Biographie Charles Delvert

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Biographie Charles Delvert
Biographie
Charles Delvert
Charles Delvert est né à Paris le 27 avril 1879. Fils de cordonnier, il grandit
dans le contexte de « l’école de la revanche » au sein d’un foyer où s’exprime pleinement le sentiment patriotique. Enfant de la IIIe République, il s’élève par son
mérite, soutenu par de nombreux prix et bourses qui lui permettent d’entrer au
lycée Charlemagne. Brillant élève, il intègre l’École Normale Supérieure en 1899.
La même année il devance l’appel sous les drapeaux : c’est le début d’une vie et d’une
carrière marquées par les armes et la plume.
Nommé officier de réserve, il est affecté au 101e régiment d’infanterie à la veille de la Première Guerre mondiale. Il commande une section au front pendant la bataille des frontières en 1914. Il prend ensuite le commandement de la 8e compagnie du régiment. Officier « de complément », comme il l’a écrit plus tard, il commande
encore dans les tranchées de Champagne en 1915 avant de défendre le fort de Vaux pendant la bataille de Verdun
en 1916. Blessé à quatre reprises entre 1914 et 1916, inapte au service armé au front, Charles Delvert est alors
affecté en tant qu’officier d’état-major à la V e Armée puis au corps expéditionnaire d’Italie. A la fin de la guerre,
Charles Delvert, est promu capitaine. Il est fait chevalier de la légion d’honneur en 1916 pour sa conduite lors de
la défense du fort de Vaux et reçoit la croix de guerre avec plusieurs citations, dont l’une à l’ordre de l’Armée. Il est
élevé au rang d’officier de la Légion d’honneur en 1927.
Tout au long de la Guerre, Charles Delvert rédige des carnets dans lesquels il relate sa vie en campagne, avec le détachement et l’analyse propre à l’historien. Ses « Carnets d’un fantassin », qui seront publiés après-guerre, relatent dans un style épuré chaque période de sa vie au front, comme de ses convalescences. Officier proche de ses hommes, Charles Delvert décrit l’attention et la fierté qu’il éprouve
vis-à-vis de chacun de ses soldats. Dédicacés à ses hommes de la 8, ces carnets ne dévoilent jamais l’intime. Ils condensent cependant avec force toutes les émotions de l’homme au combat, de son respect pour l’ennemi et de son rapport à l’arrière. Charles Delvert rédige également d’autres ouvrages
sur son expérience de la guerre dont « Quelques héros » et « Verdun », préfacé par le Maréchal Pétain.
Ces ouvrages témoignent de la force d’âme et de l’engagement de l’auteur.
Le 28 juin 1920, il épouse Andrée Leduc, infirmière pendant la guerre. Ses activités se multiplient, sans pour
autant renier les précédentes. Professeur d’Histoire au lycée Janson de Sailly puis à Henri IV, il entame une carrière de journaliste-éditorialiste et écrit pour de nombreux titres parmi lesquels l’Illustration et la Revue des Deux
Mondes. Il publie de nombreux articles portant sur l’Histoire et sur les questions éducatives et politiques. Auteur
prolifique, Charles Delvert rédige également, en homme de lettres accompli, des pièces de théâtre et des romans,
ainsi que deux ouvrages « Le port d’Alger » et « La vivante Pologne », suite aux voyages qu’il entreprend en Europe.
Fidèle à l’ouverture d’esprit qui l’anime, il entame un tour du monde en 1931. Son voyage le mène de Marseille à
l’Egypte, des côtes des Somalis à Mombasa puis à Zanzibar. Il poursuit par les Comores avant d’atteindre Madagascar, Aden puis Colombo. Il embarque ensuite pour Singapour, l’Indochine puis Shanghai et le Japon. Il rentre
en France après une traversée de l’océan Pacifique et un arrêt à Vancouver et New York.
L’engagement de Delvert au service de la Patrie et les valeurs de dévouement et de sacrifice prennent un reflet
particulier lorsqu’il réagit à la pétition des « 83 », ces élèves de la rue d’Ulm qui contestent l’obligation qui leur est
faite d’intégrer une préparation militaire. Sa réaction, publiée dans L’écho de Paris, témoigne des convictions d’un
homme qui a constamment essayé de faire coïncider ses valeurs et ses convictions avec ses actes. C’est ce sens même
du devoir et son exemple qui anima l’engagement de trois de ses quatre fils dans la Résistance lors de la Seconde
guerre mondiale. C’est un véritable officier humaniste, ouvert d’esprit et fier de son engagement qui s’éteint le 10
juillet 1940 des suites lointaines de ses blessures de guerre.

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