L`échangeur A14
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L`échangeur A14
TRAVAUX URBAINS - NANTERRE L’échangeur A 14 - A 86 Sur la commune de Nanterre (Hautsde-Seine), l’échangeur A14 - A86 doit, dans sa phase finale, relier en souterrain les autoroutes Paris-Norman- Un projet complexe majeur urbain dense die et A 86. Les travaux ont été exécutés selon un phasage complexe lié aux contraintes de maintien du trafic existant, le projet comprenant ainsi autant de linéaire de voiries provisoires que de voiries définitives. Bien que les ouvrages construits soient de conception classique, les besoins en organisation et en planification, notamment en études-méthodes, ont mobilisé le concours d’équipes particulièrement étoffées. L e projet de l’échangeur A 14 - A 86, nœud stratégique entre l’autoroute Paris-Normandie et la grande boucle périphérique parisienne, a vu ses premiers travaux lancés en 1994 sur la commune de Nanterre. Divisé en trois zones principales (sud, centre, nord), ce projet consiste à assurer les raccordements entre l’A14, construite préalablement et déjà en service, et l’A 86 en construction, par le biais d’un échangeur qui sera, en phase finale, presque entièrement souterrain et invisible aux regards des riverains. L’appel d’offres restreint lancé par l’Epad (Etablissement Public pour l’Aménagement de la Défense) pour les travaux de la zone centre au mois de février 1997 a été remporté par le groupement d’entreprises Campenon Bernard SGE - GTM Construction mandataire de l’opération et titulaire du lot génie civil, en cotraitance avec EJL pour les voiries et Presspali - Botte pour le lot de parois moulées. Le marché de la zone centre de l’échangeur a été signé le 2 juin 1997. Le contexte fortement urbain du site ainsi que les contraintes liées au maintien du trafic urbain et autoroutier ont engendré des difficultés qui n’ont pu être surmontées qu’au prix d’une organisation et d’une planification extrêmement précises. ■ PRÉSENTATION DU PROJET Si les travaux des zones sud et nord de l’échangeur concernent essentiellement des portions très localisées et compactes, la zone centre, quant à elle, s’étend sur plus de 20 ha et englobe des ouvrages variés : ◆ les ouvrages enterrés de certaines bretelles de jonction soit près de 1 500 m de développée en cumulé ; ◆ une usine de ventilation ; ◆ la couverture de tronçons d’A 86 construits dans le seul but d’assurer le franchissement de la zone A 86 par des bretelles provisoires. Figure 1 Principales phases de travaux - Phase 1 : Situation initiale Phase 2 : B350, B8 et B3 en service Phase 3 : Av. de la République rétablie sur B2 ; génie civil B1 en cours ; B900 et B500 C en service - Phase 4 : B1, B500 D en service ; A 86 sous B550 et A 86 sous viaducs achevés Main work phases Phase 1 : initial situation - Phase 2 : B350, B8 and B3 in service - Phase 3 : Avenue de la République restored on B2 ; civil engineering B1 in progress ; B900 and B500 C in service Phase 4 : B1, B500 D in service ; A 86 under B550 and A 86 under the completed viaducts 54 Travaux n° 751 • mars 1999 Eric Paillas DIRECTEUR DE TRAVAUX GTM Construction à Nanterre Thierry Locuratolo dans un environnement INGÉNIEUR ETUDESMÉTHODES GTM Construction Photo 1 Superposition des ouvrages dans le secteur de la zone sud L’ensemble du projet de la zone centre est décrit par la figure 1. La situation initiale Superposition of structures in the sector of the south zone A l’origine du chantier de la zone centre, la situation routière est la suivante : la circulation de surface se fait dans l’axe nord-sud par l’avenue de la République (de Rueil vers Colombes) et par l’avenue de la Commune de Paris dans la direction inverse. La bretelle provisoire B 800 permet de s’engager à partir de l’avenue de la République sur A 14 vers Paris. Dans l’autre sens, la bretelle assurant la jonction Colombes vers A 14 Normandie est ouverte. L’autoroute A 14 fonctionne dans les deux sens et traverse la quasi totalité du futur échangeur dans la partie la plus basse du "mille feuilles"; les bretelles B200 et B550 desservent les sorties sur Nanterre, respectivement en venant de Paris et de Normandie. Les travaux Les ouvrages à réaliser se divisent en trois