Citations de Ste Thérèse

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Citations de Ste Thérèse
Citations de Ste Thérèse
J’avais déjà un grand empire sur mes actions.
Comme elles ont passées rapidement, les vallées ensoleillées de ma petite enfance !
À partir de la mort de Maman, mon heureux caractère changea complètement ; moi si vive, si expansive, je devins
timide et douce, sensible à l’excès. Un regard suffisait pour me faire fondre en larmes, il fallait que personne ne
s’occupât de moi pour que je sois contente, je ne pouvais pas supporter la compagnie de personnes étrangères et ne
retrouvais ma gaieté que dans l’intimité de la famille.
Mes pensées étaient bien profondes et sans savoir ce que c’était de méditer, mon âme se plongeait dans une réelle
oraison… La terre me semblait un lieu d’exil et je rêvais le Ciel.
C’était comme si un glaive s’était enfoncé dans mon cœur. Je ne savais pas ce qu’était le Carmel, mais je comprenais que Pauline allait me quitter pour entrer dans un couvent, je comprenais qu’elle m’attendrait pas et que j’allais
perdre ma seconde mère… Ah ! comment pourrais-je dire l’angoisse de mon cœur ?… En un instant, je compris ce
qu’était la vie.
(Au départ de Pauline pour le Carmel)
Souffrons avec amertume, Jésus a souffert avec tristesse. Sans tristesse, est-ce que l’âme souffrirait ? Et nous voudrions souffrir généreusement, grandement ! Céline ! Quelle illusion !
Je crois avoir fait plus d’actes de foi depuis un an que pendant toute ma vie.
Ce sera le monde renversé : les saints sont entrés au ciel avec leurs instruments de pénitence, et moi j’y entrerai avec
ma chaufferette.
J’espère aller bientôt là-haut.
p. 171 : Il me semble que les ténèbres
Le combat de la foi :
Lorsque le ciel bleu devient sombre
Et qu’il semble me délaisser
Ma joie est de rester dans l’ombre
De me cacher, de m’abaisser.
Ma joie, c’est la volonté sainte
De Jésus mon unique amour
Ainsi je vais sans nulle crainte
J’aime autant la nuit que le Jour.
Et je redouble de tendresse
Lorsqu’il se dérobe à ma foi.
Que me font la mort ou la vie ?
Jésus, ma joie, c’est de t’aimer.
Mon faible amour, mes petites souffrances
Bénis par lui, le font aimer au loin !
J’avais demandé d’avoir aujourd’hui une grosse peine à lui offrir, en l’honneur de mon cher petit frère Théophane,
eh bien ! la voilà ! (elle avait cassé une vitre)
Je voudrais sauver des âmes et m’oublier pour elles ; je voudrais en sauver, même après ma mort.
Je dois lutter sans repos et sans trêve…
De tout l’enfer, je brave la fureur…
En souriant, je brave la mitraille
Et dans tes bras, ô mon époux divin
En chantant je mourrai sur le champ de bataille
Les armes à la main.
Vivre d’amour, ce n’est pas sur la terre
Fixer sa tente au sommet du Thabor,
Avec Jésus, c’est gravir le calvaire.
J’ai trouvé le bonheur et la joie sur la terre, mais uniquement dans la souffrance, car j’ai beaucoup souffert ici-bas ;
il faudra le faire savoir aux âmes…
Depuis ma première communion, depuis que j’avais demandé à Jésus de changer pour moi en amertume toutes les
consolations de la terre, j’avais un perpétuel désir de souffrir, je ne pensais pas cependant à en faire ma joie ; c’est une
grâce qui ne m’a été accordée que plus tard. Jusque là, c’était comme une étincelle cachée sous la cendre, et comme les
fleurs d’un arbre qui doivent devenir des fruits en leur temps. Mais voyant toujours tomber mes fleurs, c’est-à-dire me
laissant aller aux larmes quand je souffrais, je me disais avec étonnement et tristesse : Mais ce ne sera donc jamais que
des désirs !
