Lolita ou la nostalgie des amours clémentines
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Lolita ou la nostalgie des amours clémentines
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À mon avis, cette version colle mieux que celle de Kubrick aux caractères des personnages, et, en ce sens, le choix des acteurs est plus pertinent. Lyne a ainsi très bien traduit l‟ambiance générale du roman à travers les trois personnages principaux, Ŕ une ambiance humoristique et sentimentale. Humbert, est sentimental et ridicule, Lolita est un lutin séducteur, Quilty, est cocasse et mystérieux. Signalons au passage les bonus de la version DVD d‟Adrian Lyne qui inclut des scènes supprimées lors du montage final, ainsi qu‟une répétition entre Irons et Swain dirigée par le metteur en scène. Après mon article sur Malèna, le film de Tornatore 1, j‟aborde ici, avec Lolita, un autre film-clé traitant de la sexualité à l‟adolescence. ● MATERIEL J‟ai lu le roman de Nabokov dans la première traduction française d‟Eric H. Kahane, reprise dans l‟ancienne édition de la collection Folio 2. J‟en avais trouvé l‟année dernière un exemplaire bradé pour 0.5 € au Centre Culturel Français. J‟ai revu la version en DVD du film de Lyne ainsi que la précédente version cinématographique tempo lente de Stanley Kubrick 3 qui remonte à 1962. Il me semble que la lecture cinématographique de Lyne est plus esthétique et plus fidèle au ● L’INTRIGUE DU FILM D’ADRIAN LYNE On peut diviser l‟intrigue en deux parties selon que les événements ont lieu en France ou en Amérique, au passé ou au présent narratif. En France (le passé) L’enfance de Humbert Sa mère meurt quand il a trois ans. Il est élevé par sa tante maternelle et son père qui ont avec lui une très bonne relation. En gros Humbert était un enfant aimé, sans histoires. CHOUERI, Eddy : (2002) « Malèna... ou l‟entrée dans la vie de Renato », in ’Aschtaroût, cahier hors-série n°5, déc. 2002, pp. 42-45. 1 L’entré dans la vie À 14 ans, au cours de l‟été, il rencontre son premier amour : Annabelle. Il nous en confie ceci : ils furent « passionnément gauchement franchement atrocement amoureux ». Écoutez encore ceci : NABOKOV, Vladimir : (1955) Lolita, trad. d‟E.H. Kahane [1959], rééd., Paris, Gallimard, Folio n°899, 1981, in-12, 502p. 3 Staring : James Mason (Humbert), Shelley Winters (Mrs Haze), Sue Lyon (Lolita), Peter Sellers (Quilty), Ŕ 1962, 2h33. 2 137 « désespérément car nous n’aurions pu apaiser ce désir de possession mutuelle qu’en nous imprégnant littéralement l’un de l’autre ». Durant cet été ils n‟ont pas l‟occasion de s‟aimer charnellement. Pire : sa bienaimée lui est arrachée ; elle meurt du typhus. dégrader. Humbert devient de plus en plus possessif, et Lolita le quitte finalement pour Clare Quilty. Entre temps Rita, une jeune femme de trente ans ayant l‟air d‟une nymphette, prend la relève. Fatalité de la répétition : Lotita était une nouvelle version d‟Annabelle, Rita est une nouvelle version de Valérie. Puis un beau jour, Humbert reçoit une lettre de Lolita lui réclamant son aide pécuniaire pour joindre les deux bouts. Armé de son revolver il se précipite chez elle, mais ce n‟est pas pour la tuer, Ŕ elle la prunelle de ses yeux. Il n‟en veut qu‟au salopard qui la lui a ravie. Surprise : il découvre que Lolita est enceinte d‟un jeune homme nommé Dick avec qui elle vit maritalement. Elle lui apprend que Clare Quilty, l‟homme qui la lui a dérobée, lui avait promis