Les fondus de la moto apprécient Haas
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Les fondus de la moto apprécient Haas
TEMOIGNAGES Les fondus de la moto apprécient Haas D’après des articles de MBMC Les mondes de la moto et de la voiture de collection, tout comme ceux du tuning/ customisation sont en pleine croissance et s’adressent à des clients souvent aisés ou prêts à se priver pour leur passion. Il y a là un vrai gisement d’emplois ou de reconversion pour des spécialistes ou des jeunes pleins d’idées. Au-delà du phénomène de société qui touche de très nombreux pays, il est intéressant de voir ce que des « non-usineurs » arrivent à créer quand on leur confie une machine-outil polyvalente et d’utilisation assez intuitive. Il y a gros à parier que bientôt des machines de fabrication directe (en fait ces machines existent déjà sur internet) viendront épauler ces machines-outils pour des réalisations de plus en plus étonnantes. La fièvre orange frappe en Allemagne Orange County Choppers (OCC) est un programme de télé réalité extrêmement populaire diffusé aux États-Unis, qui suit une entreprise familiale spécialisée dans la conception et la fabrication de motos personnalisées et exotiques, arborant des fourches avant chromées super-étendues et étincelantes, et un prix à six chiffres. Loin des devants de la scène, baignant dans les disputes familiales et les délais urgents, des héros méconnus agissent dans l’ombre : plusieurs machines-outils Haas, « personnages » secondaires que les protagonistes bruyants nomment communément les « CNC ». Dans l’état de NewYork, plus particulièrement dans le comté d’Orange (d’où le nom de l’entreprise) Paul Teutul senior a créé son atelier dans les années 70-80 dans la petite ville de Montgomery. Paul Senior : il s’est fait connaître par l’émission American Chopper diffusée sur la chaîne Discovery 32 Octobre 2012 TRAMETAL Channel. Cela a permis à l’atelier d’être reconnu grâce à leurs choppers à thème et autres créations. Mickey, Paul S., Paul J. : la famille Teutul se distingue par le caractère trempé de Senior et l’ingéniosité et l'inventivité qui ont fait la force de la firme grâce au nommé Junior. Mickey quant à lui est le « divertisseur » dans la série, rien à voir avec les choppers. Forte d’une audience à l’échelle mondiale, l’émission attire généralement les « petits garçons de tous âges », dont bon nombre travaillent également dans la fabrication ou la mécanique de précision. C’est justement en regardant ce programme que Dirk Rothweiler, basé à Stuttgart, a découvert les machines-outils CNC Haas, avant que lui-même ne succombe à deux modèles de la société, une fraiseuse et un tour, qu’il propulsera par la suite au premier plan de sa petite entreprise de sous-traitance d’ingénierie. Amusé par les combines qu’il voit sur son écran de télévision et inspiré par les créations d’OCC, Dirk Rothweiler décide de fonder une société soeur, Bullwy-Cycles, et de créer ses propres motos conçues sur des machines Haas, tout aussi spectaculaires et d’un prix équivalent. Lors d’une récente visite, CNC Machining s’est rendu en coulisses pour rencontrer cet homme talentueux et profiter en avant-première des débuts de production de Bullwy. CNC : Comment et pourquoi avez-vous décidé de monter votre propre entreprise ? Dirk Rothweiler : J’ai à la base une formation de mécanicien automobile. J’ai ensuite suivi un apprentissage pour devenir opérateur de tour, avant de peaufiner ma qualification par une maîtrise en mécanique de précision. J’ai fait tout ça par vocation, tout en travaillant pour un employeur, mais en 2004, j’ai eu besoin de me fixer un défi professionnel et j’ai décidé de fonder ma propre entreprise de mécanique de précision, Rothweiler Feinwerkmechanik, basée à Pfintzal, près de CNC : Et qu’est-ce qui rend vos produits uniques ? Comment sont conçues et construites vos motos ? Karlsruhe. J’attendais de cette aventure qu’elle me permette de concrétiser mes idées en me servant de mes propres stratégies et approches en matière de fabrication. En 2009, j’ai eu l’idée de créer