Nous autres, nous ne sommes pas des saints qui pleurons nos péchés ; nous nous réjouissons de ce qu’ils servent à
glorifier la miséricorde du bon Dieu.
Je ne veux pas être une sainte à moitié, cela ne me fait pas peur de souffrir pour vous, je ne crains qu’une chose,
c’est de garder ma volonté, prenez-la, car « je choisis tout » ce que vous voulez. (Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus)
Depuis que j’ai compris qu’il m’était impossible de rien faire par moi-même…, j’ai senti que l’unique chose nécessaire était de m’unir de plus en plus à Jésus et que le reste me serait donné par surcroît. En effet, jamais mon espérance
n’a été trompée.
Si imparfaites que nous soyons, Jésus nous transformera en flammes d’amour, pourvu que nous espérions tout de sa
bonté. (Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus)
Je remets tout au bon Dieu. Lui seul sait ce qu’il faut en faire. (Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus)
Il suffit de s’humilier, de supporter avec douceur ses imperfections. Voilà la vraie sainteté. (Sainte Thérèse de
l’Enfant Jésus)
Je ne demande pas de l’amour sensible, mais seulement senti de Jésus. (Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus)
La via mia è sicura, e non mi sono sbagliata siguendola.
À Sœur Marie de la Trinité, qui exprimait à l’infirmerie sa douleur de voir souffrir Thérèse : « Oh ! que la vie est
triste ! »
Mais non la vie n’est pas triste. Si vous disiez : « l’exil est triste », je vous comprendrais. On fait une erreur en donnant le nom de vie à ce qui doit finir. Ce n’est qu’aux choses du ciel, à ce qui ne doit jamais finir, qu’on doit donner ce
vrai nom et, à ce titre, la vie n’est pas triste, mais gaie, très gaie.
Oh ! si j’étais infidèle, si je commettais seulement la moindre infidélité, je sens que je le paierais par des troubles
épouvantables, et je ne pourrais plus accepter la mort. Aussi je ne cesse de dire au bon Dieu : « Ô mon Dieu, je vous en
prie, préservez-moi du malheur d’être infidèle ».
De quelle infidélité voulez-vous parler ?
D’une pensée d’orgueil entretenue volontairement. Si je me disais par exemple : J’ai acquis telle vertu. Je suis certaine de pouvoir la pratiquer. Car alors ce serait s’appuyer sur ses propres forces, et quand on en est là, on risque de
tomber dans l’abîme. Mais j’aurai le droit sans offenser le bon Dieu de faire de petites sottises jusqu’à ma mort, si je
suis humble, si je reste toute petite. Voyez les petits enfants, ils ne cessent de casser, de déchirer, de tomber, tout en
aimant beaucoup, beaucoup leurs parents. Quand je tombe ainsi, cela me fait voir encore plus mon néant et je me dis :
Qu’est-ce que je ferais, qu’est-ce que je deviendrais, si je m’appuyais sur mes propres forces ?!…
Je comprends très bien que saint Pierre soit tombé. Ce pauvre saint Pierre, il s’appuyait sur lui-même au lieu de
s’appuyer uniquement sur la force du bon Dieu. Je conclus que si je disais : « Ô mon Dieu, je vous aime trop, vous le
savez bien, pour m’arrêter à une seule pensée contre la foi », mes tentations deviendraient plus violentes et j’y succomberais certainement.
Je suis bien sûre que si saint Pierre avait dit humblement à Jésus : « Accordez-moi, je vous en prie, la force de vous
suivre jusqu’à la mort », il l’aurait eue aussitôt.
