Mise en page 1 - Bretagne
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Bretagne JOURNAL D’INFORMATION • Juillet 2013 n° 46 Plants de Bretagne / Juillet 2013 Plants de pommes de terre REPORTAGE Création variétale Avis et expérience de collecteurs INFOS TECHNIQUES • Le brossage des plants • L’arrachage en deux temps Sommaire Actualité de la filière ................................. p 3-7 Repères Exportations, tonnages certifiés nets, plantations ............................................ p 5 Reportage DOSSIER CRÉATION VARIÉTALE André Donval, Élorn Plants “Acquérir des variétés pour maîtriser notre plan de production et organiser nos circuits de distribution.” ................................. p 8-10 Michel Cam, Triskalia “Renouveler notre capital variétal, c’est en faire un relais de croissance pour nos adhérents” ..................... p 11-13 Infos techniques Le brossage des plants ............... p 14-15 L’arrachage en deux temps ....... p 16-19 Juillet 2013 - n° 46 Plants de Bretagne est édité par Bretagne-Plants Roudouhir - 29460 Hanvec Tél. 02 98 21 97 00 - Fax 02 98 21 97 08 [email protected] Ouvrons les portes ! Cet automne, les portes seront ouvertes ! À Kerloï, ce sera le mardi 17 septembre pour la journée traditionnelle de présentation des variétés récentes produites en Bretagne et des hybrides créés par la station. Vous tous, lecteurs de ce journal, y êtes invités. Le samedi 12 octobre, 6 exploitations de producteurs de plants ouvriront aussi leurs portes pour faire connaître le métier de producteur de plant. Cette journée fait partie de l’opération « Sortez du rang, produisez du plant ! » présentée dans ce numéro, et destinée à recruter de nouveaux producteurs. Les différentes portes ouvertes sont aussi l’occasion de mettre en avant le professionnalisme et la technicité de la production. Les articles sur l’expérimentation et les nouvelles techniques d’arrachage en deux temps en sont une illustration. Nous pouvons être fiers de notre métier et nous voulons partager cette passion. Cet esprit d’ouverture, vous le trouverez dans les témoignages d’attributaires et développeurs de variétés qui n’hésitent pas à parcourir le monde pour faire connaître leurs produits et le plant breton. Dans la compétition internationale qui est la règle pour le marché du plant, l’esprit d’ouverture est un atout pour saisir les opportunités de développement. Ne craignons pas les courants d’air, ouvrons les portes ! Emmanuel Guillery Ont participé à la rédaction de ce numéro : J. M. Abiven – C. Corre – P. Dolo – E. Guillery J. Le Guillou – J. Le Mouellic – C. Malgorn H. Nicolas – C. Le Meur (Expression) avec la participation de : M. Cam – A. Donval – S. Marhadour Réalisation, mise en page : Expression Tél. 02 98 68 46 53 Fax 02 98 68 46 96 2 ACTUALITÉ DE LA FILIÈRE Agenda Kerloï Mardi 17 septembre Inscriptions 2013 Le catalogue européen s’est enrichi de 5 nouvelles variétés bretonnes. Deux sont issues de la station de Kerloï et les trois autres de la station de Germicopa à Chateauneuf. ✔ KENZA BRETAGNE-PLANTS attribuée à LSA Variété demi-précoce, de type export à peau claire et chair pâle. Elle est adaptée aux pays du bassin méditerranéen. Assez rustique et de bonne conservation, elle possède une bonne qualité culinaire. Son taux de matière sèche est voisin de 18 %. Elle est résistante au pathotype 1 de la galle verruqueuse. ✔ SPEEDA BRETAGNE-PLANTS attribuée à Triskalia Variété précoce à ½ précoce, de type export, aux tubercules oblongs allongés, à peau claire et possédant une bonne qualité culinaire. Elle est adaptée aux pays du bassin méditerranéen. Sa conservation est bonne et elle est résistante au nématode Ro1-4 ainsi qu’au pathotype 1 de la galle verruqueuse. ✔ AMANY GERMICOPA Variété demi-tardive, productive, de belle présentation. Les tubercules sont assez gros, de forme oblongue allongée, avec une peau jaune lisse et des yeux superficiels. Elle est sensible au mildiou et au virus Y. Elle est assez peu sensible à la gale commune. Elle est résistante au nématode doré et très peu sensible au virus YNTN. Elle est peu sensible aux endommagements et se conserve bien. Sa matière sèche est inférieure à celle de Bintje. La tenue à la cuisson est assez bonne, avec un léger noircissement après cuisson. La qualité gustative est bonne ainsi que l’aptitude à la friture. Elle est adaptée à l’exportation et aussi à la fabrication de frites et diverses utilisations. Ploudaniel (29) ✔ GITANA GERMICOPA Variété de précocité moyenne, de belle présentation, productive. Les tubercules sont gros, de forme oblongue, avec une belle peau jaune lisse. Elle est assez sensible au mildiou, aux maladies à virus et à la gale commune. Elle est résistante au nématode doré et très peu sensible au virus YNTN. Elle est peu sensible aux endommagements et se conserve bien. La teneur en matière sèche est assez faible. La qualité culinaire est bonne et la coloration à la friture est assez marquée, elle convient à diverses utilisations culinaires : purée, potage, gratin, four… ✔ CLAIRETTE GERMICOPA Variété demi-précoce, de très belle présentation, assez productive. Les tubercules sont de forme oblongue courte, très régulière avec des yeux très superficiels et une peau jaune lisse. Elle est moyennement sensible à la gale commune, assez sensible au mildiou et aux maladies à virus. Elle est résistante au nématode doré et très peu sensible au virus YNTN. L’aptitude à la conservation est bonne. La teneur en matière sèche se situe entre celle de Monalisa et de Bintje. La qualité culinaire est bonne et elle a une assez bonne aptitude à la friture. Elle convient à diverses utilisations culinaires : frites, purée, potage, four… Pré-attributions 2013 • 02F 200. 3 : à LSA et à CECAB (hybride pour la transformation en chips) Journée portes ouvertes à la Station de création variétale de Kerloï, • 05F 70. 13 : au GOPEX et à la SARL Denniel (hybride de type export) • 05F 74. 