Cameroun - Présidence de la République

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Cameroun - Présidence de la République
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Paix - Travail - Patrie
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BIOGRAPHIE DE MUHAMMADU BUHARI
Muhammadu BUHARI est né le 17 décembre 1942
à Daura, dans l’État de Katsina situé au nord du
Nigeria à la frontière avec le Tchad. Issu d’une
famille peule nombreuse (il est le dernier d’une
fratrie de 23 enfants), Muhammadu BUHARI s’est
marié deux fois et a eu dix enfants.
Conseil militaire suprême (1978 - 1979)
• Colonel (1979 - 1980)
• Officier général commandant, 4e
d’infanterie (août 1980 - janvier 1981)
• Officier général commandant de la 2e
d’infanterie mécanisée (janvier 1981 1981)
• Officier général commandant de la 3e
armée (octobre 1981 - décembre 1983)
Muhammadu BUHARI, candidat du All Nigeria
Peoples Party (APC), coalition des partis
d’opposition, a remporté l’élection du 28 mars
2015 face au Président sortant Goodluck Jonathan
avec 53,9% des voix. Il devient Président de
la République Fédérale du Nigeria après son
investiture le 29 mai 2015.
division
division
octobre
division
Carrière politique
En juillet 1966, Muhammadu BUHARI participe
à un coup d’État dirigé par le lieutenant-colonel
Murtala Muhammed qui renversera et assassinera
le Premier ministre Aguiyi Ironsi.
Carrière militaire
Muhammadu BUHARI rejoint l’armée Nigeriane
en 1961 après avoir étudié à l’école militaire de
Kaduna. De 1962 à 1963, il suit une formation
d’élève-officier en Angleterre avant d’être nommé
en janvier 1963 sous-lieutenant puis commandant
de peloton du deuxième bataillon d’infanterie à
Abeokuta, au Nigeria. De novembre 1963 à janvier
1964, il suit une nouvelle formation militaire au
Royaume-Uni. Il sert finalement dans différents
corps d’armée :
En août 1975, alors que le général Murtala
Mohammed vient de prendre le pouvoir, il nomme
BUHARI gouverneur de l’État du Nord-Est.
En mars 1976, le nouveau dirigeant du Nigeria, le
général Olusegun Obasanjo, nomme Muhammadu
BUHARI ministre du Pétrole et des Ressources
naturelles. Il dirige également la Nigerian National
Petroleum Corporation (NNPC) jusqu’en 1978.
• Commandant du deuxième bataillon d’infanterie
(1965-1967)
• Major de brigade, deuxième secteur, 1re division
d’infanterie (avril 1967 - juillet 1967)
• Major de brigade, 3ème division d’infanterie (juillet
1967 - octobre 1968)
• Commandant, 31e brigade d’infanterie (1970 1971)
• Adjudant général adjoint, 1re division d’infanterie
(1971 - 1972)
• Directeur des transports et de l’approvisionnement
de l’armée Nigeriane (1974 - 1975)
• Secrétaire militaire, QG de l’armée, et membre du
En décembre 1983, l’officier commandant
Muhammadu BUHARI dirige un coup d’État qui
renverse le Président démocratiquement élu,
Shehu Shagari. Muhammadu BUHARI justifie
ce coup d’État en fustigeant le gouvernement
civil «corrompu». Sa première mesure sera de
suspendre la Constitution de 1979, et avec elle, la
IIe République du Nigeria.
Il a pris d’autres mesures tout aussi radicales, comme
celles qui accompagnent sa « guerre contre
l’indiscipline » : les coupables sont fouettés par
des militaires, les fonctionnaires retardataires
subissent des peines humiliantes, la tricherie des
1
étudiants est sanctionnée par des peines de prison
allant jusqu’à vingt ans. Il envoie 500 personnes
derrière les barreaux, dont le célèbre musicien
Nigerian Fela Ramson Kuti pour exportation illégale
de devises.
Muhammadu BUHARI remporte, avec 53,9% des
voix, l’élection du 28 mars 2015 face au Président
sortant Goodluck Jonathan et est investi Président
de la République Fédérale du Nigeria le 29 mai
2015.
Muhammadu BUHARI met également un terme
aux relations du pays avec le Fonds monétaire
international (FMI) qui lui demande de dévaluer le
naira de 60 %, ce qu’il refuse, tout en engageant
des réformes plus rigoureuses.
Musulman sunnite, Muhammadu BUHARI n’est
pas connu pour être un radical même si, en 2011,
il s’était prononcé en faveur de l’extension de la
charia dans les Etats du Nord du Nigeria. Le 4
janvier 2015, il se déclare cependant en faveur
de la liberté de religion. Pendant la campagne de
2015, il s’est engagé à lutter contre Boko Haram de
manière efficace. Il a également axé sa campagne
sur la lutte contre la corruption, se construisant une
image d’homme honnête.
En août 1985, Muhammadu BUHARI est à son
tour renversé par un coup d’État dirigé par le
général Ibrahim Babangida et d’autres membres
du Conseil militaire suprême. Après le coup d’État,
BUHARI est enfermé dans une prison à Benin City
jusqu’en 1988. Après sa libération, il préside le
Petroleum Trust Fund (PTF), un organisme créé
par le gouvernement du général Sani Abacha et
financé par les recettes du marché pétrolier. Il a
la réputation de ne pas avoir détourné les fonds à
la PTF.
Distinctions
Muhammadu BUHARI a reçu plusieurs prix et
médailles :
• Congo Medal (CM)
• Defense Service Medal (DSM)
• Forces Service Star (FSS)
• General Commander of the Federal Republic of
Nigeria (GCFR)
• Loyal Service and Good Conduct Medal (LSGCM)
• National Service Medal (NSM)
Le 19 avril 2003, Muhammadu BUHARI se présente
à l’élection présidentielle Nigeriane qu’il perd face
au candidat Olusegun Obasanjo. BUHARI se
présente de nouveau sans succès aux élections
présidentielles de 2007 et 2011.
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BIOGRAPHIE DE PAUL BIYA
Paul BIYA est né le 13 février 1933 à Mvomeka’a Décorations
dans
l’arrondissement
de
Meyomessala, - Grand Maître des Ordres Nationaux ;
département du Dja- et-Lobo, région du Sud. Il est - Commandeur de l’Ordre National, de classe
marié à Chantal BIYA et est père de trois enfants :
exceptionnelle (République Fédérale d’Allemagne);
Franck BIYA, Paul BIYA Junior et Brenda BIYA - Commandeur de l’Ordre National (Turquie) ;
EYENGA.
- Grand Croix de l’Ordre National du Mérite
Sénégalais ;
Paul BIYA est le deuxième Chef de l’Etat du - Grand Officier de la Légion d’Honneur (France) ;
Cameroun. Il a accédé au pouvoir le 6 novembre - Great Commander of the Medal of St- George
1982 après la démission du Président Ahmadou
(Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande
AHIDJO.
du Nord) ;
- Grand Collier de l’Ordre du Ouissam Mohammadi
Etudes primaires et secondaires (Royaume du Maroc) ;
- C.E.P.E. : juin 1948 (Ecole catholique de Nden) ; - Great Commander of the Order of Nigeria
(République Fédérale du Nigeria) ;
- Pré-séminaire Saint Tharcissius à Edéa (1948 –
- Docteur Honoris Causa de l’Université de Maryland
1950) ;
(USA) ;
- Petit Séminaire d’Akono (1950- 1954) ;
- Professeur Honoraire de l’Université de Beijing
- B.E.P.C. : juin 1953 ;
(République Populaire de Chine) ;
- Lycée Général Leclerc de Yaoundé (1954- 1956) ;
- Titulaire de plusieurs décorations de divers autres
- Baccalauréat 1ere partie : juin 1955 ;
pays.
- Baccalauréat 2ème partie (série philosophie) : juin
1956.
Etudes supérieures
- Au Lycée Louis Le Grand de Paris ;
- A l’Université de Paris Sorbonne (Faculté de Droit) ;
- A l’Institut d’Etudes Politiques de Paris ;
- A l’Institut des Hautes Etudes d’Outre-mer.
Diplôme obtenus
- 1960 : Licence en Droit Public
- 1961 : Diplôme de l’Institut d’Etudes Politiques de
Paris
- 1962 : Diplôme de l’Institut des Hautes Etudes
d’Outre-mer (IHEOM)
- 1963 : Diplôme d’Etudes Supérieures en Droit
Public.
Carrière
Octobre 1962 : Paul BIYA est nommé Chargé
de Mission à la Présidence de la République dès
son retour de Paris.
Janvier 1965 : Paul BIYA est nommé Directeur
de Cabinet du Ministre de l’Education Nationale, de
la Jeunesse et de la Culture.
Juillet 1965 : Paul BIYA est Secrétaire Général
du Ministère de l’Education Nationale, de la
Jeunesse et de la Culture.
Décembre 1967 : Paul BIYA est nommé
Directeur du Cabinet Civil du Président de la
République.
Janvier 1968 : Tout en gardant le poste de
Directeur du Cabinet Civil, M. BIYA se voit hissé aux
fonctions de Secrétaire Général de la Présidence
de la République.
1
Août 1968 : Paul BIYA est nommé Ministre,
Secrétaire Général de la Présidence de la
République.
Juin 1970 : Paul BIYA devient Ministre d’Etat,
Secrétaire Général de la Présidence de la
République.
Juin 1975 : Paul BIYA est nommé Premier
Ministre de la République du Cameroun.
Juin 1979 : La Loi N°79/02 du 29 juin 1979 fait
du Premier Ministre le successeur constitutionnel
du Président de la République.
06 novembre 1982 : Paul BIYA prête serment
comme Président de la République du Cameroun,
suite à la démission, le 4 novembre 1982, du
Président Ahmadou AHIDJO.
du Peuple Camerounais (RDPC) après la
transformation de l’UNC en RDPC le 24 mars 1985
à Bamenda.
En promulguant, le 19 décembre 1990, la loi sur les
associations et les partis politiques, M. Paul BIYA
a restauré le multipartisme au Cameroun (depuis
le 1er septembre 1966, ce pays vivait à l’ère du
monopartisme de fait).
A ce jour, plus de 200 partis politiques ont été
légalisés au Cameroun. Le RDPC a obtenu la
majorité absolue lors des élections législatives
de mars 1997, de juin 2002, de juillet 2007 et de
septembre 2013. Malgré ces victoires, le Président
de la République a toujours choisi de former des
Au moment de son accession à la magistrature Gouvernements d’ouverture. Quatre partis sont
suprême, Paul BIYA est le 1er Vice-Président du représentés dans le Gouvernement : le RDPC,
Comité Central de l’Union Nationale Camerounaise l’UNDP, l’ANDP et le FSNC.
(UNC) et Membre du Bureau Politique de ce parti.
Les dernières élections législatives et municipales
• Il est élu Président de la République le 14 janvier du 30 septembre 2013 ont été organisées par
1984, réélu le 24 avril 1988, le 11 octobre 1992 un organe indépendant, Elections Cameroon
(première élection au suffrage universel direct avec (ELECAM).
multiplicité de candidatures au Cameroun), le 11
octobre 1997, le 10 octobre 2004 et le 9 octobre Publications
2011.
Paul BIYA est l’auteur d’un essai politique, Pour
• Il est élu Président de l’Union Nationale le Libéralisme Communautaire, éditions
Camerounaise, le 14 septembre 1984.
Marcel Fabre, Lausanne 1987.Cet ouvrage a été
• Elu Président du Rassemblement Démocratique traduit en anglais, en allemand et en hébreu.
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ECHANGES DE VISITES DE HAUT NIVEAU ENTRE
LE CAMEROUN ET LE NIGERIA
Au niveau des Chefs d’Etat
Au niveau ministériel
Visites des Chefs d’Etat Nigerian au
Cameroun
- Le Vice-premier Ministre, Amadou Ali a séjourné
à plusieurs reprises à Abuja en qualité d’Envoyé
Spécial du Chef de l’Etat.
- Le Premier Ministre, Chef du Gouvernement,
M. YANG Philémon a représenté le Chef de l’Etat
à la célébration du centenaire de la fédération du
Nigeria, le 27 février 2014 à Abuja. Il a également
pris part à la Conférence internationale sur la paix,
la sécurité et le développement organisée à cette
occasion.
- M. Réné Emmanuel SADI, Ministre de
l’Administration Territoriale et de la Décentralisation,
a séjourné à Abuja le 15 mars 2014 en qualité
d’Envoyé Spécial du Chef de l’Etat auprès de son
Homologue Nigerian, Goodluck JONATHAN.
- Le Ministre Réné Emmanuel SADI était porteur
d’un message de S.E. Paul BIYA auprès de son
Homologue Nigerian, Muhammadu BUHARI, le 23
juin 2015…
- Le Président Goodluck JONATHAN a pris part au
Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement sur
la sûreté et la sécurité maritimes dans le Golfe de
Guinée, les 24 au 25 juin 2013 à Yaoundé.
- Le Président Goodluck JONATHAN a effectué
sa première sortie à l’étranger, le 20 mai 2010, au
Cameroun, pour prendre part à la célébration du
Cinquantenaire de l’Indépendance du Cameroun
(deux autres anciens Chefs d’Etats Nigerians - MM.
Olusegun OBASANJO et Yakubu GOWON - y ont
également pris part).
- Le Président-élu du Nigeria S.E. Alhadji Umaru
Musa YAR’ADUA a effectué une visite de courtoisie
et de prise de contact au Cameroun, le 12 mai 2007.
- Le Président Olusegun OBASANJO s’est rendu Du côté du Nigeria, on peut relever
au Cameroun à deux reprises en 1999 et en 2004. les visites de :
Visites du Président Paul BIYA au
Nigeria
- Le Président Paul BIYA a effectué une visite au
Nigeria en 1983 et 1991.
- Il a participé au Sommet du Commonwealth à
Abuja en 2003
- Il a pris part à la prestation de serment du Président
OBASANJO en 2003
- Il a pris part à l’investiture du Président YAR’ADUA,
le 29 mai 2007
- Le Président Paul BIYA a également pris part à
la célébration du Cinquantenaire de l’Indépendance
du Nigeria, le 1er octobre 2010 à Abuja
- S.E. OJO MADUEKWE alors du Ministre des
Affaires Etrangères du Nigeria.
- S.E. Nuruddeen Muhammad, Ministre Délégué
au Ministère des Affaires Etrangères a été Envoyé
Spécial du Président Nigerian auprès de son
Homologue camerounais.
-S.E. l’Ambassadeur AMINU Bashir Wali, Ministre
des Affaires Etrangères a également été Envoyé
Spécial du Président Goodluck JONATHAN le 28
février 2015 auprès du Président Paul BIYA.
