Juillet 2006 - Les premiers Rafale dans l`Armée de l`air

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Juillet 2006 - Les premiers Rafale dans l'Armée de l'air
Catégorie : National
Publié par National le 13/09/2006
Par Henri - Pierre Grolleau, journaliste indépendant
Une douzaine de Rafale Air sont déjà en activité au CEAM de Mont-de-Marsan pour préparer la mise
en service opérationnel du premier escadron, en septembre prochain.Les premiers Rafale sont
entrés en service dans l'armée de l'Air dans le courant du mois de décembre 2004 et c'est au sein du
CEAM (Centre d'Expériences Aériennes Militaires) de Mont-de-Marsan que les biréacteurs sont
actuellement évalués.« Quand un matériel nouveau arrive dans l'armée de l'Air le CEAM est chargé
de l'expérimenter dans un environnement aussi réaliste que possible afin de définir une méthode
d'utilisation pour rédiger le manuel d'emploi tactique, nous explique le général Eric Rouzaud, le
commandant du CEAM. C'est ce qui se passe actuellement ici pour le Rafale, mais avec des phases
très intégrées entre l'expérimentation et la transformation des équipages car nous travaillons avec
une contrainte calendaire forte. » A l'heure où sont écrites ces lignes, le CEAM avait reçu huit Rafale,
et trois ou quatre autres étaient attendus d'ici la fin de l'année 2005. Les huit premiers avions se
répartissent en six biplaces (B303 à B308) et deux monoplaces (Cl02 et Cl03).
La transformation
L'expérimentation
Enthousiasme
Remerciements
La transformationL'arrivée des Rafale a été préparée de longue date par l'armée de l'Air et les
premiers équipages choisis avec soin. Un "noyau dur" de dix officiers très expérimentés - cinq pilotes
et cinq navigateurs - a commencé sa conversion sur Rafale dès l'arrivée des trois premiers appareils
à Mont-de-Marsan, fin 2004. Parmi ces personnels, beaucoup avaient une expérience préalable du
dernier-né de Dassault, soit au sein de l'équipe de marque, soit au sein de la flottille 12F.
Les équipages destinés au premier escadron Rafale de Saint-Dizier, l'EC 1/7 "Provence", ont
maintenant commencé à être formés au CEAM. «Actuellement, neuf équipages du 1/7 sont en cours
de conversion sur Rafale, nous explique le colonel Rondel, chef des Expérimentations du CEAM.
L'échéance de septembre 2006 pour la mise en service opérationnel nous impose de mener de front
la transformation des équipages et le "vieillissement" des pilotes et des navigateurs, tout en
garantissant un certain retour d'expérience au CEAM. Ainsi, même lors de vols de transformation
relativement simples, nous tirons des enseignements utiles pour la rédaction du manuel d'emploi ».
L'expérimentationEntre décembre 2004 et l'été 2006, pas moins de 2 000 heures de vol seront
consacrées à l'évaluation opérationnelle du Rafale. Cette expérimentation a été conçue de façon
modulaire, en fonction des évolutions des équipements de l'avion. Des interceptions à haute vitesse
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face à des plastrons supersoniques - des Mirage IVP de l'Escadron de Reconnaissance Stratégique
- ont été réalisées, et les Epsilon de Cognac ont également été mis à contribution pour simuler
l'engagement de cibles lentes à faible surface équivalente radar, telles que des drones. «L'évaluation
opérationnelle de l'optronique secteur frontal (OSF) et du système de liaison de données MIDS, deux
des améliorations les plus significatives du standard F2 par rapport au standard F1 en service dons
la Marine, a commencé, précise le colonel Rondel. Nous avons aujourd'hui beaucoup avancé sur
l'OSF. Ce système nous ouvre des horizons très intéressants en termes de tactiques. Nos essais
portent principalement sur les performances de ses capteurs IR et TV, de jour comme de nuit, afin
de mettre ou point des méthodes avancées d'utilisation. Concernant le MIDS, nous vérifions nos
capacités d'interopérabilité avec d'autres plates-formes pour contrôler les portées de la liaison de
données et déterminer les formations de combat idéales. Grâce à la vision sur 360 degrés offerte par
le MIDS, nous avons littéralement des "yeux dans le dos". Cet Internet des opérations aériennes
change notre façon de travailler en patrouille en autorisant des tactiques véritablement nouvelles
permettant de prendre rapidement l'avantage sur un adversaire ».
Par rapport au Rafale F1 de la Marine, trois nouveaux armements seront mis en service sur les
Rafale F2 : le missile air-air à guidage infrarouge Mica IR, la bombe propulsée à guidage
GPS/inertiel/imagerie AASM (Armement Air-Sol Modulaire) et le missile de croisière Scalp.
« Nous avons reçu les premiers Mica IR d'entraînement avec autodirecteur réel en juillet dernier,
explique le colonel Rondel. Les portées de détection de son autodirecteur vont donc être vérifiées
dans le cadre de recherches d'options tactiques. Au cours de l'évaluation, des tirs de missiles Mica
EM et IR sont prévus dans le courant de l'année 2006 ».
