Épaves, Tempêtes et rencontres inopinées

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Épaves, Tempêtes et rencontres inopinées
Épaves, Tempêtes et rencontres inopinées:
Les sonorités uniques et riches en émotion de l’Afrique en
Amérique centrale
Wátina par Andy Palacio et le Garifuna Collective
Date de sortie: 27 février 2007 (date de sortie variable selon les pays)
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www.cumbancha.com / [email protected]
L’histoire de Andy Palacio and the Garifuna Collective remonte au début des années 1980, lorsque Palacio, alors adolescent, quitta son pays
natal, le Belize en Amérique centrale, pour se rendre au Nicaragua et œuvrer pour une campagne d’alphabétisation. Palacio fait partie des
garifuna, une culture unique établie sur la côte caribéenne de l’Amérique centrale, qui allie des éléments d’origine ouest-africaine et indigène des
Caraïbes. Andy apprit que les traditions et langues garifuna locales avaient été réduites à néant au Nicaragua. Il se rendait en bateau dans le village
d’Orinoco au Nicaragua pour accomplir sa première mission d’alphabétisation lorsqu’une tempête les força à changer de direction, entraînant une
rencontre inopinée qui devait avoir un impact durable sur la musique, la carrière et la mission de vie de Palacio. L’héritage de cette rencontre qui
changea sa vie, perdure dans la musique de Wátina, un nouvel album époustouflant, composé d’un parterre de stars de la musique réunissant
toutes les générations, originaires du Belize, du Guatemala et du Honduras, dont la sortie est prévue pour le 27 février 2007 (date de sortie
variable selon les pays) chez Cumbancha, un label nouvellement crée.
Le peuple Garifuna vit le jour lorsque deux grands navires européens, transportant leur cargaison d’esclaves ouest-africains, sombrèrent au large
des côtes de l’île de Saint Vincent dans les Caraïbes en 1635. De nombreux Africains survécurent et entrèrent en contact avec les Indiens Caribe de
la région, créant ainsi une nouvelle culture hybride. Férocement indépendante, la communauté garifuna résista à la colonisation européenne, et
fut exilée de force sur la côte caribéenne de l’Amérique Centrale. Certains furent isolés et purent ainsi préserver leurs traditions et leur langue, alors
que d’autres furent contraints de se fondre dans la culture locale prédominante.
Afin d’éviter lui aussi de s’échouer au beau milieu d’un lagon, le capitaine du bateau de Palacio décida de faire une halte dans un village tout
proche, jusqu’à ce que la tempête soit passée. Il dit alors à Palacio : « Il y a un homme garifuna dans le village. Tu devrais lui parler dans ta langue et
voir comment il réagit". Lorsque le jeune Palacio, alors âgé de 18 ans, salua le vieil homme, M. López, en langue garifuna, ce dernier répondit
totalement incrédule. « Tu dis la vérité ? » « Je lui répondis : Oui, mon oncle, je suis un Garifuna tout comme toi », explique Palacio. « Il me serra
dans ses bras et refusa de me laisser partir. Il ne pouvait s’imaginer que quelqu’un de si jeune puisse parler garifuna, ayant si souvent pensé que
cette langue disparaîtrait avec lui.
« À partir de ce jour, j’ai pris conscience que ce qui se passait au Nicaragua, autrement dit la disparition de la culture garifuna, présageait de ce qui
allait se passer au Belize en moins d’une génération » se souvient Palacio. « J’ai décidé de m’adonner totalement à ma passion et de me concentrer
d’avantage à la musique garifuna, et ce dans le but de maintenir les traditions en vie pour de longues années à venir ».
Palacio devint tout d’abord une vedette locale de Punta rock, une musique garifuna enlevée et propice à la danse, empreinte de rythmes
électroniques et de synthétiseurs. Le mouvement Punta rock des années 1990 était en adéquation avec les tendances lancées par de grands
artistes de musique du monde comme le groupe Kassav’, pionnier du zouk qui allia les toutes dernières techniques d’enregistrement à leur
musique traditionnelle. Mais Palacio ne devait pas s’en arrêter là au niveau musical.
« Sous la direction de mon producteur Ivan Duran, j’ai pris un virage à 180 degrés » s’exclame Palacio dans son anglais chantant et ponctué
d’accent antillais. « Et je suis si heureux aujourd’hui de porter sur scène une expérience totalement humaine, à l’opposé de ce à quoi je pensais me
prédestiner au milieu des années 1990, avec des samplers, des séquenceurs, et des fonds sonores instrumentaux. Quand j’y repense, j’ai un
mouvement de recul. Je ne ressens pas le besoin d’être dévoué à la technologie, je ne veux pas en devenir esclave ».
