Entendre 207

Transcription

Entendre 207
207
NUMÉRO
SEPTEMBRE 2012
AQEPA
Mot du président
La force de nos jeunes
Par Steeve Tremblay, AQEPA Québec Métro
Ce que j’aime le plus chez mes enfants, c’est leur sourire.
En fait, tous les enfants sont beaux lorsqu’ils éclatent de rire,
font leur petite face coquine ou nous lancent un furtif sourire
espiègle avant de faire un mauvais coup! À ce moment précis, il n’y a pas de différence. On ne voit pas d’appareils auditifs ni d’implant cochléaire, on ne voit qu’un enfant qui rit, un
enfant heureux. Ahhhh! Si ces moments pouvaient être éternels! Les années passent mais la peine est toujours aussi
présente dans nos cœurs de parents. L’automne prochain,
notre petite va commencer l’école, en prématernelle. Un autre pas de géant dans la vie de cette si jeune fille. Heureusement, elle est bien contente et nous aussi, parce que nous
sommes prêts à l’accompagner dans cette autre importante
étape de sa vie.
Se donner les outils
Dès l’annonce de la surdité de la p’tite, après les sanglots,
l’incompréhension et la certitude d’être seuls au monde, nous
avons, comme bien d’entre vous, enfin été pris en charge par
le centre de réadaptation. Des questions, et d’autres questions, et encore des questions! Beaucoup de réponses mais
plusieurs interrogations qui sont restées sur la touche. C’est
à ce moment que nous avons découvert l’AQEPA et le grand
et si précieux trésor qui se cachent derrière ces cinq lettres:
d’autres parents. Quelle découverte! Mieux que tous les
professionnels de l’univers, l’autre parent peut comprendre
toutes les émotions, les grandes peines et les grandes joies,
les interrogations, les inquiétudes, les sacrifices, les peurs et
l’amour inconditionnel qui nous habitent devant ce diagnostic
désarmant qui a bouleversé la vie de chacun de nous. Ces
autres parents font aussi partie de la panoplie d’outils dont
nous avons besoin pour offrir à nos chérubins les éléments
nécessaires pour grandir et s’ouvrir au monde.
Fin de semaine familiale
En regardant mes photos de notre première visite à la fin
de semaine familiale, des boules d’émotions me traversent
encore le corps tellement nous y avons vécu des moments
intenses. Pour nous, ce fut comme un million de tapes dans
le dos et de gros câlins. J’ai encore le souvenir du retour, sur le traversier, alors que la p’tite dormait sur un
banc et que le p’tit se régalait au sein de maman. Ma
femme et moi nous nous disions à quel point ce long
week-end nous avait fait du bien. C’était il y a trois ans,
et nous avons eu la même réflexion encore une fois en
retournant chez nous ce printemps.
Les incontournables
Nonobstant l’excellent programme de conférences et
d’ateliers qui font d’ailleurs l’objet de cette édition de
la revue Entendre, ce qui me frappe le plus à chaque
année, c’est la force de nos jeunes. Le cœur et l’âme
de ce super week-end, ce sont les enfants. Que ce soit
à la garderie ou avec leurs groupes respectifs, chacun trouve le moyen de se dépasser en s’amusant.
Lorsqu’ils reviennent au bercail, fatigués, ils nous racontent les exploits qu’ils ont réussis durant la journée
avant de tout doucement aller rejoindre Morphée au
pays des rêves. Et il y a les plus vieux, plus articulés
et avec plus d’expérience, qui nous racontent aussi
les exploits de leur vie de jeunes adultes. Dans leur
témoignage, ils nous remplissent d’espoir tout en nous
présentant la réalité telle qu’elle est. Ils ont une telle
force qu’ils inspirent chacun de nous à être confiant
dans l’avenir et surtout dans celui de nos plus petits.
Ils nous rappellent que malgré leur surdité, ce sont
des enfants, des ados et de jeunes adultes qui comme bien d’autres, ont besoin de gros câlins et aussi,
comme dirait le jeune Antoine, d’un p’tit «coup de pied
dans le cul» quand c’est le temps!
On en a jasé beaucoup encore cette année avec
d’autres parents. On ne pourra jamais se rassasier
de l’expérience des autres jeunes et de leurs parents
pour avancer avec nos petits amours. Un gros merci
à tous de partager votre richesse et de la transmettre
aux autres. C’est le trésor de la fin de semaine familiale… partagez-le!
Entendre, revue de l'Association du Québec pour enfants avec problèmes auditifs, est publié par les publications Entendre, un service de
l'AQEPA.
Fondateur : Pierre J.G. Vennat Révision : Suzanne Péloquin et Daniel Péloquin
Comité de rédaction : Jacques Racicot et Sarrah Osama
Mise en pages : Sarrah Osama
ISSN 0318-9139
Dépôt légal : Bibilothèque nationale du Québec Bibilothèque nationale du Canada Impression : Imprime-Emploi
La rédaction laisse aux auteurs et aux publicitaires l'entière responsabilité de leur texte. Les titres, sous-titres ainsi que la mise en pages sont toutefois la
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Tous les textes publiés dans Entendre (à moins d'avis contraire spécifié par l'auteur) peuvent être reproduits sans demande d'autorisation, mais avec mention
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La revue Entendre 3700 rue Berri, bureau A-446, Montréal (Québec) H2L 4G9
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Mot de la rédaction
C’était ma première fois
Par Sarrah Osama
Du 18 au 21 mai dernier, la fin de semaine familiale de
l’AQEPA a réuni 230 membres au Centre de santé plein
air Pohénégamook. Pour Aurélie, ma collègue de travail,
et moi, c’était notre première fois. Nous avions beaucoup
entendu parler de la fin de semaine familiale, de ce rendezvous tant attendu par tous les membres et on avait hâte de
voir en quoi elle consistait.
Pendant une page, mettez-vous à notre place et vivez la
préparation et le résultat de cette fin de semaine. La fin
de semaine familiale est l’évènement ultime de l’année
« aqepienne » puisque c’est à ce moment que se tient
l’assemblée générale de l’AQEPA et que le nouveau Conseil d’administration est élu. Mais pour en arriver là, il faut
d’abord beaucoup de préparatifs.
Vous le savez, je suis arrivée à l’AQEPA en janvier. Et
en arrivant, le thème de cette année était déjà décidé : «
Ouverture sur le monde » est choisi par les membres du
Conseil d’administration. Les ateliers étaient aussi déjà
sélectionnés. Nous avions quatre ateliers cette année
– une nouveauté, l’aviez-vous noté? Et évidemment, les
témoignages aussi étaient dans la ligne de mire des organisateurs.
Pour pouvoir vous offrir le programme détaillé de la fin de
semaine, il faut contacter tous les intervenants, leur demander de nous décrire en quelques mots leurs ateliers.
On met en page le tout et on vous l’envoie en espérant que
vous serez nombreux à y répondre.
sentaient bien et à leur place.
La conférence d’ouverture, les ateliers, les groupes de discussion, l’expo-passion, les témoignages et l’assemblée
générale étaient des moments tantôt ardus (on en a vu
quelques-uns verser des larmes), tantôt agréables pour
les parents. Les membres se croisaient et bavardaient
aussi lors des rassemblements autour du feu, d’un verre
et des repas. Et nous étions là comme participantes mais
aussi comme observatrices de ce rendez-vous annuel tant
attendu.
Et c’est, j’espère, ce que vous allez retrouver dans ce numéro : une photographie conforme à ce que les parents
ont vécu pendant cette fin de semaine. Sylvie Carrau vous
raconte ce que Josyanne Jean a dit pendant la conférence
d’ouverture. Andrée Vachon, Audette Bédard, Christianne
Giard et Chantal Bénard rapportent ce qu’elles ont appris
pendant les ateliers. Vous retrouverez aussi la constitution
de votre nouveau Conseil d’administration.
Vous trouverez évidemment nos chroniques habituelles:
Jade St-Vincent vous propose des lectures jeunesse et
Danielle Juneau offre ses jeux aux enfants. Audrey Hauet,
permanente à l’AQEPA Montréal Régional, vous renseigne sur leur nouveau projet, la Joujouthèque. Le tout est
enveloppé par les dessins de Léonie Pigeon, 10 ans,
Montréal (à gauche) et Stéphanie Vachon, 15 ans, BasSaint-Laurent (à droite).
Ensuite, c’est ma collègue Aurélie qui s’est affairé à assigner des logements à tous les membres qui avaient répondu
affirmativement à notre invitation. Le vendredi 18 mai, les
trois permanents, soit Daniel, Aurélie et moi, ont pris la
route pour vous accueillir à Pohénégamook dès le début
de la soirée.