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PRESENTATION DU NIGERIA
I- Données Générales
Kanuri, Tiv et Foulani)
- Religions : Islam (50 % dans le Nord), Christianisme
(40 % dans le Sud), Animisme (10 %)
- Nom officiel : République fédérale du Nigeria
ème
- Devise nationale : Unity and Faith, Peace and - Indice de développement humain : 152 sur 187
Progress (en français : Unité et Foi, Paix et Progrès) (PNUD 2014)
- Hymne national : Arise Oh Compatriots, Nigeria’s
Données économiques
Call Obey
er
- Date d’indépendance : 1 octobre 1960 (du Royaume- Monnaie : Naira
Uni)
- PIB : 574 Mds$ (estimation FMI 2014). Première
- Fête nationale : 1er octobre
- Nature du régime : République fédérale (36 Etats économie africaine devant l’Afrique du Sud
- Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB :
fédérés et le territoire de la capitale fédérale, Abuja)
- Président : Muhammadu BUHARI (élu le 28 mars services (incluant notamment les services financiers et
assurances, le logement, le commerce) : 52% ; Industrie
2015)
(pétrole et gaz) : 14,4% ; Agriculture 22% ; autres
- Vice-Président : Yemi OSINBAJO
industries : 11,6% (dont industrie cinématographique et
- Langue (s) officielle (s) : Anglais
- Principaux partis politiques : le All Progressives musicale à hauteur de 1,42%).
Congress (APC), parti au pouvoir et le People’s - PIB par habitant : 2 710 USD (FMI 2014)
- Taux de croissance : 6,3% (FMI 2014)
Democratic Party (PDP), parti d’opposition.
- Taux d’inflation : 8,1 % (FMI 2014)
- Balance commerciale : excédentaire à 47 Mds$ (OMC
Données géographiques
2013)
- Localisation : Pays d’Afrique de l’Ouest situé dans le - Principaux clients : Union européenne (35,6%), Etatsgolfe de Guinée. Bordé à l’ouest par le Bénin, à l’est par Unis (16,9%), Inde (11,1%), Brésil (7,5%), Chine (5,6%)
le Cameroun, au nord par le Niger, et au nord-est par le (OMC, 2013)
- Principaux fournisseurs : Union européenne (23,3%),
Tchad.
Chine (21,5%), Etats-Unis (13,6%), Inde (8%), Brésil
- Superficie : 923.968 km² (classé 32e)
(8%) (OMC, 2013)
- Pays voisins : Cameroun, Niger, Bénin et Tchad.
- Premier producteur de pétrole d’Afrique.
- Capitale : Abuja (depuis 1991)
- Villes principales : Lagos, Ibadan, Benin City, Kano, - Deuxième fournisseur (échanges formels) du
Cameroun (13,8% de nos importations), derrière la
Port Harcourt
Chine (14,2%) et devant la France (12,2%)
Données démographiques
- Population (2014) : 177 millions d’habitants. C’est le
pays le plus peuplé d’Afrique et le 7ème pays du monde
par son nombre d’habitants (Haoussa-Fulani : 29 %,
Yoruba : 21%, Igbos : 18 % Ijaw : 10%, Kanuri : 04%,
etc.)
- Densité : 192 hab./Km2
- Croissance démographique : 2,8%
- Espérance de vie : 52 ans
- Taux d’alphabétisation : 61,3%
- 250 langues locales (Haoussa, Yoruba, Ibo, Edu,
Autres données
- Indice Mo Ibrahim de la gouvernance africaine 2015 :
37ème sur 52
- Classement Doing Business 2015 : 170ème sur 189
- Initiative pour la Transparence des Industries
extractives : le Nigeria a été déclaré conforme le 1er
mars 2011. Echéance de la prochaine validation : 26
février 2016
- Transparency International 2014 : 136ème sur 175
1
II- Histoire politique
L’empire du Kanem (jusqu’au XIVe siècle), puis du
Kanem-Bornou (à son apogée au XVIe siècle) auprès
du lac Tchad a dominé le nord du Nigeria pendant plus
de 600 ans.
civil.
La relève initialement prévue le 02 janvier 1992 fut
repoussée en août 1993. Les élections présidentielles
ont été organisées en juin 1993, mais ce scrutin fut
annulé par le Président BABANGIDA. Chief MOSHOOD
ABIOLA était largement considéré comme le vainqueur
présumé de ces élections.
Au début du XIXe siècle, USMAN DAN FODIO a ramené
la plupart des régions du nord du pays sous le contrôle
d’un empire islamique dirigé depuis Sokoto.
Le Général BABANGIDA quitte volontairement le
pouvoir le 26 août 1993. Il est remplacé par Ernest
SHONEKAN, un civil choisi par les militaires. Profitant
Le gouvernement du Royaume-Uni établit un statut légal de la grogne populaire provoquée par l’annulation du
pour la Compagnie royale du Niger en 1886. En 1900, scrutin de juin 1993, le Général SANI ABACHA prend le
ce territoire est découpé en plusieurs protectorats, et pouvoir le 17 décembre 1993, en destituant le Président
SHONEKAN.
devient une colonie en 1914.
Accédant au pouvoir le 09 juin 1998, après la mort de
SANI ABACHA, le Général ABDULSALAMI ABUBAKAR
a inauguré une ère politique nouvelle au Nigeria
marquée par les réformes électorales, et les élections
générales (municipales, Gouverneurs, Sénatoriales,
er
Le 1 octobre 1960, le Nigeria obtient son indépendance. Représentants et Présidentielles).
Le pays est alors divisé en trois régions disposant d’une
Le 27 février 1999 le Général à la retraite OLUSEGUN
large autonomie.
OBASANJO est élu Président avec 62,78% des voix
En juillet 1966 un coup d’État fomenté par différents contre son adversaire Chief OLU FALAE (43,72 %). Il
groupes militaires amène au pouvoir le général Ironsi, est réélu en 2003 avec 61,90 % des voix contre son
d’origine Ibo, qui est assassiné quelques mois plus tard. adversaire le Général Mohammadu BUHARI (32,20 %
Les meneurs de ce nouveau coup d’État renforcent de voix).
le pouvoir du gouvernement fédéral et changent la
subdivision du pays qui est désormais constitué de Les élections générales (locales, Gouverneurs et
douze États. Les Ibos, ethnie majoritaire de l’est du présidentielle) des 14 et 21 avril 2007, bien que
pays, sont alors victimes de représailles sanglantes qui contestées, amènent au pouvoir M. Umaru MUSA
aboutissent en 1967 à la sécession de la « république YAR’ADUA, candidat du People Democratic Party
du Biafra ». S’ensuit une terrible guerre qui s’achève (PDP), avec comme Vice-Président Goodluck Ebele
par une capitulation des indépendantistes le 12 janvier JONATHAN. Ce dernier sera désigné Président par
intérim après une longue absence de M. YAR’ADUA,
1970.
hospitalisé en Arabie Saoudite. Rapatrié au Nigeria, M.
En 1975 un coup d’État, sans effusion de sang, amène YAR’ADUA décède le 05 mai 2010. Conformément à la
MURTALA MOHAMMED au pouvoir. Il promet un Constitution, M. Goodluck JONATHAN prête serment,
retour rapide à la démocratie, mais il est tué dans un le 06 mai 2010, et devient ainsi le Président de la
coup d’État avorté et est remplacé par son second République Fédérale du Nigeria.
OLUSEGUN OBASANJO.
Le Président Goodluck JONATHAN est réélu pour un
La première expérience de rétablissement d’un pouvoir mandat de 5 ans, le 09 avril 2011. Le Cameroun était
civil, débuté le 1er octobre 1979 avec Al hadji SHEHU représenté à sa prestation de serment, le 29 mai 2011,
SHAGARI comme Président démocratiquement élu, par le Président de l’Assemblée Nationale, le Très
s’achève le 31 décembre 1983 par le coup d’Etat Honorable CAVAYE YEGUIE Djibril.
du Général Muhammadu BUHARI. Il sera à son
tour renversé par le Général Ibrahim BADAMASSI Porteur d’espoir, M. Goodluck JONATHAN est contesté
BABANGIDA le 27 août 1985. Ce dernier a relancé la par l’opposition et une bonne partie de la population,
question de la transition vers la démocratie et le régime suite à l’ampleur de la corruption qui s’est généralisée au
En réponse au nationalisme montant après la Seconde
Guerre mondiale, les Britanniques dotent le pays
d’un gouvernement représentatif en 1951 puis d’une
constitution fédérale en1954.
2
Nigeria. Sa complaisance face aux scandales financiers
énormes comme la disparition de 20 milliards de dollars
des caisses de la NNPC, société des hydrocarbures, a
discrédité son administration.
spécialement consacré à Boko Haram s’est tenu à Paris
le 17 mai 2014. Il a réuni le Nigeria, la France, les Etats
Unis d’Amérique, la Grande Bretagne et tous les voisins
du Nigeria, le Cameroun, le Tchad, le Niger et le Bénin.
Cette réunion s’est conclue par plusieurs décisions
L’autre talon d’Achille du Président JONATHAN fut allant dans le sens du renforcement de la coopération
l’insurrection du mouvement Boko Haram dans les Etats régionale et de l’action au niveau international pour
fédérés de Borno, Yobe et Adamawa. L’incapacité du lutter contre Boko Haram et protéger les victimes (Voir
gouvernement fédéral à mettre fin à cette insurrection a la fiche sur les Conclusions du Sommet
été décriée dans le monde entier. Boko Haram, groupe de Paris pour la Sécurité au Nigeria). Le
terroriste dirigé par Abubakar Shekau, a pris le contrôle processus de mise en œuvre des résolutions de ce
des deux tiers de l’Etat de Borno et menaçant la partie Sommet est en cours.
septentrionale du Cameroun.
La mobilisation des pays membres de la Commission
Initialement prévue le 14 février 2015, l’élection du Bassin du lac Tchad (CBLT) et le Bénin a
présidentielle s’est tenue le 28 mars 2015. Le général également contribué à la réactivation de la Force Mixte
à la retraite Muhammadu BUHARI, candidat de l’APC, Multinationale de cette Institution.
coalition des partis d’opposition, a été élu Président de
la République Fédérale du Nigeria. Il a recueilli 15 424 Le nouveau Président élu du Nigeria devra faire face à
921 de voix, soit 53,95% des 28 587 564 de suffrages des enjeux importants.
exprimés, alors que M. Goodluck JONATHAN a récolté
12 853 162, de voix soit 44,96%.
1) Lutter contre l’insécurité, et
prioritairement contre Boko Haram
L’APC a également remporté la majorité absolue au
Sénat, 63 sièges sur 109, le PDP en a obtenu 45. • Le Président Muhammadu BUHARI veut éradiquer
L’APC est également majoritaire à la Chambre des le groupe terroriste Boko Haram en s’appuyant en
Représentants et a raflé la majorité des 36 postes de priorité sur l’armée Nigeriane. Il a promis de lui donner
gouverneurs du pays soit 21.
les moyens financiers et logistiques nécessaires pour
vaincre les terroristes, et de poursuivre la collaboration
régionale avec les pays voisins (Tchad, Cameroun,
III- Politique intérieure
Niger, Bénin). Le Président Muhammadu BUHARI a
Les troubles interethniques et interreligieuses (tensions limogé le 13 juillet 2015 de leurs fonctions les chefs des
entre musulmans et chrétiens) émaillent régulièrement armées de terres, de l’air et de la marine. Cette mesure
la vie quotidienne du Nigeria. Depuis 2009, Boko intervient dans un contexte de regain des attentats
Haram constitue la principale source d’insécurité dans terroristes perpétrés par la secte Boko Haram depuis
le pays, notamment dans les Etats du Nord-Est du l’investiture du Président BUHARI à la magistrature
Nigeria (Borno, Kano, Yobe…) et la capitale Abuja. Elle suprême le 29 mai 2015. Le Nord-Est du pays est visé
a revendiqué les attaques suicides et à la bombe contre par de nombreuses attaques des insurgés qui auraient
les édifices publics et confessionnels particulièrement déjà fait près de 600 morts.
les églises et les mosquées ainsi que les forces de
sécurité. Les actes accomplis par Boko Haram ont
amené le Gouvernement fédéral Nigerian à fermer
provisoirement ses frontières avec certains pays voisins
dont le Cameroun le 31 décembre 2011. Celles-ci ont
été rouvertes le 03 août 2012 et refermé à nouveau le
23 février 2014. L’état d’urgence est instauré dans les
trois Etats suscités depuis le 14 mai 2013.
L’enlèvement, le 14 avril 2014, de 276 jeunes filles dans
un établissement secondaire à Chibok, dans l’Etat de
Borno a conduit le Nigeria à solliciter une assistance
internationale pour lutter contre Boko Haram. Un sommet
• Afin de développer la région pauvre du Nord-Est, le
Président BUHARI envisage de relancer la prospection
pétrolière dans l’Etat de Borno et souhaite promouvoir
des solutions permettant de préserver les activités liées
à la pêche et à l’agriculture autour du Lac Tchad.
• Le delta du Niger, l’une des régions les plus pauvres
du Nigeria et les plus polluées du monde malgré ses
richesses pétrolières et gazières, demeure sensible.
Dans un passé récent, le MEND, mouvement
d’émancipation du Delta du Niger, bien armé et bien
entraîné aux tactiques commandos, s’en est pris aux
intérêts étrangers en enlevant des ingénieurs contre
3
rançons. Le programme d’amnistie lancé en 2009
par le gouvernement fédéral (sous la présidence de
YAR’ADUA) a permis de ramener un calme relatif ; il
prend fin cette année. Sa reconduction est un enjeu
pour le Président BUHARI, qui pourrait, s’il décidait sa
suppression, affronter une nouvelle rébellion de cette
région qui reste acquise au Parti Démocratique du
Peuple (PDP). Le Président BUHARI s’est également
engagé à lutter contre la pollution liée à l’exploitation
pétrolière, et à mettre en œuvre les recommandations
du Programme des Nations-Unies pour l’environnement
issues de son rapport publié en août 2011.
• La Middle Belt du Nigeria est une zone qui connait
une augmentation sensible des violences, et forme le
troisième front de la violence dans ce pays.
2) Lutter contre la corruption, promouvoir
une croissance plus inclusive et réduire
les inégalités économiques
• Le Président BUHARI souhaite engager plusieurs
réformes, visant en priorité le secteur pétrolier. Il a
procédé au limogeage de tout le conseil d’administration
de la Nigerian Petroleum Corporation (NPC). La
première puissance économique du continent africain
souffre d’une conjoncture défavorable (baisse du prix
du pétrole, diminution des ressources budgétaires
affectant le budget fédéral et des réserves de change,
recours à l’emprunt, taux de croissance revu à la baisse)
et dépend encore trop des exportations de pétrole brut.