5 : à LSA (hybride de type export) 3 NOUVEAUX ARRIVANTS Andréa Bouleau Jamois Ingénieure cultures Société Altho SAS Après son immersion dans le milieu de la pomme de terre chips auprès de Philippe Quennemet, responsable approvisionnement pomme de terre, lors de son stage de fin d’études en 2011, Andréa a été intégrée chez Altho pour renforcer cette équipe. Le rôle d’Andréa consiste à seconder Philippe Quennemet que ce soit pour la partie terrain (suivi de culture, veille réglementaire, prospection) ou administrative. Altho vient également de créer une gamme de chips de légumes (panais, patate douce, carotte, betterave) pour laquelle Andréa est chargée de l’approvisionnement. Andréa Bouleau Jamois Tél. 06 75 61 78 87 [email protected] ACTUALITÉ DE LA FILIÈRE Sortez du rang ! Sortez du rang, Produisez du plant produisez du plant Le plant de pomme de terre breton s’exporte dans 50 pays. Les marchés sont là, la filière est en plein essor. Nouvelle campagne de recherche de producteurs de plants Soutenez la campagne « Sortez du rang, Produisez du plant » pour la poursuite du développement de la filière plants en Bretagne. La précédente opération en 2008 avait été un succès avec le démarrage de 22 nouveaux producteurs en 2009. Au total, les “nouveaux producteurs”, qui ont démarré depuis 2008 et qui sont toujours en activité, sont au nombre de 48. Ils ont planté 440 ha en 2013. Le Conseil d’Administration de Bretagne-Plants, après concertation avec les collecteurs au sein de la Commission Paritaire, a décidé de lancer une nouvelle campagne en 2013. Nous avons retenu le slogan « Sortez du rang, Produisez du plant » et des annonces ont été publiées dans la presse agri- APPALOOSA.fr 02 98 79 81 00 Devenez producteurs à nos côtés ! Plants de pommes de terre certifiés PLANTS DE BRETAGNE Certified seed potatoes www.plantsdebretagne.com Contactez notre technicien Philippe Dolo > 06 89 84 04 76 cole régionale en juin-juillet. Elles seront renouvelées en septembre prochain. Des témoignages de nouveaux producteurs paraîtront au cours de l’été dans plusieurs journaux agricoles, et enfin, des portes ouvertes seront organisées le samedi 12 octobre dans 6 exploitations des Côtes d’Armor, du Finistère et du Morbihan. Nous serons également présents à Agrifête le 1er septembre à Plonévez-Porzay (29) et les 14 et 15 septembre à TerreAttitude à Loudéac (22). Formation Certiphyto pour les conseillers culture A Agrément pour les applications de produits phytosanitaires en prestation de services L'utilisation de produits phytosanitaires en prestation de services est actuellement soumise à la détention du certificat DAPA (agrément des Distributeurs et Applicateurs de Produits Antiparasitaires) et à la souscription d’une assurance professionnelle dédiée. Un nouveau cadre réglementaire vient remplacer le DAPA progressivement et renforcer les conditions d’exercice de cette activité. Les entreprises de travaux agricoles et les agriculteurs qui réalisent des applications en prestation de services sont soumis à ce nouvel agrément à 3 volets : • l’entreprise est auditée par un organisme certificateur • les gérants et employés doivent posséder le Certiphyto « prestation de service ». • il est nécessaire de souscrire une assurance couvrant sa responsabilité civile professionnelle. Cet agrément est en vigueur depuis le 1er janvier 2012 avec une période transitoire jusqu’au 30 septembre 2013 : les entreprises ayant actuellement le DAPA doivent avoir un contrat avec un organisme certificateur, être assurées et disposer d'une personne certifiée. 4 fin de renforcer la formation à l’utilisation des produits phytopharmaceutiques, le Certiphyto est une des mesures du Grenelle de l’environnement de 2007.Tout utilisateur ou distributeur à des fins professionnelles devra posséder un certificat d’aptitude obligatoire : • à partir d’octobre 2013 dans les secteurs de la distribution de produits phytopharmaceutiques, de la prestation de services et du conseil, • à partir d’octobre 2014 pour les autres professionnels utilisant des pesticides : agriculteurs et salariés agricoles, forestiers, agents des collectivités territoriales… À partir de 2015, le certificat Certiphyto devra être obligatoirement présenté pour l’achat de pesticides à usage professionnel. Dans ce cadre, des techniciens de Bretagne-Plants et de la collecte ont suivi en mars, la formation Certiphyto “conseil à l’utilisation”. Réalisé par l’ASFONA, Association pour la Formation Nationale Agricole, le stage a abordé les thèmes de la réglementation, la prévention des risques pour la santé humaine et l’environnement ainsi que les méthodes alternatives visant à limiter l’usage des produits phytopharmaceutiques. REPÈRES TONNAGES CERTIFIÉS NETS Plants de Bretagne (hors replantation personnelle) Situation provisoire au 26 juin 2013 (en tonnes) Campagne 2012-2013 PRINCIPALES VARIÉTÉS EXPORTATIONS Plants de Bretagne 1. Spunta > EXPORTATIONS PAR PAYS (en tonnes) situation au 30 juin 2013 2011/2012 2012/2013 FIN DE CAMPAGNE FIN DE CAMPAGNE ÉVOLUTION 1. Tunisie 12 990 14 750 + 1 760 2. Égypte 12 450 11 980 - 910 3. Algérie 12 447 7 970 - 4 480 4. Espagne 6 490 5 080 - 1 410 5. Jordanie 2 750 4 000 + 1 250 6. Italie 3 240 2 680 - 560 7. Grande-Bretagne 2 090 2 370 + 280 8. Irak 3 850 2 120 - 1 730 9. Grèce 1 760 2 080 + 320 10. Portugal 3 270 2 070 - 1 200 … … … 89 520 73 030 - 16 490 …/… TOTAL GÉNÉRAL TOTAL AU 26/06/2013 27 050 2. Charlotte 9 740 3. Alaska 6 580 4. Universa 6 460 5. Amandine 6 290 6. Safrane 5 840 7. Atlas 4 850 8. Daifla 4 460 2011/2012 145 360 4 270 2010/2011 136 170 3 900 2009/2010 126 800 2008/2009 124 910 2007/2008 127 140 2006/2007 109 800 9. Elodie 10. Chérie > RAPPEL TONNAGE CERTIFIÉ FIN DE CAMPAGNE (en tonnes) …/… TOTAL GÉNÉRAL 123 620 Les tonnages certifiés en fin de campagne 2012/2013 sont en net repli par rapport à la campagne record 2011/2012 et retrouvent le niveau des années 2007 à 2009. Les exportations 2012/2013 diminuent par rapport à la campagne précédente notamment sur l’Algérie, l’Italie, l’Égypte et le Portugal malgré la progression sur la Tunisie et la Jordanie. PLANTATIONS 2013 > PLANTATIONS BRETAGNE (en ha) PLANTATIONS > RAPPEL TONNAGE EXPORTÉ FIN DE CAMPAGNE (en tonnes) 2011/2012 89 520 2010/2011 81 015 2009/2010 73 415 2008/2009 68 635 2007/2008 71 085 2006/2007 55 715 2012 2013 ÉVOLUTION 1 053 1 122 + 68 2. Charlotte 402 432 + 30 3. Amandine 213 235 + 22 4. Universa 229 222 -7 5. Safrane 214 214 0 4 993 4 998 +5 1. Spunta TOTAL > PLANTATIONS FRANCE – PAYS-BAS – ÉCOSSE (en ha) PLANTATIONS Bretagne Nord Centre-Sud ÉVOLUTION 2012 2013 ha % 4 993 4 998 +5 + 0,1 % 11 579 11 850 + 271 + 2,3 % 900 958 + 58 + 6,4 % Total France 17 472 17 806 + 334 + 1,9 % Total Pays-Bas 37 623 38 044 + 421 + 1,1 % Total Écosse 11 289 10 762 - 527 - 4,7 % Les plantations en Bretagne sont stables. Elles progressent dans le Nord, le Centre et aux Pays-Bas mais sont en réduction sensible en Écosse. 