Et la fin de semaine était commencée. Et c’est vrai! C’est
vrai que c’est un moment intense en émotions, en apprentissages et en rencontres. Vous êtes plusieurs à être venus
nous parler. Nous avons été en voir plusieurs aussi. Il y a
les parents habitués qui sont venus rencontrer celles qui
ont remplacé Louise Bellemare. Et il y a les nouveaux parents que nous avons été voir pour nous assurer qu’ils se
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Conférence d’ouverture
Au-delà de la différence
Par Sylvie Carrau, AQEPA Montréal Régional
Madame Josyanne Jean, éducatrice spécialisée, vit avec
une déficience physique, le spina-bifida. Conférencière
depuis 2010, elle partage son expérience de vie afin de démontrer qu’il est possible de vivre des réussites dans toutes
les sphères et tous les stades de la vie malgré certaines
limitations.
Souriante, visage calme, madame Josyanne Jean entame
sa conférence en posant la question qui guidera toute sa
conférence : suis-je différente d’une autre personne? Ou
plus exactement : est-ce que ma différence est plus différente que celle d’une autre personne?
Pour Josyanne Jean, tout a commencé à la naissance. Lors
de l’accouchement de sa mère, les médecins constatent
que le bébé présente une bosse énorme sur le bas du dos.
La voilà transférée immédiatement à l’hôpital de Québec.
Le diagnostic est sans appel, elle est atteinte du spina-bifida dans sa forme la plus agressive, un cas rare, le myéloméningocèle.
Pour avancer sans se laisser anéantir, Josyanne Jean
a toujours réussi à déterminer et rassembler ses forces,
croire en elle, chercher le positif tout en se permettant
de vivre ses émotions. Elle a également fait valoir ses
droits et s’est battue pour obtenir le soutien nécessaire :
aide technique, éducatrice, service spécialisé en maind’œuvre (SSMO), etc.
Josyanne Jean consacre une bonne partie de sa conférence sur la partie la plus marquante de sa vie – «
l’adolescence et la quête de liberté » – qu’elle considère
comme un « gros morceau » quand on vit avec une différence. Durant son primaire et son secondaire elle n’a
connu que des amitiés instables. Faisant partie des rejets, elle s’est associée aux autres personnes rejetées
et fit des rencontres enrichissantes, mais elle connut sa
première véritable amie au CÉGEP.
Les relations amoureuses ne furent pas plus fructueuses, elle n’a jamais connu l’époque des « petits chums ».
Aujourd’hui, elle vit en couple et est très heureuse.
Dès sa première heure de vie, la petite Josyanne subit sa
première opération. Elle sera suivie de 12 autres chirurgies
orthopédiques en 18 ans d’existence, ainsi que d’une multitude de rendez-vous médicaux. Vivant de grandes réussites entrecoupées de douloureux échecs, Josyanne va
toujours chercher et s’accrocher à ce qui fonctionne, même
si cela prend une dimension fort subtile.
Selon Madame Jean, il faut savoir choisir des personnes
qui nous acceptent certes, mais surtout qui nous respectent, vivre des relations d’égal à égal, ne jamais
se diminuer. Dans les moments difficiles, il faut toujours
revenir à la source, redéfinir ses forces, et oublier les
regards négatifs. L’important est ce que l’on a et il ne
faut pas se laisser déconcentrer par ce que l’on n’a pas.
Cette forme de spina-bifida ne pardonne pas, Josyanne
est condamnée à déambuler dans un fauteuil roulant. Fonceuse, déterminée, courageuse, Josyanne s’informe, prend
des risques, surmonte ses peurs et finit par marcher.
Enfin, Josyanne Jean finit sa conférence en donnant aux
parents une foule de conseils : laisser l’enfant apprendre de ses erreurs, mais démontrer en tout moment leur
présence et leur soutien, proposer de l’accompagner, lui
montrer d’autres alternatives, mettre l’emphase sur ce
qu’il est capable de faire, sur ce qui fonctionne, sur les
amis qui sont gentils avec lui, sur le positif et, surtout,
laisser l’enfant vivre ses émotions.
Aujourd’hui, Josyanne Jean apparaît debout devant nous,
une canne à la main, autonome et fière. Elle marche certes,
mais ce statut est aussi réel qu’incertain, cette réussite
n’est pas acquise, elle ne le sait que trop. Ainsi elle a appris
à savourer la vie au jour le jour. Son manque d’assurance
physique et ses limitations concrètes d’équilibre contrastent
avec sa fabuleuse détermination et son assurance morale
contagieuse.
Josyanne Jean avoue que son parcours scolaire a connu
son lot d’épreuves. Lors des travaux d’équipe, elle était
toujours celle que l’on choisissait en dernier ou celle que
le professeur imposait. Lors de sa recherche d’emploi, les
mêmes incompréhensions se sont manifestées et les refus
étaient prononcés avant même le début de l’entrevue.
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À la fin de la conférence, Josyanne Jean propose une
liste de « trucs et astuces ». Nous pourrions par exemple choisir cette phrase : « avoir confiance en ce que
l’on est et ce que l’on vaut ».
Abreuvée de toutes ses paroles, méditant sur ma propre fille malentendante, sur son vécu, sur notre cheminement comme parents à ses côtés, trois mots se
sont imposés pour résumer ma pensée : acceptation,
espoir et fierté.
Atelier
Renée sans limite
Par Chantal Bénard, AQEPA Montréal Régional
Qui ne connait pas Renée?
Selon nous, les membres de l’AQEPA Montréal Régional,
tous les gens de la grande famille de l’AQEPA connaissent
Renée. Mais je me suis aperçue que ce n’était pas le cas.
Renée est un bijou à découvrir. À l’AQEPA Montréal Régional, elle s’occupe des activités familiales, des rencontres de parents au Centre montérégien de réadaptation,
des camps de jour, des camps camping et des activités des
adolescents.
Ce fut très intéressant d’entendre la belle histoire de Renée.
Pour nous, les parents plus jeunes, elle est une belle référence. Elle est née avec une surdité. Elle a grandi dans
une famille où elle était la seule vivant avec une surdité. Sa
mère lui a montré comment ne pas se limiter à cause de sa
surdité. Elle lui a appris, comme elle l’a fait avec ses autres
enfants, à faire du camping, du ski-doo, du quatre roues et
j’en passe. Ne pas se limiter et même au contraire défoncer les portes étaient le credo. Elle s’est mariée avec Michel, un
entendant. Elle voulait fonder une famille et l’idée que ses enfants puissent naître avec une surdité ne lui est jamais passée par la tête. Elle a eu quatre enfants, dont trois vivant avec une surdité. Pour son premier enfant, le choc du diagnostic
de surdité l’a empêchée de voir la beauté de son fils. Elle ne voyait que la surdité et ce, jusqu’au jour où son conjoint lui
a fait prendre conscience qu’il l’avait choisie elle, Renée, et non pas sa surdité.
À son tour, elle a fait comme sa mère. Ils ont fait du camping, du ski-doo, du quatre roues et j’en passe. Il ne faut pas
s’imposer de limites à cause de la SURDITÉ. Il faut faire confiance à nos enfants.
Un gros merci Renée. Par le partage de ton vécu, tu nous aides à mieux comprendre la surdité et faire tomber des limites
que nous aurions tendance à imposer à nos enfants en voulant les surprotéger.
Saviez vous que...
Le CRTC resserre les règles concernant l’intensité sonore des messages publicitaires à la télévision
Lorsque vous regardez une émission de télévision, il peut arriver qu’un message publicitaire vous fasse vraiment sursauter tellement le volume est fort. C'est sur le
​​ point de changer. À compter de septembre 2012, les radiodiffuseurs et les
fournisseurs de services de télévision (par câble, par satellite et sur protocole Internet [TV IP], entre autres) devront appliquer la norme internationale1 pour mesurer et contrôler les signaux de la télévision numérique et veiller ainsi à ce que
l’intensité sonore des messages publicitaires et des émissions soit la même.
Changement apporté par les règles
Le respect de la norme permettra de réduire au maximum les variations entre l’intensité sonore des émissions et celle
des messages publicitaires. Vous n’aurez donc plus besoin de régler le volume vous-même lorsque l’émission s’arrêtera
le temps d’une pause publicitaire. Les radiodiffuseurs seront également responsables de l’intensité sonore des émissions
qu’ils diffusent. Ils devront s’assurer, au plus tard le 1er septembre 2012, que l’intensité sonore des émissions et des messages publicitaires est plus ou moins la même.