de faire d‟elle une star, mais qu‟il n‟était en réalité qu‟un pervers impuissant. Il ne reste plus à Humbert qu‟à exécuter son dessein en allant tuer Quilty et à mourir lui-même en prison pour expier ce crime. La seule immortalité qu‟Humbert va partager avec sa Lolita, est cette confession, rédigée en prison, et qu‟il charge son avocat de publier à titre posthume. L’âge d’homme Par la suite, les expériences sexuelles qui furent le lot de Humbert ne sont qu‟analgésiques ou palliatives. Il souffre de dépression et d‟insomnie. Entre temps, il est devenu un homme de lettres. Mais, comme Edgar Allan Poe, il demeure hanté par son Annabelle. Pour se protéger de ses fantasmes, dès lors entièrement orientés vers les nymphettes de quatorze ans, il se marie avec Valérie qui se présente à lui comme une imitation de petite fille. Le piteux compromis que constitue ce mariage ne dure pas. Valérie convole avec un autre. Après son divorce, Humbert part s‟installer en Amérique. En Amérique (le présent narratif) La résurrection d’Annabelle De manière inattendue, la nymphette de sa vie réapparaît sous ses yeux médusés sous les traits de Lolita, la fille de sa logeuse Mrs Haze. Lolita voit en lui l‟incarnation d‟une star de cinéma*. Mais c‟est Mrs Haze qui tombe amoureuse de lui. Humbert décide de l‟épouser pour demeurer aux côtés de la jeune fille, âgée alors de treize ans. Peu de temps après, Mrs Haze découvre son dessein pervers en lisant son journal intime. Sa fureur la précipite accidentellement sous une voiture, et elle meurt. Humbert devient le protecteur de Lo et ne tarde pas à en faire sa maîtresse. Comme dans une sorte de lune de miel, ils traversent l‟Amérique d‟un motel à l‟autre, à la manière dont on saute d‟une pierre de gué à l‟autre. Mais dans leur sillage un autre quadragénaire est à leurs trousses : Clare Quilty. C‟est aussi un homme de lettres, un dramaturge à succès. La relation entre Humbert et Lolita commence à se ● FILIATIONS Avant de poursuivre notre analyse, examinons deux filiations culturelles de ce roman. La première est soulignée dans l‟admirable étude psycholinguistique du roman par Roger Brown 1. L‟Annabelle de Nabokov procède de l‟Annabel Lee du dernier poème d‟Edgar Allan Poe en 1849. Il faut prendre au sérieux cette indication d‟intertextualité fournie au demeurant BROWN, Roger : (1959) « A review of Nabokov‟s Lolita », repris in Psycholinguistics, New York, Free Press, 1970, pp. 370-376. Trad. de Eddy Chouéri, revue par Amine Azar : « Recension de la Lolita de Nabokov », ’Aschtaroût, bulletin volant, n° 2005∙1116, nov. 2005, 5 p. (Ici même, pp. 131-135) 1 138 par Nabokov lui-même. Le poème de Poe traite du « plus poétique sujet du monde : la mort d’une belle femme ». Mais la vie amoureuse de Poe, épousant à l‟âge de 29 ans sa cousine Virginie âgée ellemême de 14 ans, semble avoir été à la source de l‟inspiration de Nabokov. Le cas est loin d‟être exceptionnel. Ainsi, un autre romancier contemporain, Milan Kundera, sera également fasciné par ces sortes d‟« amours discordantes » entre un homme âgé et une nymphette, plaçant l‟intrigue entre le vieux Gœthe et la toute jeune Bettina Brentano au centre de l‟un de ses meilleurs romans intitulé significativement : L’Immortalité 1. L‟autre filiation est celle que signale Denis de Rougemont 2 qui considère le roman de Nabokov comme l‟une des nouvelles métamorphoses de l‟archétype médiéval de Tristan. Il classe Lolita ainsi que deux autres