Mise en page 1 - Bretagne

Transcription

Mise en page 1 - Bretagne
Bretagne
JOURNAL D’INFORMATION • Juillet 2013
n° 46
Plants de Bretagne / Juillet 2013
Plants de
pommes de terre
REPORTAGE
Création variétale
Avis et expérience
de collecteurs
INFOS TECHNIQUES
• Le brossage
des plants
• L’arrachage
en deux temps
Sommaire
Actualité
de la filière
.................................
p 3-7
Repères
Exportations,
tonnages certifiés nets,
plantations ............................................ p 5
Reportage
DOSSIER CRÉATION VARIÉTALE
André Donval, Élorn Plants
“Acquérir des variétés pour
maîtriser notre plan de production
et organiser nos circuits
de distribution.” ................................. p 8-10
Michel Cam, Triskalia
“Renouveler notre capital variétal,
c’est en faire un relais de croissance
pour nos adhérents” ..................... p 11-13
Infos techniques
Le brossage des plants ............... p 14-15
L’arrachage en deux temps ....... p 16-19
Juillet 2013 - n° 46
Plants de Bretagne
est édité par Bretagne-Plants
Roudouhir - 29460 Hanvec
Tél. 02 98 21 97 00 - Fax 02 98 21 97 08
[email protected]
Ouvrons
les portes !
Cet automne, les portes seront ouvertes !
À Kerloï, ce sera le mardi 17 septembre pour la journée traditionnelle de présentation des variétés récentes produites
en Bretagne et des hybrides créés par la station. Vous tous,
lecteurs de ce journal, y êtes invités.
Le samedi 12 octobre, 6 exploitations de producteurs de
plants ouvriront aussi leurs portes pour faire connaître le
métier de producteur de plant. Cette journée fait partie de
l’opération « Sortez du rang, produisez du plant ! » présentée
dans ce numéro, et destinée à recruter de nouveaux producteurs.
Les différentes portes ouvertes sont aussi l’occasion de mettre
en avant le professionnalisme et la technicité de la production.
Les articles sur l’expérimentation et les nouvelles techniques
d’arrachage en deux temps en sont une illustration.
Nous pouvons être fiers de notre métier et nous voulons
partager cette passion. Cet esprit d’ouverture, vous le trouverez dans les témoignages d’attributaires et développeurs
de variétés qui n’hésitent pas à parcourir le monde pour
faire connaître leurs produits et le plant breton.
Dans la compétition internationale qui est la règle pour le
marché du plant, l’esprit d’ouverture est un atout pour saisir
les opportunités de développement. Ne craignons pas les
courants d’air, ouvrons les portes !
Emmanuel Guillery
Ont participé à la rédaction de ce numéro :
J. M. Abiven – C. Corre – P. Dolo – E. Guillery
J. Le Guillou – J. Le Mouellic – C. Malgorn
H. Nicolas – C. Le Meur (Expression)
avec la participation de :
M. Cam – A. Donval – S. Marhadour
Réalisation, mise en page :
Expression
Tél. 02 98 68 46 53
Fax 02 98 68 46 96
2
ACTUALITÉ DE LA FILIÈRE
Agenda
Kerloï
Mardi 17 septembre
Inscriptions 2013
Le catalogue européen s’est
enrichi de 5 nouvelles variétés
bretonnes. Deux sont issues de
la station de Kerloï et les trois
autres de la station de Germicopa à Chateauneuf.
✔ KENZA
BRETAGNE-PLANTS
attribuée à LSA
Variété demi-précoce, de type export
à peau claire et chair pâle. Elle est adaptée aux pays du bassin méditerranéen.
Assez rustique et de bonne conservation, elle possède une bonne qualité culinaire. Son taux de matière sèche est
voisin de 18 %. Elle est résistante au
pathotype 1 de la galle verruqueuse.
✔ SPEEDA
BRETAGNE-PLANTS
attribuée à Triskalia
Variété précoce à ½ précoce, de type
export, aux tubercules oblongs allongés,
à peau claire et possédant une bonne
qualité culinaire. Elle est adaptée aux
pays du bassin méditerranéen. Sa
conservation est bonne et elle est résistante au nématode Ro1-4 ainsi qu’au
pathotype 1 de la galle verruqueuse.
✔ AMANY
GERMICOPA
Variété demi-tardive, productive, de
belle présentation. Les tubercules sont
assez gros, de forme oblongue allongée,
avec une peau jaune lisse et des yeux
superficiels. Elle est sensible au mildiou
et au virus Y. Elle est assez peu sensible
à la gale commune. Elle est résistante
au nématode doré et très peu sensible
au virus YNTN. Elle est peu sensible
aux endommagements et se conserve
bien. Sa matière sèche est inférieure à
celle de Bintje. La tenue à la cuisson est
assez bonne, avec un léger noircissement après cuisson. La qualité gustative
est bonne ainsi que l’aptitude à la friture.
Elle est adaptée à l’exportation et aussi
à la fabrication de frites et diverses utilisations.
Ploudaniel (29)
✔ GITANA
GERMICOPA
Variété de précocité moyenne, de belle
présentation, productive. Les tubercules
sont gros, de forme oblongue, avec une
belle peau jaune lisse. Elle est assez sensible au mildiou, aux maladies à virus et
à la gale commune. Elle est résistante
au nématode doré et très peu sensible
au virus YNTN. Elle est peu sensible
aux endommagements et se conserve
bien. La teneur en matière sèche est
assez faible. La qualité culinaire est
bonne et la coloration à la friture est
assez marquée, elle convient à diverses
utilisations culinaires : purée, potage, gratin, four…
✔ CLAIRETTE
GERMICOPA
Variété demi-précoce, de très belle présentation, assez productive. Les tubercules sont de forme oblongue courte,
très régulière avec des yeux très superficiels et une peau jaune lisse. Elle est
moyennement sensible à la gale commune, assez sensible au mildiou et aux
maladies à virus. Elle est résistante au
nématode doré et très peu sensible au
virus YNTN. L’aptitude à la conservation
est bonne. La teneur en matière sèche
se situe entre celle de Monalisa et de
Bintje. La qualité culinaire est bonne et
elle a une assez bonne aptitude à la friture. Elle convient à diverses utilisations
culinaires : frites, purée, potage, four…
Pré-attributions 2013
• 02F 200. 3 :
à LSA et à CECAB
(hybride pour
la transformation
en chips)
Journée portes ouvertes
à la Station de création
variétale de Kerloï,
• 05F 70. 13 :
au GOPEX et
à la SARL Denniel
(hybride de
type export)
• 05F 74. 5 :
à LSA
(hybride de
type export)
3
NOUVEAUX
ARRIVANTS
Andréa
Bouleau Jamois
Ingénieure cultures
Société
Altho SAS
Après son immersion dans le milieu
de la pomme de terre chips auprès
de Philippe Quennemet, responsable
approvisionnement pomme de terre,
lors de son stage de fin d’études
en 2011, Andréa a été intégrée
chez Altho pour renforcer cette
équipe. Le rôle d’Andréa consiste à
seconder Philippe Quennemet que
ce soit pour la partie terrain (suivi
de culture, veille réglementaire, prospection) ou administrative. Altho
vient également de créer une gamme
de chips de légumes (panais, patate
douce, carotte, betterave) pour laquelle Andréa est chargée de l’approvisionnement.
