Marrot, B.. Exposition de Lyon, 1894. Section cambodgienne. Notes

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Marrot, B.. Exposition de Lyon, 1894. Section cambodgienne. Notes
Marrot, B.. Exposition de Lyon, 1894. Section cambodgienne. Notes et souvenirs sur le Cambodge... par B. Marrot,.... 1894.
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ET
NOTES
SOUVENIRS
SUR
LE
CAMBODGE
du Cambodge,
qui a tenu à apporter
sa petite pierre à l'Edifice que la ville de Lyon vient
à la France d'y exposer les
d'élever, pour permettre
richesses
de son industrie,
est encore un pays peu
connu des Européens
notes sur cette
; quelques
Le royaume
riche
contrée
m'ont
donc
fixer les idées
paru indispensables
pour
des visiteurs
bien s'arqui voudront
rêter
quelques
pendant
bodgienne.
Comme
Cambodge
instants
à la section
les
le royaume
Rois
heureux,
n'a pour ainsi dire pas d'histoire
Camdu
bien
— 2 —
établie
en effet, pour rechercher
la
; il faudrait,
un dédale de légendes toutes plus
vérité, parcourir
fabuleuses
les unes que les autres. Quant aux récits
faits par les historiens
on a le droit de les
chinois,
ce
car, la plupart du temps,
passer sous silence,
sont des tissus de mensonges
et de superstitions.
comme on le verra plus loin lorsque je
Pourtant,
des ruines d'Angkor,
parlerai
quand on se trouve
en présence des vestiges de monuments
aussi giganon est forcé
construits,
tesques et aussi habilement
de reconnaître
un
que ce pays a dû être autrefois
des
de la presqu'île
de
plus puissants
empires
Flndo-Chine.
les documents
en partie détruits
D'après
qui
restent de ce temps glorieux,
il paraît résulter
que
c'est vers le XIIe siècle que le Cambodge
atteignit
à l'apogée
de sa puissance.
Envahi ensuite par les
il fut continuellement
Chinois,
agité par des queavec les pays
relles intestines
ou par des guerres
voisins, ce qui s'explique facilement
par le seul fait
de sa position géographique.
Situé entre le 10e et le 13e degré de latitude Nord,
et le 101e et le 105e degré de longitude Est, il se trouve
resserré au Nord par le Siam et au Sud
étroitement
aussi les invasions trouvant
des
par la Cochinchine,
routes faciles de tous côtés, il en est résulté qu'il
du Siam, tantôt tributaire
de
tributaire
suivant que les occasions
d'envala Cochinchine,
hissement
se présentaient.
si on s'en rapporte à une lettre
C'est pourquoi,
fut tantôt
écrite
par un Cambodgien
cueillis par lui, lettre dont
des récits
d'après
le capitaine
Savin
rede
— 3 —
Larclauze
nous
a laissé
cement
de ce siècle
empire
cambodgien,
petite contrée
qu'une
et la guerre
civile,
la traduction,
il ne restait
plus
au commende cet ancien
et redoutable,
jadis opulent
désolée par la guerre extérieure
qu'un petit peuple opprimé mou-
maîtres.
le joug de ses nouveaux
Le souverain
n'était qu'un roi de paille surveillé
dont l'oppression
par les Siamois et les Annamites,
les volontés.
Aussi le jour où la France,
paralysait
rant
sous
mit le Cambodge
après avoir conquis la Cochinchine,
fut un véritable
sous son Protectorat
jour de fête
ainsi débarrassés
pour ses habitants
qui se trouvaient
du joug
des Annamites.
NORODOM
C'est
au mois
d'Août
1er
que le Cambodge
comme
ennemi
fut
1863
déjà plus l'Annam
affranchi
de la tutelle
siamoise
également
traité que l'amiral
de La Grandière
signa
n'ayant
par un
avec le
roi actuel, Norodom
Ier, traité qui plaçait le Camde la France.
bodge sous le protectorat
un mois après, au mois de Juin 1864,
Environ
Norodom
1er fut couronné
solennellement
à Oudong,
ancienne
dans le palais de la
capitale du Royaume,
Reine-Mère.
Cette fête se fit avec tout le cérémonial
la Reine-Mère,
le second Roi, tous les
venus des quatre
coins du Royaume
Mandarins,
et revêtus
de leurs plus beaux habits
tissés
en
habituel;
— 4 —
soie
de
couleurs
présence
nouveau
affirmèrent
éclatantes,
par
la suprématie
de la France
vis-à-vis
Roi.
La couronne
cier
supérieur
était
tenue
de la marine
d'un
côté
française
par
délégué
leur
du
un offià cet
NORODOM
SURSONTRONE
et de l'autre
siamois.
effet,
par un ambassadeur
Le capitaine
un
de frégate
Desmoulins
y prononça
discours
très énergique
la délivrance
pour consacrer
de ce Royaume
un allié de la France.
qui devenait
Le Roi
huit
ans,
Norodom
Ier avait
il en a actuellement
à cette
époque
cinquante-huit
vingtet
années.
paraît disposé à vivre encore de nombreuses
de tous les titres
Je ferai grâce au lecteur
qui
lui furent
le jour de son couronnement,
donnés
tous plus
ils sont au nombre
d'environ
vingt-cinq,
se
les uns que les autres,
et peuvent
emphatiques
: Sâmdàch
Prea
résumer
Nôrôdom,
par ceux-ci
Préachau
Grung
signifient
que
Campuchéa,
est
Norodom
Ils
Bodey.
illustre
seigneur,
Thup
le
LE ROINORODOM
les grands,
a les pieds
et la tête
parmi
qu'il
des esprits
sacrés,
invisibles,
qu'il descend
qu'il
est le maître
des âmes,
etc., etc.
Il
est
de
taille
petite,
assez
maigre
quoique
ROYAUME
DU CAMBODGE
CABINET
DUROI
N°
AUTOGRAPHE DE NORODOM
— 7 —
faisant
peu
nuellement
d'exercice,
son
dans
contiil vit presque
sa grande
passion
palais;
est de fumer l'opium,
et, comme pour tous
de ce narles fumeurs
car
cotique,
lui une
c'est
pour
de
nécessité
Il parle
l'existence.
aussi bien
le Siamois
que le Cambodgien
correcqu'il écrittrès
mais malgré
tement,
sa longue
fréquendes Français,
tation
il ne connaît
que les
mots les plus usuels
DUROI
PREMIERE
FEMME
Sa figure, éveillée et très expressive,
langue.
avec bienIl accueille
une franche
gaîté.
respire
visite
veillance
les Européens
qui vont lui rendre
le pays.
à venir habiter
et les encourage
Tous les négociants
français
qui sont allés au
de notre
lui, car il
dans les achats
et, en s'adressant
de conil est certain
à des maisons
différentes,
dont il est très avide.
naître toutes les nouveautés
Le plus long voyage
qu'il ait fait est celui de
il a eu l'intention
à Manille.
Souvent
Phnôm-Penh
ont
Cambodge
aime la diversion
de venir
suite
des
la France,
visiter
affaires
mais
avec
il n'a jamais
donné
à ce vaste
Il porte
jours de fête
d'un
traité
costume
projet.
d'habitude
les
le costume
cambodgien,
seulement
il se revêt
ou de réception
moitié
moitié
spécial
cambodgien,
le tout
français,
de broderies
chamarré
dorées,
et,
de la Légion
d'hon-
le grand
cordon
par-dessus,
un képi de général
de division.
neur, sans oublier
Il a un goût très prononcé
pour tous les articles
de fabrication
Meubles,
tentures,
française.
glaces,
tous nos produits
armes,
soieries,
voitures,
bijoux,
dans ses palais.
sont entassés
existant
au Cambodge,
le Roi est
La polygamie
celui
qui
nombre
la pratique
des femmes
de leur
fortune
le plus
correspond
une
centaine
de femmes
seulement
quelques-unes
ses femmes
véritables,
des chanteuses
des danseuses,
plutôt
ciennes
qui sont entretenues
exercer
leur
talent
les jours
représentations
Elles
sont
de faste, car le
en général
à la
maître.
Il a environ
mais
sérail,
nues comme
avec
dans
de
dans
sont
son
recon-
les autres
sont
ou des musile palais
pour
fêtes
dans
les
théâtrales.
surveillées
par
des
vieilles
femmes
les eunuques,
ces derniers
ayant
qui remplacent
été supprimés
depuis fort longtemps.
Le Roi a toujours
auprès de lui, quand il est dans
l'intérieur
de son palais, une vingtaine
de femmes
et se relèvent
qui sont de garde
Il serait
difficile
de dire le
ses enfants,
jamais tenu
pour
car
de rôle.
nombre
lui-même
s'y tromperait
de l'état civil bien
un registre
les naissances
contrôler
L'aîné
à tour
de ses enfants,
Macha
s'était
toute
son
portée
exact
de
n'ayant
en règle
et les décès.
Chac, sur
Douong
ne lui a
affection,
lequel
pas donné les satisfactions
qu'il était en droit d'atde lui. Elevé à l'européenne,
tendre
ce prince,
qui
— 9 —
son
dès
se tourna
enfance
communicatif,
contre
fois
arrivé
à
d'homme.
Toutes
ses manoeuvres
été
l'âge
ayant
il fut envoyé
en France
où il continua
à
déjouées,
des ennuis
nous
susciter
par des articles
qu'il
paraissait
son
père
peu
une
dans
les journaux
de Paris.
Pour
publier
mettre
fin à cet état de choses,
le gouvernement
le fit arrêter
il y a quelques
mois
et
français
en Algérie
où il est
interné
actuell'envoya
lement.
faisait
J'ai
dit plus
qu'il avait
en énumérant
les titres
haut,
la tête sacrée.
Non seulement
la lui toucher
mais encore
il est
Roi,
ne peut
du
on
dépas
fendu d'étendre
la main dessus,
ce serait là le plus
des sacrilèges
un
; ainsi
grand
lorsqu'il
occupe
ne doit être au-dessus
étage de son palais personne
de lui à l'étage
comme
il faut
supérieur.
Cependant
lui toucher
la tête pour lui couper
absolument
les
cheveux
ou pour le raser on tourne
la difficulté
par
une cérémonie
de la plus haute
importance
qui a
les mains
du barbier
pour but de purifier
auquel
échoit
cet insigne
honneur
a
; la dite cérémonie
lieu
en
avec accompagnement
grande
pompe
en présence
des Bakû.
Ces derniers
musique
des prêtres
de
sont
d'une ancienne
qui descendent
caste
de Cambodgiens
se marier,
; ils peuvent
les cheveux
ont un costume
portent
longs,
particulier
et se relèvent
par série pour garder
l'épée
spéciaux
à eux,
a pu être
conservée
grâce
siècles ; ils marmottent
des prières
depuis plusieurs
qu'ils ne comprennent
pas, et comme les assistants
ne les comprennent
pas non plus c'est probablement
royale
qui,
— 10 —
et qu'ils font
cela qu'ils
sont très respectés
les cérémonies.
partie de toutes
Pour en terminer
avec le respect
dû au Roi,
une
coutume
connue
de
je mentionnerai
peu
ceux qui n'ont
le Cambodge.
Elle
pas habité
à se prosterner
et à
consiste,
pour les indigènes,
pour
à quatre pattes toutes les fois qu'ils sont
ramper
de leur souverain.
en présence
A peine ce dernier
dans les rues,
soit à pied soit en voiapparaît-il
sur tout le parcours
de
ture, qu'immédiatement,
son
hommes,
femmes,
passage,
la face contre terre
prosternent
soit déjà loin pour oser relever
darins
tous se
enfants,
et attendent
qu'il
la tête.
