ArsèNe weNger - AEFCA | Alliance Of European Football Coaches

Transcription

ArsèNe weNger - AEFCA | Alliance Of European Football Coaches
Numéro 394 / MAR / AVR 2014
Amicale des éducateurs de football
Du côté de la FFF
La DTN et les
éducateurs
AEF news
Toute
l’actualité
des régions
Dossier
U15,
la catégorie
charnière
La préparation
physique
de demain
arsène wenger :
« L’AEF m’inspire un profond respect »
er
vu de l’ ét ra ng
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Le nouvel Entraîneur Français
N
Ces news sont l’expression de votre quotidien,
de vos problèmes ou de vos réussites.
ous sommes particulièrement fiers et
heureux de l’accueil très positif qui a été
réservé à notre journal « L’entraineur
Français », nouvelle formule.
Il vous appartient de nous les faire remonter.
Vous serez bientôt sollicités, par la voie du net,
pour désigner l’Educateur de L1 et celui de L2
qui vous semblent le mieux correspondre aux
valeurs de l’AEF.
Cette réussite est incontestablement due à
notre partenariat avec My Coach Foot.
Il s’agit d’une association et d’une coopération qui
s’inscrivent dans la diversité et la complémentarité
entre « L’entraineur Français », les relais internet,
les réseaux sociaux et la web TV.
La progression des adhérents nous conforte
dans nos choix.
Le mouvement est enclenché, il s’agit d’une
renaissance.
Ce deuxième numéro reflète bien ces nouvelles
orientations avec sa Une et l’interview d’Arsène
Wenger qui exprime toute la gratitude qu’il
porte à l’amicale des éducateurs de football
(AEF) et à ses créateurs, avec le dossier U15, les
news locales, etc…
A nous, avec vous, de la consolider, de
l’amplifier et de la pérenniser.
Le Comité Directeur de l’AEF
la grande interview
préparation physique
6-9 Rencontre exclusive avec Arsène Wenger
22-23 Les tendances de demain expliquées
par Nicolas Dyon
AEF news
10-13 L’actualité nationale et les meilleures
du côté de la fff
pratiques en région
24-25 Entretien avec Ludovic Debru, responsable
des services administratifs de la DTN
Dossier
14-20 U15, la catégorie charnière
26-29 Portrait du DTN adjoint, Patrick Pion
L’avenir leur appartient
Mémoires amicalistes
21 Sandra Perez, membre du bureau de l’AEF 82
30 Hommage à Jules Bigot (1915-2007)
Directeur de la publication : Jean-Marie LAWNICZAK - Rédacteur en chef : Thomas DE PARIENTE - Secrétaire de rédaction : Edwige GIORDANO
Comité de rédaction : Jacques BERTHOMMIER, Roger BOREY, Bernard CUREL, André MOLLE - Ont collaboré à ce numéro : Bernard MORLINO, Waren MESSINA, Tim SIFFREDI et Jordan ZABATA - Maquette : Comback, 5 rue Antoine Gautier, NICE - Photos : Thomas DE PARIENTE Impression : Indugraf Offset - N° ISSN : 0992-8960
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t e r v ie w
l a g r a n d e in
Arsène
wenger
« J’ai un profond respect pour l’Amicale
des Educateurs de Football »
Il compte parmi les icônes du ballon rond. Son palmarès n’a d’égal que sa constance au plus haut
niveau. De fait, Arsène Wenger dirige les Gunners d’Arsenal pour la dix-septième saison consécutive.
En dépit d’un emploi du temps dantesque, le manager alsacien a bien voulu se livrer aux éducateurs
de football. Parce qu’il parle leur langage et parce qu’il s’agit de L’Entraîneur Français. Arsène Wenger
reste un formateur profondément respectueux de l’Amicale. L’épanouissement des talents, sa
fonction de technicien et le management des hommes : voici les trois volets d’un entretien captivant,
à l’attention exclusive de l’AEF.
Entraîneur adjoint de Jean-Marc Guillou à Cannes en 1983/84. Où l’on reconnaît aussi Jean Fernandez, Bernard Casoni, Gilles Rampillon, Patrick
Révelli, Yves Bertucci (adjoint d’Antoine Kambouaré), le CTR Aquitaine Gilles Eyquem
Le secret déterré, trente ans après
Les nombreuses biographies à son sujet sont formelles : Arsène Wenger a dirigé son premier match professionnel le 17 août
1984 avec l’AS Nancy-Lorraine, contre le Paris Saint-Germain, en l’emportant 4 buts à 2. Scoop de L’Entraîneur Français : c’est
faux ! Son baptême du feu s’est produit incidemment la saison précédente, à Cannes, où Arsène entraînait l’équipe réserve alors
en DH. Il était également l’adjoint de Jean-Marc Guillou en deuxième division. Au sortir de l’hiver 1984, Guillou et le directeur
sportif de l’AS Cannes, Richard Conte, partent pour la Côte d’Ivoire recruter le diamant noir de l’ASEC Abidjan, Youssouf Fofana
qui, pour la petite histoire, retrouvera plus tard Wenger à Monaco. Sur place, les négociations piétinent et le duo cannois ne peut
rentrer à temps pour le 8ème de finale de Coupe de France qui oppose les azuréens au FC Sochaux (D1). Arsène Wenger prend
alors place sur le banc cannois et dispute sa véritable première rencontre comme entraîneur d’une formation professionnelle.
L’ASC lamine les Doubistes 3-0. Sans doute le présage d’une immense carrière, il y a trente ans au mois près…
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Arsène Wenger ou la passion du terrain
Arsène Wenger et les talents
Vous avez recruté beaucoup de très jeunes joueurs
français encore en formation, quelles qualités recherchezvous chez les jeunes talents ?
Trois qualités dominantes : technique, intelligence et
motivation.
Vous semblez apprécier les profils des jeunes joueurs
espagnols et allemands, est-ce parce que la formation
française et/ou les qualités des jeunes Français ne
correspondent pas à vos attentes ?
Nous avons pour habitude d’aller sans aucun a priori vers
les pays où on nous signale de jeunes talents. Il est vrai que
l’Espagne et l’Allemagne ont pris la tête ces derniers temps.
En France, nous avons désormais à faire face à plus de
compétition avec d’autres clubs. Il y a dix ans, un Pogba serait
sans doute venu chez nous.
A quels signes considérez-vous qu’un très jeune joueur
est apte à évoluer en équipe Une ?
Un jeune est prêt quand il s’entraîne avec l’équipe première et
que tout le monde lui donne spontanément le ballon. C’est le
signe, cela signifie que les autres reconnaissent sa valeur. Et
il arrive souvent qu’un ancien vienne me souffler à l’oreille à
propos d’un jeune talent : « alors lui, là, il est bon… ».
Comment identifiez-vous la marge de progression d’un
footballeur et comment le faites-vous travailler pour qu’il
progresse ? Au contraire, à quels signes voyez-vous qu’un
joueur a atteint un plafond d’aptitudes ?
Il faut d’abord identifier la qualité principale qui va permettre
au jeune de s’imposer au haut niveau et la marge qu’il lui reste
pour y arriver. Par exemple, un jeune peut avoir un potentiel
technique élevé mais ne pas pouvoir l’exprimer en raison d’un
handicap physique. Quand il aura gommé cette lacune, il sera
prêt. On sera plus inquiet pour celui qui a le niveau physique
mais du retard sur le plan technique.
« L’éducateur domine toujours en moi »
Existe-t-il à Arsenal un projet de jeu appliqué de l’école
de foot à l’équipe Une ? Si oui, en quoi consiste-t-il et
comment l’instaurer ?
Bien sûr, notre projet de jeu est appliqué à tous les niveaux :
construire de derrière avec vitesse et très grande qualité
technique, à l’aide de combinaisons très rapides, travaillées
dès l’école.
Vous avez été formateur au début de votre carrière, est-ce un
préalable que vous recommanderiez à un entraîneur ? Malgré
un statut de manager international, vous considérez-vous
encore un peu comme un éducateur ?
Je le recommanderais forcément car je suis resté formateur
toute ma vie. Même si j’ai d’autres responsabilités, l’éducateur
domine toujours en moi. Et quand je ne remplis pas bien ce
rôle, je me sens responsable. On a la possibilité, la chance
même, de pouvoir influencer positivement la vie des gens, de
nos joueurs. Et quand on n’y arrive pas, on se sent coupable.
d’aujourd’hui et celui d’il y a quinze ans, c’est que, de nos jours,
davantage de connaissances et d’observations objectives
sont mises à sa disposition. Il lui faut donc en retenir cinq ou
six, les plus importantes à ses yeux, et les confronter à ses
propres subjectivités, mixer le tout et faire le tri. En tirer la
quintessence pour prendre la bonne décision.
Arsène Wenger dans sa fonction
technique
« L’usure est une explication des faibles »
Quelle part de votre fonction revêt le travail de recherche
et d’observation ?
La recherche, à mon sens, c’est de suivre l’évolution du jeu et de
s’attacher aux départements qui contribuent à l’amélioration
de la performance. La différence entre l’entraîneur-manager
Comment prévenir l’usure lorsque l’on reste longtemps à
la tête d’une formation ?
Pour moi, parler d’usure c’est évoquer un faux problème,
sinon il faudrait décapiter tous ceux qui sont bons depuis
longtemps… L’usure est une explication des faibles, un alibi.
7
te rv ie w
la gr an de in
Arsène Wenger directeur du centre de formation de l’AS Cannes en 1984 - © G. Traverso
L’usure serait de ne pas arriver à diriger, à motiver les joueurs.
Il y a ainsi des gens usés avant de commencer leur carrière.
Il faut bannir ces clichés, apprécier la longévité et j’estime
que la stabilité technique est un argument primordial dans la
réussite d’un club.
d’un pays, faire attention aux modes de relations qui varient
parfois d’un pays à l’autre. Mais l’essentiel est dans le jeu : le
football qu’on aime ne change pas en traversant les frontières.
Vous formez depuis très longtemps un duo souvent
méconnu avec Boro Primorac, en quoi vous complétezvous ?
Boro Primorac est l’un de mes assistants. Il a un vécu et une
grande connaissance du foot, comme Steve Bould. Je lui
demande son avis sur certains points et cette connaissance
me sert. Nous avons une confiance mutuelle, une totale
complicité dans la façon de partager nos objectifs.
Quels rapports humains entretenez-vous avec les joueurs ?
La relation repose sur un respect, une confiance et une
exigence réciproques. Le but pour l’entraîneur est d’amener le
joueur à avoir foi en un projet collectif. Cela passe par beaucoup
de communication. L’entraîneur est avant tout un guide pour
le joueur et il ne sera efficace que dans la mesure où le joueur
comprend où il doit aller et qu’il adhère aux moyens choisis par
l’entraîneur pour arriver au but.
Vous avez entraîné en France, au Japon et en Angleterre.
Vos méthodes changent-elles au gré de la culture
footballistique du pays ?
Evidemment que non, la méthode ne doit pas changer. Il faut
en revanche savoir s’adapter aux contingences culturelles
Quel coach êtes-vous à l’entraînement ?
Il y a deux parts dans mon attitude. L’une est directive, je guide
l’entraînement. L’autre est ouverte : elle laisse au joueur la
liberté de s’exprimer.
Arsène Wenger, le meneur d’hommes
8
t e r v ie w
l a g r a n d e in
« Ne jamais transiger sur ce qui est
indispensable à l’équilibre collectif »
Comment choisissez-vous le capitaine de votre équipe ?
Le capitaine, c’est le complice de l’entraîneur, celui qui renforce
et solidifie son message. Il faut donc qu’il soit écouté, respecté
par les autres joueurs, parce qu’il est le plus souvent titulaire
et que son comportement au quotidien est irréprochable. Il y a
aussi ce que j’appellerai des capitaines techniques, ceux dont
l’autorité dans le jeu les impose.
