d`aménagement du territoire - Agropolis
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d`aménagement du territoire - Agropolis
1963 / 2003 40 ans d'aménagement du territoire sommaire/. d’aménagement du territoire 40 ans 2 La Datar au fil des ans 4 1/ Création / Filiation 2/ Missions Une administration de mission à vocation interministérielle 3/ Traits caractéristiques : Ce que la Datar a toujours été : > un melting-pot administratif > une structure légère qui s’adapte aux priorités gouvernementales > une capacité créative 4/ Figures de proues : Les délégués à l’aménagement du territoire et à l’action régionale 5/ Différents rattachements ministériels 6/ Un réseau évolutif Gros plans sur des politiques d’aménagement du territoire 8 1/ Principe fondateur : Rééquilibrer le territoire Répartir équitablement les fruits de la croissance 2/ Les aléas économiques 3/ Entre la décentralisation et la montée en puissance de l’Europe 4/ Une économie mondialisée et les ancrages locaux La prospective : une veille pour l’action publique 14 1/ Le scénario de l’inacceptable 2/ La recomposition des territoires 3/ La France de 2020 Et demain ? Les nouvelles orientations de la politique d’aménagement du territoire 1/ Pourquoi une nouvelle politique d’aménagement du territoire 2/ Changer d’horizon : préparer l’intégration de nos territoires à l’Europe 16 Anniversaire d’une institution, les 40 ans de la Datar c’est aussi l’anniversaire d’une équipe. Des hommes et des femmes, d’horizons très divers, qui se sont succédé et se sont passionnés pour l’aménagement du territoire ; ont aimé travailler à la Datar, ou dans son sillage, parce qu’elle a toujours été une administration atypique, riche de contacts, dotée d’une capacité créative et évolutive. Des personnalités, qui ont contribué à créer une culture de l’aménagement du territoire en faisant preuve de prosélytisme et d’enthousiasme et dont les travaux depuis quarante ans servent à nourrir les politiques à venir. Car, si la contemplation du passé ne sied pas à une équipe dont la mission exige, avant tout, qu’elle soit tournée vers l’avenir, il n’est pas inutile d’attirer l’attention sur le travail accompli pendant ces quatre décennies. Ce retour en arrière permet de mieux appréhender les exigences qu’implique la poursuite de l’action à mener. Depuis les années soixante, notre pays a vécu de profondes mutations dans ses équilibres régionaux mais aussi dans la nature même des grandes politiques publiques conduites par l’Etat. La Datar y a toujours apporté une réponse. Aujourd’hui, l’internationalisation de l’économie et l’incontournable passage à la société numérique, la dynamique européenne et le processus de décentralisation engagé par le gouvernement, conduisent une fois encore à imaginer une nouvelle ambition pour l’aménagement du territoire. De cette nouvelle impulsion naîtra de nouvelles relations entre l’Etat et les collectivités locales en préservant l’égalité de tous devant la loi et en permettant une bonne cohérence territoriale qui assure un aménagement du territoire équilibré garant de la solidarité entre les Français. d’aménagement du territoire 1963-2003. Voilà 40 ans que la Datar poursuit ses missions d’aménagement du territoire et d’action régionale. 40 ans que cette administration de mission exerce sa vocation interministérielle. 40 ans que, sur nombre de sujets, elle est le lieu de rencontres entre les collectivités territoriales et les services de l’Etat et, plus récemment, qu’elle fait le lien avec les institutions européennes. 3 40 ans Édito/. NICOLAS JACQUET, DÉLÉGUÉ À L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE ET À L’ACTION RÉGIONALE 1 / La Datar au fil des ans 1/ Création / Filiation En 1947, alors qu’il s’agit de reconstruire la France, Jean-François Gravier dénonce, dans son ouvrage « Paris et le désert français », la trop grand importance du rôle de Paris dans l’organisation du territoire national. L’inégale répartition de peuplement et des activités dans l’Hexagone devient alors une préoccupation. d’aménagement du territoire Eugène Claudius-Petit crée en 1950 la direction à l’aménagement du territoire au ministère de la reconstruction. Le fonds national d’aménagement du territoire est crée dès 1950. Le premier comité interministériel d’aménagement du territoire se tient en 1960. Mais la structure ad hoc ne verra le jour qu’en 1963. Le 14 février 1963 exactement, date à laquelle le général de Gaulle, président de la République, et Georges Pompidou, Premier ministre, signent le décret créant la délégation à l’aménagement du territoire et à l’action régionale et fixant les attributions de son délégué. Olivier Guichard est nommé à ce poste et se voit ainsi confier un rôle de synthèse et de propositions des politiques de l’État en matière d’aménagement du territoire. Il fallait une personnalité de cette envergure pour donner très vite une place centrale à cette structure porteuse d’ambitions fortes. 40 ans 4 2/ Missions Une administration de mission à vocation interministérielle Toutes les décisions gouvernementales influent sur la localisation des activités, qu’elles concernent l’équipement, l’industrie, l’agriculture, la formation, la culture... Aussi, la Datar a-t-elle été conçue comme une administration de mission. Apportant une vision transversale, elle doit inciter les ministères à raisonner par espace et non plus seulement par secteur. Elle fait converger les moyens d’intervention des différents ministères vers des objectifs régionaux dépassant la responsabilité particulière de chacun d’eux Les orientations de la politique d’aménagement du territoire sont définies lors de Comités interministériels d’aménagement et de développement du territoire (CIADT), préparés par la Datar et présidés par le Premier ministre qui procède aux arbitrages nécessaires. Si elle n’a pas pour vocation de gérer des crédits, la Datar bénéficie cependant d’une dotation destinée à aider les entreprises à s’implanter dans les zones déshéritées. Elle dispose par ailleurs d’un fonds d’intervention qui vient compléter les financements des ministères sur des projets territoriaux essentiels pour l’aménagement du territoire. « Cette délégation sera un organisme de coordination et d’impulsion. Son rôle sera, à partir des objectifs généraux définis par le plan, de préparer et de coordonner les éléments nécessaires aux décisions gouvernementales en matière d’aménagement du territoire et d’action régionale et de veiller à ce que les administrations techniques ajustent leur actions respectives dans ce domaine, et fassent converger les moyens dont elles disposent vers des objectifs qui globalement, dépassent l’action et la