Andréa Bouleau Jamois
Tél. 06 75 61 78 87
[email protected]
ACTUALITÉ DE LA FILIÈRE
Sortez du rang !
Sortez du rang,
Produisez du plant
produisez du plant
Le plant de pomme de terre breton s’exporte dans 50 pays.
Les marchés sont là, la filière est en plein essor.
Nouvelle campagne de recherche
de producteurs de plants
Soutenez la campagne « Sortez du rang, Produisez du plant »
pour la poursuite du développement
de la filière plants en Bretagne.
La précédente opération en 2008 avait été un succès avec le
démarrage de 22 nouveaux producteurs en 2009. Au total,
les “nouveaux producteurs”, qui ont démarré depuis 2008
et qui sont toujours en activité, sont au nombre de 48. Ils
ont planté 440 ha en 2013.
Le Conseil d’Administration de Bretagne-Plants, après concertation avec les collecteurs au sein de la Commission Paritaire,
a décidé de lancer une nouvelle campagne en 2013.
Nous avons retenu le slogan « Sortez du rang, Produisez du
plant » et des annonces ont été publiées dans la presse agri-
APPALOOSA.fr 02 98 79 81 00
Devenez producteurs
à nos côtés !
Plants de pommes de terre certifiés
PLANTS DE BRETAGNE
Certified seed potatoes
www.plantsdebretagne.com
Contactez notre technicien Philippe Dolo > 06 89 84 04 76
cole régionale en juin-juillet. Elles seront renouvelées en septembre prochain.
Des témoignages de nouveaux producteurs paraîtront au
cours de l’été dans plusieurs journaux agricoles, et enfin, des
portes ouvertes seront organisées le samedi 12 octobre
dans 6 exploitations des Côtes d’Armor, du Finistère et du
Morbihan.
Nous serons également présents à Agrifête le 1er septembre
à Plonévez-Porzay (29) et les 14 et 15 septembre à TerreAttitude à Loudéac (22).
Formation Certiphyto
pour les conseillers culture
A
Agrément pour les applications
de produits phytosanitaires
en prestation de services
L'utilisation de produits phytosanitaires en prestation de
services est actuellement soumise à la détention du
certificat DAPA (agrément des Distributeurs et Applicateurs
de Produits Antiparasitaires) et à la souscription d’une assurance professionnelle
dédiée. Un nouveau cadre réglementaire vient remplacer le DAPA progressivement
et renforcer les conditions d’exercice de cette activité.
Les entreprises de travaux agricoles et les agriculteurs qui réalisent des applications
en prestation de services sont soumis à ce nouvel agrément à 3 volets :
• l’entreprise est auditée par un organisme certificateur
• les gérants et employés doivent posséder le Certiphyto « prestation de service ».
• il est nécessaire de souscrire une assurance couvrant sa responsabilité civile professionnelle.
Cet agrément est en vigueur depuis le 1er janvier 2012 avec une période transitoire
jusqu’au 30 septembre 2013 : les entreprises ayant actuellement le DAPA doivent
avoir un contrat avec un organisme certificateur, être assurées et disposer d'une
personne certifiée.
4
fin de renforcer la formation à l’utilisation des produits phytopharmaceutiques, le Certiphyto est une des
mesures du Grenelle de l’environnement de 2007.Tout
utilisateur ou distributeur à des fins professionnelles
devra posséder un certificat d’aptitude obligatoire :
• à partir d’octobre 2013 dans les secteurs de la distribution de produits phytopharmaceutiques, de la
prestation de services et du conseil,
• à partir d’octobre 2014 pour les autres professionnels utilisant des pesticides : agriculteurs et salariés
agricoles, forestiers, agents des collectivités territoriales…
À partir de 2015, le certificat Certiphyto devra être
obligatoirement présenté pour l’achat de pesticides à
usage professionnel.
Dans ce cadre, des techniciens de Bretagne-Plants et
de la collecte ont suivi en mars, la formation Certiphyto
“conseil à l’utilisation”. Réalisé par l’ASFONA, Association pour la Formation Nationale Agricole, le stage a
abordé les thèmes de la réglementation, la prévention
des risques pour la santé humaine et l’environnement
ainsi que les méthodes alternatives visant à limiter
l’usage des produits phytopharmaceutiques.
REPÈRES
TONNAGES CERTIFIÉS NETS
Plants de Bretagne (hors replantation personnelle)
Situation provisoire au 26 juin 2013
(en tonnes)
Campagne 2012-2013
PRINCIPALES
VARIÉTÉS
EXPORTATIONS Plants de Bretagne
1. Spunta
> EXPORTATIONS PAR PAYS (en tonnes) situation au 30 juin 2013
2011/2012
2012/2013
FIN DE CAMPAGNE
FIN DE CAMPAGNE
ÉVOLUTION
1. Tunisie
12 990
14 750
+ 1 760
2. Égypte
12 450
11 980
- 910
3. Algérie
12 447
7 970
- 4 480
4. Espagne
6 490
5 080
- 1 410
5. Jordanie
2 750
4 000
+ 1 250
6. Italie
3 240
2 680
- 560
7. Grande-Bretagne
2 090
2 370
+ 280
8. Irak
3 850
2 120
- 1 730
9. Grèce
1 760
2 080
+ 320
10. Portugal
3 270
2 070
- 1 200
…
…
…
89 520
73 030
- 16 490
…/…
TOTAL GÉNÉRAL
TOTAL AU
26/06/2013
27 050
2. Charlotte
9 740
3. Alaska
6 580
4. Universa
6 460
5. Amandine
6 290
6. Safrane
5 840
7. Atlas
4 850
8. Daifla
4 460
2011/2012
145 360
4 270
2010/2011
136 170
3 900
2009/2010
126 800
2008/2009
124 910
2007/2008
127 140
2006/2007
109 800
9. Elodie
10. Chérie
> RAPPEL TONNAGE CERTIFIÉ
FIN DE CAMPAGNE (en tonnes)
…/…
TOTAL GÉNÉRAL
123 620
Les tonnages certifiés en fin de campagne 2012/2013
sont en net repli par rapport à la campagne record
2011/2012 et retrouvent le niveau des années 2007 à 2009.
Les exportations 2012/2013 diminuent par rapport à la campagne
précédente notamment sur l’Algérie, l’Italie, l’Égypte et le Portugal
malgré la progression sur la Tunisie et la Jordanie.