• Les orientations données par le nouveau pouvoir
s’articulent d’abord autour des secteurs pétrolier
et gazier, et de l’énergie : fin des subventions à
l’importation de produits raffinés et développement des
raffineries, refonte de l’administration du secteur dans
la transparence, mise en place de tarifs de gaz et de
conditions d’exploitation favorables aux investisseurs,
finalisation des privatisations en cours dans les soussecteurs de la génération et de la distribution d’électricité.
• La politique agricole (21,6% du PIB), quant à elle, ne
devrait pas connaître de changement (développement de
l’agro-industrie) et devrait être davantage régionalisée.
IV- Situation économique
- Eléments structurels
Avec un PIB de 574 milliards de dollars à la fin 2014, le
Nigeria est la 1ère économie d’Afrique, devant l’Afrique
du Sud (384 milliards de dollars). Le pays est au 26ème
rang mondial en nominal et au 20ème rang mondial en
parité de pouvoir d’achat. Le Nigeria est devenu un
acteur déterminant de la transformation économique
du continent africain. Ces 10 dernières années,
son taux de croissance tourne autour de 6% par an
(chiffres révisés par le FMI). Malgré les préoccupations
d’ordre sécuritaire, l’économie du Nigeria a été jugée
compétitive et en bonne santé par le rapport « Doing
business » en 2011.
La répartition sectorielle du PIB a été structurellement
transformée. Le pétrole et le gaz ne représentent plus que
14,4% du PIB (20 points de moins par rapport à 2003).
Cette situation est due à la stagnation des capacités de
production pétrolière couplée avec une augmentation
de la part des services (52 %) dans l’économie. Les
hydrocarbures représentaient toutefois en 2014, 90%
des exportations totales. L’agriculture (le Nigeria est
un grand producteur de cacao, d’huile de palme et de
divers autres produits agricoles) ne représente plus que
21,6% du PIB (contre 40 % en 2003). Le pays connaît
une révolution manufacturière (près de 7% du PIB horspétrole, contre 2% il y a 10 ans). Cette transformation
dans les secteurs des services et de l’industrie est à
l’origine de l’émergence d’une classe moyenne aux
revenus mensuels supérieurs à 645$ estimée à une
vingtaine de millions de Nigerians.
Malheureusement, la croissance Nigeriane ne rime
pas forcément avec développement, puisque plus de
60% de la population vit actuellement avec moins d’un
dollar par jour. C’est 10% de plus qu’il y a dix ans. Le
développement de l’emploi est un enjeu d’importance.
50% des Nigerians ont moins de 18 ans et le taux de
chômage officiel est de 24%.
Au cours de la décennie 2003-2013, les investissements
directs étrangers (IDE) ont été de 4Md$.
L’économie du Nigeria souffre d’un déficit important
en matière d’infrastructures. L’offre d’électricité est
également insuffisante : elle est dix fois inférieure à celle
de l’Afrique du Sud.
Face à son déficit énergétique, le Nigeria a mis sur pied
un programme d’acquisition de l’énergie nucléaire le 31
juillet 2006 à travers la création par le Président d’alors
Olusegun OBASANJO de la Commission Nigeriane
de l’Energie Atomique (NAEC). En 2009, l’Agence
Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) a approuvé
le programme nucléaire en cours au Nigeria. Pour
pallier à tout incident pouvant émaner du nucléaire, le
Gouvernement fédéral avait annoncé le déblocage de
deux millions de dollars US de fonds de contrepartie à
l’AIEA, pour l’expansion de services médicaux découlant
4
du nucléaire et le développement de la radiothérapie
pour la détection, le traitement et le contrôle des cancers
dans dix hôpitaux repartis sur l’ensemble du territoire.
Enfin, la corruption est endémique au Nigeria puisque
le pays est 136ème sur 175 dans le classement de
Transparency International (2014).
- Conjoncture économique
L’année 2014 a été marquée par un affaiblissement de
la croissance lié à la chute des cours du pétrole.
Depuis septembre de la même année, la bourse a
connu une baisse de 30% de sa capitalisation boursière.
L’élection du candidat BUHARI a en revanche entraîné
un rétablissement partiel de celle-ci. La banque centrale
a dévalué à deux reprises le naira par rapport au dollar
(novembre 2014 puis février 2015). Selon certains
experts, le Président BUHARI pourrait encourager une
nouvelle dévaluation du naira en début de mandat.
- Situation de la dette
Le gouvernement recourt à des emprunts pour financer
ses plans de développement des infrastructures
électriques et de transport. L’emprunt a toutefois servi
dès le premier semestre 2015 à payer les salaires de
fonctionnaires et l’achat d’armements.
85% du stock de la dette est composé par des titres
de créances (obligations du Trésor et du gouvernement
fédéral essentiellement). La dette Nigeriane comporte
un faible risque de surendettement de l’Etat fédéral : le
service de la dette est contenu à 12 % du PIB, dont
seulement 1,5% du PIB en dette externe.
En revanche, le service de la dette absorberait cette
année 36 % des recettes budgétaires fédérales.
- Perspectives
Le Nigeria s’est doté d’un Plan de développement
dénommé « 2020 vision », dont l’objectif est de
faire du pays, d’ici 2020, une des 20 premières
économies mondiales. Dans cette optique, le nouveau
gouvernement devrait inscrire son action dans la
continuité de l’administration précédente.
La baisse des revenus pétroliers a entraîné
mécaniquement la baisse des rentrées de devises
étrangères. A la mi-mai 2015, les réserves de change
se situent à 28Md$, un niveau inférieur de près de 9Md$
à la moyenne 2009-2013 (37,6Md$) soit environ 4 mois Le Nigeria a en effet lancé, en 2009, un programme
d’importations (7,5 mois en 2013).
de réformes structurelles de grande ampleur, appelé
agenda de la transformation. Cet agenda a été complété
- Finances publiques
par un programme de révolution industrielle visant à
Alors que les ressources budgétaires proviennent promouvoir des champions industriels nationaux, et à
encore à 75% des hydrocarbures, le contre-choc attirer les investisseurs internationaux.
pétrolier apparu au cours de l’été 2014 affecte le budget
(le budget 2015 voté en avril affichait une baisse de Les grandes orientations de cet agenda pourraient
12,5% par rapport à 2014). Les réserves du compte cependant évoluer : politique budgétaire plus
pétrolier (3,5Md$) sont au plus bas depuis sa création expansionniste, grands travaux pour réduire le
en 2004 (contre 28 Md$ lors de la crise de 2008), et la chômage, dévaluation de la monnaie locale…
capitalisation du Fonds souverain ne dépasse pas les L’exploration spatiale intéresse également le Nigeria.
2Md$.
Tout d’abord, une série de lancement des satellites de
télécommunications a été amorcée depuis le 14 mai
En 2014, les rentrées budgétaires de la Fédération se 2007 avec la collaboration de la Chine. Mais, elle fut
sont distribuées de la façon suivante : 75% provenaient un échec. Récemment, deux autres satellites ont été
du secteur pétrolier (taxes et royalties), moins de 15% lancés dans l’espace. Ils serviront entre autre à mieux
des impôts et environ 10% provenaient des douanes. Le gérer les situations de catastrophes naturelles.
niveau des impôts est donc anormalement bas (7% du
PIB contre 25% en Afrique du sud).
V- Politique extérieure
Dans ce contexte, le gouvernement BUHARI pourrait
reprendre les mesures envisagées par l’administration
sortante : (i) mettre en vente de nouvelles entreprises
publiques ; (ii) désubventionner totalement l’essence.
Le Nigeria s’est imposé comme un acteur diplomatique
de premier plan en Afrique de l’Ouest et au sein de
l’Union africaine. Le pays est membre non permanent du
Conseil de sécurité des Nations Unies pour le biennum
2014-2015.
5
Il contribue à promouvoir la CEDEAO, dont le siège est
à Abuja et qui constitue un instrument fondamental de
l’influence du Nigeria en Afrique. En 2007, le Nigeria a
pesé de tout son poids au sein de cette organisation pour
que celle-ci refuse de signer dans les délais impartis un
Accord de Partenariat Economique (APE) avec l’Union
européenne.
Le Nigeria est membre de la Commission du Bassin du
Lac Tchad (CBLT), l’une des plus anciennes institutions
régionales africaine (création en 1964). L’organisation
compte 6 pays : le Cameroun, le Niger, le Nigeria et le
Tchad, la RCA et la Libye. Son siège est à N’Djamena
au Tchad.
Engagé en faveur du maintien de la paix depuis les
années 1960, le Nigeria est actuellement le 5ème
contributeur mondial (et le second du continent africain
après l’Ethiopie) aux opérations de maintien de la
paix (OMP) des Nations Unies avec un total de 4 800
casques bleus. Entre janvier 2005 et janvier 2013 il
s’est systématiquement positionné parmi les 10 plus
importants contributeurs en termes de troupes.
Le pays participe actuellement à 10 des 16 opérations
de maintien de la paix des Nations Unies en cours.
Ses contributions majeures sont déployées au sein de
la MINUAD au Darfour (2543 hommes soit 17,6% de
l’effectif total) et de la MINUL au Libéria (où le Nigeria
est par ailleurs engagé sous l’égide de la CEDEAO –
ECOMOG).
En 2013, le Nigeria a été parmi les premiers Etats
africains à déployer des troupes au Mali au profit de la
MISMA (1 200 hommes), dont il avait le commandement,
puis de la MINUSMA. Un retrait de ce contingent a été
effectué en juillet 2013 (seuls 261 personnels ont été
maintenus).
Le litige opposant le Nigeria et le Cameroun, relatif à la
souveraineté de la presqu’île de Bakassi, a été tranché
par un arrêt de la Cour internationale de Justice du 10
octobre 2002, mais il a fallu attendre 2006 et l’accord
de Greentree pour que le Nigeria s’y conforme. La
République du Cameroun exerce sa souveraineté,
depuis octobre 2013, sur la totalité de la presqu’île.
Un programme des Nations Unies approuvé par les
autorités Nigerianes et camerounaise a vocation, dans
cette région frontalière, à promouvoir des micro-projets
sociaux-économiques au bénéfice des populations
concernées par l’arrêt de la Cour.
Enfin, le Nigeria exerce une influence importante
sur son environnement régional grâce à son poids
démographique et l’importance de sa diaspora, sans
oublier la puissance financière de ses banques et le
rayonnement de sa production audiovisuelle (troisième
producteur de films au monde avec « Nollywood », la
gigantesque industrie du cinéma Nigerian).
6
REPUBLIQUEDU CAMEROUN
Paix - Travail - Patrie
------CABINET CIVIL
------Cellule de communication
REPUBLIQUE OF CAMEROON
Peace - Work- Fatherland
------CABINET CIVIL
------Communication unit
BREVE PRESENTATION DU CAMEROUN
Le Cameroun est un pays d’Afrique centrale et
occidentale, délimité à l’Ouest par le Nigeria, au
Sud-Ouest par une façade de l’Océan Atlantique,
au Sud par la Guinée équatoriale, le Gabon et le
Congo, à l’Est par la République centrafricaine et
le Tchad, au Nord par le Lac Tchad. Au cœur de
l’Afrique, le Cameroun est un pays très représentatif
de ce continent par sa taille et l’extrême variété de
ses traits physiques. On y trouve toutes les nuances
du relief, du climat et de la flore du continent. D’où
son surnom d’« Afrique en miniature ».
- Devise nationale : « Paix, travail, patrie »
- Hymne national : « Ô Cameroun, berceau
de nos ancêtres »
Démographie
- Population : 21,7 millions d’habitants (BM) (classé
56e)
- Densité : 44,8 hab/km2 (BM, 2012)
- Croissance démographique : 2,54% (BM, 2012).
- Espérance de vie : 52,1 ans (PNUD, 2012).
- Taux d’alphabétisation : 70,7% (UNESCO 2012)
- Religion(s) : Christianisme (35-40%), Islam (1520%), animisme (45%).
- Indice de développement humain : 150ème rang sur
187 (PNUD, 2012).
Économie
- Monnaie : Franc CFA
Administration
- PIB nominal 2013 : 27,88 MdUSD
- PIB par habitant (PPA) 2013 : 1.268 USD
- Forme de l’État : République
- Taux de croissance du PIB en 2013 : 4,6%
- Chef de l’Etat : Paul BIYA
- Taux d’inflation (2013) : 2,1%
- Langues officielles : français, anglais
- Solde budgétaire 2013 (en pourcentage du PIB):
- Capitale : Yaoundé
-3,3%
- Solde commercial 2013 (en pourcentage du PIB):
-8,8%).
Géographie
Principaux clients 2012 : Chine (15,3%), Portugal
(11,4%), Pays-Bas (11,3%)
- Superficie totale : 475 442 km2
- Principales villes : Yaoundé, Douala, Yaoundé, Principaux fournisseurs 2012 : Nigeria (17,8%),
Bafoussam,
Garoua,
Maroua,
Bamenda, France (11,9%), Chine (10,4%)
Part des principaux secteurs d’activités dans le
Ngaoundéré, Buéa.
PIB: agriculture : 18,4% ; industrie : 23,2% ; mines :
8,8%; services : 43,4%.
Histoire
Production pétrolière annuelle 2013 : 24,3 M de
- Date d’indépendance : 1er janvier 1960 (Cameroun barils.
sous administration française) - 1er octobre 1961
(Cameroun sous administration britannique)
- Fête nationale : 20 mai
REPUBLIQUEDU CAMEROUN
Paix - Travail - Patrie
------CABINET CIVIL
------Cellule de communication
REPUBLIQUE OF CAMEROON
Peace - Work- Fatherland
------CABINET CIVIL
------Communication unit
RELATIONS CAMEROUN-NIGERIA
de la coopération et des échanges culturels, signé
le 11 avril 2014 ;
Etablies en 1960, ces relations sont grandement - Accord en matière de développement de la
Jeunesse, signé le 11 avril 2014 à Yaoundé
influencées par des facteurs historiques,
géographiques et économiques. Plusieurs Accords
S.E. Mme Hadiza Mustapha, Haut-Commissaire
régissent ces relations.
du Nigeria au Cameroun, a présenté les copies
figurées de ses lettres de créances à S.E. Monsieur
Il s’agit de :
le Ministre des Relations Extérieures le 10 août
- L’Accord d’amitié et de coopération du 06 février 2012, et ses lettres de créance au Chef de l’Etat le
07 décembre 2012.
