Histoire des Vand`Hals

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Histoire des Vand`Hals
Histoire des Vand’Hals
par Windigo, Shaman VAND’HAL
et RRHA KTAH RACE, trésorier VAND’HAL
« Voici l’histoire d’un territoire et des peuples qui l’ont habité. Une histoire qui décrit
l’univers du nord empli de défis à relever, peuplé d’esprits invisibles, de bêtes futées,
tantôt complices, tantôt farouches ennemies, et où le guerrier doit être téméraire et
astucieux pour y vivre. Être témoin de cette histoire en écoutant sa légende telle que
racontée par mon nemushum (grand-père) c’est entrer en ce territoire comme un
invité prestigieux. »
De l’origine du monde
Il y eut le soleil des jaguars, la première époque, pendant laquelle les habitants de la terre furent
dévorés par des fauves. Il y eut le soleil des vents, seconde époque, où la terre fut ravagée par des
tornades et des cyclones. Il y eut le soleil de feu, où des pluies de feu dévastèrent la terre ; la
troisième époque. Il y eut enfin le soleil des eaux. Ce fut le quatrième grand cataclysme où la terre
fut détruite par la pluie et les vents et au cours duquel les dieux transformèrent les hommes en
poissons pour leur permettre d’échapper au déluge universel. La terre était nue, sans vie, et en
quasi-totalité recouverte d’eau. Celle-ci recouvrait jusqu’aux plus hautes montagnes et la terre de
partout scintillait d’un bleu d’azur quand les rayons du soleil frappaient la surface des eaux comme
des dagues d’obsidienne. Le dieu soleil (Tonatiuh) régnait en maître sur le jour dans le ciel infini
entouré de ses sept petites sœurs les Pleiades. Un jour, lors de l’un de ses perpétuels combats
l’opposant à la sombre déesse de la nuit (Xiutecutli), il fut blessé et un morceau ardent de son flanc
tomba vers le sol. Le grand condor le prit entre ses serres et le transporta jusqu'à la terre. Distrait
par les cris d’Ehecalt (le vent) jaloux de sa trouvaille, il entrouvrit les griffes et laissa tomber son
butin. Le rocher encore chaud tomba dans les eaux peu profondes et éjecta quantité de matières,
qui formèrent les nuages et de vastes étendues : le monde tel qu’il est de nos jours.
Les terres de Berkwald
C’est dans la partie la plus nordique de cette terre se trouve la province de Berkwald, flanquée à
l’ouest par le monde de Nasgaroth, domaine des Elfes Noirs, et à l’est par les territoires de l’Oubli,
sol des peuplades orques. Telle une presqu’île, les terres de Berkwald ne sont accessibles que par
un étroit défilé dans le nord de la province de Mariembourg : la gorge du Chat. Au nord du pays,
par-delà le fleuve Otter, se trouvent de majestueuses montagnes toutes plus hautes les unes que les
autres : les Jokuls. Au cœur de cette chaîne de montagnes, s’avance une mer de glace inaccessible
à l’homme, le glacier de Kronh. Né d’une accumulation de neige transformée en glace, ce glacier
est animé de mouvements lents qui créent de vastes coupoles. Il est large de 65 lieues et long, du
névé au piedmont de près de 150 lieues. Les eaux de fusion se jettent dans le fleuve Otter en flots
tumultueux à travers la moraine. Ces eaux froides et cristallines forment en aval des montagnes, le
delta de Mongan. Ces contrées figées dans le temps étaient le domaine de géants modelés à même
les restes d’Ymir, le géant primitif. C’est d’ici que les fils des géants, héritiers de Gerda, envoyaient
les Nordets, ces vents qui déchirent les chairs, brûler les bourgeons de la flore printanière rendant
les riches terres des steppes infertiles. Plus grands qu’une lance tenue à bout de bras, plus forts et
durs que les plus vieux des chênes, ces colosses sont des guerriers redoutables. Préférant la brume
et les brouillards, les géants des montagnes Kronh ne descendaient que très rarement dans la
plaine du plateau, si bien que pour la plupart des habitants, ils ne font désormais plus partie que de
la légende.