PLANTATIONS 2013
> PLANTATIONS BRETAGNE (en ha)
PLANTATIONS
> RAPPEL TONNAGE EXPORTÉ FIN DE CAMPAGNE (en tonnes)
2011/2012
89 520
2010/2011
81 015
2009/2010
73 415
2008/2009
68 635
2007/2008
71 085
2006/2007
55 715
2012
2013
ÉVOLUTION
1 053
1 122
+ 68
2. Charlotte
402
432
+ 30
3. Amandine
213
235
+ 22
4. Universa
229
222
-7
5. Safrane
214
214
0
4 993
4 998
+5
1. Spunta
TOTAL
> PLANTATIONS FRANCE – PAYS-BAS – ÉCOSSE (en ha)
PLANTATIONS
Bretagne
Nord
Centre-Sud
ÉVOLUTION
2012
2013
ha
%
4 993
4 998
+5
+ 0,1 %
11 579
11 850
+ 271
+ 2,3 %
900
958
+ 58
+ 6,4 %
Total France
17 472
17 806
+ 334
+ 1,9 %
Total Pays-Bas
37 623
38 044
+ 421
+ 1,1 %
Total Écosse
11 289
10 762
- 527
- 4,7 %
Les plantations en Bretagne sont stables.
Elles progressent dans le Nord, le Centre et aux Pays-Bas
mais sont en réduction sensible en Écosse.
5
ACTUALITÉ DE LA FILIÈRE
L’agrément BPE
Objectifs et implications
Le Ministère chargé de l’agriculture a habilité Bretagne-Plants à réaliser
des Essais Officiellement Reconnus en date du 30 janvier 2013.
L’agrément Bonnes Pratiques d’Expérimentation (BPE) est octroyé
pour une durée de 5 ans (un audit de surveillance de la conformité
sera réalisé après une durée de 30 mois).
Cette décision fait suite aux évaluations effectuées par le COFRAC
le 12 juillet 2011 et les 15 et 16 novembre 2012.
L
e premier objectif des principes des
BPE est de réaliser des essais de qualité
de produits phytopharmaceutiques
dont les résultats pourront être pris en
compte par différents services d’homologation.
Équipe BPE basée à la station de Hanvec
De gauche à droite :
• Marie-Françoise Marhic, responsable métrologie
• Louis Léon, aide technicien
• Julien le Guillou, technicien d’expérimentation
• Jean-Pierre Le Saint, technicien d’expérimentation
• Christophe Corre, responsable expérimentation station
07/08/2012 : Parcelle d’essais de lutte contre le mildiou (Kernevez - 29460 Hanvec)
6
Les données d’efficacité obtenues lors
des essais déclarés pourront être intégrées en totalité dans la partie biologique du dossier de demande d’autorisation de mise sur le marché d’une
spécialité commerciale (cf. schéma
page suivante).
11/12/2012 : Audit de vérification
de la conformité aux exigences du référentiel
des Bonnes Pratique d’Expérimentation
De gauche à droite :
• Gaël du Fretay, évaluateur technique BPE
• Éric Chorin, responsable d’évaluation BPE, évaluateur qualité
• Christophe Corre, responsable expérimentation station
• Philippe Dolo, responsable développement technique
L’agrément BPE est aussi un gage de qualité
pour pérenniser la compétence de l’équipe
puisque l’unité d’expérimentation doit répondre
à toute une série de critères qui concernent :
• les exigences générales et l’organisation
• le personnel (formations, suppléances…)
• le contrôle de la qualité et la vérification
du respect des BPE (formulaires
d’enregistrement, audits techniques…)
• la protection des opérateurs (suivi de
l’utilisation des masques respiratoires…)
• la gestion de la documentation
et des enregistrements
• les installations BPE (stockage
des produits phytosanitaires, local de pesée,
local de stockage du matériel…)
• les équipements, matériels et
consommables (suivi des stocks…)
• les produits phytosanitaires
(identification et suivi des stocks…)
• la conduite des essais
(protocole et plan d’essai…)
Pulvérisateur d’expérimentation (Rampe ATH)
L’obtention de l'homologation d’un produit phytosanitaire (spécialité commerciale)
dépend de 2 exigences qui font l’objet d’études détaillées fournies par les firmes :
7
REPORTAGE
Dernier épisode de notre dossier sur la création variétale
Dossier création variétale
(voir les magazines n°44 de juillet 2012 et n°45 de janvier 2013),
ce numéro présente l’avis et l’expérience de collecteurs.
Deux structures attributaires différentes :
une privée - Élorn Plants - et une coopérative - Triskalia.
André Donval, Élorn Plants
“Acquérir des variétés
pour maîtriser notre plan de production
et organiser nos circuits de distribution.”
En parallèle de leur activité de
production de plant de pomme
de terre, six producteurs ont
créé en 1996 la société commerciale Élorn Plants avec
l’objectif de devenir attributaires de variétés exclusives.
Rencontre avec l’un des deux
co-gérants, André Donval.
“Nous souhaitions acquérir des variétés
pour maîtriser notre plan de production
et organiser les circuits de distribution, explique André Donval. Être maître du jeu
nous animait tous dès le départ.” En
1998, Élorn Plants acquiert son premier
hybride, qu’elle choisit d’appeler Élodie,
variété destinée à l’export : “Au départ,
nous visions le marché export qui représentait d’ailleurs 80 % de notre chiffre
d’affaires il y a encore deux-trois ans. En
acquérant Galante en 2009, nous avons
souhaité diversifier nos marchés et ainsi
nous atteler au marché français. En
France, les prix des plants peuvent varier
Élorn Plants
La société emploie 4 salariés :
• une personne qui gère
l’administratif et la logistique,
• un technicien culture qui gère
également les relations
commerciales à l’export,
• deux technico-commerciaux
basés dans le Nord de la France
qui assurent le service en culture
ainsi que le suivi des négociants.
de 5 % alors qu’à l’export, ce pourcentage
monte facilement à 20-30 %. C’est rassurant d’avoir les deux : marché national et
export. Le marché national représente
désormais 50 % de notre chiffre d’affaires.”
Élorn Plants commercialise
15 000 tonnes de plants par an
et multiplie les variétés :
• Élodie, variété issue de Kerloï acquise
en 1998, représente 200 hectares.
• Spunta (variété publique) représente
160 hectares.
• Galante, variété issue de Kerloï acquise
en 2009, représente 140 hectares.
• Synergy, variété issue de Kerloï acquise
en 2010, représente 35 hectares.
• Triomphe, variété issue de Kerloï acquise en 2008.
• En cours d’inscription : les hybrides
01F 60.1 et 02F 40.2.
Une vingtaine de producteurs sont en
contrat avec Élorn Plants et assurent la
production.
Une orientation initiale
à l’export
Élorn Plants exporte sa production de
plants dans une vingtaine de pays en
Europe du Sud, Afrique du Nord,
Moyen-Orient et Afrique noire. “La
Spunta est la variété de référence à l’export, explique André Donval. Les négociants et producteurs la connaissent par8
faitement et ont du mal à prendre le
risque de changer. Pour les intéresser, il
faut vraiment leur prouver que la variété
va leur apporter un « plus ». En Tunisie,
Spunta concerne 80 % de la production.
En Égypte, c’est davantage partagé
puisque des variétés industrielles se mettent en place pour répondre au marché
de la transformation en pleine expansion.”
Les marchés export sont demandeurs
de variétés à gros tubercules, à fort rendement et rustiques. “En France, on pro-
duit ce qui est demandé par le consommateur. Dans ces pays, c’est l’inverse : le
consommateur achète ce qu’il y a sur
l’étalage, c’est-à-dire ce qui est proposé
par les producteurs !”
