Le XVIIe siècle

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Le XVIIe siècle
LE DIX-SEPTIÈME SIÈCLE
Le XVIIe siècle
 Le siècle de Louis XIV (1643-1715)
 Apogée 1650-75: domination de l’Europe
 “Le Grand Siècle”
 Deux mouvements principaux
 Préciosité
 Classicisme
Préciosité
 Salons
 Hôtel de Rambouillet
 Situé près du Louvre, sur le site du Palais-Royal
 Catherine de Vivonne, marquise de Rambouillet
 Romans précieux
 Le Grand Cyrus, Clélie de Madeleine de Scudéry
 Carte de Tendre
 Représentation topographique et allégorique de la vie
amoureuse
Un salon
Carte de Tendre
Carte de Tendre
 Pays de Tendre
 Villes, fleuve et rivières
 Tendre-sur-Inclination
 Tendre-sur-Estime
 Tendre-sur-Reconnaissance
 Mer Dangereuse
 Lac d’Indifférence
Toponymie de Tendre
 Route de Nouvelle-Amitié à Tendre-sur Estime
passe par
 Lieu de Grand-Esprit
 Villages
 Jolis-vers
 Billet-galant, Billet-doux
 Petits-Soins
 Près de Sincérité, Grand-Coeur, Probité, Générosité,
Respect, Exactitude, Bonté
Vocabulaire précieux
 Bienséance
 Rejet des termes réalistes, “déshonnêtes”
 Par exemple: cadavre, vomir, chemise , pouls (à cause
de pou)
 Rejet des mots “bas” populaires et techniques
 Emploi de périphrases
 réservoirs de la maternité = Seins
 commodités dela conversation = Fauteuils
 conseiller des Grâces = Miroir
 Goût de la singularité
Goût de la singularité
 Néologismes
 s’encanailler, enthousiasmer, incontestable
 Exagération
 Adverbes
 furieusement, terriblement, effroyablement
 Adjectifs
 Furieux, terrible, effroyable,horrible, ravissant
 Superlatifs
 du dernier, ex. Ce sera du dernier beau
Définition du Littré
 Le dernier avec un adjectif pris substantivement, ce
qu'il y a de plus....
Ah ! certes, cela sera du dernier beau, MOL. Préc. sc. 10.
Ah ! mon père, ce que vous dites là est du dernier
bourgeois, MOL. ib. 5. Ne me regardez pas, je suis du
dernier laid aujourd'hui, MOL. l'Impromptu, sc. 3. Savezvous qu'ils [des vers] sont du dernier galant ? Jamais les
Voiture ni les Pavillon n'en ont fait de pareils, LESAGE,
Turc. I, 7.
Caractéristiques du style
précieux
 Tournures alambiquées
 “Contemplez, s’il-vous-plaît, l’envie que ce fauteuil
a de vous embrasser”
 Abondance de métaphores
commodités de la conversation
miroirs de l’âme
 Alliances de mots inhabituelles:
 Qualité d’un objet attachée à un autre objet billetdoux; lèvres bien ourlées
 Concret-abstrait
avoir l’âme sombre, l’intelligence épaisse
Classicisme
 Ordre
 Régularité
 Recherche d’un équilibre
 “Le juste milieu”
 “L’honnête homme”
Versailles
Le Grand Canal
Ordre et logique
 Etablissement de règles
 L’Académie française
 Les grammairiens
 Le bon usage
 Une norme
 Clarté et concision
Académie française
 Fondée en 1635 sous la direction de
Richelieu, ministre de Louis XIII
 Mandat
 Nettoyer la langue de ses imperfections
 Rédiger des ouvrages théoriques
 Grammaire
 Dictionnaire
Oeuvre de
l’Académie française
 Décret pour l’uniformisation de l’orthographe
8 mai 1673
 La plupart du temps opte pour l’orthographe ancienne
corps, temps, teste
 Fixation de la prononciation
asperge et non asparge
guérir et non guarir
hargneux et non hergneux
marquer et non merquer
fourbu et non forbu
arroser et non arrouser
couleuvre et non coleuvre
reposer et non repouser
Dictionnaire de
l’Académie française
 Dictionnaire de l’Académie française
 Première édition 1694
 Neuvième édition commencée à partir de 1986
 Jusqu’à “promesse” en 2010
 Précision du sens des mots
 Distinction
 entre souillé et taché
 entre sommeiller et dormir
Grammaire de Port-Royal
(1660)
 Grammaire générale et raisonnée
Antoine Arnaud et Claude Lancelot
 Basée sur “la raison universelle”, non sur
l’usage
 Croient en une raison sous-jacente à
l’ensemble des langues
Vaugelas
 Remarques sur la langue française (1647)
“C’est un des principes de notre langue que lorsque la cour
parle d’une façon et la ville d’une autre, il faut suivre la
façon de la cour”.