une société soeur, Bullwy-Cycles. J’ai toujours été fasciné par les motos, et par le passé j’en ai reconçu et modifié un grand nombre. Ce rêve, en devenant réalité, m’a permis de gagner ma vie en développant et construisant mes propres modèles. Mon expérience professionnelle en ingénierie ainsi que mon enthousiasme personnel m’aident à créer des pièces uniques, tant au niveau de la conception que du savoir-faire. CNC : Avez-vous dû surmonter des difficultés majeures pour parvenir au succès ? DR : Le plus gros défi quand vous établissez une société repose sur le fait que vous devez contrôler tous les processus de fabrication. Chez Bullwy-Cycles, je conceptualise chaque étape, de la conception à la pièce finie, prête pour installation. Et même s’il est vrai que toutes les pièces ne sont pas fabriquées ici chez Bullwy, je garde le contrôle total sur tout. CNC : Y a-t-il beaucoup de passionnés des métiers de coupe en Allemagne ? Le marché est-il bon pour des motos de ce type ? DR : Le marché allemand des pièces et motos personnalisées de haute qualité ne cesse de s’étendre. Ce secteur est très important, surtout si vous proposez un produit unique, qui vous distingue véritablement des autres acteurs du marché. DR : Je conçois l’intégralité de la construction, jusqu’au plus infime détail. Chaque pièce est réalisée sur mesure, ce que je considère comme un défi personnel. La conception des châssis est le fruit de ma collaboration avec un célèbre fabricant de châssis. En outre, tous les composants commerciaux des châssis peuvent être modifiés en fonction des souhaits du client et conformément aux exigences réglementaires et en matière de tests. Les moteurs spéciaux sont fournis par un fabricant américain de motos haut de gamme. Pour citer un exemple de la nature « sur commande » de notre travail, les engrenages ont été développés pour convenir à des forces très élevées, tandis qu’une boîte de commande spéciale prévoit l’utilisation d’une large courroie d’entraînement. Quant aux roues, les jantes sont réalisées sur mesure par un fabricant bien connu spécialisé dans ce domaine. Sans oublier le double système de freinage à six pistons, qui est développé spécifiquement pour ces motos très puissantes. Je construis une moto personnalisée qui est unique de par sa forme et sa fonction. CNC : Exportez-vous vos motos ? DR : Pour le moment, un seul prototype a été réalisé. Mais l’intérêt suscité est tout simplement incroyable. Nous avons même fait l’objet d’une vidéo de musique hip-hop. Dès qu’il s’agit de motos personnalisées, l’info se répand rapidement. Nous recevons déjà des demandes de renseignements émanant du monde entier. CNC : Comment avez-vous découvert les machines-outils CNC ? DR : Je les ai vues dans le programme OCC, diffusé sur DMAX, une chaîne télévisée consacrée à l’art de vivre gérée par Discovery Networks, Deutschland. TRAMETAL Octobre 2012 33 TEMOIGNAGES Cette émission m’a permis de constater qu’avec cette technologie, il était possible de fabriquer quantités de pièces spéciales en interne. J’avais l’impression que les machines Haas pouvaient tout réaliser, même les conceptions les plus extraordinaires. J’ai également eu l’occasion d’apercevoir des machines Haas en 2006, à l’occasion du salon AMB dédié aux technologies de fabrication organisé à Stuttgart. CNC : Quelles machines Haas possédez-vous ? DR : Actuellement, je dispose d’un centre de tournage CNC SL-20 et d’un centre d’usinage à broche verticale CNC Super Mini Mill avec quatrième axe, de marque Haas. J’envisage d’étendre ma capacité de fabrication et je prévois pour ce faire d’acquérir un CUV cinq axes Haas pour produire différentes pièces plus efficacement. Conjugué à une équipe renforcée et un nouvel atelier, cet ajout va contribuer à améliorer encore davantage mon efficacité et ma production. CNC : De manière plus spécifique, comment les machines sont-elles utilisées ? Quelles pièces réalisez-vous ? DR : Toutes mes machines Haas travaillent dur, usinant un large éventail de pièces de motos, dont les têtes de fourche, toute la transmission à