Comment gérez-vous les joueurs de caractère ? On
a l’impression que vous cherchez plutôt des joueurs
disciplinés.
Disciplinés ? J’ai eu pas mal de joueurs difficiles à gérer car
parfois l’athlète de haut niveau est quelqu’un d’insatisfait,
d’égocentrique. Il ne faut jamais transiger sur ce qui est
indispensable à l’équilibre collectif. Je ne connais pas un
entraineur au monde qui préfère les révolutionnaires aux gens
disciplinés. Mais parfois les premiers vous font gagner. Alors,
on les tolère plus facilement, sans pour autant les aimer.
Arsène Wenger et la réponse D
Que représente pour vous l’Amicale des Educateurs de
Football ?
L’Amicale des Educateurs de Football m’inspire un profond
respect. Je dis ça en toute sincérité car j’ai connu l’époque
où elle était faiblement déployée. Je suis profondément
reconnaissant à des pionniers comme Georges Boulogne ou
Gaby Robert qui ont su organiser, fédérer et ont fait profiter le
football français de leur immense travail de structuration. Sans
en avoir eu toute la reconnaissance qu’ils méritaient. D’ailleurs,
si j’ai volontiers répondu à vos questions, malgré le peu de
temps dont je dispose dans cette période surchargée, c’est
surtout pour ça.
Quelle attitude adoptez-vous en cas de conflits de
vestiaire ?
En cas de conflit, la seule attitude c’est de désamorcer la
bombe. Cela se fait en identifiant les causes du conflit, puis
en arrivant à les résoudre. Souvent par la communication,
d’ailleurs. Dans notre métier, on finit toujours par résoudre les
problèmes humains.
Palmarès
Arsène Wenger, né le 22 octobre 1949 à Duttlenheim (Bas-Rhin)
Palmarès du joueur
Vainqueur du Championnat de France - 1979 (Strasbourg)
Palmarès de l’entraîneur
Finaliste de la C1 - 2006 (Arsenal)
Finaliste de la C3 - 2000 (Arsenal)
Vainqueur du Championnat d’Angleterre - 1998, 2002, 2004 (Arsenal)
Vainqueur de la Coupe d’Angleterre - 1998, 2002, 2003, 2005 (Arsenal)
Vainqueur de la Charity Shield - 1998, 1999, 2002, 2004 (Arsenal)
Vainqueur de la Supercoupe du Japon - 1996 (Nagoya Grampus)
Vainqueur de la Coupe du Japon - 1995 (Nagoya Grampus)
Finaliste de la C2 - 1992 (Monaco)
Vainqueur de la Coupe de France - 1991 (Monaco)
Vainqueur du Championnat de France - 1988 (Monaco)
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aef news
L’Amicale ou le laboratoire des bonnes pratiques en régions. Les pages AEF news ont pour objet
de mettre en lumière les meilleures initiatives prises par l’Amicale nationale et les cent douze AEF
locales. Pour mieux dynamiser la communauté des entraîneurs français, pour mieux vivre sa passion
d’éducateur.
AEF – Des séminaires riches
AEF – Trio gagnant
AEF –
Cinq séminaires régionaux se sont
déjà tenus depuis ces deux derniers
mois, à Ancenis, Lyon, Sainte-Tulle,
Houlgate et Montauban. Réunis
du vendredi soir au samedi, les
responsables
d’Amicales
locales
planchent sur l’animation de leurs
territoires. Management de projet,
création d’événements, communication
efficace, recrutement de nouveaux
adhérents, rôle de l’association… Les
participants phosphorent dans une
atmosphère conviviale. Il revient à
Jean-Marie Lawniczak de piloter ces
séminaires, autour d’une question de
fond, retranscrite telle quelle :
En deux jours on ne peut pas faire
de grands progrès. Comment se
perfectionner après le séminaire,
une fois livré à soi-même, sans le
contrôle de l’animateur ?
La réponse est dans l’esprit de
formation. Cet esprit condamne l’idée
qu’un séminaire contient des recettesmiracles qui transforment un homme
d’un coup de baguette magique. Le
séminaire provoque une prise de
conscience, donne des outils. A vous de
vous en servir !
Mois après mois, une bonne pratique
émerge au sein des Amicales. Elle tient
en un cocktail de trois ingrédients :
1/ un centre de formation professionnel
et/ou un cadre fédéral de haut niveau
qui anime une séance terrain, 2/ les
adhérents de l’AEF auxquels se
joignent de nombreux éducateurs
intéressés par la thématique et qui
sont des recrues en puissance pour
l’Amicale, 3/ les caméras de l’AEF TV /
My Coach TV. Montpellier Hérault, Pôle
Espoirs FFF de Liévin, Stade Rennais,
PSG, SCO d’Angers et prochainement
FC Sochaux (30 avril) puis SC Bastia,
la liste des participants s’allonge pour
le plus grand plaisir des éducateurs.
Notre conseil aux dirigeants des AEF
françaises : organisez très vite votre
prochain rassemblement.
Fondée en 1947, l’Amicale n’est certes
plus une jeunette mais se doit de vivre
avec son temps, d’avancer, de rendre
compatibles expérience et modernité.
Le
nouvel
Entraineur
Français
s’arrime à cette ambition. Notre web
TV mycoachtv.com et le site aefoot.
com aussi. Les réseaux sociaux se
développent, l’information s’accélère,
les pratiques évoluent. C’est pour ces
raisons que nous vous invitons à suivre
l’actualité de toutes les Amicales sur
nos pages Facebook et Google +,
accessibles depuis aefoot.com. Infos
pratiques, événements, formation :
découvrez en temps réel tout ce qui
se fait sur le territoire. N’hésitez pas
à nous faire part des initiatives ou
des projets qui font vivre le football
au niveau local. Votre football. Tout
peut aller plus vite, profitons-en.
Grandissons ensemble, interagissons,
vivons notre passion sans rien renier
de ce que nous sommes.
L’interaction en marche
Les Amicalistes du Maine et Loire
venus en nombre assister à la séance
des U19 Nationaux du SCO d’Angers,
consultable sur mycoachtv.com
AEF – Les Amicalistes élisent le meilleur entraîneur 2013/2014 de Ligue
1 et Ligue 2
Réunis autour du Président Lawniczak,
les participants au séminaire de SainteTulle (04) sont venus de l’Hérault, de
Corse, du Vaucluse, des Bouches-duRhône, du Var et de Rhône-Alpes
Qui mieux que les éducateurs diplômés est à même de désigner l’entraîneur
professionnel le plus compétent ? Pas grand monde, en toute objectivité. C’est
la raison pour laquelle l’Amicale organise dans le courant du mois de mai une
grande consultation auprès de ses dix mille membres. Depuis le site aefoot.com,
les adhérents de l’AEF éliront le coach sur la base de critères compatibles avec
les valeurs de l’Amicale. La CRAB (Commission des Relations Avec la Base) travaille
actuellement sur la constitution d’une short-list d’entraîneurs professionnels. En
tout état de cause, les deux entraîneurs élus au suffrage des Amicalistes se verront
remettre un prix spécial estampillé AEF. Plus de détails sur le site et par newsletter.
10
aef news
AEF 13 - Thomas Fernandez à la rencontre des Amicalistes
AEF 37 – Programme de gala
Le CDFA du District Indre-et-Loire
ne cache pas sa gratitude à l’égard
de l’Amicale nationale. Guillaume
Giuntini raconte que le 5 mars dernier,
plusieurs membres de l’AEF 37 ont
pu visiter les installations du Centre
Technique National de Clairefontaine.
Accompagnés par deux techniciens
du District, ils ont eu le privilège
d’assister à la rencontre amicale de
l’Equipe de France U20 contre les
Espoirs ukrainiens. La visite ne s’est
pas arrêtée là puisqu’un peu plus tard
dans la soirée, France-Pays Bas était
au programme au Stade de France.
Fidèle à ses habitudes et désireuse d’apporter des informations techniques à ses
adhérents, l’Amicale des Educateurs de Provence, présidée par Louis Costantino,
a reçu lundi 7 avril au District de Provence, Thomas Fernandez, directeur du centre
de formation de l’Olympique de Marseille et entraîneur des U19 DH, leaders de
leur championnat. L’occasion pour l’ancien joueur professionnel de Toulouse de
louer la formation à la française, de partager le fonctionnement du centre avec
les Amicalistes et de mettre en exergue l’organisation de l’Athletic Bilbao où il a
effectué un stage d’observation.
Un parallèle intéressant qui a permis de comparer les deux clubs en matière de
formation des jeunes. « A Bilbao, leur nombre est réduit et d’une manière générale,
les Espagnols préfèrent travailler sur une élite resserrée, contrairement à nous
qui disposons d’un plus grand nombre. La formation est très importante d’autant
qu’ils ne veulent, pour des raisons identitaires, recruter que des joueurs basques
ou d’origine basque », explique le cadre olympien.
AEF 35 – L’Amicale dote 292
AEF 13 –
Le président de l’AEF Ille et Vilaine
est heureux. Bernard Lebreton et
son Amicale viennent d’obtenir un
financement pour chaque formation
U13 du District, soit 292 équipes, sous
forme d’un kit d’arbitrage composé
d’un drapeau, deux chasubles et un
sifflet. « On a trouvé un partenaire pour
pouvoir financer tout ceci, à hauteur
de 6.000 €. Sur ces équipements
apparaîtront le logo de l’AEF et son
slogan. Cette opération est faite pour
mettre en valeur l’activité de l’Amicale
des éducateurs, on veut montrer à
tout le monde qu’elle existe », dit-il. Il
est vrai qu’avec plus de quatre cents
éducateurs adhérents, l’Ille et Vilaine
truste le palmarès hexagonal.
Pour l’AEF de Provence les choses sont
claires : toute équipe de championnat
de jeunes doit avoir un éducateur
responsable et titulaire du permis
de conduire jeune. Louis Costantino
explique : « Il y a une notation des
délégués sur le comportement des
éducateurs. Ce permis de conduire
a 10 points. Si la note est au-dessus
de la moyenne il n’y aura pas d’impact
sur les points, en revanche si une
note est en-dessous de la moyenne,
l’éducateur perd de son crédit.
L’idée est de les responsabiliser en
valorisant l’exemplarité. Si un coach
perd des points, il peut en racheter en
arbitrant une rencontre, par exemple.
Et s’il n’a plus de point sur son permis,
on change l’éducateur ».
équipes U13 d’Ille et Vilaine
Les Amicalistes d’Indre et Loire à
Clairefontaine avec Lilian Thuram
11
Permis de conduire
jeune
news
La nouvelle filière de forma1on de a fF.F.F. ale
La nouvelle filière de forma1on de la F.F.F. Quel éducateur pour demain ?
