Pour être libre faut-il satisfaire tous nos désirs ? Travail au brouillon
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Pour être libre faut-il satisfaire tous nos désirs ? Travail au brouillon
Pour être libre faut-il satisfaire tous nos désirs ? Travail au brouillon:définition et examen des différents sens des termes du sujet, mis en rapport les uns avec les autres. Désir : on entend généralement par désir une tendance spontanée vers une fin qui est consciente. Si la tendance est spontanée, cela signifie qu'elle provient réellement de nous. Le désir correspond à une tendance, mais celle-ci n'est pas nécessairement innée. Une tendance profonde et innée s'apparente à un instinct, mais tout désir est-il instinctif ? N'y a-t-il pas des désirs créés par la société ?Quel est le rapport entre le désir et la volonté ? La volonté peut-elle réprimer nos désirs ? Comment définir alors la volonté ? (la mettre en rapport avec la raison). Liberté : état de quelqu'un qui ne subit pas de contrainte, et agit conformément à sa nature. On peut entendre la liberté au sens de libre-arbitre, c'est-à-dire de la contingence de nos actions (comme Descartes). En ce cas, le libre-arbitre permettrait de refréner certains désirs et d'en assouvir d'autres. Ce serait ce qui fait que nous ne sommes pas de purs animaux qui cèdent à tous leurs désirs. On peut aussi refuser la notion de libre-arbitre, et penser que nos actions ont toujours un mobile, même s'il nous est inconnu. Les supposer contingentes serait une supposition gratuite (comme chez Hume). Dans les deux cas, il n'en reste pas moins qu'on sera d'autant plus libres qu'on subira moins de contrainte et qu'on agira en fonction de ce que nous sommes. On verra que des deux conceptions de la liberté entraînent des manières différentes de concevoir l'accès au plus haut degré de liberté possible. Si on définit la liberté comme l'action en conformité avec sa propre nature, cette notion doit alors être mise en relation avec celle de bonheur, comme lui étant coexistante. Le sujet porte sur la satisfaction de tous ses désirs, et non de tel ou tel désir en particulier. Il s'agira donc dans la dissertation de se poser les bonnes questions : est-il possible de satisfaire tous nos désirs, ou cela est-il impossible ? En ce cas quels désirs faut-il satisfaire pour être libre ? Peut-on réellement refréner ses désirs s'ils sont spontanés ? Doit-on en ce cas opposer la volonté au désir ? Cela signifie-t-il que les désirs proviennent du corps et la volonté de l'âme ? De plus, connaît-on tout le temps l'origine de nos désirs ? (pensez à l'hypothèse de l'inconscient de Freud). Si on ne la connaît pas, comment alors agir sur nos désirs ? La notion de désir couplée à celle de liberté fait donc apparaître d'autres notions comme celle de raison, de bonheur, de volonté. Ces notions doivent apparaître dans le corps de la dissertation, et doivent être mis en relation entre elles. Rédaction de la dissertation : Introduction du sujet (partir de quelque chose de concret et particulier) : Le désir semble être le moteur de la plupart de nos actions. Nous nous dirigeons vers les choses que nous désirons. Que le désir soit d'origine naturelle (manger, boire, sexualité) ou d'origine sociale (désir de gloire, désir de richesse), il semble toujours avoir pour but une satisfaction. En effet, un désir non assouvi peut entraîner de la frustration. Le sujet est donc légitimé, on comprend bien que ne pas satisfaire ses désirs entraîne de la frustration et est donc contraire à la liberté. On peut alors citer le sujet en toutes lettres : Pour être libre faut-il satisfaire tous nos désirs ? Une fois les définitions et questions posées au brouillon, on synthétise dans un paragraphe qui va nous amener à notre problématique : Dans la mesure où nos désirs semblent provenir pleinement de ce que nous sommes (nos désirs nous sont propres, je ne désire pas la même chose que mon voisin ou ma voisine). Ils semblent correspondre à une tendance qui est en nous. Tous les satisfaire conduirait à affirmer notre liberté, c'est-à-dire à agir en fonction de ce que nous sommes. La liberté suppose de faire des choix. Nos choix seront-ils d'autant plus libres qu'ils correspondront d'autant