courroie, l’ensemble de poulie, l’adoption de frein et l’équipement des repose-pieds. L’un des grands avantages des machines Haas réside dans le fait qu’avec elles, je parviens rapidement à mes objectifs, puisqu’il me suffit de quelques étapes pour concrétiser une pièce spécifique demandée par un client. J’ai acheté le centre SL-20 pour fabriquer des pièces tournées d’un diamètre compris entre 10 et 200 mm et la fraiseuse Mini Mill, majoritairement pour produire des entretoises et divers composants exigeant un usinage quatre axes. CNC : Comment programmez-vous les machines Haas ? DR : Nous programmons directement au niveau de la commande de la machine, mais utilisons un système de FAO pour les géométries et procédés difficiles et complexes. CNC : Pouvez-vous expliquer succinctement votre ressenti des machines Haas ? DR : Nous sommes vraiment ravis de nos machines Haas. Le rapport prix-performances est parfait, la stabilité et la précision dimensionnelle s’avèrent excellentes et leur fiabilité ne laisse place à aucun doute. Nous n’avons été confrontés à aucune défaillance ou panne des machines, et le support d’applications assuré par le HFO local, Katzenmeier, est fantastique. Je recommande vraiment les ma- 34 Octobre 2012 TRAMETAL chines Haas à toutes les entreprises, qu’elles soient actives dans la réalisation de prototypes ou la production en série. Les machines sont bien conçues, bien construites, et il est possible d’ajouter à tout moment des équipements et fonctionnalités disponibles en option. Et concernant leur précision, leur répétabilité et leur durabilité, elles n’ont rien à envier aux modèles de marques concurrentes. De plus, la CNC : Enfin, comment voyez-vous l’avenir ? DR : Notre activé est fondée sur le savoir-faire artisanal, la flexibilité, la créativité et la technologie optimale. Sur ce dernier point, les performances et la fiabilité des machines Haas ont fait une grosse différence, contribuant au succès que nous connaissons aujourd’hui. Elles joueront également un rôle important dans notre croissance future, et je suis convaincu que notre prochain investissement dans d’autres machines-outils CNC Haas ne devrait pas tarder. clites, de vieilles affaires ou de tout ce qu'il est possible de trouver à portée de main pour réparer une fuite dans le toit. Certains abris ont simplement une fonction de refuge propice au calme, où un mari (et père) préoccupé peut échapper aux contraintes et tracas de la vie de famille, pour lire le journal, par exemple. D'autres offrent un endroit dédié à la détente après le travail, où l'on y brasse de la bière, attache des mouches pour une partie de pêche ou tourne du bois sur des tours à cabestan ancestraux. Certains encore sont la manifestation des rêves d'enfant de leurs propriétaires : il peut s'agir d'une maquette de chemin de fer aux mille détails, voire, je l'ai vu de mes propres yeux, la reproduction d'un cinéma vintage d'une capacité de 12 places. Souvent, quelques indices extérieurs permettent de déceler ce que renferme ou non un Tous aux abris ! Dans les années 1950, Enzo Ferrari qualifiait les premières équipes britanniques de Formule 1 de « garagisti », un terme condescendant reléguant ces humbles écuries de garages loin derrière la prestigieuse « scuderia Maranello », qui aimait à se considérer comme l'aristocratie de la course automobile, un sang bleu dans un sport où le cambouis est roi. Cette allégation aurait été encore plus exacte toutefois si le « vieil homme » avait associé ses adversaires à des « shedites » (littéralement, des habitants de cabanes). Les Anglais sont renommés pour de nombreuses choses. Pourtant, l'importance culturelle, économique et psychologique de l'abri de jardin reste peu connue ou comprise au-delà des frontières du pays. Construction relativement temporaire généralement en bois et implantée sur une parcelle de terrain ou attenante au domicile du propriétaire, un abri de jardin peut être acheté en kit dans un magasin de bricolage, ou plus habituellement, assemblé et bricolé sur plusieurs générations à partir d'objets hétéro- abri