du 13 août au 20 août 2004.

Transcription

du 13 août au 20 août 2004.
Mon voyage en Algérie
Départ :
Orly ouest le 13 août 2004
Embarquement :
7 h 15
Bagages :
30 kg
Air bus A 320 :
Durée de vol prévue : 1 h 50
Météo :
Orly, temps gris mais doux.
Alger, 21° (à 7 h 30).
Peu de passagers, tout est calme.
L’avion est climatisé et je n’ai pas très chaud … un manque de sommeil.
Au décollage, un petit nœud situé au niveau du plexus solaire. En prenant de
l’altitude, mes oreilles se bouchent ! Démonstration du matériel de sauvetage.
Collation ? J’aperçois les hôtesses !
Nous volons au dessus des nuages, soleil.
Mer de coton.
Le ciel est duveteux, cotonneux, bleu et blanc.
Thé citron, 2 petites viennoiseries.
Un passager a besoin d’oxygène…
Toujours au dessus des nuages…il est 8 h 35.
l’extérieur) au dessus de Clermont-Ferrand,
(23° en cabine).
Et vous au travail ? Courage !
nous
800 km/heure – (-53° à
volons à 11000 pieds.
Heure prévue d’arrivée 8 h 55, heure locale.
Nous devons remplir un formulaire carte pour débarquer en Algérie.
Je lis le mémoire d’Amel destiné à Med Makhlouf, le directeur de mémoire est Denis
Legros.
Quelques idées pour mon futur mémoire.
Christine Lecompte
1
Je suis placée sur l’aile, toutes petites turbulences.
Arrivée : 8 h 55.heure locale.
Météo : 27°
Pas de contrôle, pas de déclaration, pas de changement de devises.
Je cherche l’oncle de Shaba…Nous nous sommes trouvés vers 10 h 30.
Toute sa petite famille est là : sa femme, ses deux fillettes et son petit garçon.
Fadilha, Sylia, Marila et Arilas (tigre).
Surprise : je retrouve « ma voiture » sauf qu’elle est verte !
Je suis rassurée, Salem conduit prudemment…ce n’est pas le cas de beaucoup
d’autres automobilistes.
Alger, Boumerdes, Theni, liziza-Naciria, Tizi-Ouzou, Draa-Ben-Khedda.
Vers Baghlia, de nombreux mobile - homes sont installés, occupés par les rescapés
non relogés du dernier tremblement de terre de Tizi.
De nombreux commerces illégaux bordent les routes.
Vente de fruits (seaux de citrons, pastèques, melons…), légumes (surtout de grosses
grappes d’oignons) et bidons d’huile.
Christine Lecompte
2
La circulation est un peu mouvementée. De nombreuses personnes déambulent le long
de la grande route qui ne comporte pas de barrière de sécurité.
Le paysage est vallonné puis montagneux (différents conifères), aride avec
cependant de la vigne et du blé dans les vallées. De petits immeubles rosés et jaunes
ainsi que de nombreuses paraboles (cela me rappelle Clichy sous Bois).
Des habitations inachevées, de plusieurs étages, des petits commerces et des
policiers un peu partout.
Sur le bord de la route des ânes et des vaches profitent de l’ombre des bambous.
J’observe les plaques d’immatriculation ; à droite du numéro est indiqué le
département exemple : 15 (Tizi-Ouzou).
Monsieur Naït parle très bien le français, me voilà rassurée.
Son métier : technicien supérieur en textile (aujourd’hui à la retraite).
A midi, la ville de Tizi-Ouzou est en vue !
C’est la grande Kabylie.
Le paysage semble moins aride, le massif est verdoyant. Cela me plaît ! Petites
habitations regroupées…je regarde partout.
Enfin, après 95 kilomètres environ…Draa Ben Khedda. Sur le bord de la route des
poteries berbères et de la vannerie.
Un arrêt à la pompe.
Pour information 34 litres valent 400 dinars (environ 4 euros).
100DA_1 €
1000 DA _ 10 €
10 000 DA _100 €
Tizi-Ouzou, Mekhla (30 km).
Végétation : figuiers, oliviers et figues de barbarie.
Routes sinueuses, poussiéreuses…des véhicules calent dans les côtes ! (Pas de
contrôles techniques ?) Les voitures sont vieilles, les automobilistes dans les
ruelles (terre ocre, pierres) prennent leur temps… Qui va reculer, avancer ?
Des klaxons assourdissants…des hommes regardent. Quelques femmes vêtues en
habits traditionnels.
La vallée de Meklha est lumineuse. Des fermes, c’est la campagne.
Les habitants sont assis à l’ombre.
Christine Lecompte
3
La vallée de Meklha
Arrêt sur image !
Des oliviers, des figuiers, des champs, des petits immeubles dans les montagnes.
Immeubles, je pensais mais non ce sont des habitations individuelles.
Le jour de mon arrivée, ce vendredi 13 août 2004.
Nous croisons d’innombrables voitures décorées.
C’est la fête à Meklha. Un mariage.
Le mariage d’un émigré (expression utilisée par les habitants de ce village) qui vit en
France avec une jeune fille du village.
La famille de Salem et moi.
Une légère bise, un sourire sur mon visage.
Je suis éblouie par la luminosité, pourtant le ciel est brumeux.
Je suis un peu endormie, alors je me laisse bercer par le bruit des fourchettes.
