Inauguration rotonde Henri Salvador au Conservatoire

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Inauguration rotonde Henri Salvador au Conservatoire
(Samedi 25 mai 2013 – 10h)
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Inauguration Rotonde Henri Salvador
- Conservatoire intercommunal des Portes de l’Eure Chère Madame,
Avec votre mari, Henri Salvador, nous avons eu en France, pendant plusieurs décennies,
l’un des plus grands noms de la chanson, une voix unique, une personnalité
profondément attachante, un artiste plein d’humour qui savait user de tous les registres
et avait plusieurs cordes à son arc. Ainsi, après s’être d’abord fait connaître au sein du
grand orchestre de Ray Ventura, il fut à la fois auteur, compositeur, interprète, jazzmen,
comédien et homme de télévision d’une extraordinaire drôlerie, il aura ainsi réussi dans
toutes ses entreprises, avec un bonheur, une grâce, et une nonchalance que ce
travailleur infatigable se plaisait à cultiver.
Son héritage est toujours vivant. Il fait parti de ces auteurs, chanteurs, compositeurs qui,
malgré leur décès, restent on ne peut plus actuel et atemporel avec des tubes comme « le
travail, c’est la santé ». D’ailleurs, comment ne pas rapprocher dans ce contexte de crise,
de dépression et de chômage grandissant, les propos de cette chanson avec notre
situation ? « Zorro est arrivé » chantait-il dans les années 60, mais en 2013 nous
l’attendons toujours ! Henri Salvador nous manque tant il savait nous faire oublier par
son talent, sa joie de vivre et son originalité les tracas de notre vie quotidienne.
C’est d’ailleurs grâce à son caractère d’éternel enfant et à ses chansons fantaisistes qu’il
nous a conquis avec ses comptines écrites notamment avec Maurice Pon, ce parolier de
génie. Combien de fois avons-nous entendu, voire même fredonné « Une chanson douce,
que me chantait ma maman, en suçant mon pouce, j’écoutais en m’endormant ». Ce titre
« Le loup, la biche et le chevalier » constitue une des musiques anthologiques de son
répertoire. C’est en gardant cette jeunesse du cœur et de l’âme intacte, ce rire et cette
voix inimitables, son amour du public, de la culture et de langue française, sa passion
pour la pétanque ! qu’il a continué à nous enchanter jusqu’à ses quasi 91 ans ! Un
véritable exemple pour nous tous ! Moralité de l’histoire : il faut garder un esprit jeune
et travailler !
Crooner à la française, mélodiste incomparable, il nous a offert des succès d'anthologie,
« Maladie d'amour » et surtout « Syracuse : j’aimerais tant voir Syracuse, l’île de Pâques,
Kairouan (…) avant que ma jeunesse s’use, et que mes printemps soient partis »,
chanson pour laquelle j’éprouve un véritable attachement.
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Bien évidemment –et le fait que nous inaugurions cette rotonde au sein du
Conservatoire de la Cape n’y ait pas étranger, je ne voudrais pas oublier qu’il fut un des
premiers promoteurs, avec Ray Charles, du jazz en France. Or, la philosophie du jazz,
c’est l’interaction en groupe, cette multitude d’activités que l’on retrouve également
dans les conservatoires et les écoles de musique. Au sein de notre Conservatoire, c’est
près de 45 disciplines qui sont enseignées en musique, danse et théâtre. 625 élèves
profitent donc d’un enseignement de qualité professé par une équipe de 43
professionnels avec à leur tête Philippe Tormen. L’établissement a su préserver depuis
50 ans un esprit dynamique proposant aux amoureux de la culture et aux habitants de la
Cape de nombreux projets pédagogiques et de diffusion artistique.
C’est la raison pour laquelle les élus de la Cape sont extrêmement heureux d’inaugurer la
rotonde qui porte le nom de votre mari, en ce week-end durant lequel nous fêtons notre
compétence culture, les 10 ans de la Cape, les 20 ans des centres culturels et les 50 ans
de ce Conservatoire. C’est un honneur pour nous tant Henri Salvador a marqué
profondément toutes les générations qui se trouvent ici. J’ajoute que nous avons
également la chance d’avoir aujourd’hui aussi parmi nous le chef d’orchestre d’Henri
Salvador, Bernard Arcadio, ainsi qu’un de ses musiciens. Merci à vous d’être venus
jusqu’ici !
C’est ainsi, chère Madame, que je me fais l'interprète de tous les habitants de la Cape
pour lui dire, à travers vous, tout notre attachement et lui exprimer toute notre
reconnaissance pour son talent et toute la joie de vivre qu’il a exprimé et communiqué
durant toutes ces années. « Le Lion est mort », vive Henri Salvador !
Gérard VOLPATTI
Président de la Cape
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