Si l’on remonte bien au-delà de cette fabuleuse histoire, lors de la formation des Jokuls, Ymir, le
père de tous eut besoin d’un espace pour se reposer de ce travail titanesque. Du revers de son
bouclier, il nivela une vaste étendue pour s’y allonger. Dans son geste, il forma les collines actuelles
et un vaste plateau s’en trouva formé, constituant aujourd’hui la majeure partie de la région nord de
Berkwald. Là où sa tête reposa, on retrouve de nos jours un vaste lac aux eaux salines et troubles.
Réputé pour des évènements étranges et inexplicables s’y étant produits, les habitants redoutent
toujours de s’y aventurer par temps mauvais. Selon les plus vieux manuscrits, il est écrit, que
pendant son sommeil le géant laissa échapper de sa bouche un filet de salive, formant ainsi les eaux
du lac. De ces liquides chauds et salés et de par sa pensée naquirent les animaux. Animaux qui
peuplent les plaines depuis, s’étant extirpés des eaux et de la glaise aux grés des rêveries du géant.
Les chevaux et les sangliers furent ainsi, selon toutes sources, les premières créatures animales à
parcourir les terres de Berkwald bien avant la venue des premiers hommes.
À cette époque, bien avant que ne commencent les grandes migrations humaines, une espèce
animale aujourd’hui disparue habitait les plaines et les forêts : le sanglier fabuleux. Cet animal aux
dimensions monstrueuses vivait en hardes nombreuses et puissantes, faisant des ravages sur leur
passage. Avec ses 10 coudées au garrot, il constituait une proie de choix pour les géants, qui
pouvaient se nourrir plusieurs semaines d’une seule de ces bêtes. L’ancêtre de ces animaux
démesurés, le grand Thaal, fut tué il y a bien longtemps, de la main même d‘Ymir. Thaal était
tellement grand qu’il cachait le soleil aux montagnes. Ses pas formaient les lacs et son souffle
faisait naître le vent chaud de l’été. Lors d’une de l’une de ses chasses épiques, Ymir, cherchant
une proie à sa mesure, choisit de se lancer à la poursuite de Thaal. Après une cavalcade furieuse, le
géant atteignit celui-ci de son lourd marteau. Blessé et mourrant, Thaal tenta malgré tout de fuir et,
dans sa course, l’une de ses défenses démesurées laboura le sol sur une centaine de lieues. Les
eaux de la plaine trouvèrent en ce large sillon un chemin vers la mer et c’est ainsi que naquit le
fleuve Otter.
L’origine des VAND’HALS
Les époques se succédèrent et nombreux furent les peuples qui habitèrent le plateau de Berkwald. Il
y eut les Cimmériens, les VAND’HALS, les familles nawilok (ishnawiolok et pernawilok), les Djebel
Al-Tariks, les Hamros, les Suèves, les Alains, les Asdings, les Sylings et les Thureirs. Et il y en eut un
autre, aussi fantastique que tapageur : celui des hommes-chevaux, les centaures. Ces étranges
créatures avaient la tête et les bras d’un homme, mais les jambes et la partie inférieure du corps
d’un cheval. Certains expliquent leurs origines par une longue coexistence entre les humains et les
nombreuses hardes de chevaux sauvages ou par une alliance magique entre hommes et bêtes : la
force brutale et aveugle des hommes conjuguée à la pureté sauvage et indomptée des bêtes. Pour
d’autres, il s’agirait d’une espèce issue d’un mariage entre Ixion et un nuage et qui aurait échappé
naguère à la disparition de leur île, engloutie pendant une dispute entre les dieux de la mer. Mais,
peu importe leurs origines, lors de la guerre de la faille, après la grande secousse, les hommeschevaux ont toujours été des alliés précieux des peuples nomades cavalier de la plaine et plus
particulièrement des VAND’HALS, notre peuple, dont il faut maintenant dire l’histoire.