Les
man-
eux-mêmes
sont astreints
à cette étrange
: ils ne peuvent réglementairement
coutume
parler
au Roi qu'étant
à ses pieds sans jamais
prosternés
le regarder.
le Roi, qui subit volontiers
Toutefois,
les dispense
très
l'influence
de notre civilisation,
de ces salamalecs.
souvent
11 —
LE SECOND ROI. — MANDARINS
de
qui a à peu près autant
est désigné
titres
généralement
Il est l'héritier
du trône,
sous le nom d'Obbarach.
il
Norodom
lui qui doit remplacer
c'est
quand
n'a jamais
lieu en ligne
car la succession
mourra,
aux
mais à sa mort la couronne
retourne
directe,
Le
deuxième
Roi,
que le premier,
de Norodom.
enfants
de l'Obbarach
consiste
à
La ligne de conduite
car
en petit ce que le Roi fait en grand,
faire
ses ressources
ne lui permettent
pas de grandes
est nul.
aussi
son pouvoir
dépenses,
de l'ancienne
Je ne dirai
mots
que quelques
du Royaume
naires
mandarins,
appelés
réformes
ont
importantes
administration
tration
confiée
car
à des fonction-
depuis
modifié
cette
1884
des
adminis-
ainsi
qu'on le verra
plus loin.
Nommés
et révoqués
par le Roi, les mandarins
ne reçoivent
mais ils ont une
pas de traitement,
et dans les amendes
part dans les douanes
provenant
des jugements.
Il y a dix degrés
de mandarinat.
Les ministres
sont tous du dixième;
ils sont
au nombre
de dix
dont cinq seulement
ont un service actif ; ils portent
tous des noms plus baroques
les uns que les autres,
de les indiquer
dans un langage
je me contenterai
plus
compréhensible
et par
ordre
hiérarchique
:
— 12 —
ministre
de la Marine,
ministre
du Palais,
ministre
de la Guerre,
ministre
de la Police,
ministre
des
les mandarins
Finances;
puis viennent
chargés
de divers services
: travaux
recouvrement
publics,
des
impôts,
surveillance
surveillance
des voleurs,
des
magasins
royaux,
surveillance
des chevaux,
des voitures,
des éléphants,
etc., etc.
Dans l'intérieur
du royaume,
chaque province
a un gouverneur
et qui a sous ses
qui y réside
ordres
un grand
nombre
de subalternes
et de
maires
de villages.
Tous ces mandarins
se réunissent
deux fois
par an dans le palais du Roi pour la cérémonie
du serment
de fidélité qui consiste
à boire l'eau
sacrée qui a été préparée
par les Bakû.
Un préposé à la cérémonie
récite la formule
du
mandarin
les paroles
au
serment,
chaque
répète
fur et à mesure
de la lecture
d'un
l'eau
petite
Bakû
une
tasse
et il reçoit
en bronze
des mains
contenant
en
grandes
jarres
terre.
Les
malades
doivent
prévenir
afin qu'on leur porte l'eau chez eux ; en cas d'oubli
de leur part ils sont condamnés
à une amende.
sacrée
puisée
mandarins
dans
de
HOMMES LIRRES — ESCLAVES
SAUVAGES OU PENONGS
du Royaume
comprend,
après
population
et
les hommes
les mandarins,
libres, les esclaves
le clergé.
enfin les bonzes qui forment
La
— 13 —
Il faut
le sont
dire
dans
pas
de suite
le
ne
que les esclaves
sens du mot. Ce sont
leur
endettés
soit
par
propre
gens
de leurs
Ils
soit par celle
faute,
pères.
envers
sont
au service
du maître
lequel
une dette,
mais ils ont
ils ont contracté
des
le peuqu'ils
de leur
vent, ou s'ils ne sont pas contents
de se faire
ils ont encore
le droit
maître
maître
remracheter
qui
par un autre
le premier.
En général
bourse
lorsqu'ils
de la maison
font partie
depuis
quelque
et
ils ne sont pas trop maltraités
temps
le
droit
de
se
racheter
dès
des domescomme
regardés
plutôt
ne sont pas
au reste leurs enfants
tiques,
en naissant.
esclaves
ne peut pas utilileur maître
Quand
il les autorise
services
ser leurs
sont
un
commerce
monter
petit
ou à se livrer à une profession,
il prélève
un tant
mais
alors
de leur
pour cent sur le produit
travail.
des esclaves
En outre
pour
à
il y a encore les sauvages,
sous le
en cambodgien
désignés
dont
ou Stiengs
nom de Penongs
la traite est faite par les Laotiens.
dans toute
sont esclaves
Ceux-là
du mot. On les appelle
l'acception
des forêts
ou hommes
sauvages
dettes
ET ARC
FLÈCHES
parce
qu'ils
vivent
à l'état
sauvage
— 14 —
et les montagnes
entre la rive gauche du Meikong
de la Cochinchine.
Ils trouvent
chez eux presque
sans culture,
ou
du moins sans culture
pénible,
plus de riz et de
maïs qu'il ne leur en faut pour vivre. Les rivières
du poisson
et les lacs leur fournissent
en abondance ; les forêts
habitent
qu'ils
sont peuplées
de
bestiaux
et de bêtes fauves
qu'ils
chassent
non
avec
des
mais
simavec des
plement
flèches et tous les
point
fusils
autres moyens primitifs. Leurs maisons
demandent
SAUVAGE
OUPENONG
heures
quelques
sortir
de
pour
terre ; quelques
bambous
en forment la charpente
ou l'ossature
puis
les murs et la toiture
sont faits avec de larges
feuilles
de palmier
les unes aux autres.
jointes
la photographie
ci-dessus
Quant à leurs vêtements
en donnera
une idée.
Hommes
et femmes
cachent
leur
nudité
avec
un morceau
d'étoffe
de la largeur
d'une feuille
de vigne suspendu
se
par deux fils qui viennent
— 15 —
des hanches.
autour
pourtant,
Quelquefois
ils s'entourent
la
dans les grandes
cérémonies,
d'une
ceinture
jusqu'au
qui tombe
pièce d'étoffe
à se mettre
Toute leur coquetterie
consiste
genou.
nouer
en guise
d'os dans les oreilles
de gros morceaux
autour
du cou un
de boucles
et à se suspendre
et qui
chapelet
grand
qui orne toute leur poitrine
est fait avec une
Ils
vage
corde et de petits
ainsi heureux
trouvent
se
ignorance.
Chez eux point
forme
de révolutions
d'un
gouvernement
dont les vieillards
villages
Ils
n'ont
aucune
idée
; ils
sont
morceaux
dans
pour
sont
les
d'os.
sau-
leur
changer
divisés
la
en
chefs.
de l'écriture
; quelques
leur
et rudimentaires
pratiques
superstitieuses
tiennent
lieu de religion;
c'est la
pour eux, Dieu,
et ses mystères
aucun
forêt
; ils ne se rendent
et par conde la marche
des astres
compte
aucun
de
mesurer
le
n'ont
séquent
moyen
temps.
Ils ne connaissent
que deux choses : « la terre
le soleil et le pays que le soleil
qui voit naître
embrase
à son coucher,
c'est-à-dire
le lever et le
»
coucher
du soleil.
Les
Laotiens
s'en
la guerre
qui leur font souvent
et les vendent
aux Cambodgiens.
emparent
Ces malheureux,
généralement,
prennent
du pays : arrachés
à leurs forêts,
privés
ils ne tardent
Ceux
liberté,
pas à mourir.
vent
résister
nouvelle
tiques,
au
et
spleen
deviennent
condition
car ils sont
fidèles
le
mal
de
leur
qui peuleur
qui supportent
d'excellents
domes-
et serviables.
— 16 —
Notre
civilisation
le nombre
en rendant
avant peu, il ne sera
Cambodge
que
pour
RELIGION.
a commencé
à en diminuer
leur traite plus difficile, et,
au
plus parlé de l'esclavage
mémoire.
— BOUDDHISME
du Cambodge
La religion
tel qu'il se pratique
à Ceylan
est le Bouddhisme
d'où il est venu. Il
BONZES
CAMBODGIENS
est
ou Talapoints,
ces
enseigné
par les Bonzes
un costume
derniers
tout jaune qui conportent
siste en un grand morceau
d'étoffe dans lequel ils
se drapent
comme
on lé ferait
avec un grand
— 17 —
manteau.
Ils
exclurasée,
s'occupent
sivement
de religion
et habitent
les bonzeries
à côté des pagodes
où ils apprennent
à lire et à
écrire
aux petits
enfants ; ils ont des règlements
très sévères qu'ils suivent
ainsi
respectueusement,
ils ne peuvent
fois
manger
qu'une
par
jour
ont
la tête
avant
l'eau
midi et jamais
du soleil,
après le coucher
est leur seule boisson ; ils doivent
se lever
avant
le jour et ne peuvent
sous peine de mort
causer avec des femmes
si elles ne sont au moins
trois ensemble.
Il leur est défendu
de rien demance qu'on leur
recevoir
der, ils doivent
simplement
donne
parole.
sans
et sans proférer
une seule
regarder
Ne vivant que d'aumônes,
les bonzes partent
matin
munis
d'une espèce
de boîte ronde
chaque
en fer-blanc
recouverte
d'étoffe
et munie
rouge
en bandoulière;
ils
l'un derrière
l'autre
d'un couvercle
qu'ils portent
marchent
à la queue leu leu,
et vont à tour de rôle dans chaque
de
quartier
leur paroisse
en tenant
à la main une fleur de
lotus.
Devant
se tient le maître
maison
chaque
sur un banc une grande
a installé
marmite
remplie de riz cuit à l'eau puis, à côté, des bananes,
du poisson et d'autres
le bonze s'arrête,
victuailles;
le dos pour ne pas voir ce qui va se passer,
tourne
se voile la face avec son éventail
et ouvre le couqui
dans laquelle
on lui met une
vercle de sa boîte,
de riz, quelques
bananes
et d'autres
cuillerée
mets
le couvercle
s'en
tout
va
; il replace
préparés
devant une autre maison,
et ainsi de suite, jusqu'à
ce que sa boîte soit pleine. A ce moment,
il rentre
à la bonzerie.
— 18 —
Dans
toutes
les
circonstances
de la vie
on
a
recours
à eux pour faire des prières,
du reste ils sont
forcés de se rendre
à toute invitation
qui leur est
"
faite. Leur ministère
consiste
à " theu bon
faire
DUROI
PAGODE
le bien
et à chasser
dernière
cérémonie,
prières
oreilles.
gnées
l'Arack (le Diable);
ils récitent
en
de vous
capables
ces
Très souvent
d'une
musique
crever
pour
criant
cette
des
le tympan
des
sont accompa-
prières
et si le diable
infernale
ne
— 19 —
quitte pas la maison,
de la bonne
volonté.
Ce qui est assez
c'est
il y met
que réellement
c'est qu'ils peuvent
singulier
et prendre
femme
ou reà volonté,
se défroquer
leurs femmes ; car, quoique
marié, il est
prendre
de quitter
sa femme
de bon ton au Cambodge
et d'aller
faire pénitence
temps
quelque
pendant
dans
une bonzerie.
Le Roi lui-même
et tous les Mandarins
ont
été bonzes.
Quelques
restent
bonzes cependant
dans
la
leur vie.
toute
religion
Ils sont très
respectés
des Cambodgiens
qui les
vénèrent
d'autant
plus
comdu
les préceptes
ponction
Bouddhisme.
qu'ils
suivent
La
pagode
avec
est
un
monument
supporté
par
de fortes colonnes
en bois
à
dur, avec une toiture
très prononcée
et
pente
formant
perposés;
ci-contre
deux étages
sula photographie
la
représente
GARDIEN
DELAPAGODE
du Roi,
pagode
qui se
trouve près de son palais ; la façade que l'on voit
au-dessus
de la porte d'entrée
est richement
décorée
de
des têtes
dorées,
d'arabesques
représentant
De chaque
côté de l'entrée,
une
statue
génie.
— 20 —
en
un
pierre
représente
armé d'une masgardien
ne forme
sue; l'intérieur
seule
salle.
Sur
qu'une
les murs
est reproduite
en peinture
toute
l'histoire du Ramayana,
grand
sanscrit
la
dont
poème
rédaction
est
attribuée
à Valmiki.
montrent
Ces peintures
les
différents
ENLÈVEMENT
D'UNEPRINCESSE
épisodes du poème : combat des bons et des mau
vais génies ; combat
des
singes qui ont le pouvoir
de transporter
des monenlèvement
des
vues de l'enprincesses;
fer et du ciel, etc., etc.