Élorn Plants veille à diversifier les destinations et donc les clients : “S’il y a un
problème sanitaire ou une météo exceptionnelle et que la variété réagit mal, les
pays importateurs peuvent se désintéresser totalement de la variété d’un seul coup.
N’avoir qu’une seule destination cliente
André Donval est l’un des deux co-gérants d’Élorn Plants :
“Avec les variétés exclusives, le plus difficile c’est
la prospection. Une fois que l’on a obtenu les contacts,
il “suffit” de convaincre que la variété apportera quelque
chose en plus. Les obtenteurs mais aussi les négociants,
les revendeurs, nous cherchons tous des variétés
exclusives pour nous démarquer… Il faut en revanche
un esprit d’aventurier !”
est trop risqué. De plus, les difficultés politiques ou l’instabilité d’un pays peuvent
nous porter préjudice… L’idéal est qu’une
destination ne représente pas plus de
20 %.”
Un développement
sur le marché français
Avec Galante acquise en 2009, Élorn
Plants cible le marché français. Cette
variété est intéressante pour la production de grenaille car elle tubérise beaucoup. “Nous arrivons au bon moment
avec une variété à chair ferme comme
Galante. Charlotte vient de tomber dans
le domaine public et ne sera pas remplacée par une seule variété. Nous sommes
convaincus que Galante sera de celles qui
vont grignoter son marché. Galante connaît
déjà une belle progression : 80 hectares
de multiplication en 2011,
puis 110 en 2012, puis 140
En acquérant Galante
en 2009, la société
Élorn Plants a visé
le marché français.
cette année et 200 l’année
prochaine. En 2012, 800 hectares de pomme de terre de
consommation étaient implantés en Galante, soit
30 000 tonnes de production. Galante est,
pour l’instant, produite en Beauce et Picardie pour 80 % et le reste en Angleterre,
Danemark, Belgique et Allemagne.”
Compléter et
renouveler sa gamme
Élorn Plants acquiert des variétés avec
l’objectif de compléter et renouveler sa
gamme. “Acquérir une variété, c’est un investissement financier et humain important avec, en plus, un risque de perdre
l’intégralité de cet investissement si la variété n’est pas commercialisée ensuite”,
explique André Donval. Acquérir une
variété marque le début d’une grande
aventure avec des choix lourds à valider.
Il va falloir l’inscrire au catalogue tout
en commençant à la multiplier, à la tester, à la promouvoir…
Inscrire
Les hybrides sont attribués aux structures un ou deux ans avant le dépôt
pour l’inscription officielle des variétés
au catalogue français. Pour les variétés
export, une inscription dans les pays
destinataires est nécessaire ; la démarche
peut prendre 3-4 ans. “Ce qui complique
encore les choses, c’est que tant que la
variété n’est pas inscrite, nous n’avons pas
les droits pour commencer des essais de
vulgarisation, explique André Donval.
Dans certains pays, des dérogations sont
possibles. En Turquie par exemple, nous
pouvons faire rentrer des échantillons pour
nos essais. En Algérie, c’est plus compliqué.”
Multiplier…
En achetant une variété, l’attributaire acquiert les droits de multiplication pour
30 ans et obtient de la station 5 000
micro tubercules. “Nous commençons à
acheter à Bretagne-Plants des tubercules
issus de l’in-vitro à partir du moment où
on a vraiment confiance dans la variété
et qu’elle est officiellement inscrite”, ajoute
André Donval.
Peu importent les marchés visés, Élorn
Plants assure, autour du siège de l’entreprise à Locmélar, la première phase
de multiplication. “Cette première étape
9
nous permet de produire suffisamment
de volume pour mener ensuite les essais
de vulgarisation et de comportement. Elle
nous permet aussi de faire nos premières
observations et donc de « faire connaissance ». La variété sera ensuite véritablement multipliée et testée dans les conditions de la région pour laquelle elle est
destinée.”
Mais à quelle vitesse multiplier une variété ? Chaque campagne, les membres
d’Élorn Plants se posent cette question.
“Nous avons acquis Triomphe en 2008.
Cette variété de type « transformation »
se comporte bien dans de nombreuses
régions européennes et dans les pays du
pourtour méditerranéen. Avec Triomphe,
nous ciblons en particulier la Turquie et
l’Égypte. Des clients turcs nous avaient
acheté la première année 100 tonnes et
des clients égyptiens 300 tonnes. Les retours étaient bons et nous sommes ainsi
passés de 10 ha à 20 ha de multiplication
la deuxième année. Mais à l’issue de cette
deuxième année, les Turcs n’ont pas renouvelé leurs achats et les Égyptiens les
ont réduits. Heureusement pour nous, le
marché français de la pomme de terre
REPORTAGE
Un champ d’essai en Arabie Saoudite
où sont expérimentées les variétés
Élorn Plants destinées à l’export :
Elodie, Triomphe et Synergy…
de consommation était demandeur et
nous avons pu valoriser nos gros calibres.
Nous avons aussi un peu exporté vers
l’Espagne et la Grèce. Un de nos clients
est toujours intéressé par Triomphe, nous
maintenons donc le programme. ”
Pour André Donval, le seuil des 4050 ha de multiplication est toujours un
cap fragile : “Au-delà de 40 ha, on peut
dire que la variété existe, qu’elle a un
nom.” Mais si une variété ne perce pas,
il faut aussi savoir l’abandonner : “Nous
avions acquis des variétés comme Justine
et Canelle qui n’ont pas remporté le succès escompté. Au bout de cinq ans, nous
avons donc stoppé leur programme de
multiplication.”
Le manque de succès commercial n’est
pas la seule cause de l’abandon d’une
variété. Les attributaires eux-mêmes
peuvent perdre confiance en découvrant un défaut. “Justine que nous avions
acquise en 1999 présentait très bien de
l’extérieur mais avait un défaut interne.
Nous avons préféré abandonner. Nous
avons donc perdu les frais d’attribution,
de multiplication, du programme in-vitro…
Ce sont les risques du métier !”
Tester, cibler…
Élorn Plants dispose d’un réseau d’essais
dans différents pays : “Pour les variétés
export, nous comparons la nouvelle variété
Les droits d’obtenteurs
Les variétés issues de Kerloï représentent 25 % des surfaces en
plants de pomme de terre en Bretagne. À travers leurs multiplications, le financement de la station de Kerloï est assuré. En effet,
les attributaires reversent des royalties.
Depuis le vote de la loi sur les semences de ferme, les producteurs de pomme de terre de consommation ont la possibilité de
produire leurs plants à condition qu’ils reversent 50% des droits
d’obtenteurs. “Ils doivent absolument participer au financement
de la recherche et de la création variétale. Nous essayons
d’échanger au maximum avec la filière pour que chacun y gagne”,
explique André Donval.
10
à des témoins dans différents pays et
nous ciblons ensuite ceux où elle s’est le
mieux comportée. En France, nous avons
aussi un réseau sur toute la France, pour
cibler les régions.”