responsabilité de chacune d’elles : tâche intermédiaire, qui requiert de façon constante la possibilité de recourir à l’arbitrage et à l’autorité du Premier ministre. » DÉCRET N° 63-112 DU 14 FÉVRIER 1963 « Une Datar doit, comme son sigle l’indique et aujourd’hui plus encore qu’hier, avoir deux préoccupations : > L’aménagement national du territoire : aménager la France et donc ne pas se laisser détourner de l’essentiel. > L’action régionale : coordonner l’action d’aménagement des régions et leur relais au sein de l’État. C’est une fonction à renouveler profondément. Si les responsables politiques des régions ne trouvent pas dans la Datar un partenaire attentif et utile, l’aménagement du territoire aura bientôt éclaté, et ce qu’il aura de régional n’aura plus de lien avec ce qui restera de national. » RAPPORT GUICHARD, 1987 3/ Traits caractéristiques : De par sa vocation interministérielle, la Datar demeure une administration atypique puisque s’y côtoient des personnels de toutes origines : agronomes, architectes, économistes, énarques, ingénieurs du génie rural, des eaux et forêts, ingénieurs des mines, des ponts et chaussées, de l’armement, normaliens, polytechniciens... La majorité vient du secteur public, pratiquement de tous les ministères : agriculture, environnement, emploi, équipement, transports, intérieur... Leur rôle n’est cependant pas de représenter leurs ministères au sein de la Datar, car ils sont chargés de mettre en œuvre une politique transversale qui ne correspond pas nécessairement aux logiques premières des divisions ministérielles. D’autres, moins nombreux, viennent du secteur privé, du milieu universitaire, d’entreprises publiques ou encore de la fonction publique territoriale. Ils contribuent à apporter des éclairages différents sur le territoire et le rôle de l’Etat. Une capacité créative De fait, une grande diversité d’opinions se rencontre parmi les «datariens» d’hier ou d’aujourd’hui, qui reconnaissent volontiers que des débats animés peuvent s’engager lors de réunions ou de manière plus informelle. Cette liberté d’expression, qui s’appuie sur la formation et l’expérience professionnelle de chacun, a été et est toujours une source de créativité. L’un des défis de la Datar est de maintenir en permanence cette capacité à débattre, à émettre des idées neuves et, en même temps, d’avoir une très grande rigueur dans la mise en œuvre des politiques une fois que celles-ci sont arrêtées. Une structure légère qui s’adapte aux priorités gouvernementales Sa vocation transversale, ses rattachements ministériels évolutifs ont toujours exigé de la Datar qu’elle s’adapte facilement aux renouvellements des priorités gouvernementales. Aussi, depuis sa création, la délégation est-elle davantage conçue comme une équipe, certains aiment utiliser le terme de « commando », que comme une structure hiérarchisée et figée. De fait, l’organisation de la Datar est inhabituelle dans l’administration. Les équipes qui la composent, évoluent régulièrement en fonction de l’actualité de l’aménagement du territoire. Elles travaillent les unes avec les autres au gré des dossiers. D’où une grande réactivité mais aussi l’impression parfois d’un manque de lisibilité vu de l’extérieur. 5 40 ans Un melting-pot administratif d’aménagement du territoire Ce que la Datar a toujours été MICHELINE PELLETIER-SYGMA d’aménagement du territoire P.H. PAILLET - A. CHADEAU - F. ESSIG - J.P. DUPORT - J. SALLOIS - R.M. AUBERT J.F. CARREZ - J.L. GUIGOU - O. GUICHARD - J. MONOD - J. ATTALI 40 ans 6 4/ Figures de proues de la Datar : ses délégués DOUZE PERSONNALITÉS SE SONT SUCCÉDÉ AU POSTE DE DÉLÉGUÉ À L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE ET À L’ACTION RÉGIONALE DEPUIS 1963. ILS ONT TOUJOURS ÉTÉ DES HOMMES IMPLIQUÉS DANS L’ACTION GOUVERNEMENTALE AU PLUS HAUT NIVEAU. OLIVIER GUICHARD, nommé le 14/02/1963 Le pionner, c’est lui qui a effectivement mis sur pied la Datar et lancé son action. JÉRÔME MONOD, nommé le 24/10/1968 Homme d’action, il a aussi fortement misé sur l’anticipation. Le « scénario de l’inacceptable » reste collé à son nom. JEAN-PIERRE DUPORT, nommé le 04/10/1989 La relance de l’aménagement du territoire, c’est lui, avec son ministre de tutelle Jacques Chérèque. PIERRE-HENRI PAILLET, nommé le 02/09/1993 C’est l’homme du grand débat et de la loi d’orientation pour l’aménagement et le développement du territoire. FRANÇOIS ESSIG, nommé le 12/09/1975 Avec lui, la Datar a assumé la tâche difficile de réagir au premier choc pétrolier. RAYMOND-MAX AUBERT, nommé le 15/11/1995 ANDRÉ CHADEAU, nommé le 27/04/1978 En mettant en œuvre des plans de développement dans les régions prioritaires, il a diversifié le champ d’action de l’aménagement du territoire. JEAN-LOUIS GUIGOU, nommé Avec lui, la Datar a fait un travail de fond pour mettre en œuvre la première loi consacrée à l’aménagement du territoire. le 23/07/1997 Il restera certainement comme le prospectiviste de l’aménagement du territoire. BERNARD ATTALI, nommé le 27/10/1981 C’est le premier qui conjugue aménagement du territoire avec décentralisation. JACQUES SALLOIS, nommé le 06/09/1984 Avec lui, la Datar engage les prémices de la politique régionale européenne. JEAN-FRANÇOIS CARREZ, nommé le 06/05/1987 La Datar adapte les outils de la politique régionale européenne et de la décentralisation. NICOLAS JACQUET, nommé le 24/07/2002 Sa mission prioritaire : redéfinir la politique d’aménagement du territoire et ses moyens dans le cadre de la nouvelle phase de la décentralisation. 5/ Différents rattachements ministériels Placé, à sa création, directement sous l’autorité du Premier ministre, la Datar a vu sa place dans la structure gouvernementale évoluer à partir de 1967. Le souci de placer l’aménagement du territoire sous la responsabilité d’un ministre s’est alors manifesté. Chaque configuration donne plus de corps à l’un des aspects de l’aménagement du territoire. Cependant, la fonction de délégué a subsisté afin de préserver le caractère interministériel de cette politique. Cette instabilité, au risque de brouiller parfois la position de la Datar, en fait une de ses spécificités : la Datar s’est toujours adaptée aux évolutions des priorités gouvernementales. La Datar a connu trois types de rattachement : > l’association avec une autre fonction horizontale : ministère du plan et de l’aménagement du territoire (1967-1972, 1976-1977, 1981-1983, 1984-1986), la réforme de l’Etat (2002). > le rattachement particulier au ministère de l’intérieur qui met l’accent sur les partenariats avec les collectivités locales (1974-1976 et de 1993 à 1995) > l’association avec d’autres fonctions sectorielles : équipement et transports 