« Les peuples de Berkwald ne constituent pas une entité monolithique conduite par
une pensée unique et s’exprimant d’une seule et même voix. Malgré cette énorme
diversité qui existe en eux, certaines similitudes apparaissent sous différentes
formes. Adoptant un mode d’existence nomade, les VAND’HALS s’adaptèrent à leur
environnement et ce malgré les rigueurs du climat. Ils acquirent des techniques de
survie admirablement adaptées à leur milieu et toujours dans le respect de la terre,
source de vie. Étant un peuple plutôt pacifique et calme, les VADN’HALS sont
néanmoins de francs guerriers à l’orgueil aiguisé. »
Si nous remontons au début des jours de ce peuple, nous pouvons très difficilement faire le compte
de leur population qui, selon les livres, s’élevait tout au plus à une cinquantaine d’âmes. Il est
difficile de saisir d’où ce peuple provient puisque que peu d’archives parlent d’eux. Par contre, le
premier souverain VAND’HAL serait descendant d’une vieille lignée de barbares maintenant
disparue, les Arhbynas.
Au moment où les géants semblent devenir que légende, une malencontreuse rencontre qui tourna
en affrontement entre les Arhbynas et un clan de géants survint. Ces nomades furent très affaiblis,
voire presque annihilés. Les survivants n’avaient guère de choix : s’ils ne se réfugiaient pas chez les
diverses bandes et peuplades des steppes, c’est la mort froide de l’hiver nordique qui les attendait.
Ils rejoignirent donc en majorité les Nawiloks. Ceux-ci tentèrent pour certains des les assimiler et
pour d’autres d’éliminer les Arhbynas. Cet événement créa un débalancement dans le fragile
équilibre des peuples troqueurs, les Arhbynas étant le seul peuple qui voyait le territoire comme un
vaste réseau commercial. Refusant de se faire assimiler par les Nawiloks du nord-est du territoire de
Berkwald, quelques survivants arhbynas s’établirent en une petite communauté à quelques 25 lieues
du village Nawilok. En optant pour une certaine proximité avec cette peuplade fort bien développée
(plus de 25 000 âmes, 12 000 combattants), les Arhbynas cherchaient le soutien des Nawiloks pour
survivre. Ces derniers leur refusèrent obstinément cette faveur. Malgré cela, et même s’ils étaient
alors sans territoire, les Arhbynas réussirent à survivre.
Au début, les Nawiloks leur livraient une lutte sans merci, mais avec le temps, ils s’aperçurent des
avantages que ces nouveaux voisins représentaient pour eux. En effet, à chaque raid que les
Nawiloks faisaient en territoire arhbynas, ils trouvaient des quantités faramineuses de victuailles à
piller, ne laissant aux Arhbynas que le strict minimum pour survivre. Malgré les longues années
passées sous ce règne de domination, les Arhbynas devinrent rapidement une communauté
nombreuse de plusieurs centaines d’âmes. Avec l’adjonction de centaines de familles vagabondes
qui trouvèrent refuge à leurs côtés, leur nombre passa à près d’un millier et demi.
Le plus
naturellement du monde, Hilderic Vandrels, l’aîné du groupe, fut nommé comme premier roi des
nouveaux Arhbynas.
Le premier royaume VAND’HAL
Une année, lors de la septième lune (juillet), les Nawiloks établirent leurs forces autour du village afin
de commencer leur raid annuel pour de combler leurs réserves hivernales.
Dans le but de
repousser cette nouvelle attaque, le jeune peuple s’était allié avec ses voisins du nord, les Sylings et
les Asdings qui, eux aussi, subissaient les attaques des Nawiloks. Lors de l’entrée des Nawiloks en
territoire arhbynas, ils se butèrent à un mur d’hommes armés. Les Nawiloks rebroussèrent chemin
sans même combattre, comprenant bien que cette fois-ci, ils n’auraient pas le dessus. C’est durant
leur retraire que le chef des Nawiloks entendit pour la première fois scander le nom de Vandrels 1,
celui du chef arhbynas.