Pro BEPF Samedi 1er février, le cadre technique national Franck Thivillier a proposé aux Amicalistes de la Loire une conférence
La n
ouvelle fi
lière d
e f
orma1on d
e l
a F
.F.F. d’excellente facture sur un thème passionnant : « Comment appréhender
un environnement sportif et éducatif en mutation
BEFF PYro outh de présenter la nouvelle
en vue d’identifier
le profil
de l’entraineur et/ou éducateur
BEPF de demain ? » Ce fut également l’occasion
Cadre Technique filière de formation de la FFF que l’on peut observer ici :
La nouvelle filière de forma1on DES de la F.F.F. BEFF Préparateur Physique PYAro outh BEPF Cadre Technique Gardien de But DES BEFF Préparateur Physique BEF PYA
outh ro BEPF Cadre Technique BEPF
BPro
Futsal Gardien de But BEFF
DES CadrePTechnique
BEFF Préparateur hysique BEF YA
outh Cadre Technique BYouth
DES
Futsal Santé Sécurité Préparateur
Physique
BMF Gardien de But DES Préparateur Physique BEF Arbitrage A
BA
Gardien
Futsal de But
Santé Sécurité Gardien de But CFF1 BMF CFF2 CFF3 CFF4 BEF
BEF B
Arbitrage Futsal Futsal
B Futsal Santé Sécurité Handicap U9 CFF1 U11 BMF U19 U13 CFF2 U15 CFF3 Sen CFF4 Cer$ficats Cer$ficats de Cer$ficats de Cer$ficats de de spécialité spécialité spécialité spécialité Modules Modules complémentaires Modules complémentaires Modules complémentaires complémentaires Modules
Certificats de
complémentaires
spécialité
AEF 42 –
Projet associa$f Projet spor$f et éduca$f Quar0ers Arbitrage Futsal Gardien Santé Sécurité Santé Sécurité
Projet Projet BMF
Handicap U9 CFF1 U11 BMF U19 U13 CFF2 U15 associa$f spor$f et CFF3 Sen CFF4 éduca$f Quar0ers U6-­‐U7 Arbitrage Futsal Arbitrage
Gardien Projet Projet Handicap U9 CFF1 U11 U19 Sen U13 U15 associa$f spor$f et CFF4 CFF1 CFF2 CFF2 CFF3 CFF3
CFF4
éduca$f Futsal
Quar0ers U6-­‐U7 Futsal Handicap
Gardien Projet Projet Handicap Gardien U9 U11 U19 Sen U13 U15 associa$f spor$f et Projet
Projet
U9
U11
U13
U15
U19
Sen
éduca$f Quar0ers associatif
sportif et
U6-­‐U7 éducatif
Gardien U6-U7
U6-­‐U7 AEF 67-68 – L’Alsace dans les
AEF 49 – L’Amicale invitée
d’honneur du SCO d’Angers
Le 13 juin 2014, au Parc des Expositions
de Colmar, la Ligue d’Alsace de
Football organise une grande soirée
intitulée « Nuit des Étoiles ». Cette
manifestation rassemblera toutes
les familles du football (dirigeants,
éducateurs, arbitres, partenaires...)
pour une remise de prix. L’Amicale
d’Alsace y est invitée. Ce sera
l’occasion de donner plus de lustre à
la traditionnelle remise des trophées
Georges Boulogne et Paul Frantz.
Celui-ci récompense un éducateur en
seniors ou catégories jeunes pour les
résultats qu’il a obtenus au cours de
la saison.
Samedi 15 mars dernier, l’AEF
49 a organisé un rassemblement
d’envergure au stade de la Baumette
à Angers, auquel les Référents
Educateurs des clubs du Maine et Loire
étaient également conviés. Quatrevingts éducateurs ont pu assister à
la séance technique mise en place
par Abdel Bouhazama, directeur du
centre de formation du SCO, avec les
U17 et U19 Nationaux du club. Basée
sur la finition, elle est consultable sur
mycoachtv.com à la rubrique « Séances
d’Amicalistes ». A l’issue d’une matinée
riche en échanges, les éducateurs
ont pu assister au match de Ligue 2
opposant le SCO et Créteil.
étoiles
AEF 59-62 – Cht’ichnologie
toute
Conscients du coût d’impression de
la revue biannuelle « Le Journal de
l’Amicale », le Président André Molle et
les siens ont substitué à leur revue une
newsletter mensuelle dont la diffusion
est favorisée par la généralisation
de l’e-mail. C’est notamment André
Charlet du Racing club de Lens qui
a mis la lettre d’information en place
depuis janvier. « Les premiers échos
sont favorables », sourit le prudent
André.
AEF 51 – Les femmes franchissent la barrière
Le CTD du District Marne Bernard Curel est un ardent défenseur de l’opération fédérale « Mesdames Franchissez la
Barrière » : « Nous avons profité de la journée de la femme pour appliquer un nouveau module de formation U6-U7 réservé
exclusivement au public féminin. Actuellement les clubs sont débordés en effectifs, mais beaucoup de femmes sont réticentes
à se lancer. Elles considèrent que la fonction d’éducateur est plus une affaire d’hommes. On initie donc un travail de fond
pour détruire ce manque de confiance. Ce module est spécifique au public féminin et on ne parle pas encore d’éducatrices
mais d’accompagnatrices, car on n’aborde pas les exigences techniques. Les femmes ont des qualités à faire valoir dans
l’accompagnement des 5-6 ans que les hommes ne possèdent pas forcément.
12
aef news
AEF 79 – Arriba España !
Cinquante éducateurs des Deux-Sèvres ont fait le long déplacement jusqu’au Pays Basque espagnol pour assister au match
entre la Real Sociedad et Valence. Jacques Richard s’en félicite : « Les déplacements à l’étranger sont difficiles mais constituent
un réel plus pour les éducateurs qui découvrent une autre forme de football, sur le terrain comme au-dehors ». Et le dirigeant
de l’Amicale 79 d’anticiper : « On a maintenant pour objectif de partir pour l’Angleterre ».
Les Amicalistes des Deux-Sèvres et leurs accompagnateurs à San Sebastien
AEF 67-68 – Une conférence
façon Greys Anatomy
AEF 75 - Ile de France –
AEF 94 –
L’Amicale d’Alsace a le privilège de
compter parmi les siens un chirurgien
en la personne du Professeur Christian
Lutz, ancien assistant du professeur
Jaeger au CHU de Strasbourg. Sa
prochaine conférence à l’attention des
éducateurs du Bas et Haut Rhin est
prévue pour la fin de l’été. Elle portera
sur la prévention des blessures et sur
la traumatologie de terrain chez le
footballeur.
La formule plaît à Jean-Claude
Daix, le Président de l’AEF d’Ile
de France : « On met en place des
matchs amicaux entre éducateurs.
On demande aux Amicalistes de
venir accompagnés d’éducateurs non
adhérents, afin de leur faire découvrir
notre activité dans un état d’esprit
convivial et sympathique ».
Pendant la Coupe du Monde, l’AEF
francilienne organisera un tournoi
avec des formations au profil très
différent : féminines, éducateurs,
arbitres et même une équipe de
collaborateurs de Canal +.
Daniel Broche, le Président de l’AEF
du Val de Marne, explique que son
Amicale a conçu un « challenge
d’exemplarité ». Ce dispositif vise à
éradiquer toute forme de violence
autour des matchs, notamment due
au fait que certains éducateurs sont
incapables de gérer leur équipe.
L’éducateur qui est reçu à domicile
doit évaluer le comportement de son
homologue avant, pendant et après le
match. A la fin de la saison, est remis
le prix du meilleur éducateur au plus
fair-play d’entre eux, à la manière
des « Coachs d’Or » du District Côte
d’Azur (lire L’Entraîneur Français 393).
Forte de son succès, l’opération est
désormais étendue aux arbitres.
Opération « Amène un ami »
13
Le challenge
d’exemplarité
d o s s ie r
U15, la catégorie
charnière
Les U15 forment une catégorie charnière dans le parcours du jeune footballeur. Découverte du jeu
à onze, développement des aptitudes physiques et cérébrales, les changements sont nombreux à
cet âge. Ils appellent des attitudes appropriées. Quels comportements les éducateurs doivent-ils
privilégier ? Quelles formes d’entraînement convient-il de favoriser ? De la base à l’élite, L’Entraîneur
Français est parti à la rencontre de formateurs et de cadres techniques qui évoluent auprès des U15.
Un ensemble de bonnes pratiques en découle, illustré par des fiches exercices adaptées.
d o s s ie r
Didier Rousson est formel, la
catégorie U15 est à de nombreux
égards la plus hétérogène de
toutes. Parmi les critères qu’il
distingue, le Conseiller Technique
Départemental du District Loire
met en avant les dimensions
physiologiques et psychologiques
inhérentes à cette classe d’âge.
osseuse prend de vitesse les capacités d’adaptation du
complexe musculo-tendineux, qui se retrouve dans un
état de tension permanent. La raideur rencontrée chez les
adolescents s’explique ainsi. Il est donc nécessaire d’étirer
régulièrement le quadriceps, tout en proscrivant les exercices
en flexion complète comme dans les positions accroupies.
Thierry Maquet rappelle en outre le rôle-clé de l’échauffement
et du renforcement musculaire pour protéger les articulations.
Il recommande encore de développer les muscles du dos qui
favorisent l’ouverture de la cage thoracique et permettent une
allure plus équilibrée.
S’agissant de la première, il
considère que treize et quatorze
ans sont les générations où les
écarts apparaissent les plus marqués au sein des effectifs. Lui
qui est chargé de repérer les meilleurs éléments de la région
stéphanoise affronte d’ailleurs un problème délicat. A chaque
stage de sélection, il observe aussi bien des adolescents au
corps d’enfant que de jeunes hommes dont la croissance
est pratiquement terminée. Il lui incombe de différencier les
garçons immédiatement efficaces au plan physiologique des
autres. Le joueur qui n’est pas encore apte doit être évalué en
imaginant ce qu’il pourrait devenir à maturité égale. Et encore :
« On est incapable de prédire à quatorze ans celui qui va
percer au très haut niveau », assure-t-il.
Dédramatiser la performance
Hétérogénéité physiologique donc, mais également mentale.
Didier Rousson explique que l’on rencontre en U15 des
comportements oscillant de très enfantins à responsables.
Le regard que les jeunes portent sur leur propre parcours
scolaire livre un indice pertinent sur leur niveau de maturité,
qui se retrouve jusque dans le jeu et leur capacité à suivre
les consignes. Le CTD considère qu’un coach U15 est tenu
de s’adapter aux enfants. Les causeries d’avant-match, par
exemple, doivent être concises et claires. Y consacrer plus
d’un quart d’heure est inefficace.
L’hétérogénéité physiologique concerne les équipes de tout
niveau. Pour lui faire face, il importe que les éducateurs
s’adaptent. Ainsi, le club de Ligue qui place la formation au
cœur de son projet sportif fera prioritairement travailler
les bons joueurs avant de privilégier ceux immédiatement
efficaces, parce que plus matures. Un cran plus bas, le club de
District devra composer avec les écarts d’aptitudes athlétiques
en proposant des entraînements adaptés à chacun, quelle que
soit son efficacité du moment. C’est une tâche d’autant plus
difficile que les U15 ne sont pas capables de supporter les
mêmes charges de travail ni n’ont les mêmes résultats à des
exercices non adaptés. En la matière, Didier Rousson souligne
l’expérience menée par l’académie de Jean-Marc Guillou en
Afrique : ils ne font pas s’entraîner les joueurs par catégorie
d’âge mais en fonction de la taille et de leur poids. « Je trouve
ce système intéressant, il change de l’ordinaire », précise-t-il.
En semaine, l’éducateur qui s’appesantit trop longuement sur
la mise en place des exercices risque de lasser ses joueurs.
L’action prime. Tous le disent : l’entretien de la motivation est
primordial chez les collégiens de 4e et 3e. Le plaisir, indispensable
donc, provient de la confiance que les adolescents placent
dans le coach et dans le contenu de ses entraînements. De
sa compétence, en d’autres termes. Pour inspirer confiance,
il doit entretenir des rapports humains à la fois fermes et
bienveillants. Michel Berbèche estime que « le respect s’opère
quand ils sentent qu’il y a du répondant ». La fermeté s’impose
lorsque les « branchages » incessants mais normaux à cet âge,
cèdent le pas à l’insulte. Avec le déploiement tous azimuts
des technologies de communication, un phénomène nouveau
désempare de plus en plus d’éducateurs qui peinent à juguler
les provocations entre joueurs adverses sur les réseaux
sociaux. Les avant-matches prennent trop souvent la forme
de joutes en ligne qui dégradent le climat des compétitions,
sans que les éducateurs en aient conscience.