6/ Un réseau évolutif Si la Datar ne dispose pas formellement sur l’ensemble du territoire de services extérieurs, à l’image des ministères, elle a su créer au moment opportun des relais lui permettant de démultiplier sur le terrain son action et répondre ainsi aux besoins. Ces organismes n’avaient (n’ont) pas forcement pour vocation à être pérennes ni à rester dans le réseau de la Datar. Quelques exemples/. > LES MISSIONS INTERMINISTÉRIELLES D’AMÉNAGEMENT TOURISTIQUES: CRÉÉES DANS LES 60 POUR UNE PÉRIODE LIMITÉE, ELLES ONT PERMIS DE VALORISER DES CÔTES INHOSPITALIÈRES, NOTAMMENT CELLES DU LANGUEDOC-ROUSSILLON OU DE L’AQUITAINE. ANNÉES > LES ORGANISMES RÉGIONAUX D’ÉTUDES D’AMÉNAGEMENT DES AIRES MÉTROPOLITAINES (OREAM) ONT VU LE JOUR EN 1966. ILS ONT CONSTITUÉS LE SOCLE DES SERVICES D’ÉTUDES DES SECRÉTARIATS GÉNÉRAUX AUX AFFAIRES RÉGIONALES (SGAR) PLACÉS AUPRÈS DES PRÉFETS DE RÉGION. > LES BUREAUX À L’ÉTRANGERS ONT ÉTÉ CRÉÉS DÈS LES ANNÉES 60 POUR PROSPECTER LES INVESTISSEURS ÉTRANGERS. ILS NE FONT MAINTENANT PLUS PARTIE DIRECTEMENT DU RÉSEAU DE LA DATAR MAIS APPARTIENNENT À CELUI DE L’AGENCE FRANÇAISE POUR LES INVESTISSEMENTS INTERNATIONAUX (AFII) QUI A VU LE JOUR EN 2001 PAR FUSION DES MOYENS DE LA DATAR ET DU MINISTÈRE DES FINANCES. > LES COMMISSARIATS À L’INDUSTRIALISATION ONT ÉTÉ CRÉÉS PROGRESSIVEMENT, À PARTIR DES ANNÉES 70, DANS LES RÉGIONS SOUFFRANT DE DÉSINDUSTRIALISATION. CE SONT DES STRUCTURES PARTENARIALES DANS LESQUELLES LES COLLECTIVITÉS LOCALES ET LES ENTREPRISES ONT AUJOURD’HUI UNE PLACE IMPORTANTE. > SIX COMMISSARIATS DE MASSIF ONT ÉTÉ INSTALLÉS DANS LES MASSIFS MONTAGNEUX. CES STRUCTURES LÉGÈRES SONT LES CHEVILLES OUVRIÈRES DE L’APPROCHE GLOBALE DE LA POLITIQUE DE LA MONTAGNE. > EN 1971, LA CRÉATION DU MINISTÈRE DE LA PROTECTION DE LA NATURE ET DE L’ENVIRONNEMENT RÉSULTE D’UNE PRÉCONISATION DE LA DATAR. POUR LA PREMIÈRE FOIS, NATION ET SON PATRIMOINE NATUREL. QUELQUES ANNÉES AUPARAVANT, LE CONCEPT DE PARC NATUREL RÉGIONAL, LES AGENCES DE L’EAU ET LA CRÉATION DU CONSERVATOIRE DE L’ESPACE LITTORAL ET DES RIVAGES LACUSTRES AVAIENT ÉTÉ INITIÉS PAR LA DÉLÉGATION. UNE INSTITUTION PREND EN CHARGE LE RAPPORT ENTRE LA 7 40 ans Lorsqu’elle ne dépendait pas d’un ministre, la Datar a été placée auprès du seul Premier ministre. Ce fut le cas pour Olivier Guichard (1963 - 1967), André Chadeau (1977 - 1981) et Bernard Attali (1983 - 1984). d’aménagement du territoire (1972-1974, 1976-1978, 1986-1988 et 1995) ; ville (1991-1992 et 1996) ; industrie (1998-1991) ; environnement (1997-2001). 2 / Gros plans sur des politiques d’aménagement du territoire 1/ Principe fondateur : Rééquilibrer le territoire d’aménagement du territoire LES PREMIERS OUTILS DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE SONT DÉFINIS EN 1955 À UNE ÉPOQUE OÙ L’ON COMMENCE À DÉNONCER LA CONCENTRATION DU PÔLE PARISIEN AU DÉTRIMENT DES AUTRES RÉGIONS, PARTICULIÈREMENT CELLES DE L’OUEST, VIDÉES PROGRESSIVEMENT DE LEURS POPULATIONS. LA DATAR, CRÉÉE EN 1963, SE VOIT ASSIGNER CE RÔLE DE RÉÉQUILIBRAGE DU TERRITOIRE. ELLE POURSUIT LES ACTIONS 8 DE REDISTRIBUTION DES ACTIVITÉS ET DE RATTRAPAGE DU RETARD 40 ans Répartir équitablement les fruits de la croissance FRANÇAIS EN MATIÈRE DE LIAISONS AUTOROUTIÈRES. ELLE ENGAGE UNE POLITIQUE POUR CONTREBALANCER LE PÔLE PARISIEN, POUR RENFORCER LE MAILLAGE URBAIN ET SOUTENIR LES ZONES RURALES LA DÉCENTRALISATION D’ABORD INDUSTRIELLE PUIS TERTIAIRE EST POURSUIVIE ET AMPLIFIÉE. FRAGILES. Les métropoles d’équilibre Parmi les objectifs assignés à la Datar l’accent était mis sur le développement de véritables métropoles régionales au sommet d’ un système urbain hiérarchisé. Il s’agissait de faire contrepoids à l’attraction de l’agglomération parisienne et de favoriser une croissance plus rapide d’un certain nombre de capitales régionales. Dès 1963, huit métropoles d’équilibre sont choisies en province pour être tout à la fois des lieux d’accueil d’activités parisiennes, et des moteurs du développement régional : Lille-RoubaixTourcoing, Nancy-Metz-Thionville, Strasbourg, Lyon-Saint-Étienne-Grenoble, MarseilleAix-en-Provence-Delta du Rhône, Toulouse, Bordeaux et Nantes-Saint-Nazaire. La concentration sur quelques points privilégiés du territoire d’industries, de services et d’équipements ayant des effets induits, bénéfiques sur l’ensemble des régions environnantes. En 1970, quatre autres villes seront assimilées à ces métropoles : Rennes, Clermont-Ferrand, Dijon et Nice. « Il ne faut pas concurrencer Paris dans ce qui fait d’elle non seulement la capitale nationale, mais encore une ville dont l’influence et le rayonnement débordent largement du territoire national... il faut organiser l’espace et les relations intercommunales à l’intérieur de véritables aires métropolitaines régionales ». OLIVIER GUICHARD Les localisations industrielles Le deuxième objectif essentiel portait sur les localisations industrielles. Le constat de départ demeurait inchangé puisque persistait un grand déséquilibre entre la moitié Est et la moitié Ouest du pays. À côté de l’instauration de l’agrément en Ile-de-France, une politique de décentralisation industrielle ambitieuse fut lancée, fondée sur les conditions d’accueil des entreprises : formation et qualification de la main-d’oeuvre, logements, écoles, universités, technologie, voies de communication, loisirs. Cette politique a bénéficié à l’Ouest mais aussi aux régions de mono-industrie traditionnelle (Nord, Loraine) en déclin industriel. Les dix premières années de la Datar enregistrèrent en matière de décentralisation industrielle et de grands travaux des résultats spectaculaires. La convergence entre une forte volonté politique et une conjoncture économique favorable fut pour beaucoup dans ces réalisations. On estime que de 1963 à 1973 les 3 500 opérations d’investissement, encouragées par des primes et des exonérations, ont permis de créer plus de 300 000 emplois en province. > CHOIX DE HUIT MÉTROPOLES D’ÉQUILIBRE (1963) ET DE QUATRE AUTRES (1970) > PREMIÈRES DÉCENTRALISATIONS DU SECTEUR PUBLIC ET INDUSTRIEL : L’ECOLE NATIONALE SUPÉRIEURE DE L’AÉRONAUTIQUE À TOULOUSE, LE SERVICE DE TÉLÉCOMMUNICATION DES ARMÉES À RENNES, L’INDUSTRIE ÉLECTRONIQUE EN BRETAGNE, L’AÉROSPATIALE À TOULOUSE ET BORDEAUX. > PLAN BRETON DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE (1968) > CRÉATION DE COMMISSARIATS À LA RÉNOVATION RURALE (1968) > MISE EN PLACE DES PLANS D’AMÉNAGEMENT RURAL (1970) > LANCEMENT DES VILLES NOUVELLES (1970) 2/ Les aléas économiques MAIS FACE AU FLÉCHISSEMENT DE LA CROISSANCE, DONT LES EFFETS PERÇUS DÈS 1973, SE SONT PROGRESSIVEMENT ÉTENDUS À L’ENSEMBLE DES ACTIVITÉS ET DU TERRITOIRE, LA DATAR ÉLARGIT SON