romans contemporains Ŕ Le Docteur Zivago de Boris Pasternak et L’Homme sans qualités de Robert Musil Ŕ comme de vrais romans d‟amour-passion du XXe siècle. Il note plusieurs points communs entre eux : un obstacle, une relation hors du mariage, la mort précoce de la mère, un philtre, etc. Le nom de l‟hôtel (Les Chasseurs Enchantés) où se passe la nuit de la séduction rappelle, selon Rougemont, l‟état de transe de la scène des aveux dans Tristan. Et comme dans Tristan l‟auteur n‟est pas intéressé par le côté sexuel mais par la magie d‟Éros... homme asservi par le choix d‟objet de son adolescence au point de devenir un criminel et un meurtrier ? Ainsi, déjà au cours de son mariage avec Mrs Haze, Humbert rêve de la tuer en la noyant dans un lac. Pourtant, il se voit lui-même comme un doux rêveur mélancolique, prêt à sacrifier sa vie pour avoir une chance de toucher sa nymphette. Il ne se voit pas comme un tueur ou un assassin. « Les poètes ne tuent point », dit-il… Néanmoins, il exécute Quilty dans le film d‟une façon poétique * Ŕ certes Ŕ mais assurément brutale ! ● CONFRONTATIONS Pour mieux cerner cette énigme, je me suis appuyé sur deux autres films, d‟autant que Nabokov a fait de Humbert un personnage psychologiquement opaque et sur qui nous n‟avons pas de prise directe. Il faut trouver un biais par quoi accéder à lui latéralement. Le premier film est « Léon » de Luc Besson 3, le second « Lost in translation » de Sofia Coppola 4. J‟utiliserai Léon comme un portrait en négatif de celui de Humbert et Lost in translation comme un point d‟appui pour explorer mon contre-transfert personnel. Entre Humbert et Léon les situations sont communes, mais chacun y réagit de manière diamétralement différente. Tout les deux sont « séduits » par des Lutins adolescentes de 12/13 ans laissées seules au monde, ce qui leur permet à eux de jouer le rôle de sauveurs, et de vagabonder ensuite d‟un motel (ou d‟un hôtel) à l‟autre. Dans Léon, le point fort à mes yeux est l‟équation phallique de Souveraineté où la mort est regardée droit dans les yeux et défiée avec Tout cela, voyez-vous, me confond et me laisse perplexe ! Malgré le titre, centré sur Lolita, le personnage qui m‟intéresse personnellement est Humbert. Par quel mécanisme un enfant gai et normal comme ce qu‟il avait été se transforme en un Titre anglais : « The Professionnal ». Staring Jean Reno (Léon), Gary Oldman (le policier véreux) et Nathalie Portman (Mathilda). Gaumont, 1994, 1h45. 4 Staring Bill Murray et Scarlett Johanssen. Universal, 2005. Le titre perd sa saveur si l‟on tente de le traduire en français : perdu en cours de correspondance... 3 KUNDERA, Milan : (1990) L’Immortalité, traduit du tchèque par Eva Bloch, postface de François Ricard, Paris, Gallimard, Folio n° 2447, in-12, 1998, 536p. 2 ROUGEMONT, Denis de : (1961) Les Mythes de l’amour, Paris, Gallimard, collec. Idées n°144, 1967, in-12, 317 p. ( → pp. 51-88) 1 139 morgue. Natalie Portman en Mathilda y est absolument impayable. pas faute de le lui traduire en clair après le décès de sa mère, au moment où il cherche ses mots, s‟embarrasse et bredouille. Lolita vient à son secours brutalement et lui rétorque avec insolence : « Le mot juste est inceste ». Mais non pas n‟importe lequel, s‟il vous plaît ! On est tenté de penser à l‟inceste de type œdipien, entre père et fille. Poe nous révèle le sens exact de ce mot. Il appelait sa Virginie « Sis », diminutif de sister : sœur. L‟inceste est