Trop de déchets : quels risques pour notre santé ?

Transcription

Trop de déchets : quels risques pour notre santé ?
Collège
Trop de déchets : quels risques pour notre santé ?
Problématique
Invasion des déchets, multiplication des incinérateurs, activités domestiques, industrielles et agricoles, transport
routier des personnes et des marchandises, déforestation, destruction de la couche d’ozone, effet de serre,
bouleversements climatiques… l’homme est-il en train de modifier fondamentalement son environnement ? La
terre a pendant longtemps digéré les déchets produits par les hommes, mais aujourd’hui les dérèglements
provoqués par l’homme entravent son bon fonctionnement. Ces derniers temps, la survenue de phénomènes
dramatiques nous rappellent que les modifications de l’homme sur l’environnement ont de graves conséquences
non seulement pour la planète, mais également sur notre santé, voire sur notre vie : épidémies de bronchiolites
dans les grandes agglomérations, tempêtes, canicules, inondations… Et si ces dérèglements épuisent les
ressources vitales pour l’homme, alors ce dernier aussi disparaîtra. Chacun de nous doit assumer une part de
responsabilité et envisager de modifier certains de ces comportements. Il devient urgent de transmettre les
gestes de survie aux générations qui suivent.
Air, pollution atmosphérique et santé
L’air constitue, avec l’eau, un élément nécessaire à la vie. Chaque jour, près de 14000 litres d’air passent par nos
poumons. Par ses différentes activités (domestiques, industrielles, agricoles), l’homme a introduit dans l’atmosphère de
nombreuses substances ayant des conséquences préjudiciables à sa santé et à l’environnement.
On distingue :
- la pollution de proximité (intérieur des habitations ou bureaux) due au tabac, au chauffage individuel au gaz, à l
‘utilisation d’aérosols, etc.
- la pollution à l’échelle locale (environnements urbains et industriels),
- la pollution à l’échelle régionale ou continentale (production d’ozone dans les basses couches atmosphériques, pluies
acides…),
- la pollution à l’échelle planétaire (trou d’ozone, effet de serre).
Aujourd’hui, la pollution des villes est essentiellement due aux automobiles et aux transports routiers. La qualité de l’air
peut varier au sein d’une même ville. Elle est généralement moins mauvaise dans les endroits où la circulation est
faible. D’autres facteurs, comme les conditions météorologiques, peuvent influer sur la qualité de l’air. Durant la
première quinzaine du mois d’août, la France, comme une large partie de l’Europe, a connu un épisode de pollution par
l’ozone d’une importance considérable, tant par les niveaux de pollution atteints, que par sa durée. Cet épisode a été
essentiellement dû aux conditions météorologiques : températures très élevées et vent faible qui favorisent la formation
d’ozone à partir de certains polluants (oxydes d’azote et composés organiques volatils, comme les hydrocarbures).
L’air est indispensable à la vie, mais il peut avoir des effets nocifs si sa qualité est mauvaise. Outre l’émission de gaz à
effet de serre, les gaz d’échappement des automobiles et des industries libèrent dans l’atmosphère des polluants très
toxiques pour l’être vivant.
La pollution constitue un danger immédiat pour la santé, mais a également un " effet-retard " au fil des années. Les
effets polluants sur la santé augmentent en fonction de la durée d’exposition aux polluants de l’atmosphère.
Combustion : peut-on faire brûler sans risque les matériaux d’emballage.
Le bois, le papier, les matières plastiques sont des matériaux organiques : ils proviennent de substances d’origine
végétale ou animale. Ces matériaux sont utilisés dans notre vie quotidienne, en particulier pour les emballages.
Certains de ces déchets sont recyclés, d’autres sont éliminés par combustion. La combustion des matériaux
organiques est une réaction chimique avec dégagement d’énergie. Les principaux produits de la combustion sont le
dioxyde de carbone (CO2) et la vapeur d’eau (H2O). L’augmentation du taux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère
entraîne une élévation de la température moyenne de notre planète - l’effet de serre - et peut entraîner une modification
du climat.
