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Rencontre technique régionale
« Implanter des prairies sur des terres de culture pour les
valoriser avec une troupe ovine de race prolifique »
Jeudi 6 mai 2010
à l’EARL de la Folie (Jean-Marc & Eric BERTRAND)
à Ste-Colombe-des-Bois (58)
Documentation technique
La création de la troupe ovine en 2007
Avant 2007, l'EARL comprenait 2 Unités de main-d'œuvre, Eric et Alain (salarié à plein temps
depuis 1995) pour exploiter 225 ha de SAU répartis en :
· 155 ha de culture dont 55 irrigués.
· 70 ha de SFP valorisés par 45 vaches Charolaises et 80 brebis.
A son installation, en avril 2007, Jean-Marc a apporté 45 ha avec l'objectif de créer une troupe
ovine de 400 brebis afin de dégager un troisième revenu.
Jean-Marc a toujours participé, par goût, à des stages en exploitations ovines pendant sa
scolarité et a fait connaissance avec la race Romane pendant son stage 6 mois. Séduit, il a
choisi de mettre en place un système de production d'agneaux de boucherie en utilisant cette
race.
40 ha de culture ont été, depuis, mis en herbe progressivement pour satisfaire aux besoins
alimentaires de la troupe :
· 27 ha de prairie temporaire autour de la ferme,
· 13 ha de luzerne-dactyle, pris sur la surface irriguée.
Aujourd'hui, 270 ha de SAU sont répartis ainsi :
· 175 ha de culture :
- blé-orge-colza sur les sols limon-argileux, limon-sableux et argilo-calcaires profonds,
- orge de printemps-maïs sur les sols argilo-calcaires superficiels irrigués
· 55 ha de SFP bovine,
· 40 ha de SFP ovine.
De 80 à 390 brebis
La création du troupeau s'est effectuée à partir de l'achat de 400 agnelles issues de 4 élevages
en sélection et adhérents à l'UPRA ovine INRA 401.
La FCO a empêché les éleveurs de s'approvisionner dans un élevage de Meurthe et Moselle.
Ils ont dû se résoudre à acheter des agnelles plus jeunes et de moins bonne origine.
Des problèmes d'adaptation à l'exploitation sont apparus : parasitisme, un lot non habitué à
manger de l'herbe. Il reste aujourd'hui 270 femelles Romane sur les 400 agnelles achetées
entre 2006 et 2008. La mortalité des femelles est actuellement de 5,6 %. Le dernier achat a eu
lieu en février 2008.
31 agnelles de renouvellement nées en automne 2008 et 72 de l'automne 2009 ont été
gardées.
47 Ile de France ont été achetées début 2009 à un voisin, qui cessait l'activité ovine, pour
compenser les mortalités suites à la FCO.
Des investissements nécessaires à la réussite du projet
Une bergerie en bois de 66 m x 13 m du constructeur Roiné
Livrée en kit depuis la Bretagne, elle a été montée par les éleveurs courant été-automne 2007.
Seuls, le terrassement et l'électricité ont été réalisés par des entreprises.
1
Un parc de contention et un bureau, aménagés sous un appentis accolé à la bergerie
30 ha, clôturés entre 2007 et 2009 avec une clôture de type Cyclone
Avantages : moins de poteaux, facilité de pose et résistance au gibier.
Inconvénients : grillage plus cher et technique de pose à apprendre (jambe de force).
934 € de marge brute par ha de SFP Ovine en 2009/2010
Produits
72 871 € Charges
Ventes d'animaux
515 agneaux x 117 €
39 brebis de réforme
1 bélier de réforme
- achat de 2 béliers
Variation d'inventaire
Alimentation
60 255 € 350 q d'orge prélevés x 90 €
2 100 € 65 t d'aliment complet agneaux
80 € 1400 kg de sel et CMV
750 kg de poudre de lait
-350 €
Vétérinaire
380 PBC x 22,08 €
14 979 €
3 150 €
9 275 €
1 324 €
1 230 €
724 €
+ 2 296 €
80 Eponges et IA
Vente de laine
35 507 €
1 461 €
100 €
Echographies
380 €
Frais divers
817 €
Tonte
612 €
8 390 €
Engrais/SFPO
Ficelle
1 455 €
100 €
L'atelier ovin dégage une marge brute de 37 400 €, soit 934 €/ha de SFP Ovine. Ce bon niveau
de marge brute est atteint grâce à :
· une valorisation importante des agneaux couplée à une bonne productivité,
· une aide ovine réévaluée (21 + 3 € modulée à 8%).
2
La conduite du troupeau ovin en 2009
Un choix judicieux
La Romane est qualifiée par Jean-Marc de race maternelle, prolifique, qui se désaisonne
naturellement et est relativement calme à élever.
L'objectif premier est de produire des agneaux de boucherie en calant les agnelages en
fonction des pointes de travail des autres ateliers de l'exploitation :
· agnelage de septembre après les semis de colza,
· agnelage de novembre après les semis de céréales,
· agnelage de février-mars après les vêlages (décembre-janvier) et avant les travaux des
champs.
Ce choix de conduite permet des ventes d'agneaux complémentaires :
· aux entrées de trésorerie des autres ateliers de l'exploitation,
· aux sorties des agneaux des autres éleveurs de l'association « L'agneau près de chez
vous ».
394 brebis et agnelles présentes
Le troupeau est composé de :
· 340 Romane,
· 49 Ile de France (OIF),
· 5 Mouton Charollais,
et de 12 béliers :
· 8 Mouton Charollais pour améliorer la conformation et la qualité des carcasses des
agneaux,
· 4 Romane pour produire les agnelles de renouvellement.
L'Insémination Artificielle pour l'amélioration génétique
Elle est réalisée sur une partie du troupeau dans l'objectif de garder des femelles :
· 50 Romane et 30 OIF ont été inséminées en race pure en avril 2009,
· 70 Romane et 20 OIF ont été inséminées en race pure en 2010.
La dose de PMSG est de 600 UI pour les OIF et de 300 UI pour les Romane.
La CECNA, qui assure les IA, récupère les doses de semence soit à Orly (en provenance de
Soual dans le Tarn) pour celles des Romane, soit à Verdilly pour celles des OIF.
Le coût est d'environ 18 € par brebis inséminée, traitement hormonal compris.
1 agnelage par an en 3 périodes
Les périodes de luttes sont très courtes (2 cycles) pour grouper les agnelages.
Le nombre de brebis par bélier est réduit pour optimiser les résultats de fertilité.
Le flushing est réalisé par l'herbe. Les brebis luttées en septembre ont bénéficié des repousses
de colza.
3
Lutte d'avril, du 3 avril au 14 mai :
· 80 brebis inséminées le 8 avril en rattrapage avec 2 béliers Romane,
· 97 brebis en lutte avec 7 béliers Mouton Charollais.
Lutte de juin, du 8 juin au 20 juillet :
· 120 brebis en lutte avec 7 béliers Mouton Charollais,
· 61 brebis Romane en lutte (dont 12 repasses du 1er lot) avec 2 béliers Romane.