L'AASM constitue un armement essentiel pour le Rafale car il pourra être tiré sur coordonnées avec
une très grande précision. «A l'heure actuelle, nous nous sommes limités à l'étude de la conduite de
tir et les premières constatations sont plutôt satisfaisantes, souligne le lieutenant-colonel Pena, le
commandant en second de l'EC 1/7. Le système s'avère facile d'utilisation pour programmer le plan
de tir même pour des attaques d'objectifs multiples en une seule passe après une réactualisation en
vol ».
Courant 2006, le CEAM réalisera un tir Scalp pour valider le fonctionnement du système sur un avion
de série en service dans les forces. Pour l'instant, l'expérimentation Scalp n'a porté que sur
l'interface homme - machine lors de mises en Å“uvre simulées du missile.
Après seulement quelques mois d'activité, il est difficile de tirer un bilan complet de l'entrée en
service des Rafale dans l'armée de l'Air. Pourtant, l'ambiance à Mont-de-Marsan est révélatrice d'un
sentiment de réelle satisfaction. « Pour l'instant, l'activité Rafale est plutôt bonne et s'avère conforme
à ce que l'on avait prévu, se félicite le général Rouzaud. Le travail de déverminage fait par la Marine
est payant et nous constatons une bonne fiabilité générale du système de navigation et d'attaque de
l'avion. Par rapport au Rafale standard Fl en service au sein de la flottille 12F. on note également
une amélioration des performances du radar y compris en portée de détection, et ceci
indépendamment des nouvelles fonctionnalités air-sol. Nous considérons d'ailleurs que la révolution
technologique que représente l'arrivée du Rafale est bien supérieure à celle du Mirage 2000 au
début des années quatre-vingt. En effet, le Mirage 2000 constituait une avancée formidable sur le
plan du vecteur mais le Rafale nous offre en plus des capacités extraordinaires dans le domaine des
capteurs et des systèmes ».
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EnthousiasmeLes pilotes et les navigateurs volant sur Rafale ne cachent pas leur enthousiasme. «
Du point de vue du vecteur et des moteurs, c'est superbe, assure le lieutenant-colonel Moussez.
L'avion a du répondant et il est sain. Le réacteur M88-2 de la Snecma pousse bien et répond très
vite: il est à la fois performant et docile. Il nous offre une autonomie inédite dons l'armée de l'Air: en
configuration lisse, on peut tenir sans problème, 1h30 mn à basse altitude à 450 nÅ“uds ».
Le travail en place arrière est grandement facilité par rapport aux appareils de la génération
précédente. « Il y avait déjà un grand saut technologique entre le Mirage 2000N et le Mirage 2000D,
analyse le lieutenant-colonel Pena. Entre le 2000D et le Rafale, l'évolution est encore plus
significative. Ainsi, on consacre beaucoup moins de temps à des tâches de base sur Rafale que sur
2000D. Il est maintenant bien plus facile de tenir un timing et de calculer les 'pétroles". Pour moi qui
viens du Mirage 2000D, ce qui me frappe le plus c'est la présentation de la situation air-air sur le
collimateur tête moyenne du Rafale. La perception de l'environnement aéronautique est excellente,
surtout grâce à l'habillage très clair des contacts. Je n'ai aucune culture air-air mais la gestion du
radar RBE2 s'avère facile et très intuitive. La gestion du pétrole est aussi grandement simplifiée:
l'avion dit presque tout et on peut lui faire entièrement confiance. La page carburant fait appel à une
symbologie très visuelle, avec un indicateur de tendance qui évite d'être pris de court. »
Le 1er juillet 2005, l'EC 1/7« Provence » est officiellement devenu le premier escadron de chasse de
l'armée de l'Air sur Rafale, et ceci même si les premiers chasseurs ne seront effectivement
stationnés à Saint-Dizier qu'à partir du printemps ou de l'été prochain. Les travaux sur la BA113 sont
déjà bien avancés et le général Wolsztynski, chef d'état major de l'armée de l'Air, a officiellement
posé la première pierre du nouveau bâtiment de l'EC 1/7, le 3 février 2005. A terme, la base abritera
deux escadrons de 20 Rafale et 45 personnels navigants chacun.
RemerciementsL'auteur tient à exprimer ses plus vifs remerciements au général Switzer et au
capitaine Solano, du Sirpa Air, ainsi qu'à tous les personnels du CEAM qui l'ont assisté lors de la
réalisation de ce reportage. Remerciements particuliers au général Rouzaud, au colonel Rondel au
lieutenant-colonel Moussez, au lieutenant-colonel Pena et au lieutenant-colonel Miglior.
L'ANORAA remercie Monsieur Mathieu DURAND Directeur Adjoint des Relations Extérieures et de
la Communication de la Société DASSAULT qui nous a autorisé à publier cet article de la revue
interne « Dassault magazine »
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