Entraîner des équipes où les disparités physiologiques sont
prononcées appelle quelques principes. Le CTR de la Ligue
Méditerranée, Michel Berbèche, recommande d’organiser
des séances en groupes de valeur, si la taille des effectifs le
permet. Son confrère de la Loire pointe la nécessité d’axer les
entraînements sur le jeu et l’apprentissage, en privilégiant le
plus possible la technique et la préparation athlétique sous
forme jouée, pour que les licenciés trouvent au stade ce qu’ils
viennent y chercher : le plaisir.
Si toutefois le nombre de séances hebdomadaires est élevé,
comme dans les Pôles Espoirs ou les sections Elite des
meilleurs clubs, alors l’éducateur peut mettre l’accent sur le
travail spécifique athlétique et la technique analytique. En
contrepartie, la durée des entraînements ne doit pas excéder
une heure et demie, faute de quoi on perd en qualité de travail
et de concentration.
Autre facteur décourageant, une équipe qui accumule les
défaites est susceptible de voir ses troupes déserter.
Si une mauvaise série se prolonge durablement, il
convient alors de motiver les joueurs sur le contenu
des rencontres, en évaluant les progrès qu’ils
accomplissent plutôt qu’en restant braqué sur le
nombre de points grappillés en championnat. « Les
faire s’accrocher est essentiel », témoigne Michel
Berbèche, « il faut définir un objectif auquel
se référer ». A titre indicatif, le coach fera
travailler les phases qui ne vont peutêtre pas immédiatement améliorer les
résultats mais bonifieront le contenu des
matchs. Il lui faudra notamment prouver
que l’équipe parvient à s’améliorer dans
sa capacité défensive, sa possession de
balle ou tout autre critère quantifiable.
Didier Rousson juge indispensable de
dédramatiser la performance.
Le scientifique Thierry Maquet fait remarquer que de treize
à quinze ans chez les garçons, il se produit une accélération
significative de la poussée en longueur du squelette. Cela se
traduit par un gain de taille moyen de 10,5 cm en un an. Ces
transformations influent sur la souplesse car la croissance
15
d o s s ie r
Le contexte des rencontres influe aussi sur la volonté des
adolescents. Un coach qui crie de manière inconsidérée,
des parents bruyants ou des supporters plus ou moins
bienveillants génèrent autant de traumatismes non-dits chez
les joueurs. Mathieu, U14 dans le District Côte d’Azur, témoigne
ainsi : « Ce que je ressens lorsque l’un des parents ou mon
entraîneur s’énerve, c’est du doute. Les disputes et les cris, ce
sont des choses qui me font un peu peur ». La victoire à tout
prix forme un credo absurde qui incite les instances fédérales
à s’interroger sur le maintien de la forme pyramidale des
championnats. Pour Didier Rousson, le problème ne tient pas
dans la compétition, qu’il juge saine. Que tout acteur désire
gagner le match disputé relève de l’évidence. Le hiatus provient
de ce qu’en fait l’environnement : les éducateurs qui n’ont pas
une attitude correcte vis-à-vis du résultat et les parents qui ne
jurent que par la performance. Savoir reconnaître la valeur de
l’adversaire est essentiel. La relation à l’arbitre l’est également.
En formation d’entraîneurs, le CTD de la Loire martèle que la
seule attitude recevable est l’exemplarité. Il s’agit de rester
calme et serein même lorsque la décision paraît injuste. C’est
encore plus indispensable en U15, juge Didier Rousson qui
ajoute : « Les enfants sont des éponges, un coach véhément
avec l’arbitre aura des joueurs véhéments. En tout état de
cause, le plus important est de donner confiance aux joueurs.
Il en va de leur investissement individuel et collectif ».
doute à cause du fait qu’ils ont encore le rêve de devenir
professionnels. Ils passent d’un terrain réduit au vrai foot à
onze, ils font le parallèle quand on leur parle de tactique avec
les pros et ce qu’ils voient à la télé ».
A Saint-Emilion près de Bordeaux, Patrick Rossignol a un
avis plus nuancé. Le
membre
du
Comité
Directeur de l’AEF note
que : « le comportement
des
gamins
a
complètement changé.
Avec la croissance du
nombre de divorces, de
plus en plus de joueurs
ne sont disponibles qu’un
week-end
sur
deux.
Quand il y a des gamins
un peu plus turbulents, il faut savoir les occuper, ne pas les
mettre en situation de conflit. Nous sommes plus devenus des
éducateurs que des entraîneurs ».
Si le contexte est mouvant, il reste que U14 et U15 sont la
classe d’âge à partir de laquelle les joueurs disposent des
facultés cérébrales qui leur permettent de travailler tous les
aspects défensifs et offensifs du jeu, ainsi que les transitions.
Michel Berbèche parle ainsi d’une « catégorie charnière pour
les jeunes, en termes de vie sociale et de football, parce qu’elle
est la clé pour rentrer dans le processus de formation du joueur ».
Pour Didier Rousson, la limite rencontrée est principalement
liée aux aptitudes physiologiques, sachant que les joueurs
les moins matures éprouvent des difficultés dans le jeu long.
Certains aspects tactiques, tels que fixer d’un côté pour jouer
de l’autre rapidement, sont difficiles à mettre en place faute
de pouvoir réaliser une transversale. Les adolescents sont
également appelés à jouer plus longtemps et dans un espace
plus vaste.
Communiquer avec les joueurs
En ce sens, la qualité de vie en groupe est prépondérante. Tout
comme Michel Berbèche, Jonathan Correia, qui coordonne les
U15 du FC Cergy-Pontoise (District Val d’Oise), note la solidarité
si caractéristique de la catégorie : « Ils posent beaucoup de
questions à cet âge. On essaie de mettre un cadre en place
et s’il n’est pas respecté les jeunes viennent nous interroger ».
Dans un club marqué par une forte mixité ethnique et sociale,
l’éducateur désigne les différences comme « une véritable
chance pour tous. Bien sûr, il y a toujours des gamins difficiles
dans un groupe mais dès que leur nombre n’excède pas deux
ou trois joueurs par équipe c’est relativement facile à gérer,
on peut agir au cas par cas. Il faut savoir se faire comprendre
en communiquant énormément ». Dans le même District,
Marin Colic entraîne les U15 DHR d’Argenteuil. Il trouve les
joueurs « super à l’écoute et captivés par ce que l’on dit, sans
Le passage au foot à onze peut
dérouter
certains
éducateurs,
notamment ceux qui découvrent la
catégorie. Ainsi Stéphane Porato,
l’ancien gardien international qui a
désormais la responsabilité des U15
DH à l’AS Monaco : « Le gros souci
c’est l’occupation du terrain. Lors
des premiers entraînements que j’ai
effectués, j’avais l’impression d’avoir
des poussins en face de moi. Ils ne
se soucient que du ballon et pas de
l’espace autour d’eux. Au-delà des
carences tactiques, Patrick Rossignol
déplore que « trop de joueurs montent
en U15 dépourvus des fondamentaux
techniques, comme savoir jongler
ou faire un contrôle. On est sensé
commencer à parler tactique et
souvent on doit parfaire leur formation
technique. Je constate lors des
différentes confrontations que les
autres clubs du District se retrouvent
dans la même configuration ».
16
d o s s ie r
Privilégier le jeu
demande au groupe qui possède le ballon de l’amener vers
une autre partie du terrain.
Les conseillers techniques préconisent de travailler
l’occupation de l’espace en priorité, quitte à quadriller l’espace
de jeu afin que les joueurs ne courent pas inutilement dans
tous les sens mais comprennent la manière dont ils doivent
se déplacer.
Les phases offensives consisteront souvent en combinaisons
de type dédoublement, appuis et remise, tandis que l’aspect
défensif favorisera moins le geste que le déplacement.
Les cadres fédéraux interrogés insistent sur la forme des
entraînements qu’il convient de privilégier. Michel Berbèche
explique que « comme on est sur l’apprentissage du jeu
à onze, c’est en jouant qu’on apprend à jouer, tout ce qui a
trait à l’apprentissage de l’espace va passer par le jeu et des
matches amicaux pour prendre pleinement conscience du
nouvel espace ».
Les séances doivent favoriser l’alternance de jeux à effectif
réduit pour travailler techniquement et toucher le ballon et le
travail à distances augmentées, pour chercher à travailler plus
sur la longueur du terrain. Des huit contre huit sur les troisquarts de terrain constituent une forme intéressante.
L’objet est de mettre en place des situations à problèmes, afin
que les joueurs réfléchissent et trouvent les solutions par euxmêmes, guidés en ce sens par leur coach, et sans que celuici dicte ce qu’il convient de faire. Didier Rousson apprécie
notamment les oppositions à quatre contre trois, où l’on
Enfin, s’agissant des transitions, l’objet est de savoir où l’on
se place et comment on agit en fonction de la situation.
L’éducateur proposera des exercices qui tournent autour
d’un temps donné au moment de la perte de balle. On peut
notamment imaginer une situation à trois touches où pendant
les cinq secondes qui suivent la récupération, l’équipe
attaquante devient libre de consignes pour se projeter vite
vers l’avant en se simplifiant la tâche.
Les fiches techniques
En lien avec le dossier de L’Entraîneur Français, Michel Berbèche et Didier Rousson proposent trois
exercices spécifiques. Deux traitent de la récupération collective du ballon en situation d’infériorité,
un du changement de statut.
Thème : récupération collective du ballon en situation d’infériorité
ORGANISATION
ORGANISATION
3 équipes de 2 joueurs.
6 contre 6 + 2 jokers à
l’intérieur – 4 appuis.
OBJECTIFS
OBJECTIFS
Récupération du ballon
en infériorité numérique.
Notion de transition OffDéf / Déf-Off
Récupération du
ballon en infériorité
numérique. Notion de
transition Off- Déf /
Déf-Off
REGLES
Conserver le ballon. 4
contre 2. Si un des 2
« défenseurs » touche le
ballon = les joueurs qui
se sont fait intercepter
passent en position
défensive.
BUT
Récupérer le ballon
ensemble.
REGLES
Jeu de conservation, les 2 jokers jouent avec l’équipe qui
possède le ballon. Les appuis jouent à une touche de balle.
CRITERES DE REALISAtion
CRITERES DE REALISATION
Aide au pressing – Ne pas rester sur la même base. Se placer
par rapport à son partenaire – isoler le porteur (couper les
passes) – se servir des limites du terrain- rechercher l’erreur
technique.
Occupation de l’espace. Pressing collectif (déclencheur ?)
avec fermeture de solution de passes. Coordination des
déplacements de l’équipe.
CRITERES DE REUSSITE
CRITERES DE REUSSITE
Être capable de récupérer le ballon collectivement en
position d’infériorité.
Notion de transition Off- Déf / Déf-Off
Récupérer le ballon dans de bonnes conditions. Maitrise des
techniques défensives.
VARIABLES
Jeu à 2 touches de balles puis à une touche.
TEMPS :
20 minutes
17
d o s s ie r
Changement de statut
Tache
Situation
But
Marquer lors d’un match 7c7 à
11c11 sur terrain adapté
Règles
3 touches en zone offensive
A la récupération du ballon, pendant
5’’ jeu libre + but qui vaut 3 points
Variable
Si l’équipe qui défend encaisse un
but alors que les joueurs ne sont
pas revenus dans leur camp, elle
perd un point
Comportements attendus sur transition off/def
1. Le joueur le plus proche cadre le porteur
2. Les partenaires se replacent sur l’axe ballon/but en fonction de leurs postes
Comportements attendus sur transition def/off
Etre capable d’identifier s’il faut :
1. Vite jouer vers l’avant
2. Conserver pour préparer une attaque placée
18
d o s s ie r
Focus sur le Stade Rennais
Yannick Menu : l’excellence pour leitmotiv
De l’école de foot à l’élite, le Stade Rennais mise sur l’excellence. L’Entraîneur Français s’est
entretenu avec le directeur adjoint du centre de formation qui explique le rôle spécifique tenu par
la catégorie U15. Rencontre avec un technicien pétri de valeurs et de convictions.
les situations de match. C’est une catégorie très importante
qui nous permet de déceler ceux qui rentreront au centre de
formation.