catégories : ◆ les ouvrages définitifs comprenant les couvertures des bretelles définitives (bretelles B1, B2, B3, B5, B8) et les tronçons d’A86 (A86 sous B350, A86 sous B550 et A86 sous viaduc SNCF) qui sont des portiques (ou localement des cadres) ; la station de ventilation sur la bretelle B1; les rehausses sur A 14 ; ◆ les bretelles de surface (B350, B550, B900) qui sont mises en service en cours de chantier et qui permettent le fonctionnement multidirectionnel de l'échangeur en phase de travaux, mais qui n’ont toutefois qu’un caractère provisoire à moyen terme ; ◆ les ouvrages et déviations provisoires à court terme (B700 et B500 A et C) nécessaires au maintien des circulations existantes pendant l’exécution des travaux. La photo 1 montre la superposition des ouvrages. ◆ remblais de surface ; ◆ alluvions sablo-graveleuses de la Seine ; ◆ fausses glaises à dominante argileuses ; ◆ sables d’Auteuil ; ◆ argiles plastiques. La plate-forme est située à la cote moyenne de 29.00 NGF. Les terrains sont baignés par deux nappes perturbées par la présence d’une enceinte périphérique étanche, ancrée dans les argiles plastiques. Il s’agit de : ◆ la nappe des alluvions en communication avec la Seine (cote 25.00 NGF environ) ; ◆ la nappe des sables d’Auteuil fortement chargée. Dans les zones les plus profondes, les ouvrages en béton armé sont fondés en pied des fausses glaises, au contact des sables d’Auteuil. Les parois moulées, quant à elles, sont ancrées dans les argiles plastiques. La géologie du site Les ouvrages projetés sont implantés dans la plaine alluviale de la Seine. Toutefois, les travaux réalisés précédemment ont conduit à un profond remaniement du site qui rend plus complexe l’analyse hydro-géologique de la plate-forme. Il faut quand même retenir les horizons d’origine encore rencontrés dans les zones non remaniées : Travaux n° 751 • mars 1999 ■ CONCEPTION DES OUVRAGES DÉFINITIFS Les couvertures des bretelles Les couvertures des bretelles définitives sont de conception simple : ce sont des portiques fondés sur semelles superficielles, ou ponctuellement des ® 55 TRAVAUX URBAINS - NANTERRE Photo 2 Culée ouest de l’autopont sous B550 après rescindement de 9,00 m environ entre piédroits. Les efforts apportés horizontalement lors de la détente des tirants de la paroi moulée générant des valeurs de l’ordre de 45 t/ml pour le niveau de dalle le plus sollicité, le chantier a été confronté à une densité d’armatures inhabituelle notamment aux nœuds voiles-dalle (le ratio de 300 kg/m3 a été fréquemment dépassé) nécessitant un soin tout particulier lors de l’assemblage des cages d’armatures ainsi qu’au bétonnage. West abutment of the flyover under B550 after splitting Les rehausses ® cadres, qui comprennent une gaine de ventilation latérale. Pour le tube courant à une voie, la portée entre piédroits est de 9,00 m environ. Les coupes types des tubes sont présentées sur la figure 2. Ces bretelles, conçues pour le respect du confort des usagers, présentent des tracés en plan et des profils en long montés essentiellement à partir de courbes classiques. Les tronçons d’A 86 Les tronçons d’A 86 réalisés au titre du présent marché sont des ouvrages en pointillé. Ce sont des doubles portiques couvrant des portions d’autoroute à deux voies. Ces ouvrages présentent des linéaires très réduits de 20 à 45 m. Entre chaque "plot" d’A 86 à réaliser, il est également prévu de construire les semelles et amorces du piédroit central. En pratique, n’est réalisé à ce stade du projet que le strict minimum des tronçons de couverture nécessaire pour assurer le franchissement des voiries de surface au-dessus d’A 86. L’échangeur tel qu’il vient d’être décrit est en réalité à deux étages : l’étage le plus bas comprenant les deux tubes d’A 14 et l’étage supérieur accueillant l’A86, hormis dans la zone où A14 émerge à ciel ouvert à l’ouest et franchit B1 par le dessus. Les bretelles quant à elles, naviguent entre ces deux étages pour assurer les raccordements divers. Dans ce contexte et compte tenu du phasage général et de l’évolution continue du projet, le groupement a dû dimensionner et construire les ouvrages de la zone centre en intégrant les contraintes liées aux ouvrages construits