modeste et délabré. Les fenêtres sont généralement devenues opaques en raison de l'accumulation de crasse ou de fumée de pipe. Et si certains abris sont parfaitement rangés et entretenus, la plupart ne sont jamais nettoyés, de peur qu'ils ne perdent leur patine, ou pire, qu'ils ne s'écroulent. TRAMETAL Octobre 2012 35 TEMOIGNAGES commande est très facile à maîtriser et à utiliser. Elle intègre des fonctions multi-étapes usuelles, comme les corrections d’outils, les corrections de pièces, la mise à l’origine de la machine et la sélection de l’outil suivant lors du réglage, qui peuvent être exécutées d’une simple pression sur un bouton. TEMOIGNAGES Les Anglais adorent l'idée du challenger, et rien ne reflète ce concept d'humilité aussi justement que l'abri de jardin commun, dans lequel éclosent des plans dignes d'un David contre Goliath et où des inventions et trucs en tout genre sont bricolés, habituellement au-dessus d'un mug de thé fumant. Patrick Walker fait partie de cette catégorie de personnes que la communauté des passionnés de motocycles rétro nomme affectueusement un fournisseur « Fred-in-a-Shed » (soit un garage improvisé dans un abri). Implantée dans les midlands de l'ouest, sa société, Works Racing Ltd, fabrique des pièces de moteurs pour les précieuses Norton Manx 500 de 1950 et 60. Son " usine " n'est rien de plus qu'un abri en bois sans fioritures et peu avenant, juxtaposé à la maison qu'il partage avec sa femme, ses enfants et ses deux chiens, le long d'un chemin boueux, dans les environs de Stratford-upon-Avon, la ville natale de William Shakespeare. Quand le temps est au beau fixe, comme ce fut le cas le jour de par une Norton Twin, et même si elle a fini par perdre de sa superbe, la marque anglaise a toujours, pour beaucoup, personnifié l'esprit du TT. Les Norton Manx 350/500 cm3 de la période fin 1950/ début 1960 représentent probablement l'apogée de la société, avant que les moteurs techniquement plus perfectionnés en provenance du Japon ne les chassent de la route. De nos jours, les « Manx » sont des modèles convoités, et même si elles peuvent valoir 50 000 $, ces motos sont toujours présentes avec vigueur et passion aux événements tournés vers la nostalgie, tels que le Goodwood Revival, qui se tient chaque année et attire des légendes vivantes de la course moto, dont Giacomo Agostini et John Surtees. « Mon partenaire Miles Robinson et moi avons décidé de fonder Works Racing Motor Cycles Ltd en 2008, lors du Goodwood, » se souvient Patrick Walker, « à la suite probablement d'un abus de champagne. Il nous est ainsi venu l'idée de fabriquer nos propres pièces et moteurs pour les 350 et 500 cm3, afin de les vendre aux propriétaires de Norton du monde entier. » Tout juste trois ans après ce moment embrumé, la société Works ne réalise pas uniquement le moteur, mais l'engin tout entier. Le moteur que M. Walker produit vise directement les compétitions de motos. Les clients de Works sont de véritables pilotes qui concourent pour gagner, en dépit de la valeur historique de leurs machines : « Il est d'une importance vitale que nos moteurs soient plus puissants que la course. C'est pourquoi ils sont conçus et fabriqués selon des tolérances très strictes. Car précision égale puissance ! » ma visite, M. Walker ouvre la porte à double battant de son atelier orienté plein Sud, laissant alors pénétrer les rayons du soleil qui s'empressent d'illuminer un véritable cabinet de curiosités où s'entassent moteurs, restaurations à moitié réalisées, établis, objets de collection liés aux motos rétro et une fraiseuse Haas Mini Mill 2 : un abri qui fait envie ; l'abri par excellence. Comme son nom l'indique, la Norton Manx (en rapport avec l'Île de Man) a été conçue et développée pour disputer le Tourist Trophy (TT) annuel. Cette course de moto, la plus vieille du monde, consiste en un parcours de 60 km à travers les villages, les chemins détournés et les montagnes de l'île. Elle attire ainsi, depuis 1907, les pilotes les plus courageux du monde, amateurs comme professionnels, qui viennent dans le but de se