Je suis certaine encore que Notre Seigneur n’en disait pas davantage à ses Apôtres par ses instructions et sa présence sensible, qu’il ne nous dit à nous-mêmes par les bonnes inspirations de sa grâce. Il aurait bien pu dire à saint
Pierre : demande-moi la force d’accomplir ce que tu veux. Mais non, parce qu’il voulait lui montrer sa faiblesse, et que,
devant gouverner toute l’Église qui est remplie de pécheurs, il lui fallait expérimenter par lui-même ce que peut
l’homme sans l’aide de Dieu.
… Avant sa chute, Notre Seigneur lui dit : « Quand tu seras revenu à toi, confirme tes frères ». Cela voulait dire :
persuade-les par ta propre expérience de la faiblesse des forces humaines. (Derniers entretiens)
Seigneur, votre enfant l’a comprise votre divine lumière, elle vous demande pardon pour ses frères, elle accepte de
manger aussi longtemps que vous le voudrez le pain de la douleur et ne veut point se lever de cette table remplie
d’amertume où mangent les pauvres pécheurs avant le jour que vous avez marqué. Mais aussi, ne peut-elle pas dire en
son nom, au nom de ses frères : « Ayez pitié de nous, Seigneur, car nous sommes de pauvres pécheurs !… » Oh, Seigneur, renvoyez-nous justifiés… Que tous ceux qui ne sont point éclairés du lumineux flambeau de la Foi (le) voient
luire enfin… Oh Jésus, s’il faut que la table souillée par eux soit purifiée par une âme qui vous aime, je veux bien y
manger seule le pain de l’épreuve jusqu’à ce qu’il vous plaise de m’introduire dans votre lumineux royaume.
Avec le Père Roulland, elle partage sa petite voie toute de confiance et d’amour. Parfois, lorsque je lis certains traités spirituels où la perfection est montrée à travers mille entraves, environnée d’une foule d’illusions, mon pauvre petit
esprit se fatigue bien vite, je ferme le savant livre qui me casse la tête et me dessèche le cœur et je prends l’Écriture
Sainte. Alors, tout me semble lumineux, une seule parole découvre à mon âme des horizons infinis, le perfection me
semble facile, je vois qu’il suffit de reconnaître son néant et de s’abandonner comme un enfant dans les bras du bon
Dieu.
Une rose effeuillée sans recherche se donne
Pour n’être plus
........................................
On marche sans regret sur des feuilles de rose
Et ces débris
Sont un simple ornement que sans art on dispose
Je l’ai compris.
Trahie par son propre parti (cf Diana Vaughan)
Jeanne, tu m’apparais plus brillante et plus belle.
Qu’au sacre de ton Roi, dans ta sombre prison
Ce céleste reflet de la gloire éternelle
Qui donc te l’apporta ? Ce fut la trahison.
Je ne désire pas plus mourir que vivre ; … si j’avais à choisir, j’aimerais mieux mourir ; mais puisque c’est le bon
Dieu qui choisit pour moi, j’aime mieux ce qu’il veut. C’est ce qu’il fait que j’aime.
Pour écrire ma petite vie, je ne me casse pas la tête ; c’est comme si je pêchais à la ligne ; j’écris ce qui vient au
bout.
Je ne sais pas ce que j’écris… Je ne sais pas si j’ai pu écrire dix lignes sans être… Tenez, voici une faneuse qui
s’éloigne après m’avoir dit d’un ton compatissant : « Ma pauvr’ ptite sœur, ça doit vous fatiguer d’écrire comme ça
toute la journée. – Soyez tranquille, ai-je répondu, je parais écrire beaucoup mais véritablement je n’écris presque rien ;
– Tant mieux, mais c’est égal, j’suis ben contente qu’on soit en train d’ faner, car ça vous distrait toujours un peu. »
J’ai tâché de ne pas m’impatienter, de mettre en pratique ce que j’écrivais.