antérieurement et n’ayant pas nécessairement intégré toutes les phases futures. A ce titre, des rehausses en béton armé ont dû être construites directement sur certains tronçons d’A 14 : véritables "boîtes à vide" prenant appui sur les piédroits de l’autoroute, elles limitent les charges de terre sur la couverture d’A14 et permettent d’atteindre la cote définitive de remblai sans mettre en péril la construction existante. Quatre rehausses ont dû être réalisées : ◆ une sur A 14 Sud pour le passage de la future avenue de la République ; ◆ une sur A 14 Nord pour le passage de la future bretelle B550 ; ◆ deux sur le divergent A 14 Nord - B1 (l’amorce de B1 est déjà réalisée). L’usine de ventilation LES PRINCIPALES QUANTITÉS • Déblais évacués en décharge : 400 000 m3 • Déblais mis en dépôt : 70 000 m3 • Remblais : 200 000 m3 • Béton B35 : 45 000 m3 • Coffrages horizontaux : 25 000 m2 • Coffrages verticaux : 75 000 m2 • Aciers : 6 000 t • Parois moulées : 11 000 m2 • Voiries enterrées définitives : 1 400 m • Voiries provisoires : 1 500 m 56 L’usine de ventilation de la bretelle B1 est l’un des ouvrages clés de l’échangeur puisque sa réalisation conditionne la mise en service de la bretelle B1. Elle est implantée sur le tube de B1 à l’ouest de l’échangeur, sous la bretelle de sortie B550. Dans cette zone, la bretelle B550 franchit la zone de construction de l’usine via un autopont prenant appui sur deux barrettes sous chevêtre. L’usine s’élève sur deux niveaux à partir de la dalle de couverture du tube. C’est un bâtiment industriel de 80 m de long, de 9 m de hauteur et de 12 m de largeur, qui surmonte le tube de B1. L’ensemble de la zone est construit à l’abri de deux parois moulées longitudinales tirantées (trois lits de tirants sur 2 x 80 m de développée). L’ensemble est dimensionné en portique, et pour l’usine de ventilation proprement dite, des poutres-voiles transversales assurent le franchissement de la portée ■ MÉTHODES D’EXÉCUTION Les ouvrages définitifs construits au titre de la zone centre sont majoritairement linéaires après achèvement. Toutefois, venant se greffer sur un site à fort trafic routier et autoroutier, ils sont soumis à un nombre important de contraintes parmi lesquelles il faut retenir : ◆ l’intégration des flux entrée-sortie dans le trafic ; ◆ le maintien des circulations existantes ; ◆ le respect de l’enceinte étanche englobant l’ensemble de la zone de travail ; ◆ la présence d’ouvrages existants ; ◆ la géométrie même des ouvrages à construire ; ◆ l’évolution du projet. La conséquence directe de la présence de telles contraintes est un découpage des ouvrages lors de leur réalisation qui conduit inévitablement à une Travaux n° 751 • mars 1999 non linéarité du cycle de construction. A cet égard, il convient de noter que les avenues de la Commune de Paris et de la République découpent géographiquement le chantier en zones et que les seuls points de franchissement reliant l’est et l’ouest du chantier sont les passages sous l’autopont B7 bis et sous l’avenue de la Commune de Paris non loin de l’avenue Hoche. Dans la direction nord-sud, c’est la bretelle B550 qui divise le chantier et qui ne se franchit qu’au droit de la culée est de l’autopont. L’ensemble de ces contraintes a donc nécessité la mise en œuvre de méthodologies spécifiques, adaptées tant à la géométrie des ouvrages qu’au phasage de circulation. Figure 2 Sections types des ouvrages enterrés De haut en bas : - Coupe courante (tube à 1 voie) - Coupes sur A 86 - Coupe sur station de ventilation Typical sections of buried structures From the top down : - Running section (single-lane tube) - Sections on A 86 - Section at ventilation station La circulation interne sur le chantier Pour minimiser l’impact sur le trafic de l’échangeur, une circulation interne au chantier a été rendue possible par : ◆ la création d’une piste au-dessus de la future bretelle B1 Sud (fondée à la cote 15.00 moyenne) avant sa construction assurant une liaison de part et d’autre de la bretelle B1 Sud. C’est ce qui a entraîné la réalisation de la bretelle B1 Sud en deux phases : une première phase de construction du tube de part et d’autre du merlon formé par la piste, une seconde, consistant à dévier la