Au Nom du Corps - Caroline Gauthier
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Au Nom du Corps - Caroline Gauthier
Au Nom du Corps Être et Agir Autrement N° 3 - Septembre 2015 Mettre les sens et le corps au coeur du développement personnel Sommaire 16 2 10 31 22 LE SENS DE LA CRISE P 2. Article de Caroline Gauthier INTERVIEW P 10. Interview de Delphine Thiercelin, Ecrivain. TÉMOIGNAGE P 16. "Peindre avec le sang de mes lunes", Nathalie Gouttebelle TÉMOIGNAGE P 27. par Catherine PARCOURS P 31. Parcours de Sophie Marot. PLUS D'INFOS P.40 LE SENS DE LA CRISE LE SENS DE LA CRISE Les Crises individuelles et collectives ont-elles un sens ? par Caroline Gauthier -Au Nom du Corps - N°4- Page 2 LE SENS DE LA CRISE D "la crise.. moyen de révéler une chose essentielle..." Dans le Roman «Au Nom du Corps», qui connaît un vif succès, Charline l’héroïne du livre vit une immense crise existentielle, financière et amoureuse. Aujourd’hui, il semble qu’il n’y ait pas que Charline qui vive ce genre de crise. La crise est même mondiale… Peut être même que vous aussi, vous êtes en train de vivre une telle crise… N’est-ce pas? Le fait de vivre une crise n’aurait-il pas un sens bien plus profond que ce que l’on pense de prime abord? On range souvent la crise, comme quelque chose de mauvais. On veut surtout éviter de la vivre. On parle de crises de la quarantaine, de dépressions, de burn-out, de catastrophes financières ou pires encore… J’ai envie moi, de donner de la crise une autre lecture, bien plus positive que ces termes qui laissent penser que ce qui est à l’œuvre ne joue pas en notre faveur. Par exemple, derrière le mot dépression, on voit que se profile déjà le fait de lâcher la pression, de dégager le poids que l’on s’est mis sur le dos. Et si on va plus loin, on peut imaginer même que le processus de la crise ou même de la dépression, va au final laisser jaillir quelque chose au fond de nous qui était endormi, qui était enfoui ou oublié. Et si finalement la crise n’était que le seul moyen pour réveiller une chose essentielle de nous-même qui était tapie au creux de nos ventres et de nos coeurs…? Et si la dépression n’était que le seul moyen que le corps ait trouvé pour parler de son mécontentement ? Et si j’allais même plus loin ?! Et si la crise n’arrivait finalement que parce qu’il n’y avait pas d’autres choix que de casser des armures que l’on auraient érigées autour de notre vivant, ou de notre essence ? Et si la crise n’arrivait que pour nous dire : «Et Oh !!! T’es à côté de la plaque mon gars ! ou ma fille ! » Ce serait en fait comme l’effet cocotte minute ! Les crises laisseraient jaillir ce qui a été comprimé trop longtemps… - Au Nom du Corps - N°4 - Page 3 - LE SENS DE LA CRISE "c'est de la vie qui cherche un passage..." Et nous on est super forts pour comprimer, n’est-ce pas ? Au moins en crise : on pleure, on hurle et on trépigne ! Au moins en dépression, on ne se force pas à faire des choses que l’on ne veut pas faire ! Et finalement ce qui aurait été comprimé trop longtemps ? Qu’est ce que c’est au final ? C’est la vie, Bordel ! C’est le vivant, c’est notre pépite et notre unique ! C’est notre graine profonde ! Et les émotions négatives qui sont là, ne sont sont uniquement là, que pour nous remettre en liens avec nos besoins profonds que l’on avait oubliés. Nos colères nous mettent en lien avec nos identités bafouées. Nos tristesses nous reconnectent avec nos besoins de partage. Nos peurs nous reconnectent avec nos besoins de préparation ou de protection vitale…. etc… Le phénomène de crise ce n’est au final que de la vie, de la vie qui cherche ENFIN un passage… Et la crise, c’est le seul moyen que la vie ou que la nature ait pour trouver ce passage - Au Nom du Corps - N°4 - Page 4 dans nos barricades bien trop solides ! Je m’explique … Nous sommes censés vivre sur terre en accord avec notre nature et notre vérité intérieure. Nous sommes censés nous connecter à notre propre graine. Nous sommes censés la ressentir, la cultiver. C’est de notre responsabilité. LE SENS DE LA CRISE "Si nous sommes en lien avec notre graine, tout sonne juste..." C’est cela que je nomme l’amour de soi ; ou être en lien avec sa force et sa flamme intérieure. Si nous nous connectons à elle , nous dégageons une forme particulière d’énergie… Si nous la cultivons et la faisons fleurir, quand nous l’offrons aux autres, elle est chargée de nutriments et nourrit le monde… Parce que cette graine, cette flamme, cet élan vivant, c’est notre nature et que c’est même LA