tester et tester leurs machines. La toute première course a été remportée 36 Octobre 2012 TRAMETAL Avant de fonder Works Racing, Patrick Walker a passé presque 20 ans dans le développement de moteurs hautes performances, une expérience qu'il revendique comme ayant été une excellente formation pour sa nouvelle entreprise. Il a commencé chez Norton Motorcycles Company, où il a collaboré aux côtés de l'ingénieur Doug Hele, un nom qui n'échappera pas aux aficionados de la marque du monde entier, M. Hele étant le dernier ingénieur Norton à avoir travaillé sur les motos de course Manx, en 1962. « C'est vraiment un privilège d'avoir été formé par Doug, » se réjouit M. Walker. « Cela représente un lien fantastique avec l'entreprise d'origine. Mais ce que je voulais, c'était utiliser tous les processus et tout le savoir-faire que j'avais acquis au cours de ma carrière, et les appliquer afin de produire une version améliorée d'une conception de moteur ancestrale. Ainsi, au lieu de nous adresser à un modeleur classique pour la fabrication de nos pièces de fonderie et moules, nous découpions tout notre outillage de fonderie directement à partir de modèles CAO, sur des machines CNC. Nous parvenions ainsi à une précision extrême et obtenions des pièces bien plus précises que les versions originales. » Malgré ses nombreuses années passées dans le secteur de l'ingénierie et du développement de moteurs, M. Walker n'avait pourtant qu'une expérience pratique limitée des machines-outils CNC ou des logiciels de CFAO. « Dans ma société précédente, j'étais responsable d'un atelier et j'ai eu peu d'occasions de toucher à la programmation. Quand j'ai lancé Works Racing, il m'a dès lors fallu environ 6 mois de dur labeur pour parvenir à concevoir le moteur complet dans SolidWorks. J'avais des compétences raisonnables en matière de CAO, mais j'étais loin d'être un expert. Et comme il s'agissait d'un moteur ancien produit à l'origine à l'aide de modèles en bois, de nombreuses pièces présentaient des formes complexes non géométriques. Certaines étaient même réalisées à la main. Autant dire que leur modélisation s'avérait un vrai défi. Mais au final, je suis devenu un expert de la CAO. » Une fois les conceptions finalisées, la question fut de savoir comment passer à la production. Pour répondre à cette problématique, M. Walker a envisagé trois possibilités différentes : « Nous aurions pu embaucher quelqu'un et acheter une machine, ou sous-traiter l'ensemble de nos pièces, ce qui constitue la voie la plus évidente, je suppose. Mais nous nous sommes penchés sur une troisième solution, qui était d'acheter une machine et de la piloter moi-même. » C'est à ce moment qu'il a rencontré Haas UK, le distributeur exclusif de Haas pour le Royaume-Uni, et finalement décidé d'acquérir une fraiseuse Haas Mini Mill 2, une machine-outil CNC à faible encombrement, fonctionnant sur courant monophasé, soit la solution idéale pour l'abri Works Racing puisqu'il n'y avait pas besoin de changer l'alimentation. « Quand j'ai réceptionné la Haas Mini Mill, la seule chose dont j'avais besoin était d'apprendre à l'utiliser. Heureusement, le processus s'est avéré incroyablement simple. La machine est tellement intuitive que j'ai pu produire tous mes dispositifs de montage et de fixation, ainsi qu'un jeu complet de pièces de fonderie pour le premier moteur en huit semaines, ce qui était tout simplement remarquable. » L'un des avantages de la conception de moteur en 3D repose sur le fait que les modèles CAO peuvent être utilisés dans le cadre des analyses thermique, des contraintes et des éléments finis. « Nous pouvons véritablement optimiser la conception des pièces. Mais comme elles doivent toutes être interchangeables ou identiques aux originales, je n'ai pas apporté de grandes modifications. L'analyse des conceptions m'a permis en revanche de faire bon nombre de réglages subtils améliorant la durabilité et les performances. » TRAMETAL Octobre 2012 37 TEMOIGNAGES La méthode appliquée par M. Walker pour produire les nombreuses pièces de fonderie différentes de son