adressant aussi bien aux médecins qu’aux malades, la collaboration des uns et des
autres devant être recherchée pour un meilleur résultat.
Si quelques symptômes de diverses affections peuvent être décrits, ils ne le sont
que dans le cadre d’une documentation générale, et cela ne saurait évidemment pas remplacer le diagnostic médical.
L’éditeur ne saurait être tenu pour responsable des conséquences d’une mauvaise interprétation de cet ouvrage par les lecteurs.
EDITIONS « VIVRE EN HARMONIE »
© 1997 Raymond DEXTREIT
© 1997 VIVRE EN HARMONIE
Dépôt légal : Mars 1997
ISBN : 2-7155 - 0143-9
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PREMIÈRE PARTIE
Des plantes
contre la constipation
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OÙ COMMENCE LA CONSTIPATION ?
Une importante partie (environ 30 %) des consultations médicales seraient motivées par un trouble
digestif, et 20 % des personnes consultant pour
d'autres motifs signalent accessoirement qu'elles en
souffrent.
Or, combien de ces anomalies digestives n'ont
d'autre origine qu'une insuffisance des évacuations !
Et cela, rien que du fait d'un ralentissement du transit en résultant.
Par ailleurs, il est maintenant reconnu que l'insuffisance et la lenteur des évacuations favorisent l'implantation de multiples germes nocifs. Ainsi, des
germes saprophytes (donc, normalement présents)
des muqueuses, et particulièrement des digestives,
notamment le Candida Albicans, peuvent se mettre à
proliférer et devenir alors des parasites pathogènes,
à la fois dangereux et tenaces.
Que d'inconvénients motivant des examens médicaux répétés, des investigations contraignantes (et
coûteuses !) pourraient être évités et remplacés par
quelques mesures simplifiées, propices à libérer les
intestins et, par répercussion, à faciliter toutes les
fonctions en amont.
Il est bien évident qu'avec les intestins normalement libérés, il se forme moins de gaz, et ainsi s'at—5—
ténuent, puis disparaissent les ballonnements avec,
souvent, des douleurs abdominales (ou même cardiaques quand le diaphragme, en se soulevant, comprime le cœur), les autres compressions d'organes
voisins de l'appareil digestif, les flatulences, les éructations, les aigreurs et même certaines migraines survenant du fait de la formation et de la persistance de
poches d'air, lesquelles peuvent se former dans des
régions très éloignées du tube digestif.
Evoquant cette « normalité » des évacuations, on
ne peut manquer de souligner les importantes divergences de vues en ce domaine. Pour certains, il suffirait de deux selles par semaine ! Ceux qui souhaiteraient mieux seraient considérés comme étant l'objet
d'une obsession ou au moins d'inquiétude injustifiée.
Pourtant, dans les milieux où la nourriture est correcte et les fonctions bien normalisées, il a été bien
reconnu et admis que la « présentation » pouvait être
biquotidienne. Un jour, un ralenti peut survenir, mais
les jours suivants, survient le « rattrapage ».
Heureusement, cette conception de la selle bihebdomadaire est battue en brèche par d'autres spécialistes, lesquels, se référant à de déjà nombreuses
enquêtes épidémiologiques, assurent que l'insuffisance des évacuations peut être à l'origine des plus
graves maladies, cancer compris.
Une fois dégradés et ayant accompli leur mission,
les acides et sels biliaires deviennent assez rapidement des sous-produits nocifs, voire cancérigènes,
qu'il convient d'évacuer le plus rapidement possible.
Si les évacuations sont insuffisantes et trop lentes,
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ces résidus du métabolisme gagnent, par osmose, à
travers la paroi intestinale, le circuit général, contaminant tout l'organisme.
Il en va de même avec bien d'autres produits de
désassimilation devenus toxiques et qu'il convient
d'excréter au plus tôt. Ainsi, la rétention des rebuts
accompagnant la constipation peut avoir les plus
néfastes conséquences.