Plaintes à formuler
À compter du 1er septembre 2012, les violations éventuelles pourront être signalées au CRTC. Cependant, il est préférable qu’en premier lieu, vous transmettiez vos préoccupations aux radiodiffuseurs et à votre fournisseur de service de
télévision.
(Source : Site internet du CRTC, http://www.crtc.gc.ca/fra/info_sht/g3.htm)
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Atelier
Vous NET pas seuls!
Par Audette Bédard, AQEPA Québec Métro
On ne se passerait plus des mille avantages du Web! Il ne
faut cependant pas en ignorer ou en minimiser les dangers
potentiels. Deux agents de la Sureté du Québec, Catherine
Bourget et Mathieu Caron, sont venus informer les parents
de l’AQEPA afin de nous rendre meilleurs guides et accompagnateurs de nos jeunes internautes. Ils ont partagé de
nombreux conseils faciles à exécuter et accessibles aux parents. En voici quelques-uns.
Parent présent et attentif
Il est bon de discuter ouvertement de l’utilisation de la toile et
de ses risques avec nos jeunes, surtout lorsque notre enfant
en connaît plus que nous à propos de cette technologie (ils
sont parfois très jeunes mais très bons!). Mettre des règles
d’utilisation claires, vous laisser la possibilité de regarder
par-dessus son épaule régulièrement, lui demander de vous
expliquer et vous démontrer ce qu’il fait avec Internet, lui demander comment accéder à tel site, sont autant de moyens
variés d’être présent et attentif comme parent.
mais plus difficilement si elle choisit : U2skidefond@
hotmail.com.
Téléchargement (antivirus et pare-feu)
Parfois on remarque que l’ordinateur, pourtant si rapide
il y a six mois, fonctionne au ralenti depuis quelque
temps. Une personne qui télécharge beaucoup de
musique ou de films doit accepter que l’antivirus et le
pare-feu soient sans effet durant le téléchargement.
À ce moment, l’ordinateur n’est pas protégé. Si le téléchargement dure plusieurs minutes, c’est autant de
temps pendant lequel la protection n’est pas active.
Bien des choses indésirables peuvent alors accéder à
l’ordinateur…
Sites de rencontre ou de transaction
Les adolescents et jeunes adultes peuvent être intrigués par des sites de rencontre. Pourquoi pas? Bien
des couples se forment ainsi! Ce sont habituellement
des sites sécuritaires et fiables… tant que l’on demeure
Emplacement de l’ordinateur
sur le site pour dialoguer avec l’interlocuteur; ainsi, il
L’ordinateur utilisé par le jeune devrait être à un endroit où est toujours possible de retracer l’autre personne. Si
vous pouvez voir l’écran; donc, pas dans sa chambre, la l’interlocuteur demande des conversations hors du site,
porte fermée, mais plutôt dans un endroit passant et acces- alors il faut se méfier.
sible aux membres de la famille. Les conférenciers ont expliqué comment on accède parfois à des sites « pour adulte » Malgré nos avertissements, un jeune peut être tenté de
ou même des sites de pornographie juvénile sans le vouloir, rencontrer en personne un inconnu croisé sur Internet
simplement en faisant une erreur d’une lettre par rapport à et il n’osera pas le dire à ses parents. Il est important
un site susceptible d’être très fréquenté. Par exemple, un d’ouvrir le dialogue à ce sujet. Il est essentiel d’informer
jeune qui souhaite aller sur le site de Britney Spears pourrait un parent ou un autre adulte de ce type de rencontre.
se tromper dans l’orthographe du nom (en l’écrivant Britney On suggère d’être accompagné par une autre personne
Speers) et ainsi accéder à des sites inadéquats pour lui.
lors de la rencontre, d’emporter son cellulaire pour contacter un proche s’il trouve la situation louche…
Réseau sans fil et mot de passe
Si votre réseau à la maison est sans fil, il est essentiel de Quand on entre sur un site transactionnel (Ebay, par
mettre un mot de passe pour le sécuriser. Autrement, une exemple), on nous demande de remplir plusieurs
personne habile sur Internet pourrait entrer dans votre ré- champs obligatoires. On doit effectivement inscrire
seau sans fil (simplement en se promenant en auto dans quelque chose, mais pas nécessairement la vérité.
votre quartier) et actionner des fonctionnalités de votre ordi- Seule l’adresse courriel doit être la bonne. Ainsi, il sera
nateur : par exemple, mettre en action votre caméra et ainsi plus difficile de vous identifier ou de vous trouver. C’est
voir ce qui se passe en face de votre ordinateur... donc voir une autre façon de ne pas divulguer trop d’informations
ce qui se passe chez vous.
personnelles sur le Web.
Choix de l’adresse électronique
Les conférenciers suggéraient très fortement de ne pas se
servir de notre nom dans une adresse Hotmail ou Gmail, mais
d’utiliser un surnom ou des mots qui ne serviront pas à vous
identifier d’un seul coup d’œil. Gaétane Béland, championne
de ski de fond et fan de U2, sera facilement reconnaissable
si son adresse courriel est : [email protected],
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Chantage sur Internet et argent
Lorsqu’une personne est victime d’intimidation ou de
chantage sur Internet, l’information importante à donner
aux enquêteurs ou policiers, c’est l’adresse IP. C’est
une information relative à chaque ordinateur connecté
sur Internet. Cette adresse IP est changée régulièrement par la compagnie qui offre le service. C’est pourquoi il ne faut pas attendre avant de
déclarer une situation inquiétante qui se passe sur Internet ou de porter plainte. Tapez « How to find your IP address »
dans un moteur de recherche et vous serez informé de la façon de connaître votre adresse IP.
Publié sur le Web? Accessible à tous, pour toujours…
Tout ce qui est publié sur le Web peut devenir accessible à n’importe qui, autant nos amis que quelqu’un qui voudrait un
jour nous embêter. Vous envoyez votre photo à une amie… qui n’est plus votre amie quelque temps après. Elle pourrait
vouloir vous faire du tort en vous montrant dans de fâcheuses situations qui pourraient vous nuire plus tard… On ne sait
jamais comment la photo pourrait être utilisée. Portez donc une attention particulière à tout ce que vous publiez!
À savoir!
Des policiers spécialement formés font des visites d’information dans les milieux scolaires et auprès de groupes de
jeunes ou de parents. Vous pouvez organiser ce type de rencontre. Le dépliant « Prudence sur le net! Parents avertis,
jeunes internautes prudents » qu’ils transmettent, en lien avec la pédophilie et la cyberintimidation, pourrait vous être
très utile.
La Sûreté du Québec ou votre corps de police municipale est votre premier allié à contacter en cas de problème. Voici
quelques adresses importantes pour en savoir davantage :
www.internet101.ca
www.webaverti.ca
http://www.sq.gouv.qc.ca/cybercriminalite/cybercriminalite-surete-du-quebec.jsp
Pour faire un signalement :
www.surete.qc.ca
www.infocrime.org
www.cyberaide.ca
Utiliser Internet est facile! Bien utiliser Internet demande un peu plus de réflexion.
Voici quelques conseils glanés sur le site Internet de la Sûreté du Québec pour naviguer en toute sécurité :
•
Dis toujours à tes parents ce que tu fais sur Internet et avec qui tu discutes.
•
Avant de donner des renseignements personnels (ton nom, l’endroit où tu habites, etc.), que ce soit
quand
tu clavardes ou pour t’inscrire à un concours, demande l’avis de tes parents.
•
Ne réponds jamais à un message si tu ne sais pas qui te l’envoie.
•
Si tu es mal à l’aise en discutant avec quelqu’un, parles-en à tes parents ou à un adulte en qui tu as
confiance.
•
Ne transmets jamais de photos à moins d’avoir demandé la permission à tes parents.
•
Avant d’entrer dans un bavardoir (chat room), demande l’autorisation à tes parents ou à un adulte de
confiance.
•
Ne donne jamais rendez-vous à quelqu’un que tu as connu dans un bavardoir.
•
N’oublie jamais que certaines personnes ne disent pas la vérité lorsqu’ils écrivent sur Internet…
Quelqu’un
qui se fait passer pour une fille de 10 ans pourrait être en réalité un homme de 45 ans!
(Source : http://www.sq.gouv.qc.ca/enfants/conseils-de-securite/internet-enfants-sq.jsp)
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Atelier
Parent d’un adolescent
Par Andrée Vachon, AQEPA Bas-Saint-Laurent
Voici un résumé de l’atelier présenté par madame Stéphanie Saint-Louis, travailleuse sociale, lors de la dernière fin
de semaine familiale à Pohénégamook. Le thème portait sur
l’adolescence. Je vous propose de faire « travailler vos méninges » et de résoudre ces mots croisés.