Lutte d'automne, du 8 septembre à fin octobre :
· 31 agnelles en lutte avec 2 béliers Romane et 2 béliers Mouton Charollais,
· 62 brebis (dont 40 repasses du 2ème lot) en lutte avec 8 béliers Mouton Charollais.
avril
Lut t e e n pur R o m a ne
Lut t e a v e c bé lie rs C ha ro lla is
Lut t e e n pur Ile de F ra nc e
mai
juin
50 IA
97
juillet
ao ût
sept
o ct
no v
déc
janv
fév
mars
avril
mai
juin
mai
juin
61
....
120
..................
93
30 IA
29/08-05/ 10
144
3 6 5 m is e ba s
669 agneaux nés
82 agneaux mo rts
587 agneaux vivants
11/11-10/12
06/02-01/ 03
135
86
515 agneaux
5 15 a gne a ux v e ndus
42
7 2 a gne lle s ga rdé e s
avril
mai
juin
juillet
ao ût
sept
o ct
no v
déc
30
janv
fév
mars
avril
Une productivité numérique satisfaisante
399 femelles destinées à la reproduction
Taux de fertilité : 91 %
365 mises bas
Taux de prolificité : 183 %
669 agneaux nés
82 agneaux morts
Taux de mortalité : 12 %
587 agneaux produits
Taux de productivité numérique : 147 %
72 agnelles conservées
515 agneaux vendus
Une conduite rigoureuse
L'échographie est systématiquement réalisée après chaque lutte, 45 jours à compter du milieu
de lutte pour :
· détecter les femelles vides qui seront remises rapidement en lutte,
· repérer les brebis vides fin décembre. Elles seront vendues en mars après remise en
état en même temps que les réformes issues des agnelages de septembre et novembre.
Le sevrage a lieu à environ 80 jours :
· début décembre pour les agneaux nés en septembre, en même temps que la dernière
pesée du contrôle de performances ovin, pour mettre les brebis dehors début janvier,
· mi-février pour les agneaux nés en novembre afin de sortir les brebis au pré mi-mars,
4
· mi-mai pour les agneaux nés en février.
La tonte se déroule en 2 fois :
· début mars pour les brebis sevrées et les agnelles nées en septembre,
· fin avril pour les brebis ayant agnelé en février et les agnelles nées en novembre.
Le parage fin mars-début avril permet de retrouver des brebis mal taries.
La conduite sanitaire est semblable pour toutes les brebis :
· Lévamisole injectable entre mars et mai,
· Doramectine entre début juillet et fin août,
· Nétobimin à la rentrée en bergerie.
Un rationnement adapté au niveau de prolificité ...
Les brebis sont rentrées en bergerie 3 semaines avant la mise-bas pour faciliter la
complémentation. Elles reçoivent :
·
Les 3 dernières semaines de gestation :
ère
- Foin de 1 coupe dactyle-luzerne à volonté
- 800 g d'orge
- 17 g de CMV 6 P, 18 Ca, 3 Mg
·
En lactation : environ 60 jours :
ème
- Foin de 2
coupe dactyle-luzerne à volonté
- 1 kg d'orge
- 17 g de CMV 6 P, 18 Ca, 3 Mg
·
Puis jusqu'au sevrage, pendant 20 jours :
ème
- Foin de 2
coupe dactyle-luzerne à volonté
- 500 g d'orge
- 17 g de CMV 6 P, 18 Ca, 3 Mg
… qui permet de bonnes performances
Résultats des agneaux Romane nés du 30 août au 21 septembre 2009 :
GMQ : Gain Moyen Quotidien
PAT : Poids à Age Type
Catégorie Agneaux
Mâles
Femelles
Nombre
GMQ 0-30 PAT
30
Nombre
GMQ 30-70
PAT
70
Simples
2
384 g
16,6 kg
2
315 g
29,2 kg
Doubles
23
282 g
12,6 kg
23
288 g
24,1 kg
Allai. Art.
8
271 g
12 kg
8
306 g
24,2 kg
Simples
6
310 g
13,7 kg
6
280 g
24,9 kg
Doubles
25
237 g
11 kg
25
229 g
20,2 kg
Allai. Art.
2
132 g
7,6 kg
2
295 g
19,4 kg
66
265 g
12 kg
66
268 g
22,7 kg
Total ou moyenne
5
Dès 2007, Jean-Marc a adhéré au contrôle de performances ovin :
· parce que les agnelles achetées étaient issues d'élevages inscrits,
· pour contrôler les croissances des agneaux Romane et caler l'alimentation.
Les agnelles de renouvellement
Les agnelles nées en septembre 2009 ont été pesées début mars.
Le poids moyen à 6 mois était de :
· 36 kg pour 31 agnelles Romane,
· 38 kg pour 11 agnelles OIF.
Après sevrage, fin novembre, les agnelles ont été rationnées :
24/11-05/01
aliment complet agneaux
06/01-31/03
avril
600 g
300 g
600 g
orge
Les agnelles nées en novembre sont élevées de la même façon mais ne consomment plus de
concentré après avril.
Les 42 agnelles nées en septembre et les 30 nées en novembre seront conduites ensemble à
l'herbe et mises en lutte en septembre.
Des consommations d'aliment limitées
La consommation globale de 248 kg de MS de fourrage par femelle destinée à la reproduction
est complétée par 256 kg de concentré :
aliment
quantité
coût
orge
88 kg
7,9 €
aliment complet agneaux
163 kg
23,3 €
Sel et CMV
3 kg
3,3 €
Poudre de lait
2 kg
3,0 €
256 kg
37,5 €
TOTAL
6
La conduite des agneaux de boucherie
Une complémentation à volonté dès 15 jours
Tous les agneaux sont complémentés dès l'âge de 15 jours.
Pour des raisons de simplification du travail, un aliment complet du commerce est distribué à
volonté jusqu'à la vente. Si besoin, sa consommation est régulée par le nettoyage plus ou
moins fréquent des nourrisseurs.
Au sevrage, à 80 jours en moyenne, les agnelles de renouvellement sont séparées des
agneaux de boucherie. Ces derniers sont engraissés dans un ancien bâtiment aménagé.
Un aliment complet à 16,5 % de protéine brute
Fourni par la société Tellus, SHEEP STAR AG est un aliment non OGM supplémenté en
chlorure d'ammonium (sur ordonnance) qui titre :
UFV
PDIN
PDIE
Cellulose Brute
P
Ca
0,9
115
110
9,60%
4,5
12
La consommation est, en moyenne, de 110 kg par agneau produit.
La paille est préférée au foin pour la finition et environ 7 tonnes sont distribuées.
Des agneaux finis en bergerie en 127 jours
De mi-décembre à fin juillet, les agneaux sont vendus à 127 jours à un poids moyen de 19,3 kg.
Leur commercialisation, en circuit court auprès de bouchers locaux, permet :
· de très bien les valoriser : 117 € en moyenne grâce à un prix de 6,12 € par kg de
carcasse,
· d'avoir des retours en direct de la qualité des carcasses,
· mais pas de bien vendre les brebis de réforme, surtout Romane.
68 agneaux élevés à la louve
Mais seulement 61 produits avec une consommation de 12,3 kg par agneau.
Jean-Marc choisit les agneaux à environ 12 heures, les plus petits parmi les triplés et parfois les
doubles sur agnelles, de préférence les mâles en Romane pure.
