Guerre civile et révolution en Angleterre
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Guerre civile et révolution en Angleterre
GUERRE CIVILE ET RÉVOLUTION EN ANGLETERRE Charles Ier est devenu roi d’Angleterre et roi d’Écosse en 1625 à la mort de son père Jacques Ier (qui était lui-même succédé en 1603 à sa cousine Élisabeth). Après avoir essayé de se passer du Parlement, en recourant notamment à des emprunts forcés, il doit se résoudre en 1628 à convoquer le Parlement qui, le 7 juin, les deux chambres réunie (Lords et Communes), lui adresse une Pétition des droits qui enumère les illégalités commises par le rois et rappelle les liberté anglaises garantie par la Grande Charte de 1215 (Magna Charta Libertatum): l’interdiction des arrestations arbitraires, le bénéfice de l’habeas corpus pour tout détenu, la libération immédiate d’un détenu injustement emprisonné, la renonciation de la Couronne à tout emprunt et à toute taxe émis sans consentement du Parlement, la fin du logement arbitraire des gens de guerre chez l’abitant. Le roi s’incline d’abord, puis, l’arrestation, en 1629 des principals responsables de la Pétition et la dissolution du Parlement pendant onze ans, en font un souverain absolu, au moins jusqu’à la nouvello convocation du Parlement à cause d’une révolte écossaise en 1938. En 1640, un nouveau Parlement est élu. Réuni, il est aussitôt dissou (13 avril-5 mai: le Court Parlement), après avoir manifesté une vigoureuse hostilité à l’egard de la politique «tyrannique» de Charles I, qui se double d’une tentative d’imposer l’anglicanisme à tous les dissidents (notamment les puritains). Vers la fin 1640, un nouveau Parlement se rèunit: son existence légale ne se termine qu’en mars 1660, ce qui lui a valu précisément le surnom de Long Parlement. Charles a du le convoquer parce-qu’il en attend des subsides importants. C’est le début d’une guerre civile (1642-1649). Celle-ci abouti à la défaite, à la condemnation (1648) et à l’execution du roi (1649), à la proclamation de la République et à la dictature de Cromwell (1653-1658), chef de l’armé du Parlement. Restauré sur le trône des Stuarts en 1660, Charles II réussit à peu près à concilier ses tendances absolutiste e procatholique avec les sentiment de la grande majorité de ses sujets, attachés à l’anglicanisme et au droit du Parlement. Mais son frère Jacques II, qui lui succède en 1685, s’est converti au catholicisme et multiplie bientôt maladresses et provocations. Des parlementaires anglais font alors appel au stathouder de Hollande, Guillaume III d’Orange, qui est protestant et époux de Marie, fille aînée de Jacques II et elle-même protestante. Jacques II s’enfuit en France en dècembre 1688 et, en février 1689, Guillaume et Marie sont proclamés conjointement roi et reine d’Angleterre par le parlement, après qu’ils eurent accepté une Déclaration des droits rappelant les droits respectifs du roi et du parlement. La porté considérable de la «Glorieuse Révolution» de 1689 réside dans le fait que, en subordonnant la proclamation de Guillaume et Marie à la reconnaissance par ceux-ci de la Déclaration des droits (Bill of Rights), elle substitue la monarchie constitutionnelle basée sur la souveraineté de la nation à la monarchie héréditaire de droit divin, et fonde sur des bases solides l’exercice de la monarchie tempérée par les droits du Parlement, même si, à l’interieur de celui-ci, les uns, les tories, insistent davantage sur le prérogative royale, les autres, le whigs, sur la légitimité du control parlementaire. Trois textes complètent la «Glorieuse Révolution»: le Toleration Act (1689), qui accorde aux dissidents (mais non aux catholique) la liberté de culte public; l’Acte d’établissement (1701), qui ècarte tout prétendant catholique de la succession à la couronne; l’Acte d’union (1707), qui remplace l’union personnelle des deux royaume d’Angleterre et d’Ecosse sous un même roi, par une union politique sous le nom de Royaume-Uni de Grande-Bretagne. En 1714, à la mort de la reine Anne, qui