Bernard Prince t.18

Transcription

Bernard Prince t.18
Bernard Prince t.18
Pourquoi un nouveau Bernard Prince ?
Parce qu’on en avait envie, c’est tout. J’avais entendu à plusieurs reprises mon père évoquer la possibilité d’un jour
reprendre le personnage de Jordan, son préféré dans la série. Et son préféré, je crois, dans toute sa production réalisée
sous le règne de Greg. Cette idée un peu vague a fait son chemin et, au sortir du Diable des Sept Mers, j’ai proposé à mon
père de refaire tout simplement un Bernard Prince (utiliser le personnage de Barney seul me semblait être un projet trop
propre à mon père pour que je m’y frotte) : la réponse ne se fit pas attendre, c’était oui. Cette idée tombait d’autant plus
à point que le Lombard projettait de sortir courant 2010 l’intégrale de Bernard Prince. Que rêvez de mieux pour appuyer
la sortie de ce nouvel album (et inversement, pour soutenir la sortie de l’intégrale) ?
Il restait à déterminer le lieu où se situerait l’action et l’action en elle-même.
L’esprit de l’œuvre
L’approbation de la reprise de Bernard Prince fut soumise à une seule condition par les ayant-droit de Greg représentés par Michel Lieuré : respecter l’esprit de la série mise en place par Greg. Le message était clair : pas question de se
lancer dans un pastiche tournant en ridicule les personnages. Il fallait conserver le caractère aventurier de Bernard Prince
et agir dans une certaine continuité. La remise du premier synopsis, même s’il n’allait pas être retenu par la suite, dissipa
toute crainte : nous allions dans le bon sens. Sur ce point, Hermann avait toujours été clair : il n’était pas question d’égratigner la série.
C’est donc sur cette base saine que le travail allait pouvoir commencer.
Une envie particulière
Puisque cet album de Bernard Prince n’avait pas pour but de relancer la série mais de reprendre ses personnages
le temps d’un album, un vieux fantasme s’imposa à moi : reprendre le personnage qui m’avait le plus marqué dans les
albums de Prince (à l’exception de l’ineffable Tuxedo qui avait explosé à la fin de l’album et qu’il serait particulièrement
malaisé de ressusciter), je veux parler d’El Lobo. Pour une raison inconnue, Greg avait abandonné le Coronadien sur son
île alors qu’il tenait là un personnage en or. Ma première idée était donc d’extirper El Lobo de sa retraite oisive. Un bon
coup de nostalgie dans la tête de notre colosse et le tour était joué. Il me fallait maintenant trouver un lieu où placer l’action.
Le lieu
Ma première idée fut de chosir un lieu qui n’avait jamais été
visité par le trio di Cormoran. Le Yémen - ou plutôt un pays imaginaire qui y ferait penser - me sembla un excellent choix. Je développai une intrigue basée sur une certaine actualité : l’enlèvement
d’occidentaux par des cellules terroristes islamiques. J’étais néanmoins devant un problème : cet album sous-entendait des rapports
humains plus âpres, une implication politique plus présente et des
scènes de violence plus crues que celles habituellement rencontrées dans Bernard Prince. On ne traite pas le terrorisme, même
par la bande (dessinée, ah ah), de la même manière qu’on décrit
un feu de forêt ou l’attaque d’une murène géante. Devant ce dilemme, j’eus l’idée de proposer un autre synopsis qui me plut tout
autant. Et qui avait l’avantage non seulement de s’inscire dans un
certain classicisme mais d’intégrer El Lobo de manière plus plausible, à savoir dans son environnement originel : l’Amérique latine !
Ce nouveau synopsis fut préféré au premier par le Lombard et les
ayant-droit. Je dis donc adieu à la péninsule arabique et plongeai à
pieds joints dans la jungle amazonienne (ou assimilée).
Voici maintenant une courte introduction au récit ainsi que les huit premières planches de l’album.
Menace sur le fleuve
Le Cormoran, avec à son bord Prince, Jordan et Djinn, arrive à Quiritos, port fluvial d’Amérique latine. Ils y ont rendez-vous avec un certain Ramirez. Mais celui-ci ne se montre pas. Finalement, Prince et Jordan sont hélés par un gamin
qui les amène à une jeep, laquelle les conduit à une cantina à l’orée de la forêt. Son propriétaire s’avère être El Lobo rentré
au pays pour d’obscures raisons. Mais un autre homme, mystérieux celui-là, suit de très près nos trois héros et ne semble
intéressé que par une chose : se venger d’eux. Alors que Djinn est seul à bord, il est contraint par la force de lever l’ancre et
de remonter le fleuve vers une destination inconnue. Alertés par la disparition de Djinn et du Cormoran, Prince et Jordan
n’ont d’autre issue que de se lancer à leur recherche. Avec l’aide d’El Lobo, bien décidé à retrouver ses caisses qui ont été
chargées sur le Cormoran.
Une nouvelle aventure de Bernard Prince qui trouvera son épilogue dans un combat à mort au goût de sang et de
boue mêlés.
©hermannhuppen.com