donc ici de type sororal, fraternel. Autre chose lie encore Léon et Humbert : c‟est la tendresse. À la page 185 et à la page 191 Humbert le formule d‟une façon très claire : « J’ai beaucoup de tendresse pour toi, c’est tout »… « J’éprouve envers toi une tendresse profonde ». Le rapport sexuel y est donc de surcroît. ACHTUNG ! Il existe plusieurs versions commercialisées de Léon où certaines séquences ont été censurées. En particulier celle qui m’intéresse ici. Mathilda réclame à Léon de l‟amour, à quoi ce dernier se dérobe. Elle se saisit alors du revolver, le pointe sur sa tempe, et joue à la roulette russe l‟amour ou la mort : « Dis que tu m’aimes, ou je me tue » ! Je présume que c‟est le même « motif » qui fait bouger Humbert. La mort lui a pris son Annabelle et, conformément à ce que j‟ai appelé l‟équation phallique de souveraineté, Humbert se revanche sur Clare Quilty. L‟instance de l’autre∙ jouisseur 1 Ŕ ce Schadenfreude qui se repaît de nos peines et jouit de nos malheurs Ŕ s‟incarne une première fois pour Humbert dans la figure du « Typhus » qui lui a ravi son Annabelle, et elle s‟incarne une nouvelle fois dans la figure de « Clare Quilty » qui lui a ravi sa Lolita. Humbert adolescent ne pouvait rien contre le typhus, mais Humbert adulte peut tout contre Clare Quilty. Intrépide, il lui inflige la mort Ŕ une mort poétique* Ŕ sans que sa main ne tremble ni que sa volonté ne fléchisse. En lisant la Lolita de Nabokov le psychoclinicien repère facilement en Humbert un caractère d‟obsessionnel typique, autrement dit un caractère articulé obsessionnellement dans une lutte sans merci contre l‟autre∙jouisseur. À mon avis, c‟est sa passion amoureuse gauchement franchement atrocement désespérément imprégnante d‟une part, et l‟équation phallique de Souveraineté Amour/Mort, d‟autre part, qui ont épinglé Humbert à son fantasme des nymphettes. Le choix d‟objet de Humbert est assurément de type incestueux, et Lolita-la-délurée ne se fait Tels sont les points communs entre les deux hommes ; mais ce qui les sépare, c‟est le passage à l‟acte sexuel et le passage à l‟acte meurtrier. Encore que la question se pose de savoir si Léon est un assassin ou un simple cleaner... Si Léon a réprimé la séduction de Mathilda et repoussé à plusieurs reprises ses avances, c‟est à cause d‟une expérience malheureuse qu‟il a vécue à l‟âge de 16 ou 17 ans. Il s‟est depuis convaincu « qu’il n’est pas fait pour ces affaires-là », mais l‟amour tendrement et sororalement incestueux persiste toujours dans son for intérieur. Ce qui sépare Humbert de Léon c‟est la prise de conscience et la conviction intime acquises par ce dernier de n‟être pas fait pour ces affaireslà. En outre, Léon avait d‟emblée pris sa revanche sur la figure de l’autre∙jouisseur ayant renversé ses premières espérances. Il s‟est vengé sur le père de sa bien-aimée avant de quitter l‟Italie et de s‟enfuir en Amérique où, pour vivre, il s‟est mis à pratiquer le métier de cleaner, Ŕ de nettoyeur. Il tue pour ainsi dire non pas par vocation, mais par nécessité. Il tue pour subsister. AZAR, Amine : (2002) « L‟instance de l‟autre∙jouisseur illustrée par des exemples pris chez Zola, Schreber & le marquis de Sade », in ’Aschtaroût, cahier hors-série n°5, déc. 2002, pp. 22-40. 