Cette année-là, l’hiver des Nawiloks fut difficile, voire désastreux. En plus d’avoir été privés des
réserves des Arhbynas, ils durent repousser des dizaines de groupuscules de pilleurs. Aussi au
printemps suivant, Hursus, leur chef, envoya une délégation parlementer avec Hilderic Vandrels afin
d’arriver à un accord de partage du territoire. Hilderic consentit à retraiter plus au nord (une
cinquantaine de lieues) si les Nawiloks laissaient son peuple en paix. En allant s’installer plus au
nord, les Vandrels empiétèrent sur les territoires asdings et Sylings qui, sans les accueillir à bras
ouverts, les acceptèrent comme voisins et tampon entre les Nawiloks et eux. L’automne suivant,
Hilderic mourut des suites d’une chute de cheval. Il avait régné une dizaine d’années.
Après la mort de son père, le jeune Huneric, alors âgé seulement d’une vingtaine d’années, prit la
tête des Vandrels sans contestation. Jeune homme ambitieux et charismatique, il réussit à annexer
à son royaume les Sylings, moins belliqueux, et les Asdings, plus guerriers. Il conclu une alliance
1
Ne parlant pas le même dialecte qu’eux, les Nawiloks donnèrent le nom de Vandrels à ce nouveau peuple
apparu en Berkwald.
avec ces derniers en épousant la fille du souverain. En faisant assassiner son beau-père (le roi)
quelques mois plus tard, il s’assura un contrôle absolu des peuples. A la suite de ce mélange
culturel, Vandrels se transforma en Vandhel et, finalement, en Vand’hal1. De même, la langue
officielle devint le VAND’HAL. A cette époque, quelques VAND’HALS se prêteront à l’agriculture, à
la chasse et à la pêche, mais pour la plupart, particulièrement les anciens Vandrels et Asdings, ce
sont le pillage et les mises à sac qui constituent leur principal moyen de subsistance.
C’est l’année suivante suivant son ascension à la royauté qu’Huneric entendit parler des mythiques
hommes-chevaux. Obsédé par la mort brutale de son père, il décida de tout faire afin de les
trouver. Il lança donc des dizaines d’expéditions au nord, à l’ouest, au sud et même à l’est dans les
territoires de l’Oubli. Mais, avant même d’avoir reçu des nouvelles des recherches de ses hommes,
il apprit que l’expédition du sud avait été massacrée, vraisemblablement par des Nawiloks. Ceux-ci
n’avaient guère prisé l’invasion de leur territoire par les VAND’HALS et cette nouvelle incursion était
comme une insulte directe au roi Nawilok. Une forte armée faisait déjà marche vers les VAND’HALS
suite à cette incursion. Avant même qu’Hursus et ses hommes n’aient atteint les limites du territoire
VAND’HAL, Huneric envoya une demande d’assistance militaire à ses voisins de l’ouest, eux aussi
ennemis des Nawiloks, les Suèves. La réponse ayant été favorable, Huneric et ses VAND’HALS se
présentèrent aux limites de leur territoire avec une armée consolidée d’Asgings, de Sylings et de
Suèves. Encore une fois, Hursus fut impressionné de l’opposition qu’il avait devant lui et, en
homme sage, il sut éviter le combat avec les VAND’HALS. Ils conclurent une nouvelle entente orale
qui délimitait les territoires respectifs des deux parties. De cette manière, l’orgueil des Nawiloks et
des VAND’HALS fût une fois de plus préservé. C’est en revenant de cette campagne qu’Huneric
reçut enfin des nouvelles des hommes-chevaux. Il apprit que quelques-uns d’entre eux avaient été
aperçus à l’extrême nord-est du territoire de Berkwald, aux limites des territoires de l’Oubli.