Selon des spécialistes anglais, les femmes très
constipées ont un taux de dysplasie (anomalies
diverses) mammaire plus élevé que les autres. Aussi
suppose-t-on que les bactéries intestinales peuvent
aller du côlon au sein par la circulation générale. De
plus, les enzymes coliques peuvent libérer les œstrogènes conjugués par le foie et éliminés dans la bile,
permettant leur réabsorption et leur action cancérigène sur le foie.
Tout permet d'ailleurs d'admettre que le retour à la
circulation générale de produits devenus toxiques, et
devant être éliminés, présente bien souvent le plus
grand danger, avec le départ d'une constipation permanente.
Cette constipation semble devenir un fléau touchant tous les pays où l'alimentation ne comporte
plus assez de « fibres » (enveloppe des céréales et des
légumineuses, pelure des fruits, etc.), et l'on considère que neuf pour cent des médicaments utilisés dans
le monde sont des laxatifs. Près de 20 millions de
Français en consommeraient plus ou moins régulièrement, soit environ 35 % d'entre eux, pourcentage
atteignant 42 % pour la seule population féminine.
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Lors des consultations médicales, nombreux
seraient les malades indiquant au médecin quelle
drogue laxative il doit porter sur l'ordonnance. C'est,
soit l'huile de paraffine, laquelle est un antivitaminique notoire, soit des mucilages, ce qui est le plus
acceptable, encore que cela n'agisse guère sur l'origine même de la constipation et qu'on leur adjoigne
souvent des médicaments, soit des laxatifs sucrés
(pulpe de fruits, lactose, malt, etc.), éventuellement
acceptables aussi s'ils ne sont pas associés à autre
chose. Mais le danger se précise avec le recours aux
cholérétiques et cholécystokinétiques — lesquels
peuvent être des extraits biliaires — avec les purgatifs salins, irritants, avec l'huile de ricin, rebutante et
ayant dû subir un traitement de détoxication, avec
tous les exonérants médicamenteux, traités chimiquement, même s'ils sont extraits de plantes, et qui
conduisent à une irritation permanente de la
muqueuse, à la perturbation d'autres fonctions et à
une mise en dépendance de l'intéressé dont l'organisme devient incapable d'assumer ses fonctions normales.
SES DANGERS
La plupart des maladies n'ont pas d'autre point de
départ que la constipation. L'accumulation des
matières dans le côlon entretient un milieu malsain,
propice à toutes les corruptions. Les putréfactions
intestinales gagnent les humeurs, qu'elles souillent, et
les organes voisins, qu'elles dégradent.
Combien d'inflammations ou d'infections des
organes génitaux internes n'ont pas d'autre origine
que la présence voisine d'un cloaque persistant.
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Peut-on espérer guérir une métrite, une salpingite,
une prostatite, une congestion ovarienne, alors que
des immondices stationnent si près ?
Cet encombrement continu favorise, d'autre part,
l'installation de parasites (vers, champignons, etc.) et
l'apparition de lésions contre lesquelles l'intestin tentera de se protéger en sécrétant des mucus en plus
grande quantité, jusqu'à épuisement et assèchement
de la paroi.
Lorsque le contenu de l'intestin parvient à la hauteur d'une lésion, il se produit un spasme de défense ; exactement comme on retire le doigt posé sur un
objet brûlant. La paroi intestinale se rétracte chaque
fois qu'intervient la plus légère irritation de la région
lésée. Ces spasmes, parfois douloureux, mettent
entrave à la progression des matières, et même les
font rétrograder ; c'est la constipation spasmodique,
ou rétention des matières provoquée par le spasme
intestinal. Les selles sont alors en ruban, fractionnées, toujours insuffisantes.
Les toxines ainsi accumulées rejoignent le foie et
contaminent la bile qui revient à l'intestin en y aggravant l'état de corruption. Il faut s'attendre à subir les
conséquences de cette situation désastreuse.
Quand sévit la constipation, il ne faut pas s'étonner de l'apparition et de la persistance de névralgies,
migraines, dépression, angoisses, anémie, amaigrissement, hémorroïdes, fissures anales dues à la dureté des selles, nausées, brûlures du tube digestif, vertiges, aigreurs, palpitations, insomnies, cauchemars,
parasitose, colibacillose, urticaire, ballonnements,
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coliques, flatulences, haleine fétide. Parfois même,
des troubles cardiaques quand la distension intestinale remonte le diaphragme qui comprime cœur et
poumons. Dans les états congestifs, la constipation
présente des dangers particuliers : risques d'hémorragie cérébrale, compressions intracrâniennes, affections cardiaques, etc.