Quels sont les critères attendus par le stade Rennais
pour y parvenir ?
D’abord la capacité à s’entraîner, par la répétition de l’effort.
Ensuite par la mentalité requise, à savoir l’enthousiasme,
l’humilité, avoir un goût pour l’effort. On rentre là dans la
capacité de travail.
Yannick, quel est le sceau de la formation au Stade
Rennais ?
La formation rennaise existe depuis 1987, c’était l’une des
premières en France avec des clubs comme Nantes et Auxerre.
Il s’agit à la fois d’une organisation et d’une exigence. Nous
distinguons la formation éducative de l’individu à travers ses
valeurs et son parcours scolaire et la formation sportive. On
est à la recherche de l’excellence au quotidien car l’éducation
exige de la constance. Si nos joueurs n’ont pas une capacité
de travail et une éducation conformes à nos valeurs, ce sont
nous les adultes, les formateurs encadrants et entraînants qui
en sommes responsables.
« Nos joueurs doivent être attractifs »
Existe-t-il une marque de fabrique du stade Rennais ?
Oui, car la réussite ne se programme pas, elle se construit. Nous
partons du principe que nos joueurs doivent être attractifs. Le
football est un spectacle auquel les gens assistent pour vivre
une émotion. Il y a moins d’actions décisives au football qu’au
hand ou au basket, car la construction est plus longue. Il faut
donc former des joueurs attractifs, positifs qui prennent des
initiatives, soient créatifs et tournés vers leur équipe. Mais ces
joueurs positifs, il faut encore qu’ils soient fiables. L’adolescent
doit être fiable pour assurer un niveau de performance
constant à son entraîneur, son équipe et son club. Nous avons
la conviction qu’un joueur attractif évoluera dans une équipe
attractive. Nous partons donc du principe que nos équipes
doivent posséder le ballon et le travail est prioritairement axé
sur ce principe. Viennent ensuite les phases de transition : nous
venons de perdre le ballon, quel est notre mode réaction ? Nous
le récupérons, comment déséquilibrer notre adversaire ? Tout
ceci est coiffé par un système de valeurs sportives, j’entends
par là des valeurs d’engagement et de responsabilité. Nos
contenus d’entraînement sont orientés vers ça.
Combien de joueurs intègrent le centre de formation ?
Nous faisons le choix d’en avoir très peu. Il y en a quarante et
nous souhaitons ramener ce nombre à trente-cinq voire trente,
parce que nous privilégions la qualité. Moins on a de joueurs et
plus on est précis dans leur accompagnement sportif, scolaire,
éducatif. On sait qui ils sont.
Comment va-t-on chercher ces joueurs ?
Prioritairement dans notre école de foot, c’est-à-dire dès l’âge
de six ans. Avant d’aller voir ailleurs, notre recrutement local
prime dans la mesure où il garantit l’appartenance au club et
au maillot. A partir de la 6e, nous avons créé une structure de
préformation qui passe par une convention avec le collège
Claunet, dont 20 % de l’effectif est constitué de licenciés du
Stade Rennais. Ils disposent d’horaires aménagés, avec deux
parcours distincts : celui de 6e – 5e, dit « Football pour tous » et
celui de 4e – 3e, plus élitiste, correspondant à la catégorie U15.
Après la 3e, nous continuons de proposer une section sportive
de second cycle de type « Football pour tous » pour les garçons
qui ont eu une maturation tardive. Ils ne sont pas internes au
centre de formation mais jouent avec les équipes du club. Et ils
s’entraînent de façon quotidienne. Certains intègrent ensuite
le parcours de haut niveau.
La désignation d’un éducateur est primordiale pour un
responsable de centre de formation, comment le recrutet-on ?
Le premier critère est la diversité de l’équipe. Nous recrutons
par exemple d’anciens joueurs du club en Ligue 1 et Ligue
2. Ensuite, nous choisissons des garçons qui ont eu un
parcours de formation mais n’ont pas fait carrière et qui ont
eu davantage un parcours universitaire. La loyauté est un
critère, pour ma part, primordial. La stabilité professionnelle
et personnelle est importante. La loyauté se détecte tous les
jours, sur des attitudes, des comportements, des initiatives.
Il ne faut pas oublier aussi la capacité à travailler en équipe.
Les U14-U15 sont une catégorie charnière, comment la
voyez-vous ?
Le premier objectif de cette catégorie est l’éducation, on est
dans les attitudes, le comportement qu’il faut avoir sur le terrain
et en dehors. Après, viennent les premiers apprentissages
avec le renforcement de la technique, les bases du jeu et
Qu’est-ce qu’un bon éducateur en U15 pour le stade
Rennais ?
Il faut qu’il s’inscrive dans le projet du club et soit capable de
faire parler ses valeurs sportives, techniques et tactiques. Il doit
susciter beaucoup d’enthousiasme, être rigoureux et éduquer
les jeunes à l’effort, à l’assiduité, aux valeurs fondamentales.
19
d o s s ie r
Est-ce que les joueurs en préformation (U14-U15)
ressemblent à ce qu’est Rennes ?
Oui, car quand on parle de recrutement, on choisit le joueur,
donc notre recrutement est sur la base du choix, ce n’est pas
un recrutement qui est subi. Quand le joueur arrive chez nous,
l’éducateur ne le découvre pas, il le connaît déjà depuis bien
longtemps. Quand il est détecté, observé, il y a toute une
méthodologie que nous mettons en place et les entraîneurs
formateurs sont impliqués. Quand on a un doute sur un
garçon, on s’abstient, c’est très important.
Comment un éducateur dans cette catégorie sait qu’un
aussi jeune pourra tenir la pression, la charge de travail
et la difficulté d’un parcours de formation ?
Il faut laisser le temps au temps. On veut trop souvent des
joueurs matures très vite, en oubliant qu’à 14-15 ans, un joueur
a besoin d’accompagnement, de rigueur et de discipline. Or,
tout ceci se forge avec le temps. Les garçons sont multiples
et leurs besoins ne sont pas les mêmes. C’est aussi la capacité
de l’entraineur à mesurer tout ça et à répondre au besoin
pédagogique de ces joueurs-là. Un centre de formation
constitue une bonne école de la vie, il fait grandir les joueurs.
Formateur au Stade Rennais, l’expert My Coach Foot, Romain Ferrier livre à l’Entraîneur Français quelquesunes des fiches exercices U15 qu’il a créées en ligne. Une séance filmée est également consultable sur
mycoachtv.com, rubrique « Séance d’Amicalistes ».
Jeu combiné avec finition frappe
Toro Villareal
Thème secondaire
Technicité
Objectif de l’exercice
Conservation + progression
Effectif
18 joueurs
Dimensions
6m X 6m, 1m de rivière, 6m X 6m
Matériel
coupelles, chasubles, ballons
Appui remise profondeur pour 3e joueur côté.
Une/deux ou une/deux/profondeur dans l’axe
Effectif
20 joueurs
2 touches, 3 passes pour
changer de carré de toro
Matériel
6 Mannequins, plots, ballons.
Mise en place
5 contre 2 dans un carré de 6m X 6m. Au
bout de 3 passes, possibilité de déplacer
le 5 contre 2 dans un autre carré avec 2
joueurs en attente. 2 touches.
Durée de l’exercice
Intensité de l’exercice
Nature de la récupération
Durée de l’exercice
Intensité de l’exercice
30 minutes
Léger
Passive
20 minutes
Soutenue
Récupération collective du ballon
en situation d’infériorité
Coerver
Thème secondaire
qualité de prise de balle
Objectif de l’exercice
Récupération du ballon en infériorité
numérique.
Notion de transition Off-Déf/Déf-Off
Effectif
18 joueurs
Dimensions
Triangle de 6 mètres de largeur. Porte de 2 mètres de
largeur.
Coerver passe et suit.
Redoublement de passe
sur les triangles
Durée de l’exercice
30 minutes
Intensité de l’exercice
Léger
Effectif
3 équipes de 2 joueurs
Matériel
6 plots, 4 constri-foot, coupelles, 15 ballons
Mise en place
Echauffement avec mobilisation générale, on monte en
intensité gestuelle et de conduite. Sur les triangles :
- Prise de confort (éliminer le plot sur la prise)
- Prise d’attaque (on avance vers le ballon en passant
devant le plot) Redoublement dans les triangles,
on élimine le plot par un “une/deux” On ajoute la
communication. En fonction de l’information donnée
(seul ou ça vient) le joueur rend le ballon ou oriente le
ballon grâce à sa prise.
Sur les portes latérales :
- course incurvées, sollicitation dans la porte.
- en place dans la porte, prise de balle orientée.
20
Matériel
4 plots 2 chasubles de 3 couleurs
différentes
Durée de l’exercice
20 minutes
Mise en place
Conserver le ballon. 4 contre 2. Si un
des 2 \”défenseurs\” touche le ballon =
les joueurs qui se sont fait intercepter
passent en position défensive. Aide au
pressing - Ne pas rester sur la même
base. Se placer par rapport à son
partenaire - isoler le porteur (couper les
passes) - se servir des limites du terrain rechercher l’erreur technique.
nt
u r a p pa r t ie
l’av e n ir l e
Rencontre avec Sandra Perez,
47 ans, membre du bureau de l’AEF du Tarn et Garonne
Ils incarnent le renouveau. Engagés, curieux et technophiles, tout en demeurant fidèles aux valeurs
de l’Amicale. Leur engagement bouscule autant les idées reçues qu’il dépoussière l’image de
l’association. Conscients de la difficulté de mobiliser les éducateurs, ils foncent. Ces Amicalistes
d’un nouveau genre font l’avenir.
« Partout la passion me guide »
collectif. Nous bossons ensemble pour proposer à nos Amicalistes
différentes activités. On tente de dynamiser l’Amicale en étant à
l’écoute des attentes exprimées par les éducateurs.
Sandra, comment êtes-vous entrée dans le monde du
football ?
Je suis d’abord une supportrice dans l’âme. Toute jeune, je
partais en vélo pour voir les matchs de mon frère dans le club
de Castelsarrasin. J’ai vraiment cette passion du foot en moi.
C’est pourquoi, avec l’aide de ma meilleure amie, j’ai créé une
section féminine. Je garde un merveilleux souvenir de cette
période même si ça n’a pas duré très longtemps (de 1983 à
1985). En tant que dirigeante, j’ai commencé dans les années
80. J’encadrais l’équipe Une de Castelsarrasin. Je devais recevoir
les arbitres, faire la feuille de match et en plus j’occupais le
poste de soigneuse. Ces différentes activités ont duré jusqu’à la
naissance de ma fille en 1998. Au fil du temps, j’ai été éducatrice
dans différentes catégories, de U9 à U13. Désormais, j’ai d’autres
responsabilités. J’encadre l’équipe départementale des filles
en U12-U15 dans le cadre du challenge régional. Je suis aussi
membre de la commission régionale sur la féminisation et au
bureau de l’AEF 82. Partout la passion me guide.
Comment jugez-vous le développement du football
féminin dans votre District ?
Le développement du football féminin est une priorité. Le travail
de l’Amicale commence à porter ses fruits car il y a beaucoup plus
de dirigeantes, de joueuses et d’éducatrices que par le passé.
Notre District met en avant le travail des femmes, notamment
lors d’une remise des récompenses décernée exclusivement aux
bénévoles féminines. Je pense que les différents clubs du Tarnet-Garonne doivent donner à ces femmes la possibilité d’exister.
Elles ont les capacités pour occuper des fonctions importantes.