5 ACTUALITÉ DE LA FILIÈRE L’agrément BPE Objectifs et implications Le Ministère chargé de l’agriculture a habilité Bretagne-Plants à réaliser des Essais Officiellement Reconnus en date du 30 janvier 2013. L’agrément Bonnes Pratiques d’Expérimentation (BPE) est octroyé pour une durée de 5 ans (un audit de surveillance de la conformité sera réalisé après une durée de 30 mois). Cette décision fait suite aux évaluations effectuées par le COFRAC le 12 juillet 2011 et les 15 et 16 novembre 2012. L e premier objectif des principes des BPE est de réaliser des essais de qualité de produits phytopharmaceutiques dont les résultats pourront être pris en compte par différents services d’homologation. Équipe BPE basée à la station de Hanvec De gauche à droite : • Marie-Françoise Marhic, responsable métrologie • Louis Léon, aide technicien • Julien le Guillou, technicien d’expérimentation • Jean-Pierre Le Saint, technicien d’expérimentation • Christophe Corre, responsable expérimentation station 07/08/2012 : Parcelle d’essais de lutte contre le mildiou (Kernevez - 29460 Hanvec) 6 Les données d’efficacité obtenues lors des essais déclarés pourront être intégrées en totalité dans la partie biologique du dossier de demande d’autorisation de mise sur le marché d’une spécialité commerciale (cf. schéma page suivante). 11/12/2012 : Audit de vérification de la conformité aux exigences du référentiel des Bonnes Pratique d’Expérimentation De gauche à droite : • Gaël du Fretay, évaluateur technique BPE • Éric Chorin, responsable d’évaluation BPE, évaluateur qualité • Christophe Corre, responsable expérimentation station • Philippe Dolo, responsable développement technique L’agrément BPE est aussi un gage de qualité pour pérenniser la compétence de l’équipe puisque l’unité d’expérimentation doit répondre à toute une série de critères qui concernent : • les exigences générales et l’organisation • le personnel (formations, suppléances…) • le contrôle de la qualité et la vérification du respect des BPE (formulaires d’enregistrement, audits techniques…) • la protection des opérateurs (suivi de l’utilisation des masques respiratoires…) • la gestion de la documentation et des enregistrements • les installations BPE (stockage des produits phytosanitaires, local de pesée, local de stockage du matériel…) • les équipements, matériels et consommables (suivi des stocks…) • les produits phytosanitaires (identification et suivi des stocks…) • la conduite des essais (protocole et plan d’essai…) Pulvérisateur d’expérimentation (Rampe ATH) L’obtention de l'homologation d’un produit phytosanitaire (spécialité commerciale) dépend de 2 exigences qui font l’objet d’études détaillées fournies par les firmes : 7 REPORTAGE Dernier épisode de notre dossier sur la création variétale Dossier création variétale (voir les magazines n°44 de juillet 2012 et n°45 de janvier 2013), ce numéro présente l’avis et l’expérience de collecteurs. Deux structures attributaires différentes : une privée - Élorn Plants - et une coopérative - Triskalia. André Donval, Élorn Plants “Acquérir des variétés pour maîtriser notre plan de production et organiser nos circuits de distribution.” En parallèle de leur activité de production de plant de pomme de terre, six producteurs ont créé en 1996 la société commerciale Élorn Plants avec l’objectif de devenir attributaires de variétés exclusives. Rencontre avec l’un des deux co-gérants, André Donval. “Nous souhaitions acquérir des variétés pour maîtriser notre plan de production et organiser les circuits de distribution, explique André Donval. Être maître du jeu nous animait tous dès le départ.” En 1998, Élorn Plants acquiert son premier hybride, qu’elle choisit d’appeler Élodie, variété destinée à l’export : “Au départ, nous visions le marché export qui représentait d’ailleurs 80 % de notre chiffre d’affaires il y a encore deux-trois ans. En acquérant Galante en 2009, nous avons souhaité diversifier nos marchés et ainsi nous atteler au marché français. En France, les prix des plants peuvent varier Élorn Plants La société emploie 4 salariés : • une personne qui gère l’administratif et la logistique, • un technicien culture qui gère également les relations commerciales à l’export, • deux technico-commerciaux basés dans le Nord de la France qui assurent le service en culture ainsi que le suivi des négociants. de 5 % alors qu’à l’export, ce pourcentage monte facilement à 20-30 %. C’est rassurant d’avoir les deux : marché national et export. Le marché national représente désormais 50 % de notre chiffre d’affaires.” Élorn Plants commercialise 15 000 tonnes de plants par an et multiplie les variétés : • Élodie, variété issue de Kerloï acquise en 1998, représente 200 hectares. • Spunta (variété publique) représente 160 hectares. • Galante, variété issue de Kerloï acquise en 2009, représente 140 hectares. • Synergy, variété issue de Kerloï acquise en 2010, représente 35 hectares. • Triomphe, variété issue de Kerloï acquise en 2008. • En cours d’inscription : les hybrides 01F 60.1 et 02F 40.2. Une vingtaine de producteurs sont en contrat avec Élorn Plants et assurent la production. Une orientation initiale à l’export Élorn Plants exporte sa production de plants dans une vingtaine de pays en Europe du Sud, Afrique du Nord, Moyen-Orient et Afrique noire. “La Spunta est la variété de référence à l’export, explique André Donval. Les négociants et producteurs la connaissent par8 faitement et ont du mal à prendre le risque de changer. Pour les intéresser, il faut vraiment leur prouver que la variété va leur apporter un « plus ». En Tunisie, Spunta concerne 80 % de la production. En Égypte, c’est davantage partagé puisque des variétés industrielles se mettent en place pour répondre au marché de la transformation en pleine expansion.” Les marchés export sont demandeurs de variétés à gros tubercules, à fort rendement et rustiques. “En France, on pro- duit ce qui est demandé par le consommateur. Dans ces pays, c’est l’inverse : le consommateur achète ce qu’il y a sur l’étalage, c’est-à-dire ce qui est proposé par les producteurs !” Élorn Plants veille à diversifier les destinations et donc les clients : “S’il y a un problème sanitaire ou une météo exceptionnelle et que la variété réagit mal, les pays importateurs peuvent se désintéresser totalement de la variété d’un seul coup. N’avoir qu’une seule destination cliente André Donval est l’un des deux co-gérants d’Élorn Plants : “Avec les variétés exclusives, le plus difficile c’est la prospection. Une fois que l’on a obtenu les contacts, il “suffit” de convaincre que la variété apportera quelque chose en plus. Les obtenteurs mais aussi les négociants, les revendeurs, nous