plus à nos désirs ? Ainsi, si je désire gagner beaucoup d'argent, je dois faire attention au choix de mes études qui sera déterminant pour mon futur métier, lui-même conditionnant mes futurs revenus financiers. Mais le désir est-il le seul moteur de nos actions ? Il semble que je puisse refréner certains de mes désirs. Par exemple la société m'impose un certain respect de règles morales qui m'empêchent d'assouvir n'importe quel désir dans n'importe quelle condition. De quelqu'un qui maîtrise ses désirs, on dit qu'il a de la volonté. En ce cas, ne doit-on pas considérer que pour être libre, la volonté doit être le vrai moteur de nos actions, et non pas nos désirs ? En effet, le désir seul sans le secours de la raison peut me conduire non pas à la liberté, mais au contraire à l'aliénation. Ce serait le cas d'une personne qui chercherait constamment à assouvir des désirs qui sont créés par la société, notamment à travers la télévision. Loin d'aboutir à sa propre satisfaction, le désir semble entraîner le désir. Accéder à tous les désirs d'un enfant ne le rend pas nécessairement satisfait, mais au contraire le pousse à désirer constamment davantage. L'enfant peut alors devenir esclave de ses désirs. Résumé (à ne pas écrire, je l'indique seulement par souci de clarté). Être libre semble donc supposer d'agir en fonction de ce qui nous correspond. Or, le désir, en tant qu'il est moteur de nos actions semble provenir de nous et correspondre à des tendances qui sont en nous. Résister à ses désirs en ce sens peut entraîner de la frustration. Mais d'un autre côté, le désir ne semble en lui-même jamais être satisfait. Sitôt un désir satisfait, un autre surgit. Problématique : la problématisation est sûrement le point le plus important d'une dissertation, on voit de suite si l'élève a compris le sujet. Il s'agit de montrer pourquoi la réponse au problème posé n'a rien d'évident. Quel problème cela pose de répondre affirmativement, et quel problème cela pose de répondre négativement : Soit la liberté suppose de satisfaire tous nos désirs, mais en ce cas comment échapper à l'aliénation du désir qui semble insatiable ? Soit la liberté suppose de ne pas satisfaire certains désirs, mais en ce cas comment échapper à la frustration, et au sentiment de contrainte qu’entraîne un désir que l'on refrène ? Enjeux : une problématique comporte toujours des enjeux, c'est-à-dire des conséquences concrètes concernant tel ou tel domaine de réflexion (pensez aux notions du programme). Vous devez explicitez ces enjeux. La réponse à cette question éclairera par exemple la question du bonheur. L'enjeu est également moral : satisfaire tous ses désirs serait il moral ? Il y a également un enjeu politique au sens de la vie en communauté : vous verrez à la fin de la dissertation qu'avec Freud on peut faire jouer un rôle à l'éducation dans notre réflexion. Construction du plan : une dissertation cherche à affirmer une thèse, pour cela il faut argumenter en plusieurs étapes. Il s'agit donc d’élaborer la structure de votre argumentation. On s'interrogera dans un premier temps sur la possibilité même de refréner certains de nos désirs (possibilité qui serait en elle-même déjà une marque de liberté). Dans un second temps on se demandera si l'on peut trier parmi nos désirs ceux qui peuvent nous rendre libres. Dans un troisième temps on se demandera enfin si l'origine de nos désirs peut parfois nous être inconnue, et en ce cas comment il serait possible d'agir sur eux en vue de notre liberté. Il y a plusieurs dissertations possibles pour un même sujet. Il y a plusieurs plans possibles, et l'accent peut être mis plus sur tel problème que sur tel autre. De même la réponse au sujet posé (qui doit impérativement apparaître en conclusion) peut varier d'une dissertation à l'autre. C'est pourquoi les corrections que je vous propose sont seulement des exemples de ce que l'on peut faire, et non des modèles de ce qu'il faut faire. Rédaction de la dissertation : Vous devez sauter quelques lignes (4 me semble bien) entre l'introduction et le corps de la dissertation. Ensuite vous devrez sauter des lignes (2 serait bien) entre chaque partie de votre dissertation. Si la liberté consiste à ne pas subir de