1 Passons à l‟autre film que j‟ai signalé : Lost in translation, écrit et dirigé par une femme, Sofia 140 Coppola. Voilà un titre qui a dû beaucoup plaire au Pr Laplanche. Le film m‟a été chaudement recommandé par Amine Azar au décours d‟une discussion au sujet de mon contre-transfert à propos du film et du roman de Lolita. Dans Lost in translation il ne se passe absolument rien en dessous du nombril. Tout baigne dans une atmosphère attachante et mélancolique traitée en clair-obscur. Deux êtres se rencontrent à l‟étranger, un peu désemparés, un peu désorientés par le décalage horaire, la disparité culturelle, l‟insomnie arrosée d‟alcool, les pas amortis sur d‟épaisses moquettes, l‟ennui et le désœuvrement. C‟est la rencontre dans un grand hôtel de Tokyo entre deux Américains : un acteur sur le retour venu tourner un clip pour la publicité d‟une marque de whisky local, et la très jeune épouse d‟un jeune photographe en mission par monts et par vaux. Grâce à ce film j‟ai senti que derrière tout ce maquillage d‟inceste et de perversion réside une chose plus humaine et qui est la recherche d‟un certain idéal incarné par l‟amour-tendresse. Une tendresse au charme captivant, capiteux et profond, par rapport à laquelle le rapport sexuel vient Ŕ je le répète Ŕ de surcroît, s‟il n‟est pas entièrement superflu. Souvenez-vous qu‟à la fin de Lolita, quand Humbert débarque chez elle pour lui apporter l‟aide pécuniaire qu‟elle a réclamée, elle fait un mouvement en avant pour s‟approcher de lui. Humbert a alors une réaction paradoxale. Tout en émoi, il lui dit : « Je meurs si tu me touches ». Ŕ Noli me tangere ! Défense de toucher ! Il en est de même dans Lost in translation où cet aspect est souligné par la totale absence d‟attouchements sexuels aux moments justement où l‟on s‟y attendrait le plus naturellement du monde. Ajoutez encore à cela cette nostalgie des quadragénaires pour une expérience idéale manifestant ce sentiment profond d‟une tendresse éperdue, et vous aurez la formule complète de l‟énigme dont nous avons cherché à percer le mystère. ● MORALITE À la puberté, la sexualité humaine, dans son facteur de complémentarité, fait irruption dans le monde des adolescents avec une brutalité traumatique 1. Il n‟est pas étonnant que l‟on garde par la suite la nostalgie des amours enfantines où la tendresse primait. La passion des nymphettes procède de cette nostalgie. ● POUR FINIR Pour finir, je signalerai que j‟ai beaucoup apprécié et j‟ai même été subjugué par le jeu des acteurs des seconds rôles, Frank Langella dans Lolita dans le rôle de Clare Quilty, et Gary Oldman dans Léon dans le rôle du policier véreux (bad cop), toxicomane et sadique ; de même que par l‟art magistral d‟Adrian Lyne quand il dirige le meurtre « poétique » de Quilty, et la direction sublime de Gary Oldman par Luc Besson. J‟espère que vous irez voir (ou revoir) ces trois films à la lumière des pages précédentes, et que vous me tiendrez au courant de votre réaction sur le e-mail de notre bulletin ’Aschtaroût. En ce qui me concerne, je suis en train d‟acheter deux billets pour aller voir La Mala Educación, le nouveau film de Pedro Almodovar, bien que je fusse parfaitement convaincu de deux choses au moins. D‟une part, je suis convaincu que le choix d‟objet amoureux est « conventionnel », Ŕ à cet égard il suffit de jeter un coup d‟œil sur la liste des perversions sexuelles dressée par Krafft-Ebing. D‟autre part, je suis également convaincu que l‟insatisfaction est toujours au rendez-vous de la sexualité humaine, quelles que soient les formes qu‟elle puisse 1 141 GUTTON, Ph. : (1991) Le Pubertaire, Paris, PUF, 1991, chap. Ier.