1963 ;
- Le Protocole d’Accord sur le contrôle du
mouvement des personnes et des biens du 06 Nommé par décret N° 2008/132 du 07 avril 2008,
S.E. SALAHEDDINE ABBAS Ibrahima est le
février 1963 ;
- L’Accord culturel, social et technique du 22 mars Haut Commissaire du Cameroun au Nigeria. Il a
présenté ses Lettres de créance le 25 juillet 2008.
1972 ;
- L’Accord commercial du 06 février 1963 révisé le Le Cameroun dispose d’un Consulat Général
à Lagos et d’un Consulat à Calabar dirigés
13 janvier 1982 et le 11 avril 2014 à Yaoundé ;
- L’Accord sur les services aériens du 19 mai 1978 ; respectivement par S.E. EKORONG à Dong Paul et
- L’Accord de coopération en matière de police du S.E. ATANGANA Michel Auguste. Le Nigeria a deux
Consulats Généraux au Cameroun, à Douala et à
27 mars 1972 ;
- L’Accord de coopération judiciaire du 27 mars Buéa. Il envisage d’ouvrir un autre à Garoua.
1972 ;
- Le Mémorandum d’entente relatif au projet routier De tout temps, les relations entre le Cameroun et
transnational pour la facilitation du transport entre le Nigeria ont été avant tout fonction des impératifs
le Cameroun et le Nigeria du 29 mars 2006 à de la situation intérieure, du tempérament des
hommes au pouvoir, des hommes politiques et des
Yaoundé
Gouverneurs des Etats frontaliers du Nigeria.
- L’Accord de Greentree du 12 juin 2006 ;
- L’Accord relatif à l’interconnexion électrique
Cameroun-Nigeria, signé le 18 février 2011 à La coopération entre les deux pays a souvent été
émaillée de malentendus provenant :
Yaoundé ;
- L’Accord de Coopération dans le domaine du
Sport et de l’Education Physique, signé le 18 - De la présence des présumés membres de Boko
Haram sur le territoire camerounais,
février 2011 à Yaoundé ;
- L’Accord portant création du Comité de sécurité - Des problèmes inhérents à la délimitation de la
frontière (notamment dans la zone lacustre,
transfrontalière Cameroun-Nigeria, signé le 28
maritime et terrestre),
février 2012 à Abuja ;
- Accord de coopération dans les domaines des - De la lutte pour la sauvegarde de certains intérêts
spécifiques (ressources énergétiques, fauniques,
Sciences et des Technologies, signé le 11 avril
forestières et aquatiques),
2014 à Yaoundé ;
- Protocole relatif au programme de mise en œuvre - De la présence importante des populations
I- Relations politico-diplomatiques
1
Nigerianes en territoire camerounais (évaluées à
4 millions de personnes),
- D’une interprétation divergente des textes
(contestation teintée de mauvaise foi par le
Nigeria s’agissant de la Déclaration de Maroua de
1975 et du Traité germano-britannique de 1913),
- Du différend frontalier maritime et terrestre,
- De la fermeture de la frontière terrestre en raison
de l’épidémie à virus EBOLA.
A ce jour, la Commission Mixte pour la mise en
œuvre de l’arrêt du 10 octobre 2002 a déjà tenu 33
sessions ordinaires et 5 sessions extraordinaires.
Lors de sa 5e session extraordinaire qui s’est tenue
le 11 mai 2007 à Abuja, la Commission Mixte a
approuvée le tracée définitif de la frontière maritime.
Quant à la démarcation de la frontière terrestre, les
travaux se poursuivent normalement. Plus de 90%
de la frontière entre les deux pays a été démarqué.
Le processus de placement des bornes se poursuit.
S’agissant du différend frontalier sur la péninsule Toutefois, il reste quelques dizaines de kilomètres
de Bakassi, la Cour Internationale de Justice (CIJ) qui constituent des points d’achoppement.
a statué sur la question par l’Arrêt du 10 octobre
2002. Une Commission mixte Cameroun-Nigeria, Les Sessions de la Grande Commission Mixte de
en vue de la mise en œuvre de cet Arrêt a été créée. Coopération ont repris en 2008, avec la tenue de la
Mais, face aux hésitations du Nigeria, le Secrétaire 4ème session du 09 au 11 octobre 2008 à Yaoundé,
Général de l’ONU, KOFI ANNAN a, à cinq reprises, et la 5ème session les 23 et 24 novembre 2010,
réuni les deux Chefs d’Etat pour arrêter les mesures à Abuja, la 6ème session du 09 au 11 avril 2014 à
d’application de cet Arrêt. Lors de la cinquième Yaoundé. La 7ème session est prévue à Abuja en
rencontre qui a eu lieu le 12 juin 2006 à New- 2016.
York, l’Accord de Greentree a été signé. Il règle les
modalités du retrait du Nigeria de la péninsule de Ces assises ont permis aux deux parties d’examiner
Bakassi et le statut des étrangers installés sur cette des questions portant sur la coopération en matière
péninsule. Le transfert d’autorité et le retrait des de sécurité, en matière consulaire et d’immigration,
troupes Nigerianes dans la péninsule de Bakassi a en matière économique, commerciale, scientifique,
eu lieu le 14 août 2008. Le 14 août 2013, le régime judiciaire et socioculturelle.
transitoire spécial a pris fin.
2
II- Coopération économique, commerciale et technique
Dans le cadre de l’application des résolutions
des Commissions Mixtes Cameroun-Nigeria, les
journées économiques et commerciales du Nigeria
se sont tenues à Douala en février 2009, tandis
que celles du Cameroun se sont tenues à Calabar
( du 22 au 28 août 2009), à Port-Harcourt ( du 15
au 19 novembre 2010), à Kano (du 21 au 24 mars
2010) et à Lagos ( du 16 au 22 décembre 2012). Un
Forum d’Affaires entre les deux pays est en cours
de préparation. L’idée de la première cimenterie
DANGOTE à Douala a été peaufinée à cette
occasion. Dans la même lancée, et de manière
subséquente, une seconde cimenterie DANGOTE,
qui aura pour site Yaoundé, verra le jour dans les
tout prochains mois.
La coopération dans le domaine des Postes et
Télécommunications s’est consolidée à travers
la tenue du 28 octobre au 04 novembre 2009 à
Abuja des travaux, au niveau des experts, de la
commission mixte sectorielle en matière de Postes
et de Télécommunications. Un Comité de suivi a
été mis en place au niveau du Ministère des Postes
et Télécommunications.
Le Nigeria prend part à toutes les éditions du Salon
International de l’Artisanat du Cameroun (SIARC).
En retour, le Cameroun participe aux éditions
annuelles de l’Exposition sur l’art et l’artisanat
africain, « African Arts and Craft Exposition »
(AFAC), à Abuja au Nigeria depuis 2008.
Au niveau des échanges formels, en prenant pour
référence l’année 2013, il ressort de l’examen des
statistiques disponibles que le Nigeria se situe au
2ème rang des fournisseurs du Cameroun, soit 13,8%
de nos importations, pour un volume de 1 039 064
tonnes et une valeur de 452 018 000 000 FCFA, juste
après la Chine (14,2%) et avant la France (12,2%),
l’Inde (5%) et les Etats-Unis d’Amérique (3,9%).
A l’inverse, comme client du Cameroun, et pour
la même période, le Nigeria se classe au 14ème
rang, qui représente 1,8% de nos exportations,
pour un volume de 65 388 tonnes et une valeur
de 39 531 000 000 FCFA.
Au-delà des pièces détachées, des matériaux de
construction, des produits cosmétiques, des engrais,
des oranges, des appareils électroménagers,
des seaux en plastiques et des tissus pagnes
entre autres, le Nigeria vend essentiellement
au Cameroun des produits pétroliers, pour les
besoins de la SONARA, ainsi que des carburants
et lubrifiants. C’est cette dernière catégorie de
produits, massifs et onéreux, qui explique les écarts
observés au niveau de la balance commerciale.
En retour, nos exportations vers le Nigeria
sont constituées essentiellement des produits
alimentaires, du bétail, des huiles végétales et du
savon.
L’on se doit de reconnaître que pour des raisons
de proximité géographique, historique et culturelle,
le gros des échanges entre le Cameroun et le
Nigeria se fait à l’informel, au travers des Régions
de l’Extrême-Nord, du Nord, du Sud-Ouest et,
dans une moindre mesure, de l’Adamaoua. S’y
ajoute l’élément déterminant que le Naira, qui
sert de monnaie d’échange, n’est pas convertible
et est régulièrement soumis à des dévaluations
de circonstance, qu’il conviendrait de qualifier de
dévaluations de compétitivité. Ces trafics ne sont
pas pris en compte dans les statistiques officielles,
ce qui fausse l’analyse des échanges commerciaux
entre les deux pays. Les dernières mesures, d’ordre
structurel, prises par les deux Gouvernements
devraient permettre, dans un avenir plus ou moins
proche, d’y remédier.
Dans le cadre de la gestion des Aires Protégées
transfrontalières entre le Cameroun et le Nigeria, les
travaux des experts se sont tenus le 11 novembre
2010, à Limbé au Cameroun. Un projet d’Accord a
été validé par les deux parties.
S’agissant de la mise en œuvre de l’Accord relatif
à l’interconnexion électrique entre le Cameroun
et le Nigeria, une rencontre entre les experts
Camerounais et Nigerians en charge des questions
3
d’électricité s’est tenue du 07 au 10 juin 2010, à
Yola, dans l’Etat fédéré de l’Adamawa. Il en est
ressorti un projet de Protocole d’Accord pour la
mise en place d’un Comité de pilotage.
Dans le cadre de la mise en place d’un mécanisme
d’alerte en cas de lâchers des eaux du barrage
de Lagdo, les experts des deux pays se sont
rencontrés du 27 au 29 décembre 2012. Madame
le Ministre des Ressources Hydrauliques du Nigeria
a séjourné au Cameroun du 23 au 26 juillet 2013.
Un projet de MOU a été négocié du le 19 décembre
2014 à Abuja. Sa signature reste attendue.
Les experts camerounais et Nigerians se sont
rencontrés à Abuja du 11 au 14 Novembre 2013.
Dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord
de coopération dans le domaine du Sport et de
l’Education Physique.
S’agissant des perspectives à moyen terme de
la coopération commerciale entre le Nigeria et le
Cameroun, l’Accord Commercial conclu le 11 avril
2014 pourrait être qualifié d’historique, tant il fait
sauter le verrou de l’accès au marché Nigerian
pour bon nombre des produits camerounais, parmi
lesquels, le savon, les huiles végétales, les produits
en bois, les objets d’art, le textile ou encore la
Du 27 février au 02 mars 2013, la NAFDAC poudre de cacao.
(National Agency for Food and Drug Administration
and Control) et l’Agence des Normes et de la Il convient également de mettre en exergue, dans
Qualité (ANOR) ont entamé les négociations le cadre de cet Accord, la disposition relative au
relatives à l’établissement d’un Partenariat entre les paiement des transactions, qui pourront, une fois
deux institutions, en vue de faciliter davantage les l’Accord ratifié et donc rendu exécutoire, s’effectuer
échanges commerciaux et lutter contre la circulation en devises librement convertibles.
des faux médicaments entre le Cameroun et le
Nigeria. Un Mémorandum d’Entente (MOU) entre En définitive, le marché Nigerian, avec ses 117
l’ANOR et la Standards Organisation of Nigeria millions de consommateurs, est un atout majeur
(SON) a été singé. L’Accord de partenariat entre et d’avenir pour l’accélération de la croissance au
Cameroun.
NAFDAC et ANOR est en cours de négociation.
4
III- Coopération dans le domaine de la sécurité
Le Cameroun et le Nigeria partagent une longue
frontière terrestre et maritime de 1500 Km qui s’étire
entre l’Etat de Borno jusqu’à la région du Delta du
Niger dans le Sud. Pour lutter contre l’insécurité tout
le long de leur frontière commune, le Cameroun et le
Nigeria ont procédé à la signature d’un Accord portant
création d’un Comité de Sécurité Transfrontalière
(CST) le 28 février 2012 à Abuja. Dans ce cadre,
les responsables en charge des questions de
renseignements se rencontrent en cas de nécessité.
31 décembre 2013. Il en de même pour les otages
chinois et camerounais.
Dans le cadre de la lutte contre l’insécurité au Nigeria,
les deux Chefs d’Etats ont pris part, à côté des autres
Présidents des pays frontaliers du Nigeria et les
Etats Unis d’Amérique, la Grande Bretagne et l’Union
Européenne, à un sommet consacré uniquement à
cette préoccupation, tenue à Paris le 17 mai 2014.
Des réunions de suivi de la mise en œuvre des
résolutions de ce Sommet se sont tenues le 12 juin
2014 à Londres, le 05 août 2014 à Washington, le
La lutte contre Boko Haram est l’une des 03 septembre 2014 à Abuja et le 20 janvier 2015 à
préoccupations majeures entre les deux pays. Le Niamey au Nigeria.
Cameroun a procédé à une réorganisation de ses
structures militaires dans la partie septentrionale. Une Le 29 janvier 2015, l’Union Africaine a apporté son
4ème région militaire inter armées (RMIA4), une 4ème onction à la Force Multinationale Mixte de la CBLT
région de gendarmerie et la 41ème brigade d’infanterie en décidant de la renforcer. Une réunion en vue de
motorisée (4ème BRIM) ont été crées en Août 2014. l’élaboration du concept d’opération et les règles
Des équipements militaires lourds et 6000 hommes d’engagement s’est tenue en Yaoundé, du 05 au 07
sont déployés dans l’Extrême-Nord pour défendre le février 2015. Les documents élaborés ont été transmis
territoire camerounais. Les autorités du Nigeria ont à l’UA qui les a soumis au Conseil de Sécurité des
délocalisé le quartier général des forces de défense Nations Unies pour adoption.
nigérianes à Maiduguri.
Cependant, le Nigeria a changé d’avis sur l’idée d’un
Le Comité de Sécurité Transfrontalière Cameroun- vote au Conseil de Sécurité devant adouber la FMM.
Nigeria a tenu sa première session du 06 au 08 Lors d’un Sommet Extraordinaire de la CBLT le 11
novembre 2013 à Yaoundé. La deuxième s’est tenue juin 2015 à Abuja, le Nigeria a opté pour l’idée d’une
du 08 au 11 juillet 2014 à Abuja. Yaoundé a accueilli coopération renforcée entre les pays de la CBLT et
la troisième session du 18 au 20 février 2015. Des le Bénin. La FMM sera constituée de 8700 hommes
recommandations susceptibles de lutter conjointement majoritairement Nigerians et commandée par un
et efficacement contre l’insécurité en général ont été Général Nigerian, Tukur Burutai. Elle sera basée
élaborées. Du 16 au 19 janvier 2015, un atelier sur à N’Djamena au Tchad. Le Nigeria va contribuer à
la coopération transfrontalière a été organisé à Uyo hauteur de 100 (cent) millions de dollars (Lire la
dans l’Etat fédéré d’Akwa Ibom au Nigeria. Cet atelier fiche sur le Communiqué final à l’issue
a identifié plusieurs secteurs d’intérêts communs qui du Sommet Extraordinaire de la CBLT à
nécessitent une coopération entre les deux pays, en Abuja, 11 juin 2015).
vue de développer les zones frontalières.