Danger de la combustion sur la santé
Les particules de carbone en suspension dans l’air peuvent occasionner des troubles respiratoires. Le monoxyde de
carbone se fixe sur les globules rouges du sang qui ne peuvent plus transporter le dioxygène vers les organes et les
tissus.
Par ailleurs, la production de déchets et leur traitement par incinération ont également des conséquences sur la
pollution de l’air. La société industrielle actuelle repose en effet sur la fabrication de produits qui se révèlent très
toxiques. Certains, comme les dioxines, agissent à des doses très faibles (millionièmes de millionième de gramme). Ils
sont persistants dans l’environnement et bio-accumulables. Ce qui signifie que leur concentration augmente au fur et à
mesure de leur progression dans la chaîne alimentaire, dont l’homme constitue le dernier maillon.
Danger de la combustion sur l’environnement
Certaines matières plastiques peuvent contenir des atomes de chlore ou d’azote.
La combustion du polychlorure de vinyle (PVC) produit du chlorure d’hydrogène, gaz très toxique. Dissous par les eaux
de pluie, il est l’un des constituants des pluies acides qui détruisent la végétation. Les bouteilles de PVC sont
consignées en Allemagnes et interdites en Suisse. Les incinérateurs doivent donc être équipés d’installation de lavage
et de filtrage pour retenir les principaux polluants.
L’effet de serre
La Terre se comporte comme une gigantesque serre. Le jour, le rayonnement solaire réchauffe la surface de la
planète. La nuit, la chaleur accumulée pendant le jour s’échappe vers l’espace, mais elle est retenue par certains gaz
de l’atmosphère et les nuages. La chaleur reste donc enfermée : c’est l’effet de serre. Les gaz responsables de l’effet
de serre sur la Terre sont : la vapeur d’eau (50 %), le dioxyde de carbone (25 %) et d’autres gaz comme le méthane, le
dioxyde d’azote et les composés CFC (chlorofluorocarbures). Le cycle de l’eau nous apprend que la quantité de vapeur
d’eau dans l’atmosphère reste constante. En revanche, la quantité de dioxyde de carbone et des autres gaz à effet de
serre est en augmentation, notamment en raison des activités humaines. L’amplification de l’effet de serre entraînera
des changements climatiques au niveau mondial, avec des conséquences parfois catastrophiques.
Eau, pollution et santé
"Les quantités croissantes de polluants déversées chaque jour dans les océans représentent une bombe biologique à
retardement, d'un nombre de mégatonnes inconnu", déclare Elizabeth Dowdeswell, Directeur exécutif du Programme
des Nations Unies pour l'environnement (PNUE). Chaque année, 400 à 4 000 kg de déchets s'échouent par kilomètre
de côte. Rejetés à la mer par les fleuves ou laissés à la dérive par les activités maritimes (transport, pêche, plaisance),
les déchets solides dans la mer sont de plus en plus nombreux. On les trouve aussi bien sur les plages, déposés par la
marée, flottant en surface ou accumulés en certains points des fonds marins. Les plastiques constituent au moins 60 %
de la masse de ces déchets. Leur présence a des conséquences néfastes pour l'écosystème. Les grands animaux
marins comme les cétacés, les thons ou les tortues luth confondent les sacs avec les méduses dont ils sont friands.
L’ingestion provoque la mort par étouffement et étranglement d’un grand nombre d’individus. Selon l’Ifremer (Institut
français de recherche pour l’exploitation de la mer), ce phénomène apparaît responsable d’une mortalité non
négligeable, comme en témoigne l’échouage régulier de tortues luth sur les plages du golfe de Gascogne.