 Langue et statut social
Définition du Bon usage
par Vaugelas
“Le bon usage… c’est la façon de parler de la
plus saine partie de la Cour, conformément à la
façon d’escrire de la plus saine partie des
Autheurs du temps. Quand je dis “la Cour”, j’y
comprends les femmes comme les hommes, et
plusieurs personnes de la ville où le Prince réside,
qui, par la communication qu’elles ont avec les
gens de la Cour participent à sa politesse”.
Boileau
 Art poétique 1674
“Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement”
 Idéal de clarté et de concision
 Conscience des niveaux de langue
chanceux vs heureux
Idéal moral et social
 honnête homme, pl. honnêtes gens
 “homme du monde, d’un commerce agréable, aux
manières distinguées, à l’esprit fin et cultivé mais
non pédant” TLF
 “L’honnête homme ne se pique de rien”
La Rochefoucauld
Modèle classique
 Le Littré

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
Dictionnaire de la langue française
4 vols 1863-72, supp. 1877
Émile Littré
Ne donne pas d’exemples après 1820.
Exemples tirés de
 Corneille, Racine, Molière, La Fontaine, Pascal,
Bossuet
Diversité des formes parlées
 Le français de la cour
 Est parlé par une minorité
 Est compris par une minorité mais un peu plus
grande
 Certaines variantes “populaires” sont
connues grâce au théâtre
Mépris des “patois”
 Dialectes de l’ancien français qui ont subsisté
 Gallo, picard, normand, champenois, etc..
 Langues régionales
 Breton
 Occitan ou langue d’oc
 Basque
 Catalan
 Alsacien
Dom Juan (Molière, 1660)
Acte 2, scène 1
 CHARLOTTE.- Notre-dinse, Piarrot, tu t’es
trouvé là bien à point.
 PIERROT.- Parquienne, il ne s’en est pas fallu
l’épaisseur d’une éplinque qu’ils ne se sayant
nayés tous deux.
 CHARLOTTE.- C’est donc le coup de vent da
matin qui les avait renvarsés dans la mar.
 PIERROT.- Aga guien, Charlotte, je m’en vas
te conter tout fin drait comme cela est venu :
Dom Juan Acte 2, scène 1
(suite)
Enfin donc, j’estions sur le bord de la mar, moi
et le gros Lucas, et je nous amusions à
batifoler avec des mottes de tarre que je nous
jesquions à la teste : car comme tu sais bian,
le gros Lucas aime à batifoler, et moi par
fouas je batifole itou. En batifolant donc,
pisque batifoler y a, j’ai aparçu de tout loin
queuque chose qui grouillait dans gliau, et qui
venait comme envars nous par secousse.
Mots empruntés au “patois”
des environs de Paris
Notre-dinse
Parquienne
Aga
Quien
Itou
Notre Dame
Parbleu
Regarde
Tiens
Aussi
Traits phonétiques du
français populaire
 Encore présents
[l] tombe
semi-voyelle tombe
quelque chose > queuque
chose
puis > pis
Traits phonétiques locaux
 ar pour er
 iau pour [o]
 [k] pour [t]
 nasale
 oua et ai
 [ l] tombe
Piarrot, renvarsés, mar, envars
dans gliau
jesquions
bian
tout fin drait, par fouas
queuque chose
 Encore présent en français populaire
 puis> pis
 Encore présent en français populaire
Trait morphologique
 Ont subsisté dans plusieurs dialectes
 Première ps du pluriel employé pour le sg
j’estions, je nous amusions
 Va employé pour vais
 Je m’en vas te conter