NATURE, cette dernière reprend toujours ses droits à un moment donné ou à un autre, si nous l’oublions… Si nous sommes en lien avec notre graine ou notre pépite, en général tout sonne juste… Si nous sommes loin d’elle, tout ne devient plus que lutte et bagarre… - Au Nom du Corps - N°4 - Page 5 LE SENS DE LA CRISE Quand nous sommes déconnectés de notre graine, un processus s’active pour détruire ce que nous avons construit autour d’elle. Ces constructions nous avaient empêchés de la sentir et de nous y relier. Ces constructions nous avaient enfermés et rigidifiés. Des barricades s’étaient érigées autour de notre élan vibrant. Et c’est donc, je crois dans ces cas précis d’évènements malheureux, l’amour lui-même qui cherche a s’incarner plus intensément, même s’il prend la forme d’une destruction, d’une crise, d’une séparation, d’une faillite ou même d’une maladie… En fait, à un moment où un autre tout conspire pour que nous puissions nous mettre en lien avec notre pépite, notre nature, notre force créative. C’est presque un passage obligé… Parce que la vie avance toujours vers le meilleur de nous, parce que l’amour cherche toujours à nous conduire vers un niveau de conscience plus élevé. Même quand rien ne tourne rond, tout joue en notre faveur… C’est le sens même de la crise ! Mais à ce moment précis, un choix nous est demandé. — Prendre le statut de victime et accuser le monde entier de ce qui nous arrive… Chercher un coupable et le faire disparaître pour que cette crise s’arrête… Prendre des anxiolytiques pour éviter de sentir notre force de vie qui cherche un moyen de s’exprimer… — Ou, comprendre ce qui est à l’œuvre… Prendre la responsabilité de ce qui est en train de se passer pour enfin se transformer de l’intérieur… C’est exactement ce qu’il se passe pour Charline, l’héroïne du roman « Au Nom du Corps ». Elle est complètement à côté d’elle-même et de ses élans de vie ; et tout l’univers va conspirer pour détruire ce qu’elle s’est acharnée à construire dans la lutte, loin d’elle-même et de sa pépite. Elle a le libre arbitre d’accuser tout ce qui l’entoure, ou de s’engager dans son processus de transformation. Plus elle lutte, plus les choses deviennent compliquées. - "Au Nom du Corps", N°4- Page 6 - LE SENS DE LA CRISE Ses seules options, c’est changer ou continuer de subir les assauts de la vie qui lui viennent de toute part : divorce, trahison, abandon, faillite… En fait, le processus de transformation et de rencontre avec la force créative de l’univers suit une dynamique qui lui est propre. La première force à l’œuvre est la force de la destruction, du démantèlement et de la crise… On a tendance à vouloir écarter cette force là, en la jugeant comme négative, ou comme étant l’œuvre du malin, alors qu’elle est une des plus grandes forces qui gouvernent le monde ! Quand les feuilles tombent au printemps, quand elles se désagrègent pour former des nutriments pour les sols ; quand le soleil se couche pour laisser place à la lune ; quand l’hiver arrive ou que la nuit tombe ; croyez-vous que cela soir l’œuvre du diable ? Dans la nature, ce processus de mort est magnifique, car il n’y a pas de résistance ou de lutte face à ce qui EST et à ce qui DOIT ÊTRE… Charline, elle doit laisser mourir ce qui a fonctionné un temps, mais qui n’a plus lieu d’être dans sa vie. Mais, elle s’accroche et ne veut rien laisser partir. Elle s’attache, résiste et lutte. - Au Nom du Corps - N°4 - Page 7 - LE SENS DE LA CRISE Son mental rentre en combat avec la force de vie qui est à l’œuvre… Elle ne laisse pas partir ce qui doit mourir, comme la nature sait si bien le faire. Elle refuse le cycle qui s’enclenche, et qui fait pourtant partie du mouvement de la vie. Et parce qu’elle a refusé ce cycle pendant de trop nombreuses années, la crise est énorme ! À la mesure de ce qu’elle a renié et refoulé… À la mesure de sa lutte contre le vivant… À la mesure de l’oubli d’elle-même. Comme Charline, nous procédons souvent tous de la sorte. Nous résistons contre les changements qui pourtant pourraient nous être bénéfiques, dans le seul but de garder une pseudo-sécurité qui nous déconnecte du vivant. Par nature, la vie circule et la sécurité rigidifie… Charline s’est rigidifiée. Elle s’est accrochée à son vouloir pour paraître, plutôt que sentir son vivant et son intime. Comme Charline, dans ce monde où l’action, la volonté et la réussite ont seul droit de citer, nous avons tous souvent construit des barricades autour de notre belle graine. Où même pire, nous avons construit des