Heure locale 13 h 30 pour moi 14 h 30.
Des mouches viennent me tenir compagnie. Elles piquent ! On m’offre un siège bien
confortable sur le balcon. J’ai le paysage pour rêver car j’ai du mal à rester sans rien
faire.
Je goûte l’eau de la source. Elle est fraîche et désaltérante.
Beaucoup de remue ménage, le regard interrogateur des hommes, le sourire des
femmes et des effluves de senteurs épicées.
Christine Lecompte
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Une certaine nonchalance observée chez les habitants sûrement causée par la
chaleur accablante.
Un repas est servi : crudités
Mouton accompagné de pommes de terre et de gros haricots
verts.
Pastèque.
Boisson gazeuse très sucrée.
Un café.
Les hommes ont mangé en premier, servis par les femmes, et nous ensuite…
Pendant le repas la mariée se prépare et les femmes décorent la salle.
Des musiciens jouent, le père de la mariée met de l’argent dans leur « chapeau ».
Danses avec le « foulard » ; le maître de maison m’invite, je ne peux refuser c’est un
honneur.
Une vieille femme me dit « merci » pour avoir dansé. (On me le traduit, car je ne
comprends pas). Je ne suis pas aussi douée que les danseuses kabyles mais je me
débrouille.
Le temps passe mais nos hôtes ne nous laissent pas repartir, une collation avec les
mariés ne se refuse pas. Puis le dîner non plus, ils sont très chaleureux…
Petite tranche de bœuf revenue dans la poêle, salade verte vinaigrette et pastèque
ainsi qu’une limonade à la framboise (je trouve vraiment cette boisson trop sucrée).
Je préfère l’eau de la source…je pense à mes intestins…on verra bien !
Christine Lecompte
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Un oncle de Shaba emplit les bouteilles d’eau de source, à quelques pas de la maison.
Dans la cour de la maison un vieil homme raconte des épisodes de sa vie, en français
et en tamazight… Pas facile à suivre cela semble pourtant intéressant. Nous pouvons
enfin prendre congé. J’ai vraiment sommeil. En partant je suis invitée à revenir lors
d’un prochain voyage.
Les personnes sont très chaleureuses.
J’écoute les habitants parler, ils appellent émigrés les Kabyles vivants en France,
cela me fait sourire. Lors du mariage, je n’ai remarqué que deux jeunes adolescentes
voilées, je suis un peu surprise en pensant à chez moi, (Clichy sous Bois). Ce sont deux
algéroises. Il paraît que depuis le tremblement de terre en 2001, le retour au voile
pour les jeunes filles est en recrudescence, surtout à Alger mais, cet avis n’est pas
unanime.
Au retour, c’est la nuit noire nous sommes 7 dans le Partner!
J’admire la patience de notre chauffeur.
Avancer, reculer se coller au mur en évitant les gens qui discutent. Ils sont presque
tous cousins dans les villages. Les échoppes sont ouvertes de 6 heures à minuit. Dès
deux heures du matin, les hommes sont dehors. J’ai très sommeil.
Que d’infractions au code de la route français ! (Pas de priorité respectée, ils créent
une troisième voie de circulation, ne respectent pas la ligne blanche et je n’ai pas vu
de feu de croisement) heureusement Salem est prudent !
Que de lumières dans les montagnes.
Un mini barrage de police à l’entrée de Tizi.
A Draa Ben Khedda, de gros nids dans certains arbres…Ce sont des nids de cigognes.
J’apprends que cette ville est celle des cigognes.
Le samedi 14 août.
C’est ma deuxième journée.
La nuit fut chaude malgré la fenêtre ouverte.
Christine Lecompte
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Pour me tenir compagnie, j’ai la discussion des hommes rassemblés, assis sur le
trottoir et le cri nocturne d’oiseaux non identifiés….et pourtant il règne le silence.
Il est 7 h 30, j’ai hâte de me rafraîchir.
Il fait très chaud.
Visite du marché bidonville de Draa Ben Khedda.
A la prolifération du commerce informel qui prend une grande ampleur, vient
s’ajouter le phénomène du squat des trottoirs par les commerçants du centre ville.
Sur la voie ferrée qui traverse la ville, un vaste marché a été érigé et ne cesse de
s’étendre ! Commerces ambulants.
Toujours de grands trottoirs, très hauts.
Rien n’est achevé, tout est en travaux ou à l’abandon, personne ne s’accorde, c’est
l’anarchie dans le bâtiment.
Les finitions dans le bâtiment coûtent chères pour les algériens vivant au pays.
Dans le journal, un faux barrage, hier à Boumerdes (dans la soirée).
Je me souviens : nous sommes passés par cette route. Pourtant je ne ressens pas
l’insécurité.
Petits commerces onéreux.
Boutiques de vêtements où les prix ne sont pas affichés.
Le prix doit être fixé à « la tête du client »…je suppose.
Des boutiques de poteries, de viandes et poissons congelés, des boulangeries, des
kiosques à journaux et des vendeurs de cigarettes.
Les boutiques de primeurs ressemblent à celles tenues par les maghrébins en France
près de chez moi.
Des marchands de chaussures… une chance, je ne craque pas, elles sont en plastique !
Je ne vois pas de boutique d’épices.
De nombreuses bijouteries, de l’or, de l’argent, des bijoux kabyles très chers je
trouve.