Etes-vous de ceux qui considèrent que l’Amicale a besoin
de se moderniser ?
Oui, et ce sur plusieurs points. On travaille pour que plus de
femmes soient représentées à l’AEF. On a aussi mis en place un
site Internet plus attrayant. Il sera plus facile d’accès pour nos
Amicalistes. Il faut faire également de la publicité pour attirer de
nouveaux adhérents, distribuer des flyers, faire des parrainages
et, je le répète, être à l’écoute de tous les éducateurs.
Avez-vous évolué dans votre manière d’entraîner ?
Lorsqu’on m’a proposé de coacher une équipe dans le club de
ma fille et de mon fils, à la JEM (Jeunes Espoirs Montalbanais),
j’ai eu l’opportunité de suivre les formations dispensées par le
District du Tarn et Garonne. Je n’ai pas hésité car il me semblait
nécessaire de disposer d’une compétence spécifique enfants.
Pourquoi certains éducateurs hésitent-ils à adhérer ?
Lors de la dernière présentation de l’AEF, j’ai eu l’occasion de
parler avec un bon nombre d’éducateurs. Malheureusement, Ils
n’ont souvent pas le temps ou le réflexe d’adhérer. La principale
crainte est d’avoir une charge de travail trop importante. C’est
dommage car l’AEF met en avant la convivialité, l’amitié et le
respect. Je crois fermement en l’avenir de l’Amicale.
Quel rôle occupez-vous au sein de l’AEF 82 ?
Je suis secrétaire adjointe. A l’AEF 82, comme dans toutes les
autres associations, on effectue essentiellement un travail
21
p r é pa r at io
n p h y s iq u e
Les tendances de demain
décryptées par Nicolas Dyon
Nicolas Dyon est depuis plus de dix ans le préparateur physique attitré de Frédéric Antonetti. Pour
L’Entraîneur Français, il décrypte les grandes tendances de la préparation physique de demain, du
niveau professionnel jusqu’au monde amateur. Prophétie experte.
La précédente édition de L’Entraîneur Français avait mis en
lumière le rôle majeur que la préparation physico-médicale
est appelé à jouer au cours des prochaines années. Gérard
Houllier anticipait d’ailleurs que le vainqueur de la Coupe du
Monde au Brésil serait la sélection qui, parmi les principaux
favoris, optimiserait ce facteur. Interrogé sur le futur de la
préparation athlétique, Nicolas Dyon décline une analyse
autour de trois aspects : les ressources humaines mobilisées
par les clubs, les moyens matériels et technologiques dont
ils disposeront et, surtout, les nouvelles méthodologies
employées.
staffs analyseront en temps réel toute information sur les
urines, la salive ou le sang, eux-mêmes prélevés de façon
moins contraignante.
3.
Mais c’est surtout en termes méthodologiques que
l’adjoint de Frédéric Antonetti pressent le plus grand nombre
d’évolutions. Il en recense cinq principales.
La première, pour partie évoquée plus haut, tient dans
l’accompagnement personnalisé du joueur. Pour illustrer ceci,
Dyon expose que la récupération d’un attaquant doit différer
de celle d’un défenseur parce qu’ils ne fournissent pas la même
typologie d’efforts. L’enjeu est conséquent dans la mesure
où la principale qualité physique d’un footballeur moderne
consiste en sa capacité à répéter des efforts à haute intensité,
c’est-à-dire toutes les courses supérieures à 24 km/h. L’expert
note qu’au cours des quinze dernières années, les distances
parcourues en matchs ont moins progressé que la proportion
des sprints. Certains joueurs parviennent à réaliser cinq cents
voire six cents mètres par rencontre à plus de 24 km/h.
1.
Au plan humain, le spécialiste estime que l’ensemble
des clubs professionnels va suivre le mouvement à l’œuvre
au sein des plus grandes formations européennes, avec la
constitution de véritables staffs dédiés. Sous l’autorité d’un
préparateur en chef, une équipe sera chargée qui de la réathlétisation, qui de la musculation, de la vitesse… Il y aura d’un
côté les spécialistes voués à la récupération post matchs et
entraînements, les « recovery fitness coachs », et de l’autre,
ceux centrés sur la prévention des risques musculaires et
des blessures. Le préparateur physique en chef chapeautera
pour sa part l’équipe mise en place, en assurant l’opérationnel
sur le terrain. Nicolas Dyon explique cette tendance par la
nécessité d’individualiser les entraînements. Dans les faits,
si cette évolution émerge moins rapidement en Ligue 1
qu’à l’étranger, l’arrivée d’entraîneurs exigeants, tels Claudio
Ranieri ou Carlo Ancelotti, initie ces changements. Le partage
des rôles s’observe notamment au Paris Saint-Germain où
trois préparateurs interviennent, dont le très réputé Philippe
Lambert. A ces spécialistes s’ajoute un « sport scientist »
qui analyse les données GPS et dicte la ligne de conduite
nutritionnelle à observer. Certes, en avance, compte tenu des
moyens dont ils disposent, les mastodontes de Ligue 1 n’en
tracent pas moins un sillon que les autres clubs emprunteront
à coup sûr dans les prochaines saisons.
2. Au niveau matériel, Nicolas Dyon juge les structures
professionnelles et amateurs de mieux en mieux équipées,
avec la prolifération de cardio-GPS ou de logiciels de tracking
(Amisco, Pro-zone). Les technologies de demain présenteront
l’avantage d’être moins encombrantes. Apposer chaque jour
des cardio-fréquencemètres aux joueurs est contraignant.
Aussi les clubs professionnels et amateurs bénéficieront-ils
à moyen terme de tenues intelligentes, capables de révéler,
entre autres données, les distances parcourues et la répétition
des efforts. A titre d’expérimentation, les rugbymen du Castres
Olympiques testent actuellement un maillot prototype conçu
par Almérys, la filiale sport et santé d’Orange. Du prototype à
la généralisation bon marché, l’histoire économique enseigne
qu’un petit nombre d’années suffit. En outre, les progrès de la
technologie permettront de recourir à une nouvelle gamme
d’outils d’aide à la performance. Conséquence prévisible, les
22
p r é pa r at io
n p h y s iq u e
Favoriser la récupération incomplète
sur les états individuels de forme, de fatigue ou de stress.
L’objet n’est pas de compiler des statistiques sans fin mais
de se montrer plus précis sur la quantification de la charge
d’entraînement. Il convient donc de se référer à des critères
scientifiques, en particulier l’échelle de Hooper et la méthode
du RPE (Rate of Perception Exercise, ou la sensation de fatigue
liée à l’intensité de l’entraînement, graduée sur une échelle
de 0 à 10). Nicolas Dyon se montre formel lorsqu’il prédit que
l’utilisation du RPE se généralisera à tous les footballeurs,
professionnels et amateurs.
Justement, et c’est le deuxième point, cette aptitude nécessite
un entraînement qualitatif basé sur le RSA (Repetition Sprint
Ability). Cette méthode privilégie la notion d’accélération à
la vitesse pure, elle se définit comme la capacité à changer
de rythme sur un temps très bref. Le footballeur qui effectue
le plus souvent des sprints courts, inférieurs à vingt mètres,
doit développer cette qualité pour faire la différence.
Concrètement, il convient de travailler cet aspect à J-3/J-4, car
les efforts demandés sont coûteux en énergie. Il s’agit de jouer
sur la durée de récupération entre les sprints en favorisant les
récupérations incomplètes qui, elles-mêmes, correspondent
à ce que les athlètes vivent en match. Les séances de
RSA prennent la forme d’exercices de sprints courts (cinq
secondes) avec des temps de récupération décroissants (de
vingt à cinq secondes), sur des blocs de trois fois huit minutes,
entrecoupés d’exercices de conservation du ballon ou de
perfectionnement technique.
Il reste un point crucial. Les effets de ces nouvelles méthodes
demeureront vains si la préparation invisible promue par
les clubs ne progresse pas. Il juge sévèrement l’attitude de
nombreux professionnels et suggère deux pistes : soit s’inspirer
des grands clubs qui imposent à leurs joueurs de se tenir à
disposition du club toute la journée, soit mieux enseigner ce
qu’est la préparation invisible et ce, dès l’âge de la formation.
Du reste, et à tous les niveaux, la longévité d’un joueur fournit
un excellent indicateur de sa préparation invisible.
En troisième lieu, ce n’est pas parce que le groupe travaille
sur le RSA qu’il doit négliger l’aérobie et l’endurance générale,
bien au contraire même. Nicolas Dyon juge indispensable de
préparer le terrain physiologique avant la capacité à répéter
les sprints. Il faut améliorer à la fois le transport de l’oxygène
au muscle et l’utilisation que le muscle en fait. Cela permet
une bonne récupération entre les sprints, mais aussi après les
séances ou les compétitions.
L’ancien cadre du Stade Rennais anticipe encore que les
préparateurs multiplieront les exercices de prévention des
blessures
musculaires.
C’est une certitude pour
lui, la lésion musculaire
des
ischio-jambiers
à
différents seuils de gravité
est, et restera, la blessure
du footballeur moderne,
qu’il soit champion du
monde ou amateur. Il
est impératif d’organiser
chaque
semaine
des
sessions d’exercices sur
la
chaîne
musculaire
postérieure : dorsaux,
fessiers, ischio-jambiers,
puisque
ces
muscles
travaillent en synergie.
Le gainage, les exercices
Hamstring
Exercise
Nordic, dont l’efficacité est
scientifiquement prouvée,
et
la
proprioception
doivent être sollicités.
Last but not least, les
staffs techniques sont
continuellement
en
train de prendre des
décisions sur le contenu
des entraînements et la
gestion des joueurs. Ils
ont besoin d’informations
sans cesse renouvelées
le gainage pour prévenir la lésion musculaire des ischio-jambiers ©Stade Rennais
23
la fff
d u côt é d e
Ludovic Debru :
« un éducateur, une équipe »
En qualité de responsable des services administratifs, Ludovic Debru figure en troisième position
dans l’organigramme de la Direction Technique Nationale de la FFF, après François Blaquart et Patrick
Pion. Ce titre générique cache une fonction riche. Pour L’Entraîneur Français, il dresse le panorama
des missions dévolues à la DTN puis s’attarde sur l’un des nombreux atouts du football hexagonal :
façonner des joueurs de talent. Ludovic Debru revient également sur la formation des cadres et sur
les dispositions prises pour favoriser l’accès aux diplômes.
Ailleurs, il existe une spécificité intéressante dans les clubs
proches du modèle lyonnais. Pratiquement 80 % de leurs
pros sont issus du centre, Lyon est le 3e club formateur
européen derrière le Real Madrid et FC Barcelone. Sur le plan
des valeurs, ce modèle engendre une forte identification au
club. Economiquement, c’est intéressant et sportivement cela
permet de travailler sur le long terme avec les joueurs, ce qui
est un facteur de réussite. En définitive, la question que doit se
poser un club professionnel est de savoir 1/ pourquoi former,
2/ savoir si les joueurs formés correspondent à ses besoins.
Quel regard portez-vous sur les partenariats locaux entre
clubs professionnels et amateurs ?
C’est discutable dans le sens où des clubs en pros en
reviennent. Il y a un intérêt à faire du partenariat local, c’est
une évidence, mais de façon intelligente. Voyez ceci : dans la
classe d’âge des dix-onze ans, on recense à peu près 90.000
licenciés. Parmi eux, 600 à 700 intégreront un centre de
formation et 250 seront sous contrat. Sur ces 250, 80 jeunes
vont réussir, ce qui fait 2 par club puisque l’on compte 40
centres. On est dans une logique de besoin, pas de stratégie,
donc quoi qu’il se passe les centres de formation sont une
variable d’ajustement. A l’échelle d’un partenariat, le taux de
réussite est extrêmement faible. Il n y a pas d’intérêt à les
formaliser outre mesure. A l’inverse, un club qui met en place
une cellule de détection a intérêt à aller au contact. Sur un
rayon de 50 km c’est valable de mettre en place des relations
particulières, au-delà de ce rayon cela n’a plus de sens.