Promouvoir
Élorn Plants accompagne les producteurs, les négociants, les distributeurs et
assure la promotion des variétés. Les
technico-commerciaux suivent les cultures de plants et appor tent leurs
conseils. La société édite aussi les documents de communication y compris
à l’étranger : affiches, habillage de bus…
Pour certaines chaînes de distribution
(Leclerc, Système U…) les variétés doivent subir une procédure de référencement. Élorn Plants accompagne là
aussi les négociants et conditionneurs
dans cette démarche.
Dossier création variétale
Michel Cam, Triskalia
“Renouveler notre capital variétal,
c’est en faire un relais de croissance
pour nos adhérents”
Depuis 8 ans, Triskalia s’est
engagée dans un programme
ambitieux de renouvellement
de ses variétés de plant de
pomme de terre. La coopérative entend bien en faire un
relais de croissance pour ses
producteurs.
Rencontre avec Michel Cam,
responsable de l’activité pommes de terre de Triskalia…
Essais de la variété El Beida en Grèce, mai 2013.
En 2005, la stratégie de la branche
Plants de pomme de terre de Triskalia
prend un tournant : la coopérative décide de renforcer son programme variétal et donc, de recommencer à investir dans de nouveaux hybrides. Au
total, depuis, ce sont près de 2,5 millions
d’euros qui ont été investis dans le renouvellement de la gamme. L’objectif
est, pour Triskalia, d’acquérir des variétés
qui assureront son développement de
demain. “Il nous manquait une locomotive.
Nous avions jusqu’en 2012 Monalisa,
mais celle-ci est tombée dans le domaine
public. Avec le renouvellement que nous
avons initié ces dernières années, nous
développons de nouvelles stratégies clients.” Avec de nouvelles variétés,
Triskalia compte coller au plus près
des attentes des consommateurs, et
anticiper celles des marchés.
11
Triskalia dispose ainsi désormais de
13 variétés exclusives qui viennent s’ajouter aux 8 variétés publiques travaillées.
“Notre objectif est d’avoir la gamme la
plus complète possible de manière à satisfaire la demande de nos 3 marchés :
• le marché amateur, pour lequel les variétés exclusives célèbres sont dominantes.
Ce marché est important pour nous
dans la mesure où nous disposons d’un
réseau de plus de 200 magasins pour
le grand public.
• le marché export pour lequel certaines
variétés publiques sont incontournables
mais que nous souhaitons développer
par des variétés exclusives différenciantes.
• le marché français de la grande culture
que nous souhaitons également développer car il est le plus valorisant.”
Pour Michel Cam, les variétés exclusives
permettent à Triskalia de se démarquer
commercialement : “Les variétés publiques
sont indispensables pour pénétrer certains
marchés : la Spunta pour la Tunisie, la
Cara pour l’Égypte, l’Hermès pour l’Arabie
Saoudite… Mais, comme tous les opérateurs en produisent, elles ne nous confèrent
pas d’avantages particuliers. En revanche,
ce sont bien les variétés exclusives qui
sont propices au développement commercial. Nous en avons la concession pendant 30 ans et nous pilotons leur développement.”
REPORTAGE
Dossier création variétale
Acquérir des variétés passe par deux
options : l’achat de variétés abouties –
Bretagne-Plants via la station de Kerloï
en propose chaque année à l’attribution
– ou l’achat de croisements de géniteurs
– l’acquéreur est alors, avec la station,
co-obtenteur (voir encadré ci-dessous).
Les variétés acquises par Triskalia sont
en très grande majorité issues de la station de Kerloï. “Outre la proximité, la station de Kerloï offre, à mes yeux, plusieurs
avantages : elle représente une base de
géniteurs conséquente, un savoir-faire reconnu que ce soit pour la chair ferme,
l’export ou l’industrie…” Chaque année,
Michel Cam se rend donc avec intérêt
à la présentation des hybrides issus des
travaux de Kerloï : “Nous avons alors différentes indications sur chaque hybride :
le rendement, la sensibilité aux maladies… Je visite également les champs
d’essais en cours de culture. Mais acquérir
un hybride reste un coup de cœur subjectif
voire un coup de poker. Quand on achète
une variété, on estime qu’elle est encore
Vitrine variétale Triskalia à Qualipom Nord (60) en juin 2013.
susceptible de révéler une tare rédhibitoire
pendant cinq ans ! Elle peut par exemple
ne pas être mécanisable ou être un fiasco
quand on l’implante dans de nouvelles
conditions…”
Tout n’est donc pas gagné d’avance,
d’autant que beaucoup reste à faire :
tester, expérimenter, multiplier, promouvoir, vendre… Dans un premier temps,
en parallèle de l’inscription officielle en
France auprès du Comité Technique
Permanent de la Sélection (CTPS) qui
prend deux ans, la variété est mise en
situation, dans des conditions agro-climatiques diverses. “Nous évaluons son
La co-obtention
À la station de Kerloï, sur les 60 000 graines obtenues par croisement entre géniteurs, 25 000 passeront à l’étape suivante : les
8 années de sélection au champ. Cette sélection aboutira potentiellement à 2 ou 3 variétés que les structures coopératives ou
privées intéressées pourront acquérir. Juste avant la sélection au
champ, les structures ont aussi la possibilité d’acquérir les
hybrides issus des croisements entre géniteurs. Elles acquièrent
alors 50-60 clones par croisement, se chargent eux-mêmes de la
sélection et assurent la multiplication. Ils sont alors co-obtenteurs.
Triskalia a ainsi actuellement 200 clones en sélection : “La coobtention exige un grand et long travail de suivi et beaucoup de
rigueur, explique Michel Cam. En contrepartie, elle est économiquement intéressante car nous touchons la moitié des droits
d’obtenteurs (royalties). Quand on acquiert une variété aboutie,
les royalties sont intégralement reversées à Bretagne-Plants, c’est
d’ailleurs ce qui fait vivre la station de Kerloï…”
12
potentiel par des essais privés chez nos
clients ou par des essais menés en partenariat avec France Obtention. Les essais
menés chez nos clients nous permettent
aussi de commencer à promouvoir la variété auprès d’eux.”
Un travail de patience
Avant même de connaître les résultats
de l’évaluation de son potentiel, il faut
tout de suite commencer à multiplier la
variété pour se constituer un stock car
seuls 5 000 micro-tubercules sont fournis à l’acquéreur par la station de Kerloï.
“Il faudra ainsi 5-6 ans avant d’arriver à
un stock commercial. Les phases d’expérimentation et de promotion vont ralentir
la multiplication de la variété, car elles nécessitent des prélèvements, des échantillons… Et le taux de multiplication de
la pomme de terre n’est que de cinq.” La
multiplication sera assurée par cinq producteurs de souches en contrat avec
Triskalia.