HORIZONTALEMENT
1. R____. État dans lequel un(e) adolescent décide de ne
pas accepter un traitement qui lui est bénéfique, par exemple : ne pas prendre un médicament, ne pas vouloir porter
son appareil auditif ou son système MF, ne pas rencontrer
un médecin ou ne pas reconnaître un problème. Que fait le
parent devant cette situation? Il respire par le nez et il écoute
les arguments que l’ado lui fournit. Il s’adresse à la partie
logique de notre ado et non pas à la partie émotive. Il peut
lui présenter un traitement comme un moyen de gagner de
la liberté plutôt que d’en perdre et finalement, peut-être qu’il
(elle) devra se « casser la gueule » pour apprendre… Ouf!
s fassent de même afin que tout le monde se comprenne
et y trouve son bonheur!
VERTICALEMENT
1. Le désir de r____ est important dans la vie d’un(e)
adolescent(e).
6. Lieu où l’adolescent(e) vit des réussites et des
échecs scolaires. Un lieu où les ami(e)s prennent une
très grande importance : é____.
7. Échange verbal (et non via un texto!), de personne
à personne entre un parent et un adolescent(e) concernant une demande ou une faveur de la part dudit
ado. Le parent doit écouter au complet la demande,
définir ses besoins et l’ado de même, trouver un compromis, prendre un engagement mutuel et prévoir une
conséquence en cas de non respect de l’engagement.
Ce processus se nomme la n____. Pas toujours facile
2. Les ados recherchent d’autres jeunes qui leur ressemblent à accomplir!
pour être en groupe. C’est pourquoi ils cherchent des a____
sportifs, des a____ musiciens, des a____« skateurs », etc.
10. L’adolescence peut provoquer des comportements
bizarres : tantôt le jeune agit comme un enfant et tantôt
3. Les parents se demandent très souvent : « Ça commence il a des raisonnements et des agissements de v____
quand et ça finit quand cette c___ d’adolescence? » Toute- d’adulte. On se pose la question : « Mais qu’est-ce qui
fois, chaque ado la vit à des degrés différents et pas toujours lui est passé par la tête? »
à cent à l’heure…
10. Dans toute relation ado-parent, il est important de
5. É____. État par lequel un(e) adolescent(e) se cherche et féliciter ou d’apporter une g____ à notre ado récompenrecherche un état de bien-être entre la période de l’enfance sant ses bons comportements et ses bonnes attitudes.
et la période adulte. Pas toujours facile à vivre pour un ado et Ce dernier y perçoit un signal qu’on l’écoute, qu’on le
pas toujours facile à suivre pour le parent!
soutient et qu’on lui fait confiance. Même si tout n’est
pas toujours parfait – la propreté et l’ordre de sa cham7. En enlevant les deux dernières syllabes du mot « adoles- bre par exemple – l’effort est là et c’est ce qui importe,
cent » on obtient ce diminutif (au pluriel) : a____. Voilà qu’on même si parfois cela nous « tombe sur les nerfs »…
parle comme eux, en coupant les mots!
12. Mettre des b____.Cela signifie identifier nos be12. L’adolescent(e) ressent le besoin de s’identifier et de se soins en tant que parents et les faire connaître à nos
tenir de plus en plus en g____.
ados afin qu’ils soient en mesure de reconnaître nos
limites; un peu comme un code de la route qu’ils doivent
20. Période pendant laquelle le jeune vit de grands change- respecter. Si la ou les règles sont transgressées, il y a
ments tant au niveau physiologique et psychologique que so- des conséquences à subir… Ouch!
cial. Période également où le jeune forge sa propre personnalité. Pour les filles, cette période se situe autour de 10 ans 17. Synonyme de « balises » (au pluriel): L____.
tandis que pour les garçons, c’est plutôt vers 11-12 ans. C’est
aussi une période où le jeune apprend des habiletés socia- 18. Ce processus d’in____ ne s’apparente pas à une
les, choisit un métier, apprend à gérer un budget, contrôle rébellion, mais plutôt à une volonté de recherche de
ses émotions, connaît son corps, ses intérêts, ses talents, soi, de la façon dont l’adolescent(e) devient un individu.
ses forces et ses faiblesses : a____.
Les parents, les adultes significatifs et les éducateurs
ne doivent pas oublier que les ados nous observent et
24. Il importe de verbaliser nos b____ et que nos adolescent(e) c’est souvent vers nous qu’ils
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vont se tourner quand ils ont un pépin…Vous sentez-vous observés?
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Votre Conseil d’administration provincial :
C’est lors de la fin de semaine familiale qu’a lieu l’Assemblée générale de l’AQEPA et c’est à ce moment que sont
élus les représentants du Conseil d’administration de votre Association. Douze membres ont été élus (ou réélus)
comme administrateurs. Ci-dessous vous retrouverez la composition exacte du Conseil d’administration de l’AQEPA
provinciale :
Comité exécutif :
Steeve Tremblay, AQEPA Québec Métro : Président
Christianne Giard, AQEPA Lac-St-Jean : Secrétaire
Isabelle Gélinas, AQEPA Québec Métro : Trésorière
Suzanne Marcotte, AQEPA Estrie : 1ere Vice-présidente
Mario Nadeau, AQEPA Mauricie/Centre-du-Québec : 2e Vice-président
Administrateurs :
Alain Jean, AQEPA Abitibi-Témiscamingue
Vincent Dubois, AQEPA Montréal régional
Roger Dupuis, AQEPA Outaouais
Chantal Gagné, AQEPA Bas-Saint-Laurent
Jean-François Charrette, AQEPA Saguenay
Pierre Lazure, AQEPA Montréal régional
Sylvie Carrau, AQEPA Montréal régional
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Par Danielle Juneau, AQEPA Mauricie-Centre-du-Québec
Aujourd’hui, je vais vous parler de la légende des treize crânes de cristal qui possèdent des propriétés tout à fait
spéciales. En 1924, une adolescente de 17 ans, fille d’un archéologue connu, découvre un crâne de cristal au
Bélize, un petit pays au sud du Mexique. Alors qu’elle visitait l’ancienne cité Maya, elle aperçut un objet brillant
tout en haut d’une pyramide. C’était un crâne, le premier des treize; fait étonnant, le crâne était en cristal pur de
quartz, la matière la plus dure au monde après le diamant. Daté par les experts, ce crâne s’est avéré appartenir
à la période précolombienne. À cette époque, il était impossible de travailler cette matière et, même avec les
outils d’aujourd’hui, il était impossible d’obtenir un résultat aussi spectaculaire. La légende raconte que si les
treize crânes, éparpillés autour de la planète, étaient réunis, ils révéleraient un secret à l’humanité. Sur Internet,
une autre légende d’origine amérindienne raconte qu’au commencement, les êtres humains vivaient dans douze
mondes. La Terre était appelée la planète des enfants. Les onze autres mondes ont rassemblé leurs connaissances dans les crânes de cristal. Les anciens ont amené ces crânes sur Terre et ont fait don de la connaissance aux hommes. Ils aidèrent les hommes à construire quatre grandes civilisations : Lémurie, Mu, Mieyhun
et Atlantide. Les treize crânes étaient conservés dans une pyramide appelée « l’Arche ». Plusieurs civilisations
ont été les gardiennes de l’Arche : les Olmèques, les Mayas et enfin, les Aztèques. Ces derniers en auraient fait
un mauvais usage. Les crânes furent ensuite répartis sur la planète. Apparemment le treizième crâne de cristal
aurait été découvert en 2003 en Bavière. Ce serait un crâne d’homme et il serait censé activer les douze autres
crânes de femmes. Il est prédit qu’en 2012, ces crânes se réuniront pour faire passer un message à l’humanité.
Résoudre les deux rébus
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Peux-tu me mettre un
peu de couleur, j’ai une
tête qui fait peur!
Serais-tu capable de trouver dans cette grille tous les pays ci-dessous?
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1-Belgique
2-Portugal
3-Espagne
4-France
5-Irlande
6-Russie
7-Chine
8-Italie
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9-Égypte
10-Canada
11-Mexique
12-Inde
13-Turquie
14-Pérou
15-Japon
16-Pays-Bas
11
Atelier
Lire : du devoir vers le plaisir
Par Christianne Giard, AQEPA Lac-Saint-Jean
J’ai assisté à la présentation du merveilleux programme
donné par l’AQEPA : « Lire : du devoir vers le plaisir ». L’art
de la lecture nous a été présenté en trois volets.
