CHAMOUX SUR GELON Appellations anciennes: au VIlle siè

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CHAMOUX SUR GELON Appellations anciennes: au VIlle siè
CHAMOUX SUR GELON
Appellations anciennes: au VIlle siècie: camundae, puis castrum quod dicitur Camas en 1019, cella de Chamou,
1191. Chamossum vers 1245 et Chamas
en 1259 territorium Chamosii en 1468,
Chamox au XVe s. et Chamouz en
1759.
Habitants: les Chamoiards.
Population: 182 habitants en 1561,
350 en 1650, 398 en 1756, 841 en 1801,
1452 en 1866, 1094 en 1901, 751 en
1931, 585 en 1968, 516 en 1975, et
en 1982.
Altitude: 310 mètres.
Supe/ficie : 1063 hectares.
A 32 kilomètres de Cham be/y.
Province de Savoie puis Département
du Mont Blanc, district de Chambe/y à
la Révolution, chef lieu de canton puis
rallaché au canton de La Rochette sous
Napoléon 1er, Province de Savoie Propre (1816-1837) puis de Maurienne
(183 7- 1860) Judicature mage de Chambe/y. Tabellion d'Aiguebelle depuis
1967. Devenue Chamoux sur Gelon par
décret du 2 novembre 1937.
Chef lieu de canton .
Diocèse de Maurienne du Moyen âge
à la Révolution, puis de Chambe/y et
Genève (1802-1820), de Chambery
(1820-1825) et de Maurienne depuis
1825.
Hameaux et lieux dits: Premier
Berre, Deuxième Berre, Troisième
Berre, le Bourg, La Croix d'Aiguebelle,
Montranger, Villardizier.
La commune de Chamoux, délimitée
par le Gelon canalisé que borde la RD
925 allant de La Rochette à Aiguebelle
vers la Maurienne, qui la séparent de
Betton Bettonnet, la forêt de Villardizier à l'est, et Bourgneuf et l'Arc au
nord, s'appela CAMOS vers 1100, Chamou en 1191, Chamos _en 1259 ou
encore Camuscum au XIV' siècle. Son
origine est fort ancienne ; ' Au moyen
âge, elle devait toute son importance à
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sa situation privilégiée comme lieu de
passage, et sa perte de vitalité est en
grande partie dûe au déplacement de la
circulation de l'autre côté de l'I sère et
de l'Arc après le diguement de ces deux
rivières.
Le territoire de Chamoux en 1781.
La seigneurie de Chamoux
Vers 1100 un château existe déjà:
c'est le CHATEAU VIEUX ou VERDON, qui sera cité jusqu 'en 1433, et qui
se co nfond peut-être avec le château de
Montendry, possession du seigneur
Andric, dont il était un centre militaire.
Il était situé un peu au dessus du bourg,
dominant le Nant Montendry et sa
gorge. On n'en di stingue plus que quelques restes de murs. Selon l'abbé Bernard, Andric l'ancien était installé dans
la région de Montendry-Chamoux, et
d'Aiguebelle - Charbonnières, où il était
un auxiliaire actif du "portier des
Alpes" au début du XI ' siècle, et jouissait plus ou moins indûment du bénéfice
de toutes les églises du secteur. Lorsque
le comte Odon succéda à Humbert aux
Blanches Mains, Andric, d'accord avec
son épouse Enexquiva, réunit ses fils
Geo ffro y, Aymon, David, Andric, LandriC, et le fils de ce dernier, Geoffroy,
avoua qu' il s'était enrichi aux dépens de
l'église et pen sa restituer' ses biens. En
fait il n'abandonna que l'église de Saint
Arnoulf situ ée dans sa ville d'Aqua
pluchra (Aiguebelle), et celle du château
de Charbonni ères ainsi que de Montendry. On suppose qu'Andri c, maître
de la place forte de Charbonni ères doit
être l'ancêtre de la famille de ce nom, et
qu'ayant combattu lors de la guerre de
succession du royaume de Bourgogne ,
de 1032 à 1036, aux côtés du comte
Humbert 1" aux Blanches Mains , l' évêque Bouchard lui avait accordé les églises de la région d'Aiguebelle en remerciement, ver s 1038-1039, lor sque
l'Empereur d ' Allemagne disposa du
temporel de l'évêché de Maurienne, et
qu 'Humbert devenait comte de Maurienne . Geoffroy, seigneur du château
de Chamoux paraît être son descendant.