Le producteur et musicien bélizien Ivan Duran a passé ces dix dernières années à rechercher et à enregistrer ce qu’il appelle « le coté émotionnel
de la musique garifuna ». Il déclare : « Nous ne nous intéressons pas à l’aspect du Punta rock ayant strictement trait à la danse, où les paroles se
résument à « Bouge tes hanches et danse ! » La chose la plus fascinante que vous remarquerez à propos des styles qui sont les nôtres, réside dans
le fait que beauté rime avec simplicité. Les chansons garifuna ont beau être composées de deux simples phrases, même si vous les transcrivez,
vous n’en saisirez toujours pas la pleine signification. Mais une bonne chanson garifuna est comme une photographie. Elle capture un moment
dans le temps, une microseconde dans la vie de tout un chacun ».
Chaque morceau présent sur Wátina se base sur un rythme garifuna traditionnel et l’intégralité des paroles est en langue garifuna, une langue
unique, toutefois menacée, qui trouve ses origines dans la langue Arawak, avec des influences antillaises, françaises et probablement ouestafricaines. En 2001, l’UNESCO a déclaré la langue, la musique et la danse garifuna Chefs-d’œuvre de l’Héritage Oral et Intangible de l’Humanité. En
tant que représentant du Ministère de la Culture du Belize à l’époque, Andy Palacio a joué un rôle majeur dans le respect de cette proclamation. Il
fait aujourd’hui partie des rares musiciens à avoir un pied dans le monde de la diplomatie culturelle et un autre sur les scènes de concert. Son
nouvel album est la somme de ses deux passions : la sauvegarde de la culture et une production musicale moderne, ancrée dans les traditions
garifuna.
Les chansons présentes sur Wátina débordent de messages et de symbolismes percutants, qui rappellent la nécessité pour les Garifuna de choyer
et de célébrer leur héritage. « La musique garifuna s’est rendue récemment populaire au travers de la punta et de la parranda, des formes
musicales tournées vers la danse, idéales pour les carnavals ou les pistes de danse », déclare Palacio. « Mais sur cet album, nous attirons l’attention
sur des chansons qui n’ont rien à voir avec cela. Par exemple « Weyu Larigi Weyu », qui signifie « Au jour le jour » , utilise des rythmes extraits d’une
musique rituelle du nom de dügü, qui fait référence à une cérémonie curative traditionnelle, réunissant les membres d’une même famille à travers
toute l’Amérique Centrale. C’est une prière implorant la bénédiction de Dieu pour notre peuple, afin qu’il nous montre la voie et qu’il apporte force
et apaisement à un monde affligé.
« Ámuñegü », qui signifie « En ces temps à venir » en langue garifuna, pose la question suivante : « Qui s’adressera à moi en garifuna en ces temps à
venir ? Qui jouera du dügü ? Qui saura interpréter la chanson arumahani en ces temps à venir ? Nous devons préserver la culture garifuna dès
aujourd’hui, avant qu’elle ne disparaisse pour nous tous en ces temps à venir ».
Palacio est accompagné par Paul Nabor, une légende garifuna âgée de 75 ans, sur « Ayó Da », une chanson que Nabor a composé il y a 60 ans pour
annoncer à la famille d’un de ses amis que leur fils avait disparu lors d’une partie de pêche sur un fleuve. « Toutes les chansons garifuna sont très
personnelles en ce sens », déclare le producteur Duran. « Ce sont toutes des histoires vécues. Cette chanson raconte comment il annonça la
nouvelle à tout le monde. Il n’en fait pas mention dans la chanson, mais Paul nous a confié qu’il pensait qu’un crocodile avait dévoré son ami. Le
titre de cette chanson signifie tout simplement « Au revoir, mon cher ».
Une autre chanson, « Baba », a été composée par un jeune compositeur garifuna qui répond au nom d’Adrian Martinez. « Cette chanson est
devenue une sorte d’hymne que l’on interprète dans chaque église garifuna » explique Duran. « Elle parle du destin. Baba a de nombreuses
significations différentes : Père, Père dans le sens de Dieu, mais cela peut aussi faire référence à un ancêtre de votre famille, aujourd’hui décédé.
Les ancêtres jouent un rôle majeur dans la culture garifuna ».
Palacio et Duran font partie du Garifuna Collective, une large communauté de musiciens qui s’est fait connaître grâce au plus grand label du Belize,
Stonetree Records. Duran, qui est né au Belize de parents catalans, a fondé Stonetree en 1995, après avoir étudié la musique à la Escuela Naciónal
de Música de la Havane. « Le collectif est le point culminant d’années passées à définir ce que je crois être la partie la plus émotionnelle de la
musique garifuna ».