La première partie, donnée par Louise Bergeron, touchait
l’historique de la littérature et le volet 0-5 ans. Elle nous a
fait découvrir la littérature telle qu’elle était au début, destinée à l’aristocratie et orientée vers l’éducation, jusqu’aux
différentes formes qu’elle peut prendre de nos jours. Elle
nous a montré les différentes façons d’utiliser les livres avec
un jeune pour l’instruire, le divertir et surtout passer un bon
moment avec lui. Les livres sont aussi destinés à développer les habiletés nécessaires pour intégrer le monde scolaire comme la conscience phonologique, la discrimination
auditive, l’attention. L’enfant doit donc découvrir très tôt les
livres, être en contact avec l’imaginaire et la transmission de
la culture; il faut le laisser s’en imprégner. Il sera intéressé si
le parent est actif et participant; celui-ci, en plus de lire luimême, doit montrer des images, pointer, questionner, attirer
l’attention, décrire, expliquer. Louise nous rappelle que les
bibliothèques font annuellement une vente de livres usagés
pour renouveler leur inventaire.
Puis c’est au tour de Lorrayne Marchand de prendre la parole.
Elle nous parle du scolaire. Elle nous éveille à l’importance
de poursuivre la lecture avec nos jeunes, puisque la réussite scolaire et le développement de la créativité passent
par la lecture. Il faut donc continuer de lire à voix haute avec
le jeune, dans un endroit calme, afin de l’inciter à lire par
lui-même et acquérir ainsi du vocabulaire. C’est un moment
idéal pour avoir une interaction stimulante avec lui en proposant des hypothèses et des dialogues en parlant du livre.
L’enfant voudra lire, s’il voit ses parents lire régulièrement, si
ces derniers l’encouragent et prennent le temps d’en discuter par la suite. À l’âge scolaire, il faut l’encourager pour qu’il
poursuive ses lectures même si c’est parfois difficile; surtout
à l’adolescence alors qu’on remarque une baisse d’intérêt,
il faut alors trouver une détermination et une motivation à
élargir le champ de lecture. Le parent est donc la personne
qui doit faire naître et maintenir l’intérêt pour la lecture; il doit
donc y avoir à la maison une diversité de livres ou encore
faire découvrir à l’enfant l’univers des bibliothèques.
La troisième partie, le volet parental pour des enfants d’âge
scolaire, nous a été présentée par Nicole de Rouin. Elle
insiste sur le fait que la lecture est nécessaire au monde
scolaire; mais il ne faut pas oublier qu’elle est aussi agréable. Bien avant l’école, soit dès la naissance, on peut favoriser l’éveil à la lecture en le mettant en contact avec des
12
livres puisqu’il y en a maintenant sous plusieurs formes. Il
faut certes suivre le développement du jeune, mais on peut
aussi prendre un peu d’avance. Il est primordial de lui faire
découvrir que la lecture est amusante et intéressante avant
l’école où il pourrait ne la voir que comme un devoir. Une
fois qu’il a intégré le monde scolaire, il se peut que ce soit
un nouveau défi que de lui faire aimer la lecture, bien que
ce soit plus ardu, puisque la compréhension de texte sera
de plus en plus difficile et il en sera de même pour la résolution de problèmes. Il faut se garder du temps pour lire et le
motiver pour éviter le décrochage scolaire en développant
ses connaissances pour qu’il ait plus de facilité dans ses
lectures. Les difficultés peuvent se situer dans les concepts,
les connecteurs, les expressions ou dans le fait qu’un mot
peut avoir plusieurs sens.
Les livres et la télévision : cette dernière donne l’information
trop rapidement ce qui étouffe l’imagination et décourage
le monde créatif. Par contre, la lecture nous permet de
s’attarder sur un mot, de se concentrer sur une image qu’on
imagine, d’aller à notre rythme.
J’en retiens donc que la lecture, contrairement à « mon
temps», se fait maintenant dans le plaisir avec les parents
dans les premières années de vie. Je pense toujours que
le livre est un très bon ami qui nous révèle des mondes,
des histoires et des personnages merveilleux nous permettant de voyager dans le temps et dans l’espace. J’ai toujours
aimé lire et je crois que j’ai inculqué ce goût chez ma fille et
que je vais sûrement me mettre à l’œuvre avec ma petitefille dès ses premiers mois de vie…
Je vous laisse en vous suggérant de vous rendre sur le
site www.livresouverts.qc.ca pour en connaître plus sur les
livres. Il y a aussi trois documents très intéressants, dont
deux quiz, que vous pouvez consulter :
http://www.mels.gouv.qc.ca/lecture/pdf/Annonce_Quiz_
NB.pdf
http://www.mels.gouv.qc.ca/lecture/pdf/Annonce_Quiz_2_
NB.pdf
http://www.mels.gouv.qc.ca/lecture/pdf/MELS%20Grandir.
pdf
Bonne lecture!
Les expertes du Plaisir de lire
Par Louise Bergeron et Nicole de Rouin, intervenantes du programme
Plaisir de lire
Sur la page précédente, vous avez pu lire le bilan de l’atelier « Lire : du devoir vers le plaisir » écrit par Christianne Giard.
L’atelier était présenté en partie par les intervenantes du programme Plaisir de lire. Elles tenaient à s’adresser directement à vous, les membres qui n’ont pas pu profiter de leur atelier pour vous donner quelques « trucs » pour développer
l’amour de la ecture chez vos enfants. Louise Bergeron vous parle des enfants de 0 à 5 ans alors que Nicole de Rouin
vous propose des atuces pour les enfants d’âge scolaire.
LA LECTURE DÈS LA NAISSANCE
L’apprentissage de la lecture commence dès la naissance.
Les nouveau-nés apprennent à déchiffrer les signaux qui
les entourent en écoutant les voix, en regardant les visages et en décodant le langage corporel. Les bébés ont
besoin d’entendre et d’utiliser les sons, les motifs sonores
et le langage parlé. Ils se préparent ainsi à apprendre à lire
les mots imprimés plus tard.
Lisez des histoires à votre bébé
Si vous intégrez les livres, les histoires et les contes à la
routine quotidienne de votre bébé, vous stimulerez son
amour de la lecture. Même les très jeunes bébés adorent
les livres d’images, et il est bon de raconter une histoire
avant la sieste ou à l’heure du coucher. Les jeunes bébés
tirent aussi du plaisir du simple fait d’entendre parler de
quelques-unes des images.
Encouragez la participation de votre bébé
Les bébés aiment mettre les livres dans leur bouche. Donnez-lui accès à des livres de carton solides et propres. Au
début, votre bébé aura besoin de votre aide pour tourner
les pages. Lorsqu’il aura un peu grandi, vous pourrez le
laisser les tourner seul.
Vous pouvez aussi utiliser des livres avec des rimes et des
chansons. Les bébés y réagissent très tôt. Ils n’ont pas
besoin de comprendre les mots pour que ces moments
soient des expériences d’apprentissage, surtout s’ils les
partagent avec maman ou papa.
Une approche sensuelle du livre
L’enfant peut aussi découvrir très tôt le plaisir de regarder
des livres seul : livres en tissu, plastifiés, avec des « pop-
up », des tirettes, des portes et des matières à toucher
et enfin pour le bain. C’est ainsi que le tout-petit découvrira le plaisir de manipuler et de s’approprier un livre
d’images.
Plus les livres seront à la portée de l’enfant, plus il en
saisira le sens lors des explications alors, donnez aux
petits enfants des livres au même titre qu’un jouet. Apportez toujours des livres en prévision d’une longue route
en voiture, dans une salle d’attente… au même titre que
son jouet préféré et son doudou.
Pourquoi lire ?
Pour créer des liens, pour prendre confiance en soi, pour
mieux se comprendre, pour exprimer ce qu’on ressent,
pour organiser son univers, pour se faire plaisir et, enfin,
pour se préparer à lire tout seul.
En grandissant, l’interaction entre la personne qui raconte et l’enfant est essentielle pour développer le questionnement, susciter des commentaires et donner des
explications. Mais faites attention : l’amour de la lecture
est contagieux ! Elle se propage aux enfants de la famille
surtout lorsque les parents en donnent l’exemple.
En tant que parents, vous êtes les mieux placés pour
connaître les goûts de lecture de votre enfant. Vous voici
donc parti à la recherche des meilleures trouvailles et à
des prix compétitifs : les ventes de garage, les bazars
et les bibliothèques municipales avec leurs ventes annuelles. L’inscription à la bibliothèque, le plus tôt possible
pour avoir accès aux livres gratuits, est une bonne initiative pour y découvrir les activités offerte autour du livre
et pour y amener votre petit pour qu’il s’habitue à cette
sortie pleine de découvertes et d’animation.
Ce que peuvent faire les parents pour favoriser les aptitudes pour la lecture «0 à 24 mois»
-Tenez votre bébé confortablement et regardez-le en face.