Ce n’est cependant que quelques années plus tard, à l’âge de 28 ans, qu’il décida de partir et de
mener lui-même une expédition afin de retrouver ces fameux hommes-chevaux. Durant son
absence, c’est son fils de 8 ans, Godegisel, et son frère Gunthamund qui devraient assumer le
pouvoir royal. Après plus de 3 ans, Huneric revint de sa quête, triomphant, ayant enfin acquis
l’amitié du peuple mythique. Mais durant son absence, un conflit interne entre le neveu et l’oncle
1
À ce moment, on dénombre tout près de 20 000 individus dont 12 000 hommes pouvant servir l’armée. En
contrepartie, les Nawiloks en sont à 36 000 dont 21 000 hommes d’armes.
avait divisé son peuple : les Vandrels et les Asdings étaient à présent du côté de Godegisel et les
Sylings, de celui de Gunthamund. La guerre était inévitable, il était trop tard pour Huneric pour
réconcilier les groupes Les Nawiloks ayant été informés de la chose en profitèrent pour envahir le
territoire VAND’HAL. Les Vandrels et les Asdings, privés du support des Sylings, se trouvèrent
presque sans défense devant la supériorité écrasante des Nawiloks. Ils prirent la fuite vers le nordest, en direction du royaume des hommes-chevaux, leurs seuls alliés désormais. Les Sylings, dont
les forces étaient nettement insuffisantes devant les Nawiloks, voulurent leur offrir leur allégeance,
mais la colère des Nawiloks s’abattit sur eux et ils furent exterminés jusqu’au dernier.
Les
VAND’HALS (Vandrels et Asdings)1, qui avaient échappés aux Nawiloks, devaient encore trouver un
territoire où vivre. Après plusieurs mois d’errance dans les steppes, ils purent finalement s’installer,
tout près du domaine des hommes-chevaux.
C’est au cours de cette migration vers le nord-est qu’Huneric fit éliminer son frère Gunthamund.
Celui-ci ayant été responsable de la scission dévastatrice, il ne pouvait être qu’un traître à la solde
des Nawiloks. Bien que rien ne puisse le confirmer, il semble qu’il aurait été abattu lors d’une
chasse aux cerfs 2. Sur le corps de Gunthamund, les Nawiloks purent retrouver les mots suivants
écrits en dialecte VAND’HAL: …NE JAMAIS TOURNER LE DOS AUX VAND’HALS…
Le second royaume VAND’HAL : le royaume des chevaux
Les années passèrent et, mis à part quelques escarmouches avec les Orcs, les peuples de la steppe
ont vécu dans une paix relative. Fasciné par les chevaux depuis la mort de son père, Huneric profita
de cette cohabitation avec les hommes-chevaux pour approfondir ses connaissances à leur sujet.
Grâce à ce savoir nouvellement acquis, il put modifier les selles et les étriers.
« La selle VAND’HALE, différente de sa cousine Nawilok, comporte un troussequin
élevé en forme de dossier et un pommeau également élevé. Bien calé sur sa selle,
1
2
Plus exactement 19000 hommes et femmes.
Selon les données historiques véritables, Gunthamud aurait été noyé dans le fleuve Otter lors de cette
chasse.
les pieds bloqués par des étriers métalliques en forme de cage, le guerrier peut ainsi
affronter à vive allure les mille obstacles du terrain. »
Mais plus encore, c’est pendant cette période que les Vand’hals ont commencé à s’intéresser à
une race de chevaux qui serait remarquable par son endurance. En compagnie des hommeschevaux, les VAND’HALS développèrent un élevage de chevaux hors du commun, au caractère à la
fois doux et fougueux : les chevaux Carmaques.
Le Carmaque se distingue par les rayures discrètes qui lui zébrent les pattes, sa crinière claire
curieusement dressée, sans toupet sur le front, tandis qu'une ligne brune plus foncée court de
l'encolure à la queue, cette dernière très épaisse touche le sol.
