Jean-Paul Brighelli : Cher Hervé, je m`en vais vous

Transcription

Jean-Paul Brighelli : Cher Hervé, je m`en vais vous
[Jean-Paul Brighelli :
Cher Hervé, je m'en vais vous expliquer.
Molinier est, avant tout, un envieux. Il voudrait faire des livres, il voudrait dire des choses, mais comme il
a cette éloquence incongrue que partagent beaucoup de pseudo-philosophes, il en est bien empêché [….]
Quant au sujet de fond… Un homme qui ne sait pas faire la part de ce qu'il était possible de penser à telle
ou telle époque ne mérite pas que l'on entre en débat avec lui. Voltaire n'est pas antisémite, Maupassant
non plus (l'un et l'autre ont été soupçonnés de racisme — au sens moderne du terme). Hergé, c'est encore
autre chose — il suffit de comparer les deux versions de Tintin au pays de l'or noir, infiniment plus
révélateur de ce que pensait au fond Georges Rémy que Tintin au Congo ou au pays des Soviets. Mais cela
demande une analyse de détail que nos philosophes ne font pas — ils n'ont pas le temps, ils consacrent
bien trop d'énergie à brasser du vide.
Allez, Molinier, au fond, on ne t'en veut pas — les occasions de rire sont rares.
JPB
Ecrit par : brighelli | 20 octobre 2009]
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Bon, ce soir , en ce début de vacances, je me sens d’humeur folâtre et primesautière, encouragé en cela par
le ton allègre de JPB.
Jean-Paul Brighelli : Cher Hervé, je m'en vais vous expliquer.
Michel Delord : On va tout savoir.
Jean-Paul Brighelli : Molinier est, avant tout, un envieux.
Michel Delord : Le contexte de cette affirmation semble bien vouloir dire que JPB considère que le fait
d’être un envieux …. n’est pas bien. Il est d’ailleurs possible que Molinier soit un envieux . Mais
1) Les envieux peuvent tout à fait construire de grandes choses au nom de leur(s) envies. Voir la Fable des
abeilles.
2) JPB propose donc un modèle, celui qui écrit parce qu’il n’est pas un envieux , modèle qui n’est pas sans
ressembler au chevalier blanc, dont les intentions sont aussi pures que ses motivations. Et Molinier serait
donc l’antithèse de ce modèle. D’accord, mais JPB est-il ce modèle ?
3) Etc.
Je pourrais continuer de manière tout aussi primesautière sur le sexe, la morale, les têtards , la critique de
Lafforgue, les petites queues et les grosses têtes et leurs rapports réciproques….
On voit donc que le terrain psychologique sur lequel s’aventure courageusement Jean-Paul Brighelli est
pour le moins hasardeux, plein de surprises et d’embûches.
Et qu’il est donc utile de le quitter pour passer à un terrain plus sûr, à savoir celui des positions défendues
par Gilbert Molinier et Jean-Paul Brighelli sur une question donnée .
1
On a un exemple très récent et très simple, leurs avis sur ‘Bonheur d’école’, le livre de Marc le Bris, avis
manifestement divergents, puisque JPB lui est tout à fait favorable1 ( Voir le fil ‘Vient de paraître’2 ) et
Gilbert Molinier pour le moins critique3.
Comparons donc.
Jean-Paul Brighelli : « Quant au sujet de fond… Un homme qui ne sait pas faire la part de ce qu'il était
possible de penser à telle ou telle époque ne mérite pas que l'on entre en débat avec lui. » Jolie formule.
Michel Delord : Pourquoi se faire mal, JPB ? Pourquoi se tirer une balle dans le pied ? Il serait possible se
demander quelles sont les raisons psychologiques qui te poussent à ce type d’attitude mais revenons au
contenu. Je suis bien d’accord avec toi sur la nature du « sujet de fond » et même avec ton opinion sur
icelui. Comme tu le dis « Un homme qui ne sait pas faire la part de ce qu'il était possible de penser à telle
ou telle époque ne mérite pas que l'on entre en débat avec lui ». Mais alors comment fais-tu pour entrer en
débat avec toi-même lorsque tu tiens à prouver que Hergé n’a pas été raciste dans « Tintin au Congo », ou
que ce n’était pas de sa faute parce qu’il était un homme de son temps ou qu’il vaut mieux parler d’autre
chose et par exemple de « Tintin au pays de l’or noir » ?
Michel Delord, « De la Corrèze4 au Zambèze »
PS : JPB sait-il que lorsque il a appelé à voter pour Nicolas Sarkozy - ce qui est son droit le plus strict - il
y avait des hommes de son temps, non a priori méprisables, qui ne l’ont pas fait ? Je dis ça simplement
pour que d’ici quelques années, certains partisans acharnés puis déçus du sarkozysme ne disent pas qu’on
ne pouvait que voter Sarkozy parce qu’en ce temps là … on ne pouvait que voter Sarkozy. Nous avons
déjà eu les déçus du socialisme qui en 1981 vous auraient bien pendus si on n’avait pas voté Mitterand et
qui ensuite expliquaient qu’il avaient appelé à voter Mitterand parce que, en ce temps-là, … on ne pouvait
que voter Mitterand .
A lire avé l’assent : Oh, Jean-Paul, dis moi, tu n’aurais pas appelé à voter Mitterand en 81, en plus ? Avec
une boussole comme ça, on peut même pas traverser le port de Marseille par temps clair.
1
Bien que les maigres réserves de Jean-Paul Brighelli aient énervé Marc Le Bris.
2
http://bonnetdane.midiblogs.com/archive/2009/03/14/vient-de-paraitre.html
3
A propos de Bonheur d'école de Marc le Bris
I ) La leçon d'histoire - II ) La leçon de psychologie - III ) La leçon de pédagogie
http://michel.delord.free.fr/molinier/#Avril-2009_MLB
4
Où il est ce jour.
2

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