Le sevrage a lieu à partir de 30 jours, lorsque les agneaux ont triplé leur poids naissance en
respectant au minimum 12 kg vif.
Une conduite sanitaire simplifiée
Un traitement contre la coccidiose est réalisé systématiquement lors de la 1ère pesée, à
42 jours.
Seuls, 30 agneaux ont été traités avec un lévamisole injectable.
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NOTES
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Le système fourrager en 2009
Un système fourrager dissocié
La SFP bovine est distincte de celle des ovins. Les bovins valorisent 55 ha de surface en herbe
sur lesquels leur stock fourrager est constitué.
Leur système fourrager est resté le même qu'avant l'installation de Jean-Marc. Il n'y a donc pas
de pâturage mixte avec les ovins.
13 ha de luzerne-dactyle pour le stock fourrager
Implantés en 2006 et 2007 sur la surface irriguée, les 13 ha (70 % luzerne - 30 % dactyle)
permettent de constituer le stock fourrager pour les ovins.
A partir de 2010, la luzerne va être renouvelée pour moitié et intégrée à la rotation : orge de
printemps - luzerne (3 ans) - blé - colza – blé.
50 unités de potasse sont épandues en janvier après le semis qui a lieu au 15 août.
La surface n'est pas clôturée et aucun pâturage n'est envisagé.
93 tonnes de MS de foin de luzerne en 3 coupes assurées par l'irrigation
(7,2 t MS/ha)
51 tonnes de foin réalisées en 1ère coupe fin mai ont nourri :
· toutes les brebis pendant le dernier mois de gestation,
· les agnelles de renouvellement du sevrage à la mise à l'herbe,
· les brebis sevrées et mises dehors en janvier.
22 tonnes de foin de 2ème coupe au 20 juillet et 20 tonnes de foin de 3ème coupe début
septembre ont permis d'alimenter les brebis pendant leurs 80 jours de lactation.
La surface a bénéficié de 50 mm d'irrigation en août.
27 ha de prairie grillagés pour la troupe ovine
Semée en 2007, 2008 et 2009, la surface est composée de :
· 10 ha de mélange prairial de RAGT (dactyle, trèfle blanc, fétuque, RGA) qui resteront en
prairie naturelle,
· 12 ha de matrix qui seront resemés tous les 5 ans,
· 5 ha de lofa qui seront resemés tous les 3 ans et intégrés dans une rotation sur 15 ha
entièrement grillagés de type :
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
lofa
lofa
lofa
blé
colza
blé
orge
colza
blé
orge
colza
blé
lofa
lofa
lofa
blé
colza
blé
blé
colza
blé
orge
colza
blé
lofa
lofa
lofa
Ainsi, à partir de 2010 et chaque année, 10 ha de cultures seront intégrés après récolte au
9
système fourrager pour :
· palier le manque d'herbe entre le 15 août et le 15 octobre,
· valoriser les surfaces clôturées,
· valoriser les repousses et répondre au contexte agronomique et environnemental :
restructuration du sol et limitation des adventices par le pâturage d'une interculture
pendant 2 mois.
Une fertilisation limitée
Toute la surface reçoit 50 N (urée 46) début mars.
Le fumier est réservé aux cultures et, en priorité, avant colza.
Un pâturage réparti sur 5 parcelles
Surfaces
10 ha de
mélange
prairial
+2 ha de
matrix
en 2
parcelles
5 ha de
matrix
janvier
février
avril
mai
juin
juillet
août
septembre
octobre
Pâturage tournant sur 2
parcelles des brebis pleines
agnelant en septembre
Pâturage continu des
brebis sevrées
Rentrée des brebis en
bergerie au 10 août
REPOS
novembre
décembre
Pâturage continu des brebis
pleines agnelant en février
REPOS
Rentrée des brebis en
bergerie début janvier
15 jours de temps de séjour
par parcelle
Pâturage continu des brebis
sevrées en février avec lutte en
juin
REPOS
5 ha de
matrix
5 ha de
lofa
mars
REPOS
REPOS
Pâturage continu des
agnelles et des brebis
sevrées en mai
Pâturage
des agnelles
et des brebis
sevrées en Pâturage continu des brebis
mai
en lutte (sevrées en février
et en mai)
Pâturage continu des brebis
pleines agnelant en
novembre
Rentrée des brebis en
bergerie au 20 octobre
Pâturage continu des brebis en
lutte
REPOS
(pâturage des béliers)
REPOS
(pâturage des brebis de
réforme)
REPOS
Pâturage continu des brebis
et agnelles en lutte
Intégration de 5 ha de repousses de colza en 2009
Place nette :
pas de Roundup
pas de labour
seulement un passage de
déchaumeur avant semis
En 2009, le lot d'agnelles a été conduit avec les brebis sevrées en mai.
10
Les races prolifiques : ROMANE ou F1 Grivette x Ile de France
Toutes les races ovines ont leurs caractéristiques propres liées à leurs qualités maternelles et
leurs qualités bouchères. Cet article présente la Romane et la F1 Grivette x Ile de France et les
stratégies de conduite du renouvellement dans le cadre d’une utilisation des ces brebis pour la
production d’agneaux de boucherie.
La Romane :
Une race pure. L’éleveur peut assurer
son renouvellement lorsque la taille du
cheptel est suffisante.
La Romane est issue de croisements successifs entre animaux de demi-sang Romanov et
Berrichon du Cher.
La Romanov est une race extrêmement prolifique, aux grandes qualités d'élevage (précocité
sexuelle, saison sexuelle étendue, instinct maternel développé et bonne valeur laitière) mais
elle est passablement conformée et a une laine grossière.
Le Berrichon du Cher, race bouchère par excellence, présente aussi des qualités de précocité,
de rusticité et d'aptitude à la marche.
La Romane a donc acquis les caractéristiques cumulées de ses origines ; elle est ce qu'il est
convenu d'appeler une très bonne mère. Ses principales qualités sont :
· une forte productivité (prolificité moyenne de 200 à 230 % suivant la saison),
· des qualités maternelles facilitant l'élevage :
- bonne valeur laitière des mères, comportement maternel très développé (mise bas
aisée, adoption facile, ...)
- possibilité de désaisonner naturellement la production.
La Romane offre aux éleveurs un « support femelle » correspondant aux besoins de la filière. A
savoir, une brebis productive, facile à élever, suffisamment rustique pour s'adapter à tous les
types d'élevages et de milieu et qui permet, par un croisement terminal avec des béliers
qualifiés améliorateurs bouchers, de produire des agneaux à toute période de l'année.
Pour le renouvellement du cheptel brebis, 2 solutions s’offrent à l’éleveur :
· l’achat des agnelles chez des éleveurs sélectionneurs. Il est conseillé de
s’approvisionner régulièrement chez le même éleveur afin de limiter les risques
sanitaires. Cette solution est à préconiser dans le cas de troupe de moins de 150 brebis.