La queue et la crinière sont
constituées de crins et de poils de bourre qui muent, mais à une époque différente du reste de la
fourrure, signe de pureté de la race. Bâtis sur un squelette grossier, les chevaux de Berkwald sont
de taille moyenne (12 à 15 paumes), robustes et très rapides. Même très âgés, ils peuvent atteindre
trente ans, ces chevaux sont encore de bonnes montures. Ils sont les descendants des fameux
Uvgun Noyon Purevjav, légendaires étalons sino-mongols. Ils ont la tête large et lourde, au nez
bombé, l’encolure épaisse et d’attache basse, le corps large et les solides membres courts et épais
aux sabots très forts. Compact et massif, le pur-sang des steppes possède une résistance née des
grands espaces. C’est le signe du cheval non pas domestique mais domestiqué. Selon la méthode
VAND’HALE, il a été capturé, castré à deux ans, marqué, et patiemment dressé. Il faut aux
VAND’HALS cinq années environ pour en faire une bonne monture. Né dans son berceau naturel,
élevé en plein air, sur une terre pauvre et dans les paluns et les marécages où il est dévoré par les
moustiques, il développe un merveilleux instinct de combat et des qualités de destrier hors du
commun. Les pattes dans le sel et la tête au soleil, dehors par tous les temps, il a été dressé à la
rude. Le sol fait la race; un cheval élevé en écurie avec une nourriture trop riche n’est plus un
Carmaque; il devient autre chose. Ce cheval était d’une qualité telle qu’il faisait l’envie de tous les
peuples nordiques et particulièrement des puissants Nawiloks qui sont, tout comme les
VAND’HALS, des cavaliers émérites. Pendant près de 30 ans, les VAND’HALS se sont forgés une
solide réputation d’éleveurs grâce à ces chevaux hors de l’ordinaire dont ils ont fait le commerce
avec tous les autres peuples nordiques.
« Ensemble, ils vont traversé les âges, étroitement liés et associés à l'histoire d’un
pays à reconstruire. Conscient des immenses services que le cheval peut lui rendre,
le peuple VAND’HAL va le préserver de l'anéantissement. Mieux, ils aideront même
à son évolution en développant et améliorant la race. Ainsi reparaîtra le guerrier
mythique parcourant des espaces désertiques sans limites apparentes, sur un
horizon indéfinissable où se mêlent dans des reflets confus le ciel, la terre et l’eau,
sur sa cavale légendaire.»
Les grands rois VAND’HALS
À la mort d’Huneric, mort toujours inexpliquée, un nouveau roi fut désigné par l’armée. Ce fut
Godegisel, son fils, qui prit la tête des VAND’HALS, à l’âge de 41 ans.
Aussi intelligent et
charismatique que son père, Godegisel réussit à garder sous son égide et à faire prospérer le peuple
VAND’HAL. Afin de garder les Nawiloks dans son entourage et d’assurer la sécurité de son peuple,
Godegisel maria l’aîné de ses deux fils, Heldic, à la seule fille d’Hursus II, Laïla. Ce pacte ouvrit de
nouveaux territoires au peuple VAND’HAL et lui rapporta une quantité colossale de pièces d’or.
Les deux rois se respectaient mutuellement, mais Genton, le fils d’Hursus II, qui voulait mettre la
main sur le cheptel des VAND’HALS, réussit à convaincre sa soeur d’empoisonner la famille royale.
Si Laïla réussit facilement à éliminer Godegisel et Heldic, Genséric, doté d’une constitution
supérieure, survécut à l’empoisonnement. Devenu roi à son tour, il prit Laïla pour épouse, sans
pour autant savoir qu’elle était la meurtrière de sa famille.
Lors d’une visite royale Namilok,
Genséric surprit une discussion entre Laïla et son frère et il découvrit le complot. Aussitôt, Genton
fut arrêté et torturé à mort tandis que la jolie Laïla fut renvoyée à son père, amputée de son nez et
de ses oreilles. C’en fut trop pour le vieux Hursus qui rendit l’âme les jours suivants. Lorsque
Transamund, le second fils d’Hursus II, prit le pouvoir, il organisa la plus grande armée Nawiloke
jamais vue afin de venger l’affront fait à sa famille.