Il y a lieu d'ajouter aussi les accidents toxiques provoqués par la résorption des matières excrémentielles dans les constipations opiniâtres et l'occlusion
intestinale.
LES FORMES DE LA CONSTIPATION
On distingue deux formes principales de constipation :
1) LA CONSTIPATION FRANCHE qui résulte
d'une obstruction au libre passage des matières, un
obstacle mécanique pouvant entraver leur progression (tumeur, ptôse, malformation, inertie ou atonie,
dolichocôlon).
Il s'agit, en somme, de constipation par occlusion
passagère. Les selles sont rares et dures et ne cheminent que très lentement à travers le côlon.
2) LA CONSTIPATION MASQUÉE que l'on peut
constater chez des personnes allant à la selle chaque
jour. Seulement, les selles sont nettement insuffisantes et ne représentent pas l'élimination normale
de tous les éléments à expulser. Cette constipation
est d'autant plus dangereuse qu'elle est moins apparente. Il suffit de prendre une tisane laxative pour se
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rendre compte à quel point peuvent s'accumuler des
déchets non évacués.
Les selles ne contiennent pas seulement des
déchets alimentaires, mais aussi des globules sanguins usés, des desquamations de la muqueuse intestinale, des parasites et microbes morts, etc. Aussi, le
fait de ne pas s'alimenter ne justifie pas la suspension
des évacuations.
Un signe trompeur est celui de la « fausse diarrhée », alors que les selles sont liquides ou pâteuses,
non moulées. Celui qui les émet pense, bien à tort,
ne pas être constipé. La constipation n'est pas état
de consistance, mais de volume. D'ailleurs, ces selles
de fausse diarrhée font suite, souvent, à une selle
dure, formant bouchon.
Ces selles molles alternent parfois avec des selles
moulées, ou même dures, ainsi que cela se produit
quand la lenteur de la progression des matières aboutit à leur dessèchement dans le côlon gauche qui a
surtout pour rôle d'absorber les liquides. Avec ce dessèchement, l'expulsion est évidemment bien moins
aisée.
Il est rare que les selles soient en volume suffisant.
Il ne suffit pas toujours de se présenter chaque jour
pour éliminer à fond. Il n'est pas possible non plus
d'indiquer le nombre de selles journalières. On estime généralement qu'il faut autant de selles que de
repas ; mais, là encore, cela n'est pas pour autant un
critère satisfaisant. De temps à autre, il est bon de
prendre une tisane légèrement laxative ; si les évacuations supplémentaires ainsi provoquées sont très
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abondantes ou particulièrement nauséabondes, c'est
que les selles habituelles ne suffisent pas à assurer
une élimination totale.
MÉCANISME DE L'ÉVACUATION
La partie terminale de l'intestin grêle (iléon) est le
siège de sécrétions d'un suc intestinal comprenant de
nombreux ferments : invertine pour la digestion des
sucres ; lipase pour celle des graisses ; amylase pour
les amidons, et érepsine pour les albumines. Cette
phase de la digestion est surtout localisée dans le
côlon ascendant où séjourne normalement une très
importante flore microbienne, parmi laquelle le
Bacillus amylobacter, dont le rôle principal consiste à
assurer la digestion de la partie de l'amidon non
encore digéré, et le Bacillus cellulosæ qui parvient à
digérer 60 à 70 % de la cellulose des aliments. Cette
digestion cæcale demande un transit lent à ce niveau.
Aussi, les selles liquides circulent-elles trop rapidement pour le bon accomplissement de ces fonctions.
En 24 heures, trois à sept grands mouvements de
propulsion assurent la migration des matières dans le
côlon. D'abord liquides, puis de plus en plus
pâteuses, les selles se solidifient à la hauteur du côlon
sigmoïde (dernière partie du gros intestin). C'est le
remplissage du sigmoïde et l'approche du rectum par
les selles qui déterminent la sensation de besoin d'expulsion.