· la production de ses propres agnelles de renouvellement. L’éleveur devra mettre en lutte
en race pure ses meilleures brebis (il est donc fortement souhaitable d’adhérer au
contrôle de croissance ovin) en contre saison (un tiers à 40 % de ces brebis suivant le
taux de renouvellement), soit en utilisant l’insémination artificielle, soit en ayant acheté
des béliers de race pure à la sortie de la station d’évaluation. La mise à la reproduction
en contre saison des agnelles de renouvellement permet de s’assurer du maintien du
caractère de désaisonnement et facilite la vente des agneaux (mâles et femelles non
11
conservés) de race pure (entre 22 et 27 % des agneaux) à une période où il y a moins
d’agneaux sur le marché.
Taux de renouvellement
Nombre d'agnelles à introduire dans le troupeau
20%
25%
20
25
Taux de sélection des agnelles
Nombre d'agnelles à sevrer
80%
25
Taux de mortalité agneau avant sevrage
Nombre d'agnelles à faire naître
15%
29
Prolificité
Nombre de mises bas en race pure
36
200%
29
Fertilité
Nombre de brebis à mettre en lutte en race pure
31
36
85%
34
42
34%
42%
Nombre de béliers de race pure
2
2
Vente d'agneaux de boucherie en race pure
30
37
dont agnelles
5
6
dont mâles
25
31
108
98
dont agnelles
54
49
dont mâles
54
49
22%
27%
Pourcentage de brebis à conduire en race pure
Vente d'agneaux de boucherie croisés avec un bélier Viande
Pourcentage d'agneaux de boucherie vendus en race pure
Les coordonnées de l’OS ROMANE :
Les Nauzes
81580 SOUAL
Tél : 05 63 82 52 98
Fax : 05 63 75 54 59
E-Mail : [email protected]
Site Internet : www.inra401.fr
12
La F1 Grivette x Ile de France :
Un croisement de 2 races pures. Le
renouvellement
passe
par
l’achat
d’agnelles.
La F1 Grivette x Ile de France est issue du croisement de 2 races pures :
• La Grivette, brebis rustique ayant une très bonne aptitude au désaisonnement, une forte
productivité, de bonnes qualités maternelles et un tempérament calme qui facilitent le
travail dans les élevages aux effectifs importants.
• L’Ile de France, bélier de race bouchère avec une bonne aptitude au désaisonnement et
de bonnes qualités bouchères (conformation ; vitesse de croissance).
Le résultat de ce croisement permet l’obtention d’une brebis F1 Grivette X Ile de France
qui cumule les qualités des 2 races :
- une forte productivité (prolificité moyenne proche de 200 %)
- de bonnes qualités maternelles :
· une bonne valeur laitière et un comportement maternel très développé (facilité de
mise bas, adoption …)
· une mise à la reproduction à la carte grâce à sa très bonne aptitude au
désaisonnement.
La F1 Grivette x Ile de France offre aux éleveurs un très bon support femelle et la mise en place
du schéma de croisement à double étage avec un bélier de race bouchère permet de produire
des agneaux de qualité régulière à contre saison, répondant aux attentes de la filière.
Pour le renouvellement de la troupe brebis, le fait d’utiliser une brebis issue d’un croisement
entre 2 races oblige à un achat chaque année d’agnelles de renouvellement chez des éleveurs
spécialisés dans la production de reproducteurs, ce qui garantit la qualité génétique des
agnelles mais aussi l’homogénéité des lots. Il est conseillé de s’approvisionner régulièrement
chez le même éleveur afin de limiter les risques sanitaires et de planifier les sorties de
trésorerie.
Les coordonnées de l’OS GRIVETTE
MAISON DES AGRICULTEURS
18, Avenue des Monts d’Or
69890 LA TOUR DE SALVAGNY
Tél : 04 78 19 61 64
Fax : 04 78 19 61 51
E-Mail : [email protected]
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L’allaitement artificiel des agneaux avec une louve
Un local dédié à l’allaitement artificiel
Il est souhaitable de pouvoir aménager un local destiné à l’allaitement artificiel. Ce local devra
être propre, désinfecté régulièrement, sans courant d’air, sans excès d’humidité et avoir une
température entre 12 et 18 °C.
Il est recommandé de constituer 2 lots :
· un lot pour les agneaux qui viennent d’être mis à la louve et qui ne savent pas encore
téter,
· un lot pour les agneaux qui sont suffisamment autonomes pour téter.
8
8
9
9
5
7
7
3
6
2
4
4
6
1 - Louve
2 - Parc destiné aux agneaux qui ne sont pas encore
suffisamment autonomes pour téter seuls (1 m2 pour
5 agneaux)
3 - Parc destiné aux agneaux qui savent bien téter (1 m2
pour 3 agneaux)
4 - Caillebotis sous les supports des tétines
5 - Lampe chauffante pour 10 à 12 agneaux
6 - Abreuvoir
7 - Auge pour l’aliment concentré
8 - Râteliers pour le fourrage
9 - Cuvette pour l’argile
1
15
Garder une portée homogène sous la mère
Mettre à la louve le plus petit ou le plus gros des agneaux triples pour garder une portée
homogène sous la mère.
Mise à la louve des agneaux dans les 24 h qui suivent la naissance
On met les agneaux à la louve 24 h après l’agnelage afin qu’ils ne s’habituent pas à téter leur
mère. Par contre, il faut s’assurer qu’ils ont tété du colostrum.
Un traitement sanitaire spécifique pour les agneaux mis à la louve
En plus des vaccins et traitements habituels administrés aux agneaux en allaitement maternel
(désinfection du cordon, sélénium,…), il peut être opportun de rajouter 2 ml d’antibiotique lors
de l’introduction des agneaux à la louve et d’être très vigilant sur le traitement des coccidies et
des colibacilles.
Un entretien quotidien de la louve
Le nettoyage de la louve doit être fait tous les jours avec de l’eau javellisée. La concentration du
lait doit être vérifiée au moins 2 fois par semaine et correspondre aux recommandations faites
sur les sacs de poudre de lait (en général, la concentration est de 200 g de poudre de lait par
litre d’eau).
Dès les premiers jours, de l’aliment à disposition des agneaux (voir croquis)
Dés leur mise à la louve, les agneaux doivent pouvoir accéder à :
· un aliment concentré,
· de la paille ou du foin,
· de l’eau,
· de l’argile.
Une litière propre et sèche
La litière doit être propre et sèche. Pour cela, l’utilisation d’un produit asséchant la litière est
recommandée.
Un sevrage des agneaux dès 12 kg
Le sevrage doit se faire de façon nette (du jour au lendemain) dès que les agneaux dépassent
le poids de 12 kg ou sont âgés de plus de 6 semaines. Les agneaux étant habitués à
consommer dès les premiers jours, du fourrage et du concentré, le sevrage se déroule alors
normalement.
Ne jamais changer de lait en cours de lot
Différents types de lait peuvent être utilisés. On trouve différents dosages de poudre de lait (de
0 % à 60 %). Il est primordial de ne jamais changer de lait durant le lot et de veiller à la date
limite d’utilisation du lait.
16
Des agneaux vendus vers 125 j à 19 kg de carcasse avec des frais de production
(produits vétérinaires, lait et aliment) aux environs de 60 € par agneau
Le suivi de lot effectué au Pôle Régional Ovin de Charolles a montré que les performances
techniques sont très proches de celles obtenues avec des agneaux allaités par leur mère. La
marge brute dégagée reste positive mais cette technique doit être réservée aux agneaux issus
de portée triple et seulement pour pallier un manque de lait des brebis. La sélection des brebis,
sur leur valeur laitière, doit rester un objectif de sélection prioritaire et ne peut, en aucun cas,
être remplacée par l’acquisition d’une louve.