piste sur une portion d’ouvrage construite, à supprimer le merlon central et à bâtir le plot de "clavage" de la bretelle ; ◆ l’évacuation des déblais par voie fluviale ; ◆ le rescindement des culées est et ouest de l’autopont supportant B550 (photo 2) consistant à supprimer les talus des culées de l’autopont et à les remplacer par des soutènements verticaux libérant respectivement : - l’emprise de la future B350, - l’emprise de la piste d’accès à la zone nord-ouest du chantier. Une enceinte étanche à préserver La présence d’une enceinte étanche constituée de parois moulées et d’un écran souple au coulis a elle aussi apporté son lot de difficultés supplémentaires. En effet, durant la majeure partie des travaux, l’écran souple ne devait en aucun cas être écrêté sous le niveau 27.50, soit 1,50 m sous le niveau de la plate-forme. Certaines pistes d’accès en fond de fouille ont ainsi vu leur tracé de base modifié afin d’en allonger le linéaire pour franchir l’écran souple et atteindre le fond de fouille avec une pente raisonnable. D’autre part, dans les zones où des bretelles telles que B8 s’accolaient à la paroi moulée, des réservations ont été créées dans les piédroits pour permettre le débouché des dispositifs anti-barrage installés dans cette même paroi. Travaux n° 751 • mars 1999 ® 57 TRAVAUX URBAINS - NANTERRE ® Figure 3 Cinématique de réalisation de la bretelle B1 au droit de B700 Diagram of the construction of slip road B1 at the level of B700 La station de ventilation sous B550 La station de ventilation est construite sous la bretelle B550 qui franchit la zone de travaux par un autopont. Celui-ci divise donc le chantier de la station en trois secteurs, dont un réalisé sous l’autopont et les deux autres réalisés à ciel ouvert. Toutefois, pour traiter cette zone de travaux dans les délais imposés sans survol de la bretelle B550 par des charges manutentionnées, deux grues à tour implantées de part et d’autre de l’autopont ont été nécessaires. De plus, compte tenu de la proximité de la voie de circulation, les matériels de coffrage ont dû être adaptés (petits modules) et les cadences d’exécution en ont été fortement pénalisées (photo 3). Enfin, il faut souligner que l’usine est une véritable boîte constituée par la paroi moulée et les voiles et poutres-voiles périphériques bétonnés sur toute la hauteur de l’ouvrage. A ce titre, aucun désétaiement par ripage n’a pu être réalisé puisque les zones situées de part et d’autre de l’autopont ne débouchaient que sous ce dernier. Les dalles intermédiaires intérieures ont donc été étayées par un matériel spécifique manuportable, facilement démontable dans son intégralité en sous-œuvre et donc, sans grue à tour. Des soutènements provisoires pour le maintien de la circulation Le maintien systématique des circulations existantes lors de la construction des ouvrages enterrés a conduit à l’exécution de soutènements provisoires. C’est notamment le cas pour la bretelle B1 Nord, dans sa partie comprise entre l’avenue de la République et l’avenue de la Commune de Paris. En effet, cette bretelle n’a pu être construite qu’au prix d’un phasage assurant le maintien de la circulation sur l’avenue de la Commune de Paris et pour lequel les principales étapes ont été (figure 3) : 1- Travaux à l’est de la B700 : ◆ réalisation d’une berlinoise tirantée sur trois niveaux de 13 m de hauteur soutenant la B700 ; ◆ terrassement de la fouille de B1N en grande masse ; ◆ construction partielle de l’ouvrage B1N ; ◆ étanchéité et remblaiement sur la portion d’ouvrage achevée et création d’un mur Terratrel dans le remblai évitant de mettre en charge la berlinoise à l’envers ; ◆ travaux de voirie pour la B700 déviée ; ◆ mise en service de la déviation de la B700 sur le remblai réalisé. 