Allons voir si la mer n`est pas plus bleue sur la Côte d`Opale

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Allons voir si la mer n`est pas plus bleue sur la Côte d`Opale
Allons voir si la mer n'est pas plus bleue sur
la Côte d'Opale
En tout cas, de plus en plus de Belges francophones, lassés par la Côte belge, en sont
convaincus. Sur la Côte d’Opale, point de barres d’immeubles en front de mer. Dans cette
région plus sauvage, plus préservée, mais surtout moins chère, 6 à 8 acheteurs de résidences
secondaires sont des Belges.
Les Belges sont de plus en plus nombreux à investir en France, sur la Côte d’Opale, dans une
résidence secondaire à la mer. Boudée, la Côte belge? Si l’on en croit les agents immobiliers
français, les Belges, surtout les Wallons et les Bruxellois francophones, découvrent en effet
avec enchantement qu’à quelques kilomètres de la frontière belge, la Côte est plus sauvage,
les golfs sont magnifiques, la vie est moins chère, les biens immobiliers sont plus abordables
et l’on y parle... français.
Dégoûtés des kilomètres de béton érigés face à la mer, las d’un accueil qu’ils considèrent de
plus en plus froid de la part des habitants du Nord du pays, ces nouveaux acquéreurs
représentent aujourd’hui entre 60 et 80% des transactions qui ont lieu dans les villes
françaises de Wimereux, Wissant ou naturellement Hardelot, le pendant français (moins
bling-bling) de Knokke-le-Zoute. "Actuellement, 80% des transactions immobilières à
Hardelot sont effectuées par des Belges. Le public: des gens qui en ont marre de la Côte
belge en général, qui n’aiment plus Knokke, surtout en raison des problèmes linguistiques. Ce
ne sont pas les taxes qui les font fuir", constate ainsi Michel Dussart, dont l’agence
immobilière homonyme possède une antenne à Hardelot. "Et ici, vous pouvez déjà avoir une
villa sur 15 ares de terrain pour la moitié du prix pratiqué à Knokke, dès 500.000 euros",
ajoute-t-il. De fait, la valeur moyenne d’une villa à Knokke tourne actuellement autour de
1.300.000 euros, selon les chiffres agrégés par l’agence immobilière Century 21. Les
appartements s’y négocient aux alentours de 480.000 euros. Selon l’agence Engel et Völkers
du Zoute, le quartier huppé de Knokke, le prix du mètre carré évolue entre 10.000 et... 30.000
euros pour les biens les plus luxueux.
A titre de comparaison, explique Alexandre Panteghini de l’agence SERGIC d’Hardelot, le
prix des biens à Hardelot varie entre 3.000 et 7.000 euros le mètre carré. A Wimereux, les
appartements commencent à 100.000 euros, et il est déjà possible de trouver une maison pour
250.000 euros, explique Florence Brément, dont l’agence immobilière wimereusienne compte
60% de Belges dans sa clientèle. Des prix plus comparables à ceux pratiqués dans certaines
communes plus abordables de la Côte belge, à l’image de la Panne (prix moyen d’une maison
: 210.000 euros), du Coq (264.000 euros) ou encore d’Ostende (203.000 euros).
Profiter d’un marché en crise
Depuis deux ans, les prix de l’immobilier diminuent en France, ce qui explique également
pourquoi les prix sur la Côte d’Opale restent contenus. L’arrivée massive des Belges dans
cette région - un phénomène qui s’est accéléré depuis trois ans - , n’a pas suffi à faire grimper
les prix du marché, pas même à Hardelot, leur destination fétiche.
Selon Alexandre Panteghini, "l’arrivée des Belges n'a pas contribué à une hausse des prix
mais, dans un contexte ou la tendance du marché français est à la baisse d'une manière
générale, on remarque que les prix sont plutôt stables en ce qui concerne les appartements du
bord de mer et les villas sur le golf". Concernant les villas d’entrée de gamme du centre de la
station (entre 400.000 et 500.000 euros), "on constate que la baisse des prix est restée
contenue, de l'ordre de 10%", ajoute-t-il. Pour quelqu’un qui envisage ce type
d’investissement, le moment serait donc plutôt bien choisi.
Problèmes linguistiques?
Lorsque l’on interroge des Belges qui ont acheté une seconde résidence à la mer du Nord en
France, sur les raisons qui les ont poussés à s’exiler, ils invoquent très souvent en premier lieu
l’aspect "nature" qui a, selon eux, totalement disparu sur la Côte belge. "La Côte d’Opale est
magnifique, très sauvage. Il y a des forêts de pins maritimes, des espaces préservés qui ne
seront jamais construits. Sur la Côte belge, tout est bâti", expliquent ainsi les heureux et
récents propriétaires d’une maison à Hardelot.
Mais juste derrière cet argument, et avant celui du prix, vient celui des problèmes
linguistiques. "Sur la Côte belge, particulièrement à Knokke, les commerçants sont de moins
en moins accueillants avec les francophones", expliquent-ils. Or, à environ une heure de plus
en voiture, ils ont l’impression d’être accueillis à bras ouverts. D’ailleurs, selon les agences
immobilières de la région, la clientèle belge qui décide de s’installer sur la Côte française est
exclusivement francophone.
Un argument que ne veut pas croire le responsable de l’agence Engel et Völkers du Zoute.
"La mer du Nord trop flamandisée est, selon moi, une excuse avancée par les vieilles familles
qui n’ont plus les moyens de garder leur maison au Zoute. Aucun commerçant ne va chasser
les francophones, tout le monde peut y gagner", explique monsieur Versmissen. Car, il est
vrai que posséder une seconde résidence à la mer du Nord engendre des frais importants,
comme dans notre exemple (voir infographie) à Knokke. La plupart du temps, les frais
d’achats et la fiscalité seront moins lourds en France, comme nous a aidé à le détailler Alain
Lacourt, consultant en ingénierie patrimoniale et spécialiste de l’investissement immobilier en
France, dans l’exemple ci-contre. Même si la Belgique, elle, ne taxe pas la plus-value en cas
de revente du bien, elle est deux fois plus gourmande que la France en droits
d’enregistrements. Or, si la revente ne fait pas d’office partie du "parcours" d’un bien, et si la
plus-value n’est pas toujours automatique, les droits d’enregistrements sont eux, inévitables.
Mon Argent.
09:01 - 14 octobre 2013 par Isabelle Dykmans
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