Lot d’agneaux Romane x Charollais nés en décembre 2009
au Pôle Régional Ovin
Age de mise à la louve
Poids lors de la mise à la louve
Age au sevrage
1j
3,5 kg
36 j
Poids au sevrage
12,9 kg
GMQ sous la louve
279 g/j
Mortalité totale
11 %
Dont mortalité avant le sevrage
11%
Dont mortalité après le sevrage
0%
Age à la vente
130 j
Poids vif à la vente
39,6 kg
GMQ du sevrage à la vente
284 g/j
Poids de carcasse
19,6 kg
Rendement
49,4 %
Classement
% d’agneau classé en U
40 %
% d’agneau classé en R
60 %
% d’agneau classé en O
Gras
% d’agneau classé en 2
40 %
% d’agneau classé en 3
60 %
% d’agneau classé en 4
Frais d’élevage engagés par agneau
Dont frais vétérinaires par agneau
57 €
6€
Dont lait en poudre par agneau
28 € soit 15,4 kg
Dont aliment concentré
23 € soit 105 kg
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La lactation au pâturage pour les agnelages de fin d’été :
une alternative au tout bergerie
Depuis 2008, au Pôle Régional Ovin, les brebis qui agnellent en fin d’été sont remises à l’herbe
avec leurs agneaux pour la phase de lactation. Cette technique offre une alternative
intéressante pour des brebis qui agnellent de la fin août à la fin septembre étant
traditionnellement conduites en bergerie.
Cette alternative peut être mise en œuvre à condition de l’avoir anticipée, dès le printemps qui
précède, afin de disposer d’herbe de bonne qualité à partir du mois de septembre et avec un
itinéraire technique adapté pour les animaux.
Des fauches précoces pour avoir de l’herbe de bonne qualité à partir du mois de
septembre.
Dans ce type de conduite, la base de l’alimentation, lors de la phase de lactation des brebis,
c’est l’herbe pâturée. L’apport de concentré est limité (maximum : 500 g de concentré par jour
et par brebis). Afin de disposer d’herbe de qualité et en quantité suffisante au mois de
septembre, il est nécessaire de prévoir des fauches précoces et donc d’établir un planning
prévisionnel fourrager. Des parcelles doivent être fauchées dès la fin mai (enrubannage) ou
vers la mi-juin (foin) afin d’avoir des repousses en septembre pâturées par les brebis en
lactation.
Des agnelages avant le 20 septembre
Afin de remettre à l’herbe un maximum de brebis et de limiter la mortalité des agneaux au
pâturage, il convient de réserver cette conduite aux brebis qui vont agneler avant le
20 septembre. Après cette date, les conditions météorologiques et, notamment les premières
gelées, peuvent être néfastes à la survie des jeunes agneaux.
19
Des luttes de 6 semaines et des échographies 40 jours après la fin des luttes
Pour avoir un agnelage groupé, il est recommandé de limiter la durée des luttes à 6 semaines.
Au Pôle régional Ovin, les luttes débutent vers le 20 mars et s’arrêtent début mai. Afin de ne
pas pénaliser la fertilité globale du troupeau, des échographies sont réalisées 40 jours après la
fin des luttes (vers le 15 juin) dans le but de détecter les brebis vides, de dénombrer la taille des
portées attendues et, ainsi, d’adapter la préparation à l’agnelage pour économiser des
concentrés.
Suite aux échographies, les brebis gestantes de simple sont séparées des autres brebis
gestantes. La préparation à l’agnelage débute 6 semaines avant la date théorique de début
d’agnelage pour les brebis gestantes de portées multiples (distribution de 200 à 600 g de
concentré par brebis) et 4 semaines avant la date théorique de début d’agnelage pour les
brebis gestantes de simple (distribution de 200 à 400 g de concentré par brebis).
Quantité de concentré distribuée lors de la préparation à l’agnelage
Simple
Semaines – 6 et – 5
Double
200 g/brebis
Semaines – 4 et – 3
200 g/brebis
400 g/brebis
Semaines – 2 à l'agnelage
400 g/brebis
600 g/brebis
La dernière semaine de gestation et jusqu’à 12 jours après l’agnelage : en
bergerie
Les brebis sont rentrées environ une semaine avant le début des mises bas pour agneler en
bergerie. Après l’agnelage et jusqu'à la mise à l’herbe, les brebis reçoivent du foin et 1 kilo de
concentré. En moyenne, les brebis et les agneaux sont remis à l’herbe 12 jours après
l’agnelage. Il est nécessaire de remettre à l’herbe des brebis maternelles et suffisamment
laitières pour permettre aux agneaux d’assurer une bonne croissance avant le sevrage.
La lactation au pâturage avec 500 g par jour de concentré par brebis et un
sevrage vers 80 jours
Pendant toute la période de pâturage, les brebis ont reçu 500 g de concentré par jour. Ceci
permet de sécuriser la conduite en augmentant, si nécessaire, la quantité de concentré au cas
où l’herbe viendrait à manquer. Les brebis sont rentrées en bergerie début novembre et le
sevrage intervient 15 jours après. Pendant ces 15 derniers jours, les brebis ne reçoivent plus de
concentré et les agneaux ont un nourrisseur à leur disposition. Après le sevrage, les brebis sont
maintenues en bergerie et alimentées avec de la paille avant d’être remises au pâturage une
fois taries.
57 kg de concentré et 45 kg de foin par brebis de la préparation à l’agnelage au
sevrage
Le bilan alimentaire par brebis, pour la période allant de la préparation à l’agnelage au sevrage,
fait état d’une consommation de 57 kg de concentré et de 45 kg de foin par brebis, soit par
rapport à une conduite en bergerie, une économie de 44 kg de concentré et 100 kg de foin par
brebis.
20
Des agneaux de 19,2 kg au sevrage à 77 jours
En moyenne, les agneaux ont été sevrés à 77 jours à un poids de 19,2 kg. 3 déparasitages
doivent être faits de la naissance au sevrage :
· un traitement anti-cocidien à la mise à l’herbe,
· un traitement strongle et ténia, 6 semaines après la mise à l’herbe,
· un traitement strongle au sevrage.
Ces 3 interventions sont indispensables pour maîtriser le taux de mortalité et permettre un bon
démarrage de la phase de finition. La quantité d’aliment concentré consommée avant le
sevrage est faible (6 kg par agneau) et, de ce fait, la durée de finition est plus longue d’un mois.
Par contre, la consommation totale de concentré par agneau est identique et les carcasses
produites sont équivalentes à une conduite intégrale en bergerie.
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22
La luzerne
Objectif 9 à 12 tonnes de foin par ha
Aujourd’hui, la luzerne est à la mode, elle a de nombreux atouts en phase avec les attentes
actuelles : une production de protéine conséquente, une économie de fertilisation azotée, et
des reliquats pour la culture suivante, une excellente tête d’assolement. Elle est
particulièrement adaptée à la fauche et c’est une des rares cultures fourragères capable de
produire l’été.