Michel Cam estime qu’il faut 10 ans
pour développer commercialement une
variété et que seule une sur dix connaîtra un développement commercial significatif : “Nous attendons de nos nouvelles variétés qu’elles apportent un
« plus » par rapport à ce qui existe déjà
et qu’elles soient rentables pour nos producteurs - multiplicateurs de plants. Sinon,
il n’y a pas d’intérêt !” Pour Triskalia, le
coût du développement commercial
d’une variété avoisine les 500 000 euros
et la taille critique qu’une variété doit
Variétés multipliées
par Triskakia :
VARIÉTÉS EXCLUSIVES
Marché du frais
• Charlène* (Nouveauté)
• Charmeuse* (Nouveauté)
• El Beida* (Nouveauté)
• Fridor*
• Mandola* (Nouveauté)
• Rubis*
• Speeda* (Nouveauté)
Primeur :
• Délice *
• Starlette*
• Europa*
Essais en Albanie en 2011.
atteindre pour être rentable est de 100
hectares de multiplication de plants. “Au
sein de Triskalia, nous croyons au développement de la culture de pomme de
terre dans le monde et donc de celle du
plant, insiste Michel Cam. C’est une culture d’avenir et c’est pour cela que nous
nous sommes tant investis dans l’acquisition de nouveaux hybrides. Nous comptons ainsi doubler notre surface en plants
d’ici trois ans et nous cherchons de nouveaux producteurs pour accompagner ce
développement.”
Après une période riche en acquisitions,
Triskalia travaille maintenant à développer
les variétés commercialement. Il lui reste
aussi un potentiel pas encore exprimé
avec les 200 hybrides issus des croisements achetés à la station de Kerloï…
Marché de l’industrie
Frites :
• Frivol* (Nouveauté)
• Fridor*
Chips :
• Océania*
• Ahmar (Nouveauté)
VARIÉTÉS PUBLIQUES
• Bintje
• Ostara
• Hermès
• José (Wilja)
• Kennebec
• Monalisa
• Sirtéma
• Spunta
* variétés issues de la station de Kerloï
Plateforme variétale Triskalia, septembre 2012
13
INFOS TECHNIQUES
Le brossage des plants
Le brossage des plants est une technique
qui se développe pour améliorer la qualité du triage
et satisfaire les exigences de nos clients.
Lever les contraintes
de commercialisation
Les cahiers des charges de cer tains
clients se durcissent au niveau de la présence de terre sur les tubercules. La raison principale évoquée par les pays
étrangers est d’éviter l’introduction de
parasites qui circulent avec la terre. Ces
maladies peuvent concerner la pomme
de terre ou bien d’autres cultures de la
rotation. Ces agents infectieux peuvent
être peu préjudiciables sous nos latitudes, mais devenir très nuisibles sous
d’autres climats.
Un exemple pour les exportations de
plants vers Cuba, le Soudan ou le Sénégal concerne le nématode des céréales heterodera avenae où la tolérance
est nulle. Ce parasite peut être présent
dans certaines parcelles sans être dommageable pour la culture de pomme
de terre.
D’autres pays tels que le Maroc, la Turquie, la Réunion ou l’Uruguay exigent
peu ou l’absence totale de terre sur les
plants.
mercialiser des lots terreux ou présentant des défauts difficilement triables
sans nettoyage (rhizoctone ou piqûres
de taupins).
Bien choisir
son matériel
Deux types de brosses existent sur le
marché. Celles dites droites qui équipent
classiquement les machines, et les
brosses alvéolées qui permettent un
nettoyage plus efficace.
contre brosse type balai
brosses droites
contre brosse type tapis caoutchouc
Débit et qualité
du brossage
Un procédé
qui présente aussi
des intérêts techniques
Le brossage présente aussi des avantages pour le triage des lots. Une fois
nettoyés, le tri des tubercules défectueux est facilité et les gains de temps
sont appréciables pour réduire le coût
de la main-d’œuvre et gagner en réactivité lors du conditionnement des lots.
Il permet également de pouvoir com-
(d’autant plus avec des brosses usées).
Certains matériels sont équipés de balais dont l’inclinaison est facilement réglable pour s’adapter aux différentes situations d’adhérence et à la présence
plus ou moins forte de terre sur les tubercules. Cet équipement améliore nettement l’efficacité de la brosseuse.
brosses alvéolées
Le choix de la contre brosse est important pour l’efficacité du déterrage
et le débit de chantier. Généralement,
l’équipement est composé d’un tapis
caoutchouc au-dessus des brosses.
L’ajout de poids sur le tapis améliore le
brossage mais risque de favoriser la
perte de petit calibre entre les brosses
14
Le débit du matériel est donné pour
des conditions normales de travail mais
il peut varier de façon importante selon
l’adhérence et la quantité de terre. Un
nettoyage sur un lot calibré sera plus
rapide et efficace qu’un lot en brut
grâce au réglage plus précis de la contre
brosse.
Une inclinaison élevée du système de
brosses améliore l’efficacité du net-
Liste non exhaustive des différentes marques et modèles
Marque
Modèle
Type brosse
Nombre de brosses
Contre brosse
Largueur
BHK100
droites
14
caoutchouc
100
10
80
7-8
50
4-5
BHK80
BILSMA
LG
DISTRIBUTION
à la demande
MIX
BM908
BM1208
SKALS
TIBO BLOCKKER
14
droites ou
alvéolées
à la demande
ex : 13
alvéolées
15
alvéolées
BM 916
droites ou
alvéolées
caoutchouc
100
80
7+1 rouleau spire caoutchouc
caoutchouc
1200
13+1 rouleau lisse
10 balais
100
14+1 rouleau spire caoutchouc
Débit (t/h) Prix (euros)
8
10
5 800
7 200
10
4 900
90
7
90
15
9
8-10
4 500
2 700
5 000
6 500
9 300
12 000
Une extraction de
l’air sous la brosseuse
vers l’extérieur suffit
également mais le
débit important du
ventilateur entraîne,
en période froide, un
refroidissement du
Sur cette installation, un rail au sol
bâtiment par intro- permet d’interchanger la brosseuse
duction d’air exté- et un tapis plat.
rieur.
brosseuse
Les limites
En présence de tubercules humides et
de germes, les brosses peuvent s’encrasser avec une perte d’efficacité. Sur
les lots peleux, il est nécessaire de diminuer l’agressivité des contre brosses.
100
100
droites
toyage au détriment du débit. La possibilité de modifier la pente permet de
s’adapter plus facilement au résultat recherché.
caoutchouc
80
caoutchouc
ou balai
7+1 rouleau spire caoutchouc
alvéolées
caoutchouc
10
droites
droites
caoutchouc
15
droites
KRUKOWIAK
SCHOUTEN
droites
sortie
Gérer la poussière pour
en tirer un avantage
Le brossage des tubercules entraîne la
plupart du temps une formation importante de poussières, mais un bon
équipement pour la capter peut permettre de diminuer son désagrément
sur l’ensemble du local de conditionnement et d’en tirer un profit.
Une première solution efficace consiste
la brosseuse est isolée
entrée
à isoler la brosseuse de la partie calibrage, triage et conditionnement. Elle
est enfermée dans un local qui minimise
les entrées et sorties d’air possible, auquel on ajoute un extracteur d’air pour
empêcher la poussière de ressortir dans
le bâtiment. Un bac de récupération
des poussières peut être installé sous la
brosseuse. Une porte d’accès au chariot
élévateur permettra la vidange.
Une deuxième solution intéressante
consiste à séparer le bâtiment en deux
parties avec, d’un côté, l’ensemble trémie d’alimentation et brosseuse, ou
encore avec le calibreur, et de l’autre
côté la partie triage et conditionnement. Une installation complémentaire
d’extraction de poussière est possible
sur la brosseuse.