contrainte, cela signifie qu'on est libre à partir du moment où on agit conformément à sa propre nature. Il s'agit donc pour nous de nous interroger sur l'origine de nos désirs. S'ils proviennent réellement de nous alors il ne semble pas qu'ils puissent nous faire agir contre notre nature. Mais les désirs sont socialement conditionnés. On sait que la publicité cherche à créer des désirs. Nos désirs ne sont alors pas tous spontanés, mais au contraires proviennent de l'extérieur de nous (la société). Satisfaire tous nos désirs, même ceux qui proviennent de la société peut alors conduire non pas à la liberté, mais à l'aliénation, c'est-à-dire qu'ils nous conduisent à devenir étrangers à nous-même. (rappeler la définition de certains termes techniques. Le jour du bac cela montrera au correcteur que vous maîtrisez le vocabulaire philosophique). Comment alors s'opposer à ces désirs, et cela n’entraînera-t-il pas de la frustration ? Il semble bien que ce soit notre volonté qui nous permette de résister aux désirs. La volonté diffère donc du désir, en ce qu'elle suppose autre chose qu'une simple tendance. La volonté correspondrait à la coordination de nos tendances à l'aide de notre raison. La liberté ne consisterait donc pas à satisfaire tous nos désirs, car ceux-ci peuvent entrer en conflit les uns avec les autres s'ils ne sont pas maîtrisés. Par exemple le désir de sortir avec ses ami(e)s plutôt que de travailler ses cours peut entrer en conflit avec le désir de faire un métier qui nous plaise, qui lui suppose de réussir ses études. En ce cas, notre volonté, éclairée par notre raison nous permet de coordonner nos différentes tendances, et d'agir sur elles afin qu'elles contribuent tous à une même fin, à savoir agir conformément à notre nature. De plus, la satisfaction d'absolument tous nos désirs semble être une chose impossible en société, où on nous impose une certaine morale qui nous interdit d'accéder à certains désirs. Mais refréner ainsi certains désirs ne conduit-il pas à la frustration ? La frustration naît d'une chose que l'on continue de désirer alors même qu'on ne l'obtient pas. La liberté se gagnerait alors en évitant de désirer des choses impossibles à obtenir, ou qui contreviennent à la coordination entre elles de mes tendances. Citation d'un auteur : lorsque je fais intervenir un auteur dans la dissertation, je dois l'intégrer à ma propre réflexion. Il ne s'agit pas de faire un inventaire de ce que les philosophes ont pu dire sur le sujet, mais de traiter vous-même le sujet en vous appuyant sur les auteurs que nous aurons étudiés en cours (on évitera donc les inventaires du type « pour Descartes...mais pour Kant...en revanche pour Hume... ») C'est vous le ou la philosophe dans votre dissertation, et vous appuyez votre propre réflexion par certaines idées développées par des auteurs. Ici par exemple, c'est seulement après avoir montré que désirer une chose impossible entraîne de la frustration que je fais intervenir une citation de Descartes. C'est ainsi que Descartes a pu dire dans Le discours de la méthode (les titres d'ouvrage qui s'écrivent en italique dans un texte dactylographié doivent impérativement être soulignés dans un texte manuscrit) qu'il est préférable de « changer mes désirs plutôt que l'ordre du monde ». Autrement dit, si je désire une chose inaccessible, je ne pourrai pas être satisfait et serai frustré. Plutôt que d'essayer à tout prix de l'obtenir en m'épuisant à une tache impossible, Descartes nous dit qu'il vaut mieux changer son désir. Ce pouvoir que nous avons sur nos désirs semble alors relever d'une première forme de liberté. Cela montre que la liberté est au moins possible, mais encore faut-il la rendre effective en s'évertuant à ne désirer que ce qui est en notre pouvoir. Transition : à la fin de chaque partie, vous devez rédiger une transition, (simplement en allant à la ligne, si vous sautez une ligne on croira à une seconde partie). Cette transition doit faire apparaître des problèmes (sous forme de questions), soulevées par ce que vous venez de dire. Ces problèmes doivent légitimer le fait de passer à une seconde partie de votre raisonnement. On doit comprendre qu'il est nécessaire de passer à la seconde partie, parce