Je n’ai pas vu de diadème frontal.
Je « retiens » une boutique de robes plus jolies les unes que les autres, mais celles
vers qui lesquelles va ma préférence sont les robes tuniques berbères brodées à la
main et dans des tons chauds couleur sable.
Les autres sont gaies mais très bariolées.
Christine Lecompte
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Les boutiques sont sombres et étroites, pressées les unes contre les autres !
Beaucoup de poussière !
Impossible de trouver des cartes postales, on me répond que ce n’est pas encore un
pays touristique ! Bon, je ne désespère pas, j’en trouverai sûrement à Tizi Ouzou.
Les pancartes, les panneaux indicateurs sont écrits en français et en « vermicelle ».
Les habitants flânent, les anciens sont assis près de la mosquée, d’autres sont assis
dans les cafés d’hommes.
Un cinéma…mais ici, il est mal vu qu’une femme s’y rende seule.
Beaucoup de regards, de sourires.
11 h 30
Fadillah prépare le couscous kabyle pour le dîner.
Ce midi : tomates, betteraves crues râpées, salade et thon.
Et une spécialité, chakouchka (cela ressemble à notre pipérade basquaise, mais en
plus épicé !).
Fromage ; camembert pasteurisé et un yaourt (marque associée à Danone).
Du raisin noir.
Le vin est réputé dans le monde entier ; la cuvée du président : Sidi Brahim…
Cet après midi, sous un soleil de plomb, je me rends sur le chemin du château d’eau de
DBK.
Météo : 46°, soleil brûlant. Bise chaude et légère ne laisse le corps
indifférent. La peau pique, brûle, se dessèche, mais la caresse efface et calme la
peau qui accepte.
Montagne Sidi Alibouneb.
Christine Lecompte
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DBK : Draa Ben Khedda.
Petit château d’eau
Grand château d’eau
Au retour, vue de la ville de DBK.
Christine Lecompte
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Des nouvelles de monsieur Maklhouf, nous avons rendez- vous à Tizi demain vers 10
heures. Sa femme se dit très honorée de me recevoir. Salem me conduira en voiture.
Tizi Ouzou (col des genêts). Ville principale de la grande Kabylie.
En compagnie d’Oria, fille aînée de Salem, nous nous rendons en ville avec le minibus.
Très typique, le tarif du trajet reste le même tout au long de la prise en charge des
passagers. Le chauffeur attend qu’il soit plein ou presque pour démarrer. Son acolyte
se charge, au cours du trajet, de récupérer l’argent de la course, pas de ticket.
Je remarque que sur les pièces, il y a des animaux.
Au centre de Tizi :
Un théâtre d’apparence lugubre, sans couleur ni lumière !
Lors de ma prise de vue, un jeune homme me signale que je n’ai pas le droit de le
photographier. Je n’y attache pas d’importance sur le moment, mais comme je ne
connais pas la législation à propos des bâtiments culturels de ce pays, je ne le
publierai pas dans le doute ne dit-on pas : abstiens toi !
La mairie où le général De Gaulle tint son premier discours.
Un magasin direct d’usine, un cercle sportif, un salon de coiffure, la préfecture, des
restaurants, une résidence universitaire de filles, un musée - cimetière de guerre et
la maison de la culture.
J’apprends que de nombreux kabyles revenus au bled tiennent des petits commerces.
De nombreux taxis circulent en quête de passagers.
Les routes sont à refaire car très « cahoteuses » avec nids de poule et dos d’ânes.
Les trottoirs sont très hauts ! Inachevés. Quelques voitures françaises.
Oria m’offre une glace dans un salon de thé - glacier réputé dans la ville.
Pas de climatisation dans cette salle, je sue à grosses gouttes et la glace fond très
vite.
Nous allons dans une boutique de cassettes. On m’offre une cassette d’un chanteur
que j’apprécie énormément : Idir que j’ai pu découvrir et applaudir au mois de mai à
Clichy sous Bois et avec qui j’ai pu converser et prendre une photo.
Nous visitons le quartier des touristes : « artisanat », souvenirs en tout genre,
bijoux, vannerie, mais cela ne me semble pas authentique.
A l’étage supérieur, une librairie. Je ne résiste pas, j’achète un bouquin « un amour
de papillons d’Habib Sayah »…C’est la nostalgie d’un cœur de pierre et d’une pierre
qui abrite un cœur égaré dans la consternation et la douleur.
Christine Lecompte
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Je recherche un nom Matoub Lounes, le vendeur me renseigne et me répond que je
ne trouverai pas le livre de son auto biographie ici et cela pas avant quarante ans
peut être.
De jeunes désoeuvrés errent. Ils regardent passer les femmes…occupation ?
De temps en temps, j’entends l’appel à la prière.
Au dîner, je me régale avec le couscous préparé par la femme de Salem.
Près de chez eux, j’ai demandé l’autorisation de prendre une officine en photo. Petit
retour dans le passé, j’ai travaillé en pharmacie quelques temps en France. Je
satisfais ma curiosité en la visitant.
Ma résidence hôtelière
Au troisième étage ; volet ouvert, petite parabole.
Chez Salem et toute sa petite famille.
Le 15 août
J’ai dormi environ deux heures, il fait vraiment chaud et lourd la nuit.