Une troisième possibilité consiste à gérer localement ce poste avec, par exemple, une hotte d’aspiration au-dessus
de la brosseuse et une extraction des
poussières vers l’extérieur.
15
Extraction en partie basse sous la brosseuse
Le placement
dans le bâtiment
Au préalable, selon la disposition dans
la chaîne de triage, prévoir une possibilité de visite pour ôter les tubercules
pourris avant brossage.
Plusieurs solutions sont envisageables
pour son positionnement :
- En début de chaîne de conditionnement : dans ce cas, tous les calibres du
lot seront brossés et la gestion des
poussières est facile dans une partie
séparée.
- Après calibrage et avant triage : le nettoyage se fait alors par calibre, un module de tapis interchangeable permet
de brosser les lots voulus, et on installe
un système localisé pour enlever la
poussière.
INFOS TECHNIQUES
Après 4 années d’expérimentation, une technique à développer :
L’arrachage en deux temps
La méthode de l’arrachage en deux temps est pratiquée
depuis 2008 par quelques producteurs. Grâce à leur collaboration,
Bretagne-Plants a testé ce procédé pour évaluer son intérêt
et mieux cerner les facteurs de réussite.
La technique
La première opération consiste à aligner
les tubercules sur le sol afin de les ressuyer. L’objectif est de soulever les
buttes, en déterrant les tubercules afin
de les déposer au sol sans qu’ils ne
soient recouverts de terre. L’arracheuse
deux rangs est équipée de préférence
d’une seule chaîne pour éviter le brassage, et de secoueurs réglables. Une
barre métallique en V placée sous l’arracheuse permet de réaliser un sillon
Pour les arracheuses un rang, une modification est nécessaire. Le soc d’arrachage, les diabolos, les disques et les
tire-fanes sont démontés et remplacés
par un kit de ramassage à oignons
(2 heures de travail) pour canaliser les
tubercules vers la chaîne de ramassage.
Arracheuse aligneuse
Une roue de terrage règle la profondeur de travail. Un rouleau devant le
canal et la brosse facilite le transit sur la
chaîne.
Dépôt des tubercules au sol entre 2 monticules de terre
bordé de chaque côté d’un monticule
de terre qui empêche la fuite des
pommes de terre vers les extérieurs et
facilite la reprise ultérieure.
Lors de la deuxième phase, la récolte
des andains est assurée avec une arracheuse classique.
16
Pour les arracheuses deux rangs, une
roue de terrage actionnée par vérin hydraulique permet de stabiliser la hauteur
du soc, et les deux demi diabolos portent légèrement sur les deux monticules
extérieurs. Ce montage est simple mais
nécessite une prise de terre en bout
de rang pour éviter la chute de tubercules au sol lors de la remontée du soc.
L’intérêt sanitaire bactérie
L’objectif des expérimentations conduites entre 2009 et 2012 a été de vérifier l’efficacité de la technique et les
conditions optimales de sa mise en œuvre pour diminuer la contamination par
les bactéries de type Pectobacterium et
Dickeya (erwinia). La replantation des
lots ainsi récoltés et la notation des
pieds de jambe noire l’année suivante a
permis d’évaluer l’intérêt de la technique.
La première année en 2008, les essais
ont été réalisés sur une courte durée
de ressuyage (1 h 30 à 2 h) avec
quelques tubercules pourris dans un
premier cas et une journée peu séchante sur la deuxième parcelle. Les résultats en deux phases comparés à l’arrachage classique étaient meilleurs mais
non satisfaisants.
En 2009, l’essai a été réalisé sur un lot
noté avec un faible pourcentage de
jambe noire en végétation (0,1 %) mais
présentant 1,2 % de tubercules mères
pourris lors de la récolte. Les conditions
lors du ramassage étaient bonnes
(temps dégagé, température 21°C).
Cet essai montre l’effet primordial du
brassage lors de la récolte, dans la
contamination ou non de la récolte
par les bactéries.
ries évolue, pour partie visible avec les
symptômes de jambe noire sur les
plantes et une part plus méconnue
mais aussi importante, voire plus, en
terre avec la décomposition des tubercules mères et les tubercules fils
Plusieurs modalités
infectés qui pourrissent. La contamid’arrachage
nation de la descendance avant la réont été mises en place
colte, en dehors des tubercules fils qui
pourrissent, est sûrement faible
ESSAI ARRACHAGE
DEUX TEMPS 2010
RAMASSAGE MANUEL
puisque les lots récoltés manuellement
après alignage :
expriment peu de symptômes l’année
3 heures sur le sol = tubercule sec
suivante.
Le témoin arraché manuellement est
indemne de jambe noire. Lors des 4 ARRACHAGE EN DEUX TEMPS
19
20
années d’expérimentations,
les parcelles exposition sur le sol
18
10
16
choisies présentaient
des pourcentages 24h - 6h - 3h30 – 1h30
14
Les arrachages en deux phases monimportants12
10de jambe noire en végéta0.75
8
trent
en 2009
0 refusés pour
1.75bonne efficacité
tion ou étaient
des lots
ce
0
0 une très
6
4
malgré
la
présence
de
tubercules mères
motif. La replantation
l’année suivante
2
0
en
décomposition
et
de
quelques pourde ces lots récoltés manuellement montre une présence nulle ou très faible de ris et ce d’autant plus que la phase d’exsymptômes d’erwinia. Ces témoins per- position au sol a été longue (3 h 30 à
mettent de mieux comprendre le cycle 24 h). En fait, il y a bien une corrélation
entre leTEMPS
décollement
de la terre adhéde la maladie.
Pendant
la phase de vé- DEUX
ESSAI
ARRACHAGE
2010
gétation le potentiel infectieux se dé- rente aux tubercules et les faibles taux
veloppe et la concentration en bacté- de jambe noire sur les cultures sui-
%ÊJambeÊnoire
Résultats des % de jambe noire notés au champ lors de la replantation
20
18
16
14
12
10
8
6
4
2
0
19
enÊvŽgŽta on
20
0
15
19
10
0
ESSAI
ARRACHAGE DEUX TEMPS 2009-2010
0.75
0
1.75
10
10
5
%ÊJambeÊnoire
enÊvŽgŽta on
20
15
10
0
0
Arrachage
Manuel
2 phases,
aligné
le 22/09
à 15h
et arraché
le 23/09
+24h
0,75
1,75
0
0
17
2 phases,
aligné
le 23/09
à 9h
et arraché
le 23/09
+6h
2 phases,
aligné
le 23/09
à 12h
et arraché
le 23/09
+3h
10
219
phases,
aligné
le 23/09
à 14h
et arraché
le 23/09
+1h30
Arrachage
classique
le 23/09
séchage
frigorifique
Arrachage
classique
le 23/09
sans séchage
INFOS TECHNIQUES
L’arrachage en deux temps (suite de la page 17)
L’intérêt sanitaire bactérie
vantes. Lors de la reprise des andains
par l’arracheuse classique, plus le sol filtre rapidement sur la chaîne de déterrage et moins le brassage « tubercule –
terre infectée» est contaminant.