Plusieurs mois plus tard, les Nawiloks et les VAND’HALS de Genséric s’engagèrent dans une guerre
terrible. Les combats faisaient rage depuis des lunes, lorsque des êtres d’une puissance qu’aucun
homme ne pouvait imaginer apparurent. Nul ne sut si la faille de Bahdd était le résultat de la fureur
des cieux ou si le mal lui-même jaillissait des entrailles de la terre comme une fleur maléfique pour y
répandre ses fruits noirs. Chose certaine, il y eut une terrible secousse qui ébranla la voûte du
temps, des montagnes jusqu’à la mer en passant par les plaines. La terre trembla et une effroyable
faille déchira la plaine herbeuse sur plusieurs lieues, comme une blessure mortelle.
Le ciel
s’obscurcit, l’air se figea et les abîmes répandirent sur la terre une vomissure malsaine. Un flot
grouillant et pestilentiel dévora tout sur son passage, ne laissant que ruines funestes et carcasses à
demi dévorées. Les hommes et les bêtes ne purent que constater leur impuissance : les forces qui
avaient été dressées devant eux les dépassaient largement. Hordes de démons, légions fantômes
ou la mort elle-même, nul ne sut de quoi il était question exactement, mais tous s’entendirent pour
nommer ce fléau: le Grand Mal. En l’espace de quelques minutes, tous les Nawiloks pris à revers
furent anéantis sans que personne ne sache ce qui s’était passé. Les VAND’HALS prirent la fuite
vers l’ouest, dans un désordre chaotique, laissant ce la mort faire rage en territoire Nawilok, au sud.
Les VAND’HALS ayant réussi à survivre, quittèrent leurs terres dans ce que l’on appellera dans leur
histoire : la Grande Migration. Durant quelques siècles, les VAND’HALS ont été contraints d‘errer
en Berkwald, évitant le plus possible les rencontres fortuites, changeant régulièrement de territoire
et ne s’installant jamais plus de deux ans au même endroit. Ils étaient terrifiés à l’idée qu’un jour ils
puissent rencontrer ce Grand Mal de nouveau.
Plusieurs rois se sont succédés durant cette
migration.
Vers la fin de cette période, Genséric IV, un homme d’âge vénérable mais toujours très respecté,
décida d’installer son peuple à l’extrême ouest de Berkwald, à la limite du territoire de Nasgaroth.
C’est dans ce territoire presque oublié que les VAND’HALS se formèrent une flotte afin d’explorer les
mers du Nord. Ils construisirent un petit port clandestin d’où ils commencèrent à faire le trafic
(commerce illégal) de marchandises variées, passant de la laine de chèvres des montagnes aux
esclaves. Ils réussirent la reconstitution de leur cheptel et ainsi le commerce (marché) des chevaux
VAND’HALS se remit à prospérer. Les échanges commerciaux de toutes sortes se développèrent
entre les Elfes noirs de Nasgaroth et les hommes de l’Empire par l’entremise des VAND’HALS. Puis,
Genséric IV mourut laissant un fils comme roi : Gunderic.