Son épouse Amaltrude lui donna de
nombreu x fil s : Nantelme, Andric,
Geoffroy, Ainard, Jotalme, Aimeric,
Humbert et Améd ée. En 1095 il restitua
au Chapitre de Maurienne les églises
d'Aiton, Bonvillaret et Randens, à condition qu'Amédée devienne chano ine de
la cathédrale de Saint Jean de Maurienne. A cette même date, l' égli se de
Chamoux appartenait à l'abbaye clunisienne de Saint Rambert.
Le château (cliché B. Baudouy).
Le second château de Chamoux
Situé en plein centre du bourg, à 200
mètres de l'église, le château actuel date
du Xlll ' siècle. C'est une imposante
con struction de 20 m de haut, avec des
murs de plus de 3 m d 'épaisseur, une
façad e d 'entrée comportant deux ailes,
et à la façade arrière, deux tours dominant la plaine. Il est au milieu d'un très
beau parc arboré, entouré d'un mur
d 'enceinte qui comportait des tourelles
qui ont été démolies à la Révolution
sauf une. Le portail d 'entrée donnant
sur la place de l'église est flanqué de
deux tours. L'ensemble a été restauré
par les propriétaires actuels.
Les façades, toitures , l'entrée, les plafond s à caissons du vestibule et du
grand salon et de la salle à manger au
rez de chaussée, le plafond à l'italienne
d'une chambre du premier étage ont été
in scrits à l'Inventaire supplémentaire
d es Mo numents Historiques en 1977.
Ce châ teau est passé en de très nombreuses mains. En 1370 les frères Pierre
et J ean de Verdon sont investis de la
maison forte, puis il passe à la famille de
Seyssel par mariage, et en 1425 les Seyssel - La Chambre en héritent. C'est eux
qui fonderont la Collégiale SainteAnne, à l'intérieur même de l'enceinte
du château. Collégiale dont les chanoines étaient nommés par le Pape, et le
doyen par eux mêmes . A sa mort en
1629, Louise de La Chambre-Seyssel,
première dame d 'honneur et surintendante générale de la maison de la princesse de Piémont, lègue Chamoux au
prince Thomas de Savoie Carignan, qui
transmet château et seigneurie à son fil s
Emmanuel Philibert, un sourd muet,
qui les vend en 1688 à son Intendant
général Philibert Chapel de Rochefort,
récemment anobli , et qui est le fondateur des fi latures de soies du Faubourg
N ézin à Chambéry. La longue succession des propriétaires est loin d'être terminée, puisqu 'en 1715 ses enfants vendirent Chamoux au premier Ministre
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Pierre de Méllarède, qui acquerrait en
même temps Betton Bettonnet, et revendait Chamoux aussitôt à Joseph Arestan, Maître auditeur à la Chambre des
Comptes, qui venait d'acheter la baronnie de Montfort. Son petit fils, Joseph
d'Albert d'Orelle hérita en 1749 et prit
le titre de baron de Chamoux. On
trouve ensuite son gendre, le baron
Graffion, dont la belle fille, Jeanne de
Robert y de Sainte Hélène, remariée en
1824 au Général Comte Hippolythe de
Gerbais de Sonnaz mourut en 1831 . Les
Sonnaz d 'Habère en étaient encore propriétaires vers 1921. C'est la dernière de
ce nom qui a fait construire la chapelle
située dans l'enceinte du cimetière, et
qui sert de morgue. Le château est
ensuite devenu la propriété de la famille
qui l'occupe de nos jours.
Sur le plan historique, ce château, qui
commande le bourg et l'entrée de la
gorge de Montendry, avait autrefois une
grande importance stratégique. En 1415
il fut déclaré "maison forte de premier
ordre et capable de soutenir un siège"
par Amédée Vll!. Il fut du reste assiégé
aux alentours de 1600 par le Maréchal
de Lesdiguières, aux ordres d'Henri IV ,
sous le règne de Charles Emmanuel 1".
La garnison s'en sortit avec les honneurs de la guerre, mais le vainqueur
emporta tous les documents et archives
dans son château du Dauphiné.
