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MAI 12
Mensuel
OJD : 52151
Surface approx. (cm²) : 2163
BP 60
78490 MONTFORT L'AMAURY - 01 34 86 29 00
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Actualité
Reportage
Jappeloup,
les coulisses du film
Le monde du cheval mobilisé,
l'acteur Guillaume Canet qui
franchit des obstacles d' 1,55 m,
le réalisateur lui-même
cavalier, une centaine de
chevaux acteurs... le tournage
de Jappeloup est une véritable
aventure équestre. En pleine
période de montage, le
producteur Pascal Judelewicz
raconte en exclusivité pour
Cheval magazine les grandes
phases de ce projet
qu'il a lui-même initié.
JAPPELOUP
8415712300508/GYP/MFG/2
Eléments de recherche : JAPPELOUP : film de Christian Duguay chez Pathé Distribution, toutes citations
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•* Tournage de Jappeloup en
Dordogne : Guillaume Canet,
qui joue le rôle de Pierre
Durand, songeur devant
le box dè Bout de Zan, sous
l'œil du réalisateur du film
Christian Duguay (à droite).
Les principaux acteurs
Guillaume Canet incarne Pierre Durand.
Marina Hands se glisse dans la peau de
son épouse. Daniel Auteuil interprète
Serge, le père du cavalier, Jacques Higelin
le naisseur de Jappeloup, Lou dè Laâge sa
groom et Tcheky Karyo, Marcel, l'entraîneur national.
• La naissance du filin
Tous ces cavaliers, si nombreux, si acores,
ils vont aller voir quatre fois un grand film
spectaculaire et plein d'émotions ! Mais
c'est plus facile à dire qu'à (aire...
Tout commence par un livre découvert en
1996 dans une librairie. Je suis attiré par
une couverture représentant Jappeloup et
Milton. Immédiatement, je pense : un petit
cheval noir et un grand blanc, un Francais
roturier et un lord anglais... cela ferait un
bon film ! Je contacte aussitôt Pierre
Durand. Très vite, je comprends qu'il faut
se concentrer sur les Jeux olympiques.
Mais voilà, Milton n'y a pas participé. Je
me recentre donc sur Jappeloup. Nous
montons avec Pierre Durand "l'histoire
incroyable du cheval qui n'aurait jamais dû
gagner les Jeux olympiques". Mais le projet
coûte cher et je le laisse de côté pendant
dix ans. En 2006, ma fille Raphaelle a
11 ans. C'est une véritable passionnée de
poney et de concours hippique. Le
dimanche, je me lève à 5 h du matin pour
l'accompagner dans des endroits perdus,
les pieds dans la boue. Je découvre ce
monde incroyable et cette intensité dans
les rapports entre les poneys, les enfants et
les parents. Je vis la folie des Championnats à Lamotte-Beuvron et je me dis qu'il
faut faire le film, relever ce pari insensé.
JAPPELOUP EN DATES
•l996:Pjsœljudelc
•Printemps 2011: Gt
jme Canet récent
• Septembre à décembre 2011 :
• Fin août 2012 : fin du montage.
•Janvier 2013: bol fc du film en sa I
JAPPELOUP
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• Le lien cheval
Les principaux piliers du film ont tous un
lien personnel très fort avec le cheval à
commencer par le réalisateur, Christian
Duguay. C'est Mario Luraschi qui me
parle de lui, car il avait tourné Guillaume Tell et Jeanne d'Arc avec lui. Après
avoir vu tous ses films, je suis conquis par
son sens de l'action et de l'émotion. Mais
je ne sais pas encore que Christian a été
élevé dans le milieu équestre : son père
était cavalier et sa belle-mère avait un
pur-sang anglais avec lequel elle sortait en
dressage. En cachette, il a mis le cheval
au saut d'obstacles. Quand son père l'a
appris, il ne s'est pas fâché. Au contraire,
il a emmené son fils en concours. Chris-
tian Duguay est devenu un champion au
Canada, mais le cheval lui a été retiré à
la suite du divorce de son père. Il n'a
plus jamais voulu monter.
Guillaume Canet est un fan de Jappeloup.
Jeune, il avait un poster du couple champion olympique dans sa chambre. Mais le
premier scénario que je lui ai proposé, trop
romanesque, pas assez réaliste à son goût,
ne lui convenait pas. fl connaît tellement
bien le milieu du concours hippique.
Jusqu'à l'âge de 20 ans, il faisait les Championnats de France Juniors avec parfois,
d'ailleurs, Marina Hands, qui joue le rôle
de sa femme dans le film. Finalement, il
a lui-même réécrit le scénario, en mêlant
la véritable histoire de Pierre Durand avec
sa propre histoire. Le père de Guillaume
espérait que son fils deviendrait champion. Il l'accompagnait partout jusqu'à
l'accident, une chute qui a mis fin à la carrière de cavalier de Guillaume.
Jl
*• Grande discussion
entre le réalisateur
Christian Duguay
(a gauche) et le
producteur Pascal
Judelewicz, avec
en arrière-plan
Guillaume Canet.
Les trois hommes
connaissent le
monde du cheval,
ce qui apporte
une vraie richesse
au film.
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^ Christian Ouguay a la camera sur le
tournage en Espagne, avec Mario Luraschi
en arrière-plan, qui a amené ses chevaux
ibériques pour toutes les cascades du film.
film. Guillaume a époustouflé tout le
monde. Sa performance équestre et artistique donne une continuité, une vraie
force au film.
• Le choix des chevaux
Pas facile de trouver des chevaux ressemblant à Jappeloup, capables de sauter
1,50 m, qui s'entendent avec Guillaume
Canet et qui puissent abandonner leur
carrière de compétiteur le temps d'un film.
