The New Regional Turn of the Boko Haram Crisis
Transcription
The New Regional Turn of the Boko Haram Crisis
Le 8 Février 2016 www.othersolutions.eu Scenarios en RDC : Kabila à la Tête au-delà de 2016, Avec ou Sans Dialogue La République démocratique du Congo (RDC) vit une crise politique suite à l’incertitude, conséquence de l’organisation des échéances électorales notamment les présidentielles prévues pour Novembre 2016. Pourtant tous les signes pointent vers une éventuelle prolongation du mandat de l’actuel Chef d’Etat — Joseph Kabila. Une telle prolongation pourrait avoir des conséquences néfastes en matière de sécurité, tant pour le pays que pour la sous-région. Ceci pourrait aggraver la situation socioéconomique des millions des congolais, qui, par ailleurs, peinent à se redresser après la vague des guerres et conflits qui secouent leurs pays depuis 20 ans. Ce rapport a pour objectif d’analyser les scenarios liés à la tenue, ou non, du dialogue « inter-congolais » tel que préconisé par le camp Kabila, ainsi que la probabilité que ce dernier se maintienne au pouvoir au-delà de son mandat, qui doit s’achever fin Décembre 2016. A propos de la RDC Population 70 millions Taux d’alphabétisation Espérance de vie (à la naissance) 66.8 % Taux de Pauvreté 63.4 % Source : PNUD/Heritage.org PIB $704 48,7 Le 8 Février 2016 www.othersolutions.eu 1. Le dialogue est organisé, et les participants optent pour une transition Le dialogue dit « inclusif » qu’a préconisé le président Kabila pourrait avoir lieu, d’autant plus que l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) — principal parti d’opposition — s’y est montré plus ou moins favorable. L’entretien d’Edem Kodjo1 avec une délégation de l’UDPS, le 18 Janvier dernier à Kinshasa était rassurant, vu le poids de l’UDPS au sein de l’opposition congolaise. De plus, sa rencontre à Bruxelles le 4 Février avec Etienne Tshisekedi — président de cette formation politique — devrait rassurer les pro-dialogues, bien que le résultat de ladite rencontre reste encore un mystère. Il est fort probable que le dialogue conduise vers un gouvernement de transition, composé essentiellement des membres issus des regroupements politiques « pro-dialogue », avec Kabila à sa tête. Un tel arrangement pourrait rétablir la stabilité politique dans le pays, et conduire vers les prochaines élections, comme c’était le cas en 2006 lorsque la RDC avait organisé ses toutes premières élections après 3 ans de transition. 2. Le dialogue est organisé, mais ne produit pas de résultat positif Quelques éléments pourraient conduire à une impasse. Il s’agit notamment des questions liées au partage du pouvoir, la durée d’une quelconque transition, le financement des élections, ainsi que la réforme de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Une telle impasse serait favorable au camp Kabila, car elle lui permettrait de réaliser son objectif (bien qu’inavoué) de retarder les élections pour se maintenir au pouvoir. 3. Le dialogue est organisé, mais il provoque des manifestations de rue Prévues pour le mois de Novembre, les élections présidentielles ont très peu de chance d’avoir lieu dans les délais prévus par la Constitution, surtout que des travaux préparatoires tels que l’enrôlement de nouveaux majeurs, voir même de tous les congolais et congolaises en âge de voter, ainsi qu’un audit du fichier électoral s’avèrent nécessaires. S’il faut entre 13 et 16 mois pour réaliser ces travaux pré-électoraux, comme l’a fait savoir récemment la CENI2, Kabila resterait au pouvoir au-delà de la fin de son mandat actuel. Par conséquent, le dialogue aurait pour but principal d’élaborer des cadres juridiques lui permettant de diriger le pays au-delà de son mandant (jusqu’aux prochaines élections). Le Front Citoyen 2016, une plateforme regroupant des partis ainsi que des leaders politiques dits « radicaux », a toujours dénoncé le dialogue préconisé par Kabila comme étant un forum pour légitimer la prolongation de son mandat. C’est le cas notamment de Vital Kamerhe (président de l’Union pour la Nation Congolaise — UNC), de Moise Katumbi (ancien gouverneur de l’ex-Katanga), de Felix Tshisekedi (fils du principal opposant Etienne Tshisekedi), ainsi que de Martin Fuyulu (leader des Forces Acquises au Changement — FAC). Ces derniers ont avoué leur volonté de forcer Kabila à quitter le pouvoir à la fin de son mandat. Pourtant, les manifestations des