2 - Travaux à l’ouest de la B700 déviée : ◆ terrassement d’une fouille jusqu’au niveau de la future dalle de couverture et démontage partiel de la berlinoise à l’abri du mur Terratrel ; 58 Travaux n° 751 • mars 1999 ◆ réalisation de parois moulées en lieu et place des piédroits ; ◆ bétonnage de la dalle de couverture au sol ; ◆ terrassement en sous-œuvre et blindage traditionnel entre les deux zones de B1N avec suppression de la berlinoise ; ◆ bétonnage du clavage entre les deux zones (voiles et dalle de couverture) ; ◆ étanchéité et remblaiement sur l’ouvrage ainsi réalisé et clavé ; ◆ mise en service de la B700 rétablie. Photo 3 Station de ventilation en construction, franchie par l’autopont Ventilation station under construction, crossed by the flyover Les voiries de surface Les voiries de surface réalisées dans le cadre de la zone centre constituent une étape intermédiaire dans la vie de l’échangeur puisqu’elles sont vouées à être supprimées en phase finale. Ces voiries ne cheminent pas à l’intérieur de cadres ou de portiques : elles sont réalisées sur des platesformes à ciel ouvert. Les différentes étapes nécessaires à leur réalisation sont les suivantes : ◆ déblais-remblais pour création de la plate-forme ; ◆ assainissement profond si nécessaire ; ◆ couche de forme ; ◆ réseaux divers pour éclairage notamment ; ◆ assainissement de surface (cunettes, avaloirs…); ◆ couche de roulement ; ◆ glissières béton type GBA ou blocs béton transposables ; ◆ garde-corps pour les plates-formes surélevées ; ◆ marquage provisoire ; ◆ signalisation verticale ; ◆ mise en service nécessitant entre autres l’intervention d’unités spécialisées assurant le balisage transitoire et la condamnation des anciennes voies de circulation. Les principales étapes de voiries de surface qui marquent les phases importantes de travaux sont : ◆ la mise en service de la B350 ; ◆ la mise en service de la B900 ; ◆ la mise en service de la B500 (A et C). Les rehausses Les rehausses sont des boîtes fondées sur les piédroits d’A 14 et destinées à alléger les charges apportées par le remblai. Pour certaines d’entre elles, il a toutefois fallu établir des méthodes d’exécution particulières, la dalle d’A 14 ne supportant pas la charge apportée lors du bétonnage de la dalle de couverture de la rehausse. Deux cas notoires se sont présentés dans la zone de la bretelle B2 : ◆ rehausse triangulaire sur le divergent A 14 Nord - B1 : la dalle de couverture de 0,60 m a dû être réalisée en deux phases : des poutres de hauteur moyenne 1,10 m ont été bétonnées sur place et étayées directement sur la dalle de A 14 avec Travaux n° 751 • mars 1999 une répartition de l’étaiement assurant le respect de la charge admissible. La dalle a ensuite été construite sur des prédalles prenant appui sur les poutres et ne nécessitant aucun étaiement de sécurité ; ◆ rehausse rectangulaire sur la portion commune entre A 14 Nord et B1 : c’est une dalle d’épaisseur 1,00 m qui a été réalisée sur un ensemble de piédroits exécutés au titre du marché précédent. Et comme dans le cas précédemment décrit, cette dalle ne pouvait être réalisée sur un étaiement classique. La portée dans cette zone étant de 20 m, la construction préalable de poutres n’a pu être envisagée et une solution beaucoup plus lourde a vu le jour, qui consistait à : - vérifier le fonctionnement mécanique de la dalle d’A 14 avec une portée réduite en cours de bétonnage de la dalle de rehausse, - réaliser le sous-étaiement de la dalle d’A14 conformément à la vérification faite ci-dessus, - étayer l’ensemble de la dalle de la rehausse, - exécuter la dalle de rehausse, - désétayer l’ensemble dès la résistance requise du béton de dalle. Le calcul a montré qu’une réduction de la portée de la dalle de 20,00 m à 7,50 m assurait son bon fonctionnement mécanique tout en maintenant la circulation sur A 14 Nord sous réserve de prendre toutes les dispositions nécessaires pour garantir la sécurité des usagers. Aussi se sont succédées les étapes de préparation suivantes : ◆ mise en place de blocs transposables dans A14 Nord et suppression de la bande d’arrêt d’urgence et de la voie de droite pour réduire la portée à 7,50 m, de nuit sous consignation de circulation ; ◆ signalisation horizontale et verticale matérialisant la réduction de circulation ; ◆ montage de l’étaiement à l’abri des blocs transposables, Finalement, ce fut plusieurs mois de travail sans compter la préparation (études, méthodes, phasages voirie) pour un peu moins de 400 m3 de béton… ® 59 TRAVAUX URBAINS - NANTERRE ◆ pour la partie linéaire de la bretelle B8, un système spécifique "maison" a été créé : posé sur une passe charretière montée à l’avancement, un