Beaucoup de clubs pros qui recrutaient en masse vers Paris
ont abandonné ce système.
Ludovic, quels sont les rôles impartis à la DTN ?
Il y a cinq grands métiers à la DTN, qui concernent le joueur,
l’entraîneur, la pratique du football, les sélections nationales
et la formation des cadres. Au regard de ces fonctions, il se
dessine une organisation administrative et une organisation
technique. Depuis son sommet, cette dernière est constituée
d’entraîneurs nationaux puis elle se décline en régions et
dans les départements avec les cadres techniques, du CTR
au CDFA. En plus de ces métiers, il y a à Clairefontaine un pôle
audiovisuel au service des entraîneurs nationaux. S’ajoutent
enfin le Pôle France et les Pôles Espoirs qui sont conventionnés
avec les Ligues régionales.
Le rôle de la DTN vis-à-vis des éducateurs concerne toute la
réglementation adaptée et ses contractualisations. On entend
par là l’homologation et les enregistrements des contrats
d’entraîneurs, à peu près un millier par an. On intervient
du CFA2 jusqu’à la Ligue 1. Avec la réforme des diplômes,
nous assurons la gestion du système d’équivalences avec
les anciennes certifications de type BE1 etc… auxquelles
s’ajoutent les équivalences UEFA.
Sur la partie joueurs, il nous faut concevoir le Parcours
d’Excellence Sportif de la FFF. Cela consiste à imaginer le
parcours d’un joueur depuis sa 1ère toute première licence
jusqu’à sa sélection en équipe de France A. On doit à la fois
imaginer le parcours, les structures et mettre en place une
politique de formation. Nous agréons en particulier les
centres de formation des clubs professionnels auxquels nous
garantissons un accompagnement permanent. Nous avons
décerné sept labellisations de centres sur les trois dernières
années. Trente-sept clubs sont actuellement labellisés.
Quel est donc pour vous le profil de jeunes joueurs qu’un
club doit recruter ?
Je recommande de recruter le plus tard et le plus près possible
du club. Pourquoi plus tard ? Parce qu’à treize-quatorze ans,
on ne sait absolument rien d’un joueur. Si les clubs recrutent
aussi tôt, c’est parce que la réglementation conventionnelle
leur permet de faire signer un accord de non sollicitation au
1er janvier de l’année des U13. Il s’agit en fait de la ligne de
départ, et tout le monde veut être sur la ligne de départ. C’est
un domaine d’ultra concurrence où les clubs lancent une pièce
en l’air.
Parmi les trente-sept centres labellisés, en est-il de
remarquables ?
Un bon centre est une structure qui forme des joueurs de
moins de vingt-cinq ans et qui les fait jouer. En termes de
stratégie, on peut avoir des centres qui fonctionnent très bien
comme le PSG par exemple, qui a les meilleurs joueurs en
sélection, mais pour qui il est plus compliqué de sortir.
Aujourd’hui, comment définissez-vous la politique
sportive de la fédération ?
La politique de base c’est « un éducateur, une équipe ». Ce
que l’on souhaite généraliser, c’est le fait que tout pratiquant
soit entraîné par quelqu’un de formé à cet effet. C’est un
axe général au niveau des entraîneurs. Nous menons aussi
une réflexion sur le fait que tout joueur doit pouvoir trouver
24
la fff
d u côt é d e
à proximité de son domicile une structure qui lui permette
d’évoluer en fonction de son objectif. S’il vise l’excellence, on
doit lui proposer le dispositif de section sportive qui est inclus
dans le Parcours d’Excellence Sportif. Ensuite, pour ce qui est
de l’élite, notre objectif est de laisser le plus longtemps possible
le joueur dans son milieu familial. Notre ambition est aussi de
promouvoir les pratiques, avec le développement du futsal qui
est un très bon exercice. Le passage du futsal au football à onze
est très intéressant. Le beach soccer n’en est qu’à ses débuts
mais nous travaillons sur son essor. En termes de pratiques
techniques, le projet « Horizon Bleu » 2016 envisage la refonte
du système de compétitions.
recevoir une formation en seize heures, proche de chez lui, voire
même sur site. Si elle veut parler du jeu, il faut que la personne
soit formée sur les principes de base. La vraie révolution c’est
qu’on a créé le contact direct avec l’entraîneur. Au-delà de
l’aspect pédagogique, en seize heures, l’intéressé reçoit un
mode d’emploi comprenant la planification de son année, et ce
pour un tarif très abordable (50€).
Quelle a été la genèse de cette approche ?
Tout part d’une réflexion sur l’offre de formation et la pédagogie,
c’est-à-dire comment répondre au besoin de celui qui veut
commencer à entraîner mais ne fera pas l’effort de passer les
diplômes actuels. L’idée est d’aller au-devant de ses attentes et
de lui offrir une pédagogie adaptée. A un niveau plus élevé, nos
formations ont également été repensées, avec des passerelles
en termes de diplômes professionnels.
La formation des cadres occupe un pan important de vos
missions…
En effet, nous en faisons l’une des pierres angulaires de notre
stratégie. Dorénavant celui qui a la vocation d’entraîner peut
La direction technique nationale
En complément de l’interview que Ludovic Debru a donnée à l’Entraîneur Français, retrouvez en exclusivité
sur aefoot.com les principales conclusions de la DTN sur l’efficacité de la formation française.
25
la fff
d u côt é d e
Patrick Pion,
au nom des éducateurs
La trajectoire du Directeur Technique National Adjoint est aussi rectiligne que le chemin de Montgivray
à Paris. De son Indre natale au Boulevard de Grenelle, Patrick Pion est la preuve qu’un éducateur
précoce, obsédé par le beau jeu, peut gravir tous les échelons fédéraux. Portrait.
Patrick Pion sur le terrain couvert de Clairefontaine avec le DTN François Blaquart
Patrick Pion est un homme fidèle, au football, à la fédération,
à la fonction d’éducateur, à ses convictions, surtout. Né il y a
cinquante-cinq ans non loin de Châteauroux, son parcours initial
est indéfectiblement lié à Montgivray, une petite commune d’à
peine mille cinq cents âmes. Les frères Bijotat comptent parmi
elles. Passionné de football, il passe toute sa jeunesse dans le
club local qui participe aux championnats de la Ligue du Centre.
En parallèle, Patrick s’occupe très tôt des enfants de l’école de
foot. L’éducation est chez lui davantage qu’une vocation. Pour
preuve, il est nommé instituteur à dix-neuf ans. Comprendre
l’état d’esprit du DTNA suppose de s’attarder sur cette période
faite d’expériences et de projets tous azimuts.
Ce projet vise deux objectifs : faire en sorte que les jeunes
du milieu rural aient les mêmes chances que ceux des villes
et privilégier la qualité du jeu. Un leitmotiv dont l’adjoint de
François Blaquart ne s’est jamais départi. A une époque où le
Minitel n’existe que dans les rêves des ingénieurs, les supports
didactiques manquent cruellement. L’un d’eux, pourtant, tient
lieu de référence. Il s’agit de « Contre-Pied », un journal que
Patrick Pion désigne comme le berceau de ses pensées. Les
siennes et celles d’un certain Christian Gourcuff.
Le Berrichon veut transcender les guerres de clocher qui
prévalent entre hameaux. Sous son impulsion, les ententes
sportives entre micro-clubs se déploient plus sûrement
que la Guerre des Boutons, plusieurs décennies avant les
rapprochements intercommunaux désormais à l’œuvre. Sorties
de nulle part, des équipes du cru rivalisent avec les meilleures
entités de la région, Châteauroux, Bourges ou Tours. Pion
Il enclenche avec trois collègues enseignants une dynamique
novatrice, favorisant la création d’écoles de foot en milieu rural.
Sept voient le jour dans des villages dépeuplés. Le label « Ecole
de Foot » est né, il sera repris plus tard par la Fédération.
26
la fff
d u côt é d e
d’idées s’affirment sans salamalecs, certaines montent très fort
dans les aigus. Le respect mutuel répare tout.
évoque cet âge libre avec énergie, jugeant qu’un juste mélange
de passion, de temps et de réflexion peut garantir la pérennité
du football dans les campagnes. Son goût pour l’initiative ne
se substitue pas au terrain, son territoire de prédilection. De
dix-neuf à vingt-huit ans, Patrick dirige jusqu’à dix séances
hebdomadaires. Sa boulimie autant que ses méthodes de
travail suscitent l’intérêt des formations phares de la Ligue.
Le FC Bourges, alors en deuxième division, lui offre une place.
Mais, Alain Michel et Patrick Trotignon ne parviennent pas à le
convaincre. Ni même Guy Roux qui lui propose de s’occuper des
jeunes à l’AJ Auxerre. L’attachement à sa terre, conjugué à la
crainte de quitter l’Education Nationale, est plus fort. L’homme
de Montgivray a toutefois conscience qu’il est temps de donner
un nouvel élan à sa carrière.
Une Ligue de football, ce sont deux vocations. La première tient
dans la déclinaison et la coordination de la politique fédérale
au sein des Districts. La seconde consiste en l’éclosion des
meilleures pratiques. Ce laboratoire à ciel ouvert réclame de
solides aptitudes au management et à la méthodologie de
projets. A Orléans, le bagage du CTR s’enrichit dans ces deux
domaines. Gérer les hommes galvanise Patrick Pion. Il se
comporte davantage en manager persuasif que participatif,
pour reprendre la nomenclature des consultants. Cela signifie
qu’il n’impose pas ses idées mais argumente sans relâche pour
les faire triompher. Et pour tout dire, le management directif lui
36, 37…
L’opportunité émane du département voisin. En septembre
1988, Patrick Pion quitte l’Indre pour l’Indre et Loire, paré du
titre de Conseiller Technique Départemental, une fonction qu’il
méconnaît. Les douze années passées à Tours forment de son
aveu une aventure extraordinaire. Il estime avoir pratiquement
tout appris dans un District aussi enclin que lui à promouvoir
la qualité du football. Les bases cultivées à Montgivray vont
trouver un prolongement institutionnel. De fait, les commissions
d’éducateurs qu’il met en place s’entendent pour diffuser une
philosophie singulière pour l’époque. Il s’agit de systématiser
le jeu au sol et d’évoluer exclusivement en passes, au cœur
d’un système où le dribble n’est toléré que s’il devient une
arme collective. Dans cette acception, toutes les formes
d’entraînement sont basées sur le jeu, préparation athlétique
incluse. Ce parti pris vise à répondre aux attentes concrètes
d’un joueur amateur qui signe une licence avant tout pour jouer.
Plusieurs indicateurs permettent d’évaluer le bilan de Patrick
Pion en tant que CTD. L’évolution des effectifs de l’Amicale a sa
préférence. Les sessions de formation ne désemplissent pas.
Ceci suggère que les clubs veulent progresser en s’appuyant
prioritairement sur les compétences des éducateurs. Le
deuxième indicateur relève plus de la sensation. Pion carbure
à l’énergie de la relation humaine. La fréquence des réunions
de travail et l’implication résolue des acteurs du football d’Indre
et Loire témoignent de ce que tout le département adhère à la
vision promue par son Conseiller Technique. Alors, forcément, le
souvenir de cette période lui procure d’envoutantes sensations.
… 45 …
Performant à Tours, le CTD est sollicité par le Président de
la Ligue du Centre pour en assumer la direction technique
régionale. 36, 37… 45. L’année 2001 marque le début de l’odyssée
orléanaise de Patrick Pion. Le tandem qu’il forme avec Christian
Teinturier érige la prospective en règle de fonctionnement.