Au fond du temple
on
voit une grande
statue
tagnes;
de
Bouddha
en
ou en bois doré,
les côtés quelques
statues
dimensions,
en argent
de
pierre
et sur
autres
plus petites
en bronze,
ou en or.
DEBOUDDHA
ENBRONZE
DORE
STATUE
— 21 —
à la pagode
Les Cambodgiens
ne se rendent
que
les jours de fête. Ainsi, pour le nouvel an qui a lieu
vers notre mois d'Avril,
ils vont laver les statues
de Bouddha
et font brûler
des bougies
de couleurs
de sable
sur de petits
monticules
plantées
qui
tiennent
lieu de chandelier.
Parmi
ces fêtes je
citerai
celle de l'agriculture,
celle de l'ordination
le Roi préside
à l'entrée
religieuse,
par laquelle
en
de
de ses fils ou de ses mandarins,
celle
dans la saison
au mois de
des pluies
la grande
fête des offrandes
aux
puis
et enfin,
la fête qui consiste
à expulser
religion
l'entrée
Juillet,
ancêtres,
les mauvais
je parlerai
ou
esprits
plus loin.
à chasser
PHNOM-PENH —
La
résidence
située
mieux
; aussi
choisir
diable,
dont
LE MEKONG
du Cambodge
capitale
(Montagne
pleine).
Cette ville,
le grand
marché
admirablement
ne pouvait-il
le
est'
du
notre
Phnôm-Penh
est
royaume,
gouvernement
la
y installer
pour
du Protectorat.
du représentant
Ainsi
dit plus
le couronhaut,
que je l'ai
nement
du Roi eut lieu à Oudong,
à une journée
au-dessus
de Phnôm-Penh.
était
l'anOudong
cienne
la reine-mère
continua
à
capitale,
que
habiter
son fils Norodom
choisit
Phnômlorsque
Penh
en faire la nouvelle
de son
pour
capitale
PAGODE
D'OUDONG
— 23 —
du Protectorat
où flottait
déjà le pavillon
royaume
est une ville morte où
français.
Oudong
Aujourd'hui
et pagodes
tombent
tous les monuments,
palais
dont le
La grande
en ruine.
d'Oudong,
pagode
une idée, a été une des
donne
dessin
ci-contre
du Cambodge.
plus belles
n'a fait que croître
au contraire
Phnôm-Penh
c'est le point
où le roi des fleuves,
et embellir;
se divise en trois
le Mékong,
qui vient de Chine,
et va
la basse Cochinchine
bras : l'un qui traverse
de
la province
à la mer en traversant
se jeter
l'autre
pour aller
Vinh-Long,
qui passe à Chaudoc
enfin le troisième
se jeter dans la mer à Bassac,
à Phnôm-Penh
même et remontant
qui commence
le grand
lac dont il
va alimenter
en sens inverse
qui prend sa source
parlé plus loin. Le Mékong,
ultérieur
et du Koko-Nor,
du Thibet
aux confins
de
du nord
au sud sous le nom
coule
d'abord
du Yunla province
et traverse
Lang-san-Kiang
Nam (Sud nuageux)
dans son plus grand diamètre
;
alors
il est navigable
dès le 22e degré
et devient
sera
une
des plus
belles
voies
de
communication
pour
cette
province.
les Chinois
ne l'utilisent
Toutefois
guère
pour
ils redoutent
les peuleurs produits,
transporter
de
sauvages
qui sont sous la domination
plades
de voir leurs
bateaux
Siam,
et, dans la crainte
de droits
de douane
exorbitants
ou frappés
pillés
ils préfèrent
commercer
au profit
de Bangkok,
de Bahmo
sur l'Iraouaddy.
C'est en
avec le marché
le Yun-Nam
quittant
que ce fleuve prend le nom de
Mékong;
après
avoir
arrosé
de nombreuses
tribus
et
— 24 —
il se transforme
le Laos en particulier,
en une magniau milieu d'une vallée fertile
fique rivière coulant
dans laquelle il dépose chaque année un limon bienfaisant. La plus grande partie du sol est couverte
mais
il y a aussi quelques
immenses
des troupeaux
de boeufs, de
où vivent
plaines
buffles sauvages,
et de rhinocéros.
d'éléphants
de forêts,
Vers
le
18me degré,
on admire les ruines
de
Viengchan
qui fut la capitale de l'ancien royaume
la suzeraineté
de Siam.
du Laos lequel reconnaissait
Le commerce
dans cette
qui se faisait autrefois
un peu plus bas
cité s'est transporté
importante
de Nong-Kay.
clans le village
Il s'y fait de
achats de cornes,
de soie, d'ivoire,
nombreux
de
La monnaie employée
est
cire, de fer et d'argent.
de la poussière d'or enfermée
dans des tuyaux de
plumes de calao, fermés au moyen d'un tampon de
se pèse avec des balances
coton. Cette poussière
chinoises;
pour ce, on ouvre un des côtés du
dans la concavité
tuyau et on en vide le contenu
d'un calao, dont l'extrémité
du bec supérieur
effilée
permet à la poudre de tomber sur le plateau de la
balance
sans en perdre une parcelle.
le fleuve, on arrive à
En continuant
à descendre
sur la rive droite ; à cet
Lakhon
qui se trouve
endroit les eaux ont presque un kilomètre de largeur.
On
exploite
marmoréen
à Lakhon
des rochers
de calcaire
d'une chaux qui
pour la fabrication
mais qui, en
pas très bonne pour bâtir,
dans tout le Cambodge
est exportée
revanche,
comme chaux à chiquer avec le bétel et la noix
n'est
d'arèque.
25 —
En continuant
sa route
vers les rapides de Khong,
entre
les montagnes
qui le
Annamite
et des possessions
le
resserré
Mékong,
de l'empire
séparent
à devenir
d'une
de Siam, commence
difficile ; en
navigation
plus
traversant
des
il coule comme
pays inhabités,
un torrent
entre
emprisonné
de
hautes
roulant
hérissé
rapides
rocheuses,
digues
ses eaux sur un fond
de rochers
formant
des
si dangereux
que les
mêmes
ont
de la
pirogues
à
peine à se frayer un passage
travers
ces précipices.
Pour
faire passer
les marchandises,
on les embarque
en amont
de forts
radeaux
et on
sur
les
en aval sur de noucharge
velles barques.
ces cataAprès avoir franchi
la grande
rivière reçoit
ractes,
sur
sa rive
un affluent
gauche
: le Stung-Streng
considérable
STATUE
TROUVÉE
ASAMBOR
de pluqui est formé lui-même
sieurs
rivières
descendant
toutes
des montagnes
de la Cochinchine.
En dessous
de Khong,
le Mékong
recommence
à
être
les hautes
les
eaux;
navigable
pendant
canonnières
et les chaloupes
à vapeur
qui viennent
de Phnôm-Penh
en effet remonter
peuvent
jusqu'audessus de Stung-Streng.
A
partir
de
ce
village,
le
Mékong
poursuit
— 26 —
sa course
dans une belle vallée peu peuplée,
et dans laquelle
ne se fait aucun commerce,
puis,
avoir
et Samboc
devant
Sambor
après
passé
sans
petits
villages
cambodgiens
importance,
construits
sur sa rive gauche,
il vient se jeter en
face de Phnôm-Penh,
au point appelé les quatre
bras.
bâtie
La
au
Mékong
situation
rapide
ville
de
Phnôm-Penh
se
trouve
donc
confluent
des
en y comprenant
bras
du
quatre
grands
le bras mère; c'est une
rarement.
qui se rencontre
en effet au Cambodge,
c'est
exceptionnelle
Ce qui frappe le plus
la beauté
de ce grand
fleuve
avec
ses
crues
mois de
vers le
périodiques
qui se produisent
de
A ce moment,
les eaux s'élèvent
septembre.
10 à 12 mètres
les plaines où elles
et vont inonder
doivent
leur limon.
déposer
La population
de Phnôm-Penh,
qui est d'environ
de Camest composée
habitants,
de
de Chinois,
de Malais,
d'Annamites,
bodgiens,
La majeure
et de quelques
Malabars
Européens.
a été construite
par le Roi qui
partie des maisons
car lui seul
les affermait
à un français,
autrefois
mais
dans son royaume;
être propriétaire
pouvait
trente-cinq
mille
de notre gouverdepuis peu, grâce à l'intervention
M. de Lanessan,
le droit de propriété
neur général,
et
rues se sont ouvertes
a été créé, de nouvelles
se sont faites sur les
transactions
d'importantes
terrains.
Cette réforme,
qui était la plus importante
contribuera
faire au Cambodge,
que l'on puisse
de ce beau pays et nos colons n'ouà la richesse
à M. de
en sont redevables
blieront
pas qu'ils
Lanessan
qui
le premier
en
a
eu
l'initiative
et
— 27 —
a su faire comprendre
au Roi qu'en rendant le sol de
son royaume
c'était ouvrir une voie noualiénable,
velle à notre commerce
et à notre industrie,
car il
est difficile de s'attacher
à un pays où l'on trafique
sans y avoir des attaches
solides.
La constitution
au
de la propriété
a déjà attiré
de nombreux
Cambodge
négociants
qui ont comà employer
sur lesquels
mencé
terrains
ont
leurs
capitaux
leurs maisons
à acheter
les
de commerce
été construites.
Il y a vingt ans environ,
à
quand je suis arrivé
la ville ne comptait
Phnôm-Penh,
que quelques mai: les habitants
sons en briques
dans des
logeaient
constructions
en bambous
et en
cambodgiennes
constructions
paillottes,
demandant
jours pour être érigées.
torat lui-même
habitait
dont le confortable
la résidence
Roi
et le Protectorat
deux
Le représentant
du Protecsur le bord du fleuve une case
laissait
actuelle.
à peine
loin
derrière
lui celui de
entre le palais du
Aujourd'hui,
qui sont aux deux extrémités
de la ville, des maisons
bâties
à l'européenne
se
de tous côtés et avant peu Phnômsont élevées
Penh sera en petit ce que Saïgon,
la capitale
de la
est en grand.
On peut citer comme
Cochinchine,
travaux
ment
récents
bâtie,
: la nouvelle
le quai Piquet,
rues transversales
entièrerue de Kampot
le quai de Vernéville,
et un grand
marché
quelques
couvert
en fer. Je dois mentionner
encore un canal
qui a été creusé au centre de la ville et qui, prenant
ses eaux dans le fleuve, va les déverser
dans
le
même fleuve en amont et en aval de Phnôm-Penh,
après
avoir
fait
le tour
de la
ville.
Trois
ponts
— 28 —
de le traverser
pour relier les différents
permettent
ce canal n'a pas rendu
quartiers.
Jusqu'à
présent,
les services
que l'on croyait
par suite de son peu
de profondeur
mais il
; on doit le creuser
encore,
est à craindre,
fois cette dépense
faite, on
qu'une
se heurte
à de nouvelles
car le courant
difficultés,
des eaux
ment
reçoit du
hautes
berges
qu'il
ses
sera
de faire
obligé
considérable.
dépense
La classe pauvre
des
des
bateaux
sur
les
certainefleuve mineront
de 10 à 12 mètres
et on
des quais
en maçonnerie,
habite
Cambodgiens
du fleuve.
bords
Ces
dans
gens,
achat
de petit commerce,
qui vivent généralement
de riz, de poissons
et d'autres
produits
qu'ils vont
chercher
dans l'intérieur
pour venir les revendre,
ont ainsi la facilité de pouvoir se déplacer à volonté,
leurs bateaux
leur servant
de transport
de moyen
et de logements
en même temps.
On trouve,
sur le marché
de Phnôm-Penh,
du
du poivre de Kampot,
de la canne à sucre,
tabac,
de la noix d'arec,
du
de l'indigo,
gingembre,
de la laque, du riz, des
bétel, de la gomme
gutte,
étoffes de soie, des matelas,
des nattes.