Gunderic était un être simple d’esprit, voir même un raciste imbécile. Il décida de rompre tous les
liens avec les Elfes noirs malgré leur grand pouvoir économique et leur monnaie facile à échanger,
le malik. En agissant ainsi, les VAND’HALS perdaient en plus des acheteurs importants de chevaux,
les elfes noirs se montrant n
i capables d’élever une race aussi performante. Lors d’une visite
diplomatique du prince Morath, Gunderic insulta le Prince Noir. Ce dernier quitta aussitôt les
pourparlers et entreprit de mener une série de raids contre les VAND’HALS. Se prétendant même
capable de contrôler le Grand Mal, il les menaça de lancer sur eux ces êtres surnaturels. Les
VAND’HAL finirent néanmoins par freiner définitivement les attaques des Elfes noirs grâce à l’aide
de certains peuples en Berkwald avec lesquels ils avaient signé des pactes d’entraide mutuelle et de
commerce. Dès lors, l’armée VAND’HALE, reconnaissant sa faiblesse en son Roi, fit éliminer
Gunderic et plaça sur le trône son fils Euric. Plus enclin que son père à la paix et au commerce,
Euric reprit les échanges commerciaux et trouva le moyen d’importer des objets de luxe et de
puissance pour lui et son peuple. Il favorisa le commerce des chevaux avec l’Empire et les elfes noirs
et développa le commerce des esclaves d’une manière encore plus rentable. De plus, il poussa les
siens dans une série de raids de pillages pour reprendre le contrôle des côtes nordiques. Pouvant
compter sur un port clandestin efficace et sur une flotte de plusieurs bateaux, il réussit même à se
rendre jusqu’à la Cité des Sables. C’est durant le règne d’Euric qu‘ils furent les plus prospères. Leur
territoire s’étendait de la Gorge du Chat, qu’ils contrôlaient aisément, jusqu’au point le plus à l’ouest
où ils avaient installé leur port clandestin. Les VAND’HALS n’avaient plus de souci avec les elfes
noirs, avec qui ils maintenaient une certaine paix. Ceux-ci en profitèrent pour étendre leur influence
dans l’Empire, en avançant des postes en Berkwald auxquels les VAND’HALS fermaient les yeux. De
leur côté, les VAND’HALS développaient leurs différents commerces et surtout celui des chevaux.
L’invasion de Berkwald
La disparition des Nawiloks, à l’extrême est du territoire, laissa un vide qui favorisa les incursions
orques face auxquelles les Vand’Hals réussirent tant bien que mal à se défendre. C’est à cette
époque que l’Empire dépêcha plusieurs milliers d’hommes en Berkwald, des troupes d’élite sous la
gouverne des Ducs de Kinztheim surnommés plus tard les «Bouchers de Berkwald» : Herman Van
der Veinz, Lothaire de Filgier et Stanislas Lezenski. Pour la plupart des populations locales, les
troupes impériales étaient venues mettre un terme aux incursions orques, ce qu’ils firent d’ailleurs.
Mais d’autres histoires circulent également sur la vrai raison de leur présence. Des raisons bien plus
obscures reliées au Grand Mal comme le nomment les gens de cette région du monde. Les années
suivantes devinrent une véritable occupation où la répression était de plus en plus utilisée contre les
villageois. Les hommes-chevaux s’enfuirent profondément au nord du continent, et on n’entendit
plus parler d’eux depuis. L’Empire cherchait quelque chose en relation avec le Mal qui gronde sous
terre. C’en était évident, les anciens étaient questionnés par rapport aux «Innommables» comme les
officiers impériaux les appelaient. Plusieurs communautés refusèrent d’aider l’Empire dans leurs
recherches; elles furent décimées ou emportées dans le tourbillon destructeur des Bouchers de
Berkwald.
Par la suite, l’accès à Berkwald fut fermé définitivement, les cartes de la province interdites et l’accès
à la Gorge du Chat rendue impossible. Certains VAND’HALS réussirent à s’en sortir, s’enfuyant vers
les terres impériales là où était leur seule chance de survie. Ils errèrent durant quelques années, ne
sachant pas comment vivre dans des villes organisées ni où s’installer dans un territoire qui leur était
inconnu. Ils finirent par s’adapter aux villes et villages impériaux et la population VAND’HALE finie
par grossir.
Aujourd’hui, les VAND’HALS ont retrouvé leur prospérité d’antan. Bien installés au cœur de
l’Empire, ils transigent avec les plus grands et maintiennent leur commerce d’esclave plus fort que
jamais. Bien malgré cela, une chose leur manque : la richesse de leurs terres ancestrales afin de
faire perdurer leur élevage de Carmaque si précieux, dont la race s’éteint tranquillement.
« Nombre de racines qui germent sous la terre guideront nos pas et ceux de nos
descendants. Si nous trouvons les messages qui couvrent les visages des troncs
arqués, peut-être pourrons-nous libérer notre terre et cicatriser sa plaie meurtrie. »
Windigo, Shaman VAND’HAL
RRHA KTAH RACE, trésorier VAND’HAL

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