plateau coffrant progressait par ripage sur des profilés, maîtrisant ainsi les différences de niveau de fondation des semelles du portique. En ce qui concerne les travaux de voirie et travaux annexes à l’intérieur des tubes ainsi créés, il faut retenir les grandes phases suivantes : ◆ réalisation des plates-formes ; ◆ assainissement profond et drainage ; ◆ couche de forme de la chaussée ; ◆ caniveau à fente raccordé à l’assainissement ; ◆ multitubulaire à concevoir entièrement et à exécuter par le groupement ; ◆ trottoirs et couche de roulement ; ◆ GBA. Lorsque l’ensemble de ces travaux sont exécutés, il convient alors de raccorder la nouvelle bretelle aux voies existantes, travaux généralement envisagés de nuit sous consignation des chaussées de circulation. C’est notamment le cas pour la mise en service de B8 (en amont et en aval), de B3 et de B1. Photo 4 Couverture de l’A 86 sous B550 Covering of A 86 under B550 Photo 5 A 86 sous viaduc SNCF et bretelle B2 A 86 under railroad viaduct and sliproad B2 Le tronçon A 86 sous viaduc SNCF et l’extrémité de B2 ® LES PRINCIPAUX INTERVENANTS Maître d’ouvrage Etablissement Public pour l’Aménagement de la Défense (EPAD) Maître d’œuvre EPAD - Direction des études d’infrastructures et de travaux Assistant maître d’œuvre PX Consultants (sur le chantier) Groupement d’entreprises Campenon Bernard SGE (mandataire) GTM Construction Sous-traitants • Terrassements : Prigent • Armatures : Hardy - TGA • Berlinoises : Botte BTP • Etanchéité : Spapa - EJL • Garde-corps : Comely • Joints coupe-feu : CIP • GBA, caniveaux à fente : TSS • Etaiement lourd : Mills 60 Couverture de l’A 86 et des bretelles puis travaux de voirie Des ratios de 220 kg/m3 ont été atteints pour des sections béton relativement faibles : épaisseur des voiles variant de 0,35 à 0,60 m, et de 0,60 à 0,80 m pour les dalles. Les nœuds voiles-dalles ont été évalués à plus de 300 kg/m3. Ces parties d’ouvrage très fortement armées ont rendu très complexe la mise en place des armatures et du béton. Les piédroits ont été réalisés par plots de longueur 8,00 m en moyenne. La hauteur courante des piédroits étaient de 7,00 m. Les courbes en plan des ouvrages présentant des rayons de courbure non constants, les piédroits ont été réalisés par facettes successives. C’est donc un matériel à base de banches métalliques classiques qui a été mis en œuvre sur le site, comme l’illustre la photo 4. L’étaiement des dalles de couverture a été réalisé de deux manières : ◆ pour les ouvrages non linéaires, directement sur tours d’étaiement avec passe charretière lorsqu’il y avait nécessité de maintenir une circulation de chantier dans le tube en cours de construction ; Le viaduc SNCF, construit 20 ans auparavant sur barrettes ou semelles, condamne l’exécution du tronçon au sein d’une fouille à ciel ouvert au risque de déstabiliser ses fondations. Des parois moulées ont donc été exécutées entre les fondations du viaduc et les dalles de couverture bétonnées au sol. L’ensemble des travaux à l’intérieur du tube est donc à réaliser en taupe. Parallèlement à ces travaux, la SNCF a imposé une auscultation du viaduc bihebdomadaire en phase courante et journalière pour les phases au voisinage des piles. C’est sur ce tronçon d’A86 que se raccorde la bretelle B2, construite dans l’enclave constituée par l’avenue de la République, la B200 et les raccordements sur A 14. On distingue sur la photo 5 le tronçon de B2 et son raccordement sous le viaduc, au milieu des ouvrages existants et des voiries. Installations de chantier Outre les kilomètres de câbles électriques et de conduites qu’il a fallu tirer au travers de la plateforme pour l’alimentation générale du chantier, les balisages de pistes et leur entretien journalier, il faut noter les points particuliers suivants dans le cadre des installations de chantier : ◆ des cantonnements excentrés par rapport aux diverses zones de travaux ; ◆ la mise en place de deux passerelles piétons audessus de la B200 et de l’avenue de la République pour assurer la desserte du chantier en toute sécurité, tout en respectant les gabarits routiers ; Travaux n° 751 • mars 1999 ◆ la présence de cinq grues à tour en pointe sur le chantier ; ◆ un complément de levage