Certains centres et ensembles nerveux participent
au processus de l'évacuation. Le rôle de chacun ne
peut être exactement situé, car ces fonctions forment
un tout. Cependant, il a été observé que les contrac— 12 —
tions musculaires du côlon dépendent de l'excitation
du pneumogastrique, tandis que celle des splanchniques aboutit à sa dilatation. L'ouverture des sphincters serait sous l'influence du parasympathique, alors
que celle de l'orthosympathique provoque leur fermeture.
Placée sous le contrôle de la volonté, la défécation, phase avant-dernière de l'évacuation, est provoquée par une invagination du sigmoïde qui pousse
ainsi la selle dans le rectum. C'est, ni plus ni moins,
le mécanisme de la seringue : la partie du côlon,
appelée « sigmoïde » joue le rôle de piston, le rectum
celui de cylindre. Le rectum est traversé instantanément, et l'évacuation anale est généralement aisée.
COLITES
L'accumulation des matières provoque l'inflammation de la muqueuse intestinale à laquelle elles adhèrent. Le renouvellement des cellules dégradées est
entravé, la paroi s'atrophie en même temps que fléchissent ses défenses ; il faut s'attendre à des lésions.
L'irritation qui se produit à ce niveau a ses répercussions sur tout le système nerveux ; non seulement
surviendront des spasmes intestinaux, mais la sensibilité générale prendra une allure morbide en s'orientant vers le nervosisme, l'irritabilité, les troubles nerveux.
Du fait de cette nervosité accrue, les aliments sont
avalés trop rapidement, insuffisamment mastiqués et
insalivés ; ils seront mal digérés et viendront fermenter dans le côlon. Les fermentations et les éventuelles
putréfactions dégagent des gaz (acide carbonique,
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méthane, etc.) qui sont absorbés, de même que les
hydrates de carbone, dans le côlon droit.
L'abondance de ces gaz est un obstacle à leur évacuation et à la progression des selles, ce qui aggrave
la situation.
La constipation, ayant son siège dans le côlon
ascendant, est souvent accompagnée de douleurs
dans la région iléo-cæcale (côté droit de l'abdomen).
La phase cæcale de la digestion se plaçant 5 à 6
heures après le repas, les douleurs atteignent leur
paroxysme à ce moment. La fatigue ou la station
debout prolongée contribuent à l'apparition de cette
sensation douloureuse. Souvent, le côlon est distendu par les gaz qui forment de grosses poches intestinales (mégacôlon), alors que peut également survenir
la torsion d'une anse intestinale allongée (dolichocôlon) ; quand le côlon forme à la fois poche et
méandres, on dit qu'il y a mégadolichocôlon.
Pour rénover la muqueuse endommagée, l'organisme tente de grands efforts de défense et de protection, au cours desquelles sont éliminées de larges
desquamations de l'épithélium intestinal. Ce sont les
« peaux » que le colitique reconnaît dans ses selles qui
contiennent, parfois aussi, du sang et du pus provenant des lésions, avec des glaires et autres mucosités.
APPENDICITE
C'est l'inflammation de l'appendice vermiculaire
qui prend naissance dans la zone iléo-cæcale. Cette
crise survient consécutivement à l'encombrement
prolongé dans lequel a été maintenu le côlon ascendant ; des putréfactions interviennent, gagnant l'ap— 14 —
pendice où elles créent l'inflammation d'abord, l'infection ensuite. Le traitement naturel de l'intestin
malade met obstacle au déclenchement de cette
crise, pratiquement inconnue des harmonistes.
L'ablation de l'appendice accentue le déséquilibre
des fonctions intestinales, l'appendice n'étant pas le
boyau superflu, considéré comme une anomalie. Il
sécrète certains sucs agissant sur le péristaltisme et
favorisant le bon équilibre de la flore bactérienne.
Organe lymphoïde, l'appendice est donc bien un
organe de protection. On fera le rapprochement
entre la recrudescence de la constipation et l'ablation
de l'appendice, comme on peut faire un autre rapprochement entre la recrudescence des rhumes et
l'ablation des amygdales, également organes lymphoïdes.