cherchons tous des variétés exclusives pour nous démarquer… Il faut en revanche un esprit d’aventurier !” est trop risqué. De plus, les difficultés politiques ou l’instabilité d’un pays peuvent nous porter préjudice… L’idéal est qu’une destination ne représente pas plus de 20 %.” Un développement sur le marché français Avec Galante acquise en 2009, Élorn Plants cible le marché français. Cette variété est intéressante pour la production de grenaille car elle tubérise beaucoup. “Nous arrivons au bon moment avec une variété à chair ferme comme Galante. Charlotte vient de tomber dans le domaine public et ne sera pas remplacée par une seule variété. Nous sommes convaincus que Galante sera de celles qui vont grignoter son marché. Galante connaît déjà une belle progression : 80 hectares de multiplication en 2011, puis 110 en 2012, puis 140 En acquérant Galante en 2009, la société Élorn Plants a visé le marché français. cette année et 200 l’année prochaine. En 2012, 800 hectares de pomme de terre de consommation étaient implantés en Galante, soit 30 000 tonnes de production. Galante est, pour l’instant, produite en Beauce et Picardie pour 80 % et le reste en Angleterre, Danemark, Belgique et Allemagne.” Compléter et renouveler sa gamme Élorn Plants acquiert des variétés avec l’objectif de compléter et renouveler sa gamme. “Acquérir une variété, c’est un investissement financier et humain important avec, en plus, un risque de perdre l’intégralité de cet investissement si la variété n’est pas commercialisée ensuite”, explique André Donval. Acquérir une variété marque le début d’une grande aventure avec des choix lourds à valider. Il va falloir l’inscrire au catalogue tout en commençant à la multiplier, à la tester, à la promouvoir… Inscrire Les hybrides sont attribués aux structures un ou deux ans avant le dépôt pour l’inscription officielle des variétés au catalogue français. Pour les variétés export, une inscription dans les pays destinataires est nécessaire ; la démarche peut prendre 3-4 ans. “Ce qui complique encore les choses, c’est que tant que la variété n’est pas inscrite, nous n’avons pas les droits pour commencer des essais de vulgarisation, explique André Donval. Dans certains pays, des dérogations sont possibles. En Turquie par exemple, nous pouvons faire rentrer des échantillons pour nos essais. En Algérie, c’est plus compliqué.” Multiplier… En achetant une variété, l’attributaire acquiert les droits de multiplication pour 30 ans et obtient de la station 5 000 micro tubercules. “Nous commençons à acheter à Bretagne-Plants des tubercules issus de l’in-vitro à partir du moment où on a vraiment confiance dans la variété et qu’elle est officiellement inscrite”, ajoute André Donval. Peu importent les marchés visés, Élorn Plants assure, autour du siège de l’entreprise à Locmélar, la première phase de multiplication. “Cette première étape 9 nous permet de produire suffisamment de volume pour mener ensuite les essais de vulgarisation et de comportement. Elle nous permet aussi de faire nos premières observations et donc de « faire connaissance ». La variété sera ensuite véritablement multipliée et testée dans les conditions de la région pour laquelle elle est destinée.” Mais à quelle vitesse multiplier une variété ? Chaque campagne, les membres d’Élorn Plants se posent cette question. “Nous avons acquis Triomphe en 2008. Cette variété de type « transformation » se comporte bien dans de nombreuses régions européennes et dans les pays du pourtour méditerranéen. Avec Triomphe, nous ciblons en particulier la Turquie et l’Égypte. Des clients turcs nous avaient acheté la première année 100 tonnes et des clients égyptiens 300 tonnes. Les retours étaient bons et nous sommes ainsi passés de 10 ha à 20 ha de multiplication la deuxième année. Mais à l’issue de cette deuxième année, les Turcs n’ont pas renouvelé leurs achats et les Égyptiens les ont réduits. Heureusement pour nous, le marché français de la pomme de terre REPORTAGE Un champ d’essai en Arabie Saoudite où sont expérimentées les variétés Élorn Plants destinées à l’export : Elodie, Triomphe et Synergy… de consommation était demandeur et nous avons pu valoriser nos gros calibres. Nous avons aussi un peu exporté vers l’Espagne et la Grèce. Un de nos clients est toujours intéressé par Triomphe, nous maintenons donc le programme. ” Pour André Donval, le seuil des 4050 ha de multiplication est toujours un cap fragile : “Au-delà de 40 ha, on peut dire que la variété existe, qu’elle a un nom.” Mais si une variété ne perce pas, il faut aussi savoir l’abandonner : “Nous avions acquis des variétés comme Justine et Canelle qui n’ont pas remporté le succès escompté. Au bout de cinq ans, nous avons donc stoppé leur programme de multiplication.” Le manque de succès commercial n’est pas la seule cause de l’abandon d’une variété. Les attributaires eux-mêmes peuvent perdre confiance en découvrant un défaut. “Justine que nous avions acquise en 1999 présentait très bien de l’extérieur mais avait un défaut interne. Nous avons préféré abandonner. Nous avons donc perdu les frais d’attribution, de multiplication, du programme in-vitro… Ce sont les risques du métier !” Tester, cibler… Élorn Plants dispose d’un réseau d’essais dans différents pays : “Pour les variétés export, nous comparons la nouvelle variété Les droits d’obtenteurs Les variétés issues de Kerloï représentent 25 % des surfaces en plants de pomme de terre en Bretagne. À travers leurs multiplications, le financement de la station de Kerloï est assuré. En effet, les attributaires reversent des royalties. Depuis le vote de la loi sur les semences de ferme, les producteurs de pomme de terre de consommation ont la possibilité de produire leurs plants à condition qu’ils reversent 50% des droits d’obtenteurs. “Ils doivent absolument participer au financement de la recherche et de la création variétale. Nous essayons d’échanger au maximum avec la filière pour que chacun y gagne”, explique André Donval. 