Christine Lecompte
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En compagnie de Salem et de Marila, nous empruntons la route nationale, quelques
gouttes de pluie, le temps est lourd et couvert.
L’effervescence en bordure de route est toujours la même.
Tizi est encombré, nous rejoignons monsieur Maklhouf.
Le rendez vous est fixé à l’association espace 19.
Aït- Ouanèche
Superbe village, des oliviers à perte de vue.
L’olivier (extrait écrit par Mouloud Mammeri)
C’est l’arbre de mon pays… Celui de toutes les vertus… Il est noueux, rugueux, il est
rude. Il a traversé les siècles… A certains, on donne des noms… Quand l’ennemi veut
nous atteindre, c’est à eux qu’il s’en prend d’abord.
…Contre toute logique c’est en hiver qu’il porte le fruit…C’est alors que les hommes
s’arment et les femmes se parent pour aller célébrer avec lui les noces rudes de la
cueillette…
Au loin le Djurdjura, c’est beau !
Des habitations inachevées, « seuls les émigrés ou les truands ont les moyens
d’achever leur maison » paroles d’habitants.
Village d’Hasnaoua.
Christine Lecompte
Village d’Haït Hassène
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Je suis arrivée chez Med vers 11 heures. L’oncle de Shaba nous a conduit jusqu’à son
domicile en voiture.
Le paysage me plaît, c’est un coup de foudre !
La femme de Med, avec l’aide de ses filles, a repeint les murs de la grande salle pour
m’accueillir. Tout est propre.
La directrice et la maîtresse de français sont venues me saluer.
Rencontre avec : Monsieur Akir Talah
Chef de département commercial.
(Algérienne des eaux)
Tizi-Ouzou
Très bons échanges.
Ecole de Tazemmourtamar (1963)
Visite de l’école commentée : c’est l’école des oliviers.
3 petits bâtiments.
Pas de cantine.
Accueil : 102 élèves.
Ecole chauffée au mazout.
Monsieur Med, moi, Ourida (la directrice) et Ouardia (le professeur de français).
Le photographe est le chef du département des eaux.
Les horaires de l’école sont : 8 h – 11h15 et 13h -15h.
De 15h à 16h le rattrapage.
On y enseigne l’Arabe et le français (5 heures par semaine).
28 élèves dans la classe de sixième équivalente à notre cm2.
Le port du tablier est obligatoire.
La directrice est totalement déchargée.
Christine Lecompte
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Pas de téléphone installé.
Le tableau
Le matériel est très ancien. Ce sont des tables pour deux avec le trou des encriers
non utilisés.
Au dessus de l’école deux logements de fonction avec terrasse et une vue !!
Imprenable.
Un logement est occupé par la directrice qui vit avec sa sœur ; c’est un trois pièces.
L’autre est occupée par l’enseignante.
Nous sommes conviés à une collation chez la directrice (café, assiette de melon blanc
et raisins frais). Très appréciable car il fait chaud.
A l’université de Tizi-Ouzou, les matières scientifiques sont enseignées en Français.
A Alger, après le bac, les cours sont donnés en Arabe…
J’écoute les légendes ?
Les touaregs ou les hommes bleus sont voilés car ce sont les femmes qui ont sauvé
leur campement lors de l’attaque des ennemis. Les hommes se sont cachés et par
honte de leur lâcheté se sont recouverts d’un voile bleu.
Les enfants portent le nom de leur mère. Les femmes ne se voilent pas. Elles
commandent et enseignent à leurs enfants.
La déesse Dihya (païenne), rebaptisée Kahina (dans la région des Aurès…les Chaouis)
veut dire sorcière.
Les musulmans venus en Algérie pour soumettre le peuple à la religion, ont été
abasourdis de voir une femme chef…Ils ont dit que c’était impensable, inconcevable,
qu’elle avait du ensorceler les hommes.
Elle a été décapitée, mais avant de mourir elle a demandé à ses enfants de se
soumettre à l’Islam pour ne pas être tués. (Sa tête transportée en orient).
Depuis ce jour, la condition des femmes a décliné.
Certains lieux en Kabylie portent le nom de guerrières.
Christine Lecompte
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Le haut du Djurdjura – Lalakhadidja.
La ville de Bejaia (arabe), Bougie (français), Vgayet (kabyle).
Le lieu sacré est Yemma (mère) ; Gouraya…elle veille sur la ville et les marins.
Village D’Aït Ouanèche
Ce soir : couscous.
Med est un surnom donné par Denis, c’est un diminutif de Mohammed. Il enseigne 8
heures par semaine à l’université de Mouloud Mammeri à Tizi-Ouzou.
Ouiza, sa femme est à la retraite, elle a commencé d’enseigner à l’âge de 19 ans.
Maintenant elle élève des poules, des lapins et des biquettes.
J’ai offert les cadeaux pour les élèves de la classe de sixième (dictionnaires, livres
et petites fournitures scolaires).
Ma valise sera bien moins lourde !
Au déjeuner : crudités, petite tranche de bœuf, frites et haricots verts, bananes et
raisins dans une coupelle, (c’est bon !).
Dans le village, alimentation en eau le jeudi, vendredi et samedi.
Le chef de la brigade des eaux fait la chasse aux fraudeurs qui installent des
robinets sans les déclarer car des occupants de maisons voisines n’ont pas d’eau…ce
qui n’est pas juste.