édifices qui sont en totale contradiction avec ce que nous sommes vraiment. Voilà pourquoi, beaucoup vivent aujourd’hui des crises sans précédent. Voilà pourquoi aujourd’hui le monde craquelle et se fissure… Voilà pourquoi beaucoup sont en colère et frustrés ; et voilà pourquoi beaucoup accusent la terre entière de ne pas être heureux ou heureuse. Voilà pourquoi tout s’écroule dans leurs vies comme un château de cartes ! « Ne luttons pas contre la vie, même si elle a pris la forme d’une mort et d’une descente apparente… Imaginez un cœur qui après sa phase d’expansion refuse de se contracter… Imaginez le jour qui refuse que la nuit arrive… Imaginez l’été qui s’étire et refuse l’hiver… Imaginez l’expir qui refuse l’inspir… Imaginez que l’on refuse de dormir après des jours de veille… Imaginez qu’après l’action, il n’y ait pas de phase de repos… - Au Nom du Corps -N°4 - Page 8- LE SENS DE LA CRISE CAROLINE GAUTHIER Refuser une polarité sous prétexte qu’elle est plus obscure, plus froide, plus endormie, plus contractée, plus lente, plus secrète, plus solitaire, plus vide, nous place dans le refus du mouvement cosmique de l’univers entier, dans le refus du mouvement des planètes, dans le refus des mouvements des vagues et des marées dans l’océan, dans le refus de la naissance du Big Bang lui même, dans le refus de Dieu et de sa création… On ne trouve pas la paix, dans le refus des bruits de la vie… On ne trouve pas la lumière en tournant le dos à l’ombre… On ne trouve pas la sagesse en se moquant de la folie… On ne trouve pas la joie en refusant nos pleurs… On ne trouve pas la vie en fuyant la mort… Reconnaître la vie pour ce qu’elle est enfin, nous conduira enfin vers notre destin… " Coach spécialiste des phénomènes de Crises par internet. Auteur du Roman initiatique : "Au Nom du Corps" Auteur de vidéos de formation sur Internet. Voir le site : www.aunomducorps.fr CAROLINE GAUTHIER - Au Nom du Corps - N° 4 - Page 9 - INTERVIEW DE DELHINE THIERCELIN Interview exclusive de Delphine Thiercelin "Le Corps de mes émotions : le scoth double face entre mon Corps Physique et mon âme " Delphine Thiercelin, auteure du livre : « Une flamme pleure : ou la parole délivrée » co-auteure du magnifique « Oracle de Cristal », où chaque carte tirée parle à nos sens et à notre âme. C’est elle, la fameuse voyante dans mon livre « Au Nom du corps ». Elle a changé ma vie… Ici, elle témoigne… Gratitude à elle. - Au Nom du Corps - N° 3 - Page 10 - INTERVIEW DE DELPHINE THIERCELIN "Il y a un endroit où mon corps et mon âme cessent de se vivre comme ennemis ..." Je profite de cette page qui m'est offerte par Caroline, une rencontre d’âme et de cœur, pour parler du lien qui unit mon corps à mon âme… Il y a un endroit où mon corps et mon âme cessent de se vivre comme ennemis ; où mon corps cesse de vouloir éjecter cette chose qui le maintient en vie ; où mon âme cesse de vouloir s'échapper de ce corps qui l'emprisonne et la réduit. Il y a un endroit où mon âme se sent vivante et où mon corps jouit de se sentir en vie. Il y a un lieu en moi qui tisse peu à peu une histoire d'amour entre ma part divine et mon humanité. Ce lieu, c’est l'espace sacré de mes émotions ! En fait, c'est comme si j'avais peu à peu appris à fonctionner sur mes trois corps qui m'ouvrent l'espace sur l'infini de la vie. - Au Nom du Corps - N°4 - Page 11- INTERVIEW DE DELHINE THIERCELIN Il y a le corps de mon âme, le corps de mon corps et le corps de mon cœur. Ce dernier, le corps de mon cœur est mon corps d'émotion. Il est comme un cadeau divin offert à ma vie pour faire le lien entre mon corps physique et mon âme qui semblent parfois si étrangers et réfractaires l'un à l'autre! J'ai longtemps essayé d'échapper au corps de mon cœur. Il me faisait peur, car traversé tout à coup par des sensations inconnues, des émotions enfouies. Mon corps d'émotion, j'ai essayé de le fuir ; puis j'ai essayé de le guérir ; et enfin, j'ai accepté simplement qu'il soit, qu'il sente et enrichisse ainsi ma vie! Le corps de mon coeur est comme un scotch double face qui épouse les parois internes de mon corps physique et les parois subtiles de mon âme. Il fait le lien entre mon corps physique qui se laisse traverser par l'histoire de mon corps et porteur de toutes mes mémoires d'incarnation, et le corps de mon âme porteur de tous mes liens avec le subtil. - Au Nom du Corps - N°4- Page 12 - Ce corps est mon lieu sacré, ma chapelle ardente, mon trait d'union pour que je ne vive plus mon incarnation comme une séparation. Je suis