10 à des témoins dans différents pays et nous ciblons ensuite ceux où elle s’est le mieux comportée. En France, nous avons aussi un réseau sur toute la France, pour cibler les régions.” Promouvoir Élorn Plants accompagne les producteurs, les négociants, les distributeurs et assure la promotion des variétés. Les technico-commerciaux suivent les cultures de plants et appor tent leurs conseils. La société édite aussi les documents de communication y compris à l’étranger : affiches, habillage de bus… Pour certaines chaînes de distribution (Leclerc, Système U…) les variétés doivent subir une procédure de référencement. Élorn Plants accompagne là aussi les négociants et conditionneurs dans cette démarche. Dossier création variétale Michel Cam, Triskalia “Renouveler notre capital variétal, c’est en faire un relais de croissance pour nos adhérents” Depuis 8 ans, Triskalia s’est engagée dans un programme ambitieux de renouvellement de ses variétés de plant de pomme de terre. La coopérative entend bien en faire un relais de croissance pour ses producteurs. Rencontre avec Michel Cam, responsable de l’activité pommes de terre de Triskalia… Essais de la variété El Beida en Grèce, mai 2013. En 2005, la stratégie de la branche Plants de pomme de terre de Triskalia prend un tournant : la coopérative décide de renforcer son programme variétal et donc, de recommencer à investir dans de nouveaux hybrides. Au total, depuis, ce sont près de 2,5 millions d’euros qui ont été investis dans le renouvellement de la gamme. L’objectif est, pour Triskalia, d’acquérir des variétés qui assureront son développement de demain. “Il nous manquait une locomotive. Nous avions jusqu’en 2012 Monalisa, mais celle-ci est tombée dans le domaine public. Avec le renouvellement que nous avons initié ces dernières années, nous développons de nouvelles stratégies clients.” Avec de nouvelles variétés, Triskalia compte coller au plus près des attentes des consommateurs, et anticiper celles des marchés. 11 Triskalia dispose ainsi désormais de 13 variétés exclusives qui viennent s’ajouter aux 8 variétés publiques travaillées. “Notre objectif est d’avoir la gamme la plus complète possible de manière à satisfaire la demande de nos 3 marchés : • le marché amateur, pour lequel les variétés exclusives célèbres sont dominantes. Ce marché est important pour nous dans la mesure où nous disposons d’un réseau de plus de 200 magasins pour le grand public. • le marché export pour lequel certaines variétés publiques sont incontournables mais que nous souhaitons développer par des variétés exclusives différenciantes. • le marché français de la grande culture que nous souhaitons également développer car il est le plus valorisant.” Pour Michel Cam, les variétés exclusives permettent à Triskalia de se démarquer commercialement : “Les variétés publiques sont indispensables pour pénétrer certains marchés : la Spunta pour la Tunisie, la Cara pour l’Égypte, l’Hermès pour l’Arabie Saoudite… Mais, comme tous les opérateurs en produisent, elles ne nous confèrent pas d’avantages particuliers. En revanche, ce sont bien les variétés exclusives qui sont propices au développement commercial. Nous en avons la concession pendant 30 ans et nous pilotons leur développement.” REPORTAGE Dossier création variétale Acquérir des variétés passe par deux options : l’achat de variétés abouties – Bretagne-Plants via la station de Kerloï en propose chaque année à l’attribution – ou l’achat de croisements de géniteurs – l’acquéreur est alors, avec la station, co-obtenteur (voir encadré ci-dessous). Les variétés acquises par Triskalia sont en très grande majorité issues de la station de Kerloï. “Outre la proximité, la station de Kerloï offre, à mes yeux, plusieurs avantages : elle représente une base de géniteurs conséquente, un savoir-faire reconnu que ce soit pour la chair ferme, l’export ou l’industrie…” Chaque année, Michel Cam se rend donc avec intérêt à la présentation des hybrides issus des travaux de Kerloï : “Nous avons alors différentes indications sur chaque hybride : le rendement, la sensibilité aux maladies… Je visite également les champs d’essais en cours de culture. Mais acquérir un hybride reste un coup de cœur subjectif voire un coup de poker. Quand on achète une variété, on estime qu’elle est encore Vitrine variétale Triskalia à Qualipom Nord (60) en juin 2013. susceptible de révéler une tare rédhibitoire pendant cinq ans ! Elle peut par exemple ne pas être mécanisable ou être un fiasco quand on l’implante dans de nouvelles conditions…” Tout n’est donc pas gagné d’avance, d’autant que beaucoup reste à faire : tester, expérimenter, multiplier, promouvoir, vendre… Dans un premier temps, en parallèle de l’inscription officielle en France auprès du Comité Technique Permanent de la Sélection (CTPS) qui prend deux ans, la variété est mise en situation, dans des conditions agro-climatiques diverses. “Nous évaluons son La co-obtention À la station de Kerloï, sur les 60 000 graines obtenues par croisement entre géniteurs, 25 000 passeront à l’étape suivante : les 8 années de sélection au champ. Cette sélection aboutira potentiellement à 2 ou 3 variétés que les structures coopératives ou privées intéressées pourront acquérir. Juste avant la sélection au champ, les structures ont aussi la possibilité d’acquérir les hybrides issus des croisements entre géniteurs. Elles acquièrent alors 50-60 clones par croisement, se chargent eux-mêmes de la sélection et assurent la multiplication. Ils sont alors co-obtenteurs. Triskalia a ainsi actuellement 200 clones en sélection : “La coobtention exige un grand et long travail de suivi et beaucoup de rigueur, explique Michel Cam. En contrepartie, elle est économiquement intéressante car nous touchons la moitié des droits d’obtenteurs (royalties). Quand on acquiert une variété aboutie, les royalties sont intégralement reversées à Bretagne-Plants, c’est d’ailleurs ce qui fait vivre la station de Kerloï…” 12 potentiel par des essais privés chez nos clients ou par des essais menés en partenariat avec France Obtention. Les essais menés chez nos clients nous permettent aussi de commencer à promouvoir la variété auprès d’eux.” Un travail de patience Avant même de connaître les résultats de l’évaluation de son potentiel, il faut tout de suite commencer à multiplier la variété pour se constituer un stock car seuls 5 000 micro-tubercules sont fournis à l’acquéreur par la station de Kerloï. “Il faudra ainsi 5-6 ans avant d’arriver à un stock commercial. Les phases d’expérimentation et de promotion vont ralentir la multiplication de la variété, car elles nécessitent des prélèvements, des échantillons… Et le taux de multiplication de la pomme de terre n’est que de cinq.” La multiplication sera assurée par cinq producteurs de souches en contrat avec Triskalia. Michel Cam estime qu’il faut 10 ans pour développer commercialement une variété et que seule une sur dix connaîtra un développement commercial significatif : “Nous attendons de nos nouvelles variétés qu’elles apportent un « plus » par