Leur complémentarité fonctionne. La conception des projets
incombe au technicien, tandis que le dirigeant mobilise les
ressources nécessaires à leur réalisation. Pratique du football
à huit chez les benjamins -devenus U13-, arbitrage des
rencontres de jeunes par les joueurs, création d’une école
féminine de foot… Le territoire favorise les expérimentations
avant-gardistes. L’obsession de la qualité des éducateurs prime
tant qu’un cadre est exclusivement détaché à leur formation.
Et comme dans l’Indre et Loire, la technique constitue la pierre
angulaire du plan régional. Au quotidien, Teinturier et Pion
collaborent tels qu’ils sont, en individus entiers. Les oppositions
27
la fff
d u côt é d e
sur la dédramatisation des compétitions, la reprise du plan
beach soccer, le déploiement du futsal et du football féminin.
La tâche est vaste et le vigile de nuit de la FFF, boulevard
de Grenelle, reconnaît parfaitement la silhouette du DTNA.
Désormais, il travaille sans filet.
sied bien aussi. Pion sait jongler entre les modes, au gré des
objectifs qu’il poursuit.
L’année 2006 marque l’amorce d’un virage. Le Président
troyen, Thierry Gomez, l’appelle pour rejoindre l’encadrement
du club en lui proposant de choisir entre la direction sportive
et la responsabilité du centre de formation. Patrick Pion s’en
trouve flatté mais il ne cède toujours pas aux sirènes des clubs
professionnels. Il est écrit qu’il demeurera fidèle à la FFF. Une
fédération où son travail est discrètement scruté. Aimé Jacquet
l’informe que l’on pense à lui pour intégrer la DTN. La décision
est suspendue aux performances françaises à la Coupe du
Monde. Zinedine Zidane, en état de grâce, le prive bien malgré
lui d’une promotion annoncée.
Une philosophie d’ensemble est exhortée qui tient en une
formule simple : donner du sens. Il s’agit de raccrocher tous
les éléments les uns aux autres comme autant de pièces
d’un puzzle, promouvoir les valeurs éducatives dans chaque
segment d’activité du football. Le prochain Projet Educatif
Fédéral est conçu pour répondre à cette attente. Le parcours
de Patrick Pion l’incarne.
… Paris
Montgivray, Tours, Orléans, la dernière ligne droite jusqu’à
Paris approche. Le pas vers la DTN est franchi fin 2009 à
la demande de Gérard Houllier. Patrick est promu au rang
d’entraîneur national, lui qui n’a jamais évolué au-dessus du
niveau Ligue lorsqu’il était joueur. Au siège de la FFF, d’aucuns
le regardent avec curiosité, interrogent sa légitimité. Il
démontre sans mal n’empiéter sur les plates-bandes de
personne, en qualité de responsable du football d’animation.
Et puis, la question de son recrutement peut être renversée.
Qui ne s’est jamais demandé pourquoi la DTN avait fait appel
à un cadre technique sans réel vécu de footballeur pour
assumer une telle mission ? Pion s’installe à peine dans ses
nouvelles fonctions qu’on le charge de coordonner le plan
d’action futsal. Une discipline dont il n’est pas spécialiste,
mais qui évoque le jeu au sol de Montgivray. Il est également
invité à diriger la sélection Espoirs U21. Il ignore que cette
expérience d’à peine trente mois le marquera à vie.
Il fait équipe avec Mohamed Belkacemi. Un entraîneur peu
conventionnel, parfois difficile à appréhender, doublé d’un
être riche, attachant, engagé. Là aussi, le duo fonctionne.
Patrick Pion le rural est amené à travailler auprès de jeunes
issus des banlieues urbaines. Le mélange insolite va produire
le meilleur cocktail. Il faut d’abord s’affranchir de tous les
clichés qui collent aux semelles des footballeurs des quartiers.
Lorsqu’un international U21 l’interpelle d’un « Coach, vous
n’êtes pas raciste au moins ? », il se sent obligé d’exhiber le
portrait de sa fille vietnamienne adoptée. Le magazine entier
ne suffirait pas à décrire les émotions qu’ont provoquées
deux ans et demi passés avec la sélection. Pour faire très
court, il a plus que jamais foi dans la jeunesse. Et pour ne
pas déborder du cadre sportif, il retient en particulier du
futsal qu’il impose de jouer à fond les phases offensives
et défensives. En France, la discipline est encore en friche
par comparaison avec les pays slaves et latins, mais il faut
compter sur Patrick Pion pour en stimuler l’essor.
Car l’éducateur de Montgivray est désormais Directeur
Technique National adjoint. Gérard Houllier parti pour Aston
Villa, François Blaquart pense immédiatement à lui. Les
deux hommes se sont découverts et appréciés pendant la
Coupe du Monde en Corée du Sud. Lorsque le DTN le sollicite,
Patrick Pion se demande si cette promotion ne survient
pas prématurément. Mais comment ne pas saisir une telle
opportunité ? Il se voit confier l’animation et le développement
des pratiques du football amateur ainsi que la coordination
des cadres techniques. Au cas particulier, il planche à la fois
28
la fff
d u côt é d e
Patrick Pion et les éducateurs
en deux questions
Un entretien avec L’Entraîneur Français ne saurait omettre le rôle que la Direction Technique Nationale
impartit aux éducateurs, en général et à l’AEF, en particulier. Les deux questions qui suivent forment
un constat et une feuille de route pour qui veut s’y référer.
Quelles mesures ont été prises par la Fédération en
faveur des éducateurs ?
La première d’entre elles tient dans la réforme des architectures
afin que les éducateurs s’orientent le plus vite possible
vers les formations dont ils ont besoin, c’est-à-dire recevoir
des formations peu onéreuses et facilement accessibles.
Le contenu importe tout autant. Il s’agit donc de proposer
des approches interactives par lesquelles l’éducateur en
formation est véritablement l’acteur de sa formation et non pas
seulement un récepteur d’informations. On développe ce que
l’on appelle un climat, à savoir ce que l’éducateur va faire passer
comme message au joueur, lui apporter comme compétences
techniques et tactiques. Mais, il y a aussi la façon dont le joueur
va s’épanouir dans son apprentissage. Il faut avoir un œil
beaucoup plus interrogatif et participatif pour que le climat ou
l’atmosphère soit propice au respect de l’être humain.
Notre objectif est de favoriser la communication entre les
joueurs. En ce sens, il faut que les encouragements, les conseils
techniques et tactiques dispensés révèlent le vrai langage
de l’équipe. C’est malheureusement très sous-estimé dans le
football français. Les éducateurs doivent donner les clés de la
communication. C’est un enjeu appelé à consolider l’essence
collective du football. Cette évolution culturelle du rôle de
l’éducateur est nécessaire et féconde.
syndicale s’est greffée sur l’Amicale. Cela a pu modifier son
image, notamment dans les territoires des Districts. L’Amicale,
c’est la réunion de personnes qui ont un diplôme et veulent
échanger et se rencontrer. C’est d’abord cela, avant la défense
de la fonction. A notre passif, il est vrai que certains cadres
techniques ont moins participé à l’animation des Amicales. Il
convient de déterminer ensemble un champ d’action précis
pour que l’AEF trouve toute sa place.
Le tutorat des éducateurs au terme de leur formation devrait
s’opérer avec le soutien d’un Amicaliste. Nous pourrions
instituer l’équivalent d’un parrainage. Ce soutien pourrait non
seulement créer du réseau, mais également compléter le travail
réalisé en formation.
Ensuite, le Programme Educatif de la Fédération pourrait
très bien être dévolu pour partie à l’Amicale. Dans le cadre
de ce projet, nous allons par exemple développer une action
qui s’intitule le « carton vert ». Cette opération a été initiée
chez les U13. Elle valorise les beaux gestes ou les meilleurs
comportements des jeunes sur un terrain. A la fin d’un match,
on attribue ce carton vert en fonction du comportement positif
d’un joueur de chaque équipe. Le cumul des cartons verts se
calcule au fur et à mesure de la saison. Nous souhaitons étendre
cette action aux championnats traditionnels, notamment en
catégories sensibles U15 et U17 où il convient de valoriser
les comportements. Cette action menée de front avec l’AEF
soulignerait autant sa mission éducative qu’elle servirait
concrètement sur les terrains.
Quelle place l’Amicale des Educateurs tient-elle dans vos
plans ?
J’ai un sentiment mitigé sur l’AEF. Je pense que la perception
qu’en ont ses adhérents a un peu bougé depuis que la balance
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m ic a l is t e
m é m o ir e s a
Jules
s
(1915-2007)
Bigot
La loyauté pour morale
Par Bernard Morlino
Jules Bigot,
Eduquer, transmettre, entraîner, voilà les trois verbes qui
résument la vie de Jules Bigot. Après ses débuts dans les
équipes de l’US Bully, Jules Bigot rejoint l’Olympique Lillois
à l’âge de 17 ans. A Lille qui venait d’accéder au statut
professionnel, le milieu offensif devint le plus jeune joueur
professionnel de France. Très adroit, vif et plein d’audace,
Bigot fait valoir ses qualités de travailleur infatigable.
Appelé à vivre une grande carrière internationale, il est
sélectionné en 1936, à 21 ans, mais le conflit mondial
brise tous ses espoirs. Il fera ses adieux à la sélection en
1945, avec à peine six matchs avec les Bleus. Le soldat
Bigot participe aux combats contre les Allemands dans
les Ardennes. Après l’armistice, il joue à Saint-Etienne
dans la zone non occupée. En 1943, il revient dans son
Nord natal pour rejouer au sein du nouveau LOSC né de la
fusion de l’Olympique Lillois et du SC Fives. Les Lillois sont
composés de plusieurs très bons joueurs : Bourbotte,
Somerlink, Roger Vandooren, Baratte, Bihel… Les Dogues
dominent le football français et réalisent le doublé
historique de 1946, mais Bigot ne dispute pas la finale de
la Coupe de France qu’il avait perdu l’année précédente.
En 1947, le stratège sera nommé capitaine de Lille qu’il
amena vers d’autres triomphes. A Lille, l’élément majeur
joua 189 matches et marqua 64 buts.
né le 22 octobre 1915 à Bully-
les-Mines
Palmarès du joueur (1933-1951)
6 sélections en Equipe de France (1 but)
Champion de France 1946 avec Lille
Coupe de France 1947 et 1948 avec Lille
Palmarès de l’entraîneur (1950-1971)
Coupe de France 1957 avec Toulouse
Coupe Drago 1960 avec Lens
Champion de Division 2 1964 avec Lille
Quand il décide de raccrocher les crampons, il devient
entraîneur-joueur au Havre. Auparavant, il a obtenu avec
brio ses galons de coach, major de sa promotion. Jules
Bigot communique sa rigueur à ses joueurs auxquels
il demande de toujours jouer la tête haute, d’afficher
la fierté des couleurs. Coach Bigot fut approché par
Paul Nicolas, le patron des Bleus, pour s’occuper des
Tricolores, au terme de leur piètre Coupe du Monde
1954, mais l’entraîneur s’éclipsa au profit d’Albert Batteux
car il voulait être au quotidien sur le terrain. Il entraîna
successivement Rouen, Toulouse, Lens, Lille, la Gantoise,
Bruges et Mouscron. Dès sa première saison au HAC, il
accède à la D1, terminant à la 2e place de D2 en 1950.
Coach de Rouen il rejoint le Toulouse FC, en 1953, pour
le faire remonter aussitôt en D1. Avec le Téfécé, il renoue
avec la victoire en finale de la Coupe de France 1957
contre Angers, battu 6-3. La boucle sera bouclée avec
son retour à Lille où il finit en beauté avec le titre de D2.
Toujours serviteur du football, il sera nommé membre du
Conseil Fédéral de la FFF. Le champion s’éteint à Lille le
24 octobre 2007, deux jours après son 92e anniversaire.
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