Ces deux
du pays et
derniers
articles
sont une spécialité
sont très recherchés;
les matelas,
qui ont de 5 à 15
centimètres
sont faits avec le produit
d'épaisseur,
du
de l'ouatier,
des gousses
Pour
arbre
qui pousse
renfermant
une
très
et donne
très soyeuse.
ouate
en
on met la ouate
ces matelas
fabriquer
dans une étoffe de coton
question
partiments
lui-même
bien
divisée par comsur
ce qui permet
de replier le matelas
au plus petit volume
et de le réduire
— 29 —
on n'a qu'à
on veut s'en servir
Quand
possible.
avec des
sont
Les nattes
le déplier.
fabriquées
au
joncs très solides que l'on a eu soin de colorer
en les mélangeant
en couleurs
éclatantes,
préalable
on laisse leur couleur
avec d'autres
joncs auxquels
naturelle
jaune
paille, on obtient
ainsi
de très
jolis
dessins.
Ces nattes,
qui
ont 1m60 de long
sur 70 à 80 centimètres
sont
de largeur
sur
étendues
les lits en bambous
dont
se servent
les indigènes,
ou
parterre
pour s'aselles
seoir dessus;
sont presque
inusables.
Je dois également mentionner
THEIÊRE
CAMBODGIENNE
ENOR
un
cachet
la bijouterie
cambodgienne
qui a
Le Roi a
particulier.
tout
d'originalité
des orfèvres
admirablement
qui savent
et excellent
à enchasser
l'or, l'argent,
précieuses
pour en faire des bagues,
et autres
ornements.
Les
achats
d'échange,
travailler
les
des
pierres
colliers
se faisaient
qui autrefois
par voie
s'effectuent
actuellement
en monnaie,
VASE EN ARGENT
— 31 —
de barres,
de piastres
cambodgiennes,
et des nouvelles
mexicaines,
pièces que
On
années.
le Roi a fait frapper
depuis
quelques
de l'Indose sert en outre des billets de la banque
au moyen
de piastres
Chine
et des
pour
piastres
frappées
spécialement
la Cochinchine
qui ont cours dans tout le Cambodge.
« nêne » est un lingot
La barre appelée
d'argent
sur 3 centide longueur
mesurant
15 centimètres
elle
et 1 centimètre
mètres
de largeur
d'épaisseur,
vaut 50 francs
environ.
Quant
aux piastres
cambod-
a Bât », elles sont de deux modèles
giennes appelées
dont un moins large mais plus épais que l'autre,
la
valeur
toutefois
est la même : quatre
francs.
J'ai
tenu à en donner
un fac-similé,
car aujourd'hui
elles sont très rares et ont été remplacées
par la
nouvelle
monnaie
qui
comprend
les
pièces
en
— 32 —
de un franc,
de cinquante
de deux francs,
argent
centimes
et
et les pièces en cuivre de dix centimes
de cinq centimes.
Comme
basée sur
on
notre
le voit,
la frappe
de ces pièces
monétaire.
système
EN CUIVRECISELE
PLATEAU
CAMBODGIEN
est
33
CAMBODGIENS — MOEURS — COUTUMES
rence
de Saïgon
au
voyageurs
qui vont
LES
sont tout étonnés
de la difféCambodge
entre
ces deux pays
de race
qui existe
voisins.
est
le Cambodgien
est
L'Annamite
petit,
est vêtu de la tête aux pieds,
L'Annamite
grand.
le Cambodgien
ne
moins les souliers
cependant,
morceau
d'étoffe
qu'un
porte pour tout costume
de la ceinture.
La religion
n'est plus la
autour
même
; on pourrait
mais
bouddhistes,
sent et qui ont tant
facile de reconnaître
dire
sont
que les Annamites
ceux
pour
qui les connaissoit peu vécu avec eux, il est
qu'il n'y a chez eux qu'un
culte bien caractérisé
et religieusement
observé,
c'est le culte des ancêtres.
de leurs
Ils se moquent
avec un sans-gêne
tandis
révoltant,
prêtres
que
les Cambodgiens
ont une grande
vénération
pour
les leurs.
La
religion
différant,
il en
est
de même
des
— 34 —
moeurs ; quant à la langue elle n'a aucun point de
autant
en France,
un
ressemblance,
comparer,
Breton et un Méridional.
L'Annamite
chante en parlant, le Cambodgien
parle une langue recto-tono aussi facile à comprendre que le Malais.
L'Annamite
porte les cheveux longs, le Cambodgien a la tête rasée ; seul un petit toupet taillé
en brosse
sert d'ornement
à son crâne.
La religion,
de la race Camcomme
provient,
les moeurs et le type
feraient croire qu'elle
bodgienne
la race Siamoise,
d'un mélange
d'Indiens
et de
Malais ; seulement
le sang indien dominerait
chez
les Cambodgiens,
tandis que, chez les Siamois,
ce
serait le sang Malais. Si après avoir comparé les
la langue,
avec les Annamites,
nous continuons
Cambodgiens
avec leurs autres voisins les
la même comparaison
la différence n'est plus la même. Sauf la
Siamois,
car les titres
langue, et encore la langue générale,
et les mots qui sont employés à la cour sont les
du
mêmes
ainsi
le royaume
que les prières,
et le royaume
du Siam présentent
une
Cambodge
Toutes les cérémonies
et les fêtes
grande analogie.
dans les deux pays.
se font de la même manière
à leur allure molle
les Siamois
On reconnaîtrait
l'air
et paresseuse
auraient
; les Cambodgiens
bien musclés ; ils
moins servile. Ils sont grands,
des joues
ont le nez un peu camard, les pommettes
saillantes
et le regard doux, quant à leur coiffure
elle mérite une mention
Hommes
et
particulière.
la tête, ne conservant
femmes
se rasent
qu'un
toupet
qui
en occupe
le sommet
et qui
est tenu
— 35 —
en brosse
taillé
Les
femmes
des
côté
nomme
à une hauteur
seules
tempes,
" Prouit
de 4 à 5 centimètres.
de chaque
pousser,
une mèche de cheveux
que l'on
"
sur les
et qui vient tomber
se laissent
épaules.
FEMMECAMBODGIENNE
plus doux que celui
parler est beaucoup
des hommes,
l'intonation
de leur voix, qui est très
chose d'implorant.
douce, a quelque
Le teint des Cambodgiens
est d'autant
plus
ne portent
de chapeau
et
bronzé,
qu'ils
jamais
leur crâne rasé ils vont en plein soleil par
malgré
Leur
n'importe
femmes
quelle
portent
température.
le même
Les
costume
hommes
et les
fondamental
— 36 —
" c'est une
" le
Sâmpot
petite pièce d'étoffe qu'ils
autour
de la ceinture
et dont
enroulent
les
en les passant
longs plis, ramenés
par derrière
entre les jambes,
viennent
à la ceinture
s'attacher
du côté du dos. Les femmes, en plus du " Sâmpot ",
une écharpe
en sautoir
portent
qui leur cache
les seins.
Tel
est le costume
du peuple,
les Mandarins
encore une petite veste tantôt en coton,
ajoutent
tantôt en soie, suivant le degré de richesse ; cette
veste
très
collante
est fermée
sur le devant
de la
et elle devient obligatoire
poitrine par sept boutons
dès qu'on entre dans le palais.
J'ai le premier
au Cambodge
les
importé
de Rouen et de Roanne
cotonnades
pour en faire
"
des " Sâmpots
c'est
un article
; aujourd'hui
courant
qui est acheté par tous les Cambodgiens,
je dois dire toutefois
que les gens riches et les
Mandarins
les jours
de fêtes
se revêtent
du
"
"
haul
Sâmpot
qui est tissé en soie avec des
Toutes
les femmes
savent
dessins très originaux.
il y a un
tisser et, comme dans chaque
maison
ce sont elles qui sont chargées
de monter
métier,
la garde-robe
de leurs maris pour les jours
de
gala.
Au Cambodge
même les enfants
tout
le monde
chique le bétel,
commencent
à marcher.
dès qu'ils
: la feuille du
Il faut trois choses pour chiquer
bétel, de la chaux éteinte que l'on colore en rose
Le bétel est une espèce de
et de la noix d'arec.
dont les feuilles vertes ressemgrimpant
poivrier
blent assez comme
forme à nos feuilles de lilas ;
— 37 —
on
de les cueillir
avant
aient
s'empresse
qu'elles
ensuite
elles sont réunies
pris une teinte jaunâtre,
de vingt à trente
et vendues
dans les
par paquets
rues ou au marché.
La noix d'arec est le fruit d'un
à tiges élancées
des
genre de palmiers
qui possède
très
elle
; quant à la chaux,
astringentes
comme
je l'ai dit plus haut, des rochers
provient,
de Lakhon
dans le grand
calcaires
Fleuve.
de mâcher
La coutume
le bétel est telle chez les
propriétés
Cambodgiens
les ingrédients
boîte
de
qu'ils portent
nécessaires,
les riches
cuivre,
constamment
sur
eux
les pauvres
dans
des
dans
une
boites
en
Ces boîtes qui ont 12 à 15 centisont
divisées
dans
par
compartiments
on place la noix d'arec,
les feuilles de bétel
lesquels
et la chaux
éteinte
en
plus un petit instrument
forme de spatule.
Pour
faire une chique
on prend
argent
mètres
ou en or.
une feuille
de bétel,
on étale
dessus
un
peu
de chaux avec la spatule,
on y ajoute
de la noix
d'arec coupée
en tranche
puis on roule le tout en
forme
de cigarette
et on se l'introduit
dans la
bouche.
Il ne reste plus qu'à mâcher
ce qui peut durer
une bonne
demi-heure.
Cette mastication
produit
en peu de temps une salive d'un rouge éclatant
qui
se communique
aux lèvres.
Il faut croire que le bétel n'irrite
point comme
on pourrait
le supposer
les voies digestives,
sans
cela
il ne
inconvénient
s'en
consommerait
pas autant ; le seul
c'est le déchausqui paraît en résulter
dents
et, si je puis m'exprimer
ainsi,
sement
des
le blindage
du
palais
sur
lequel
le
sens
du goût
— 38 —
est considérablement
à un tel point que
émoussé,
les Cambodgiens
sans
faire la
boire,
peuvent
du bitter
moindre
de l'absinthe,
et de
grimace,
tous les alcools à l'état pur absolument
comme
nous boirions
de l'eau.
de nombreux médecins,
D'après les observations
le bétel préserverait
des fièvres et de la dysenterie,
il relèverait
la tonicité
de la peau et empêcherait
les sueurs
excessives
par son action astringente
les habitants
des pays chauds.
qui affaiblissent
Comme en chiquant il faut cracher abondamment,
se livrent à ce plaisir,
dans l'intérieur
lorsqu'ils
de leurs cases, les Cambodgiens
ont soin d'avoir à
côté d'eux une petite urne en cuivre qui leur sert de
aussi lorsqu'ils
sont plusieurs
ensemble
crachoir;
il se dégage de ces crachoirs
une odeur âcre qui
vous prend
s'habituent
à la gorge et à laquelle
difficilement.
les Européens
au Cambodge
fume également
;
beaucoup
du pays,
est mauvais,
le tabac, un des produits
cela
il brûle mal et n'a pas de parfum ; malgré
on peut fumer
en chiquant,
comme
hommes,
à
femmes
et enfants se livrent
toute la journée
ces deux passe-temps.
C'est sous forme de cigarettes
On
seulement
on le roule
que le tabac est consommé,
de feuilles de bananier
dans des morceaux
séchées
qui ont une couleur café au lait, en ayant soin que
l'un des bouts soit plus gros que l'autre comme dans
les cigares
chargées
vision de
avec un fil
de Manille.
Les femmes, généralement
de rouler
ces cigarettes
pour la proles attachent
la maison,
par le milieu
mince afin qu'elles ne se déroulent
pas.