émotionnelle, émotive, émue, bref, vivante ! Et là est ma richesse, mon élixir ! INTERVIEW DE DELPHINE THIERCELIN "J'aime tout sentir..." Je ressens la vie à travers les émotions qui me traversent et qui sont l'interface subtile entre mon âme et mon corps. Plus je l'accepte et plus s'ouvre le ressenti, le senti de ce qui ne se voit pas. Ma peau, mes sens deviennent ce à travers quoi j'écoute ce que me dit la vie. J'aime sentir le chagrin m'envahir quand l'amour manque, la colère me saisir quand l'amour faillit et le rire de dieu me brûler quand l'amour s'invente juste. J'aime sentir… Et sentir, c'est habiter mon corps et accepter qu'il soit habité de tout ce que je ressens. Laisser le souffle de la vie inspirer mes jours. J'aime sentir ; j'aime tout sentir. - Au Nom du Corps - N°4 - Page 13 - J'aime sentir la vie embrasser mon coeur et lui permettre d'habiter peu à peu tout mon corps, comme si la vie soufflait en mon âme recroquevillée audedans, qu'elle l'épanouissait, jusqu'à ce qu'elle épouse tous les recoins de mon être. J’aime sentir mon âme vibrer dans mes mains, dans mon sexe, dans mes pieds ; j'aime que mon âme inspire ma vie et que ma vie en soit rendue plus vivante chaque instant. Mon âme n'a ici bas qu'une manière de se sentir vivante, c'est d'être connectée à mon corps via mes émotions… Mon corps émotionnel, le corps de mon cœur est le lieu de jonction entre ma vie subtile, la vie de mon âme et ma vie terrestre, la vie de moi. INTERVIEW DE DELHINE THIERCELIN Mes émotions tissent des fils entre tous mes « moi », toutes mes dimensions ; et j'apprends à danser ma grâce d'être vivante sur ses liens sensibles, tendus entre terre et ciel. Chemin de beauté, vertige... Plus j'habite mon corps et plus je me sens habitée de mon âme. Je ne cherche plus à échapper, à arracher mes protections, mes murs érigés entre moi et le monde pour ne pas souffrir. Je laisse mon âme les caresser jusqu'à ce que mes carapaces deviennent sensibles à ce qui les touche de l'extérieur, à ce qui les émeut de l'intérieur. Je suis le lieu de rencontre entre le dedans et le dehors, entre moi et l'autre ; et mes émotions racontent cette histoire d'amour entre ce qui semble si étranger : le fini et l'infini, le corps et l'âme, l'humain et le divin. Et je sens l'air qui circule entre dedans et dehors… une respiration, le souffle de dieu qui crée en moi la vie. Bref, j'ose dire en cet instant que je veux que la vie me bouleverse, me chamboule, m'invente, m'ouvre, qu'elle m'affecte et m'émeuve. Je l'accueille en mes corps, dans ce corps de mon coeur qui seul sait unir, harmoniser, créer du lien entre le visible et l'invisible, entre mon corps et mon esprit, tout ce que je suis ! Mes émotions me permettent de sentir ce qui vient du dehors et ce qui est touché du dedans. A travers elles, j'emprunte le chemin d'une vie accordée à ce qui me fait vibrer. J’ose dire que je veux être touchée en plein cœur et qu'en cela seule la vie vaut d'être vécue, corps et âme ! Et j'ose écrire et donner à lire cela, sachant que dans le secret de nous se murmure la même prière… d'une âme faite femme, d'une âme faite homme pour donner à sentir ce que veut dire aimé et être aimé. Bien sûr, que seraient tous ces mots s'ils n'étaient rattachés à une expérience intime profonde ? Je me souviens... - Au Nom du Corps- N°4 - Page 14 - INTERVIEW DE DELPHINE THIERCELIN J “Un rire de feu m'a envahie...“ Je me souviens de ce « bug » de l'an 2000, de cet instant où mon corps émotionnel a subitement adhéré à mon âme, inconnue jusqu'alors. Je suivais à l'époque et pour la première fois de ma vie un enseignement en développement personnel pour ouvrir mon cœur… Mon cœur, je le sentais depuis enfant. Il était rattaché à mon corps. Je vivais mes émotions. Je pleurais. Je tremblais. J’étais si souvent chagrine...essayant de lutter pour faire la vie belle malgré les épreuves. Mon âme, je la sentis ce jour-là… Mes émotions furent baignées d'amour sans condition ; mon coeur en fut pour toujours bouleversé. Un rire de feu m'a envahie et je me suis sentie comme au-delà, au-delà de mes peurs, de mes enfermements. J’ai ri à en perdre le souffle et j'avais la sensation profonde qu'autre chose riait à travers moi, me laissant toute vibrante d'un ailleurs joyeux, serein et infiniment aimant… Ce jour-là, je sais que le scotch à double face de mon coeur, collé depuis ma naissance à mon corps, a adhéré d'un coup, d'un seul à mon âme, et pour toujours ! Depuis, je sais que tout ce que je sens me parle d'ici et d'ailleurs, de