Le bourg, le Prieuré, l'église
Il faut imaginer Chamoux au Moyen
Age, avec son puissant château, centre
de l'administration militaire et civile, sa
justice seigneuriale, le prieuré, l'église et
la tour de son clocher, l'enceinte fortifiée, et bouclée côté montagne par le
vieux château de Verdon. C'est une
vaste hôtellerie où marchands anglais et
italiens, voyageurs à cheval, pèlerins,
s'acheminent vers la porte des Berres,
pour se rendre par la côte de Montranger vers Aiguebelle. D'autres partent
vers Montendry par la côte des Pélerins
pour gagner les H urtières par le Col du
Cucheron : ils iront demander l'hospitalité à l' étape suivante, le prieuré novalésien de la Corbière à Saint Jean de Belleville.
L'entrée du château (cliché B. Baudouy).
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Le Prieuré
Ce sont les moines clunisiens du
prieuré de Chamoux qui défrichèrent la
contrée, encouragés par les Geoffroy
(ou Vifredi) de Chamoux, reconstituèrent les noyaux paroissiaux, (comme à
La Table), bâtissant l'église, à la foi s
paroissiale et priorale avec son clocher
roman. Le prieuré devait pouvoir
accueillir des hôtes de passage. Il est cité
dans une bulle de 1191 où le Pape Celestin III confirme les privilèges de
l'abbaye Saint Rambert, la fondation
du prieuré Saint Martin de Chamoux
doit être donc antérieure à cette date .
Les moines affectaient à ce service
d'accueil une part de la dîme et des terres, plus tard on reservera encore quatre
journaux de terre sur le territoire de
Bourgneuf pour assurer la régularité de
ces aumônes. Au XIV' siècle les biens de
Saint Martin produisent un revenu
annuel de 3 200 livres (Villard Sallet
n'en a que 400), il faut entretenir sur
cette somme le prieur, le sacriste, quatre
ou cinq moines et les curés des trois
paroi sses qui dépendent de lui.
Anthelme de Clermont, futur évêque de
Maurienne, sera prieur de Chamoux en
1330. Au XVII' s, les prieurs étaient
1428 et 1439. La visite paLOrale de 1433
signale que ce cloître "est complètement
détruit, c'est une étable pleine
d'immondices". Au XV' s, du reste, le
prieuré n'était plus qu'une institution
chargée du service paroissial et en 1609
le bâtiment était en piètre état.
L'église
L'édifice actuel date de 1717, il est
légèrement enterré par rapport au sol de
la place, et le clocher, à gauche, est
roman, avec des fenêtres géminées sur
trois côtés. Dans l'ancien bâtiment on
trouvait en 1571 les chapelles suivantes:
Saint Jean Baptiste , fondée par la
famille notariale de Galliard en 1382,à
qui était unie la chapelle Saint Antoine
et Saint Jacques de Villardizier ; Saint
Antoine, aux nobles Manuel , fondée en
1430 par noble Jean de Tigny, notaire;
Saint Blaise et Saint Eustache, patronn ée par les nobles de la Perrousaz et
tenus de faire une aumône en temps de
carême à chaque pauvre, consistant en
une demi livre de pain poids d' Aiguebelle, composé de blé cavai in (c'est à
dire de blés mélangés), le son levé, à la
suite d'une transaction intervenue entre
eux et les communiers en 1669, et cette
distribution continuera jusqu'à la Révolution.
Le bâtiment , situé à l'est de l'église,
lui était réuni par un très grand cloître,
si l'on en juge par la distance qui sépare
encore l'église de la maison dite le
Prieuré.
Le cloître rappelait peut-être ceux de
Saint Jean de Maurienne et du Bourget
du Lac, mais il fut détruit par une inondation du nant Montendry qui ravagea
également le bourg el le château entre
L 'église (cliché B. Baudouy).
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François Jordane, elle changera par la
suite de titulature pour devenir la chapelle Saint Barthélémy et Saint Roch,
aux nobles Rond, située sous le clocher,
elle paraît dater des XIIIe-XIVe s. On
trouvait aussi la chapelle Saint Sébastien, à la fam ille de Gal li s, d 'o rigine
bressanne ; et la chapelle Saint Claude.