— 39 —
On en trouve
ambulants
faites chez des marchands
de toutes
dans les rues
ou au
qui se tiennent
marché.
d'en sortir
continuelne pas être obligés
lement de leur étui à cigarettes
qui est placé dans
du "Sâmpot
un des plis de la ceinture
", les fumeurs
trois à la fois, dont une va directement
en prennent
Pour
sont
sur
et les deux autres
à la bouche
posées
leur tour.
chaque oreille pour attendre
des Cambodgiens
se compose
La nourriture
notre
de
de riz cuit à l'eau
qui remplace
pain,
de fruits,
de légumes,
de volaille
salés,
poissons
tuer à
et de la viande des animaux
qu'ils
peuvent
: le chevreuil,
le cerf, le sanglier,
Les chasseurs
sont très hardis,
sauvage.
l'éléphant
à tuer des éléphants
avec de
j'en ai vu qui parvenaient
fusils à pierre qui coûtent
mauvais
10 francs dans le
les éléphants
descendent
la nuit des
pays. Lorsque
la chasse.
Ce sont
dans les champs
de
montagnes
pour venir manger
au point du
cannes à sucre, ils vont les surprendre
doucement
en rampant
contre
jour, ils s'avancent
le vent et, arrivés près de l'éléphant,
lui tirent une
balle
dans l'oreille
: si le coup part, l'animal
tombe
roide mort;
au cas contraire,
si le tireur
n'a pas le
ses jours
en
sont fortement
temps de se sauver,
car d'un
le
danger,
coup de trompe
l'éléphant
renverse
et le piétine
ensuite.
la chair
de l'éléphant
soit de mauQuoique
vaise qualité,
on la fait sécher
au soleil ou on la
sale comme
la viande
des autres
animaux.
La
et les pieds sont des mets royaux
trompe
que l'on
offre généralement
au souverain.
J'en ai mangé
— 40 —
du Roi, mais je dois
fois à la table
plusieurs
n'a rien de bien
avouer que ce plat tant recherché
appétissant.
d'une autre maOn chasse encore les éléphants
en captivité
nière, mais alors c'est pour les réduire
Pour s'en emet en faire des animaux
domestiques.
qu'ils ont l'habitude
parer on va, dans les endroits
avec de gros éléphants
de fréquenter,
privés qui
leurs congénères
attirent
; une fois réunis ensemalors des
les jeunes
ble, ils entourent
éléphants,
des entraves
dans les
leur passent
Cambodgiens
et ils sont emmenés
pour
jambes
de transport.
Ils
à servir d'animaux
dans un pays
effet, de grands services
de communications
sont les
moyens
Avec un éléphant
on va partout,
lui-même
une route
à travers
dressés
en
rendent,
où les seuls
cours d'eau.
il se trace
les forêts, les brousobstacle
ne l'arrête,
ce qui peut le gêner,
Aucun
sailles et les marais.
avec sa trompe il écarte tout
il escalade
les rochers,
il traverse
fleuves
être
à la
nage
les
les
les voyageurs
sur
plus larges,
portant
son dos dans une espèce de cage. Il faut dire qu'on
secoué, tantôt en avant, tantôt de
y est fortement
droite à gauche,
tantôt de gauche
à droite,
et les
ont ordinairepersonnes
qui n'y sont pas habituées
ment le mal de mer. Un éléphant
valant
depuis
cinq cents francs
animal est entouré
deux mille francs,
cet
jusqu'à
de tous les soins voulus,
on le
nourrit
avec de l'herbe
avec des feuilles
fraîche,
de bananier
et avec de la canne à sucre dont il est
très
friand.
Je
ne
puis
passer
sous
silence
les
éléphants
— 41 —
sont toujours
offerts
qui, étant assez rares,
en trouve
au Roi lorsqu'on
dans les forêts.
on
blancs
comme
Ils ne sont pas réellement
Ils diffèrent
le supposer.
simplement
pourrait
des autres
éléphants
par leurs
yeux
qui, au lieu
blancs
d'être
noirs,
sont
plus
clairs,
comme
ceux
des
A ELEPHANT
CAGEPOURMONTER
albinos
et par des taches
blanches
qui paraissent être
à la suite
sur leur
produites
corps
d'une
maladie
de peau. Il y a quelques
années,
le Roi en possédait
une écurie
deux ; ils avaient
où des serviteurs
les nourrissaient
avec
spéciale
de la canne
à sucre
et des gâteaux
leur
qu'on
servait
dans
des plats
en argent.
Au reste,
dès
le
— 42 —
de leur capture, les éléphants
moment
en grande
vénération.
On les conduit
et
blancs
sont
en musique
outre
leurs
en
chez le Roi;
grande
pompe
ils ont des musiciens
serviteurs,
qui sont spécialeà leur service
ment
affectés
pour les conduire
au bain ; un mandarin
étend
sur
chaque jour
leur tête un grand
de couleur
parasol
jaune,
et la musique
leur fait faire
qui les précède
ils sont
malades,
place. S'ils tombent
de la cour,
un médecin
les bonzes
des prières.
viennent
réciter
soignés par
eux-mêmes
CHARRETTE
A BOEUFS
Il existe
encore
un
autre
mode
dans l'intérieur,
c'est
pour voyager
très primitivement,
boeufs; fabriquée
horriblement
les voyageurs.
Il faut
craignant
rien pour ses ressorts
dans les ornières
des
de
transport
la charrette
à
elle secoue
dire
absents,
mauvaises
partout,
dans les ravins, dans les brousses
les ruisseaux
peu profonds.
que, ne
elle passe
routes,
et même dans
— 43 —
maiLeurs
Cambodgiens.
le dessin
placé en tête de
sur pilotis,
d'abord
bâties
par
aux
revenons
comme le montre
Mais
sons,
sont
ce chapitre,
ensuite
de salubrité,
question
à l'abri
des inondations
tants
pour mettre les habiannée,
qui, chaque
des digues.
Toute
la
le sol au-dessus
envahissent
les maisons
des
est en bambous,
seules
carcasse
des pièces
de bois dur ; la
mandarins
comportent
a une pente rapide
l'écoutoiture
pour permettre
la saison des pluies et les
lement
des eaux pendant
des murs
sont faites
avec des feuilles
de
parois
en forme
de claies
assemblées
maintepalmier
en bambous.
La pièce princinues par des liteaux
: c'est la salle de réception,
pale se trouve à l'entrée
ne pénètrant
dans les autres
les étrangers
jamais
à la
des compartiments
réservés
qui sont
pièces
aussi légères,
construites
avec
famille. Des maisons
des matériaux
étincelle
met le
auxquels la moindre
la proie des flammes
et quand le
feu, sont souvent
de la partie,
en un clin d'oeil, tout un
il est vrai que la reconstruction
quartier est détruit,
ne demande
pas longtemps.
Comme
les Cambodgiens
sont assez
médecine,
" Krou-Pêt
leurs
arriérés,
médecins,
",
appelés
ont la plupart
à la pharmacopée
du temps recours
vent
se met
aux
pas grand'chose
au moyen
maladies,
qu'ils guérissent
d'emplâtres
d'herbes
composés
pilées ; pour les plaies, ils les frottent avec un mélange
d'huile, de poudre de chasse et
de feuilles
fraîches.
Les accouchements
sont faits
chinoise
; ils ne
connaissent
par les sages-femmes
cambodgiennes
qui jouissent
d'une
Une
coutume
bizarre
grande
réputation.
à placer
la mère sur un
par un treillis à jour en bambous
dessous
du feu dans un réchaud
fait brûler des parfums.
On entoure
consiste
d'un
fil de coton
formant
faut
formé
plancher
et à allumer
en
sur lequel
on
ce lit improvisé
une barrière
qu'il ne
certain temps,
ce fil de
franchir
un
qu'après
coton a le pouvoir
d'écarter
les mauvais
esprits ;
se font très
quoi qu'il en soit, les accouchements
heureusement.
Je terminerai
cette
étude rapide des usages
des funérailles
cambodgiens
par la description
qui est d'autant
plus intéressante
que la crémation,
en grand usage dans tout le Cambodge,
a trouvé
un écho à Paris
où des fours crématoires
perfectionnés
sont établis
années.
depuis
quelques
La coutume
de la crémation
Grecs et chez les Romains
qui a existé chez
fut supprimée
par
Christianisme
; le respect que nous avions pour
morts
nous rendait
les flammes
répugnantes
bûcher
mais la science moderne,
avec
antique,
les
le
les
du
ses
et expéditifs,
est arrivée à opérer en
instants
le hideux travail de la décompoquelques
sition qui se passait
au sein de la terre et loin de
Les fours crématoires
de Paris n'ont en
nos regards.
moyens
effet
sûrs
aucune
ressemblance
crémation
telle qu'elle
et au Cambodge.
avec
est encore
les
usages
pratiquée
de la
à Siam
sa
Lorsqu'un
Cambodgien
est à toute extrémité,
réciter
famille va chercher
les bonzes qui viennent
ne l'empêchent
les prières ; si ces dernières
pas
de la mort
de mourir,
une fois le triste
spectacle
bien constaté,
on lave le cadavre pour le purifier,
— 45 —
de la tête aux pieds dans une
on l'enveloppe
écrue.
On lui met
dans la
pièce de cotonnade
en argent
un objet
ou en
bouche
quelconque
clans le cercueil
on l'enferme
or, puis
qui sera
brûlent
leurs morts
placé sur le gril. Les pauvres
ensuite
immédiatement,
ou quatre jours,
la classe
quant
suivant
plus longtemps
et en suivant
certains
aisée
aux
leur
les conserve
trois
ils les gardent
de fortune
position
riches,
préceptes
d'hygiène.
par enlever les entrailles
Ainsi on commence
que
à manger
aux chiens,
l'on donne
puis, après avoir
du mercure
dans la cavité du ventre,
on
injecté
on ferme herméplace le mort dans son cercueil,
le couvercle
et, dans un trou pratiqué
tiquement
un bambou
dans ce couvercle,
on introduit
percé
sur
dans toute
sa longueur
jusque
qui, s'élevant
le toit de la maison,
sert de tube d'aération
ou de
cheminée
d'air.
d'appel
Au jour fixé pour la crémation
qui a lieu généle cercueil
dans une cour près de la maison,
ralement
escorté
les prières,
par
par les bonzes
qui récitent
les membres
de la famille
et par les amis est
porté sur un immense
gril en fer au-dessous
duquel
se trouve le bûcher.
à la céréLe bonze qui préside
il
monie
fait enlever
le couvercle
du cercueil,
allume le feu du côté de la tête, les porteurs
mettent
le feu aux quatre
les parents
coins, ensuite
jettent
sur le foyer du bois odoriférant
tel que le santal.
Pendant
les pleurs et les
que le corps se consume,
se font
Le lendemain,
entendre.
sanglots
quand
le feu est éteint, les enfants viennent
avec des urnes
en terre
ils renferou en cuivre
dans lesquelles
— 46 —
ment
les
Pour
des os et les os non
cendres
les membres
de la famille
Le Roi
importante.
monie est plus
un certain nombre
ensemble.
sont
attend
d'avoir
les brûler
de morts
Les corps
consumés.
royale, la céré-
pour
conservés
tous
un an
pendant
Dans l'interannées.
et souvent pendant
plusieurs
valle, on fait couper dans les forêts les plus grands
et les mandarins
arbres que l'on peut trouver
procolossal
à la construction
d'un catafalque
cèdent
terminé
en forme de pyramide
qu'on élève clans
du palais
l'enceinte
monie commencent
plusieurs
jours.
ouvre les cercueils
les morts,
souvent
; au temps
des jeux
La crémation
fixé pour
la
céré-
publics
qui durent
a lieu après ; on
dans quel état sont
pour voir
ils ne sont
compas encore
dans ce cas on leur arrache la
desséchés,
plètement
le feu au bûcher,
peau, le Roi met alors lui-même
dans des
et les os sont recueillis
puis les cendres
dans la
sont déposés
vases
en or et ces derniers
pagode
royale
qui est à côté
du palais.
FÊTES
aussi triste
un sujet
avoir traité
que
Après
le lecteur,
nous
celui dont je viens d'entretenir
des justes
les morts dormir du sommeil
laisserons
de leurs fêtes.
aux vivants je parlerai
et revenant
nombreuses
Quoique
trois
et durent
tueuses
elles
jours.
sont
La
souvent
plus
sompcurieuse
— 47 —
est
à chasser
qui consiste
du palais.