ma vie d'ici et de mes vies d'ailleurs, de mon corps ici, et de mon âme aussi ! Et je vis double ! je suis vivante et je sens ! DELPHINE THIERCELIN Site internet : http://www.paroleintime.com Livre : « Une flamme pleure : ou la parole délivrée » Cartes : "Oracle de Cristal", éditions Exergue - Au Nom du Corps - N°4 - Page 15-- PEINDRE AVEC LE SANG DE MES LUNES "PEINDRE AVEC LE SANG DE MES LUNES : OU COMMENT RENAÎTRE À MON FÉMININ SACRÉE" Par Nathalie Gouttebelle En tant que Moon Mother* et à l'occasion de la Bénédiction Mondiale de l'Utérus* du 29 août, j'ai co-animé, avec mon amie Sabryna Berthoud*, un cercle de Femmes à Aix-en-Provence. Au cours cette soirée, dans un échange, j'évoquais pour la première fois une pratique que j'explore depuis plusieurs mois : peindre avec le sang de mes Lunes (menstrues) – plus particulièrement, peindre des auto-portraits de mon Féminin avec le sang de mes Lunes. - Au Nom du Corps - N° 4 - P16- PEINDRE AVEC LE SANG DE MES LUNES J Je n'avais absolument pas prévu d'aborder ce sujet... Mais cela est venu, de manière assez spontanée, ce soir là ! Peut-être étais-je prête à partager ces expériences intimes et secrètes au cœur de mon Féminin? J'ai été profondément étonnée et surprise de l'intérêt que cela a suscité chez les Femmes. Celles-ci ont été très touchées d'entendre le processus personnel qui m'a amené à peindre avec le sang de mes Lunes. Elles ont été touchées de découvrir ou de poser un regard nouveau sur les quelques peintures que j'avais discrètement intégrées (ni vues, ni connues !) à la décoration de notre salle. Caroline Gauthier, qui était présente, m'a encouragée : « Ce travail est puissant, il t'amène dans tes profondeurs, dans tes limbes de Femme. Vas-y, continue ! » Aujourd'hui, me voilà à repousser ma zone de confort en écrivant un article à ce sujet. La Femme que je suis sort de l'ombre et se dévoile un peu plus ! Pour commencer, je vais replacer le contexte dans lequel cette idée de peindre avec le sang de mes Lunes est née. Il est le fruit d'un cheminement intérieur et d'une connexion à mon essence féminine. Il y a encore quelques années, je me sentais très complexée, car bien qu'étant Femme (avec tous les attributs!), je n'avais pas la sensation intérieure d'être « Femme ». Je me sentais Petite Fille, Guerrière ; mais je ne me sentais pas « Femme ». Il faut dire que j'avais une représentation assez particulière de ce que pouvait être une Femme ! À ce moment là, pour moi « être Femme » c'était : porter des talons et du vernis rouge sur les ongles ; c'était avoir une vie sexuelle riche et pleine d'orgasmes. - Au Nom du Corps - N°4- P17 PEINDRE AVEC LE SANG DE MES LUNES Dessin 1 (avril 2015) : « Déesse Toute » Inspirée de cette musique https://www.youtube.com/watch? v=gXIsHPlntAY Parce que nous venons toutes de la Déesse. - Au Nom du Corps - N°4 - P18 - PEINDRE AVEC LE SANG DE MES LUNES Ê Être une femme, c'était avoir un mari/des amants ; c'était avoir un travail épanouissant, des enfants, une grande maison, de l'argent... Et surtout, c'était être parfaite… Et, comme tout ce que j'étais, vivais, ressentais, ne correspondait à aucun de ces critères... et bien, tout simplement, je ne me sentais pas « Femme ». Et cela était, intérieurement, secrètement, profondément douloureux. J'ai donc commencé à avancer sur un long chemin (chemin sur lequel je suis toujours !) pour aller me connecter à la Femme que je suis, la reconnaître, l'accueillir et l'installer véritablement en moi. Ce chemin est passé par la participation régulière à des Tentes Rouges/cercles de Femme, par des ateliers/stages autour du Féminin. Dans ces espaces dédiés au Féminin, j'ai découvert les Femmes et cette notion de Sororité (lien de solidarité qui unit les femmes équivalent de fraternité) J'ai réalisé que, quels que soient l'âge, le milieu social et professionnel, le parcours de vie, dans mon unicité, j'étais un peu de toutes ces Femmes que je rencontrais et de tous ces récits que j'entendais. Quelle découverte ! Je pouvais alors me détendre un peu et relâcher la pression intérieure ! Ce chemin de connexion au Féminin est aussi passé par la découverte du Tantra. Le Tantra Femme, d'abord, pour me reconnecter à mon corps, à mon sexe (ma « yoni »), à la Femme Sacrée en moi dans sa puissance et sa vulnérabilité. Et puis le Tantra mixte qui, soutenu par un accompagnement thérapeutique, m'a permis de me confronter aux blessures avec les Hommes, notamment à mes mémoires d'abus sexuels et de non-respect de mon corps. Le Tantra m’a aussi