Aphtes et aphtoses

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Aphtes et aphtoses
Aphtes et aphtoses I.
Généralités Aphtes : ulcération douloureuse de ma muqueuse buccale pouvant toucher les muqueuses génitale et oculaire (perte de l’épithélium de surface jusqu’à la lame basale, lésion en cupule). Le problème des aphtes est qu’ils récidivent, mais sont spontanément résolutifs en 7 à 10 jours. Aphtose : maladie douloureuse invalidante pouvant récidiver. Pas d’étiologie, mais multifactorielle. Contrairement aux aphtes, touche l’ensemble de la muqueuse buccale. Classification :  Aphtose mineure : localisation bucco-­‐pharyngée plus ou moins cutanéo-­‐
muqueuse.  Aphtose majeure : localisation buccale + oculaire +/-­‐ viscérale. II.
Diagnostic de l’aphte bucco pharyngé A. Aphte sporadique et aphtose ( Caractérisée par la présence de plusieurs aphtes qui récidivent et qui sont invalidants). B. Signes cliniques 1. Aphte vulgaire : inférieur à 1 cm (le plus fréquent) -­‐
Phase prodromique : picotements (annonce de l’apparition). -­‐
Phase pré-­‐ulcéreuse : érythème. -­‐
Phase d’état : ulcération douloureuse ; s’il n’y a pas de douleur, ce n’est pas un aphte.  Couleur jaune « beurre frais »,  Fond en cupule (perte de substance, concave),  Liseré érythémateux,  Bien limité. -­‐
Guérison spontanée en 8 à 15 jours. -­‐
Localisation préférentielle : langue, frein, gencive, pilier postérieur de l’amygdale. Cours de MBCB, cours n°5, Dr Brunet 1 -­‐
Diagnostic différentiel : érosion post bulleuse, ulcération traumatique. -­‐
Il n’y a jamais de décollement épithélial avec l’aphte. 2. Aphte miliaire : rare mais même signes que l’aphte vulgaire -­‐
Diamètre de 1 à 2 mm. -­‐
Localisation : muqueuse palatine +++. -­‐
Lésions caractéristiques qui confluent : regroupement de plusieurs aphtes avec diagnostic différentiel facile, car lésions très petites et guérison spontanée. 3. Aphte géant : très fréquent chez les immunodéprimés -­‐
Diamètre de 1 à 5 cm. -­‐
Guérison spontané et lente (15 j à 1 mois) avec cicatrice fibreuse. -­‐
Localisation préférentielle : pilier postérieur de l’amygdale. -­‐
Diagnostic différentiel : carcinome ulcéré (problèmes à la palpation avec induration du pourtour de l’aphte) dans ce cas on fait une biopsie. De plus, la douleur existe, mais en général, pas de douleur au début de la formation de la lésion cancéreuse. C. Histologie 1. Avant l’apparition de l’aphte : périvascularite oblitérante Il y a un afflux de cellules inflammatoires qui se concentrent dans la paroi des vaisseaux terminaux ; l’épithélium de surface n’est alors plus vascularisé. 2. Apparition de l’aphte : nécrose de l’épithélium et ulcération D. Circonstance d’apparition 1. Aliments 2. Médicaments : barbituriques, AB, phénolphtaline 3. Maladies hématologiques et immunodépression : anémie de Biermer 4. Traumatismes muqueux Cours de MBCB, cours n°5, Dr Brunet 2 5. Aphte cataméniaux : aphtose cataméniale qui ne touche que les femmes à la fin de chaque cycle menstruel, lésions invalidantes et récidivantes. III.
Aphtose majeure (plusieurs muqueuses touchées mais plus rares)  Aphtose génitale  Aphtose cutanée  Aphtose oculaire (peut évoluer vers une kératite entraînant une destruction conjonctive et cornéenne jusqu’à la cécité)  Syndrôme de Behcet : aphte génital + buccal + oculaire  cécité et associations de lésons multiples.  Grande aphtose de Touraine : lésions articulaire + neurologique + muqueuse buccale et autres muqueuse. IV.
Etiologie Elle est plurifactorielle : alimentaire, traumatique, stress, endocrinien, touche l’adulte jeune jusqu’à 70 ans, exceptionnelle chez l’enfant et les plus de 70 ans. En conclusion : dysimmunité (troubles de l’immunités) provoqués par des allergènes. V.
Traitement Triple but : soulager, raccourcir l’évolution, prévenir des récidives. A. Mineurs : traitements locaux de la douleur Indications : un ou deux aphtes sporadiques.  Cautérisation à l’ATC (acide tri-­‐chloro-­‐acétique), acide chromique.  Anesthésique de contact : Xylocaïne gel, Pansoral®, Hyalugel®. B. Majeurs ou généraux Indications : aphtoses invalidantes ou aphtes géants récidivants. 1. Corticothérapie IM ou IV (1mg/kg/j) pdt une semaine max. Solupred® comprimé : 1 mg / j pdt 2 mois, puis arrêt pendant 15 jours et on recommence. Cours de MBCB, cours n°5, Dr Brunet 3 Au bout de 2 jours, le patient n’a plus mal ; traitement ponctuel de dépannage qui soulage, mais n’empêche pas la récidive. 2. Colchicine (ttt de la goutte) 1 à 3 mg / j pdt 2 mois. Effets secondaires : neutropénie, donc faire une NFS à 1 mois. 3. Thalidomide (en milieu hospitalier uniquement) 50 à 100 mg : contraception indispensable, car tératogène. Il soulage, raccourcie et élimine les récidives. Effets secondaires : neuropathie périphérique (surveillance par électromyogrammes). VI.
CCL L’interrogatoire est indispensable (notion de récidive, détection des facteurs favorisants, thérapeutiques locales ou pas ?) Examen clinique : type d’aphte, lésions, couleur. Examens complémentaires : NFS, Biopsie. Cours de MBCB, cours n°5, Dr Brunet 4 

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