Par ailleurs, les Chefs d’Etat de la République du
La coopération entre le Cameroun et le Nigeria a Congo et de la République de Guinée Equatoriale
été renforcée dans le cadre de la libération des sept mandatés par les Chefs d’Etat et de Gouvernement
otages français [la famille Moulin-Fournier] enlevés du COPAX de la CEEAC ont rencontré les autorités
au Cameroun le 19 février 2013 par Boko Haram, et Nigerianes et ghanéennes pour l’organisation d’un
libérés le 19 avril 2013. Un prêtre français [le Père Sommet CEEAC-CEDEAO pour l’adoption d’une
Georges VANDENBEUSCH] a été pris en otage le stratégie bi-régionale de lutte contre Boko Haram. Le
14 novembre 2013. La coopération sécuritaire entre Sommet CEEAC-CEDEAO, initialement prévue en
les deux pays a abouti à la libération du prêtre le avril 2015 a été reporté sine die.
5
IV- Projets appelés à restaurer la confiance
entre les deux pays
- Le projet de construction de la route Mamfé
le 18 février 2011 à Yaoundé ;
(Cameroun)-Enugu (Nigeria) ainsi que du corridor - Le projet de construction d’un pont sur le fleuve
Bamenda-Enugu (Nigeria) cristallise de sérieux
Mayo-Tiel dans la Région du Nord frontalière de
espoirs quant à la nouvelle dynamique des
l’Etat fédéré de l’Adamawa dont le Mémorandum
relations commerciales entre le Nigeria et le
d’Entente et les Termes de références (TDR’s) y
Cameroun. Le lancement des travaux a eu lieu
relatifs sont en cours de négociation;
le 21 juin 2010. L’achèvement des travaux est - Le projet de visite au Nigeria des hauts responsables
attendu ;
camerounais à l’instar des visites effectuées au
- Le projet d’interconnexion électrique en vue
Cameroun, du 29 juillet au 12 mai 2011 et du 13
du transfert de l’énergie du Cameroun vers le
au 27 juillet 2013, par les participants à un stage de
Nigeria, dont la finalisation s’est faite pendant
recyclage des hauts cadres Nigerians de l’Institut
la 5e session de la Grande Commission Mixte
National d’Etudes Politiques et Stratégiques du
de Coopération en 2010 à Abuja (Nigeria) et la
Nigeria (NIPSS).
signature de l’Accord d’interconnexion électrique
V- Perspectives et quelques dossiers pendants
- Projet de construction d’un Pont sur le MayoTiel visant à faciliter la circulation des biens et des
personnes entre le Nigeria et le Nord-Cameroun ;
- Tenue du comité sur les questions consulaires et
d’immigration ;
- Négociation d’un Projet d’Accord cadre relatif
à la coopération transfrontalière en matière
d’hydrocarbure dans le secteur de la frontière
maritime ;
- Négociation d’un Mémorandum d’Entente sur
la mise en place d’un mécanisme d’alerte et de
gestion des risques d’inondation dans le bassin de
la Bénoué ;
- Ouverture des négociations relatives à la
Convention de Partenariat entre l’Agence des
Normes et de la Qualité (ANOR) et la NAFDAC
(National Agency for Food and Drug Administration
and Control) ;
- Visite au Nigeria des hauts responsables
camerounais en 2015 ;
- Organisation d’un Forum d’affaires NigeriaCameroun en avril 2015 à Abuja ;
- Ouverture de la frontière terrestre entre le
Cameroun et le Nigeria, fermée en raison d’Ebola
depuis aout 2014;
- Ouverture d’un Consulat Général du Nigeria à
Garoua.
6
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BOKO HARAM, DE LA SECTE ISLAMISTE
AU GROUPE TERRORISTE DEVENU MENACE RÉGIONALE
Secte musulmane extrémiste à l’origine, le groupe
Nigérian Boko Haram s’est mué en un mouvement
terroriste armé affilié à l’organisation État islamique
(EI) et menaçant les pays de la région.
Boko Haram signifie «l’éducation occidentale est un
péché» en haoussa, la langue la plus parlée dans
le nord du Nigeria. Mais le groupe préfère se faire
appeler Jama’atu Ahlis Sunna Lidda’awati
wal-Jihad (Groupe pour la prédication et le jihad).
français Marc-Antoine Pérouse de Montclos.
A leur sortie de clandestinité, les chefs de Boko
Haram passent à un stade supérieur: il ne s’agit
plus seulement de vouloir faire appliquer la loi
islamique au Nigeria, il faut déstabiliser l’État avec
une campagne de violences (rejet des libertés
fondamentales et des droits humains, enlèvements,
prises d’otages, actes de pillage et destruction des
biens, violences sexuelles, massacres des civiles,
crimes contre l’humanité, etc.).
Prônant un islam radical et rigoriste, Mohammed
Yusuf, le fondateur, accuse les valeurs occidentales,
instaurées par les colons britanniques, d’être
responsables des maux dont souffre le pays. Il veut
instaurer un État islamique.
Abubakar Shekau, bras droit du chef exécuté,
prend sa place à la tête de Boko Haram. S’ensuit
une escalade de la violence, avec des dizaines
d’attaques faisant plusieurs milliers de morts,
prenant pour cible des écoles, des églises, des
mosquées et des symboles de l’État et des forces
Il séduit la jeunesse désœuvrée de Maiduguri, la de l’ordre, principalement dans le Nord-Est.
capitale de l’État de Borno (nord-est), avec un discours
critique envers un régime Nigérian qu’il accuse de Considéré par les États-Unis comme un «terroriste
«corrompu, qui néglige le développement à l’échelle mondiale», Abubakar Muhammad
socio-économique de la région peuplée en Shekau a déjà été donné trois fois pour mort par les
majorité de musulmans».
forces de l’ordre Nigérianes, avant de réapparaître
dans des vidéos.
Si ses prêches dans la mosquée attirent de plus en
plus de fidèles dès les années 1990, on considère L’enlèvement à la mi-avril 2014 de plus de 200
que Boko Haram est né en 2002, au moment où adolescentes d’un lycée de Chibok, dans l’État de
Yusuf commence à attirer l’attention des autorités. Borno, confère une notoriété mondiale au groupe.
En 2009, éclatent des affrontements entre Boko
Haram et la police Nigériane à Maiduguri. L’armée
intervient en force, tue 700 personnes, capture,
puis exécute Mohmamed Yusuf.
En août 2014, Boko Haram proclame un «califat»
dans les zones sous son contrôle. Ce groupe
terroriste engrange les conquêtes territoriales dans
le Nord-Est du Nigeria (Etats de Yobé, Adamawa,
Borno) et multiplie des attaques meurtrières dans
Le mouvement devient clandestin, ses cadres l’Extrême-Nord du Cameroun et, à partir de janvier
rescapés s’enfuient à l’étranger. «C’est à ce 2015, en territoires nigérien et tchadien.
moment-là qu’ils sont récupérés par
une mouvance jihadiste internationale La dégradation de la situation a conduit au
qui va les convaincre de l’inutilité de la déclenchement d’une offensive tchadienne en
protestation pacifique», selon le chercheur janvier 2015, appuyée par les forces nigériennes et
1
camerounaises et relayée par l’armée Nigériane.
Selon des diplomates, des membres de Boko Haram
se seraient entraînés auprès de combattants d’AlQaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans le nord du
Mali en 2012-2013. Washington a également affirmé
qu’il existe des liens entre les deux organisations.
En termes de financement, Boko Haram reçoit
le soutien des fidèles dans les mosquées et
s’approvisionne aussi en attaquant des banques
et des bases militaires. Ce qui lui permet d’enrôler
des centaines de jeunes déshérités pour aller au
combat.
La mise en place d’une Force Multinationale Mixte
(FMM), décidée par l’Union africaine en janvier 2015,
est en cours. Le Nigeria a promis une contribution
de 100 M$ pour la soutenir (dont 20 M$ ont déjà
été versés au Tchad). Les discussions sur une
résolution au Conseil de sécurité des Nations Unies
devraient reprendre le projet après l’installation des
nouvelles autorités Nigérianes.
La France a joué un rôle de facilitateur de la
coopération régionale avec les pays voisins
francophones, grâce notamment au sommet de
Paris (17 mai 2014). Elle soutient (pour près de
10 M€) les armées tchadienne, nigérienne et
camerounaise en partageant du renseignement,
L’appel à la mobilisation internationale du Président en facilitant leur coordination et en fournissant un
Paul BIYA, le 8 janvier 2015, pour faire face à Boko soutien logistique et des formations.
Haram trouve un écho favorable. L’Union Africaine
condamne les attaques terroristes commises par Les partenaires américain et britannique apportent
Boko Haram et appelle à la création d’une force aussi une aide substantielle.
régionale de 7 500 hommes pour contrer le groupe
terroriste. Les Chefs d’Etat de la CEEAC expriment Les nombreux revers subis par Boko Haram sur le
leur solidarité au Président Paul BIYA et félicitent terrain face à la vigoureuse riposte des forces de
les forces de défense et de sécurité du Cameroun la coalition (Cameroun, Tchad, Niger et Nigeria)
pour leur bravoure face à Boko Haram. Ils expriment poussent cette secte terroriste à faire allégeance,
également leur gratitude au Président du Tchad, début mars 2015, à l’organisation jihadiste État
Idriss DEBY ITNO, pour le soutien fraternel que islamique (EI), qui accepte.
le Tchad apporte au Cameroun en envoyant un
contingent important pour la lutte contre la secte Ces derniers mois, Boko Haram a perdu la plupart
terroriste Boko Haram.
de localités enlevées dans le Nord-Est du Nigeria,
selon les autorités Nigerianes. Mais, il lui reste
Une session extraordinaire de la Conférence des une arme terriblement efficace pour terroriser
Chefs d’Etat et de Gouvernement du Conseil de les civils: les attentats-suicides qui ciblent les
Paix et de Sécurité de l’Afrique Centrale (COPAX) lieux très fréquentés comme les marchés et les
consacrée à la lutte contre Boko Haram se réunit gares routières. Depuis l’investitude du Président
à Yaoundé au Cameroun, le 16 février 2015. Elle BUHARI à la magistrature suprême le 29 mai 2015,
aboutit à la Déclaration de Yaoundé qui réaffirme on assiste à un regain d’attentats perpétrés par
la détermination des Etats membres de la CEEAC le groupe terroriste dans le Nord-Est du Nigeria
à lutter contre Boko Haram et leur engagement (déjà plus de 600 morts), mais aussi au Tchad et à
à coopérer pleinement avec la CEDEAO en vue l’Extrême-Nord du Cameroun (attentats kamikazes
d’une coordination des actions de lutte contre Boko à Fotokol, le 12 juillet 2015 : 13 morts).
Haram.
2
Elément clés sur Boko Haram
Boko Haram : «l’Education occidentale est un - Attaques armées, attaques suicides, attaques à la
péché» en haoussa.
bombe contre les édifices publics et confessionnels
particulièrement les églises et les mosquées ;
Nom officiel : Jama’atu Ahlis Sunna Lidda’Awati - Massacres des civils, exécutions extrajudiciaires,
Wal-Jihad en arabe (Groupe pour la prédication et ayant causées plus de 10 000 morts entre 2009 et
le jihad)
2015 ;
- Enlèvements de plus de 1 000 hommes, femmes,
Date de création : 2002
et enfants dont les 276 jeunes filles d’un lycée de
Chibok ;
Fondateur : Mohammed Yusuf, founder (2002- - Migrations forcées de près de 2 millions de
2009) et depuis 2009 Abubakar Shekau.
personnes incluant les refugiés au Cameroun, au
Tchad et au Niger, et des déplacés internes au
Zones d’opération : Nord-Est du Nigeria Nigeria ;
(Etats de Yobé, Adamawa, Borno), Extrême-Nord - Conquête des territoires dans le but de créer
du Cameroon, Tchad et Niger.
un “califat” dans les zones sous son contrôle, en
commençant par les territoires du Nord-Est du
Effectifs : environ 7 000 à 10 000 combattants Nigeria (Etats de Yobé, Adamawa, Borno) ;
répartis en unités de 300 à 500.
- Diffusion des images vidéos présentant leurs
atrocités pour entretenir un climat de peur au sein
Alliés: Al-Qaeda via Al-Qaïda au Maghreb des populations, etc.
islamique (AQMI) et Organisation Etat Islamique
(EI) en Irak
Réponse internationale : depuis 2013,
Boko Haram a été classé « groupe terroriste » par
Financements : braquage des banques, grand le Royaume-Uni, les Etats-Unis, le Canada, les
banditisme, rançons des kidnappings, donations Nations Unies, l’Australie, la Nouvelle Zélande,
des groups terroristes internationaux et des et les Emirates Arabes Unis. Les Etats-Unis ont
sympathisants, trafics de drogue, braconnage, etc. promis une rançon de 7 millions de dollars pour la
capture de son leader, Abubakar Shekau.
Activités: les activités et les stratégies de Boko
Haram sont en constante évolution depuis sa D’autres pays tells que France, la Russie, l’Espagne,
création :
le Brésil et la Chine ont promis une assistance
- Enseignement de l’Islam radical et rigoriste basé multiforme pour la lute contre ce groupe terroriste.
sur l’idéologie Wahhabiste, Jihadisme Salafiste et
le fondamentalisme islamique entre 2002 et 2009 ; En Afrique, les organisations régionales tells que
- Rejet des libertés fondamentales et des droits de l’Union Africaine, la CEEAC, la CEDEAO, la CBLT,
l’homme ;
et le CEN-SAD sont impliquées dans les solutions
- Actes de pillage et destruction des biens, violences militaires contre Boko Haram.
sexuelles ;
3
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CE QUE LE PRESIDENT PAUL BIYA A DIT
SUR BOKO HARAM
1. Déclaration du Président Paul BIYA à
l’occasion de la réception des ex-otages
Français (Famille Moulin-Fournier) au
Palais de l’Unité – Yaoundé, le 19 avril
2013.
3. Interview du Président Paul BIYA à
la presse à l’aéroport international de
Yaoundé Nsimalen avant de quitter
Yaoundé pour le Sommet Etats-Unis/
Afrique - 02 août 2014.