La luzerne est très intéressante en élevage ovin. Le foin distribué à volonté aux brebis couvre
les besoins en protéine des brebis en lactation sans apport de concentré azoté. Distribuée aux
agneaux, la luzerne permet de diminuer de moitié la complémentation en concentré azoté.
Avec quelques précautions, la luzerne peut être également pâturée, notamment par des
agneaux d’herbe en finition.
Mais la luzerne a des limites. Elle craint les sols humides et acides, sa digestibilité est faible,
son ensilage est délicat car elle est pauvre en sucre et elle a un pouvoir tampon élevé. De plus,
elle présente un risque de météorisation au pâturage. Ce risque est faible avec des ovins.
La culture
Pérennité : 3 à 4 ans.
Semis : 20 à 25 kg, à une profondeur de 1 cm. Au printemps entre le 1er et le 15 avril, en fin
d’été, au plus tard fin août car la plante doit avoir atteint le stade 2 à 3 feuilles trifoliées avant
les premières gelées.
Sol : sain, pH minimum de 6.4 ou apport de chaux (800 à 1 000 kg de Cao/ha un mois avant
l’installation) dans les sols à pH compris entre 5.5 et 6.4.
Critères de choix des variétés : parmi les nouvelles variétés, préférer celles qui bénéficient
des avancées de la sélection : à tiges fines, résistantes à la verse, à la verticiliose et à la
cuscutte, riches en protéines.
Fertilisation : la luzerne est très exigeante en potasse. Apport de 200 à 250 unités de potasse
en deux fois en février et après la première coupe, 80 unités de P2O5 en février.
Désherbage : A la levée car la levée est rapide (7 à 8 jours) et la croissance est lente, donc
attention à la pousse des adventices. Il faut désherber au stade 2 feuilles (environ 1 mois après
le semis).
Sur des luzernes installées :
· antidicotylédone pendant le repos végétatif (Harmony),
· antigraminées en automne ou à la reprise de végétation (Ogive, Etamine Pilot, Stratos
etc.)
Production : 9 à 12 t de matière sèche par an en 3 à 4 exploitations, 1ère coupe 50 %,
2ème coupe 30 %, 3ème coupe 20 %. Il faut laisser fleurir la luzerne au moins une fois dans
l’année pour la reconstitution des réserves (10 % de fleurs suffisent). La troisième coupe
s’adapte le mieux à cette contrainte. La dernière coupe doit intervenir un mois et demi avant les
premières gelées qui entraînent la mise au repos de la plante. Il est important que la luzerne
puisse, au préalable, reconstituer ses réserves afin de bien démarrer au printemps suivant.
23
Date de récolte : il convient de faire le choix en fonction du rendement espéré et de la valeur
nutritionnelle attendue. En effet, la teneur en matière azotée varie inversement du rendement.
Dans notre région, la date optimale de la première coupe se situe autour du 20 mai. Une
première exploitation fin mai est également l’assurance d’obtenir un rendement annuel
important.
La récolte :
· Le foin : de loin la méthode la plus fréquente de conservation. La difficulté est de limiter
la perte de feuilles tout en récoltant un foin bien sec. La faucheuse conditionneuse est
l’outil indispensable pour faire sécher les tiges presque aussi vite que les feuilles.
· L’enrubannage : cette technique permet de sécuriser la fauche fin mai de la première
coupe et donc d’assurer le rendement. Il faut viser 55 à 60 % de matière sèche pour une
bonne qualité de conservation. 4 couches de film sont indispensables pour éviter la
perforation du plastique par les tiges.
· Le pâturage est envisageable en 3ème et 4ème cycles en prenant certaines précautions
pour limiter les risques de météorisation : repousse d’au moins 5 semaines, fournir un
fourrage fibreux avant le pâturage.
La valeur nutritive
La luzerne est caractérisée par une teneur en matière azotée totale importante ; par contre, sa
valeur en UF est limitée.
Valeur en kg brut
UFL
PDIN
PDIE
Phosphore
Calcium
Foin bourgeonnement
0.57
97
78
2.4
12.5
Foin floraison
0.53
91
74
2.2
12.5
0.57
97
77
2.2
11
ème
2
coupe repousse de 7 semaines
La luzerne est riche en vitamines du groupe B, D et E et en béta-carotène qui est un précurseur
de la vitamine A.
L’association Dactyle Luzerne
Il est difficile de maintenir l’équilibre. L’association facilite la récolte en foin.
Dose de semis : 15 kg de luzerne – 10 kg de dactyle.
Le désherbage n’est pas nécessaire.
Fertilisation : 30 N 80 P205 150 à 200 K2 0
Production : inférieure à la culture pure de luzerne.
24
Lofa et Matrix,
les premières variétés rétrocroisées entrées sur le marché français
Lofa et Matrix sont le résultat de croisements entre une espèce de ray-grass et une espèce de
fétuque. Ce que l’on recherche dans ce type de création, c’est garder les bons cotés des deux
géniteurs : la rusticité et la pérennité de la fétuque associées à la valeur alimentaire et à
l’appétence du ray-grass.
Le résultat n’est pas à la hauteur de ce que nous espérions, néanmoins la voie est ouverte et
demain peut-être, les semenciers obtiendront la plante idéale : pérenne, appétante, de bonne
valeur alimentaire, productive, souple d’exploitation.
Lofa est de type ray-grass hybride, c’est le résultat d’un croisement ray-grass d’Italie et fétuque
élevée. Comme le ray-grass hybride, Lofa est une plante appétante, avec une bonne valeur
alimentaire et une bonne production. Mais comme le ray-grass Hybride, le lofa est peu pérenne
(3 ans), il remonte à épis après chaque exploitation et sa meilleure résistance à la sècheresse
n’est pas significative.
Le mode d’exploitation le plus adapté est la fauche exclusive ; la remontée à épis ne permet
pas une exploitation facile en pâturage.
Matrix est le résultat d’un croisement d’un ray-grass Anglais et d’une fétuque des prés. Il a les
mêmes caractéristiques qu’un ray-grass anglais : productif, appétant, pérenne (5 ans).
L’apport de la fétuque des prés confère à Matrix une meilleure résistance au piétinement.
Matrix est réservé aux élevages intensifs ou aux éleveurs spécialistes du pâturage. Il pousse
très vite entre deux passages et il remonte rapidement à épis. Cette caractéristique empêche
de constituer des réserves sur pied de qualité. Il est indispensable de l’exploiter de façon
intensive (nombre d’animaux élevés à l’ha). En pâturage tournant, le troupeau doit revenir sur la
parcelle tous les 10 à 15 jours au printemps.
Matrix est donc une plante très productive mais difficile à gérer.
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NOTES
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Les prairies multi-espèces
Pour retrouver la qualité des prairies permanentes, Messieurs Bertrand ont semé sur 10 ha un
mélange composé de dactyle, fétuque, ray-grass anglais, trèfle blanc.
Semer une prairie multi-espèces répond, entre autres, à un objectif de diversité, d’adaptation à
des sols hétérogènes, d’étalement de la production, d’un compromis entre production et qualité.