Ce soir douche, sans robinet, avec cuvette d’eau tiède et froide + un broc.
Une pensée me vient : « que de gaspillage d’eau », chez nous, en France !
La famille Makhlouf est composée de 5 enfants et de la mère de Ouiza.
L’aîné, que je n’ai pas vu, Idir qui étudie dans le génie civil, Dihya qui prépare sa thèse
de français, Yasmine qui poursuit des études dans le marketing… et Yacine qui
continue ses études et qui aime le français comme son papa.
Med est un grand poète, écrivain.
Je pourrais l’écouter des heures… le courant passe bien comme avec tous les gens
que j’ai rencontrés.
Je peux revenir sans problème l’année prochaine, tout le monde m’offre l’hospitalité.
Christine Lecompte
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La convivialité cependant ne se trouve pas dans chaque maison…souvent les conflits
éclatent lors d’un héritage. (Divisions et disputes).
Un homme peut prendre jusqu’à 4 épouses, mais cela se produit de moins en moins.
(Plus de harem ?).
Certains couples divorcent.
Beaucoup d’hommes sont souvent dans la rue car ils pensent que travailler, même
rétribués, est dévalorisant. Souvent les jeunes restent chez leurs parents et se font
entretenir. Cependant, il se trouve que parfois c’est l’aîné de la famille qui nourrit
toute la famille. (Solidarité).
Une blague racontée par Oria me revient en mémoire, enfin un fait véridique.
Une femme kabyle se rend chez son docteur et dit ne pas comprendre pourquoi elle
tombe enceinte puisqu’elle achète la pilule ! Le médecin lui demande si elle la prend
bien chaque jour ?
Ah ! Non, « c’est mon mari qui les prend ».
Ce soir, assise à l’extérieur de la grande maison de Med, je regarde les lumières dans
la montagne et aussi les étoiles.
Je me sens bien, non dépaysée, pourquoi ?
Je vis à leur rythme et ils me donnent beaucoup…de marques de sympathie. Ils me
font voir qu’ils sont contents….
Je suis entourée par des gens de grandes valeurs et plein de richesses.
Ils sont riches en ne possédant que peu de bien matériel…
Economie :
1 salaire d’instituteur : 160 €
1 salaire de professeur : 280 €
1 litre de lait : 0,27€ - 27 DA.
Ce pays me parle…
Cette nuit, la première dans ce village, j’ai soif…mais je ne trouve pas d’eau fraîche.
Je trouve une casserole et je fais bouillir de l’eau.
Je vais boire une tisane de menthe car j’ai apporté des sachets de chez moi.
Cela, ne sera pas frais, mais me désaltérera.
Après le cris des hiboux, vient l’aboiement d’un chien, un peu enroué…Où est ce un
chacal ?
Les toilettes sont « à la Turque ». Un tuyau sert à l’évacuation des eaux usées.
Je pense qu’ils n’ont pas le tout à l’égout.
Ces gens sont braves…je dors dans la chambre des filles. Elles dorment dans une
petite pièce avec la grand-mère. Je suis un peu gênée de cette délicate attention.
Les filles accomplissent les tâches ménagères sans rechigner.
Christine Lecompte
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Les personnes âgées sont vêtues le plus souvent de la robe blanche ornée de
broderies jaunes et rouges, recouverte d’un grand pagne.
Je téléphone à la famille Kerdouche pour les prévenir de mon arrivée.
Mardi soir, je dois retéléphoner chez Salem pour mon retour de vendredi.
Tout le monde me propose, de prolonger mon séjour, c’est bien tentant mais les
jours sont comptés !
J’ai demandé à Med une copie (cassette) de son opéra en tamazight.
Si j’ai bien compris, c’est l’histoire d’un homme Kabyle dès sa venue au monde à la
naissance de son premier né (fils).
Il n’a pas d’âge, pas de nom.
Chacun peut s’identifier à lui à un moment donné de sa vie.
Le professeur de français est venu de Bougie pour me rencontrer, elle devait
repartir encadrer un groupe en fin d’après midi.
Elle m’a proposé de se joindre à elle, même si à Bougie, il y a la plage …
Mon entretien avec Med et sa femme n’était pas terminé.
Lundi 16 août
J’ai très peu dormi, trop chaud et pas d’air.
Les poules sont dans la maison, elles caquettent et s’approchent de moi.
Pas sauvages !
Indiscrétion
Dans le village d’Aït Ouanèche. Une porte entr’ouverte,
d’adorables chatons à l’ombre rêvent sur le frais de la pierre!
Fière ; tes monts s’élèvent, découpés, vallonnés, peuplés d’oliviers, de figuiers…
Havre de paix !
Paysages de cartes postales.
Kabylie endormie ?
Où sont tes hommes ?
Christine Lecompte
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Partout dans tes rues, ce n’est pas la cohue !
Kabylie vient de l’arabe Bilad Al Qabail qui signifie le pays des tribus.
Les habitations sont à flanc de montagne.
Visite de monsieur le maire d’Aït Ouanèche.
Monsieur Daoud Saïd.
Le souhait du maire est de jumeler son village à la commune de Clichy sous Bois.
Pour le recensement, la meilleure façon de compter ses habitants c’est lors de l’Aïd.
Une quête dans le village pour le partage de la viande de bœuf…car tous les habitants
doivent avoir une part …même si ils n’habitent plus le village et qu’ils viennent d’Oran
ou d’Alger.