Les chevaux de ce niveau étant sur le circuit, nous avons cherché parmi des chevaux à la retraite. Un an après avoir pris
leur retraite, des sportifs comme Carl
Lewis sont toujours capables de courir,
alors pourquoi pas des chevaux ? Nous
avons cherché tous azimuts via Facebook,
Cheval magazine et avec l'aide de Frédéric
, • Un budget exceptionnel
Dès le début, nous avons eté soutenus par
Jérôme Seydoux et Pathé. Nous avons disposé d'un budget de 26 millions d'euros.
Le film se situe dans les années 80, c'est un
film d'époque et il a fallu recréer tous les
costumes, les décors, trouver des camions
et des vans, fabriquer les selles, les harnachements, les protections de l'époque...
Nous avons reproduit à l'identique deux
Jeux olympiques : Séoul à Séville, et Los
Angeles à Palma de Majorque.
f tes Jeux olympiques de los Angeles et de Séoul, les
Championnats du monde toutes les etapes de la carriere
de Jappeloup ont ete reconstituées Obstacles refaits a
l'identique, presence de cavaliers de haut niveau, tout a ete
mis en œuvre pour offrir du réalisme equestre au film
• La performance cavalière
Au départ, je ne pensais pas que Guillaume Canet tournerait quasiment toutes
les scènes de saut Les cavaliers professionnels consultés me disaient : "On va tricher,
il va sauter moins haut, cela ne se verra
pas." Sauf qu'on faisait un film, et pas une
photo ! Au cinéma, quand un cheval saute
1,50 m, on voit l'effort, sa verticalité.
Quand Guillaume franchit lui-même
1,50 m, il nous fait vivre son saut On est
heureux avec lui, on pleure avec lui, on
saute avec lui. Très vite, on a compris qu'il
fallait qu'il fasse le maximum de scènes.
Il s'est entraîné dur avec Frédéric Cottier.
Il a retrouvé le niveau de ses 20 ans et l'a
même dépassé. Sa doublure Alain Bourdon n'apparaît quasiment pas dans le
CASTING EQUIN
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Cottier, Pierre Durand et Virginie Coupérie. On a réuni une douzaine de chevaux
dont notre mascotte, Welcome Sympatico.
Un personnage, ce Welcome ! A 20 ans, il
est en pleine forme, maîs il sait parfaitement doser son effort. En 15 secondes, il
a compris comment fonctionnait un plateau de cinéma ! Malheureusement,
l'avant-dernier jour de tournage, il s'est
mal réceptionné sur un obstacle et s'est fait
une déchirure au tendon. Toutes les personnes présentes sur le tournage étaient
consternées. Il régnait un silence de mon.
On n'a été rassuré que le lendemain.
Aujourd'hui, Welcome va très bien. Il est
retourné chez lui en Lorraine où il a repris
son métier d'étalon.
Ne pas avoir d'accident était notre obsession pendant le tournage. Il fallait tout
faire pour préserver les chevaux et ne faire
courir aucun risque à Guillaume Canet.
Un vétérinaire et un médecin étaient
constamment présents sur le plateau. Surtout, Christian Duguay et Guillaume
Ha groom Nelly
Mm-Tung avec
Jappeloup une
equipe dè soigneurs
et un vétérinaire
s'occupaient au
quotidien des
chevaux du film
pour leur assurer
un veritable bienêtre tout au long
du tournage
T Lou de Laâge
joue le rôle
de la groom
deJappeloup
dans le film
La performance équestre
et artistique de Guillaume
Canet donne une continuité,
une vraie force au film.
Canet savaient s'arrêter au bon moment.
On n'est jamais entré en zone de risque.
Quant aux chevaux de Mario Luraschi,
ils passent dans les flammes, sautent dans
des cartons, glissent sur des talus, se
retournent... sans jamais se faire mal.
C'est leur job!
• Les mondes du cheval
On a décidé d'être le plus juste possible
avec des parcours bien tracés, des obstacles refaits à l'identique, des cavaliers de
haut niveau... Il fallait faire travailler
ensemble deux mondes différents : les
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cavaliers professionnels d'un côté, pour la
partie sportive, Mario Luraschi et son
équipe de l'autre, pour les refus, les dérobades, les chutes, les cabrers... Des chevaux ibériques auxquels il a fallu couper
la crinière, au grand désespoir de Mario !
Fréderic Cottier était à la fois le coach de
Guillaume Canet et le chef de piste du
film. Il a vraiment joué le jeu pour comprendre ce dont le cinéma avait besoin.
Pour coordonner le monde du sport et
celui du spectacle, on a créé un pôle cheval dirigée par Sandra Kiesser, une groom
reconvertie dans le cinéma. Pas facile de
faire admettre qu'une ex-groom dirige le
pôle cheval du plus grand film jamais
tourné sur le cheval de GSO. C'est Sandra
qui a eu l'idée de faire venir Clémence
Laborde et ses élèves pour la figuration.
Partout, les gens de chevaux se sont mis
en quatre pour nous aider...
• Le "vrai" Pierre Durand
Pierre Durand ne tenait pas à raconter sa
vie. C'est nous qui sommes venus le chercher. La vie d'un champion est déjà complexe et en plus, Guillaume Canet a écrit
un personnage de héros moderne, avec
des doutes et des failles, non pas un film
biographique précis. Cela n'a sans doute
pas toujours été simple pour Pierre
Durand. Très peu de films ont été tournés
sur des champions d'exception de leur
vivant car il est certainement difficile de se
confronter à sa propre vie, fut-elle scénarisée. Pierre a tout de même accompagné
ce film avec enthousiasme car il est très
important pour lui que l'on rende hommage à son ami disparu. •
> Propos recueillis par Antoinette Delylle
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