A cet effet,
la tête de bandelettes
nous
pour
(le diable)
s'entourent
celle
tous
l'Arak
les assistants
de coton
données
bandelettes
entourent'
par le Roi, de semblables
et sont tendues
extérieules appartements
royaux
du palais
comme
des fils télégrarement
autour
les
circonstance
En cette
seulement,
phiques.
bonzes
leurs
cessent
à
pousser
des
qui
perçants
pour exécuter
de canon
: ils
prières
intervalles
contentent
de
des
cris
déterminées,
de signal
aux soldats
servent
des feux
contre
se
les
du
Roi
de peloton
et tirer des coups
ainsi
mauvais
C'est
esprits.
que le diable est prié
les bandelettes
suivant
de bien
vouloir
de coton
fête
sont portées
terminée,
par
de bracelets.
guise
Une des plus jolies
fêtes est
se retirer
en
qui, une fois la
en
les assistants
des joutes,
du grand fleuve,
qui se fait après la crue périodique
au moment
où les eaux ayant atteint leur maximum
d'élévation
Les
forment
courses
nissent
se font
chacun
serviteurs.
une
nappe sans
les Mandarins
vaste
entre
une
Ces pirogues,
contiennent
de longueur,
par deux sur la même
celle
montée
pirogue
courant.
qui fourpar leurs
30 mètres
qui ont jusqu'à
40 rameurs
qui, assis deux
leur
font avancer
banquette,
frêle esquif en enfonçant
dans l'eau avec une rapidité vertigineuse
une pagaie tenue des deux mains.
Pour ramer
en cadence,
ils accompagnent
leurs
mouvements
Le rameur
nuellement
mouvements
de chants
faits
pour
tient
qui est à l'arrière
enfoncée
dans l'eau
à droite
ou
à
la circonstance.
sa pagaie
contide
et, au moyen
gauche,
il
remplit
— 48
l'office
de gouvernail,
c'est généralement
le plus
habile, car un faux mouvement
peut faire chavirer
la pirogue.
Ils atteignent
des vitesses
extraordinaires. Une année un Mandarin
fit le pari d'arriver
à Saïgon avant le bateau à vapeur des messageries
et Saïgon ;
qui fait le service entre Phnôm-Penh
le voyage dura deux jours,
mais la pirogue
fut à
Saïgon six heures avant le vapeur.
PIROGUE
POURLESJOUTES
Le Roi assiste
aux joutes
avec toute sa suite
sur une jonque;
les rameurs
après chaque course,
le saluer. Le soir une centaine de barques
viennent
chinoises multicolores,
montées
ornées de lanternes
des chanteuses
et des musiciens,
par des chanteurs,
au milieu des feux
viennent
passer devant l'estrade
tout le fleuve.
qui éclairent
Il me reste à parler des danses que le
de son palais et clans un
dans l'intérieur
cial appelé " La salle des danses ". Pour
de la
pour un non le Roi donne l'ordre
d'artifices
tation
qui dure toute
la nuit.
Plus
Roi donne
local spéun oui ou
représende cent danseuses
DANSEUSE CAMBODGIENNE
— 50 —
paraissent
tomimes
sur
la scène,
et les chanteuses
elles
exécutent
racontent
des panles anciennes
PERSONNAGES
FIGURANT
DANSLESDANSES
CAMBODGIENNES
de l'illustreroyaume
des Kmers
alors
le Stam et le Laos. Les costumes,
comprenait
le prix atteint
10.000 francs,
sont
souvent
splendeurs
qu'il
dont
éblouissants
aux yeux
: broderies,
or, pierreries
étincellent
mouvement
des spectateurs
à chaque
des danseuses.
Une musique
très originale
domine
les chants,
et accompagne
en cadence
les contorsions
des exécutantes.
Le dessin ci-dessus,
fait
donne une idée exacte
des
par un Cambodgien,
danseuses
en argent,
; leurs
ongles
elles chaussent
sont
ornés
de
griffes
les
imitant
des sandales
et des ailes dorées
pieds d'animaux
fantastiques,
font croire qu'elles ressemplacées sur les hanches
blent aux anges.
PERSONNAGES FIGURANT DANS LES DANSES
CAMBODGIENNES
— 52 —
d'harmosur des espèces
tapent
aussi
sont en bois, ils jouent
nica dont les lames
anche
d'une
flûte
en bois
armée
d'une
grosse
cet instrument
celle de nos clarinettes,
comme
des sons
donne
par les tambourins
accompagné
Les
musiciens
— TAM-TAM
— HARMONICA
GUITARE
et graves,
qui joue de l'inspuis le musicien
aigus
est assis au milieu d'un cercle
fondamental
trument
sur des cordes vingt
en bambou
suspendues
portant
au milieu
surmontées
en cuivre
sur lequel
en forme de champignon
d'un renflement
en liège
avec des marteaux
il tape des deux mains
à voir
un grand
Le Roi prend
et en bois.
plaisir
mais il n'en est pas de même
ces danses,
exécuter
et une
timbales
MUSICIENNE CAMBODGIENNE- INSTRUMENTS DE MUSIQUE
— 54
des Français
qui, après
veillés par les costumes
avoir
été tout
d'abord
émer-
bizarres
des actrices,
finisdes scènes auxquelles
sent par trouver
monotones
ils ne comprennent
rien.
LA PECHE AU GRAND LAC
Nous avons vu plus
arrivée
à Phnôm-Penh,
haut
à son
que le Mékong,
va se jeter à la mer par
LES QUATRE
BRASDUMEKONG
deux
qui,
bras
par
en
; il forme
un phénomène
outre
unique
un
bras
troisième
dans la nature,
— 55 —
Semble
remonter
sa
source.
Novembre
celles-ci,
parallèlement
au bras
Ce
se produit
phénomene
aumoment de la crue
bras
descendant
du grand
mère
vers
d'Août
à
des eaux;
avec une
inouie et
ne trouvant
pas assez d'issue
à la
bras inférieurs
dans les deux
qui vont aboutir
dans un
mer,
refluent,
en face de Phnôm-Penh,
un immense
bras supérieur
lac
pour aller remplir
le Tonlé-Sap,
où le poisson
vient se réfugier.
violence
Pour
se rendre
les pêcheurs
crue : ils n'ont
de Phnôm-Penh
au grand lac,
de la
du commencement
profitent
alors
leurs bateaux
qu'à gouverner
sans effort
arrivent
par le courant,
qui, entraînés
une fois celle-ci
sur le lieu de la pêche;
puis,
le volume
des eaux diminuant,
le lac se
terminée,
du nord au sud,
contraire
s'établit
vide, un courant
ce courant
à
pour redescendre
ils y sont venus,
Phnôm-Penh
comme
toujours
du
avec un courant
Ce bras
qui les entraîne.
donc cette curieuse
Mékong
présente
singularité
ils utilisent
alors
de monter
pour
du sud au nord, pendant
de lac; puis,
aller
remplir
de redescendre
à son point
quelques
une fois
mois,
le lac
de départ
pour
plein,
aller se jeter à son tour à la mer.
du pays car le poisson
lac est la richesse
Ce
toute
que l'on y prend est suffisant
pour alimenter
difla Cochinchine.
La pêche se fait sans grande
est muni
de claies
en
: chaque
bateau
filets dont les pêcheurs
se
bambou
et de grands
une assez vaste étendue
servent
pour circonscrire
dans laquelle
se trouve
ils
le poisson
prisonnier,
ficulté
n'ont
plus
ensuite
qu'à
le prendre.
Ces poissons,
— 56 —
qui
sont
de la taille
du
saumon
souvent
même
sont salés sur place immédiatement.
plus gros,
et les nageoires,
On leur coupe la tête
on les
fend en deux dans toute leur longueur,
on les
étale sur des claies dressées
un peu au-dessus
de
la surface
des eaux et supportées
par des bambous
1m50 de profondeur
(car les eaux ont environ
au moment
de la pêche),
on les saupoudre
de
gros sel et on les laisse sécher au soleil en ayant
de temps
à autre.
soin de les retourner
les Cambodgiens,
Chose
dans leur
bizarre,
douce
ne se livrent pas au commerce
du
indolence,
poisson ; ils ne pêchent
que pour leur usage sur
les bords des fleuves. Ce sont les Annamites,
plus
le droit dépêcher
dans
âpres au gain, qui exploitent
le grand Lac, moyennant
un droit qu'ils payent au
gouvernement.
Les détritus
de poisson
qui sont jetés à l'eau
attirent un grand nombre
d'oiseaux
sur
aquatiques
les eaux de ce lac, dont les contours
sont bordés
de forêts magnifiques.
Les
crocodiles
les Any abondent
également,
namites
les chassent
dans le grand
fleuve
jusque
en Cochinchine,
où ils sont très
pour les envoyer
recherchés,
nourriture.
sur
Cette
les
marchés
chasse
indigènes,
comme
assez
productive
pour
ceux qui la font est très
curieuse ; un homme
et
deux enfants
suffisent
maîtres
de
pour se rendre
ces sauriens
de
trois mètres
qui atteignent
jusqu'à
Montés sur une petite pirogue,
ils parlongueur.
courent
le fleuve en tous sens, en laissant
traîner
au fond de l'eau un croc en fer attaché
à un bout
— 57 —
ils
Dès que le croc a senti une résistance,
la pirogue
vers la rive sur un banc de
dirigent
sans trop
se laisse entraîner
sable, où le crocodile
où sa tête comde résistance;
puis, au moment
avec une
mence à sortir
de l'eau, un des enfants,
hardiesse
inouïe, lui saute sur la tête et en un tour
de rotin.
de main
lui musèle
les mâchoires
en rotin
avec
une
corde
l'animal
ne
; le plus difficile est fait, car
pouvant plus saisir sa proie ne se défend qu'à coups
de queue, mais l'Annamite
lui
tout en s'en garant
et les attache
sur
replie les deux pattes de devant
le dos ; il ne reste plus qu'à le tirer complètement
à sec sur le sable et à lui attacher
les deux pattes
de derrière
en les réunissant
à la queue.
Le
cro-
CROCODILE
ATTACHE
codile
ainsi
comme le montre
le dessin
attaché,
au fond d'une
est mis provisoirement
ci-dessus,
d'eau et, quand il y en a un charbarque
remplie
le tout est dirigé
sur les marchés
de la
gement,
Cochinchine
pour
faire
les délices
des Annamites.
-
58
RUINES
D'ANGKOR
d'imlac se trouvent
grand
de gibier;
menses
forêts
après les avoir
remplies
kilomètres
en se
quelques
pendant
parcourues
à travers
on aperçoit,
vers le nord-est,
dirigeant
en
chaussée
d'une ancienne
les lianes,
les restes
a
chaussée
de taille.
Cette
qui, autrefois,
pierre
du
A l'extrémité
de route
certainement
servait
gigantesque,
l'ancienne
à Angkor-Thôm,
capitale
pour conduire
dont les ruines
des Kmers
de l'illustre
Royaume
dû être
sont
comme
les
témoins
d'un
glorieux.
passé
coudu Roi
les palais
les traditions,
D'après
à eux seuls un espace de plusieurs
vraient
lieues,
de soldats
et gouRoi avait 3 millions
ce même
d'autres
rois tributaires!
une centaine
vernait
un peuple aussi grand a-t-il pu dispaComment
pour ne laisser place qu'à un petit royaume?
avoir exen 1858 après
Mouhot
qui mourut
Franfut le premier
du Mékong
ploré une partie
voici
les Ruines
çais qui visita
d'Angkor-Thôm,
de voyage
: « A
ce qu'il en a dit dans sa relation
se sent
« la vue de ces temples
écrasé,
l'esprit
raître
on admire,
« l'imagination
on regarde,
surpassée;
« et, saisi de respect,
on reste silencieux
; car où
« trouver
des paroles
pour louer une oeuvre archisur
« tecturale
eu son équivalent
qui n'a jamais
« le globe?