CHAMP D’ACTION. MÊME S’IL SUBSISTE DES ÉCARTS, TOUTES LES RÉGIONS SONT FRAPPÉES PAR LA CRISE DE L’EMPLOI. DES POLITIQUES SPÉCIFIQUES SONT DÉFINIES SUR LES ZONES LES PLUS DUREMENT TOUCHÉES, EN MÊME TEMPS QUE LA DATAR CONTRIBUE À MOBILISER TOUTES LES ÉNERGIES SUR L’ENSEMBLE DU TERRITOIRE. Réagir à la crise : la Datar pompier Alors que la crise économique s’intensifie dans les années 70, la volonté politique sur laquelle s’appuyait la Datar s’est estompée. Les préoccupations d’équilibre spatial s’atténuèrent sous les effets de l’urgence et des risques du chômage, le court terme primant alors sur le long terme. Toutes les régions sont frappées par la crise de l’emploi. La Datar, qualifiée rétrospectivement de pompier ou de canadair, s’est alors attachée à éteindre les incendies économiques et sociaux. Les outils de l’aménagement du territoire servent alors à la reconversion des zones les plus touchées par la crise. La Datar s’organise pour capter les investissements étrangers et les diriger vers les régions prioritaires. Des bureaux de la Datar permanents et spécialisés sont créés à l’étranger et travaillent avec les commissariats à l’industrialisation, placés sur le terrain. « Même dans les temps difficiles que nous connaissons, les régions sauront admettre qu’un effort de solidarité nationale peut et doit être engagé au bénéfice des zones du territoire les plus défavorisées. » FRANÇOIS ESSIG, OCTOBRE 1975 9 40 ans Quelques dates/. d’aménagement du territoire « Lorsque nous achetons un terrain à Compiègne pour la création d’une université technologique, nous ne le faisons pas par hasard. Nous avons notre idée sur ce que sera l’aménagement du Nord du bassin parisien. Lorsque nous décidons d’installer à Brest le service hydrographique de la Marine, c’est dans le cadre d’une politique d’exploitation des océans ainsi que d’une politique de développement de l’Ouest : et nous savons - puisque nous parlons de l’avenir - qu’il est préférable d’installer au bord de l’océan un tel service plutôt que de le placer dans l’orbite de l’office de météorologie à Paris. » JÉRÔME MONOD , AVRIL 1970 « Oui, la vieille politique d’aménagement du territoire a volé en éclats sous les coups de boutoir de la crise. Oui, la crise a tout changé et peu de choses sont comme avant. Bien des tabous sont tombés, des certitudes se sont évanouies, de nouvelles convictions se sont fondées. » JACQUES CHÉRÈQUE, DÉBAT À L’ASSEMBLÉE NATIONALE, 29 MAI 1990 Une action élargie Dans le même temps la Datar élargit son champ d’action et s’intéresse davantage à l’environnement, la qualité de la vie, l’application de la loi de 1972 sur la protection de la nature, à l’idée de vivre au pays, à la dimension humaine de la ville. d’aménagement du territoire Elle s’attache alors à promouvoir les villes petites et moyennes. Elle signe, à partir de 1973, des contrats avec 75 villes moyennes, prenant en charge au nom de l’État 20 à 40 % des dépenses relatives à la rénovation d’un vieux quartier... En espérant que les villes petites et moyennes contribueraient à la modernisation des campagnes voisines. Celles-ci sont associées à ces programmes. Des contrats de pays associant des cantons ruraux autour d’un plan d’aménagement rural sont proposés avec pour objectif de soutenir, de diversifier l’activité locale. 40 ans 10 « Même s’il apparaît, d’après les études récentes, que l’inacceptable n’aura pas lieu, il convient de continuer à agir pour éviter l’hypertrophie de la région parisienne et assurer la conversion des régions rurales ou à tradition industrielle. Il est vrai, cependant, qu’au fil des ans, des inflexions ont été apportées à la politique d’aménagement du territoire... Ont été élaborées de véritables politiques du littoral et de la montagne... Les villes moyennes, les pays et leur armature de bourg bénéficient par contrats de moyens spécifiques de développement de leurs activités et de sauvegarde de leur cadre de vie... Des programmes spéciaux ont été élaborés pour répondre aux problèmes particuliers de certaines régions. » ANDRÉ CHADEAU, OCTOBRE 1978 « Aujourd’hui la politique d’aménagement du territoire est beaucoup plus difficile qu’autrefois, en particulier parce que la fin de la croissance limite les possibilités de redistribution des activités et des emplois sur le territoire. Mais elle est aussi plus nécessaire que jamais car la reconversion accélérée de notre industrie, les menaces qui pèsent sur l’agriculture et le monde rural, la reconcentration des activités tertiaires vers les grandes agglomérations accentuent les déséquilibres et creusent à nouveau l’écart entre régions riches et régions pauvres. » JEAN-FRANÇOIS CARREZ, 1988 Quelques dates/. > MISE EN PLACE DE L’AGRÉMENT POUR L’INSTALLATION D’ACTIVITÉ EN ILE-DE-FRANCE (1955) > CRÉATION DU PREMIER RÉGIME DE PRIME POUR ATTIRER DES ENTREPRISES DANS CERTAINES RÉGIONS (1955) > CRÉATION DE BUREAUX DE RECONVERSION INDUSTRIELLE (NORD-PAS-DE-CALAIS, LORRAINE, LOIRE, EN 1967) ET MISE EN PLACE DE PROGRAMMES DE CONVERSION ÉCONOMIQUE (LORRAINE, NORD PAS-DE-CALAIS, EN 1968) > INSTALLATION DU COMITÉ DE DÉCENTRALISATION (1967) > CRÉATION D’UN PREMIER BUREAU DE LA DATAR À L’ÉTRANGER (USA -1969) > CONSERVATOIRE DE L’ESPACE LITTORAL ET DES RIVAGES LACUSTRES (1975) > POLITIQUE DE VILLES MOYENNES (1973) > CONTRATS DE PAYS (1975) > PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT DU MASSIF CENTRAL (1975), DU LANGUEDOC-ROUSSILLON (1977) > CRÉATION DU COMITÉ INTERMINISTÉRIEL DES AIDES À LA LOCALISATION DES ACTIVITÉS (CIALA) (1982) > CRÉATION DES CENTRES RÉGIONAUX D’INNOVATION ET DE TRANSFERT DE TECHNOLOGIE (CRITT) (1982) > POLITIQUE DES PÔLES DE CONVERSION (1984) 3/ Entre la décentralisation et la montée en puissance de l’Europe LES ANNÉES 80 FURENT UNE DÉCENNIE CHARNIÈRE POUR L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE. LES LOIS DE DÉCENTRALISATION, D’UN CÔTÉ, ET L’AFFIRMATION DE L’EUROPE, DE L’AUTRE, ONT PROFONDÉMENT RENOUVELÉ LES CONDITIONS D’INTERVENTION DE LA DATAR. ELLE DEVIENT L’ARTISAN DE LA NÉGOCIATION CONTRACTUELLE AVEC LES RÉGIONS, ET RENFORCE SON RÔLE D’INTERFACE ENTRE L’EUROPE ET LES RÉGIONS. Ces contrats de plan, permettant l’association de deux financeurs publics majeurs, ont un effet de levier sur les investissements lourds et font converger leurs moyens sur des objectifs de développement local communs. La décentralisation nourrit une nouvelle conception des relations entre personnes publiques. La formule du contrat permet d’adapter les dispositifs publics aux spécificités locales et de substituer aux rapports traditionnels de subordination et de commandement des rapports fondés sur la négociation et la discussion. Dans le sillage des