Je n’ai aucun mérite à ne pas m’être livré à l’amour des créatures, puisque je n’en ai été préservée que par la grande
miséricorde du bon Dieu ! Je reconnais que sans lui, j’aurai pu tomber aussi bas que sainte Madeleine … mais je sais
aussi que Jésus m’a plus remis qu’à sainte Madeleine, puisqu’il m’a remis d’avance, m’empêchant de tomber… J’ai
entendu dire qu’il ne s’était pas rencontré une âme pure aimant davantage qu’une âme repentante, ah ! que je voudrais
faire mentir cette parole !
Thérèse a montré sa fatigue tandis que sa sœur la photographiait. Céline s’excuse le soir et reçoit ce billet :
Rangeons-nous humblement parmi les imparfaites, estimons-nous de petites âmes. Oui, il suffit de s’humilier, de
supporter avec douceur ses imperfections. Voilà la vraie sainteté !
Oh ! mes petites sœurs, que je suis heureuse ! Je vois que je vais bientôt mourir, j’en suis sûre maintenant. Ne vous
étonnez pas si je ne vous apparaît pas après ma mort et si vous ne voyez aucune chose extraordinaire comme signe de
mon bonheur. Vous vous rappellerez que c’est ma petite voie de ne rien désirer voir.
Si vous me trouviez morte un matin n’ayez pas de peine : c’est que Papa le bon Dieu serait tout simplement venu
me chercher. Sans doute, c’est un grande grâce de recevoir les sacrements; mais quand le bon Dieu ne le permet pas,
c’est bien quand même, tout est grâce.
Ma voie est toute de confiance et d’amour, je ne comprends pas les âmes qui ont peur d’un si tendre ami.
À l’issue d’une neuvaine, elle est mieux.
Je suis une petite fille guérie ! C’est fini§ L’espoir de la mort s’est usé. Le bon Dieu veut que je m’abandonne
comme un tout petit enfant qui ne s’inquiète pas de ce qu’on fera de lui.
Je suis malade, je ne pense à rien. Comment peut-elle prier ? Je ne lui dis rien, je l’aime.
Entendre dire sur son lit de mort qu’on n’est pas une bonne religieuse, quelle joie ! rien ne pouvait me faire plus de
plaisir.
Que je suis heureuse maintenant de m’être privée dès le début de ma vie religieuse ! Je jouis déjà de la récompense
promise à ceux qui combattent courageusement. Je ne sens plus qu’il me soit nécessaire de me refuser toutes les consolations du cœur, car mon âme est affermie par Celui que je voudrais aimer uniquement. Je vois avec bonheur qu’en
l’aimant, le cœur s’agrandit, qu’il peut donner incomparablement plus de tendresse à ceux qui lui sont chers que s’il
s’était concentré dans un amour égoïste et infructueux.
Oui, je le sens, quand même j’aurais sur la conscience tous les péchés qui se peuvent commettre, j’irai le cœur brisé
de repentir, me jeter dans les bras de Jésus, car je sais combien il chérit l’enfant prodigue qui revient à Lui. Ce n’est pas
parce que le bon Dieu dans sa prévenante miséricorde a préservé mon âme du péché mortel que je m’élève à Lui par la
confiance et l’amour.
Votre amour m’a prévenue dès mon enfance, il a grandi avec moi, et maintenant c’est un abîme dont je ne puis sonder la profondeur… Ô mon Jésus, c’est peut-être une illusion, mais il me semble que vous ne pouvez combler une âme
de plus d’amour que vous n’en avez comblé la mienne… Ici-bas, je ne puis concevoir une plus grande immensité
d’amour que celle qui vous a plu de me prodiguer gratuitement, sans aucun mérite de ma part.
Mes pensées étaient bien profondes et sans savoir ce que c’était de méditer, mon âme se plongeait dans une réelle
oraison… la terre me semblait un lieu d’exil et je rêvais le ciel.
Depuis je retournais me confesser à toutes les grandes fêtes, et c’était une vraie fête pour moi à chaque fois que j’y
allais.