ARRACHAGE CLASSIQUE
avec une combinée deux rangs suivi
d’un séchage en frigorifique ou sans
séchage.
A contrario en arrachage direct, la
contamination des tubercules se fait
par le brassage des tubercules en dé-
Tubercules issus
d’arrachage manuel
composition mais aussi par le frottement de la terre infectée sur l’épiderme via les éraflures et les blessures.
Dans ce cas, la contamination finale
est en corrélation avec le potentiel infectieux du sol et la présence d’humidité pendant la récolte et les premiers
jours de conservation, comme le montre la modalité sans séchage de l’essai
2009.
En 2010, l’essai a été effectué sur une
parcelle avec des temps de ressuyage
allant de 3 à 48 heures. La replantation,
Tubercules issus
d’arrachage deux temps
Tubercules issus
d’arrachage classique
en 2011, n’a exprimé aucun symptôme
suite à un printemps et un début d’été
secs.
En 2011, les durées d’exposition sur le
sol en deux temps ont été de 8 jours,
24 h et 3 h. L’efficacité a été très bonne
pour les deux premiers laps de temps
malgré 10 mm de pluie sur la modalité
8 jours. La condition 3 heures, en léger
retrait d’efficacité, confirme la nécessité
du ressuyage suffisant des tubercules et
du sol avant la reprise par l’arracheuse.
Pour être efficace :
• Réaliser l’alignement au sol pendant
une période sèche pour favoriser le
déterrage sur une chaîne courte sans
brassage. Une durée minimale d’exposition sur le sol est nécessaire en
fonction des conditions climatiques.
Le décollement de la terre de l’épiderme est un bon repère pour commencer l’arrachage. L’idéal est d’aligner
les tubercules 24 heures avant le début de la récolte.
• Récolter après disparition des tubercules mères et tubercules pourris.
Des tubercules sans terre sont un gage d’efficacité.
18
S’adapter aux contraintes
D’autres avantages
Les expérimentations ont permis de
vérifier l’impact de la technique au niveau des chocs et blessures. Une notation des tubercules a été réalisée
sur les essais.
cune influence sanitaire sur la contamination de la descendance par la jambe
noire. Une bonne maturité de l’épiderme pour atténuer la pelosité est requise pendant les opérations de récolte
et d’entreposage. À la réception, une
légère humectation (0,5 à 1 litre/t) est
possible pour éviter les éraflures.
Les résultats de l’année 2010 font suite
à un arrachage du 22 septembre par
beau temps (du 19 au 22 septembre)
et en condition de sol sec. Le taux de La mise en œuvre de cette pratique
tubercules blessés ou présentant des nécessite d’arracher les bouts de champ
chocs profonds
n’estdupas
plusd'arrachage
élevé en sur
Influence
mode
les blessures
et les
chocs
avant
de pouvoir
commencer
à aligner
arrachage 2 temps. Par contre, au niveau
les longueurs. La technique est difficilede la pelosité, l’épiderme des tubercules
ment1.7
applicable sur les parcelles en dé1.6à s’éplucher
4.0 facilement
1.5
1.6
4.1
a tendance
plus
100
0.9
3.1
vers.
4.4
0.8
5.5
avec90des tubercules secs, bien que dans 4.7
Blessures
18.6
pluie entre l’alignage et la récolte
18.0 soit Une 26.7
cet 80
essai la surface
éraflures
28.1 des21.0
26.0
il suffit d’attendre
faible.
70 À noter que la fréquence des n’est pas un problème,
Chocs profonds
> 2 mm
éraflures
en arrachage 2 temps n’a au- le ressuyage des pommes de terre.
60
50
internes > 2mm
Influence du mode d'arrachage sur les blessures etChocs
les chocs
40
78.0
73.5
73.1
Influence du mode
et65.9
les chocs
67.3d'arrachage sur les blessures
63.4
30
Chocs superficiels
20
1.6
1.7
4.0
1.5
1.6
4.1
100
0.9
3.1
4.4
0.8
5.5
10
4.7
Indemnes
90
Blessures
18.6
0
21.0
temps 2 temps 2 18.0
temps Simplifié
Manuel
80 2 temps 228.1
26.7
26.0
24h
6h
3h
3h
48h
70
Chocs profonds > 2 mm
60
50
Chocs internes > 2mm
40
78.0
73.5
73.1
67.3
65.9
63.4
30
Chocs superficiels
20
10
Indemnes
0
2 temps
48h
2 temps 2 temps 2 temps Simplifié
Manuel
24h
6hdu mode
3h d'arrachage 3h
Influence
sur la pelosité
Influence du mode d'arrachage sur la pelosité
100
90
19.0
80
70
60
50
40
27.5
0
80
70
60
15.2
14.1
12.4
76.9
51.2
54.1
34.9
19.0
15.2
15.2
2 temps
48h
2 14.1
temps
24h
2 12.4
temps
6h
19.5
18.2
27.5
4.1
8.6
10.4
2.0
6.1
19.5
Eraflures > 3 cm²
18.2du mode d'arrachage sur la pelosité
19.5
Influence
Eraflures 1-3 cm²
18.6
30
20
100
10
90
15.2
1.9
6.0
9.6
4.1
8.6
10.4
2 temps
3h
82.6
1.9
6.0
9.6
Simplifié
72.4
Eraflures < 1 cm²
2.0
6.1
Indemnes
19.5
Eraflures > 3 cm²
Manuel
3h
19
Eraflures 1-3 cm²
Pour les variétés sensibles aux champignons de type pythium, cette technique apporte des solutions en combinant les deux moyens de lutte comme
pour les bactéries :
- réduction du brassage entre la terre
qui contient les spores et les tubercules blessés ;
- garantie de séchage au sol avant l’entreposage.
La contrainte de disposer d’un tracteur
supplémentaire et d’une aligneuse peut
se transformer en avantage en accélérant le débit du ramassage final. Avec
une arracheuse 1 rang il est possible
de reprendre 2 rangs regroupés dans
le même sillon et de ramasser à la
même vitesse qu’un seul rang classiquement. Idem pour les arracheuses 2 rangs
qui peuvent récolter 4 rangs en butte
ou 2 billons simultanément. Dans ce cas
les 3 et 4e rangs ou le 2e billon sont alignés 1 à 2 heures après le premier alignage. Ce procédé permet de récolter
des volumes importants sur des journées propices sans prendre de risque
au niveau séchage puisqu’il est déjà
réalisé au sol. À noter que ce séCette technique
chage par le soleil est gratuit
est aussi mise en
œuvre par des
comparé aux systèmes de venproducteurs de
tilation énergivores.
plants belges et
néerlandais avec
satisfaction.
En conclusion, la technique d’arrachage en
deux temps démontre son efficacité. Elle peut
être utilisée en priorité sur les plants de base
et les plants personnels mais aussi sur les variétés sensibles et plus généralement pour maîtriser la qualité sanitaire des plants au niveau
bactéries. Elle nécessite une modification de
l’organisation des chantiers de récolte mais garantit un produit sain pour les destinataires,
gage d’avenir pour la vente et le développement de la production bretonne.
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www.bayer-agri.fr/problematiques/mildiou-pomme-de-terre/
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