que tel problème a été soulevé. Si on se rend pleinement libre en ne désirant que ce qui est en notre pouvoir, cela signifierait que pour être libre il faudrait satisfaire tous nos désirs que précisément on peut satisfaire. Mais n'y a-t-il pas des désirs que l'on peut satisfaire mais qui pour autant ne nous rendent pas libres car ils ne proviennent pas de nous. Ce serait le cas par exemple de désirs créés par la société, notamment à travers la publicité. Mais ce serait également le cas de certains désirs passionnés comme le désir amoureux, qui peut parfois nous amener à être dépendant de la personne que l'on désire, et donc à ne pas être libre. Est-il possible d'effectuer un tri parmi nos désirs, pour différencier ceux qui peuvent nous conduire à la liberté de ceux qui nous en empêchent ? Passage à la seconde partie : saut de 2 lignes. Je commence la seconde partie par synthétiser (résumer très brièvement) les avancées de la réflexion. Être libre supposerait finalement d'une part de ne pas désirer de choses impossibles à obtenir (afin d'éviter la frustration) et d'autre part de ne désirer que ce qui proviendrait réellement de notre nature. Les désirs créés par la société seraient alors à éviter. Finalement le désir de richesse en lui-même ne me rendra pas libre. S'il faut certes un minimum d'argent pour pouvoir vivre dignement et librement (ne pas être sous la contrainte de la faim), en revanche, désirer être riche à tout prix relève d'une aliénation sociale. Comment être sur de ne désirer que ce qui provient réellement de nous ? Vous voyez qu'ici j'amène la question à laquelle Epicure va m'aider à répondre. Je ne commence pas par dire que « Epicure pense que... ». Ce qui importe c'est ce que vous vous pensez, et comment Epicure va vous aider à expliciter ce que vous pensez. Dans la Lettre à Ménecée, Epicure nous invite à trier nos désirs, selon qu'ils proviennent de la nature ou non. Ainsi les désirs socialement conditionnés sont à éviter car ils ne proviennent pas réellement de nous. Il faudrait donc s'atteler à ne satisfaire que nos désirs qui sont naturels. Seuls nos désirs naturels pourraient nous conduire à agir conformément à notre nature. La clé d'une vie libre et heureuse selon Epicure serait donc de vivre au plus proche de la nature, et d'éviter tout conditionnement de nos désirs par la société. Satisfaire tous nos désirs naturels en vue de la recherche du plaisir le plus durable possible nous permettrait d'agir conformément à notre nature et donc d'être pleinement libre. Transition : Le prix de la liberté serait donc de refuser satisfaction à tout désir dont l'origine serait sociale, en vue de vivre au plus près de la nature. Mais ne faut-il pas considérer qu'il est dans notre nature d'homme d'être social, et qu'il serait contre-nature de vivre hors de la société ? Certains désirs socialement conditionnés peuvent correspondre réellement à notre nature d'être social. De plus, comment être sur de l'origine naturelle ou non d'un désir ? N'y a-t-il pas des désirs dont nous ignorons la cause ? La transition fait ici apparaître un double problème qui nécessite d'être traité dans une troisième partie (le problème de la vie sociale qui nous est naturelle et le problème d'une origine inconsciente de nos désirs). Passage à la troisième partie (saut de 2 lignes). Je commence par synthétiser les avancées : Être libre supposerait alors de ne désirer que ce qui est possible d'une part, et d'autre part ce qui provient réellement de nous, qui est fondé en nature comme nous le dit Epicure. Seulement, on ne peut abandonner ainsi tous nos désirs sociaux. S'il est naturel pour l'homme de vivre en société, il est donc naturel d'avoir des désirs sociaux. De plus, nos désirs naturels peuvent au contraire entrer en conflit avec la possibilité même d'une vie sociale. Or, la liberté sociale suppose d'assigner certaines limites à nos actions (nous le verrons avec Rousseau, qui différencie l'indépendance à l'état de nature de la liberté en société) . Ces limites peuvent correspondre à des désirs réprimés. Un désir réprimé cesse-t-il alors totalement d'agir en nous ? Descartes nous invitait à ne désirer que ce qui était possible pour éviter la frustration, mais comment