»
D'ANGKOR
RUINES
— 60 —
la vue est une
objet
qui frappe
intérieures
avec deux galeries
; dès
porte
des palais,
des
l'oeil
lors
que
plus
n'aperçoit
massifs
de 60 mètres
d'épaisseur,
des
pagodes,
enfin un luxe d'orneavec des galeries
supérieures,
Le
premier
immense
mentation
Un
seul monument
comil faudrait
des mois
tours;
ces
une idée exacte de toutes
incroyable.
trente-quatre
porte
entiers
pour se faire
beautés.
Parmi
anges
d'autres,
les uns disent
que les
de ces constructions;
dans le vrai, en attribuent
les Cambodgiens,
les auteurs
sont
l'origine
et je les crois
au fameux
roi
lépreux
fait bâtir
(Neac
Somdack
pour payer à un
qui les aurait
Ce serait ce derde guérison.
promesse
la pagode
de la
nier qui aurait fait aussi construire
et elle frappe
ville d'Angkor;
sa statue
s'y trouve,
de sa physionomie.
tout le monde par la noblesse
été
auraient
ces constructions
On pense
que
alors
le neuvième
élevées
siècle,
que le
pendant
Comlong),
bonze une
du Cambodge
royaume
Il faut trois
heures
forêt
pour
d'immenses
arriver
sur
était
de
de sa gloire.
à l'apogée
à travers
une
marche
une
composée
esplanade
on
rapprochées;
pierres
parfaitement
en distance
de distance
de beaux escaliers
y trouve
des
avec
des
ornements
sphinx;
représentant
accès
sur
escaliers
donnent
quatre
principaux
de laquelle,
par une
magnifique
promenade,
de 250 mètres
de long
sur 10 de larchaussée
on
de soutènement
en granit,
geur avec des murs
immense
à un fossé
d'un
accède
qui
périmètre
On passe sur un pont et
entoure
tous ces bâtiments.
cette
D'ANGKOR
RUINES
— 62 —
l'on
arrive
alors
à un endroit
et
où les
arbres
n'ont
où
une magnifique
apparaît
celle qui occupe
le
cinq tours;
milieu
est la plus
élevée
et se découpe
dans le
ciel à une hauteur
tout cela est éléprodigieuse;
et quand
on étudie ces ruines
gant et majestueux,
de près, on y découvre
un fini et des beautés
de
pas pu pousser
colonnade
avec
l'effet
le plus gracieux,
car il n'y a pas une pierre,
ainsi
pas une simple
qui ne soit
tuile
sculptée,
en étudiant
à la loupe
que l'on peut s'en assurer,
les photogravures
ici. Dans ce dédale
reproduites
immense,
forment
on
rencontre
des
des
blocs
énormes
qui
ont
des
chapiteaux,
coupoles
qui
été dorées,
car on y aperçoit
encore
les vestiges
des couleurs.
On se sent saisi
de respect
pour
les ouvriers
inconnus
su trouver
des
qui ont
assez puissants
moyens
pour élever à des hauteurs
si considérables
ces gigantesques
constructions.
En somme,
l'idée d'un plan général
être
pourrait
carrés
situés
l'un
expliquée
par deux immenses
dans l'autre
et entourés
de galeries
d'où partent
rues
au monument
du
quatre
qui aboutissent
centre
; au
se trouve
une statue
qui est
encore
et autour
de lapar des bonzes
desservie
les Cambodgiens
et les Siamois
viennent
quelle
faire
des
Cérémonies.
On
compte
vingt-quatre
milieu
entourent
ces principaux
monuobélisques
qui
ments.
Enfin l'oeil s'arrête
sur des colonnes,
des
des éléphants
et des animaux
lions,
fantastiques
en granit,
des arcs
de triomphe.
La muraille
40 kilomètres
d'enceinte
de cette ville en ruines a
de périmètre,
8 mètres
de hauteur
D'ANGKOR
RUINES
64
dans
certains
et 3 mètres
endroits
d'épaisseur.
même 15 mètres)
elle atteint
Elle est percée de cinq portes dont deux à l'est.
tous
les basPresque
reliefs
sont
formés
quatre
plans
sés représentant
assistant
et
de
superpoun roi
à des guerres,
danses
où les
des
femmes
en très
sont
toujours
grand nombre.
Il existe dans l'Inde
des
statues
d'un
type
identin'a rien
absolument
et cela
que,
le boudd'étonnant,
dhisme,
qui est originaire
étant
de l'Inde,
du
aussi
la religion
Cambodge.
Un
pont
torze
arches
plus
aussi
ancien
les
la façon
dont il
PROVENANT
DESRUINES Tous
BAS-RELIEF
D'ANGKOR
sont
de
qua-
qui paraît
frappe
regards
par
supérieure
est construit.
ces
monuments
d'une
couverts
en pâli qui sont
de caractères
quantité
ils ont été
encore
très visibles;
présent
jusqu'à
on prétend
clef,
indéchiffrables,
qu'il
y a une
nécessaire
de connaître.
serait
absolument
qu'il
immense
— 65 —
il existe des légendes
toujours
que l'on
ainsi l'on fait voir une pierre qui, dit-on,
raconte;
avec la mer et remue
quand la mer
communique
Comme
est
agitée.
Quoi qu'il en soit, cette architecture
grandiose
laisserait
rêveur le savant,
l'archéologue
qui pourle passé pour le faire parler.
Il est
rait scruter
pareils soient tomregrettable
que des monuments
car même dans l'état
où ils sont,
bés en ruines,
celui qui a le bonheur
de pouvoir
les contempler
aussi
n'a qu'à s'incliner
en présence
d'ouvrages
gigantesques
!
DEREPOSPOURLESVOYAGEURS
MAISON
66
DU
PRODUITS
CAMBODGE
LE TABAC
Le tabac
à peu près partout
au Campousse
bodge. La plante y atteint de très fortes dimensions.
La tige comme
est presque
le double de
grosseur
la plante
Il n'est pas rare
qu'on cultive à Sumatra.
de voir des feuilles
mesurant
de 60 à 65 centimètres de longueur
sur 40 de largeur.
Malheureusesoin que l'on ait apporté
ment,
quelque
jusqu'ici
à sa préparation,
le tabac
sur les marexporté
chés
de
a été jugé
en
chargé
l'Europe
trop
nicotine
et trop difficilement
combustible.
Ce ne
sont pas là sans doute
des défauts
irrémédiables,
mais ils ont néanmoins
un certain
enrayé
pour
les chances
temps
que cette industrie
peut avoir
de se développer
dans
le pays.
— 67 —
LE POIVRE
très bien dans plusieurs
prode Péam
celles de Kampot,
citerons
années
en présence
Ces dernières
les poivres à leur
exagérés
qui frappaient
Le poivre
vinces.
Nous
et de Tréang.
des droits
entrée
en
réussit
sans
France
luttaient
distinction
nos
d'origine
contre la concur-
péniblement
et la culture de cette épice était peu
détaxe de 1 fr. 04 par kilogramme,
de 1891 aux poivres
à partir
accordée
originaires
dans la métropole,
non
de nos colonies
importés
de la ruine qu'elles
reles a préservées
seulement
plantations
rence étrangère
en faveur.
Une
à ceux qui les
a donné
de beaux bénéfices.
l'espoir
exploitent
des planteurs
le nombre
indigènes
Aujourd'hui
Cette culture est une de celprogresse
rapidement.
mais
doutaient,
encore
d'attirer
il conviendrait
peut-être
lesquelles
de ceux de nos émigrants
l'attention
qui disposent
de quelques
capitaux.
les sur
LE CAFE
Le
café
vient
notamment
provinces
et du grand Fleuve.
dans
plusieurs
du golfe de Siam
la sorte connue
sous le
parfaitement
dans celles
C'est
— 68 —
la plus résistante
et
nom de Libéria
qui paraît
la mieux
au pays, mais les plantations
appropriée
sont de date toute
récente
et ne sont pas encore
à la période
de plein rapport.
Toutefois
arrivées
il est
d'ores
et déjà de foncier sur cette
permis
culture
les plus grandes
Les jeunes
espérances.
a
sont
d'une
venue
et l'on
magnifique
plants
constaté
des fruits
et des fleurs
sur
des arbrisseaux
de quinze mois à peine.
Il n'y a donc pas à redouter ici les insuccès
les premières
qui ont frappé
de ce genre
tentées
en Cochinchine
entreprises
et dont le souvenir
n'a que trop longtemps
parades colons.
lysé l'initiative
LE MURIER
Sur
les
rives
grand
à la culture
giens se livrent
on coupe
chaque
sol.
La
primitifs,
du
année
soie, fabriquée
est trop peu
les CambodFleuve,
d'un mûrier
nain dont
au ras du
les branches
à l'aide
abondante
de procédés
et présente
très
trop
actuellement
être
d'imperfections
pour
pouvoir
écoulée
sur les marchés
Elle est inimieuropéens.
et comme
table comme couleur
solidité.
Peut-être
en améliorant
la race des vers à soie et en perfectionnant
les capitaux
utilisation
Europe.
les procédés
d'étouffement
des cocons,
leur
trouver
français
pourraient-ils
dans
de ces cocons
en
l'exportation
69
LE
COTONNIER
en Chine
Le cotonnier,
qui est connu
depuis
a toujours
été cultivé
les siècles les plus reculés,
au Cambodge,
sur les rives
du
soigneusement
au-dessus
et clans l'île de Kassuthine
grand Fleuve
La culture
est rendue
d'autant
de Phnôm-Penh.
de la
au moment
année,
plus facile que, chaque
le terrain
se trouve
fertilisé
crue du Mékong,
par
aussi la récolte
que les eaux y déposent,
le coton
du Camabondante
; toutefois
cela tient
n'est
pas de première
qualité,
les limons
est-elle
bodge
au
probablement
Une entreprise
tout
monter
Un français,
nage
droit
du
de soins.
manque
vraiment
sérieuse
vient de se
récemment
dans l'île de Kassuthine.
M. Praire,
et a
coton,
a installé
en grand l'égreadmirablement
réussi.
Le
cette marchandise
d'exportation
qui frappe
a eu l'ingénieuse
étant établi au poids, M. Praire
la graine
du coton pour diminuer
idée de séparer
d'avoir
un
ce droit et il est sûr, en opérant
ainsi,
résultat
gien
sérieux
contient
étant
environ
donné
que le coton
25 % de graines.
les graines
sont
cambod-
utilisées
Après
l'égrenage
à manger
faire
une huile
pour
qui est bonne
est fraîche
et qui est surtout
qu'elle
pendant
des
la préparation
en France
pour
employée
sardines,
à l'huile.
Le succès
obtenu
par
M. Praire
— 70 —
certainement
d'autres
encouragera
lancer
industrie
dans
cette
qui
un avenir
certain.
à
se
appelée
à
colons
est
LE CARDAMOME
Le
cardamome,
vivace
avec
plante
donne
croît
comme
au
qui est une grande
des racines
traînantes
belle
et
qui
de petites
ovoïdes,
capsules
dans les lieux humides.
Il a
fruit
Cambodge
beaucoup
d'analogie
est fréquemment
et
avec
le gingembre.
comme
employée
Sa graine
médicament
elle a des propriétés
stomala considèrent
et les Chinois
par les indigènes,
chiques,
digestives,
un prolifique
très puissant.
comme
le cardamome
aux frontières
du
On trouve
au soleil
Siam sur le flanc des montagnes
exposées
levant,
humides
de
au milieu
et malsaines.
forêts
épaisses,
froides,
Les
sont
très
amateurs
des
Cambodgiens
racines
aux
tubéreuses
abondamment
qui poussent
; ils les font bouillir
pendant
pieds du cardamome
heures
plusieurs
eau
avec cette
ils font
racines,
dans
une
marmite
pleine d'eau et
de l'arome
des
bien imprégnée
un breuvage
très estimé
clans le
de donner
de la
qui a la propriété
pays, breuvage
et de la chaleur
au corps.
vigueur
Il y en a deux espèces,
celle qui est cultivée
et
celle qui est sauvage,
la première
se vend beaucoup
— 71 —
plus cher. Avant de livrer les grains du cardamome
au commerce,
on les fait chauffer sur des treillis en
un feu
bambous
au-dessous
on allume
desquels
ils ont
ardent afin de les séparer de leur enveloppe,
alors la grosseur
d'un pois chiche. C'est dans la
de Pursat
de
province
que se font les transactions
ce produit.