«L’heureux dénouement de cette
affaire est incontestablement le fruit
d’une coopération exemplaire entre
les gouvernements français, Nigérian
et camerounais. Leurs services ont fait
preuve d’une remarquable efficacité et de
beaucoup de discrétion.
« Il y a quelques semaines, nos forces ont
marqué des points importants contre le
Boko Haram. Mais c’est une lutte longue,
on a affaire à un ennemi pervers, sans
foi ni loi, qui attaque la nuit, qui égorge,
et qui a évidemment fait des exactions à
Kolofata et à Hile-Halifa. Alors ce que je
peux dire, c’est que les Camerounais
La principale leçon que m’inspire cette doivent garder confiance. (…)
affaire est que les problèmes de sécurité
que connaît notre continent, ne seront Permettez-moi d’ailleurs de saisir cette
réglés que par une coopération étroite occasion pour consoler nos frères, nos
au niveau international. A l’évidence, compatriotes de l’Extrême-Nord qui ont
cette coopération doit être renforcée de subi les sévices, les deuils ; les assurer
toute urgence.
de la compassion et la solidarité de toute
la nation camerounaise. Nous ne les
Je tiens, pour ma part, à réaffirmer ma laisserons pas, au contraire nous allons
détermination à ne ménager aucun effort continuer à les protéger et à combattre
pour que le Cameroun demeure une terre cet ennemi sans relâche. (…).
d’hospitalité, de tolérance, de stabilité et
de paix ».
Je salue également nos soldats dont
certains sont tombés, qui ont fait montre de
2. Propos du Président Paul BIYA lors patriotisme, de bravoure. Je les encourage
de la conférence de presse conjointe à aller de l’avant.
des Chefs d’Etat à l’issue du Sommet
de Paris pour la sécurité au Nigeria – 17 On a eu à lutter contre ce même Nigeria pour
mai 2014.
Bakassi et avant, on a éradiqué les maquis
(des mouvements révolutionnaires), on est
«Le problème Boko Haram a donc cessé venu à bout des « villes mortes » ; ce n’est
d’être uniquement un problème Nigerian, pas le Boko Haram qui va dépasser le
il est devenu un problème régional, sinon Cameroun. Nous continuons le combat et
continental. Nous sommes ici pour nous les vaincrons ».
déclarer la guerre au Boko Haram. On
va le poursuivre et on vaincra cette chose 4. Intervention du Président Paul BIYA
terroriste parce que les inconvénients sont sur le thème « Paix et stabilité régionales».
nombreux ».
Washington, le 06 août 2014.
1
« Le Cameroun doit aujourd’hui faire face
aux incursions de Boko Haram. Nous avons
pris des dispositions pour nous défendre.
Mais il s’agit là d’un phénomène
transnational qui appelle aussi une
réponse transnationale. Il s’agit d’un
extrémisme qui conteste les valeurs de la
démocratie et de nos sociétés. Il est non
seulement une menace pour l’Afrique mais
aussi pour d’autres régions du monde.
Nous devons, ensemble, faire barrage
à son avancée. (…)
Ce caractère global de la menace qui
pèse sur la paix et la stabilité régionale
appelle une réponse toute aussi globale.
Tous les membres de la communauté
internationale doivent y contribuer ».
5. Discours du Président Paul BIYA lors
de l’ouverture du 15ème Sommet de la
Francophonie, Dakar le 29 novembre
2014.
Je voudrais à ce point rendre un vibrant
hommage à nos forces armées dont la
vaillance s’est illustrée lors des récents
combats.
J’ai eu l’occasion de dire que la Nation,
dans son ensemble, devait se mobiliser
derrière son armée.
Les nombreux témoignages qui me
parviennent de toutes nos régions me
laissent penser qu’il en est bien ainsi. J’ai
apprécié tout particulièrement les prises de
position de nos compatriotes musulmans.
Ils ont bien compris, comme tous les autres
Camerounais, qu’il ne s’agissait pas du
tout d’une guerre dont la religion était
l’enjeu. Ils ont bien compris qu’il s’agissait
d’une réponse à une agression extérieure
de la part d’une organisation terroriste qui
n’adhère pas aux valeurs d’une société
fraternelle ».
« Je voudrais également rappeler ici que
nous ne sommes pas seuls confrontés
à cette menace qui transgresse les
frontières des Etats. Certains de nos
voisins, le Nigeria, le Tchad, le Niger, le
Bénin, coopèrent avec nous pour opposer
un front commun à Boko Haram.
« Face à un ennemi commun qui
conteste toutes les valeurs auxquelles
nous sommes attachés, la solidarité
doit jouer à plein. L’Histoire récente nous
enseigne qu’avec ce genre d’adversaire il
ne peut y avoir de compromis ».
L’Organisation des Nations Unies et
plusieurs grandes puissances, notamment
les Etats-Unis, l’Allemagne, la France, la
6. Message du Président Paul BIYA à la Russie et la Chine, nous soutiennent aussi».
Nation à l’occasion de la fin d’année 2014
et du nouvel an 2015 – 31 décembre 2014 7. Discours du Président Paul BIYA en
réponse aux vœux du corps diplomatique
« Encouragés par leur emprise sur le nord- Yaoundé, 8 janvier 2015
est du Nigeria, ces soi-disant « djihadistes
» ont lancé contre la région de l’Extrême- «Je voudrais insister sur le caractère global
Nord de notre pays des opérations de de la menace dont nous sommes l’objet.
plus grande envergure. (…). Cela ne Ceux qui ont tenté d’asservir le Mali, ceux
pouvait pas être toléré. Nous avons donc qui s’en prennent périodiquement à notre
mis en place un dispositif de riposte et territoire national, ceux qui probablement
de prévention qui a rapidement fait ses ont influencé certaines factions en
preuves. A chacune de ses tentatives, Centrafrique et ceux qui ont créé le
Boko Haram essuie désormais de lourdes chaos en Somalie poursuivent les mêmes
pertes en vies humaines et en matériels. objectifs : établir leur pouvoir sur la bande
On peut espérer qu’ils en tireront des sahélienne de l’Atlantique à l’océan Indien
leçons.
et y installer leur régime obscurantiste
impitoyable.
2
A menace globale, riposte globale. Telle
devrait être la réponse de la communauté
internationale et notamment de l’Union
Africaine et de nos organisations
régionales.
la lutte contre le groupe terroriste Boko
Haram – Yaoundé, 16 février 2015.
« Qu’il me soit permis de repréciser qu’il
ne s’agit aucunement d’une « croisade
» contre l’Islam ou d’un épisode d’une
Nous
ne devons pas nous bercer quelconque « guerre des civilisations ».
d’illusions. Bien qu’affaibli par les pertes
qui lui ont été infligées, notre adversaire La réalité est simple. Il y a d’un côté, le
n’en reste pas moins capable de revenir à nôtre, les tenants d’une société moderne
la charge. (…). Il faut que l’on sache que et tolérante, garantissant l’exercice des
la distance qui peut séparer un pays des droits de l’homme, dont ceux de religion,
zones de combat n’est pas une assurance ainsi que la démocratie représentative.
tous risques.
De l’autre côté, c’est-à-dire du côté de
Boko Haram et des mouvements qui lui
Pour ma part, je persiste à croire que la ressemblent, il y a les partisans d’une
menace que représentent les djihadistes, société obscurantiste et tyrannique,
Boko Haram et autres Shebabs, ne sans considération aucune de la dignité
pourra être levée que par une mobilisation humaine.
au niveau international. Beaucoup
l’ont compris. Il reste à en tirer les Vous en conviendrez avec moi, il y a
conséquences. C’est le lieu pour moi une totale incompatibilité entre ces deux
de me féliciter du soutien multiforme modèles de société. Et partant une totale
que nous apportent non seulement impossibilité de compromis.
l’Organisation des Nations Unies, mais
aussi certaines grandes puissances, Il nous faut donc mettre un terme
notamment les Etats-Unis, la France, aux actions et agissements des
le Royaume Uni, la Chine, la Russie et mouvements terroristes. Il nous faut
l’Allemagne. Nous les remercions de éradiquer Boko Haram. De la sorte,
leur engagement déterminé à nos côtés nous pourrons rassurer nos populations et
dans cette lutte ».
mieux nous consacrer au seul combat qui
vaille : la lutte contre la pauvreté et pour la
8. Discours du Président Paul BIYA à dignité de l’homme africain. »
l’ouverture de la session extraordinaire
de la conférence des Chefs d’Etat et de
Gouvernement du COPAX consacrée à
3
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L’APPEL DU CHEF DE L’ETAT A LA RIPOSTE GLOBALE
CONTRE BOKO HARAM ET LA REPONSE DE LA
COMMUNAUTE INTERNATIONALE
Le 8 janvier 2015, dans son discours en réponse
aux vœux du Corps diplomatique accrédité au
Cameroun, le Président Paul BIYA a appelé à une
mobilisation au niveau international face aux actes
barbares perpétrés par le groupe terroriste Boko
Haram contre le Nigeria et le Cameroun.
Pour sa part, le Secrétaire Général de l’ONU, Ban
Ki-moon, a salué la volonté de l’UA de créer une
force régionale de lutte contre le groupe islamiste
Nigerian Boko Haram.
Dénonçant «la brutalité sans nom» des miliciens
de Boko Haram, M. Ban Ki-moon a estimé qu’il
Le Chef de l’Etat a indiqué que la réponse de la fallait une «coopération régionale et internationale»
communauté internationale et notamment de pour lutter contre le groupe.
l’Union Africaine et des organisations régionales
face à la menace que fait peser Boko Haram sur la Le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’UA a
paix, la sécurité et la stabilité du contient devait être appelé à la création d’une force militaire régionale
collective, car, a-t-il souligné, « A menace globale, de 7.500 hommes pour contrer le groupe islamiste.
riposte globale ».
Une réunion d’experts militaires africains s’est tenue
L’appel du Président Paul BIYA a été entendu car, du 5 au 7 février 2015 à Yaoundé pour élaborer le
lors du 24ème Sommet des Chefs d’Etat et de concept d’opération et les règles d’engagements
Gouvernement de l’Union Africaine (UA) tenu les 30 de la Force Multinationale Mixte (FMM) de7 5000
et 31 janvier 2015 à Addis-Abeba en Ethiopie, les personnels militaires et autres chargée de lutter
Chefs d’Etat et de Gouvernement ont condamné les contre Boko Haram.
attaques terroristes horribles commises par Boko
Haram.
Au terme de cette réunion, les pays membres de
la CBLT et le Bénin ont arrêté le principe d’une
Pour la Présidente de la Commission de l’UA, force de 8 700 hommes (plus 1 200 hommes par
Nkosazana Dlamini-Zuma, les activités du groupe rapport à ce qui avait été initialement prévu). Les
terroriste Boko Haram constituent une grave experts ont convenu de l’établissement du Quartier
menace pour la sécurité et le développement général de la Force à N’Djamena, conformément
non seulement pour le Nigeria et la région, mais aux conclusions de la 5e réunion des Ministres des
également pour l’ensemble du continent.
Affaires étrangères et de la Défense de la CBLT
du 20 janvier 2015 à Niamey au Niger. Reste à
En conséquence, l’Afrique dans son ensemble a résoudre l’équation du financement.
le devoir et l’obligation d’apporter tout le soutien
nécessaire aux États membres de la Commission Lors de la concertation entre les Chefs d’Etat
du Bassin du Lac Tchad (CBLT) et au Bénin, et de Gouvernement de la CEEAC, tenue le 31
conformément aux principes de solidarité africaine janvier 2015 à Addis-Abeba, en marge du 24ème
et d’indivisibilité de la paix et de la sécurité sur le Sommet de l’Union Africaine, les Chefs d’Etat et de
continent.
Gouvernement ont condamné, avec la plus grande
fermeté, les actes barbares et inacceptables
Mme Dlamini-Zuma a appelé à une «réponse perpétrés par le groupe terroriste Boko Haram
collective» contre Boko Haram.
contre les Etats du Bassin du Lac Tchad. Ils se
1
sont félicités des décisions de l’UA d’autoriser le Les Chefs d’Etat et de Gouvernement ont décidé
déploiement de la FMM.
d’activer les mécanismes appropriés de la
Communauté, notamment le Pacte d’Assistance
Les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEEAC Mutuelle entre les Etats membres de la CEEAC et
ont exprimé toute leur solidarité à l’endroit du les dispositions pertinentes du Protocole relatif au
Président Paul BIYA, pour la lutte que le Cameroun Conseil de Paix et de Sécurité de l’Afrique Centrale
mène contre l’agression à laquelle il fait face. Ils (COPAX) en vue de mettre en place une stratégie
ont félicité les Forces de Défense et de Sécurité du sous-régionale pour soutenir le Cameroun et le
Cameroun pour leur bravoure et leur patriotisme et Tchad dans la lutte contre le groupe terroriste Boko
les ont encouragées à poursuivre leurs efforts, sans Haram qui menace de déstabiliser la sous-région.
relâche, jusqu’à l’éradication du groupe terroriste
Boko Haram.
Les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEEAC
ont décidé de tenir de toute urgence une session
Les Chefs d’Etat et de Gouvernement ont exprimé extraordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat
toute leur gratitude au Président de la République et de Gouvernement du COPAX à Yaoundé, le
du Tchad, S.E. Idriss DEBY ITNO, pour le soutien 16 février 2015. Ce Sommet a été précédé d’une
fraternel que lui-même et son peuple apportent réunion du Conseil des Ministres du COPAX (14
à la République du Cameroun en envoyant un février) et d’une réunion de la Commission de
contingent important pour la lutte contre le groupe Défense et de Sécurité (11 et 12 février).
terroriste Boko Haram.
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CONCLUSIONS DU SOMMET DE PARIS
POUR LA SECURITE AU NIGERIA
(17 mai 2014)
Les Chefs d’Etat du Bénin, du Cameroun, de la France, du
Nigeria, du Niger et du Tchad, ainsi que les représentants
des Etats-Unis, du Royaume Uni et de l’Union Européenne
ont participé le 17 mai 2014 à Paris à un sommet consacré
à la Sécurité du Nigeria. Ce sommet a permis d’intensifier
la mobilisation régionale et internationale pour lutter contre
le terrorisme du groupe Boko Haram.
La réunion s’est conclue sur plusieurs décisions qui
permettront de renforcer la coopération entre les Etats
de la région, à la fois pour permettre la libération des
jeunes filles enlevées et plus largement pour lutter contre
Boko Haram. Les partenaires présents (France, EtatsUnis, Royaume-Uni, Union européenne) s’engageront
à soutenir cette coopération régionale et à renforcer le
dispositif international de lutte contre Boko Haram et
de protection des victimes. Tous les Etats réaffirment
leur engagement en faveur des droits de l’Homme, et
en particulier la protection des droits des jeunes filles
victimes de violences, de mariages forcées ou menacés
d’esclavage.