En 1609 on retrouve les mêmes, sauf
Saint Antoine et Saint Claude, mais on
cite une chapelle sans nom, ruinée, à
gauche de l'entrée du choeur, qu'il faut
transformer en sacristie. En 1689 il Y a
deux confréries, du Rosaire et du Saint
Sacrement, cette dernière officiant sur
la tribune au-dessus de la porre ; l' autel
du Rosaire, avec son petit tableau "fort
malpropre " , s'est installé à l'autel de
Saint Antoine; on trouve lOujours ceux
de Saint Jean Baptiste, passé par héritage aux mains des Gallis, venant des
Isard et des Galliard, et Saint Blaise et
Saint Eustache sous le clocher, où l'on
ne célèbre plus, et où l'on ne trouve que
deux viei lles statues presque pourries; il
Y a aussi les chapelles Sainte Marguerite,
et Saint Sébastien dont le service a été
transféré au maître autel, cette dernière
était autrefois dans le cimeti ère mais elle
est tombée en ruines. En celte fin du
XV lle s. l'église est en mau vais état:
choeur et nef so nt fendus, le lambris de
bois pourri, il n 'y a pas de sacristie mais
un simple recoin derrière le maître autel,
aucune des réparations souhaitées n'ont
été faites, aussi en 1717, est-il nécessaire
de reconstruire complètement l'église,
sauf le clocher, en établissant la grande
porte à l'endroit de l'ancien choeur,
c'est-à-dire en la relOurnant. Le maître
autel est doté d'une "espèce de retable à
l'antique avec des statues", et l' on ne
conserve qu'un autel secondaire: celui
du Rosaire, dans un enfoncement de la
croisée, côté Epitre, toujours uni à celui
de Saint Antoine. Les autres ont disparu, et la moitié du patronage de
l 'ancienne chapelle Saint Blaise et Saint
Eustache est passée au comte de Méllarède, acquéreur de la maison forte de
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Jordane et de la Charnée, au Betton
BetlOnne!.
Un des curés de Chamoux, le révérend J .B. Ourieux (1740-1786), ancien
curé de Montendry et futur doyen de la
collégiale de Chamoux, léguera en 1790
4.000 livres pour que so it établie une
école dans le bourg.
Dan s l'église actuelle on peut remarquer une peinture murale: la résurrection du Christ, une poutre de gloire,
deu x belles cuves de pierres anciennes,
et la chaire, qui provient de l'église
Saint Léger de Chambéry, démolie en
1760.
La Collégiale Sainte Anne
En 1515, le comte Loui s de Seyssel La
Chambre fonde une collégiale à Chamoux dans l'enceinte du château actuel,
avec l'accord du Pape Léon X ; en
même temps est érigée la coll égiale Saint
Marcel de La Chambre. Le service est
assuré par un doyen et six chanoines,
mais la chute de la maison de La Chambre et lës guerres du XVIe s. rendront
cet étab li ssement éphémère. On y disait
cependant encore la messe en 1609.
Celle collégiale avait le titre de curé primitif des paroisses qui en dépendaient et
où l'on nommait un vicaire amovible
qui s'engageait en général par un contrat d'acensement renouvelable tous les
trois ans à payer un fermage. Ce
système de prêtres-fermiers cont inuera
so us le système de la commende, les
curés en titre ne connaissant de leur
paroisse que le montant des revenus. li
disparaîtra après la mi se en application
des décrets du Concile de Trente, au
XVlle s., avec l'institution des séminaires. Au début de notre siècle on pouvait
encore vo ir des traces des bâtiments de
la collégiale dans le parc du château.
Les chapelles extérieures
- chapelle du cimetière à Chamoux
Elle n'a rien à voir avec l'ancienne
chapelle Saint Sebastien, mais fut édifiée au XIXe s. par la famille de Sonnaz
pour lui servir de sépulture. Tout l'intérieur a été pillé, elle sert de morgue à la
commune.
- chapelle Notre Dame des Grâces à
Premier Berre
Anciennement Notre Dame de Piti é,
Citée en 1609, date à laquelle elle a
déjà beso in de réparations, cette chapelle en mauvais état a été rachetée par
un parti culier qui la restaure.
Le château de Villardizier
La Tour de Villardizier est construite en
un mélange de pierres et de briques,
architecture qui rappelle la Maison
Rouge et le Château Rouge de Conflan s, avec des détails que l'on peut
dater des XIIIe, XIVe et XVe siècles.