MINERAIS DE FER
Le gîte
le plus important
du Cambodge,
le seul
ce jour,
ait été l'objet
d'une étude
qui, jusqu'à
sérieuse
est celui de Phnôm-Deck,
clans la prode Kompong-Soai.
Il est exploité
vince
d'une
à l'aide de procédés
coûteux
façon très primitive
de la région,
les
sauvages
par les populations
Leurs
très
estimés
affectent
la
Kouy.
produits
forme de petites barres
étirées
aux deux extrémide monnaie
tés et servent
dans tout le Laos et
une
du Siam.
partie
les études faites en 1881
grande
D'après
M. Fuchs,
« minerais
« nouvelles
« peuvent
ingénieur
de choix
en
chef
des
et
1882
mines
par
" les
aux
se prêtent
parfaitement
méthodes
de la métallurgie
du fer et
donner
dans les meilleures
conditions
d'excellents
aciers Bessemer
ou Mar-
« possibles
« tin. » Le
minerai
est
un
les analyses
nant,
d'après
des forges
de Commentry,
métal.
oxyde de fer contefaites
au laboratoire
70 % de
jusqu'à
72 —
L'évaluation,
par le même ingénieur,
du gîte est de 6 à 7 millions
portance
de l'imde tonnes
de minerai.
ECAILLE DE TORTUE
La tortue-caret
fournit
l'écaille
du commerce,
article
très employé
dans l'industrie
parisienne.
La pêche des tortues-caret
se fait sur les côtes
TORTUECARET
des îles
du
golfe
du Siam
situées
et au
de Phuquoc.
Elle a lieu vers le mois de décembre,
lorsque
mousson
nord-est
est bien établie
et cesse en
sud-ouest
la
à l'ouest
avril
avec
la mousson
sud-ouest.
— 73 —
Les barques
de ce genre de pêche
qui s'occupent
et
au port d'Hatien
(Cochinchine)
appartiennent
à celui de Kampot
(Cambodge).
dans ces deux
sont vendus
Les produits
de déterminer
lités sans qu'il soit possible
la
tement
valeur
annuelle
de
entièrement
monopolisée
presque
de Kampot.
Chinois
de quelques
se vend en Chine
Cet article
très
avantageuses.
indépendantes
les
comme
blond
au
recherchée
Les
de cinq
les
tuiles
La
toit.
la variété
noirâtre;
et la plus chère.
tortues
préparées
l'une
à dix piastres
à des conditions
a les écailles
et
couleur
blonde
se
vendent
selon
exac-
la pêche
qui est
entre les mains
La tortue-caret
unes
des autres
d'un
loca-
leur
disposées
varie du
est
la plus
sur
place
dimension.
GISEMENTS DE SALPÊTRE, DE CHAUX ET DE KAOLIN
de Phéam
dans les provinces
On trouve
et à Phnom-Sa
à l'île de Khmaou
Kampot,
et de salpêtre
de calcaire
qui
gisements
et de
des
n'ont
été exploités
que par les indigènes.
jamais
au-dessus
de Krauchmar
Dans le grand Fleuve
ce
de kaolin
des carrières
existent
dont, jusqu'à
tiré aucun
on n'a également
parti.
jour,
du CamLa chaux de pierre calcaire provenant
et préférée
en Cochinchine
bodge est très estimée
de Singapour.
venant
à la chaux de coquillages
74
SITUATION
NOTRE
ACTUELLE
AU CAMBODGE
les
Pendant
vingt
le traité
qui suivirent
amiral
de la Grandière
années
premières
intervenu
et le Roi
environ
entre
le contretraité
Norodom,
de la
ce dernier
sous le protectorat
qui plaçait
notre
rôle politique
et administratif
fut
France,
simnul au Cambodge,
car il se bornait
presque
un représentant
à avoir à Phnôm-Penh
plement
de la Cochinchine.
du gouverneur
qui dépendait
à sa guise cherle plus
à se soustraire
chant par tous les moyens
à la tutelle
de la France
; de leur côté, nos
possible
soit par incapasoit par indolence,
représentants,
dans le plus bref
cité, ne demandaient
qu'à terminer
Le Roi
délai
administrait
leur
moindre
un
pour obtenir
ensuite en France.
Quant
le
de notre
c'était
commerce,
séjour
auprès
de plus et rentrer
galon
au développement
de leurs
ses Etats
soucis.
du
Roi
M. Moura
était arrivé
maître-mécanicien,
tenant de vaisseau,
eut l'honneur
une douzaine
d'années
ter pendant
qui, de quartier
au grade
de lieude nous représen-
au Cambodge,
on
douze années
que ce furent
peut dire sans hésiter
étroit
mais ambiperdues
pour la France.
Esprit
à louvoyer
toute son intelligence
tieux, il employa
— 75 —
le Roi
entre
et le gouverneur
réformes
sans
s'occuper
avec terreur
des
C'est
qui s'imposaient.
qu'il
à Phnôm-Penh
les négociants
arriver
voyait
qui
à y engager
cherchaient
des capitaux ; ces marchands de perruques,
ces frères de la côte, comme
une épée
il les appelait,
étaient
pour lui comme
de Damoclès
sur sa tête.
suspendue
du Roi, n'étant
Sans aucune influence
auprès
la langue
du pays après
pas môme arrivé à parler
il ne comprenait
un long séjour,
chose : à
qu'une
savoir que les colonies étaient
de monter
en
aux officiers
faites
pour permettre
et non
grade
pour
Le résultat
d'exportation.
notre commerce
favoriser
d'une
fut que le Roi,
apathie pareille
aucun conseil,
n'ayant
pas une ligne
les rênes
abandonna
du
imposée,
ne recevant
de conduite
char
à ses
Mandarins
à l'ombre
d'agir
qui, sous le prétexte
de notre drapeau,
commirent
toutes les exactions
Notre protectorat
nous coûtait très cher
possibles.
aucun profit.
et nous n'en retirions
Il
de voir changer
la face des
était
temps
de l'élément
choses. C'est à l'ingérence
civil dans
nos colonies
M. Thomson,
que nous le devons.
ancien préfet de la Loire,
après avoir été nommé
de la Cochinchine,
le feu ;
commença
gouverneur
il crut, en employant
toute son énergie,
améliorer
il n'atteint
le sort de nos colons.
Toutefois
pas
de concile but qu'il visait,
par suite du manque
Il eut le grand
tort de
qu'il y apporta.
la situation.
Au mois de Juin 1884, il
brusquer
un traité par lequel on lui
forçait le Roi à signer
toutes les réformes
administratives,
judiimposait
liation
— 76 —
ciaires,
affirmer
financières
et commerciales
l'existence
de notre
qui
devaient
protectorat.
En un mot, c'était l'administration
française
qui
à l'administration
tout
se substituait
cambodgienne,
camfonctionnaires
en conservant
les principaux
bodgiens.
Malheureusement
du Roi,
sous la gorge
et la
on avait mis le couteau
auquel
à accepter
les
volonté
des Mandarins
mauvaise
d'administration
ne tardèrent
nouveaux
modes
pas
comme
à amener
deux
dura pendant
le mécontentement
résultat
années.
une
insurrection
qui
1886 que M. Piquet,
Ce ne fut, en effet, qu'en
à Saïgon,
de l'intérieur
ancien
directeur
ayant été
au Cambodge
mit
résident
de la France
nommé
le
désarroi
s'était
Avec
fin au
produit.
qui
au peuple
du Roi, il fit comprendre
que
du
ne désirait
faire la conquête
la France
pas
exercer
avec modération
mais simplement
royaume
le protectorat.
Grâce à
les droits
que lui conférait
immédiatement
le pays rentra
ces sages promesses
! Néanmoins
il est triste de dire
dans la tranquillité
concours
qu'à
par
pas
M. Piquet
ne fut pas assez soutenu
de la Cochinchine
le gouverneur
qui n'avait
les mêmes vues au point de vue administratif.
ce moment
Ce
ne
fut
donc
temps
plus tard,
que quelque
fut
de la Seine,
M. de Lanessan,
député
lorsque
que notre situachargé d'une mission en Indo-Chine,
bien établie.
fut définitivement
tion au Cambodge
M. de Lanessan,
D'accord
avec M. Piquet,
qui
devait
devenir
l'Indo-Chine,
gouverneur
peu après
au Ro
fît comprendre
de
général
le bénéfice
— 77 —
retirer
des réformes
qu'on lui propourrait
à ce moment
C'est
que le Roi rendit
posait.
relative à la propriété
l'ordonnance
qui jusqu'alors
avait été inaliénable
au Cambodge,
ordonnance
dont
qu'il
Enfin par une seconde ordonnance
j'ai déjà parlé.
il fut décidé que M. Piquet, résident de la République
serait
nommé
d'honneur
du
française,
président
Conseil des ministres
et serait chargé
de réorganiser les finances du royaume.
Telles
étaient
les
bases
d'un
pour ainsi dire, traité qui reçut
cation lorsque
M. de Lanessan
son poste de gouverneur.
nouveau
traité,
son entière
prit
applide
possession
le Cambodge
a réellement
le
Depuis,
prospéré,
de tout souci, touche une liste civile
Roi, débarrassé
d'environ
360.000 piastres;
les impôts,
plus sagement répartis,
rentrent
sans difficulté
et je ferai
les résultats
obtenus par cette nouvelle
comprendre
administration
en disant
le
1890,
que, depuis
du Cambodge
a doublé.
On a déjà fait
budget
mais il
beaucoup,
je me plais à le reconnaître,
reste encore
à nos gouvernants
une longue
carrière
à parcourir
pour tirer parti des ressources
immenses
dans
trouver
que nos colons peuvent
un pays neuf comme
le Cambodge.
de propriété
est créé pour la ville de
des comptoirs
mais
Phnôm-Penh,
s'y installent,
ce n'est pas assez ; c'est pourquoi,
je terminerai
ne tardera
par un desideratum
qui certainement
c'est de voir créer ce même
pas à se réaliser,
Le droit
droit
de propriété
du pays. Le
dans
l'intérieur
est grand et c'est à peine si les bords
Cambodge
— 78 —
de ses fleuves
sont
peuplés,
il faut
donc
permettre
non seulement
exploiter
encore toutes les richesses
de pouvoir
les rives des fleuves, mais
en leur facidans l'intérieur
qui sont disséminées
des vastes
le droit de devenir
litant
propriétaires
s'établir.
Ce sera
ils peuvent
sur lesquels
terrains
mais à tout il faut un commenlong évidemment,
à nos
colons
elle-même
était autrenotre belle France
cement,
à
commencèrent
les moines
fois un pays inculte,
des siècles
la défricher,
et il lui a fallu
pour
fertile
et productive.
devenir
Espérons
qu'il en sera de même pour toute l'Indo; espérons
pour le Cambodge
avoir
été un des plus illustres
pour lui qu'après
de ses cenil renaîtra
des temps
anciens,
royaumes
sous le
son ancienne
dres, et reprendra
importance
de notre République,
souffle puissant
qui peut tout
Chine
et notamment
parce
qu'elle
et parce que
de la France,
est forte,
est grande,
qu'elle
parce
l'honneur
son devoir
est de soutenir
même au delà des Océans.
TABLE
DES
MATIÈRES
Le Cambodge. — Son Histoire
Norodom Ier
Le second Roi. — Mandarins
Hommes libres — Esclaves. — Sauvages ou Penongs
Religion. — Bouddhisme
Phnôm-Penh. — Le Mékong
Cambodgiens. — Moeurs. — Coutumes
Fêtes
La Pêche au Grand Lac
Ruines d'Angkor
Pages
1
3
11
12
16
21
33
46
54
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PRODUITS DU CAMBODGE
Le Tabac
Le Poivre
Le Café
Le Murier
Le Cotonnier
Le Cardamome
Minerais de Fer
Ecaille de Tortue
Gisements de Salpêtre, de Chaux et de Kaolin
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67
67
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71
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Notre Situation actuelle au Cambodge
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