de quatre grues mobiles en pointe ; ◆ des pompes à béton pour la quasi totalité des bétonnages ; ◆ un réseau de pompes et de puits filtrants assurant la collecte et le rabattement des nappes ; ◆ des engins de transport sur site et de manutention. Bien évidemment, le fonctionnement de cette logistique lourde mise en place pour la gestion de la plate-forme n’a pu être assuré que par la présence d’équipes de maintenance spécifiques comprenant chauffeurs, mécaniciens et électriciens. ■ ORGANISATION DE CHANTIER Le présent marché a été exécuté en groupement d’entreprises, Campenon Bernard SGE étant mandataire et GTM Construction assurant la direction du chantier. Les principaux sous-traitants du groupement sont reportés en encadré. Les études d’exécution ont été menées par le bureau d’études d’entreprise de Dumez - GTM, le contrôle étant assuré par le département Infrastructures d’Ingerop pour le compte de l’Epad. Divers consultants extérieurs sont intervenus au cours du projet, notamment pour aider à la résolution de problèmes complexes posés par la géologie remaniée hétérogène du site. Nous citerons pour exemple Mécasol pour le compte du groupement et Simecsol pour celui de l’Epad. Sur le chantier proprement dit, l’effectif global, cotraitants et sous-traitants compris, a atteint plus de deux cents ouvriers et une trentaine de personnels d’encadrement. L’encadrement de chantier de Campenon Bernard SGE - GTM Construction a été renforcé pour tenir compte de la complexité du phasage d’exécution des travaux ainsi que de la dispersion des zones de travail sur la surface étendue de l’échangeur. Une équipe études-méthodes particulièrement étoffée a également été mise en place pour répondre aux besoins spécifiques du projet, concernant à la fois les évolutions du projet dans le temps et les connaissances techniques requises en travaux urbains. Travaux n° 751 • mars 1999 ABSTRACT The A 14 - A 86 Interchange in Nanterre A complex major project in a dense urban environment RESUMEN ESPAÑOL El enlace de la Autopista A 14 - A 86 en Nanterre Un proyecto complejo de gran importancia en un entorno urbano denso E. Paillas, Th. Locuratolo E. Paillas y Th. Locuratolo In the commune of Nanterre (Hauts-deSeine region near Paris), the A14 - A86 interchange must provide an underground link between the Paris-Normandy and A 86 motorways, in its final phase. The work schedule was complex because the works had to be carried out under traffic. There were as many temporary roads as there were final roads. Although the structures are of conventional design, the organisation and planning requirements, and in particular the work methods, required the skills of highly specialised teams. DEUTSCHES KURZREFERAT Das Autobahnkreuz A 14 A 86 in Nanterre Ein komplexes Großprojekt in einem dicht besiedelten Umfeld En el municipio de Nanterre (departamento de Hauts-de-Seine), el enlace A 14 - A 86 debe, en su fase final, poner en comunicación de forma subterránea las autopistas París-Normandía y A 86. Las obras se han ejecutado según un escalonamiento complejo de las fases que corresponde a los imperativos de mantenimiento del tráfico existente. El proyecto ha integrado de este modo un número lineal de vías provisionales como de vías definitivas. A pesar de que las estructuras construidas sean de diseño convencional, las necesidades en cuanto a organización y planificación, y fundamentalmente en cuanto a estudios y métodos, han precisado la intervención de equipos particularmente completos. E. Paillas, Th. Locuratolo Auf dem Gebiet der Gemeinde Nanterre (Departement Hauts-de-Seine, bei Paris) wird das Autobahnkreuz A 14 - A 86 in der Endphase die Autobahnen A86 und Paris – Normandie unterirdisch miteinander verbinden. Die Arbeiten wurden in einem komplexen Phasenablauf organisiert, da der Verkehrsfluß insgesamt aufrechterhalten werden mußte. Dementsprechend wurden bei dem Vorhaben ebenso viele laufende Meter provisorischer Straßenführung wie endgültiger Strukturen gebaut. Obwohl die Bauwerke herkömmlicher Konzeption sind, mußte der Bedarf an Organisation und Planung, speziell im Bereich der Arbeitsvorbereitung, durch die Mitwirkung personell besonders gut ausgestatteter Teams gedeckt werden. 61