contrats de plan État-région, la contractualisation se développe entre différents niveaux de collectivités territoriales. Cet engouement juridique prend une telle ampleur que les contrats de 1994-1999 cherchent à limiter la multiplication des contrats particuliers « hors-plan ». « Jusqu’à présent la politique d’aménagement du territoire a été conduite dans un cadre administratif et politique centralisé dans une France jacobine. Ce contexte n’est plus et tous ceux qui croient aux vertus toniques et fécondes de la décentralisation s’en réjouiront... » BERNARD ATTALI « Le dialogue Etat-région est désormais un des éléments fondamentaux de la politique d’aménagement du territoire. Ce dialogue est constructif. La signature des contrats de plan l’a démontré. » « La Datar a pour mission de contribuer à la péréquation entre les régions riches et les régions pauvres, à traduire dans les faits la solidarité nationale pour aboutir à un équilibre harmonieux entre toutes les régions. Cette tâche est importante, difficile, ingrate, parfois mal comprise. La Datar continuera dans un cadre nouveau mais avec la même volonté de remplir sa mission, à travailler à l’intérêt général. » GASTON DEFERRE, 1984 La dimension européenne Dans le même temps où s’affirme la décentralisation au profit des régions, le territoire français se pense dans une perspective plus large : la construction de l’Union européenne. L’Europe s’élargit et se soucie à son tour de réduire les écarts excessifs de développement entre les régions des Etats membres. Elle souhaite ainsi renforcer sa cohésion interne. La réforme des fonds structurels communautaires en 1989 engage la politique régionale européenne sur cinq ans. La Datar devient pour la France l’interlocuteur privilégié de la négociation des zones éligibles et de la répartition des fonds européens. L’exercice est renforcé de 1994 à 1999 : 11 40 ans Avec la décentralisation, le contexte de l’aménagement du territoire change. L’Etat n’est plus le seul pilote. Les lois de 1982 et 1983 font émerger des partenaires nouveaux, porteurs de priorités, de projets, de politiques qu’il faut confronter et coordonner avec les politiques nationales. Les contrats de plan Etat-région répondent a cette problématique en établissent un partenariat entre les collectivités territoriales et l’Etat pour les questions de planification et d’aménagement du territoire. La technique du plan est conservée mais dans une démarche décentralisée et contractuelle donnant un rôle important aux régions qui ont compétence dans la mise en œuvre du développement régional. La Datar s’attache alors à mener à bien son rôle de chef de file de la négociation et de la mise en œuvre des contrats conclus entre l’Etat et les régions. d’aménagement du territoire L’essor des pratiques contractuelles le montant global des fonds est doublé. Pour la période de 2000 à 2006 la procédure est simplifiée et la subsidiarité renforcée. Bien que l’aménagement du territoire ne soit pas une compétence communautaire, les Etats-membres ont élaboré un schéma de développement de l’espace communautaire afin d’avoir une vision commune de l’aménagement du territoire européen et de favoriser la cohérence des politiques nationales dans ce domaine. Adopté en mai 1999, ce schéma repose sur trois objectifs : la cohésion économique et sociale ; la préservation des bases naturelles de la vie et du patrimoine culturel ; une compétitivité plus équilibrée du territoire européen. d’aménagement du territoire 40 ans 12 « L’adhésion de la Grèce puis, aujourd’hui, celle de l’Espagne et du Portugal accentuent les disparités régionales au sein de l’Europe. Ainsi entre les régions qui se mobilisent avec des moyens nouveaux pour un développement plus largement ouvert sur le monde et la communauté européenne qui renforce son intervention dans la politique régionale, la Datar est un instrument d’impulsion, de coordination et d’équilibrage qui représente un atout évident pour notre pays dans le nouveau concert européen. » JACQUES SALLOIS, 1985 Quelques dates/. > SIGNATURES DES CONTRATS DE PLAN (1984, 1989, 1994, 2000) > CRÉATION DU FEDER, DES PROGRAMMES INTÉGRÉS MÉDITERRANÉENS PIM, ET DES OPÉRATIONS INTÉGRÉES DE DÉVELOPPEMENT, OID (1985) > RAPPORT GUICHARD : « PROPOSITIONS POUR L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE » 1986 > RÉFORME DES FONDS STRUCTURELS COMMUNAUTAIRES (1989) ET NOUVEL EXERCICE DE LA POLITIQUE RÉGIONALE COMMUNAUTAIRE (1994, PUIS 2000) > CHARTE POUR LE BASSIN PARISIEN ET CONTRAT DE PLAN INTERRÉGIONAL DU BASSIN PARISIEN (1994) > LE VOLET TERRITORIAL DES CONTRATS DE PLAN PRÉVOIT LA SIGNATURE DE CONTRATS DE PAYS ET D’AGGLOMÉRATIONS (2000) 4/ Une économie mondialisée et les ancrages locaux ALORS QUE L’ÉCONOMIE SE MONDIALISE, DOPÉE PAR LES PERCÉES DES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION, L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE RETROUVE UNE ÉTONNANTE ACUITÉ. LA MONDIALISATION REDONNE, PARADOXALEMENT, DU DYNAMISME AU LOCAL. L’ACCÈS AUX TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION EST DÉSORMAIS L’UN DES FACTEURS CLÉS DE LA COMPÉTITIVITÉ DES TERRITOIRES. De nouvelles dynamiques locales : les territoires de projets En se mondialisant l’économie aiguise les concurrences entres territoires. Elle ne devient pourtant pas indifférente aux ancrages locaux. La localisation des activités est désormais guidée par des ressources immatérielles qui se construisent localement : le tissu humain et social, la densité des coopérations, la qualité des compétences. Le rôle de la politique d’aménagement du territoire s’en trouve renforcée : il s’agit bien de créer en amont les conditions de la compétitivité et, non seulement, de gérer en aval les conséquence de la dynamique externe. Aussi, la politique d’aménagement du territoire a-t-elle, sur la dernière période, attaché une importance particulière au développement des territoires autour de projets fondés sur les solidarités actives entre l’ensemble des acteurs locaux d’un territoire qu’il s’agisse de pays, d’agglomérations ou de systèmes productifs locaux (coopérations interentreprises). Le soutien à ces dynamiques locales permet une meilleure synergie entre les politiques publiques et les initiatives porteuses de nombreuses innovations pour le développement économique la création d’emplois et la cohérence sociale. « Il ne s’agit pas plus de dresser les campagnes contre les villes que d’opposer les pays aux départements, tellement c’est la complémentarité qui joue ici plutôt que la concurrence qui n’a pas lieu d’être » PIERRE-HENRI PAILLET, 1995 « Agglomération et pays sont deux pistes nouvelles qui peuvent répondre à l’insatisfaction