Les mélanges ray-grass anglais, dactyle, fétuque élevée, trèfle blanc répondent bien à ces
objectifs. Le ray-grass anglais apporte la valeur alimentaire et sa production printanière, le
dactyle, sa résistance à la sècheresse, la fétuque élevée, sa résistance au piétinement et à la
sécheresse. Le trèfle blanc est le moteur de cette prairie en apportant de l’azote et une bonne
valeur alimentaire.
Mais réussir une prairie multi-espèces est complexe, car chaque espèce a des caractéristiques,
notamment de vitesse d’implantation, de résistance à la concurrence qui s’opposent.
La composition du mélange en quantité à semer doit tenir compte de la vitesse d’implantation,
du poids de mille grains et de la résistance à la concurrence.
Quelques règles
· Semer au minimum 3 kg de trèfle blanc.
· Limiter le ray-grass anglais à 5 kg : car comme il s’implante rapidement, il peut étouffer
le dactyle et la fétuque élevée.
· Semer 16 kg de dactyle et de fétuque élevée : la proportion de dactyle et de fétuque
variera en fonction de l’objectif.
· Avoir beaucoup de dactyle : semer 8 kg de dactyle et 8 kg de fétuque élevée. Compte
tenu du poids de mille grains, cela signifie semer deux fois plus de dactyle que de
fétuque. Cette prairie évoluera vers 100 % de dactyle.
· Avoir un équilibre dactyle fétuque, semer 12 kg de fétuque élevée, 4 kg de dactyle.
27
CHOIX DES ESPECES
Les prairies temporaires
de courte durée (< 4 ans)
Critères de
choix
Espèces
Durée
RGI
alternatif
6 mois
non
faible
non
non
possible
oui
non
rendement, résistance
aux maladies
RGI non
alternatif
18 mois
non
faible
non
non
possible
oui
oui
ploïdie, maladies,
rendement
RGH
2 à 3 ans
non
moyenne
moyenne
oui
oui
oui
oui
type, pérennité,
remontaison, rdt,
maladies
Luzerne
3 ans
oui
moyenne
non
non
non
oui
non
type, protéine, maladies,
verse,tiges
Trèfle violet
2 ans
non
faible
non
non
non
oui
non
ploïdie, maladies,
pérennité, oestrogènes
3 à 4 ans
oui
bonne
non
non
non
oui
non
espèce,froid,
remontaison, maladies
Brôme
Résistance à
Souplesse Supportent Résistent au
Fauche Fauche puis Critères de choix de la
la
Pâturage
d'exploitation sol humide piétinement
seule
pâture
varièté
sècheresse
CHOIX DES ESPECES
Les prairies temporaires
de plus 4 ans
Critères de
choix
Espèces
Durée
Résistance à Souplesse Supportent Résistance au
Pâturage
la sècheresse d'exploitation sol humide piétinement
Fauche Fauche puis Critères de choix de la
seule
pâture
varièté
1/2 tardif, ploïdie,
remontaison, maladie,
rdt
tardif, souplesse des
feuilles, rdt
RGA
4 à 6 ans
non
très bonne
oui
très bonne
oui
non
possible
Fétuque
élevée
6 à 10 ans
oui
moyenne
oui
très bonne
possible
non
oui
Dactyle
5 à 8 ans
oui
moyenne
non
bonne
possible
non
oui
Fléole
5 à 8 ans
non
bonne
oui
non
oui
non
Fétuque des
prés
3 à 5 ans
non
bonne
oui
très bonne
oui
non
oui
tardif
Tréfle Blanc
5 à 7 ans
non
bonne
non
bonne
oui
non
oui
taille des feuilles,
compétition, fauche ou
pâture, rdt
tardif, maladie
28
LE CHOIX DES ESPECES
Autres critères
PLUS
Adaptation aux conditions climatiques
Température
élevée
Déficit en eau
Luzerne
Luzerne
Bromes
Dactyle
Adaptation au sols
Froid hivernal
Dactyle
Fétuque Elevée
Fétuque Elevée
Bromes
Trèfle Blanc
RGA
Humides
Séchants
Fléole
Fléole
Luzerne
Dactyle
Fétuque Elevée
Dactyle
Vitesse
d'installation
Acide
Graminées
Fétuque Elevée Fétuque des Prés Fétuque Elevée
Résistance à la
concurrence
RGI
Dactyle
RGH
Fétuque Elevée
Bromes
RGA
RGA
Luzerne
Trèfle Violet
Trefle Blanc
Trèfle Violet (5,5)
Trefle Blanc
Trèfle Violet
Trèfle Blanc
Fétuque des Prés
Sainfoin
Lotier
Luzerne
Fétuque des Prés
Fétuque des Prés
RGA
Bromes
Trèfle Blanc
Luzerne
RGH
Trèfle Blanc
Légumineuses
RGA
Trèfle Blanc
RGI
RGA
Trèfle Hybride
RGH
RFH
Trèfle Violet
Trèfle Violet
RGH
RGI
RGI
RGA
Trèfle Blanc
RGI
Fléole
Trèfle Violet
RGH
Dactyle
Trèfle Violet
Fétuque des Prés
Fléole
Bromes
Bromes
Fétuque des Prés
Luzerne
Dactyle
Lottier
Trèfle Violet
Fétuque des Prés
RGI
Luzerne
Fléole
Sainfoin( 7 )
Fétuque Elevée
Minette
MOINS
LE CHOIX DES ESPECES
selon l ’utilisation
PLUS
PATURAGE
FOIN
ENSILAGE
RGA
Fléole
RGI
RGA
Trèfle Blanc
Fétuque Elevée
RGH
Trèfle Blanc
Bromes
RGH
Bromes
Espèces
Résistence au
piétinement
Appétibilité au
pâturage
RGA
Fétuque Elevée
Trèfle Blanc
Fétuque des Prés
RGH
Fétuque des Prés Fétuque des Prés
Luzerne
Fétuque Elevée
Dactyle
Fétuque des Prés
Luzerne
RGI
Trèfle Blanc
Lotier
Fétuque des Prés
Dactyle
Lotier
Trèfle Hybride
Bromes
Fléole
Luzerne
Fléole
RGA
RGA
Dactyle
Dactyle
Trèfle Violet
Fétuque Elevée
Trèfle Violet
Fléole
Fléole
Bromes
RGI
Trèfle Violet
Sainfoin
Dactyle
Trèfle Blanc
Trèfle Violet
Luzerne
Bromes
Fétuque Elevée
Trèfle Violet
Luzerne
MOINS
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Mélange fermier ou aliment complet ?
L’aliment fermier s’impose largement
Ces dernières années, de nombreux essais comparatifs ont été menés et les résultats sont
variables. Il est, néanmoins, admis que les performances sont identiques. Tout au plus, il est
quelquefois observé qu’un aliment complet permet un engraissement plus rapide avec un poids
de carcasse plus faible.
Par contre, le niveau de consommation est différent. Un agneau régule sa consommation
d’aliment sur sa densité énergétique (UFV). Plus un aliment est énergétique, moins il en
consomme. Si nous prenons l’hypothèse d’une consommation de 70 UFV, un agneau
consommera 72 kg d’un mélange triticale complémentaire azoté et 77.8 kg d’un aliment complet
à 0.9 UFV.