-Pointez et nommez les images.
-Respectez les indices de votre bébé qui vous en demande encore ou veut arrêter.
-Réagissez lorsque votre bébé veut lire.
-Laissez votre enfant contrôler le livre.
-Demandez « Où …? » et laissez votre enfant pointer du doigt.
-Reliez les livres aux expériences de votre enfant.
-Demandez « Qu’est-ce que c’est ? » et laissez à votre enfant le temps de répondre.
-Arrêtez-vous pour laisser votre enfant terminer la phrase.
-Ne vous inquiétez pas de la courte durée d’attention de votre tout-petit.
-La lecture dans les bras de papa ou maman a une saveur unique, et c’est un moment précieux et indispensable.
13
La lecture à voix haute
UNE SÉRIE D’ASTUCES POUR PARTAGER LA LECTURE
AVEC VOTRE ENFANT :
-Lisez, lisez avec vos enfants, assurez-vous de mettre une
en train de lire, surtout s’ils les ont aimés et recommandés.
abondance de bons livres à leur disposition.
-Variez les séances de lecture pour éviter l’ennui occasionné par la répétition. Lisez un livre qui prend trois jours
après une semaine d’une histoire différente à chaque
soir. Ne laissez pas s’écouler trois ou quatre jours entre
les chapitres d’un livre; vous ne serez pas en mesure de
-L’écoute est une habileté acquise, il faut l’apprendre et la cul- maintenir l’intérêt de l’enfant.
tiver graduellement ; cela n’arrive pas du jour au lendemain.
-Limitez l’utilisation de la télévision, les jeux vidéo et
-On peut lire des livres d’images à des enfants d’âges dif- l’ordinateur, qui peuvent nuire à la concentration et faférents ; c’est plus difficile avec les romans. Si les enfants ont voriser une courte durée d’attention. Vous pouvez décider,
plus de 2 ans de différence, il vaut mieux trouver du temps par exemple, d’un temps limite par jour, ou de ne les perpour lire aux enfants individuellement. (Et cela est vrai à tout mettre que la fin de semaine. Écoutez la télévision avec
âge si un des enfants a une surdité.) Une attention un-à-un vos enfants pour qu’ils puissent poser des questions et
pour encourager les discussions et développer leur sens
est particulièrement efficace.
critique.
-Lisez aussi souvent que vous pouvez mais réservez au
moins un moment habituel à tous les jours pour lire, par exemple avant le coucher, avant de partir à l’école, avant le
repas. C’est selon les besoins et habitudes de votre famille.
-Faites attention de ne pas lire trop rapidement. Quand on
lit à voix haute, il faut lire assez lentement pour que l’enfant
puisse construire une image mentale de ce qu’il vient
d’entendre. S’il s’agit d’un livre d’images, l’enfant doit avoir le
temps de regarder les images. S’il a des questions à poser,
il faut lui laisser le temps de les formuler. De plus, on ne peut
lire de façon expressive si on lit trop vite.
-Amenez vos enfants à la bibliothèque régulièrement;
encouragez les enfants plus âgés à fréquenter la bibliothèque aussi. Laissez les enfants feuilleter les livres et les
choisir ; cela développe leur sens critique.
-Si l’enfant choisit un livre trop difficile à lire seul, proposez-lui de le lire à voix haute une première fois; plus tard
-Ayez toujours un livre avec vous en cas d’urgence : dans il le lira lui-même.
votre sac ou dans l’auto en cas d’embouteillage, d’attente
chez le médecin, lors des pratiques de sport d’un autre de -Lisez une grande variété de livres : albums (même aux
ados), romans (fantaisie, histoire, etc.), documentaires,
vos enfants, en attendant de se faire servir au resto, etc.
poésie, bandes dessinées, livres d’art ou de photos, entre
-Les pères devraient faire un effort particulier pour lire aux autres.
enfants. Puisque la grande majorité des enseignants au primaire sont des femmes, les garçons associent souvent la -Votre enfant a besoin d’avoir une collection personnelle
de livres et d’un endroit pour les ranger et les retrouver;
lecture aux femmes et aux travaux scolaires.
achetez des livres (ils peuvent être usagés), demandez
-Réservez du temps chaque jour pour que l’enfant puisse des livres en cadeau, donnez-lui une carte cadeau pour
lire tout seul, même si cela veut juste dire « regarder les im- une librairie.
ages». Toute la motivation que vous avez cultivée en lisant à
voix haute ne vaudra rien s’il n’y a pas de temps disponible -Mettez les livres où l’enfant passe du temps, que ce soit
dans la cuisine, le salon, la chambre ou même la salle
pour la mettre en pratique.
de bain. Assurez-vous que l’enfant dispose d’un éclairage
-Encouragez vos enfants à lire à voix haute; soyez un au- adéquat pour la lecture, particulièrement dans la chambre
ditoire enthousiaste et réellement intéressé, ne corrigez pas à coucher.
sa lecture à moins qu’il ne demande de l’aide.
-Prêchez par l’exemple. Assurez-vous que vos enfants
-Continuez à lire aux enfants même lorsqu’ils savent lire eux- vous voient en train de lire pour le plaisir, pas juste quand
mêmes; en lisant du matériel plus avancé, qu’ils ne sont pas vous lisez à voix haute avec eux; c’est ainsi qu’ils appréciencore capables de lire facilement, vous élargissez leurs eront l’importance et la valeur de la lecture.
connaissances et leur vocabulaire et vous leur donnez un
Sources:
aperçu de la richesse de la littérature qu’ils seront bientôt en The Read-Aloud Handbook, Jim Trelease, Penguin Books, 2006
mesure de lire.
Qui lit petit lit toute la vie, Rolande Causse, Albin Michel, 2005
The Gift of Reading, David Bouchard, Orca Book Publishers, 2001
-Lisez vous-mêmes les livres que vos enfants ont lu ou sont The Reading Solution, Paul Kropp, Random House of Canada Lim-
14
ited, 1993
Une fin de semaine à revivre
Par Jean-François Isabelle et Mélanie Gauthier,
AQEPA Montréal Régional
Quand on nous a demandé d’écrire un petit témoignage
au sujet de notre séjour à la fin de semaine familiale, nous
n’avons pas hésité une seconde. Nous avions eu tellement
de plaisir à être parmi vous, qu’on ne pouvait pas refuser
l’offre.
Du temps pour nous
Prendre du temps en famille est plus facile à dire qu’à faire.
Comme la majorité des familles, nous sommes pris dans un
tourbillon de choses à faire. Notre agenda familial se remplit à
une vitesse éclair et il n’y
a pas beaucoup de temps
libre. Nous avons plusieurs rendez-vous ici et
là, des activités sportives,
des rencontres familiales,
sans oublier le travail, les
études et l’implication bénévole. Avec un agenda
comme celui-ci, la qualité du temps passé en
famille est d’autant plus
importante et il ne faut
pas la négliger.
C’est pour cette raison
que, depuis quelques années, nous avions comme projet de nous joindre
à la grande famille de
l’AQEPA, mais nous reportions toujours à l’année suivante
sous prétexte que nous n’avions pas assez de temps. Cette
année, nous avons donc décidé de faire le saut et de passer
du temps avec vous durant la longue fin de semaine des Patriotes à Pohénégamook.
Révélation
Nous sommes tous deux sourds. Mélanie depuis la naissance
et Jean-François progressivement depuis l’enfance, mais surtout l’adolescence. Même si la surdité est notre mode de vie,
nos expériences sont différentes et la perception de notre surdité l’est également. Notre fils aîné est né entendant. À 4 ans,
un diagnostic de surdité légère est tombé et il y a de fortes
chances que sa surdité soit semblable à celle de papa, donc
progressive. « Quand nous avons appris la nouvelle, cela ne
m’a pas dérangé (J-F.). Je suis fier de ma surdité. » De plus,
en tant que personnes sourdes, nous croyons que nous sommes bien outillés pour lui venir en aide si nécessaire. « Pour
ma part (Mél.), j’ai trouvé cela plus difficile. Pour moi, vivre
avec ma surdité est une chose, mais voir mon enfant perdre
l’audition en est une autre. » Auparavant, nous avions parfois
de la difficulté à comprendre le deuil des parents qui apprennent la surdité de leur enfant. Pour cette raison, nous avons
beaucoup aimé les témoignages durant la fin de semaine.
Ceux des parents étaient révélateurs pour nous deux. «
Je prenais plus conscience des difficultés par lesquelles
passent certains parents, tandis que Mélanie voyait ses
propres parents à travers les témoignages et elle se reconnaissait également. » Ce qui nous a aussi frappé, c’était
le contraste entre les témoignages des parents et ceux
des jeunes. Les parents vivent le deuil de l’enfant parfait.