LE CHEF D'ORCHESTRE
Si l'on observe attentivement les conditions
accompagnant la constipation, puis les phénomènes
qui y mettent fin, on arrive à la conclusion que l'intestin est sous la presque totale dépendance du foie.
En effet, c'est la bile qui met entrave aux fermentations, lubrifie les parois, entretient la flore bactérienne normale et s'oppose aux proliférations dangereuses, stimule la motricité et suscite les mouvements
péristaltiques, dissout et élimine l'épithélium intestinal fatigué et contribue à sa rénovation.
Incontestablement, le chef d'orchestre des fonctions
intestinales est bien le foie.
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Protéines et amidons se transforment dans la portion de l'intestin grêle appelée duodénum, sous l'action conjuguée des sucs pancréatiques et biliaires, qui
assurent également l'émulsion des graisses. La carence du foie et du pancréas conduit donc aux phénomènes de putréfaction survenant quand des substances poursuivent leur progression dans le canal
intestinal, alors que leur transformation ne s'est pas
accomplie normalement.
Si l'insuffisance hépatique peut se trouver également à l'origine de deux phénomènes aussi différents, en apparence, que la diarrhée et la constipation, d'autres facteurs interviennent et aggravent la
situation. Ce sont les produits chimiques, alimentaires ou médicamenteux, les aliments échauffants ou
toxiques, les boissons irritantes, les conditions de vie
établies au mépris de l'ordre naturel.
FACTEURS DE PERTURBATION
Maintenant que nous avons étudié le mécanisme
des évacuations, nous pouvons mieux discerner ce
qui peut constituer une entrave à leur processus.
L'élément essentiel d'un bon fonctionnement
intestinal est l'approvisionnement suivi et suffisant en
bile. Nous avons vu combien était important le rôle
de la bile. En même temps que l'on entreprend une
médication (naturelle) de l'intestin, il importe de stimuler les sécrétions hépatiques avec des plantes, aliments et autres moyens naturels qui seront indiqués
plus loin.
D'autres facteurs concourent à la constipation ; ils
peuvent être d'ordre physique ou psychique. C'est
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ainsi qu'il peut devenir dangereux de ne pas aller à la
selle dès que le besoin s'en fait sentir (quand le sigmoïde, par ses contractions, commence à pousser
les matières dans le rectum) ; les matières, précédemment molles, se durcissent, adhèrent à la paroi
intestinale qui en absorbe très rapidement les
liquides. D'autre part, il se produit un phénomène
nerveux inverse, et les selles peuvent revenir en arrière. Le mécanisme de la défécation sera perturbé si
ces faits se renouvellent trop souvent.
La constipation des bébés nourris au lait maternel
n'est souvent que le prolongement de celle de la
mère. C'est donc celle-ci qui est à traiter. Le bébé
nourri artificiellement présente parfois de la constipation, soit que l'alimentation de remplacement ne
lui convienne pas, soit que son foie soit déficient de
naissance. Dans tous les cas, cela peut survenir aussi
lorsque le bébé est trop ou trop peu nourri.
Plus tard, l'enfant peut devenir victime de la
constipation si des obstacles (horaires de classe, etc.)
sont opposés à ses besoins. Pris par ses jeux, il néglige parfois, lui-même, le besoin ressenti. Quelques
négligences pour se présenter aboutiront, d'abord,
au durcissement des selles ; l'accomplissement des
besoins lui deviendra alors assez pénible pour qu'il se
présente encore moins souvent.
ACTIONS NOCIVES
DE CERTAINES SUBSTANCES
On pourra discuter à perte de vue sur la valeur des
régimes alimentaires différents, un fait indiscutable,
c'est que la constipation avait presque généralement
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disparu pendant la période de restrictions, alors que
la viande était rare et le pain fait avec de la farine peu
blutée.
Dans notre expérience courante, il est à peu près
constant que le seul abandon de la viande, et celui du
pain blanc au profit du pain complet, suffit, sinon à
rétablir des fonctions normales, tout au moins à améliorer la situation dans des proportions non négligeables. La poursuite de la pratique végétarienne
conduit à un fonctionnement intestinal tout à fait
normal.