Coopération régionale
Le Nigeria et ses voisins développeront des capacités
d’analyse et de réaction qui contribueront à renforcer la
sécurité de toutes les populations et l’Etat de droit dans
les zones affectées par l’action terroriste de Boko Haram.
Pour lutter contre la menace créée par Boko Haram, qui
s’est dernièrement manifestée par plusieurs attentats
meurtriers et par l’enlèvement de plus de 270 lycéennes,
le Nigeria et ses voisins décident d’immédiatement de :
1. Sur une base bilatérale
- Procéder à des patrouilles coordonnées dans un objectif
de lutte contre Boko Haram et de recherche des disparues.
- Mettre en place un système de partage du renseignement
afin de soutenir cette action opérationnelle.
- Mettre en place des mécanismes d’échanges
d’information sur les trafics d’armes et renforcer les
mesures de sécurisation des stocks des armées.
- Mettre en place des mécanismes de surveillance des
frontières.
2. Sur une base multilatérale
- Mettre en place une cellule de fusion du renseignement
- Instituer une équipe dédiée qui identifiera les moyens à
mettre en œuvre et élaborera dans un second temps une
stratégie régionale de lutte contre le terrorisme, dans le
cadre de la Commission du Bassin du Lac Tchad.
Cette approche s’inscrit dans la logique du sommet de la
Commission du Bassin du Lac Tchad de 2012. Les EtatsUnis, le Royaume-Uni, la France et l’UE coordonneront
leur soutien à cette coopération régionale : expertise
technique, programmes de formation, soutien à des
programmes de gestion des espaces frontaliers.
Action au niveau international
Les participants s’engagent à accélérer la mise en place
de sanctions internationales, en priorité dans le cadre des
Nations Unies, à l’encontre de Boko Haram, d’Ansaru et
de leurs principaux responsables.
- Mobilisation en faveur des zones marginalisées et
de leurs populations fragiles, notamment les femmes
exposées aux violences.
Le P3 et l’UE s’engagent à mobiliser les bailleurs de fonds
en faveur de programmes favorisant le développement
socio-économique des régions concernées, avec un
accent particulier sur l’égalité femme-homme, les droits des
femmes et des filles et notamment leur droit à l’éducation,
le renforcement de la participation des femmes à tous les
processus de décision ainsi que le soutien aux victimes de
violences sexuelles (assistance juridique, aide médicale et
soutien psycho-social).
L’UE dédiera un certain nombre de ces programmes
en ce sens et renforcera son action de lutte contre la
radicalisation.
Les participants ont convenu que le Royaume Uni
accueillerait une réunion de suivi le mois prochain au
niveau ministériel pour faire un point des progrès de ce
plan d’action.
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DECLARATION DE YAOUNDE
DES ETATS MEMBRES DU CONSEIL DE PAIX
ET DE SECURITE DE L’AFRIQUE CENTRALE SUR LA LUTTE
CONTRE LE GROUPE TERRORISTE BOKO HARAM
(16 Février 2015)
Nous, Chefs d’Etats des Etats membres du Conseil de
Paix et de Sécurité de l’Afrique Centrale (COPAX), réunis
à Yaoundé, République du Cameroun, à l’occasion de
la Session Extraordinaire de la Conférence des Chefs
d’Etat du COPAX consacrée à la lutte contre le groupe
terroriste Boko Haram,
Considérant le Traité instituant la Communauté
Economique des Etats de l’Afrique Centrale signé à
Libreville (République Gabonaise) le 18 octobre 1983,
Nous référant aux dispositions pertinentes du Protocole
relatif au COPAX et du Pacte d’Assistance Mutuelle des
Etats membres de la CEEAC signés à Malabo le 24
février 2000,
Notant que le terrorisme ne peut ni ne doit être associé
à une religion, ni à une nationalité, une civilisation ou un
groupe particulier,
Nous référant aux différentes Résolutions des Nations
Unies sur le terrorisme et l’extrémisme violent,
notamment la Résolution 2178 du 24 septembre 2014,
adoptée lors de la réunion du Conseil de Sécurité
des Nations Unies consacrée aux menaces contre la
paix et la sécurité internationales résultant d’actes de
terrorisme,
Nous référant aux Résolutions 2195 du 19 décembre
2014 et 2199 du 12 février 2015 du Conseil de Sécurité
des Nations Unies, consacrées respectivement au
terrorisme et criminalité transnationale organisée et à
Préoccupés par les attaques répétées et croissantes du la condamnation de toute forme de financement du
groupe terroriste Boko Haram contre la République du terrorisme,
Cameroun et la République du Tchad,
Nous référant au Communiqué de la 455ème réunion
Tenant compte des conséquences sécuritaires, du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine
économiques, sociales et humanitaires négatives que au niveau des Chefs d’Etat et de Gouvernement sur le
les actions de ce groupe terroriste font peser sur la phénomène du terrorisme et de l’extrémisme violent en
République du Cameroun et la République du Tchad,
Afrique, tenue le 02 septembre 2014 à Nairobi,
Tenant compte également du fait que les pays concernés
sont contraints d’affecter des ressources importantes
initialement destinées à leur développement économique
et social à la lutte contre ce groupe terroriste,
Considérant le risque de déstabilisation de l’ensemble
de la sous-région de l’Afrique Centrale par le groupe
terroriste Boko Haram,
Conscients de la nécessité de débarrasser l’Afrique du
fléau du terrorisme et de l’extrémisme violent, qu’aucune
circonstance ne saurait justifier,
Nous référant également à la Déclaration des Ministres
des Affaires Etrangères du Comité Consultatif
Permanent des Nations Unies sur les Questions de
Sécurité en Afrique Centrale, à l’occasion de leur 39ème
session du 05 décembre 2014 à Bujumbura, en soutien
au Cameroun et au Tchad contre le groupe terroriste
Boko Haram,
Prenant en compte les Conclusions de la Réunion des
Ministre des Affaires Etrangères et de la Défense des
Etats membres de la Commission du Bassin du Lac
Tchad (CBLT) et du Bénin du 20 janvier 2015 à Niamey,
Considérant le Communiqué de la 484ème Réunion du
1
Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine du
29 janvier 2015 à Addis-Abeba sur le groupe terroriste
Boko Haram,
Exhortons la Communauté internationale à maintenir et
à accroître son soutien multiforme à la lutte contre le
groupe terroriste Boko Haram,
Nous appuyant sur les conclusions de la Concertation
des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEEAC sur
le groupe terroriste Boko Haram, tenue le 31 janvier
2015 à Addis-Abeba, en marge de la 24ème Session
Ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de
Gouvernement de l’Union Africaine,
Lançons un appel aux Nations Unies et à tous les
acteurs impliqués dans la résolution de la crise
centrafricaine, pour l’accélération du processus politique
et de reconstruction nationale en vue de permettre à la
République Centrafricaine de disposer de forces de
défenses et de sécurité pour Contrôler l’intégralité de
son territoire, notamment le triangle Cameroun-RCATchad, et de lui éviter de servir de zone de repli ou de
ravitaillement du groupe terroriste Boko Haram,
Condamnons avec la plus grande fermeté les actions
terroristes de Boko Haram au Nigeria, au Cameroun, au
Tchad et au Niger,
Demandons aux Nations Unies de procéder à l’évaluation
Condamnons également les financements et toute autre de la menace terroriste dans le dit triangle et de prendre
forme de soutien au groupe terroriste Boko Haram,
les dispositions appropriées pour sa sécurisation par la
MINUSCA et
Condamnons en outre les prétentions injustifiables de Chargeons le Secrétaire Général de la Communauté
ce groupe terroriste de créer un «califat islamique» Economique des Etats de l’Afrique Centrale :
dans la zone du Lac Tchad, tendant de ce fait à remettre De développer, d’ici fin mars 2015, en collaboration avec
en cause les frontières nationales dans la zone,
les Etats concernés, un programme d’actions politicodiplomatiques, de soutien logistique, de communication
Soutenons toutes les initiatives prises par la et d’action humanitaire à soumettre aux Etats membres
Commission du Bassin de Lac Tchad, l’Union Africaine de la CEEAC,
et la Communauté Internationale dans la recherche des
solutions à ce problème, notamment la mise en place de De mettre en place, à cet effet, au sein du Secrétariat
la Force Multinationale Mixte (FMM),
Général, un fonds spécial en vue de mener des activités
dans les Etats membres concernés,
Nous nous engageons à coopérer pleinement et à tous
les niveaux avec la Communauté Economique des D’optimiser les synergies avec les partenaires
Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en vue d’une institutionnels existants et d’entreprendre sans délai
coordination des actions de lutte contre le groupe l’identification des opportunités de partenariat avec
terroriste Boko Haram,
les acteurs internationaux et locaux qui pourront venir
appuyer, sur le plan technique et financier, l’action des
Encourageons particulièrement la République Fédérale Etats membres de la CEEAC,
du Nigeria à accroître les synergies avec les autres pays
du Bassin du Lac Tchad dans la lutte contre le groupe De maintenir le lien avec l’Union Africaine afin de
terroriste Boko Haram,
s’assurer de son appui multiforme et de la pleine
cohérence avec la Force Multinationale Mixte (FMM),
Félicitons la République du Cameroun et la République
du Tchad dans leur coopération exemplaire en vue D’assurer le suivi de la mise en œuvre de la présente
d’éradiquer le groupe terroriste Boko Haram,
Déclaration et de nous faire périodiquement un rapport
sur l’évolution de la situation sécuritaire dans le bassin
Nous engageons à apporter dans l’immédiat un soutien du Lac Tchad, ainsi que de toutes les mesures prises en
actif et multiforme au Cameroun, au Tchad et à tout vue de mettre en œuvre la présente Déclaration.
Etat membre de la Communauté qui serait affecté
par les actions du groupe terroriste Boko Haram,
Fait à Yaoundé, le 16 Février 2015.
notamment l’assistance militaire, financière, logistique
et humanitaire,
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Le communiqué final à l’issue du Sommet Extraordinaire
de la CBLT à ABUJA
(11 juin 2015)
« 1. Un sommet extraordinaire des Chefs d’Etat
et de gouvernement des pays membres de la
Commission du Bassin du Lac Tchad(CBLT) et de la
République du Benin, s’est tenu sous les auspices
de S.E Muhammadu BUHARI, Président de la
République fédérale du Nigeria, le 11 juin 2015, au
salon présidentiel de l’aéroport international Nnamdi
Azikiwe d’Abuja au Nigeria, sous la présidence
de S.E ISSOUFOU Mahamadou, Président de
la république du Niger, président en exercice des
Chefs d’Etat et de gouvernement de la CBLT.
terrain par les coalitions des armées du Cameroun,
du Niger, du Nigeria, et du Tchad. Bien que ces
opérations aient considérablement affaibli la secte
terroriste Boko Haram. Ils ont cependant reconnu
la nécessité de poursuivre cet élan de solidarité
dans l’action par des mesures plus décisives afin
de venir définitivement à bout de l’insurrection de
Boko Haram.
5. Les Chefs d’Etat et de gouvernement des
pays–membres de la CBLT et du Benin ont par
ailleurs convenu de la nécessité d’appuyer les
2. Etaient présents au Sommet extraordinaire les actions militaires par un programme d’urgence
autres Chefs d’Etat ci- après cités :
de développement en faveur des populations
• S.E. ISSOUFOU Mahamadou, Président de la vulnérables de la région afin de lutter contre les
République du Niger
causes profondes de l’insécurité liées à la pauvreté.
• S.E. Muhammadu BUHARI, Président de la
République Fédérale du Nigeria
6. Au terme de leurs délibérations, les Chefs d’Etat
• S.E. Idris DEBY ITNO, Président de la République et de gouvernement des pays membres de la CBLT
du Tchad
et du Benin ont :
• S.E. Dr Yayi Boni, Président de la République du a) approuvé le concept des opérations(CONOPS)
Benin
stratégiques et opérationnelles et les documents
• S.E. Paul BIYA, Président de la République connexes de la FMM pour la lutte contre Boko
du Cameroun, Chef de l’Etat, représenté par M. Haram.
Mebe Ngo’o Edgard Alain, ministre délégué à la b) approuvé le développement immédiat de l’Etat
Présidence de la République chargé de la défense. major de la FMM à N’Djamena(Tchad), pour la mise
en œuvre de ses exigences humaines, logistiques
3. Les travaux du sommet des Chefs d’Etat et de et financières.
Gouvernement des pays membres de la CBLT et c) approuvé le déploiement des contingents
du Benin ont porté sur la situation sécuritaire et le nationaux de la FMM, sous le commandement
plan d’urgence de développement dans le bassin opérationnel du commandant de la FMM appuyé
du lac Tchad et ont été précédés de la réunion par des Etats-majors conjoints, avant le 30 juillet
préparatoire des ministres de la défense et des 2015.
Chefs d’état major et les chefs de renseignement d) approuvé le financement de la somme de la trente
des pays membres de la CBLT et du Benin.
millions (30.000.000) dollars US pour l’installation
et la dotation en équipements du quartier général
4. Au cours de leurs échanges, les chefs d’Etat et de de la FMM.
gouvernement des pays membres de la CBLT et du e) approuvé l’établissement du secrétariat exécutif
Benin se sont félicités du succès enregistré lors des comme quartier général de la mission, le secrétaire
opérations militaires menées conjointement sur le exécutif de la CBLT faisant office de chef de mission.
1
f) approuvé les nominations à trois postes de
responsabilité au niveau de l’Etat-major de la FMM
comme suit :
i.) Commandant de Force : (Nigeria jusqu’à la fin de
la mission) ;
ii.) Commandant adjoint de la Force : Cameroun
(poste attribué de façon rotative tous les 12 mois) ;
iii.) Chef d’état-major : Tchad (poste attribué de
façon rotative tous les 12 mois).
g) demandé à l’Union Africaine de soutenir
pleinement la FMM dans des opérations, à sa
logistique et sa mission de soutien général, par la
mobilisation et l’appui financier ;
h) résolu de solliciter, en faveur de la FMM, le
soutien des partenaires stratégiques, notamment
l’Union Européenne, la France, le Royaume-Uni, et
les Etats-Unis d’Amérique ;
i) adopté le plan d’urgence de développement
des Nations-Unies de faire une déclaration de
soutien aux opérations de la FMM contre le groupe
terroriste Boko Haram
j) adopté le plan d’urgence de développement dans
le bassin du Lac Tchad
7. Au terme de leurs délibérations qui se sont
déroulées dans une ambiance fraternelle et
conviviale, les Chefs d’Etat et de gouvernement des
pays –membres de la CBLT et du Benin ont tenu à
remercier S.E ISSOUFOU Mahamadou, Président
de la République du Niger et président en exercice
du sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement
de la CBLT pour avoir convoqué cette importante
assise. Ils ont, en outre, tenu à remercier S.E.