rapport à ce qui existe déjà et qu’elles soient rentables pour nos producteurs - multiplicateurs de plants. Sinon, il n’y a pas d’intérêt !” Pour Triskalia, le coût du développement commercial d’une variété avoisine les 500 000 euros et la taille critique qu’une variété doit Variétés multipliées par Triskakia : VARIÉTÉS EXCLUSIVES Marché du frais • Charlène* (Nouveauté) • Charmeuse* (Nouveauté) • El Beida* (Nouveauté) • Fridor* • Mandola* (Nouveauté) • Rubis* • Speeda* (Nouveauté) Primeur : • Délice * • Starlette* • Europa* Essais en Albanie en 2011. atteindre pour être rentable est de 100 hectares de multiplication de plants. “Au sein de Triskalia, nous croyons au développement de la culture de pomme de terre dans le monde et donc de celle du plant, insiste Michel Cam. C’est une culture d’avenir et c’est pour cela que nous nous sommes tant investis dans l’acquisition de nouveaux hybrides. Nous comptons ainsi doubler notre surface en plants d’ici trois ans et nous cherchons de nouveaux producteurs pour accompagner ce développement.” Après une période riche en acquisitions, Triskalia travaille maintenant à développer les variétés commercialement. Il lui reste aussi un potentiel pas encore exprimé avec les 200 hybrides issus des croisements achetés à la station de Kerloï… Marché de l’industrie Frites : • Frivol* (Nouveauté) • Fridor* Chips : • Océania* • Ahmar (Nouveauté) VARIÉTÉS PUBLIQUES • Bintje • Ostara • Hermès • José (Wilja) • Kennebec • Monalisa • Sirtéma • Spunta * variétés issues de la station de Kerloï Plateforme variétale Triskalia, septembre 2012 13 INFOS TECHNIQUES Le brossage des plants Le brossage des plants est une technique qui se développe pour améliorer la qualité du triage et satisfaire les exigences de nos clients. Lever les contraintes de commercialisation Les cahiers des charges de cer tains clients se durcissent au niveau de la présence de terre sur les tubercules. La raison principale évoquée par les pays étrangers est d’éviter l’introduction de parasites qui circulent avec la terre. Ces maladies peuvent concerner la pomme de terre ou bien d’autres cultures de la rotation. Ces agents infectieux peuvent être peu préjudiciables sous nos latitudes, mais devenir très nuisibles sous d’autres climats. Un exemple pour les exportations de plants vers Cuba, le Soudan ou le Sénégal concerne le nématode des céréales heterodera avenae où la tolérance est nulle. Ce parasite peut être présent dans certaines parcelles sans être dommageable pour la culture de pomme de terre. D’autres pays tels que le Maroc, la Turquie, la Réunion ou l’Uruguay exigent peu ou l’absence totale de terre sur les plants. mercialiser des lots terreux ou présentant des défauts difficilement triables sans nettoyage (rhizoctone ou piqûres de taupins). Bien choisir son matériel Deux types de brosses existent sur le marché. Celles dites droites qui équipent classiquement les machines, et les brosses alvéolées qui permettent un nettoyage plus efficace. contre brosse type balai brosses droites contre brosse type tapis caoutchouc Débit et qualité du brossage Un procédé qui présente aussi des intérêts techniques Le brossage présente aussi des avantages pour le triage des lots. Une fois nettoyés, le tri des tubercules défectueux est facilité et les gains de temps sont appréciables pour réduire le coût de la main-d’œuvre et gagner en réactivité lors du conditionnement des lots. Il permet également de pouvoir com- (d’autant plus avec des brosses usées). Certains matériels sont équipés de balais dont l’inclinaison est facilement réglable pour s’adapter aux différentes situations d’adhérence et à la présence plus ou moins forte de terre sur les tubercules. Cet équipement améliore nettement l’efficacité de la brosseuse. brosses alvéolées Le choix de la contre brosse est important pour l’efficacité du déterrage et le débit de chantier. Généralement, l’équipement est composé d’un tapis caoutchouc au-dessus des brosses. L’ajout de poids sur le tapis améliore le brossage mais risque de favoriser la perte de petit calibre entre les brosses 14 Le débit du matériel est donné pour des conditions normales de travail mais il peut varier de façon importante selon l’adhérence et la quantité de terre. Un nettoyage sur un lot calibré sera plus rapide et efficace qu’un lot en brut grâce au réglage plus précis de la contre brosse. Une inclinaison élevée du système de brosses améliore l’efficacité du net- Liste non exhaustive des différentes marques et modèles Marque Modèle Type brosse Nombre de brosses Contre brosse Largueur BHK100 droites 14 caoutchouc 100 10 80 7-8 50 4-5 BHK80 BILSMA LG DISTRIBUTION à la demande MIX BM908 BM1208 SKALS TIBO BLOCKKER 14 droites ou alvéolées à la demande ex : 13 alvéolées 15 alvéolées BM 916 droites ou alvéolées caoutchouc 100 80 7+1 rouleau spire caoutchouc caoutchouc 1200 13+1 rouleau lisse 10 balais 100 14+1 rouleau spire caoutchouc Débit (t/h) Prix (euros) 8 10 5 800 7 200 10 4 900 90 7 90 15 9 8-10 4 500 2 700 5 000 6 500 9 300 12 000 Une extraction de l’air sous la brosseuse vers l’extérieur suffit également mais le débit important du ventilateur entraîne, en période froide, un refroidissement du Sur cette installation, un rail au sol bâtiment par intro- permet d’interchanger la brosseuse duction d’air exté- et un tapis plat. rieur. brosseuse Les limites En présence de tubercules humides et de germes, les brosses peuvent s’encrasser avec une perte d’efficacité. Sur les lots peleux, il est nécessaire de diminuer l’agressivité des contre brosses. 100 100 droites toyage au détriment du débit. La possibilité de modifier la pente permet de s’adapter plus facilement au résultat recherché. caoutchouc 80 caoutchouc ou balai 7+1 rouleau spire caoutchouc alvéolées caoutchouc 10 droites droites caoutchouc 15 droites KRUKOWIAK SCHOUTEN droites sortie Gérer la poussière pour en tirer un avantage Le brossage des tubercules entraîne la plupart du temps une formation importante de poussières, mais un bon équipement pour la capter peut permettre de diminuer son désagrément sur l’ensemble du local de conditionnement et d’en tirer un profit. Une première solution efficace consiste la brosseuse est isolée entrée à isoler la brosseuse de la partie calibrage, triage et conditionnement. Elle est enfermée dans un local qui minimise les entrées et sorties d’air possible, auquel on ajoute un extracteur d’air pour empêcher la poussière de ressortir dans le bâtiment. Un bac de récupération des poussières peut être installé sous la brosseuse. Une porte d’accès au chariot élévateur permettra la vidange. Une deuxième solution intéressante consiste à séparer le bâtiment en deux parties avec, d’un côté, l’ensemble trémie d’alimentation et brosseuse, ou encore avec le calibreur, et de l’autre côté la partie triage et conditionnement. Une installation complémentaire d’extraction de poussière est possible sur la brosseuse. Une troisième possibilité consiste à gérer localement ce poste avec, par exemple, une hotte d’aspiration au-dessus de la brosseuse et une extraction des poussières vers l’extérieur. 