succédé à son beau-frère Gillaume en 1702, le Parlement proclame roi de Grande-Bretagne son plus proche cousn dans la linge protestante, l’électeur George de Hanovre. Les deux premiers rois de cette dynastie hanovriennes, George Ier (1714-1727) et George II (1727-1760), sont des Allemands qui ne s’intéressent que de loin au travail de leurs ministres. Cette situation facilite l’évolution de la monarchie anglaise vers un régime de type parlementaire: les ministres formant le cabinet exercent, en fait, le pouvoir exécutif sous le contrôle du Parlement. Les tories étant compromis par leur attachement au fils cathilique de Jacques Ii (qui tente en vain de récuperér le trône), le whigs se maintiennent longtemps au pouvoir, notamment avec Robert Walpole, chef du cabinet jusqu’à sa mort en 1742. Celui-ci se montre résolument pacifique à l’extérieur, en accord avec Fleury en France, ce qui satisfait les milieux d’affaires. En effet, entre 1660 et 1740, l’Angleterre poursuit son remarquable développement économique: l’application des Actes de navigation favorise l’essor du grand commerce maritime et permet de concurrencer victorieusement les Provinces unies qui, première puissance maritime du monde jusqu’en 1672, se laissent distancer parla France et surtout par l’Angleterre. Glossaire Whigs et Tories – Le terme Whigs, à l’origine (1679) était un sobriquet qui qualifie les partisans d’une monarchie parementaire, leurs adversaires, les tories, déefendant au contraire la prérogative royale sans nier pour autant les droits du Parlement. Dès la permière moitié du 19e siècle, par contagion du vocabulaire politique continentale, le whigs deviennent les libéraux et les tories les conservateurs. L’oligarchie britannique se partage entre ces deux grand courants. Progressivement organisés en partis politiques à la fin du 19e siècle, leur alternance au pouvoir est la base du fonctionnement des institutions britanniques. LA PÉTITION DES DROITS (1628) 1. Les Lords spirituel et temporels et le Communes , assemblés en Parlement, représentet très humblement à notre souverain seigneur le Rois [...] que [vos sujets] ne sauraient être contraints à participer à aucun taxe, taille, aide ni autre charge analogue, sans le commun consentement de la Nation exprimé en Parlement. 2. Considérant néanmoins que, depuis peu, diverses commissions ont été données en plusieurs comtés à des officiers royaux avec instructions en suite desquelles votre peuple a été assemblé en plusieurs endroits et requis de prêter certaines somes d’argent a VM. [...] 3.Considérant qu’il est aussi arrêté et établi par le statut dénommé Grande Charte des libertés d’Angleterre, qu’acun homme libre ne pourra être arrêté ou mis en prison, ni dépossédé de ses libertés ou franchises, ni mis hors la loi ou exilé, ni molesté d’aucune manière, si ce n’est en vertu d’une sentence légale de ses pairs ou de lois du pays. [...] 5. Considérant néanmoins que nonobstant ces statuts et autres règles e bonnes lois de votre royaume ayant la même fin, plusieurs de vos sujets ont été récemment emprisonnés sans que la cause en ait été indiquée. [...] 6. Considérant que des détachements considérables de soldats et de matelots on été récemment dispersés dans plusieurs comté du royaume, et que les habitants on été contraints de les recevoir et héberger malgré aux, contrairement aux lois et coutumes de ce royaume pour la grande oppression du peuple. [...] 10. A ces causes, ils supplient humblement Votre très excellente Majesté que nul à l’avenir ne soit contraint de faire aucun don gratuit, prêt d’argent, ni présent volontaire, ni de payer aucune taxe ou impôt quelconque, hors le consentement commun voté par le Parlement, [...] qu’aucun homme libre ne soit arrêté ou détenu de la manière indiquée plus haut; qu’il plaise à VM faire retirer les soldats et matelots dont il est ci-dessus parlé. [...] 11. Lesquelles choses ils demandent tout humblement à VM comme étant leurs droits et leurs libertés selon les lois e les statuts de ce royaume. [...]