Ils cherchent à tout prix à répondre à ses besoins et à lui
donner le maximum de chances dans la vie. Les jeunes
font peu référence au deuil, car la surdité fait partie d’eux.
Nous avons bien aimé la
façon dont Antoine dédramatisait les impacts de la
surdité chez une personne.
Par contre, une chose nous
a beaucoup marqués : il y a
encore beaucoup de travail
à faire pour que les jeunes
vivant avec une surdité
aient de meilleurs services
dans les écoles et soient
bien intégrés. Nous ne pouvons que féliciter le courage des parents qui se battent quotidiennement pour
que leur enfant puisse bien
se développer à l’école.
Être parmi vous a été très
énergisant et encourageant. Oui, il y a encore beaucoup de travail à faire, mais de
voir des parents se mobiliser pour une même cause donne
beaucoup d’espoir en l’avenir de nos jeunes. C’est pour
cela que nous souhaitons qu’il y ait davantage de parents
sourds d’enfants sourds qui participent un jour avec vous,
car nous croyons fortement que nous serons gagnants en
travaillant tout le monde ensemble pour défendre les intérêts de nos enfants qui nous tiennent à cœur.
Notre expérience a été fantastique. Manolo a adoré les
activités et a apprécié le temps passé avec d’autres jeunes
de son âge. Le voir partir seul avec son groupe pour la
journée était aussi un apprentissage pour les parents. Tout
était parfait. Le site est magnifique et les services sont incomparables. Bref, nous serons avec vous l’an prochain.
En terminant, nous vous remercions de nous avoir si chaleureusement inclus avec vous. Nous tenons à remercier
également Mme Sylvie Lemay d’avoir interprété pour nous
bénévolement. Ces deux éléments furent la clé de notre
belle intégration parmi vous. Merci!
(Illustration de Jean-François Isabelle)
15
Témoignages
Des parents dévoués et des jeunes « allumés »
Par Sarrah Osama
Trois témoignages différents étaient au programme cette
année : deux parents de la région de Québec, Lise et
Marc Brindamour, et deux jeunes adultes, Antoine Ratté
de l’AQEPA Saguenay et Pascal Hébert de l’AQEPA Québec Métro.
DES PARENTS :
un conjoint et des enfants. Et pour tout ça, elle remercie ses
parents. C’est ce qu’elle leur dit dans la lettre que Daniel Péloquin lit à la fin du témoignage de Lise et Marc Brindamour.
Un témoignage qui a provoqué des larmes chez plusieurs
parents de l’AQEPA.
DES JEUNES ADULTES :
Deux jeunes adultes ont suivi les parents de l’AQEPA. Deux
profils tout à fait différents : Antoine Ratté, un musicien, et
Pascal Hébert, un sportif, ont raconté leur histoire à des parents rassurés de voir que leurs propres enfants peuvent devenir de beaux, grands jeunes hommes qui peuvent réussir
leur parcours de façons différentes.
Antoine Ratté :
Plusieurs connaissent sûrement Lise Brindamour ; elle
était une des deux expertes du programme Plaisir de lire il
y a quelques années déjà. Parents de Charles et de MarieÈve, Lise et Marc nous ont raconté leurs apprentissages et
leur parcours avec leur fille Marie-Ève, une jeune femme
vivant avec une surdité depuis 38 ans maintenant.
Le parcours des Brindamour est parfois difficile à entendre tant l’émotion est palpable. Beaucoup d’embûches ont
jalonné leur histoire et l’acceptation du handicap de leur
fille s’est fait attendre.
Enfant, Marie-Ève n’avait pas conscience de sa surdité
mais, en grandissant et à force de côtoyer d’autres enfants, elle s’en rend compte. À l’adolescence, elle le comprend un peu plus mais pas tout à fait puisqu’elle pose
une question difficile à ses parents : « Pourquoi suis-je
sourde? » Les parents essaient d’être forts et de répondre
adéquatement mais impossible, ils ne savent pas quoi dire
à leur fille. Ils sont attristés par la question de leur fille qui
révèle leur propre impuissance. Le chemin est long pour
les parents avant d’accepter la différence de leur fille.
Mais c’est sans prendre en compte la force de caractère
de Marie-Ève qui, une fois les moments difficiles passés, montre à ses parents de quel bois elle se chauffe!
Jeune fille tenace selon ses parents, elle ne se laissera
pas abattre. Elle va se faire des amis – peu mais des amis
proches, réussir ses études et travailler dans le domaine
qui l’intéresse. Aujourd’hui, elle travaille à Parcs Canada, a
16
Le
deuxième
jeune
homme
qui a causé tout
un émoi est Antoine. Il est du
Saguenay et, à
21 ans, il assistait
pour la première
fois à la fin de semaine familiale.
À la demande
de l’AQEPA, il a
préparé un témoignage pour
les parents. Antoine surmonte
sa timidité par
l’humour débordant dont il fait
preuve lors de sa
présentation. Un
powerpoint intitulé « Ma vie d’acteur porno » accompagnait
sa présentation. Le ton était déjà trouvé pour ce témoignage
pendant lequel Antoine a si bien navigué entre humour, autodérision, moquerie et émotion (surtout pour sa maman,
Sylvie Tremblay, qui avait déjà son paquet de mouchoirs en
main avant qu’il ne commence à parler). Le jeune homme a
couvert toutes les sphères de sa vie : l’école – il vient de terminer son CÉGEP en musique et commence en automne un
baccalauréat en histoire –, le travail, la musique, les amours
et les amis. On ne connaîtra cependant jamais les grandes
lignes de sa vie d’acteur porno!
Pascal Hébert :
Pascal s’est proposé lui-même pour faire un témoignage. Il avait envie de partager
avec tous son jeune parcours de vie. À 17 ans, ce jeune homme paraît fonceur.
Cela transparaît même dans sa démarche, dans la façon dont il se présente devant
les parents. Il tient une petite feuille de notes mais s’en détache, sait déjà ce qu’il
veut dire. De plus en plus à l’aise dans son discours, il regarde son public, fait des
blagues et plaît à ses amis adolescents qui sont venus exprès l’écouter. Pascal
raconte que l’école ce n’était pas toujours évident pour lui et qu’il s’y ennuyait un
peu. C’est vraiment le football qui lui plaît et c’est dans le sport qu’il réussit pleinement. Il abandonne donc l’école et travaille maintenant avec des membres de sa
famille dans le domaine de la construction. Pascal nous racontait aussi qu’il avait
des amis; il en retrouve d’ailleurs certains pendant la fin de semaine familiale de
l’AQEPA. Et depuis quelques temps, il est heureux aussi en amour: il nous a confié
qu’il avait « une blonde ».
Réponse au rébus de la page 10 :
Pomme de terre
Cinéma
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cca
17
La Joujouthèque : de l’importance de jouer en famille
Par Audrey Hauet, Responsable de programme, AQEPA Montréal Régional
Par le jeu, l’enfant se construit sur tous les plans : physique,
affectif et intellectuel. Plus tard, en jouant avec les autres enfants, il se développe également au niveau social. Il façonne
son identité.
Jouer permet donc de développer des compétences nécessaires pour réussir à l’école et dans la vie. En effet, cela permet
à l’enfant d’acquérir des habiletés comme la collaboration (le
travail d’équipe), le contenu (les mathématiques, les sciences),
la communication (orale et écrite), l’innovation par la création et
la confiance en eux!
lettres et de mots (livres, affiches, panneaux). Ces outils aideront votre enfant à comprendre la façon dont ils sont utilisés.
Ne négligez pas le jeu physique, même en plein air. Il favorise
le développement moteur (force, endurance, agilité), la santé
physique et la concentration de votre enfant.
•à l’importance d’interagir avec votre enfant pendant le jeu.
Tenez-vous prêt, chaque fois qu’il regarde dans votre direction, à parler des choses avec lesquelles il joue ou de ce qu’il
fait!
•à l’importance des jeux libres pour votre enfant. Les activités
Il existe différents types de jeux qui vont stimuler différentes n’ont pas toujours besoin d’être structurées pour être stimufacettes du développement de l’enfant et aucun n’est à négliger. lantes. (3)
On retient les catégories suivantes :
Rappelez-vous qu’il n’y a pas de bonne ou de mauvaise
•Les jeux d’exercice sensoriel et moteur. Ce sont les premiers manière de faire les choses, puisque le jeu comporte de multijeux de l'enfant qui s’exerce à maîtriser ses mouvements et ses ples possibilités : une chaise peut servir de voiture, de bateau,
gestes.
de maison ou de lit.