Muhammadu BUHARI, Président de la République
fédérale du Nigeria pour avoir accepté d’abriter ce
sommet, et lui ont demandé par ailleurs, d’exprimer
au gouvernement et au peuple Nigérian, leur
profonde gratitude pour l’accueil chaleureux et
l’hospitalité légendaire africaine qui leur ont été
réservés ainsi qu’à leurs délégations. »
Fait à Abuja, le 11 juin 2015
• S.E. ISSOUFOU Mahamadou, Président
de la République, Chef de l’Etat pour la
République du Niger
• S.E. Idriss DEBY ITNO, Président de
la République, Chef de l’Etat pour la
République du Tchad
• S.E. Paul BIYA, Président de la
République du Cameroun, Chef de
l’Etat, représenté par M. Mebe Ngo’o
Edgard Alain, ministre délégué à la
Présidence de la République chargé de
la défense.
• S.E. Muhammadu BUHARI, Président
de la République, Chef de l’Etat pour la
Fédérale du Nigeria
• S.E. Dr Yayi Boni, Président de la
République, Chef de l’Etat pour la
République du Benin
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AFFAIRE DE BAKASSI :
UN EXEMPLE DE RÈGLEMENT PACIFIQUE DE CONFLIT
ENTRE LES ETATS
Le processus qui a abouti au retrait des forces
armées de la République Fédérale du Nigeria de la
Presqu’île de Bakassi et le transfert définitif d’autorité
à la République du Cameroun sur la Presqu’île de
Bakassi peut servir d’exemple. Fait rarissime sur
le continent africain pour la résolution des conflits
frontaliers, et qui mérite par conséquent d’être
souligné, tout au long cette affaire, le Cameroun a
choisi l’option de recourir aux moyens de droit plutôt
qu’à l’usage de la force. Et la justice internationale
lui a donné raison.
Dans son message à la Nation suite à cet
événement historique, le 14 août 2008, le Président
Paul BIYA a souligné fort pertinemment que : «
En choisissant la voie du dialogue et de
la négociation, nous avons administré la
preuve que le recours à la force n’est pas
forcément la meilleure voie pour résoudre
les différends. Peut-être à cet égard l’issue
pacifique de l’affaire de Bakassi fera-t-elle
précédent s’agissant de notre continent ».
Le règlement pacifique de ce différend qui entravait
les relations séculaires entre deux pays frères et
voisins n’a été rendu possible que grâce à la volonté
politique et l’engagement personnel du Président
Paul BIYA.
raison et le droit.
L’on ne peut manquer de mentionner l’action
déterminante des Etats témoins, à savoir les EtatsUnis d’Amérique, la France, l’Allemagne et le
Royaume-Uni ; et le rôle décisif de l’Organisation
des Nations Unies, à travers ses Secrétaires
généraux successifs (notamment Kofi ANNAN),
dans la mise en application des accords conclus
entre le Cameroun et le Nigeria.
Retour sur l’historique de
l’affaire Bakassi :
AVRIL – JUIN 1885 : Accord germanobritannique.
Il définit, au lendemain du partage de l’Afrique les
sphères d’influence de l’Allemagne et de la Grande
Bretagne à partir de la Côte du Golfe de Guinée.
Par cet accord la séparation des sphères des deux
puissances est délimitée sur la Côte par la rive
droite du Rio del Rey qui se jette dans la Mer entre
8°45’ Est et 8°46’ Est, rapporté au Méridien de
Greenwich.
11 MARS 1913 : Accord angloallemand.
Il concerne le tracé de la frontière entre le Cameroun
et le Nigeria de Yola à la Mer et la réglementation
de la navigation sur la Cross-River. Cet accord
Il faut aussi relever la maturité et le sens de résout toutes les ambiguïtés probables et sert de
responsabilité dont a fait montre le peuple document de référence grâce à sa clarté sur le
camerounais tout au long du conflit, témoignant tracé de la frontière entre le Cameroun et le Nigeria.
ainsi, une fois de plus, de son attachement constant
à la paix, au dialogue et au bon voisinage.
1er JUIN 1975 : Déclaration de Maroua.
Les Chefs d’Etat Camerounais et Nigerian
De même, il convient d’apprécier l’attitude du conviennent de prolonger le tracé de la frontière
peuple frère ainsi que des Autorités du Nigeria – maritime du Point 12 au Point G.
notamment le Président Olusegun OBASANJO –
qui, au même titre que les Camerounais, ont tenu 10 AOUT 1991 : Rencontre d’Abuja.
leurs engagements, en faisant ainsi prévaloir la Le Chef de l’Etat camerounais Paul BIYA se
1
rend à Abuja pour relancer les négociations sur
les questions des frontières suite à la menace
d’occupation des zones lacustres du Cameroun par
les forces de l’ordre du Nigeria, sous prétexte de
protéger les pêcheurs Nigerians du Lac Tchad.
21 DECEMBRE 1993 : Invasion
Nigeriane à Bakassi.
Au mépris de la Charte de l’OUA, notamment
des principes du respect des frontières héritées
de la colonisation et du règlement pacifique des
différends et au mépris de tous les accords conclus
entre les deux pays depuis 1961, les forces armées
Nigerianes franchissent la frontière et s’installent
dans la péninsule de Bakassi, précisément dans
les localités de Jabane et Diamond.
29 MARS 1994 : Saisine de la Cour
Internationale de Justice
Requête introductive du Cameroun contre le
Nigeria auprès de la Cour Internationale de
Justice, demandant de reconnaître la souveraineté
camerounaise sur la presqu’île de Bakassi.
Le gouvernement de la République du Cameroun
dépose au Greffe de la Cour une requête introductive
d’instance contre le Gouvernement de la République
Fédérale du Nigeria au sujet d’un différend présenté
comme « portant essentiellement sur la question de
la souveraineté sur la presqu’île de Bakassi».
Le Cameroun expose en outre dans sa requête que
la « délimitation de la frontière maritime
entre les deux Etats demeure partielle et
[que] les deux parties ne peuvent malgré de
nombreuses tentatives, se mettre d’accord
pour la compléter ». Il prie en conséquence la
Cour , « afin d’éviter de nouveaux incidents
entre les deux pays… de bien vouloir
déterminer le tracé de la frontière maritime
entre les deux Etats au-delà de celui qui
est fixé en 1975 ».
La requête invoque, pour fonder la compétence de
la Cour, les déclarations par lesquelles les deux
Parties acceptent la juridiction de la Cour au titre
du paragraphe 2 de l’article 36 du Statut de la Cour.
Conformément au paragraphe 2 de l’article 40 du
Statut, la requête est immédiatement communiquée
au Gouvernement du Nigeria par le Greffier.
additionnelle « aux fins d’élargissement
de l’objet du différend » à un autre différend
décrit dans cette requête additionnelle comme «
portant essentiellement sur la question de
la souveraineté sur une partie du territoire
camerounais dans la zone du Lac Tchad».
Le Cameroun demande également à la Cour,
dans sa requête additionnelle, de « préciser
définitivement » la frontière entre les deux Etats,
du Lac Tchad à la Mer, et la prie de joindre les
deux requêtes et « d’examiner l’ensemble en
une seule et même instance ». La requête
additionnelle se réfère, pour fonder la compétence
de la Cour, à la « base de …. Compétence… déjà…
indiquée » dans la requête introductive d’instance
du 29 mars 1994.
7 JUIN 1994
Le greffier communique la requête additionnelle au
Gouvernement du Nigeria.
FEVRIER 1996
Le Cameroun demande à la Cour Internationale
de Justice d’adopter des mesures conservatoires
après une nouvelle attaque du Nigeria.
15 MARS 1996 : Mesures conservatoires de la Cour
Internationale de Justice.
La Cour Internationale de Justice recommande aux
parties d’éviter tout acte et en particulier de leurs
forces armées qui risquerait de porter atteinte aux
droits de l’autre partie au regard de tout arrêt que
la Cour Internationale de Justice pourrait rendre en
l’affaire ou qui risquerait d’aggraver ou d’étendre le
différend porté devant elle.
11 JUIN 1998 : Compétence de la Cour
Internationale de Justice.
La Cour Internationale de Justice rejette par un
arrêt, 7 des 8 exceptions soulevées par le Nigeria.
Elle affirme sa compétence pour traiter le différend
et juge les requêtes introductives et additionnelles
du Cameroun recevables.
18 FEVRIER – 21 MARS 2002
Plaidoiries devant la Cour Internationale de Justice.
5 SEPTEMBRE 2002
Rencontre à Paris entre les Présidents OBASANJO
6 JUIN 1994
et BIYA, sous l’égide du Secrétaire Général des
Le Cameroun dépose au Greffe une requête Nations Unies Kofi ANNAN. Les deux parties
2
s’engagent à respecter la décision de la Cour Les deux Chefs d’Etat et le Secrétaire Général de
Internationale de Justice.
l’ONU notent avec satisfaction que :
- Les visites sur le terrain, visant à préparer la
10 OCTOBRE 2002 :
démarcation se poursuivent ;
Verdict de la Cour Internationale de Justice en - Les retraits et transferts d’autorité se sont effectués
faveur du Cameroun.
sans heurts le long de la frontière terrestre en
juillet 2004 ;
15 – 16 NOVEMBRE 2002 : Rencontre - Le personnel d’observation de la Commission
de Genève.
Mixte poursuit son travail dans d’excellentes
Les deux Présidents renouvellent leur engagement
conditions.
à renoncer à l’usage de la force et à rechercher
des moyens pacifiques de régler leurs différends Perspectives :
frontaliers. Création d’une commission mixte dirigée - Un nouveau programme de retrait des troupes
par un représentant de l’ONU et composée de 12
Nigérianes sera mis au point ;
membres, six Camerounais et six Nigérians, et - Les deux Chefs d’Etat se disent résolus à prendre
destinée à se réunir, alternativement, à Yaoundé et
toutes les mesures voulues pour garantir le bienAbuja. Le représentant spécial de Kofi ANNAN pour
être et préserver les intérêts des populations
l’Afrique de l’Ouest 5 basé à Dakar, M. Ahmedou
concernées.
OULD-ABDALLAH est désigné comme représentant
de l’ONU. Cette 2ème tripartite intervient un peu plus GREENTREE 12 JUIN 2006
d’un mois après le verdict de la Cour Internationale Signature de l’accord entre la République du
de Justice, le 10 octobre.
Cameroun et la République Fédérale du Nigeria
Objectif :
concernant les modalités de retrait et de transfert
Ouvrir la voie à la mise en œuvre des dispositions d’autorité dans la presqu’île de Bakassi. Le Nigeria
pertinentes du verdict de la Cour.
reconnaît que la souveraineté sur la presqu’île de
Bakassi est camerounaise conformément à l’arrêt
GENEVE, 31 JANVIER 2004
de la Cour Internationale de Justice du 10 octobre
Constat :
2002 dans l’affaire de la Frontière terrestre
Les deux Chefs d’Etat et le Secrétaire Général et maritime entre le Cameroun et le
de l’ONU notent avec satisfaction les progrès Nigeria. Le Cameroun et le Nigeria reconnaissent
significatifs réalisés :
la frontière terrestre et maritime entre les deux pays
- Adoption d’un programme de travail détaillé telle qu’elle est délimitée par l’arrêt et s’engagent
jusqu’à l’horizon 2005 ;
à poursuivre le processus de mise en oeuvre déjà
- Retrait sans heurts, de l’administration civile, de entamé.
l’armée et des forces de police de la région du Le Nigeria s’engage à retirer l’ensemble de ses
Lac Tchad ;
forces armées de la presqu’île de Bakassi dans
- Transfert d’autorité à la partie camerounaise.
les soixante jours à compter de la date de la
signature du présent Accord. Si des circonstances
Perspectives :
exceptionnelles l’exigent, le Secrétaire Général des
Les 2 Chefs d’Etat conviennent de :
Nations Unies peut prolonger ce délai, mais pour
- Renforcer les mesures de confiance, par l’échange une durée totale n’excédant pas trente jours.
d’Ambassadeurs et l’ouverture de Consulats le
long de la frontière commune ;
AKWA (Bakassi), le 14 AOUT 2006
- Mettre en place des patrouilles mixtes de forces Retrait effectif des forces armées Nigérianes de
de sécurité ;
la péninsule de Bakassi et transfert d’autorité à la
- Examiner la conclusion d’un traité d’amitié et de République du Cameroun. Ce, en application de
non-agression.
l’arrêt du 10 octobre 2002 de la Cour Internationale
de Justice et en conformité avec l’accord de
GENEVE, 11 MAI 2005
Greentree du 12 juin 2006.
Constat :
3
CALABAR (Nigeria), le 14 Août 2008
Cérémonie officielle de transfert définitif d’autorité
dans la presqu’île de Bakassi au Cameroun par
le Nigeria conformément à l’accord de Greentree
en présence des représentants des quatre
Etats témoins (Etats-Unis, France, Allemagne et
Grande-Bretagne) et du Représentant spécial du
SG de l’ONU, président de la Commission mixte
Cameroun-Nigeria, Saïd Djinnit.
frères et sœurs Nigerians qui ont choisi de
résider au Cameroun, aussi bien ceux qui
se trouvent à Bakassi que ceux qui, en très
grand nombre, vivent depuis de longues
années en territoire camerounais. Je tiens
à les rassurer : leur sécurité et leurs droits
continueront d’être garantis, ils pourront,
comme par le passé, mener leurs activités
en toute quiétude, pour autant, bien sûr,
qu’ils se conforment aux lois et règlements
Suite à cet événement historique, le Président Paul du Cameroun ».
BIYA affirmera notamment dans son message à la
Nation que :
- « Je crois pour ma part que les relations
entre nos deux pays sont promises à
- « Le Cameroun et le Nigeria se doivent un bel avenir. Voués par l’Histoire et la
désormais de tout mettre en œuvre pour Géographie à vivre ensemble, unis par
consolider le règlement intervenu et saisir des liens multiples ancrés dans une
les opportunités qui s’offrent à eux pour communauté de culture, les peuples
développer leurs relations dans tous les Nigerian et camerounais ont toutes les
domaines ».
raisons possibles de promouvoir des
rapports d’amitié et de coopération
- « Je veux, dans ce contexte, réaffirmer mutuellement bénéfiques. J’entends en
que le Cameroun tiendra tous les ce qui me concerne y apporter mon entier
engagements souscrits en faveur de nos soutien ».
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