Le patriarche va donner le nombre de ses enfants, petits enfants…
Pour le maire, c’est le recensement le plus fiable.
12 000 habitants recensés.
20 000 habitants déclarés…l’écart sera le nombre de personnes vivant en France…
Le maire n’a pas beaucoup de pouvoir mais il s’engage à faire installer le téléphone
dans l’école et essayera Internet un peu plus tard.
Le cimetière, souvent situé à un bout du village, est un lieu public. (Comme la
Djemaa ?). Il occupe un terrain plat, les dernières maisons voisinent avec quelques
tombes. On voit fréquemment des gens assis sur une tombe, discutant de leurs
affaires un peu à l’écart.
L’oratoire ; un rassemblement pour les hommes à l’ombre et au frais.
Le terrain est vaste, occupé par des dalles rectangulaires au niveau du sol ou
légèrement rehaussées qui dessinent les tombeaux…mystérieux. Aucune barrière,
Christine Lecompte
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aucune haie. Des graminées toutes frêles poussent entre les dalles. (Les moutons de
passage peuvent y brouter).
Le cimetière est malgré tout respecté.
« Ils nous ont connus. Ils savaient qu’ils seraient piétinés. Nous le serons à notre
tour. C’est la meilleure façon de ne pas être oubliés. Les morts sont constamment là,
à nos portes, témoins de nos gestes, de nos secrets… »
Extrait du roman de Mouloud Feraoun, « la terre et le sang ».
Cimetière du village.
Maison kabyle
Ikoufan (on range la récolte pour l’hiver- les figues sèches)
Les « émigrés » comme ils disent sont les kabyles qui sont venus vivre en France et
qui reviennent. Seulement les prix des terrains, à cause des devises ont triplé, voir +.
Donc inflation et perte de la valeur du dinar. Les habitants se sentent lésés…ils
parlent de spéculation. Les émigrés obtiennent tout, enfin même des papiers car ils
soudoient les autorités compétentes.
Je suis plus riche qu’avant. Tout ce que j’ai vu ne s’achète pas. Cela restera gravé à
jamais.
On me demande si je suis déjà venue…c’est troublant !
J’ai vu les maisons en pierres, la terre colorée, les grappes d’oignons…les couleurs…
les vêtements, la fouta qui recouvre le bas de la taille aux chevilles. Les broderies
sont rouges, jaunes et vertes.
Christine Lecompte
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Intérieur d’une maison kabyle traditionnelle.
Quelle chance de pouvoir la visiter car il en existe de moins en moins.
Les animaux se reposent et se nourrissent à
l’intérieur de l’habitacle, ils cohabitent avec les occupants de la maison.
Au dessus de cet habitacle, la cuisine.
Les habitants dorment sur le sol. Superbe maison pleine d’histoires. Quelle chance de
voir, de vivre et découvrir la vie de ces habitants.
Poteries artisanales.
Christine Lecompte
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Il est 15h15 :
Monsieur le maire nous véhicule vers la tombe de Matoub Lounes.
Sur la route de Béni Douala, sur une petite route qui descend parallèlement à la
nationale 30 vers Ouadhia, une stèle commémore le lieu de l’assassinat du chanteur
Matoub Lounès. Tué par un groupe armé non identifié.
A 16 heures nous passons devant la sous préfecture de Béni Douala, enfin, ce qu’il en
reste !
Le garage avec sa voiture criblée de 78 impacts de balle
(ailes, toit, pare-brise, fenêtre…)
Sur le trajet du retour, je vois l’université de Tizi, là où Med enseigne.
Je peux suivre la plupart des conversations car les kabyles parlent le français et le
tamazight… ils mélangent.
Anecdote racontée par monsieur le maire :
« Un homme est passé au bureau parce qu’il voulait effacer le nom de sa femme qu’il
voulait répudier. Le maire lui explique que c’est impossible, qu’il faut suivre la
procédure du divorce et aller au tribunal. Mais l’homme insiste, c’est là que je l’ai
épousée, c’est là que tu vas l’effacer ! »
Monsieur le maire est enchanté de ma visite, il se dit honoré. Et moi donc !
Son bureau.
Christine Lecompte
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Toutes les journées sont riches même si elles sont condensées.
J’approfondis l’essentiel.
Je suis riche de tout.
Grande Kabylie, je te quitte demain pour me rendre en petite Kabylie.
Cela représente 3 heures de route rien que pour l’aller. Je vais prendre le taxi. Le
chauffeur est un proche voisin des Maklhouf. Ils lui font confiance. Med
m’accompagnera.
Car ce n’est pas sûr de faire un si long voyage pour une femme seule. Je suis un peu
embêtée de causer du dérangement. Il faut trouver une voiture qui ne chauffe pas,
car cela monte et serpente sur des dizaines de km.
Le prix de la course est de 2400 DA. (Aller et retour).
Fait divers : un chauffeur de taxi, ami de son passager, l’a dévalisé et tué crois 14
dans la montagne pour je crois 14 euros, puis a maquillé son crime en accident.
Ce matin du 17août, beaucoup d’émotion en découvrant la maison de « la vieille ».
Sadia a construit sa maison en trente jours du sol au plafond !
Monsieur et madame Makhlouf (en tenue kabyle).