permis de renouer avec ma sensualité et ma sexualité, lui donnant un caractère nouveau, plus énergétique, sacré et épanouissant. - Au Nom du Corps - N°4 - Page 19 - PEINDRE AVEC LE SANG DE MES LUNES Dessin 2 (juin 2015) : « Ancrage » Après une vie de changements et de déracinements permanents, l'envie de m'enraciner, comme un arbre... - Au Nom du Corps - N°4 - P 20 - PEINDRE AVEC LE SANG DE MES LUNES P Parallèlement à tout cela, les initiations Moon Mother* ont, elles aussi, apporté de nouvelles guérisons sur le plan énergétique. Elles ont renforcé ma connexion aux Femmes, au Féminin Divin et aux énergies de la Bénédiction de l'utérus*. Le travail de Miranda Gray a aussi enrichi mes connaissances concernant mon cycle lunaire et m'a amenée à être plus respectueuse de ses différentes phases. Au fil de mes avancées, au fil de la conscience grandissante de mon énergie féminine, de mon utérus et de mon cycle, mon rapport au sang menstruel a évolué. Le tabou des menstruations est tombé. J'ai commencé à voir la dimension sacrée de ce sang et donc à utiliser la « moon cup » (coupelle de récupération du sang) pour remettre le sang à la Terre, ou à l'utiliser comme engrais pour les plantes ; et à essayer la méthode du « flux libre » (contrôle de l'écoulement sanguin par contraction du périnée, que je suis encore loin de maîtriser!). Bien évidemment, à 40 ans passés, la question de la maternité s'est posée. Apprendre à être Femme, accepter de ne pas être Mère... Je me sais fertile (j'ai avorté à l'âge de 26 ans), mais mes relations amoureuses instables et insécurisantes, ne m'ont pas amenée à cette expérience d'être Maman. Même si je n'ai pas un Désir d'enfant à tout prix, ne pas avoir d'enfant restait un sujet sensible. Pendant mes Lunes, le sang venait réveiller ce vide, cette absence… de manière souvent douloureuse physiquement et émotionnellement. C'est ainsi qu'a germé en moi cette idée de rendre mon utérus créatif, d'une autre façon : en utilisant son sang comme matière pour des créations artistiques. Une autre façon d'enfanter en quelque sorte ! - Au Nom du Corps - N°4- P21 - PEINDRE AVEC LE SANG DE MES LUNES Dessin 3 (juillet 2015) : « La Méditante » Besoin très certainement de me recentrer et de plonger à l'intérieur de moi-même. - Au Nom du Corps - N°4 - P 22 PEINDRE AVEC LE SANG DE MES LUNES J Je n'ai pas inventé cette pratique. Dernièrement, je lisais dans un ancien numéro de la revue « Rêve de Femmes »* que : « Dans certaines pratiques psychochamaniques, il est conseillé aux femmes de peindre ce qu'elles souhaitent avec leur sang menstruel, pour que la puissance de leur sang (porteur de vie) s'allie à celui de leurs intentions. (…). Leurs tableaux sont empreints d'une vie et d'une force qui dépassent le connu.(…). Aujourd'hui encore, il est conseillé à une femme dite infertile, ou tout autre, d'utiliser ce sang porteur de la magie de la vie pour faire croître ses projets, ses desseins, des intentions.(...) » Ainsi, depuis plusieurs mois je peins des auto-portraits de mon Féminin, avec le sang de mes Lunes. C'est devenu mon rituel mensuel ! Je récolte mon sang, le dépose dans une coupelle ; et puis à un moment, le processus se met en œuvre. Je mets de la musique, je me mets nue (mes premiers essais datent du printemps... on verra pour les mois à venir et la période d'hiver!), je danse et je me lance... Je n'ai jamais pris de cours de dessin et je ne sais pas particulièrement dessiner, mais les résultats m'étonnent à chaque fois. Mon premier dessin a été peint au pinceau, à la va-vite. Je n'étais pas très à l'aise. Et puis, j'ai vite pris de l'assurance à exploiter cette matière. Les dessins suivants ont été travaillés avec des brindilles et directement au doigt. En fonction du jour du cycle où il est récolté, le sang n'a pas la même texture, la même couleur. Quand je suis dans ce processus intérieur créatif, je sens que quelque chose de fort s'exprime à travers moi. Je perds souvent la notion du temps. Au final, ces dessins reflètent ce que je traverse et révèlent mon état d'esprit du moment. - Au Nom du Corps - N°4 - P23 PEINDRE AVEC LE SANG DE MES LUNES Dessin 4 (août 2015) : « La danseuse » Elle est le tourbillon de vie et a pris naissance, après un stage de danse biodynamique et un stage de Tantra. - Au Nom du Corps - N°4- P24 - PEINDRE AVEC LE SANG DE MES LUNES Nathalie GOUTTEBELLE Chaque cycle ne voit émerger qu'un unique dessin (je n'arrive pas à en faire plusieurs) que j'encadre et pose dans mon salon. Il m'accompagne durant le mois