Non seulement la viande et le pain blanc sont
dépourvus de la cellulose nécessaire à la consistance
du bol fécal, mais encore ne contiennent pas les éléments vivants assurant le bon entretien de la flore
intestinale. D'autre part, la viande renferme énormément de dangereuses toxines déclenchant les fermentations putrides, et nul ne peut nier que la neutralisation d'une partie de ces toxines par le foie ne
contribue au surmenage de cet organe. Il est maintenant bien connu que les protéines animales des aliments cadavériques sont à l'origine des putréfactions
intestinales et que leurs produits de désassimilation
forment des dépôts acides.
De même, l'alcool et toutes boissons alcooliques,
les médicaments chimiques et toutes autres substances toxiques surmenant le foie, entravent la formation de la bile et deviennent irritants pour la paroi
du système digestif.
Dans un mucus sécrété par l'intestin, une diastase,
le lysozyme, contribue à la salubrité intestinale.
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Encore faut-il que la muqueuse soit en état d'assurer
cette sécrétion ; la meurtrissure due aux produits chimiques (antiseptiques médicaux, etc.), asséchant les
parois, s'oppose à la production des mucus. Il s'ensuit
alors une recrudescence des putréfactions, surtout si
la flore bactérienne normale est perturbée. La putréfaction résulte, le plus souvent, du déséquilibre dans
la composition de cette flore intestinale.
La sécrétion des mucus peut être intermittente, en
cas de perturbations, la paroi n'étant pas toujours en
état d'assumer cette fonction, et les commandes nerveuses ne sont pas transmises normalement lorsque
l'intoxication atteint les centres intéressés. De temps
à autre, un effort est tenté pour assurer la défense
des parois lésées ; il s'ensuit alors des éliminations de
glaires que l'on trouve dans les selles, en même
temps que les parties desquamées de l'intestin.
Les graisses animales, saindoux et toutes margarines, contribuent à l'entretien des putréfactions, et il
ne faut pas manquer de signaler le rôle néfaste des
aliments de conserve ou cuits dans les
marmites-express. Ces aliments ne contiennent plus
les ferments, éléments très sensibles à la chaleur et
cependant auxiliaires indispensables d'une digestion
normale ; ce seront donc des putréfactions qui surviendront, en place des fermentations normales de
transformation.
SUPPOSITOIRES ET LAVEMENTS
Agissant généralement par action réflexe, les suppositoires sont d'un usage dangereux, d'abord par les
habitudes qu'ils créent, ensuite par l'irritation conti— 19 —
nuelle qu'ils exercent sur la muqueuse rectale. Bien
des ulcérations ou des scléroses n'ont pas d'autre origine.
Les lavements constituent des moyens extrêmes
qu'il convient de n'utiliser que dans certains cas
nécessitant une solution urgente (constipation prolongée, fièvre, états congestifs, etc.). Amollissant les
matières durcies, ils stimulent les centres nerveux en
raison de la légère excitation produite par l'eau sur la
muqueuse colique. Ils risquent de dilater l'ampoule
rectale et d'habituer les mécanismes nerveux à cette
excitation.
Pour les enfants, on utilise l'huile d'olive, soit pure,
soit ajoutée à de l'eau tiède. Dans ce dernier cas, il est
bon d'émulsionner l'huile avec un jaune d'œuf, pour
qu'elle puisse être incorporée à l'eau. Pour un verre
d'eau, on met une ou deux cuillerées à soupe d'huile
d'olive.
Le lavement le plus simple et le plus efficace est
celui d'eau salée ; pour 1/2 litre d'eau tiède, mettre
une cuillerée à soupe de sel marin ; deux cuillerées
pour un litre, etc. Procéder doucement, sans pression, en utilisant un bock qui sera maintenu à 50 cm
au-dessus de l'écoulement.
Mais encore une fois, ce recours doit rester exceptionnel.
LES LAXATIFS
PURGATIFS SALINS. — Comme ce sont généralement les plus employés, il est intéressant de
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