Nous avons bu le café ensemble dans son humble demeure.
Sadia a accepté de poser près de moi. J’en éprouve une fierté inexplicable. Je me
sens pleine d’humilité à côté de cette femme.
Sadia dit la « vieille »
Terme respectueux
employé dans ce pays.
Christine Lecompte
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Elle m’a offert un plat kabyle qu’elle a modelé à l’âge de 71 ans, je suis très émue et
touchée de son geste. Je me sens les mains vides mais mon cœur est tout gonflé.
Le motif peint à l’intérieur représente un état d’âme, un fantasme.
Les femmes ont un code bien à elle, ce langage là, les hommes ne le déchiffrent pas.
C’est un moyen de communication lors des veillées…
Sadia, femme de 80 ans, belle avec des yeux bleus pétillants bien vivante
indépendante, dévouée aux durs labeurs quotidiens, à l’éducation de ses enfants et au
respect des traditions. Sur la photo, elle actionne un moulin à grains (blé) qui pourrait
aujourd’hui être exposé dans un musée.
Terrain de football
Le château d’eau le plus proche.
Sacs de riz et de fèves.
Jarre.
Christine Lecompte
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Je suis pensive :
Kabylie endormie, enchanteresse, sans forteresse visible, lumineuse, incandescente
et brûlante à flanc de montagne !
Qui héberges tu… ?
Kabylie endormie,
Troublée par le passage des chacals et le cri de la chouette annonciatrice de
tragédie…
Kabylie,
As-tu encore des ennemis ?
Mentalité, changement, bonne volonté, travail, courage, pour tous tes frères qui
espèrent, ne quittez pas tous, ce beau pays, pour la France, l’Espagne ou les EtatsUnis.
Valeur dévaluée
Mariage arrangé
Etrangère c’est super, sur ton front est tatoué,
Visa, visa, c’est voté, arrangé !
Frère kabyle, bâts toi !
Poursuis, la reconstruction de ta kabylie.
Tu ne seras, berbère, jamais au pouvoir mais ton devoir et de croire
Sans désespoir, à l’espoir d’une nouvelle Algérie… « Ta Kabylie ».
Je quitte Aït Ouanèche…j’ai l’impression que je vais leur manquer et qu’ils vont me
manquer.
Ils expriment leur sentiment par des paroles touchantes.
Idir dit « que je suis un rayon de soleil et que tous aiment entendre raisonner mon
rire dans leur maison ».
La vallée de Tizou Ouzou
Voyage en taxi le 17 août
Départ : Aït Ouanèche- Tizi Ouzou- Azazga -forêt Iagouren – Sidi Aïf – Amokrane.
Christine Lecompte
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Azazga : (village du père du chanteur qui a été assassiné à Paris 8).
Sur les murs ; fresque bleue en souvenir d’un chanteur, d’un écrivain, d’un
enseignant…
Les gendarmeries n’existent plus...
Forêt Iagouren ; à voir c’est superbe.
« Le paradis n’est pas celui que promettent ces prêcheurs fanatiques, irascibles et
intolérants qui prennent le sabre pour emblème, qui excluent au lieu d’accueillir, qui
condamnent au lieu d’absoudre » Tahar Djaout.
Village Chikoune, wilaya de Béjaïa.
Je suis encore gâtée, la famille de Linda m’accueille à bras ouverts. La maison est
grande et spacieuse.
De la faïence recouvre sol et plafond…le seul inconvénient c’est que ça glisse en
présence de la moindre goutte d’eau.
L’eau coule des robinets chaque soir…pendant la journée nous nous alimentons à la
citerne installée près du jardin.
La grand-mère paternelle me donne de sa production un litre d’huile d’olive.
Je suis touchée par toute cette bonté, cette gentillesse.
Nous nous rendons à la source dans la montagne (col des chênes); c’est la source de
Tazerojt, Elma. Toutes générations confondues se croisent, chargées de bidons,
bouteilles en plastique ou autres à remplir.
Christine Lecompte
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Route du col des chênes.
En face de la source
Point d’eau potable au bord de la route.
Vue prise de la terrasse de la maison des Kerdouche.
Christine Lecompte
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Le 18 août
Visite D’Akbou, centre.
Beaucoup de commerces.
Une usine Danone tenue par des Français.
Une grande chaîne de charcuterie musulmane (salami, mortadelle…) tenue par des
allemands.
Beaucoup de chauffeurs livreurs et de taxis.
Le 19 août
En route pour Michelet
Christine Lecompte
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Meliha : beaucoup d’huileries traditionnelles.
Kamel (un oncle de Linda et papa d’Akli) et son cousin ont la gentillesse de
m’accompagner.
L’accent est différent entre les habitants de la petite et grande Kabylie.
Illilten dans la montagne.
Direction Aïn El Hamman.
Kamel à Khansous m’offre un rafraîchissement et une glace à l’italienne.
Je ne peux refuser.
Salem me récupère…tout est honneur…on s’engage à m’emmener à un endroit et à ne
me laisser qu’à une personne nommée.
On assure ainsi, je pense, ma sécurité.
La maison de campagne de Salem, (une autre à deux pas en construction), au pied du
Djurdjura ( impressionnant) en face de la grotte de Macchabée, un géant non
décomposé jusqu’en 1978. (Carbone 14 estimation de son âge ; environ 700 ans).