15 Extraction en partie basse sous la brosseuse Le placement dans le bâtiment Au préalable, selon la disposition dans la chaîne de triage, prévoir une possibilité de visite pour ôter les tubercules pourris avant brossage. Plusieurs solutions sont envisageables pour son positionnement : - En début de chaîne de conditionnement : dans ce cas, tous les calibres du lot seront brossés et la gestion des poussières est facile dans une partie séparée. - Après calibrage et avant triage : le nettoyage se fait alors par calibre, un module de tapis interchangeable permet de brosser les lots voulus, et on installe un système localisé pour enlever la poussière. INFOS TECHNIQUES Après 4 années d’expérimentation, une technique à développer : L’arrachage en deux temps La méthode de l’arrachage en deux temps est pratiquée depuis 2008 par quelques producteurs. Grâce à leur collaboration, Bretagne-Plants a testé ce procédé pour évaluer son intérêt et mieux cerner les facteurs de réussite. La technique La première opération consiste à aligner les tubercules sur le sol afin de les ressuyer. L’objectif est de soulever les buttes, en déterrant les tubercules afin de les déposer au sol sans qu’ils ne soient recouverts de terre. L’arracheuse deux rangs est équipée de préférence d’une seule chaîne pour éviter le brassage, et de secoueurs réglables. Une barre métallique en V placée sous l’arracheuse permet de réaliser un sillon Pour les arracheuses un rang, une modification est nécessaire. Le soc d’arrachage, les diabolos, les disques et les tire-fanes sont démontés et remplacés par un kit de ramassage à oignons (2 heures de travail) pour canaliser les tubercules vers la chaîne de ramassage. Arracheuse aligneuse Une roue de terrage règle la profondeur de travail. Un rouleau devant le canal et la brosse facilite le transit sur la chaîne. Dépôt des tubercules au sol entre 2 monticules de terre bordé de chaque côté d’un monticule de terre qui empêche la fuite des pommes de terre vers les extérieurs et facilite la reprise ultérieure. Lors de la deuxième phase, la récolte des andains est assurée avec une arracheuse classique. 16 Pour les arracheuses deux rangs, une roue de terrage actionnée par vérin hydraulique permet de stabiliser la hauteur du soc, et les deux demi diabolos portent légèrement sur les deux monticules extérieurs. Ce montage est simple mais nécessite une prise de terre en bout de rang pour éviter la chute de tubercules au sol lors de la remontée du soc. L’intérêt sanitaire bactérie L’objectif des expérimentations conduites entre 2009 et 2012 a été de vérifier l’efficacité de la technique et les conditions optimales de sa mise en œuvre pour diminuer la contamination par les bactéries de type Pectobacterium et Dickeya (erwinia). La replantation des lots ainsi récoltés et la notation des pieds de jambe noire l’année suivante a permis d’évaluer l’intérêt de la technique. La première année en 2008, les essais ont été réalisés sur une courte durée de ressuyage (1 h 30 à 2 h) avec quelques tubercules pourris dans un premier cas et une journée peu séchante sur la deuxième parcelle. Les résultats en deux phases comparés à l’arrachage classique étaient meilleurs mais non satisfaisants. En 2009, l’essai a été réalisé sur un lot noté avec un faible pourcentage de jambe noire en végétation (0,1 %) mais présentant 1,2 % de tubercules mères pourris lors de la récolte. Les conditions lors du ramassage étaient bonnes (temps dégagé, température 21°C). Cet essai montre l’effet primordial du brassage lors de la récolte, dans la contamination ou non de la récolte par les bactéries. ries évolue, pour partie visible avec les symptômes de jambe noire sur les plantes et une part plus méconnue mais aussi importante, voire plus, en terre avec la décomposition des tubercules mères et les tubercules fils Plusieurs modalités infectés qui pourrissent. La contamid’arrachage nation de la descendance avant la réont été mises en place colte, en dehors des tubercules fils qui pourrissent, est sûrement faible ESSAI ARRACHAGE DEUX TEMPS 2010 RAMASSAGE MANUEL puisque les lots récoltés manuellement après alignage : expriment peu de symptômes l’année 3 heures sur le sol = tubercule sec suivante. Le témoin arraché manuellement est indemne de jambe noire. Lors des 4 ARRACHAGE EN DEUX TEMPS 19 20 années d’expérimentations, les parcelles exposition sur le sol 18 10 16 choisies présentaient des pourcentages 24h - 6h - 3h30 – 1h30 14 Les arrachages en deux phases monimportants12 10de jambe noire en végéta0.75 8 trent en 2009 0 refusés pour 1.75bonne efficacité tion ou étaient des lots ce 0 0 une très 6 4 malgré la présence de tubercules mères motif. La replantation l’année suivante 2 0 en décomposition et de quelques pourde ces lots récoltés manuellement montre une présence nulle ou très faible de ris et ce d’autant plus que la phase d’exsymptômes d’erwinia. Ces témoins per- position au sol a été longue (3 h 30 à mettent de mieux comprendre le cycle 24 h). En fait, il y a bien une corrélation entre leTEMPS décollement de la terre adhéde la maladie. Pendant la phase de vé- DEUX ESSAI ARRACHAGE 2010 gétation le potentiel infectieux se dé- rente aux tubercules et les faibles taux veloppe et la concentration en bacté- de jambe noire sur les cultures sui- %ÊJambeÊnoire Résultats des % de jambe noire notés au champ lors de la replantation 20 18 16 14 12 10 8 6 4 2 0 19 enÊvŽgŽta on 20 0 15 19 10 0 ESSAI ARRACHAGE DEUX TEMPS 2009-2010 0.75 0 1.75 10 10 5 %ÊJambeÊnoire enÊvŽgŽta on 20 15 10 0 0 Arrachage Manuel 2 phases, aligné le 22/09 à 15h et arraché le 23/09 +24h 0,75 1,75 0 0 17 2 phases, aligné le 23/09 à 9h et arraché le 23/09 +6h 2 phases, aligné le 23/09 à 12h et arraché le 23/09 +3h 10 219 phases, aligné le 23/09 à 14h et arraché le 23/09 +1h30 Arrachage classique le 23/09 séchage frigorifique Arrachage classique le 23/09 sans séchage INFOS TECHNIQUES L’arrachage en deux temps (suite de la page 17) L’intérêt