«J’ai précisément crée Cumbancha afin de permettre à des artistes et à des projets exceptionnels, comme Andy Palacio et le Garifuna Collective,
d’être plus largement médiatisés », déclare Jacob Edgar, Directeur Artistique de longue date chez Putumayo World Music et fondateur du
nouveau label Cumbancha. « J’ai toujours été fasciné par la musique et la culture garifuna depuis le temps où je n’étais qu’un tout jeune
ethnomusicologue, travaillant sur le terrain en Amérique Centrale en 1989 et 1990. Lorsque nous avons sélectionné des morceaux pour la
compilation de Putumayo Caribe! Caribe!, sortie en 1999, nous avons choisi d’inclure Andy Palacio et j’ai alors noué personnellement des liens avec
Ivan. J’ai été très impressionné par sa passion et son talent. Nous avons également sélectionné une première version de la chanson « Baba » sur
l’album Music from the Chocolate Lands. La beauté et l’émotion de cette chanson et de toutes celles qui font partie du projet m’ont touché au plus
profond de moi-même, et je voulais faire partie de cette production exceptionnelle ».
En février 2006, Edgar s’est rendu au Belize pour y rencontrer Duran et Palacio afin de peaufiner certains morceaux, de donner son avis et
d’appréhender personnellement l’ambiance du Belize, plus particulièrement celle du village garifuna d’Hopkins, où la plupart des enregistrements
originaux ont été effectués. « J’ai même eu l’occasion de jouer avec des conques sur l’une des chansons ! » s’exclame Edgar.
« Je suis vraiment très fier de la façon dont nous avons enregistré cet album », déclare Duran. « Nous avons passé quelques mois dans un cabanon
en bord de mer dans un petit village à travailler avec l’ensemble des musiciens, développant les arrangements en partant de rien. Cette musique
n’existe pas dans sa forme naturelle. Il est impossible de vous rendre dans une boite de nuit et d’entendre cette musique. La seule chose qui existe
est une forme très basique. Vous pourrez peut-être entendre certains de ces rythmes lors d’une beluria, une sorte de veillée. Vous entendrez alors
les gens chanter avec beaucoup d’émotion mais pas nécessairement juste. Les gens ordinaires maintiennent cette culture en vie. Ils sont comme
vous et moi, vivant simplement en communauté et faisant quotidiennement de la musique. Nous avons donc voulu nous approprier cet esprit,
tout en prêtant une attention particulière à des valeurs de production de grande qualité, ainsi qu’à l’essence des chansons et de la musique
garifuna. Nous avons pris le temps de nous assurer que tous les musiciens participant saisissaient le sens de chaque chanson ».
« Savoir ce qu’il ne faut pas faire est tout aussi important » poursuit Duran. « L’auditeur ne doit jamais pouvoir discerner le travail de production,
mais simplement apprécier la musique pour ce qu’elle est. Une chanson garifuna est très basique : des paroles courtes et simples, un seul et même
rythme. Elle ne comportera que très rarement de pont, comme dans une chanson pop par exemple. Une formule typique consisterait à insérer un
pont afin d’allonger la chanson. Un producteur extérieur dirait certainement : « Ajoutons donc un solo à la guitare ou au saxophone », et il serait
très probablement exécuté par un musicien de studio, dénué de tout lien avec la musique. Nous avons eu recours à un très grand guitariste du
Honduras, qui travaille sans cesse avec des musiciens garifuna, mais j’ai quand même fait en sorte qu’il passe du temps avec nous sur les chansons,
plutôt que de lui envoyer des fichiers numériques ».
Duran passe un nombre incalculable d’heures sur son nouveau projet, qu’il mijote depuis plusieurs années. Umalali, le projet Garifuna Women qui
sortira dans un futur relativement proche chez Cumbancha, est le résultat d’innombrables auditions parmi les meilleures chanteuses garifuna, et
d’une très proche collaboration avec ces dernières afin de raviver leurs voix dans la tradition musicale.
« Connaître cette musique de fond en comble, c’est bien ce dont je me sens le plus fier », conclut Duran. « C’est ce que je connais le mieux et c’est
exactement ce que j’ai toujours voulu faire. J’ai passé dix ans de ma vie à travailler avec ces musiciens. J’espère que tout le temps que j’y ai
consacré donnera un album à la fois fluide et frais. Nous voulons partager cela avec le monde entier, sans aucun artifice ».
--Par Dmitri Vietze, rock paper scissors et Jacob Edgar, Cumbancha

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