Christine Lecompte
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Pour la visiter, il fallait emprunter un chemin périlleux et se munir de chaînes pour y
arriver.
(L’avidité des casseurs de pierres risquent de défigurer ce site pourtant protégé ;
réserve mondiale de biosphère).
Ici aussi, dans les petits villages chacun fait ce qu’il veut.
Tout le monde est charmant… c’est bien agréable.
Un salon de coiffure.
Une petite visite chez le coiffeur, enfin la coiffeuse.
Une pièce sommairement équipée d’un mobilier bien usagé et de quelques chaises
usées, séparée par un rideau nous cache lors de notre shampooing. (Pudeur ?)
Il n’y a pas d’eau chaude, il faut la faire chauffer sur un réchaud à gaz posé au sol.
Des photos de coiffure découpées dans des magazines sont scotchées sur les murs.
Ça et là des produits de toilette et des crèmes pour lisser les cheveux.
Les clientes discutent et je ne comprends pas ; heureusement, Fadillah est là et
m’adresse des petits sourires, alors tout va bien.
Il y a deux coiffeuses, j’ai l’impression que nous sommes là pour un petit moment…
Salem s’occupe des enfants à l’extérieur.
La coiffeuse qui si j’ai bien compris, fait partie de la famille, n’accepte pas que je
règle mon brushing.
Je ne sais que dire ! Merci, un grand merci.
(Prix du brushing : 1 euro).
Mariage kabyle (très nombreux au mois d’août).
Tous les genres vestimentaires sont représentés. (Les personnes âgées sont en
robes kabyles, les jeunes sont même en jean…).
Ici, les hommes servent les femmes lors des repas.
Cela, me va !
Lors des danses, hommes et femmes ne se mélangent pas…
Deux groupes.
Je trouve parfois un peu long le déroulement des étapes du mariage…un mariage
dure au minimum trois jours.
Les mouches envahissent la Kabylie.
Nous reprenons la route.
Il y a des singes qui se promènent en liberté dans la montagne.
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Un écriteau mentionne « ne pas nourrir les singes ».
Nous sommes à 1700 mètres d’altitude.
Un lieu pittoresque, le passage dans la montagne (petite et grande porte), vers le col
de Tirourda.
Camp militaire (les soldats sont sur le qui vive), nous nous approchons, il fait sombre.
Le paysage représente une immensité sauvage que l’on ne peut apprivoiser qu’un
instant par un regard.
Rochers découpés, village en profondeur, le village d’Ichelibane.
Mais nous devons quitter les lieux, les soldats commencent à descendre…se posent
des questions sur notre présence.
Salem rebrousse chemin.
Village Ichelibane
Commune : Ath.voyoucef
Daïra de Michelet
Aïn El Hammam
Grande Kabylie
Aïn signifie source.
Christine Lecompte
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Hammam, bain.
Ichelibane.
Barrage Takpset, vue du côté de Adni.
Les plaisanciers lors des jours caniculaires n’hésitent pas à se baigner au risque
d’être pris au piège par la lise. (Phénomène d’envasement dû au sable argileux).
La profondeur peut être de plus de 60 mètres par endroit.
Sa vocation est de fournir de l’eau potable aux riverains. Cent trente millions de
mètres cubes d’eaux stockées sur une capacité de cent soixante-quinze millions.
C’est un imposant ouvrage bordé par les limites territoriales de cinq daïras : Tizi
Ouzou, Larbaâ Nath Irathen, Aït Yenni, Ouadhias et Béni Douala.
Vendredi 20 août 2004
Christine Lecompte
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Salem, Oria, Marila me conduisent à l’aéroport d’Alger.
A l’aéroport, on peut consommer et boire en compagnie des hommes.
Beaucoup de contrôles de papiers, de fouilles dans les valises et bagages à main
avant d’embarquer à bord de l’air bus 320.
Surtout penser à reconnaître (c’est un conseil de Denis) ses valises posées sur le
bitume sinon elles ne seront pas déposées dans le container qui sera placé dans la
soute de l’avion.
Evidemment, il m’en manque une…quelqu’un l’a placée dans le container, c’est une
erreur ! Ouf, trop d’objets précieux offerts chaleureusement, je ne pouvais
embarquer sans.
J’espère qu’ils arriveront intacts !
Des présents que je vais photographier en les plaçant sur ma table de salle à manger
dès mon retour.
Proverbe
Celui qui veut s’élever en vertu
Qu’il soit humble et doux
Celui qui veut jouir
Qu’il soit conciliant
Wi bghan ad y uzur y irqiq
Wi bghan ad iguem y ilqiq.
Proverbe kabyle :
Un homme qui n’a pas d’ennemi n’est pas un homme.
Kabylie : Ce nom vient de l’arabe Bilad Al-Qabail qui signifie le pays des tribus.
Vue prise de mon hublot
Voilà, c’est fini,
Au revoir Kabylie, d’Algérie.
La couleur du ciel est comme celle de mon cœur.
Merci encore à monsieur Legros, la famille Makhlouf, la famille Naït Belaïd, les familles Kerdouche, la
famille Abbar et aux habitants de m’avoir accompagnée de près ou de loin dans ce merveilleux voyage
qui restera à jamais gravé en ma mémoire, car ce pays est empreint d’une blessure qui ne peut laisser
indifférent.
Christine Lecompte
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Christine Lecompte
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