sanitaire bactérie vantes. Lors de la reprise des andains par l’arracheuse classique, plus le sol filtre rapidement sur la chaîne de déterrage et moins le brassage « tubercule – terre infectée» est contaminant. ARRACHAGE CLASSIQUE avec une combinée deux rangs suivi d’un séchage en frigorifique ou sans séchage. A contrario en arrachage direct, la contamination des tubercules se fait par le brassage des tubercules en dé- Tubercules issus d’arrachage manuel composition mais aussi par le frottement de la terre infectée sur l’épiderme via les éraflures et les blessures. Dans ce cas, la contamination finale est en corrélation avec le potentiel infectieux du sol et la présence d’humidité pendant la récolte et les premiers jours de conservation, comme le montre la modalité sans séchage de l’essai 2009. En 2010, l’essai a été effectué sur une parcelle avec des temps de ressuyage allant de 3 à 48 heures. La replantation, Tubercules issus d’arrachage deux temps Tubercules issus d’arrachage classique en 2011, n’a exprimé aucun symptôme suite à un printemps et un début d’été secs. En 2011, les durées d’exposition sur le sol en deux temps ont été de 8 jours, 24 h et 3 h. L’efficacité a été très bonne pour les deux premiers laps de temps malgré 10 mm de pluie sur la modalité 8 jours. La condition 3 heures, en léger retrait d’efficacité, confirme la nécessité du ressuyage suffisant des tubercules et du sol avant la reprise par l’arracheuse. Pour être efficace : • Réaliser l’alignement au sol pendant une période sèche pour favoriser le déterrage sur une chaîne courte sans brassage. Une durée minimale d’exposition sur le sol est nécessaire en fonction des conditions climatiques. Le décollement de la terre de l’épiderme est un bon repère pour commencer l’arrachage. L’idéal est d’aligner les tubercules 24 heures avant le début de la récolte. • Récolter après disparition des tubercules mères et tubercules pourris. Des tubercules sans terre sont un gage d’efficacité. 18 S’adapter aux contraintes D’autres avantages Les expérimentations ont permis de vérifier l’impact de la technique au niveau des chocs et blessures. Une notation des tubercules a été réalisée sur les essais. cune influence sanitaire sur la contamination de la descendance par la jambe noire. Une bonne maturité de l’épiderme pour atténuer la pelosité est requise pendant les opérations de récolte et d’entreposage. À la réception, une légère humectation (0,5 à 1 litre/t) est possible pour éviter les éraflures. Les résultats de l’année 2010 font suite à un arrachage du 22 septembre par beau temps (du 19 au 22 septembre) et en condition de sol sec. Le taux de La mise en œuvre de cette pratique tubercules blessés ou présentant des nécessite d’arracher les bouts de champ chocs profonds n’estdupas plusd'arrachage élevé en sur Influence mode les blessures et les chocs avant de pouvoir commencer à aligner arrachage 2 temps. Par contre, au niveau les longueurs. La technique est difficilede la pelosité, l’épiderme des tubercules ment1.7 applicable sur les parcelles en dé1.6à s’éplucher 4.0 facilement 1.5 1.6 4.1 a tendance plus 100 0.9 3.1 vers. 4.4 0.8 5.5 avec90des tubercules secs, bien que dans 4.7 Blessures 18.6 pluie entre l’alignage et la récolte 18.0 soit Une 26.7 cet 80 essai la surface éraflures 28.1 des21.0 26.0 il suffit d’attendre faible. 70 À noter que la fréquence des n’est pas un problème, Chocs profonds > 2 mm éraflures en arrachage 2 temps n’a au- le ressuyage des pommes de terre. 60 50 internes > 2mm Influence du mode d'arrachage sur les blessures etChocs les chocs 40 78.0 73.5 73.1 Influence du mode et65.9 les chocs 67.3d'arrachage sur les blessures 63.4 30 Chocs superficiels 20 1.6 1.7 4.0 1.5 1.6 4.1 100 0.9 3.1 4.4 0.8 5.5 10 4.7 Indemnes 90 Blessures 18.6 0 21.0 temps 2 temps 2 18.0 temps Simplifié Manuel 80 2 temps 228.1 26.7 26.0 24h 6h 3h 3h 48h 70 Chocs profonds > 2 mm 60 50 Chocs internes > 2mm 40 78.0 73.5 73.1 67.3 65.9 63.4 30 Chocs superficiels 20 10 Indemnes 0 2 temps 48h 2 temps 2 temps 2 temps Simplifié Manuel 24h 6hdu mode 3h d'arrachage 3h Influence sur la pelosité Influence du mode d'arrachage sur la pelosité 100 90 19.0 80 70 60 50 40 27.5 0 80 70 60 15.2 14.1 12.4 76.9 51.2 54.1 34.9 19.0 15.2 15.2 2 temps 48h 2 14.1 temps 24h 2 12.4 temps 6h 19.5 18.2 27.5 4.1 8.6 10.4 2.0 6.1 19.5 Eraflures > 3 cm² 18.2du mode d'arrachage sur la pelosité 19.5 Influence Eraflures 1-3 cm² 18.6 30 20 100 10 90 15.2 1.9 6.0 9.6 4.1 8.6 10.4 2 temps 3h 82.6 1.9 6.0 9.6 Simplifié 72.4 Eraflures < 1 cm² 2.0 6.1 Indemnes 19.5 Eraflures > 3 cm² Manuel 3h 19 Eraflures 1-3 cm² Pour les variétés sensibles aux champignons de type pythium, cette technique apporte des solutions en combinant les deux moyens de lutte comme pour les bactéries : - réduction du brassage entre la terre qui contient les spores et les tubercules blessés ; - garantie de séchage au sol avant l’entreposage. La contrainte de disposer d’un tracteur supplémentaire et d’une aligneuse peut se transformer en avantage en accélérant le débit du ramassage final. Avec une arracheuse 1 rang il est possible de reprendre 2 rangs regroupés dans le même sillon et de ramasser à la même vitesse qu’un seul rang classiquement. Idem pour les arracheuses 2 rangs qui peuvent récolter 4 rangs en butte ou 2 billons simultanément. Dans ce cas les 3 et 4e rangs ou le 2e billon sont alignés 1 à 2 heures après le premier alignage. Ce procédé permet de récolter des volumes importants sur des journées propices sans prendre de risque au niveau séchage puisqu’il est déjà réalisé au sol. À noter que ce séCette technique chage par le soleil est gratuit est aussi mise en œuvre par des comparé aux systèmes de venproducteurs de tilation énergivores. plants belges et néerlandais avec satisfaction. En conclusion, la technique d’arrachage en deux temps démontre son efficacité. Elle peut être utilisée en priorité sur les plants de base et les plants personnels mais aussi sur les variétés sensibles et plus généralement pour maîtriser la qualité sanitaire des plants au niveau bactéries. Elle nécessite une modification de l’organisation des chantiers de récolte mais garantit un produit sain pour les destinataires, gage d’avenir pour la vente et le développement de la production bretonne. %ÏDPVWSF[MBWJEÏP*/'*/*50® %ÏDPVWSF[MBWJEÏP*/'*/*50 TVSWPUSFTNBSUQIPOFFO TVSWPUSFTNBSUQIPOFFO þBTIBOUDFDPEFPVTVS þBTIBOUDFDPEFPVTVS Infinito® t HM þVPQJDPMJEF HM QSPQBNPDBSCFDIMPSIZESBUF t ".. 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