et une nouvelle production le remplace le mois suivant. En exposant ce travail intime, j'invite les Femmes à tester cette expérience . Elles peuvent l'adapter à ce qu'elles sont ; et à là où elles en sont, dans leur parcours. Pour ma part, je souhaite poursuivre ce travail créatif avec ce liquide précieux, ce sang qui relie toutes les Femmes, ce sang symbole de notre Puissance Féminine intérieure. L'idée de faire, un jour, une exposition de mes/nos œuvres me plaît beaucoup. Une exposition pour lever le tabou (encore fort) des menstruations, une exposition pour célébrer la Sacralité du sang du corps des Femmes et pour honorer les Femmes cycliques, les Déesses, que nous sommes ! NATHALIE GOUTEBELLE Mail : [email protected] * Bénédiction Mondiale de l'utérus: méditation mondiale pour soigner notre Féminin permettant à des milliers de femmes dans le monde de se relier (orchestrée par Miranda Gray) http://www.wombblessing.com/frenchworkshops.html * Moon Mother : La« Mère Lunaire » est une Femme qui a reçu une initiation particulière de Miranda Gray. Elle peut animer des cercles de Femme pendant les Bénédictions mondiales, donner des soins énergétiques de l'utérus, des bénédictions individuelles de l'utérus... *Sabryna Berthoud : Voir Article dans le magazine « Au Nom du Corps », N°2 d’Aout. *Rêve de Femmes, revue participative rêvée et créée par des femmes. n°15 - été 2009 – article de Elli Mizikas « L'élixir du Féminin » - Au Nom du Corps - N°4 - P 25 - PEINDRE AVEC LE SANG DE MES LUNES Dessin 5 (septembre 2015): « Graine de Femme » Connecter ma Déesse intérieure, l'amener à s'exprimer, à se déployer au travers de moi dans cette incarnation. Faire fleurir cette graine en moi...Un chemin de courage et de patience ! - Au Nom du Corps - N° 4 - P 26 - TÉMOIGNAGE TÉMOIGNAGE CATHERINE LAUNAY : "MA RENAISSANCE" TÉMOIGNAGE SUR LE STAGE "AU NOM DU CORPS" Je suis mariée depuis trentequatre ans, nous avons trois beaux et grands enfants, euxmêmes en couple et trois amours de petits-fils. Nous sommes à la retraite depuis trois ans, nous avons une jolie maison ... Vue de l'extérieur, ma vie paraît plutôt réussie. Je semble avoir tout ce qu'il faut pour être heureuse. Et pourtant, ... Depuis dix ans, je me bats seule, tous les jours, contre un terrible sentiment de vide intérieur. J'ai l'impression d'être dans une lente chute libre, comme si ma vie perdait son sens jour après jour. Je n'ose en parler à mes proches car j'aurais l'impression de me plaindre comme une enfant gâtée. Pourtant, je me seule très seule, perdue. En avril dernier, je découvre le livre de Caroline "Au Nom du Corps". Tout s'enclenche. Je sens que de ma chute implacable, je vais retirer un enseignement, une leçon de vie qui va changer le cours de mon existence. Caroline propose un stage au Pays Cathare sur les lieux de son roman. - Au Nom du Corps - N°4 - P 27 - TÉMOIGNAGE Je ne suis pas disponible pour le premier stage en mai, ni pour celui de juillet, mais je finis par m'inscrire pour celui de septembre. Je me souviendrai toujours de mon arrivée au gîte. Quel bel endroit, si paisible, isole, au pied du Mont Bugarach. Caroline m'accueille chaleureusement ainsi que Patricia et Sylvie. Patricia est attirée par la chambre bleue celle qui donne sur le Mont Bugarach. Pour ma part, je sens que c'est auprès de Patricia qu'il faut que je sois ... Pourquoi ? Je ne tarderai pas à le savoir. La première visite est celle des trois grottes où l'on pratique une méditation. À ce moment, je visualise mes parents et je leur pose cette question :"Que s'est-il passé lors de ma conception ?" Je suis la neuvième d'une fratrie de dix enfants, à vrai dire, la dixième, puisque ma mère, dix-huit mois avant ma naissance, a perdu une petite fille qui n'a vécu que quelques heures. Pendant qu'elle m'attendait, elle a eu des menaces d'accouchement prématuré et on lui a prescrit un médicament "le distilbene", hormone de synthèse reconnue aujourd'hui comme un perturbateur endocrinien et qui provoque des malformations graves chez l'embryon. J'en "paierai les pots casses" vingtcinq ans plus tard quand, à mon tour, je deviendrai Maman : grossesse difficile, alitée puis on me diagnostiquera une lésion précancéreuse du col de l'utérus après la naissance de mon fils ainé. Après moi, ma mère fait une faussecouche tardive. Depuis toute petite, elle me répétait : "nous t'aimons beaucoup ton père et moi, car tu es passée entre deux catastrophes". Enfant, j'étais flattée, fière d'entendre cette phrase. J'ai compris récemment la portée