moteur est un peu inhabituelle, selon ses propres termes. Plutôt que d'usiner par lots de 10 ou 20 pièces, ce qui serait probablement l'approche normale, il préfère produire un jeu complet de pièces de moteur, à l'unité. « Au lieu de réaliser 10 carters, 10 culasses, 10 boîtes à cames, etc., je fabrique un jeu de toutes les pièces aux spécifications exactes du client, avant de commencer le montage d'un moteur. Ce n'est qu'une fois qu'un moteur est assemblé et expédié que je passe au suivant. Pour programmer des profils 3D complexes, tels que les chambres de combustion, j'utilise le logiciel de CAO 3D Edgecam de Planit. L'association SolidWorks-Edgecam-Haas est absolument fondamentale à notre succès. C'est une combinaison à la fois puissante et souple. » ment 5 secondes. Je n'ai donc pas à chronométrer le temps quand je change de dispositif de montage ou de serrage. Chaque pièce se place exactement à la même position en l'espace de quelques microns. Cette plaque fonctionne très bien avec la machine Haas. » La décision d'acheter la Haas Mini Mill 2, plutôt que de sous-traiter la production à un fournisseur externe, a offert à Works Racing la possibilité d'avancer à son propre rythme, sans prendre de risque ou compromettre la qualité et la livraison. Au cours des 18 premiers mois de son existence, la société s'est concentrée exclusivement sur la production de pièces de moteurs. Mais plus récemment, elle s'est orientée vers la réalisation et l'assemblage de motos complètes, et propose désormais une recréation exacte de la Norton Manx 500 cm3 de 1962. Dans un second abri plus petit, au fond de son jardin, M. Walker conserve les châssis « Featherbed » noirs, revêtus par pulvérisation, destinés à devenir les futures Norton Manx commandées. Ce célèbre châssis a été conçu par les frères McCandless, originaires de Belfast, en Irlande, et était le châssis préféré du pilote Geoff Duke et de ses contemporains, dans les années 1950. « Je suis ravi de ma machine Haas, » conclut M. Walker. « Pour une petite start-up comme la nôtre, cette décision d'entreprendre l'usinage en interne équivalait à un gros investissement, mais ce risque s'est au final révélé payant. La Haas Mini Mill 2 est incroyablement précise et les pièces qu'elle réalise sont d'une excellente qualité. Cette machine est par ailleurs très fiable. Cela fait deux ans que je l'utilise et elle n'a jamais fait d'erreur. Et quand bien même j'aurais besoin d'aide, il me suffit d'appeler Haas UK, qui me dira tout ce que j'ai besoin de savoir. » Il va sans dire que Patrick Walker est un passionné invétéré de Norton. « J'ai toujours possédé des Norton, » confie-t-il. « L'histoire de cette marque m'a toujours fasciné et, de ce fait, je suis très fier d'être associé à la nouvelle usine implantée à Donnington Park. Nous sommes en effet le partenaire officiel des modèles de courses historiques de Norton, ce qui représente un énorme privilège. C'est vraiment fantastique de collaborer avec ces personnes et de sentir que nous contribuons à faire perdurer l'esprit de Norton. » Pour réduire le temps d'usinage perdu en raison des réglages multiples, M. Walker emploie une plaque Speedy simple à libération rapide de la marque Stark, qui lui permet de réaliser ses pièces à l'unité de manière économique, par rapport à une production par lots. « Il s'agit d'un module qui est fixé en permanence au banc de ma machine, » expliquet-il, « et qui me permet de passer d'un mandrin à un dispositif de montage ou à un étau en littérale- 38 Octobre 2012 TRAMETAL Pendant la saison creuse, Works Racing ouvre rarement sa porte à double battant, sauf à l'occasion de ces journées anormalement chaudes et sèches qui nous rappellent que le printemps est sur le point d'arriver. Quant aux clients de Patrick Walker, ils profitent de la douceur ambiante pour se rendre sur les vénérables circuits du pays, afin de chevaucher leurs machines si adulées et si parfaitement conçues, et de prouver, si c'est encore nécessaire, que les abris de jardin de l'Angleterre rurale peuvent encore receler de véritables trésors.