des maires en matière de développement économique. » RAYMOND-MAX AUBERT, 1996 « Si la mondialisation s’impose à nous, la territorialisation ne dépend que de nous » JEAN-LOUIS GUIGOU, 1997 Le nouvel enjeu du numérique L’objectif est de veiller à l’égalité des territoires vis-à-vis des nouvelles technologies de l’information et de la communication. En conjuguant accompagnement de la logique concurrentielle et intervention publique directe pour corriger les écarts territoriaux l’action de la Datar pour le développement numérique des territoires s’inscrit à la fois dans une logique de modernité et de politique d’aménagement du territoire par la production de territoires attractifs et dans la plus pure tradition d’égalité républicaine. Il s’agit d’un chantier de longue haleine, rendu difficile par les évolutions rapides des technologies mais essentiel pour l’avenir de notre société. « Au-delà des infrastructures traditionnelles, la question de l’accès aux réseaux de communication à haut débit se trouve au cœur des enjeux de développement de nos territoires, dont il conditionnera de plus en plus l’attractivité » JEAN-PIERRE RAFFARIN, NOVEMBRE 2002 Quelques dates/. > DÉBAT À L’ASSEMBLÉE NATIONALE SUR L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE (1990) > UNIVERSITÉ 2000 (1991) > LIVRES BLANCS DE LA RECHERCHE (1991) > GRAND DÉBAT POUR L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE (1993-1994) > LOI D’ORIENTATION POUR L’AMÉNAGEMENT ET LE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE (4 FÉVRIER 1995) PRÉFIGURATION DES «PAYS» (1996). > EXPÉRIMENTATION DES DIRECTIVES TERRITORIALES D’AMÉNAGEMENT (1996) > LOI D’ORIENTATION POUR L’AMÉNAGEMENT ET LE DÉVELOPPEMENT DURABLE DU TERRITOIRE (25 JUIN 1999) > UNIVERSITÉ DU TROISIÈME MILLÉNAIRE U3M (2000) > APPROBATION DES SCHÉMAS DE SERVICES COLLECTIFS (DÉCRET DU 18 AVRIL 2002) > PREMIER CIADT CONSACRÉ AU NUMÉRIQUE (JUILLET 2001) > PREMIÈRES SIGNATURES DE CONTRATS DE PAYS ET D’AGGLOMÉRATION (2002) 13 40 ans L’enjeu pour l’aménagement du territoire est considérable. C’est un défi comparable à ce que fut hier, pour le développement de notre pays, le raccordement à l’électricité ou au chemin de fer. L’accès aux technologies de l’information et de la communication est désormais l’un des facteurs clés de l’attractivité et de la compétitivité des territoires. La diffusion de l’Internet haut débit, la couverture en téléphonie mobile, le développement de nouveaux usages et de nouveaux services sont autant de défis auxquels sont confrontés les acteurs de l’aménagement du territoire. d’aménagement du territoire Le développement, depuis vingt ans, des nouvelles technologies de l’information et de la communication a profondément modifié les notions d’espaces et de temps et a révolutionné les règles de localisations des activités. 3 / La prospective : une veille pour l’action publique SANS DOUTE PEU PERÇUE DE L’EXTÉRIEUR, LA PROSPECTIVE EST POURTANT L’UNE DES MISSIONS MAJEURES DE LA DATAR. IL EST, EN EFFET, NATUREL QUE LES RESPONSABLES DE LA POLITIQUE D’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE INSCRIVENT LEURS INTERVENTIONS DANS LE LONG TERME ET CHERCHENT À MIEUX PERCEVOIR LES ÉVOLUTIONS MULTIPLES QUI VONT TOUCHER LE TERRITOIRE, LES DIVERS d’aménagement du territoire ENVIRONNEMENTS POSSIBLES DE LEUR POLITIQUE ET FINALEMENT MIEUX DE FAIT, LA DATAR A TOUJOURS ÉTÉ FORTE LORSQU’ELLE AVAIT UNE FONCTION D’ANTICIPATION PRÉPONDÉRANTE. DE PLUS, ELLE A TOUJOURS LARGEMENT DIFFUSÉ LES RÉSULTATS MAÎTRISER LE DEVENIR. DES TRAVAUX DE PROSPECTIVE AFIN DE PERMETTRE UNE APPROPRIATION DE CES NOUVELLES DONNÉES AU PLUS GRAND NOMBRE. 14 40 ans 1/ Le scénario de l’inacceptable Dés la fin des années 1960, la Datar a conduit plusieurs analyses prospectives en créant auprès d’elle une équipe pluridisciplinaire d’étude, composée d’une dizaine de chargés de mission, et s’appuyant sur plusieurs autres groupes intellectuels de bureaux d’étude ou de l’université. Diverses approches spatiales et sectorielles ont donné lieu à des rapports publiés. Pour établir les schémas directeurs des aires métropolitaines des huit métropoles d’équilibre plusieurs scénarios ont été préalablement présentés. Des «scénarios pour les villes moyennes» en 1974. «La transformation du monde rural» en 1972. Toutefois l’étude qui marque le plus intensément l’opinion publique fut publiée en 1971 : «Une image de la France en l’an 2000. Scénario de l’inacceptable». Cette dernière analyse, de nature tendancielle, révèle à terme une France traversée par de profonds déséquilibres tant spatiaux que sociaux, renforçant alors la légitimité de l’aménagement du territoire. « La prospective a pour objet essentiel de tracer certaines marges au delà desquelles on ne peut pas aller ou en deçà desquelles il ne faut pas rester. Il appartient aux politiques, dans ces marges, de prendre les initiatives ou de définir les orientations... » « Regarder à vingt ou trente ans, ce n’est pas seulement chercher à savoir ce que sera la France de demain. Nous ne devons pas travailler dans le cadre étroit d’un pays, mais dans un contexte international. » JÉRÔME MONOD, AVRIL 1970 2/ La recomposition des territoires Dans les années 90, sous l’impulsion de Jacques Chérèque une première vague de « groupes de prospective », pilotés par la Datar, a regroupé de nombreux universitaires d’un large champ disciplinaire: géographes, économistes, historiens, sociologues... Ce programme intitulé « Prospective et territoires » s’est attachée à refonder les problématiques d’aménagement du territoire. Les bases de la loi d’orientation pour l’aménagement et le développement du territoire en sont largement issues, notamment en ce qui concerne la recomposition des territoires. « Redonnons à la Datar ce magistère de la boussole qui a été celui de ses fondateurs » JEAN-PIERRE DUPORT, FÉVRIER 1993 (30E ANNIVERSAIRE DE LA DATAR) 3/ La France de 2020 Le programme de prospective en cours « Territoires 2020 » a été lancé en 2000 pour trois ans par Jean-Louis Guigou. Son objectif est triple : il s’agit de renouveler les concepts mais aussi de permette un passage plus rapide entre la réflexion prospective et l’action publique. C’est dans cette optique que de nombreux outils de diffusion et d’échange ont été mis en place : revue scientifique, séminaire de prospective et publication dès novembre 2000, d’« Aménager la France de 2020 » destiné à donner une vision de la France à vingt ans. Dans cet ouvrage, la Datar propose une vision polycentrique fondée sur la généralisation des coopérations sur l’ensemble du territoire : agglomérations, pays, coopération interrégionale. Ce scénario est le seul qui puisse concilier la croissance économique, la cohésion sociale et territoriale. Le rythme doit être nécessairement rapide entre la réflexion, la prise de décision gouvernementale et l’action. Ainsi quand les programmes de prospective identifient les nouveaux espaces vécus des Français comme étant les cadres pertinents du développement local , la loi les légitime et les contrats d’agglomérations et de pays leur donnent vie. À savoir/. UNE PARTIE DU « SCÉNARIO DE L’INACCEPTABLE » SERA PUBLIÉE PROCHAINEMENT À LA DOCUMENTATION FRANÇAISE DANS UN OUVRAGE INTITULÉ : « LES TEXTES FONDATEURS DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE ». « AMÉNAGER LA FRANCE DE 2020, METTRE LES TERRITOIRES EN MOUVEMENT » PUBLIÉ À LA DOCUMENTATION FRANÇAISE, ÉDITION REVUE ET AUGMENTÉE 2002. EST L’ENSEMBLE DES OUVRAGES ISSUS DES TRAVAUX DE PROSPECTIVE DES ANNÉES 1990 ET 2000 EST ÉDITÉ AUX ÉDITIONS DE L’AUBE. LA LISTE COMPLÈTE DES OUVRAGES EST CONSULTABLE SUR LE SITE www.datar.gouv.fr RUBRIQUE PUBLICATION. 