savoir si une fois un désir réprimé, il ne nous pousse pas encore à agir, mais cette fois-ci sous une forme inconsciente ? Encore une fois, je prends soin ici d'introduire un problème qui nécessitera de faire appel à Freud pour le résoudre, on comprend donc la nécessité de faire intervenir cet auteur dans ma réflexion. Freud nous explique en effet qu'une répression de désirs profonds ne supprime pas ces désirs, car ils réapparaissent sous forme de névrose, c'est-à-dire à travers des actes irrationnels (qui ne correspondent à aucune cohérence) dont l'origine est donc inconsciente. Nous avons supposé que notre volonté pouvait agir sur nos désirs, (dans la première partie avec Descartes) mais c'était peut-être là méconnaître la puissance de nos désirs. Ceux-ci peuvent être tellement profonds qu'il est illusoire de penser qu'on peut les maîtriser par notre seule volonté. Sitôt réprimés nous dit Freud ils réapparaîtraient sous forme de névrose. Est-on condamné alors à être esclave de nos désirs, si les satisfaire est impossible en société, et si les réprimer les transforme en névrose ? Il est bon de continuer tout au long de la dissertation à poser des problèmes sous forme de question. On voit ainsi que vous n'évacuez pas les difficultés. En philosophie mettre en avant les problèmes n'est pas un aveu de faiblesse, mais au contraire cela montre qu'on est conscient des enjeux de notre réflexion. La nature même de nos désirs rendrait alors la liberté impossible. Il existe toutefois une solution qui consisterait, comme nous le dit Freud, à sublimer nos désirs dans une activité intense. Il s'agit de changer l'orientation de notre désir, en utilisant l'énergie qu'il nous fournit dans une activité de type littéraire ou artistique. Si Freud restreint la possibilité de la sublimation de nos désirs au domaine de la création littéraire et artistique, on peut toutefois penser qu'une activité intense comme le sport peut également permettre de transformer nos désirs les plus profonds et les plus irréalisables en société (pour Freud ils sont tous liés à notre sexualité), en action profitable à notre bien-être, où notre personnalité pourra s'exprimer le plus pleinement possible. L'éducation qui doit servir à former des êtres libres, devrait alors aussi permettre non pas de réprimer les désirs de l'enfant, mais de l'aider à investir cette énergie (Freud la nomme « énergie libidinale ») dans une activité socialement acceptable, et qui lui permettra d'exprimer pleinement sa personnalité. Conclusion : la conclusion doit être brève, il s'agit de synthétiser ce que l'on a développé en détail dans la dissertation et de répondre clairement à la question posée. Je synthétise : L'idéal de la liberté serait donc de choisir et d'agir en conformité avec notre nature, et pour cela il faudrait trier parmi nos désirs pour d'une part, comme nous le dit Descartes, savoir parmi eux lesquels sont réalisables, afin de ne pas subir de frustration, et d'autre part, comme nous le dit Epicure, pour les trier selon leur origine (sociale ou naturelle) afin de savoir lesquels proviennent vraiment de notre nature. Toutefois, il est illusoire de penser qu'on a un plein pouvoir sur nos désirs. Comme nous le dit Freud, un désir réprimé réapparaît sous forme de névrose, il faut donc sublimer nos désirs dans une activité dans laquelle on se réalise, plutôt que de les réprimer. Je réponds maintenant clairement au problème posé : Pour être libre, il ne faut certes pas satisfaire tous nos désirs sous la forme sous laquelle ils se manifestent, car cela empêcherait toute vie sociale. En revanche il faut satisfaire l'énergie libidinale investie dans ces désirs, au sein d'une activité qui permettra à notre personnalité de s'exprimer, cela évitant d'une part la frustration, et d'autre part la prolifération de désirs insatiables et inaccessibles. Alors on agira conformément à notre nature, en laissant justement cette nature s'exprimer pleinement dans une activité épanouissante, et on pourra se satisfaire de jouir d'un haut degré de liberté. Une réponse claire ne signifie pas une réponse simple. Oui ou non ne seront jamais des réponses. Il s'agit toujours de dire oui à quelle condition, ou non à quelle condition.