Elle a probablement appartenu à la
famille de Galliard, notaires cités tout
au long du XIVe s. et qualifiés de nobles
en 1421. Puis, à partir de 1600 on y
trouve les de Gallis, qui achèteront à la
fin du XVIIIe s. les restes du château du
Puit s à Coise. Leur dernier descendant
mourra sans postérité en 1865, alors que
la Tour sera passée par mariage à la
famille de Laconnay du Foug.
La chapelle (cliché B. Baudouy).
elle est à l'entrée du bourg sur le grand
chemin allant à Aiguebelle. Citée en
1571, elle était unie à l'église paroissiale.
Elle a été remaniée au XVIIIe siècle, et
mériterait une restauration.
- chapelle Saint Antoine et Saint Jacques à Villardizier
Fondée en 1382 par nobles Jean et
Richard de Galliard, elle était unie à la
chapelle Saint Jean Baptiste dans
l' égli se de Chamoux. Elle est complètement tombée en ruines. M O Jean Galliard était notaire aux alentours de 1343.
- chapelle Saint Joseph et Saint Grat à
Montranger
Evolution d'un chef-lieu
Tant que la grande route de Chambéry au Mont Cenis est passée par Chamoux, cette commune a été très vivace.
Puis elle a été un peu mise à l'écart du
passage qui s'est reporté sur la rive
droite de l' Isère. Elle a vécu l'évolution
du régim e foncier au XVIIIe s., avec
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l'accession de la classe bourgeoise à la
propriété rurale, au détriment des petits
cultivateurs, par le biais des prêts
d 'argent gagés sur la terre. A la révolution, nouveau transfert de propriétés,
qui a moins bouleversé le cadastre que
les hiérarchies sociales, quand on sait
que la moitié des biens nationaux en
Savoie furent acquis par les habitants de
Les anciens bâtiments de la fabrique Allamand.
Chambéry. La classe paysanne a surtout
profité des gains territoriaux réalisés
dans les communes qui ont bénéficié du
diguement de l'Isère et de la canalisation du Gelon. Deux cent hectares de
bois furent réservés aux habitants de
Villardizier pour les dédommager d'être
exclus des terres cultivables récupérées
dans la plaine. La petite propriété a survécu dans ce secteur grâce à des productions réclamant beaucoup de soins, mais
qui furent payantes, comme le tabac, et
grâce à la double activité, avec travail en
usine (95 % vont aux cartonneries de La
Rochette, à l'u sine de La Pouille à
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Aiguebelle, ou chez Merlin) qui retarde
la disparition de ces exploitations trop
petites, dont 42 ont moins de 5 hectares.
L 'industrie est représentée à Chamoux
par une entreprise fabricant des appareil s de ventilation et de dépoussiérage.
La culture du tabac fUl autorisée dans
le canton après 1865. Le noyer fut aussi
exploité, mais il perdit vite son rôle primordial dans l'alimentation pour devenir fournisseur de desserts, de teintures
et de bois pour l'ébénisterie. Chamoux a
eu vers 1910 une huilerie d'huile de
noix, et un distillateur, car l'on peut
tirer du brou de noix, outre la teinture,
une liqueur de table et du sirop. Avant
la guerre de 1939 il y avait un courtier en
noix et cerneaux. Le pressoir à huile de
noix et de colza existe enc~re, conservé
en bon état de marche.
Le bourg a eu des minoteries, une
fabrique de pâtes alimentaires, la fabrique Allamand, qui fonctionna jusqu'à
la dernière guerre qui lui avait valu un
regain d 'activité.
Trois foires commercialisaient les
grains, le chanvre (complètement disparu) et les bestiaux. On compte encore
106 bovins en 1980, mais il y en avait
231 en 1970.
Chamoux est bien évidemment le centre vivant du canton , on y trouve presque tous les services et commerces, elle
offre en été l'hospitalité à 500 personnes
pour un tourisme de séjour. Grâce à ses
activités différenciées, artisanat, tertiaire, double emploi agricole et ouvrier,
Chamoux, qui arrive en tête du canton
pour la superficie et tient le deuxième
rang pour la population , avec 181 actifs
sur 516 habitants, a le 4e rang pour le
potentiel fi scal en 1980, et l'on peut
espérer que le nouveau plan de mise en
valeur agricole de la vallée du Gelon lui
apportera un nouveau souffle.