rues semblent être l’unique moyen pour eux d’atteindre leur objectif. Or, leur capacité de mobiliser les congolais pour des manifestations « anti-Kabila » reste très limitée. Nombre des regroupements politiques non-favorables au dialogue ne sont pas suffisamment implantés dans les pays, et par conséquent, ils pourraient être incapables de mobiliser un nombre important de manifestants. Moise Katumbi est du moins très populaire dans l’ensemble de la RDC, mais il semble être un pacifiste et pourrait ne pas donner de mot d’ordre pour des manifestations. L’UDPS et le MLC3 — les deux partis d’opposition les plus populaires de la capitale Kinshasa pourraient participer au dialogue. Ceci signifie que leurs responsables Ancien Secrétaire Général de l’Organisation de l’Unité Africaine — OUA — (l’actuelle l’Union africaine). Il a été choisi par l’Union Africaine comme facilitateur dans la crise politique liée aux élections en RDC. 2 REUTERS, ‘Update of voter lists could push Congo election beyond this year – sources’ Disponible en ligne sur http://uk.reuters.com/article/uk-congodemocratic-politics-idUKKCN0V51VO (Accédé le 3 Février 2016). 3 Le Mouvement pour la Libération du Congo de Jean-Pierre Bemba. 1 OTHER SOLUTIONS Consulting England and Wales Registration number 85 48 765 | VAT 169 5909 53 2 Le 8 Février 2016 www.othersolutions.eu pourraient aussi ne pas donner de mot d’ordre pour de telles manifestations. Seule l’UNC parait capable de le faire, comme c’était le cas en Janvier, lors des manifestations commémorant le massacre presumé des manifestants contre le changement de la Constitution en Janvier 2015. Pourtant, avec une base à Bukavu, dans la province du Sud Kivu — très loin de Kinshasa — les manifestations des partisans de l’UNC à elles seules ne suffiraient pas à faire tomber le régime de Kabila. 4. Conclusion : Joseph Kabila — un « glissement » de mandat de plus en plus probable Avec ou sans dialogue, Kabila semble bien positionné pour se maintenir au pouvoir au-delà de la fin de son mandat. La CENI ne serait pas en mesure d’organiser les élections en Novembre 2016, compte tenu des difficultés à la fois techniques et financières — des difficultés que l’actuel gouvernement aurait pourtant pu prévenir. L’annonce d’un dialogue, depuis l’année passée, pourrait donc avoir été une tactique du camp Kabila pour diviser celui de l’opposition, afin de retarder davantage les travaux pré-électoraux, nécessaires à la tenue des élections dans les délais constitutionnels. Sur le plan diplomatique, Kabila peut compter sur la communauté internationale qui s’est montré favorable au dialogue. Sur le plan local, le Président congolais pourrait aussi profiter des divisions au sein de l’opposition pour retarder à la fois la tenue du fameux dialogue et les élections. De plus, il peut compter sur les forces de l’ordre, qu’il contrôle suffisamment et dont il continue à renforcer la capacité de réprimer — y compris par la force — toute tentative de manifestation contre son pouvoir. Il y a eu d’abord l’installation de caméras de surveillance dans divers endroits de la ville de Kinshasa4, ainsi que l’acquisition, par la police, d’un important arsenal anti-émeute le 27 Janvier dernier.5 Des signes qui indiquent que Kabila serait en train de se préparer à toute éventualité, et qui font montre de sa volonté de réprimer toute manifestation contre la prolongation de son dernier mandat. Enfin, les évènements récents au Burundi et au Congo-Brazzaville, où les présidents Pierre Nkurunzinza et Denis Sassou-Nguesso ont réussi à faire face aux manifestations des rues, seraient rassurants pour Kabila, qui, pourrait être en train de se préparer au même scenario. Un lot de matériel anti-émeute de la police a été présenté à la presse le 27 janvier 2016 par le commissaire général de la police congolaise. (Photo : Radio Okapi/Michel Kifinda) RFI, ‘RDC: les Kinois réagissent à la présence de caméras de surveillance’ Disponible en ligne sur http://www.rfi.fr/afrique/20160103-rdc-congo-kinshasa-videosurveillance-reactions-habitants-securite-kanyama (Accédé le 3 Février 2016). 5 Radio Okapi, ‘RDC: la police a acquis de l’équipement anti-émeute’ Disponible sur http://www.radiookapi.net/2016/01/28/actualite/securite/rdc-la-police-acquis-de-lequipement-anti-emeute (Accédé le 3 Février 2016). 4 OTHER SOLUTIONS Consulting England and Wales Registration number 85 48 765 | VAT 169 5909 53 3