Marées noires
Chaque année, des milliers de tonnes de pétrole brut s’écoulent dans la mer en provenance des navires et du
continent. Au plan mondial, les pollutions accidentelles par hydrocarbures ont diminué de 60 % depuis les années 60,
mais elles restent trop élevées. Elles ont été estimées à 130 000 tonnes par an entre 1990 et 1997. Par ailleurs, il est à
noter que les hydrocarbures provenant des rejets terrestres sont quatre fois plus élevés que ceux liés au trafic
maritime.
Eaux de baignade
Bactéries et champignons microscopiques contenus dans les eaux usées sont parfois directement rejetés à la mer. Ces
organismes peuvent contaminer les baigneurs qui se trouvent à proximité des égouts et provoquer des angines ou
gastro-entérites.
Pour en savoir plus :
Ministère du développement durable : changements climatiques et effet de serre
http://www.developpement-durable.gouv.fr/-Effet-de-serre-et-changement-.html
Pollution de l’air
http://www.notre-planete.info/environnement/polluair.php
APPA : Association pour la prévention de la pollution atmosphérique
http://www.appa.asso.fr/
CNIID : Centre national d’information indépendante sur les déchets
http://www.cniid.org/
Ifremer : Institut français de recherche d’exploitation de la mer
http://www.ifremer.fr/francais/
Déroulement
Séquence 1 : Etudier la pollution de l’air
L’enseignant devra amener les élèves à prendre conscience de la qualité de l’air qu’ils respirent au quotidien. Bien
souvent, la pollution est associée à une mauvaise odeur (pots d’échappement…), or elle peut parfois être discrète pour
l’odorat mais bien toxique pour les poumons. Les élèves réfléchiront en groupe à leur impression vis-à-vis de l’air qu’ils
respirent, aux éventuelles différences selon le lieu (ville, campagne, bord de mer, Nord, Sud, Est ou Ouest de la
France). Ensuite, ils auront à réaliser un travail documentaire leur permettant de mesurer la qualité de l’air sur une
durée d’un mois.
Entamer le travail en distribuant la fiche 1 et en leur demandant de réfléchir en sous-groupes aux questions suivantes :
- Quelle est leur impression sur l’état de l’air qu’il respire quotidiennement ?
- Ont-ils eu connaissance d’événements particulièrement polluants et quelles sont d’après eux les mesures mise en
place pour y remédier ?
Demander ensuite aux élèves d’effectuer une recherche documentaire (CDI, Internet, documents personnels…) sur la
pollution atmosphérique. Leur demander de relever durant un mois l’indice de pollution de l’air, ainsi que les conditions
météorologiques. Un travail sur le lien entre pollution et météo pourra alors être entrepris à la suite de ces relevés.
Séquence 2 : L’effet de serre
Après avoir effectué une séquence destinée à expliquer ce qu’est l’effet de serre, l’enseignant peut proposer aux
élèves une expérience. Distribuer la fiche 2 et prévoir le matériel pour réaliser l’expérience en classe (feuilles noires, 2
thermomètres, saladier, glaçons, 2 petits bols). Il est également possible de proposer aux élèves de réaliser cette
expérience chez eux.
Séquence 3 (Se mobiliser) : Débat sur la problématique de pollution des océans par les sacs
en plastique et réalisation d’une affiche
Dans un premier temps, et avec l’intégralité du groupe, réfléchir aux causes principales de pollution des mers. En
général, les élèves parlent principalement des problèmes de pollution pétrolière, il est donc intéressant de leur rappeler
que nos gestes quotidiens peuvent également être source de pollution. Notamment lorsque l’on laisse un sac en
plastique sur une plage ou à proximité d’un rivage. Leur distribuer alors la fiche "Se mobiliser" et lire avec eux l’extrait
de l’article de Véronique Lopez datant de novembre 2002 et publié sur le site Internet du magazine Politis. Dans un
deuxième temps, les élèves pourront, après un travail de recherche documentaire sur cette même question, réaliser
une affiche présentant les dégâts causés par la pollution par les sacs en plastique sur les animaux. Cette affiche pourra
ensuite être placardée dans le collège et présentée à l’ensemble des élèves de l’établissement.