15 40 ans « La tâche de la Datar est immense car rares ont été les périodes où la géographie s’est trouvée aussi profondément perturbée par l’histoire... » /1991 d’aménagement du territoire Une seconde génération de travaux, menée entre 1996 et 1998, s’est articulée autour du thème central de la « mondialisation et de la territorialisation ». d’aménagement du territoire 4 40 ans 16 / Et demain ? Les nouvelles orientations de la politique d’aménagement du territoire LE GOUVERNEMENT A APPROUVÉ DE NOUVELLES ORIENTATIONS POUR LA POLITIQUE NATIONALE D’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE LORS DU CIADT DU 13 DÉCEMBRE 2002. CE PREMIER CIADT DU GOUVERNEMENT DE JEAN-PIERRE RAFFARIN CONCRÉTISE LES OBJECTIFS AFFICHÉS PAR LE PREMIER MINISTRE DANS SON DISCOURS DE POLITIQUE GÉNÉRALE EN FAVEUR D’UN AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE PLUS COHÉRENT, PLUS PROCHE, PLUS LISIBLE ET PLUS EUROPÉEN. 1/ Pourquoi une nouvelle politique d’aménagement du territoire ? Conçue voilà quarante ans pour répondre aux défis qu’imposaient les mutations économiques, sociales et culturelles du développement de la France, la politique d’aménagement du territoire a revêtu des formes diverses au fur et à mesure des évolutions de notre société, du mouvement d’urbanisation des années soixante à l’intégration européenne d’aujourd’hui en passant par la modernisation de notre appareil productif dans les années de crise. L’étendue du territoire français, sa densité relativement faible, la dispersion des grandes zones de peuplement et d’activité, mais aussi le poids d’un certain centralisme politique et économique constituent des contraintes particulièrement fortes pour notre développement économique et social. A l’inverse, le rôle de carrefour du territoire français au cœur des échanges européens, l’importance de nos façades maritimes, de nos régions transfrontalières, la force de notre tissu industriel, de notre agriculture et de nos activités touristiques constituent un véritable capital territorial dont bénéficie toute l’économie. Aujourd’hui, la politique d’aménagement du territoire doit répondre à de nouveaux enjeux. > Changer d’horizon Les nouvelles frontières de l’Europe obligent à concevoir la politique d’aménagement du territoire à une nouvelle échelle, celle d’un espace profondément modifié par l’élargissement (la population augmente de 28%, le PIB de 5%), dans une logique de politiques communes qui se prennent le pas sur une logique de marché. L’internationalisation d’une économie plus tertiaire, où la compétitivité des grandes entreprises comme des PME garantit le développement économique et social de notre pays et son attractivité. La décentralisation répond au constat d’une société trop longtemps bloquée. Elle vise à libérer les initiatives et satisfaire l’attente des citoyens qui veulent obtenir des réponses rapides et de proximité à leurs préoccupations quotidiennes. Dans cette perspective, l’échéance de 2004 permettra de conforter le rôle moteur des régions françaises. De son côté, l’Etat, a la responsabilité de la cohésion nationale à laquelle participe la réduction des inégalités territoriales. La décentralisation ne peut se concevoir sans un Etat fort et solidaire, garant de la cohérence territoriale et de la cohésion sociale. L’Etat doit corriger les inégalités d’avantages entre les territoires. 2. Préparer l’intégration de nos territoires à l’Europe Pour répondre à ces enjeux, le gouvernement privilégie le choix d’une France plus forte en Europe. Ce choix implique de : > Faire participer tous les territoires au développement de la France Si les régions, les villes et les “ petites Europes “ doivent fonder la dynamique du développement de la France, la valorisation des activités économiques, du potentiel d’accueil et de tourisme des espaces ruraux constitue le deuxième pilier d’une politique positive d’aménagement du territoire. Le développement de l’économie résidentielle et des mobilités offre, par ailleurs, aux territoires ruraux une perspective d’ouverture et de développement propre à assurer leur contribution à une France équilibrée et plus forte en Europe. > Contribuer par la politique d’aménagement du territoire à la création de nouvelles richesses Bien que la France soit la quatrième puissance industrielle mondiale, son potentiel est encore aujourd’hui concentré sur un trop petit nombre de pôles de rayonnement international. La politique d’aménagement du territoire doit y remédier en impulsant et en accompagnant une stratégie territoriale qui favorise la création et l’animation de pôles d’excellence, regroupant réseaux technologiques conjuguant recherche privée et publique, établissements d’enseignement et entreprises innovantes. La politique d’aménagement ne peut plus être simplement redistributive ni uniquement réparatrice des crises que subissent les territoires. Elle doit permettre, en particulier, d’anticiper les mutations de la société (vieillissement, temps libre, mobilité, égalité professionnelle) et de l’économie, et prendre pleinement en compte les ambitions du développement durable et la nécessité de la préventions des risques naturels et technologiques. 