Amedy Coulibaly avait contracté un prêt de 6000 € qui aurait pu

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Amedy Coulibaly avait contracté un prêt de 6000 € qui aurait pu
Amedy Coulibaly avait contracté
un prêt de 6000 € qui aurait pu
financer ses attentats
PUBLIÉ LE 14/01/2015 - MIS À JOUR LE 14/01/2015 À 06:58
PAR BENJAMIN DUBRULLE
Selon des documents que nous nous sommes procurés en
exclusivité, Amedy Coulibaly, le responsable de la mort de
cinq personnes dans des attaques terroristes, la semaine
dernière, à Montrouge et dans un supermarché casher de la
porte de Vincennes à Paris, a contracté un prêt de 6 000 €,
début décembre, auprès de Cofidis. Un prêt de « moyenne
gamme », selon l’entreprise de crédit, qui n’est pas tenue de
demander une justification de l’objet des dépenses.
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La fiche de prêt de Coulibaly chez Cofidis
Dans une vidéo posthume publiée sur Internet dimanche, le terroriste Amedy
Coulibaly indique avoir donné « quelques milliers d’euros » à un des frères
Kouachi « pour qu’il finisse à boucler ce qu’il avait à acheter ». Il se pourrait
bien que cette aide financière se soit faite… à crédit ! Dans des documents
que nous nous sommes procurés en exclusivité, il s’avère que le 4 décembre
2014, Amedy Coulibaly a contracté un prêt personnel auprès de l’organisme
de crédit Cofidis (voir la fiche en PDF), dont le siège est à Villeneuved’Ascq. Prêt d’un montant de 6 000 €. Selon un spécialiste, les armes
retrouvées sur Coulibaly dans l’hypermarché de la porte de Vincennes
avaient une valeur sur le marché noir de… 6 000 €.
Il est important de préciser que les organismes de crédit ne demandent
jamais à leurs clients à quoi serviront les sommes demandées.
Par ailleurs, la grille de renseignements fourni pour contracter ce prêt atteste
qu’AmedyCoulibaly a déclenché l’option pour recevoir les fonds dès le
huitième jour et a ainsi réduit son droit de rétractation (prévu sur quatorze
jours) afin d’avoir l’argent plus rapidement. Il a également souscrit une
assurance décès pour ce prêt de 6 000 € qui au final, avec les intérêts, lui
coûte 8 316 €. Ce contrat s’étale sur soixante mois. La première mensualité
de remboursement de 138 € devait être prélevée le lundi 5 janvier.
Pour souscrire ce prêt, Amedy Coulibaly a joint toutes les pièces nécessaires.
Ainsi, dans son dossier, on retrouve sa carte d’identité, sa dernière facture
téléphonique, un relevé d’identité bancaire du Crédit Agricole de Paris et
d’Ile-de-France, son avis d’imposition (où il déclare 33 714 € de revenu
imposable pour l’année 2013), mais également une fiche de paie d’une
entreprise de la région parisienne (qui n’est pas Coca Cola) qui indique qu’il
a touché, pour le mois de novembre 2014, 2 978 €.
Dans son dossier, le terroriste mentionne qu’il y est embauché en CDI depuis
mai 2007 en tant que chef de projet. En appelant la société au téléphone
indiqué par Coulibaly, un message nous indique que « ce numéro n’est pas
attribué ».
Cofidis : « Il n’y avait pas d’obligation à justifier les
dépenses »
« Nous avons un métier couvert par le secret professionnel et bancaire, réagit
dans un premier temps Gilles Sauret, directeur général de Cofidis France,
joint en cours d’après-midi. Je ne peux donc faire aucun commentaire. »
Le principal responsable de Cofidis France consent néanmoins à expliquer
que les sommes avancées correspondent à un « emprunt de moyenne gamme,
souvent utilisé pour l’amélioration de l’habitat » et qu’il n’y a pas, dans un
tel cas, « d’obligation légale à justifier de l’objet des dépenses ».
Quant aux pièces justificatives que nous avons obtenues – revenus 2013,
facture de téléphone, fiche de salaire… – « elles sont assez importantes pour
un prêt d’un montant assez faible. »