•Les jeux symboliques permettent de faire-semblant, donc de C’est en jouant avec du matériel qui favorise l’exploration, la
représenter la réalité au moyen d’images ou de symboles.
découverte, la manipulation et la participation active qu’un enfant apprend!
•Les jeux d’assemblage et de construction.
La création d’un nouveau service à l’AQEPA Montréal Ré•Les jeux de règles qui comportent un ensemble de règles à gional
respecter. Ils stimulent les connaissances générales par des exercices d’associations, de séquences, de stratégie, de mathé- Afin de rendre accessible tous les types de jeux aux familles
matiques, etc.(1)
qui le désirent, l’AQEPA Montréal Régional a lancé sa « Joujouthèque ».
Pour nos enfants vivant avec une surdité, les jeux symboliques
ont une importance toute particulière. Être capable d’utiliser des Vous y trouverez des jeux des quatre groupes cités auparamots ou des signes pour évoquer des choses permet à l’enfant vant, mais elle sera aussi pour vous un lieu de référence pour
d’appréhender le monde qui l’entoure. Ces jeux lui permettront de l’information sur le jouet et sa pédagogie. Avec l’aide de la
de comprendre que chaque chose possède un nom et des car- personne en charge du projet, vous trouverez les jeux adapactéristiques, de conceptualiser des notions moins concrètes et tés à vos besoins, que ce soit en fonction des préférences des
d’appréhender les repères temporels et géographiques.
enfants ou des objectifs de réadaptation.
À ce point, l’espace du milieu de vie de l’enfant devient central;
les parents sont les acteurs premiers à nommer les choses pour
préparer l’enfant à son entrée à l’école. Il est alors de leur rôle
de promouvoir diverses occasions de jeu.
Pour sa première année, nous la désignons comme un projet
pilote dont l’impact sera à évaluer. Nous espérons rejoindre le
plus de personnes possible et pensons déjà à l’étendre dans
nos régions. Pour le moment, ce service est offert gratuitement
à tous les clients du Centre montérégien de réadaptation, du
« Créer un milieu de jeu riche, c’est créer un bon milieu Centre de réadaptation en déficience physique Le Bouclier et
d’apprentissage pour les enfants. » (2)
de l’Institut Raymond Dewar! Nous sommes ouverts du mardi
au jeudi, de 10 h à 15 h, dans les bureaux de l’Association à
Même si les enfants apprennent naturellement à jouer, nous Montréal.
devons veiller à ce qu’ils disposent du temps et du matériel En espérant vous y voir, je vous souhaite à tous de belles
nécessaires.
activités ludiques en famille!
----------------------------------------------(1)-Le Système ESAR, conçu par Denise Garon, permet l’analyse psychologique,
Soyez attentif :
la classification et l’organisation des jeux et des jouets. L’acronyme ESAR est com•aux aires de jeu : assurez-vous qu’on y trouve beaucoup de posé des premières lettres des quatre types de jeux identifiés.
(2)- M. Kalliala, op. cit., p. 139.
(3)-Centre d’excellence pour la petite enfance. « Le jeu. Une façon naturelle
d’apprendre. »
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La petite chronique littéraire du Centre de documentation de l’IRD
Par Jade St-Vincent
Disponibles pour le prêt au centre de documentation :
Le retour de Velours
Éliane Le Minoux et Pat Mallet.- Éditions du Fox, 2007.- 45 p.- ISBN
9782952934817.- 26 $.- 3 ans et +
Sylvain a huit ans. Il est malentendant. À l'école, ses camarades ne comprennent
pas les conséquences de sa surdité. Sylvain est trop souvent seul. La disparition de
Velours, le chat de Flora, leur fait découvrir que Sylvain peut aussi être un ami.
Je suis sourde mais ce n'est pas contagieux!
Sandrine Allier-Guerpin.- Les Essarts-le-Roi : Éditions du Fox, 2010.- 58 p.- ISBN
9782918749097.- 16.75 $.- 12 ans et +
Rions avec Sandrine Allier-Guerpin qui n’est pas n’importe qui car elle est sourde, et il n’y
a que les sourds pour savoir rire de la surdité. Ces bandes dessinées, au style inimitable,
sont inspirées par son expérience de la surdité, et par le biais de l’humour, elles en disent
beaucoup sur la vie des personnes sourdes.
Un phare dans le ciel
Moka.- Paris : Médium, 1993.- 224 p.- ISBN 2221018076.- 12.99 $.- 8 ans et +
Baptiste n'entend rien ou presque : les notes les plus basses de l'orgue, certains clics métalliques qui semblent passer par ses mâchoires et de vagues souvenirs d'avant sa maladie.
Baptiste se demande souvent si le fait d'être sourd le rend malheureux. Ce qui est sûr, c'est qu'il
ne supporte plus l'étalage de la Charcuterie Principale où, selon l'opinion de sa mère, il a eu la
chance incroyable d'être embauché.
Heureusement, la vraie chance arrive, sous la forme d'une mobylette de livreur. C'est grâce à
ce nouveau job que Baptiste fait la connaissance de M. Nathan, un ermite astronome, qui l'initie
aux veillées d'observation, lui apprend ce qu'est un héliomètre et un astrolabe et lui montre avec
nostalgie son album de famille.
Institut Raymond-Dewar
3600, rue Berri
Montréal (Québec), H2L 4G9
www.raymond-dewar.qc.ca
Centre de documentation
TÉL : (514) 284-2214 poste 3610
ATS : (514) 284-3747 poste 3610
[email protected]
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Numéro de la convention de
Postes-publications : 40026102
Les publications Entendre, un service de l'AQEPA
L’AQEPA est un regroupement d’associations régionales de parents, un lieu de référence et d’expertise dans le domaine de
la surdité. Sa mission est de promouvoir et développer tous les services nécessaires à l’inclusion sociale des jeunes vivant
avec une surdité.
Président fondateur
André Rochette
Exécutif provincial
3700, rue Berri, bureau A-446, Montréal H2L 4G9
Téléphone : 514 842-8706
Ligne sans frais : 1 877 842-4006
Télécopieur : 514 842-4006
[email protected]
Site Internet : www.aqepa.org
président : Steeve Tremblay
secrétaire : Christianne Giard
trésorière : Isabelle Gélinas
première vice-présidente : Suzanne Marcotte
deuxième vice-président : Mario Nadeau
AQEPA Abitibi-Témiscamingue
C.P. 583, Amos J9T 3X2
[email protected]
présidente : Benoît Bergeron
vice-présidente et secrétaire : Sylvie Verville
trésorier : Alain Jean
AQEPA Bas-Saint-Laurent
C.P. 53, Rimouski G5L 7B7
[email protected]
président : François Jean
vice-présidente : Constance Fournier
secrétaire-trésorier : Sylvain Lacroix
AQEPA Côte-Nord
[email protected]
Téléphone sans frais : 1 877 842-4006
AQEPA Estrie
435, rue Wellington Sud, Sherbrooke J1H 5E2
[email protected]
président : Almir Omercevic
vice-présidente : Suzanne Marcotte
secrétaire-trésorier : Marc Lavertu
AQEPA Gaspésie / Iles-de-la-Madeleine
[email protected]
Téléphone sans frais : 1 877 842-4006
AQEPA Lac-Saint-Jean
C. P. 174, Roberval G8H 2N6
[email protected]
présidente : Nataly Joncas
secrétaire : Christianne Giard
trésorier : Dave Grimard
AQEPA Mauricie / Centre-du-Québec
3550, rue Cherbourg, bureau 212, Trois-Rivières G8Y 6S6
Téléphone : 819 370-3558
Télécopieur : 819 370-1413
[email protected]
présidente : Johanne Fournier
vice-présidente : Nicole Bistodeau
secrétaire-trésorier : Mario Nadeau
AQEPA Montréal Régional
3700, rue Berri, bureau A-436, Montréal H2L 4G9
Téléphone : 514 842-3926
Télécopieur : 514 842-4006
[email protected]
président : Pierre Lazure
secrétaire : Denise Desrosiers
trésorière : Chantal Bénard
AQEPA Outaouais
[email protected]
Téléphone sans frais : 1 877 842-4006
AQEPA Québec Métro
6780, 1ère avenue, bureau 330, Québec G1H 2W8
Téléphone : 418 623-3232
[email protected]
présidente : Caroline Émond
secrétaire : Nicolas Giroux
trésorière : Isabelle Gélinas
AQEPA Saguenay
205, rue Lacordaire, Chicoutimi G7G 3Y8
[email protected]
présidente : Sylvie Tremblay
secrétaire : Hélène Gagné
trésorière : Sonia Simard