17 40 ans Le développement, en particulier international, des régions s’appuie sur celui des métropoles et de leurs villes associées, dans une logique de régions métropoles ouvertes sur l’Europe. Cet ensemble constitue l’un des moteurs du développement territorial. En effet, l’attractivité et, plus globalement, la compétitivité de la France passent par le dynamisme de ses grandes villes. La politique d’aménagement n’est pas un “ jeu à somme nulle “ où ce qui bénéficie à l’un le ferait au détriment des autres et où les régions françaises ne peuvent se développer que par l’affaiblissement de Paris. Dans la nouvelle architecture de l’Europe, les régions françaises participeront aussi à ces nouvelles “ petites Europes “ que sont les Arcs atlantique et méditerranéen, l’espace alpin, les zones de montagne, les espaces transfrontaliers, de façon à s’allier à d’autres pays sur des problématiques communes. Les coopérations interrégionales en Europe seront favorisées comme le seront les liaisons entre les métropoles régionales et l’Europe. d’aménagement du territoire > Favoriser l’ouverture internationale et européenne des régions, valoriser le rôle moteur des grandes villes > Corriger les inégalités territoriales : viser l’égalité des chances Si les disparités entre régions ont eu tendance à se réduire sur les vingt dernières années en terme de revenu des ménages, elles se sont accrues en matière de création de richesse. Plus de la moitié du PIB de la France est produit par les quatre premières régions françaises. A ces permanences se sont ajoutées d’autres disparités territoriales. La fragilité n’est pas seulement l’apanage de quelques espaces bien identifiés mais, au contraire d’espaces sensibles présents dans tous les territoires (territoires ruraux en dépeuplement, espaces industriels en reconversion, quartiers sensibles). La cohésion nationale ne peut plus simplement reposer sur les revenus de transferts. Il s’agit aujourd’hui, par une profonde réforme des modes de péréquation qui, en visant l’égalité des chances plutôt que l’égalité des situations, doit donner à chaque territoire les moyens d’exploiter son potentiel de développement. d’aménagement du territoire Dans ce contexte, s’ouvriront plusieurs chantiers : > La péréquation entre les collectivités locales pour assurer une égalité d’avantages aux territoires, s’appuyant sur de nouveaux critères qualitatifs et dynamiques (contribution à la croissance, modernité, accessibilité...). > La relance d’actions spécifiques et ciblées en faveur des territoires les plus fragiles. Dans cet esprit, le gouvernement présentera prochainement au Parlement des mesures concernant le monde rural et la politique de la ville. > La garantie d’égal accès des citoyens aux services d’intérêt général, l’amélioration de la performance et de l’écoute, en encourageant les innovations, dans les services publics, conciliant proximité, qualité de l’accueil et performance . > L’accès du plus grand nombre à la société de l’information, par le déploiement sur l’ensemble du territoire des réseaux modernes d’information et de communication. 40 ans 18 > Un pacte renouvelé entre l’Etat et les collectivités dans le respect de l’identité de chaque territoire L’effort de régionalisation engagé dans les années soixante, puis les lois de décentralisation votées au début des années quatre-vingt, ont profondément transformé l’organisation institutionnelle du pays sans, pour autant, clarifier les rôles respectifs de l’Etat et des collectivités locales. Les Français ressentent de plus en plus ce manque de lisibilité. Aussi, la réforme majeure entreprise par le Premier ministre doit-elle être l’occasion, à travers la nouvelle étape de la décentralisation, d’aboutir à une plus grande cohérence dans l’aménagement du territoire. Le gouvernement souhaite ainsi promouvoir un meilleur partage des rôles entre les collectivités locales et l’Etat, devant permettre de distinguer : > Les actions de l’Etat, recentrées sur les investissements publics structurants, sur l’anticipation et la vision à long terme. Le gouvernement présentera tous les trois ans au parlement un état des lieux des inégalités territoriales, et réformera ses outils de prospective et d’évaluation, > Les politiques partagées avec les régions, s’appuyant sur de nouveaux modes de contractualisation fondés sur l’équilibre et la confiance, avec un constant souci de simplification des procédures, > L’appui aux dynamiques territoriales grâce à une amélioration des capacités d’ingénierie et de coopération et aux partenariats publics/privés. Sur la base de ces orientations, la Datar préparera, sous l’autorité du ministre de la fonction publique, de la réforme de l’Etat et de l’aménagement du territoire les programmes opérationnels et les modalités de mise en œuvre de cette politique qui seront examinées à l’occasion d’un prochain CIADT. Ainsi, la nouvelle politique d’aménagement du territoire et de développement des territoires viendra épauler les lois nouvelles sur la décentralisation pour contribuer à une plus grande cohérence de l’action publique et à une meilleure cohésion nationale. NICOLAS JACQUET, 2002 « La Datar devra redéfinir son rôle... La lettre de mission que m’a adressée le Premier ministre, donne à la délégation une feuille de route claire. C’est une de ses forces, tout comme sa capacité à être une administration de mission créative et son rôle pilote à l’interface entre territoires et les ministères sectoriels pour impulser les politiques d’aménagement du territoire. » JEAN-PAUL DELEVOYE, 2002 « L’État n’a plus vocation à tout faire, tout coordonner. Il doit responsabiliser, sans renoncer à ses fondamentaux : intérêt général et égalité des chances. Il doit en quelque sorte être au service des territoires et non l’inverse, ce qui engage ses serviteurs dans une révolution culturelle... » 19 40 ans JACQUES CHIRAC, 2000 « L’élargissement de l’Union est une grande ambition légitime et nécessaire. Ce sera difficile pour les pays candidats comme pour les Etats membres... Mais c’est un accomplissement ! Pour la paix et la démocratie... pour l’Union elle-même qui sera plus forte économiquement et politiquement. Pour autant l’élargissement ne sera pas une fuite en avant. Nous ne laisserons pas défaire le projet européen auquel, avec nos partenaires, nous avons depuis près d’un demi siècle consacré tant de volonté et tant d’énergie. » d’aménagement du territoire JEAN-PIERRE RAFFARIN, 2002 « La cohérence, c’est s’assurer que l’ensemble national composé de l’État et des collectivités locales fonctionne de façon harmonieuse en préservant l’égalité de tous devant la loi..... La cohérence doit assurer un aménagement du territoire équilibré et être l’instrument de la solidarité entre les français ». SUPPLÉMENT À LA LETTRE DE LA DATAR DE JANVIER 2003 (NUMÉRO 176) DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : NICOLAS JACQUET. RESPONSABLE DE LA COMMUNICATION : NICOLAS SOKOLOWSKI. COORDINATION : COLETTE LAPOSTOLLE. DATAR : 1, AV. CHARLES FLOQUET, 75 343 PARIS CEDEX 07 -TÉL : 01 40 65 12 34 - FAX : 01 43 06 99 01. [email protected]. COMMISSION PARITAIRE 629 AD -ISSN : 03396436. TIRAGE : 18 000 EXEMPLAIRES.