Le Casting fou

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Le Casting fou
Le Casting
Les Nulanthropes
Soirée du 2 mai 2009
Le casting
Il y a deux médecins, en retrait sur la scène, qui supervise le pseudo casting.
Une fille enceinte rentre sur scène.
La fille enceinte : Bonjour, moi, je suis là pour le casting de Jeanne d’arc ! Bon je vous préviens,
j’ai essayé l’armure en coulisse et il va falloir la mettre à ma taille, elle est un peu large au niveau
des épaules ! Bon j’espère vraiment que je vais avoir le rôle, parce que…
Médecin, la coupant : Non, désolé, vous êtes trop brune…
La fille enceinte sort, une deuxième fille rentre.
Deuxième fille : Ah, mais c’est d’enfer le rôle de Jeanne d’Arc !!! (En chantant) « Ca flamme
pour moi »… mais je ne suis pas sur d’avoir pris la bonne voix. D’ailleurs, moi, je n’entends pas
de voix ! Mais, arrêtez de faire « hou hou hou hou hou » (En chantant), je n’ai pas envie d’être
grillée dans le métier ! Mais non, je ne m’en irais pas ! Bon alors, avant de venir, j’ai beaucoup
répéter mon rôle et je suis plus celle (prononcé pucelle) là, mais une autre. J’ai toujours rêvé de
brûler les planches, de faire des étincelles, et d’enflammer la foule. Il fait chaud ici vous ne
trouvez pas… Oui, oui, je peux chanter… à capella ? Ah non, on n’est pas sortie de la vierge !
Mais chanter à Saint Denis, oui. Ok, je me chauffe la voix : Dom Ré Mi (en chantant) à l’aise
braise ! Allez, j’y vais, (Elle se met à chanter) Allumer le feu,… (Elle s’arrête et elle crie)
Aquaman ! (Elle sort de scène en fuyant).
Un homme rentre sur scène.
Le professeur de sport : Bonjour, vous êtes nombreux, dites donc ! Je m’appelle François mais
pour mes copains c’est plutôt François ! Je suis prof de sport ! J’ai travaillé deux mois dans une
salle et je me suis fait lourder pour faute grave, enfin pas grave pour tout le monde ! J’ai mis le
feu à la salle de sport, enfin, vous auriez fait la même chose à ma place, pas vrai ? Elle s’appelait
Jeanne, Jeanne D’arc. C’est une grande salle de sport sur Rouen. C’était de la légitime défense !
Je n’ai pas aimé les reproches de mon patron ! Cela fait deux ans que je cherche pour être admis
en classe de préparation au concours du loft de l’académie des poplosers ! Voila, faire le con sur
de la musique ça me plairait assez bien, en fait ! Mais vous êtes là pour me faire signer, non ?
Médecin : non, non, vous pouvez y aller…
Il sort et une fille habillée en princesse rentre.
La princesse malheureuse : Et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfant… Non, mais
vous y croyiez toujours vous ? Non, mais regardez moi, vous y croyiez encore ? Hier encore,
j’étais fraiche, jeune, belle, insouciante … Naïve ! Aujourd’hui, j’ai le corps abimé, les seins
comme des gants de toilettes avec une savonnette au font, des cernes à force d’avoir trop pleuré.
(Elle cite) « Et ils vécurent heureux », mais jusqu’à quand ? Ca, les conteurs ne le disent jamais.
C’est un complot d’état ! On ment aux enfants. C’est même pire que l’histoire de ce gros
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bedonnant habillé en rouge qui peut se faufiler dans toutes les cheminées du monde en une seule
nuit ! A ce mensonge là, les enfants n’arrivent plus à y croire. Mais au prince charmant ! Il
écumait les bals à la recherche d’une fille à draguer et il a fallu qu’il tombe sur cette salope de
Cendrillon. Mon thérapeute ne comprenait pas pourquoi j’avais les doigts couverts de piqures. Il
a tout de suite cru que je me drogué, mais oui, je me piquais avec une quenouille pour me
rendormir. Je veux encore croire que quelqu’un de nouveau va me réveiller. Qu’on ne m’appelle
plus la belle au bois dormant, maintenant c’est la moche aux seins tombant. (Elle s’endort sur
scène).
Un homme rentre sur scène.
Jean D’Arc Vador : Au fait, je me présente, je m’appelle Henri. Je suis un homme pressé mais
je rêvais d’un autre monde. J’irais au bout de mes rêves, là-bas j’ai demandé à la lune, allo lola,
c’est encore moi. De toutes les matières c’est la ouate que je préfère, je suis pour ! Ne la laisse
pas tomber elle est si fragile, j’irais où tu iras. La bohème, la bohème ça voulait dire voyage,
voyage. J’ai accepté par erreur ton invitation, qu’est-ce que tu fais pour les vacances ? C’est
l’effet papillon, petite cause, grosse conséquence. Les copains d’abord. Emporté par la foule que
les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Je suis venu te dire que je m’en vais. Tous les cris
les SOS partent dans les airs et ça sent la morue jusque dans le cœur des femmes. J’étais
tranquille, j’étais pénard, accoudé au comptoir, boucan d’enfer. Ca s’en va et ça revient, la ziza
donner s’en reprendre, ne rien faire qu’attendre. Et il m’a mis la fièvre, pendant des heures,
femmes je vous aime, je me lève et je te bouscule comme d’habitude. Il va y avoir du sport. C’est
juste une illusion, à peine une sensation. Et je coupe le son, ….et je remets le son.
Médecin, le coupant : Non, c’est bon, je crois qu’on va vous garder ! (Il conduit l’homme jusqu’à la
sortie de la scène) Au suivant…
Une fille rentre.
La Nulanthrope : Bonjour,… je m’appelle Lucie… et je suis très drôle, le rapport entre les
deux ? Il n’y en a pas ! C’est ça qui est drôle ! J’ai un humour à toute épreuve, je connais des tas
de blagues, par exemple celle de l’homme sans pouce ! Vous la connaissez ? Non ?! Elle est
comme ça ! A table, je suis capable de tenir la conversion, pipi, caca, sexe et si je suis bien lancé,
au dessert, je peux même parler de vomi ! Le théâtre, si j’en fais ? Non, mais je suis capable de
ne pas savoir mon texte pour la répétition générale, de l’apprendre le jour du spectacle, de ne pas
regarder la liste des accessoires ou celle de l’ordre des sketchs. Je pense que j’ai toute les qualités
réunies pour intégrer la troupe des Nulanthropes… Non ?!
Médecin : Si, si, mademoiselle, d’ailleurs ne bougeait pas, on vient vous chercher ! (Il s’approche
d’elle avec une camisole) Tenez, mettez ça, c’est pour que vous n’ayez pas froid ! (Il la conduit hors
de scène).
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