En mélange fermier, toutes les céréales conviennent. Triticale, orge, seigle peuvent être
utilisées seules ou avec un concentré azoté. Leur mélange ne présente aucun intérêt
technique.
Le blé (acidogène) et le maïs (excès de gras) doivent être limités à 40 %. L’incorporation
d’avoine, peu énergétique à 25 %, permet une amélioration des carcasses mais au détriment
de l’indice de consommation.
La source azotée peut être du tourteau de soja, des protéagineux. Mais pour des raisons
pratiques, et pour sécuriser la ration, il est conseillé d’utiliser un aliment azoté qui apportera
également des minéraux et des vitamines.
Une économie de 7.4 € par agneau en faveur du mélange fermier
Le prix des céréales varie d’une campagne à l’autre ; aussi, tous les ans il faudra refaire la
comparaison économique mélange fermier- aliment du commerce.
Avec les hypothèses suivantes, la différence de coût d’une ration entre mélange fermier et
aliment du commerce est de 7.4 € par agneau : consommation 70 UFV, mélange fermier
composé de 60 % de triticale et 40 % d’aliment complémentaire (Estimov 50), aliment complet
à 0.86 UFV (Estmov unic), prix du triticale 80 €/tonne, prix de l’aliment azoté 287 €, prix de
l’aliment complet 238 €.
Mélange fermier
Consommation en UFV
Aliment complet
70 UFV
70 UFV
44.3 kg triticale + 29.5 kg d’aliment azoté
81.4 kg
Prix du concentré
0.163 €
0.238 €
Charges de concentré par agneau
12.01 €
19.37 €
Consommation de concentré en kg
Les éleveurs qui distribuent un aliment fermier réalisent le mélange au moment du stockage en
utilisant deux vis à grain.
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NOTES
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Simulation économique
Implanter des prairies sur des terres de cultures
pour les valoriser avec une troupe ovine de race prolifique
Contexte
Un bilan de santé favorable à la production ovine et une conjoncture défavorable des ventes
des céréales incitent à se poser la question de la rentabilité de l’introduction d’une troupe dans
une exploitation de grandes cultures.
Avec le découplage des aides, la comparaison de la rentabilité de chaque production peut se
faire simplement en établissant les marges brutes et en évaluant les incidences économiques
des investissements.
Hypothèses retenues
35 ha de cultures sont implantés en prairie pour assurer le pâturage et les stocks fourragers. Le
potentiel des terres est limité, les rendements sont de l’ordre de 65 q en blé et 25 q en colza.
La troupe est constituée de 350 brebis et agnelles en production d’agneaux de bergerie.
Les marges prises en compte sont celles obtenues par l’Earl de la Folie en 2009 avec des prix
d’engrais de juin 2009 et en appliquant la réforme de la PAC, c’est-à-dire la suppression des
aides couplées en grandes cultures, de la PBC et en ajoutant la nouvelle prime ovine.
Grandes cultures
Colza
Maïs
Blé
Orge hiver
Orge print
Rendement
24
71
67
64
56
Prix
25
8
10.5
9
10.5
Marge brute
237
86
314
264
255
Marge brute moyenne
255 €
Production ovine
La productivité numérique est de 150 % et le chargement est de 10 brebis à l’ha. Une personne
à mi-temps, en étant bien équipée et surtout bien organisée, peut conduire une troupe de cette
taille. La marge brute est 94 € par brebis et 940 € par ha.
Résultats économiques
Marge brute par ha
Marge brute sur 35 ha
Témoins (pas d’ovins)
Création d’une troupe de 350 Romane
255
940
8 925
32 900
La création d’une troupe améliore significativement les performances économiques de
l’exploitation : la marge brute globale progresse de 24 000 €. Cette augmentation doit couvrir
les charges d’investissements et rémunérer la main-d'œuvre.
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Marge supplémentaire dégagée par la troupe ovine
Charges d’assurance, eau, électricité du troupeau
23 975 €
885 €
- Revenu de ½ UTH (base 1.5 smic par UTH)
9 500 €
= Somme annuelle dégagée pour couvrir les investissements
13 590 €
Possibilité d’investissement à 4 % en 15 ans
151 100 € soit 431 € par brebis
Déduction faite de l’achat de cheptel, les possibilités d’investissement sont de l’ordre de
100 000 €. Ce montant ne permet pas de couvrir la totalité des investissements (bergerie,
clôture, matériel d’élevage).
Comme à l’Earl de la Folie, il faudra trouver des solutions économes : bergerie en kit, hivernage
d’une partie du troupeau en plein air etc…
Conclusion
Avec la conjoncture actuelle, la création d’une troupe de 350 brebis sur une exploitation de
grandes cultures à potentiel limité permet de dégager le revenu d’1/2 UTH à condition de limiter
les investissements et d’obtenir de bons résultats techniques.
Dans certaines conditions (bâtiments existants à aménager ; bergerie à coût réduit : tunnel, kit ;
possibilité de subventions), la création d’un élevage ovin constitue une réelle opportunité
d’améliorer le résultat économique de l’exploitation.
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Un parc de contention couvert en bois
pour faciliter les interventions sur le troupeau
Le couloir de contention est couvert pour permettre de travailler dans de bonnes conditions
quelles que soient les conditions climatiques. Il est composé d’un camembert permettant de
regrouper les lots et d’orienter les animaux vers les 2 couloirs adaptés aux interventions à
réaliser :
· le soin aux onglons,
· les traitements et le tri.
L’accès à chaque couloir se fait par une porte guillotine qui est manœuvrable depuis l’extrémité
du couloir. Un dispositif d’anti-recul est également installé à l’entrée de chaque couloir.
Le camembert et l’accès au couloir de travail par les portes guillotines
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Le couloir spécifique aux soins des onglons
Dans ce couloir, une cage de retournement et un pédiluve de stationnement ont été installés.
La cage de retournement
L’accès au pédiluve de stationnement
Le couloir destiné aux interventions sanitaires et au tri
Une porte cornadis permet de bloquer les animaux et, en bout de couloir, une porte de tri, pour
constituer 2 lots en fonction des critères de tri souhaités, a été installée.
La porte cornadis intégrée dans le couloir
La porte de tri à l’extrémité du couloir
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Document réalisé par :
Chambre d’Agriculture de la Nièvre
Christophe RAINON
1 rue du Petit Fort
58800 CORBIGNY
Tél : 03 86 93 04 07
Chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire
Laurent SOLAS
59 rue du 19 Mars 196-BP 522
71010 MACON Cédex
Tél : 03 85 29 55 59
Chambre d’Agriculture de l’Yonne
Yves LE BOULBIN
14bis rue Guynemer-BP 50289
89015 AUXERRE Cédex
Tél : 03 86 94 22 29
Institut de l’Elevage
Gérard SERVIERE
9 allée Pierre de Fermat
63170 AUBIERE
Tél : 04 73 28 52 23
Coordination et mise en page :
Chambre d’Agriculture de Bourgogne
Philippe DEPONGE
Brigitte BROSSARD
3 rue du Golf
21800 QUETIGNY
Tél : 03 80 48 43 36 / 03 80 48 43 40
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