de ces mots et cette lourde charge qu'inconsciemment ma mère me faisait porter sur les épaules. - Au Nom du Corps- N°4- P28 - TÉMOIGNAGE Je devais me battre, ne pas décevoir mes parents, être lisse au point de n'exister qu'à moitié, nier mes besoins, mes désirs, protéger ma mère si fatiguée par toutes ses maternités. Dans ma tête d'enfant, c'était le prix à payer pour ne pas subir le même sort que mes deux petites sœurs que je n'avais pas connues ! Sur le "fauteuil du diable " dédié à Isis, déesse égyptienne, modèle de l'amour conjugal et du dévouement maternel, je ressens un premier lâcher-prise, mon basventre et mon utérus, jusqu'alors vides et froids, se réchauffent. Une douce chaleur m'envahit, je suis vibrante et vivante. Sur ces terres, au Pays Cathare, mon corps se souvient, m'envoie des signaux : je n'ai plus la sensation de faim, ici je suis venue chercher d'autres nourritures. Je dors très peu et mal. Je me réveille souvent en larmes, la gorge serrée. J'ai mal au ventre. - Au nom du Corps - N°4 - P29 - J'ai envie d'avoir du désir, de ressentir du plaisir et d'être enfin connectée à mon sexe. Ah, ce sexe, cette partie intime dont on m'a amputée à l'âge de 9 ans, alors victime d'inceste par mon frère qui avait quatorze ans. TÉMOIGNAGE P Petite fille sacrifiée, salie, enfermée dans le silence et le déni, femme devenue frigide, pleine de peurs viscérales, de dégoût, de culpabilité, traversant des décennies d'errance et de souffrances. Le stage s'achève, il ne dure que quatre jours, mais le travail entrepris a été intensif, profond, guidée par Caroline, si attentive, prévenante et authentique. J'en repars transformée. J'ai lavé mes blessures dans les sources chaudes, dépose mes peurs archaïques dans les sources froides de la Fontaine des Amours. J'ai pris conscience que je devais être désormais ma priorité, qu'il me fallait m'accepter telle que je suis avec mes parts d'ombre et de lumière, qu'il me fallait m'aimer, accepter et accueillir les souffrances et ne plus les cristalliser dans mon corps et dans mon cœur. Je suis aujourd'hui à l'écoute de mes sensations, je me respecte et je jure que jamais plus je ne laisserai plus personne me blesser. Au moment où je vous écris, je me sens apaisée. J'ai pardonné à mon frère incestueux, à mes parents qui n'ont pas su me protéger, à mon mari qui n'a pas perçu toute ma souffrance et surtout je me suis pardonnée. J'ai enfin coupé le lien d'inceste. Mon corps est libéré de ses chaînes, je ressens du désir pour mon conjoint et je m'autorise enfin à prendre du plaisir. Certes, ce n'est pas encore le Nirvâna, mais doucement cela vient. Que c'est bon ! Merci à vous toutes mes sœurs de cœur qui avaient partagé avec moi ce moment magique, merci pour votre écoute, votre empathie, votre tendresse, votre amour. Un grand merci à Véronique qui a su si bien accompagner chacune d'entre nous avec beaucoup de cœur, de sensibilité et merci beaucoup à toi Caroline sans qui cette aventure merveilleuse n'aurait pu exister. Je suis pleine de gratitude, tu m'as réconciliée avec mon corps, tu as ouvert mon cœur, délivrée de mes démons et permis que je ne sois plus, dès lors, qu'Amour pour tous ceux que j'approche. CATHERINE LAUNAY - Au Nom du Corps - N°4-P30- PARCOURS PARCOURS "Le Corps a ses raisons que la raison ignore" CONNAISSEZ-VOUS L'ALLÉGORIE DE LA GRENOUILLE ? Parcours de Sophie Marot qui a un très beau blog et une page FaceBook, pleins d'humour sur le développement personnel , "Nous sommes tous des grenouilles". - Au Nom du Corps - N° 4- P 31 - PARCOURS D’après une expérience, si l'on plonge subitement une grenouille dans de l'eau chaude, elle s'échappe d'un bond ; alors que si on la plonge dans l'eau froide et qu'on porte très progressivement l'eau à ébullition, la grenouille s'engourdit ou s'habitue à la température pour finir ébouillantée. Cela traduit le phénomène d’accoutumance qui consiste à ne pas réagir à une situation grave… Sacré miroir, cette grenouille… !!!! Vous ne vous reconnaissez pas ? Moi, si ! Je suis cette grenouille, ma casserole c’est le monde dans lequel je suis née, et mon eau a été filtrée par : • mon milieu de vie : filtre socioculturel. • mes expériences de vie, qui me font chausser des lunettes roses ou noires selon mon vécu : filtres personnels. • ma manière d’appréhender le monde avec mes 5 sens : filtres neurologiques. Ceci constitue ma carte du monde, … elle est donc différente pour chacun d’entre nous ! C’est elle qui conditionne notre manière d’appréhender la vie ! C’est donc mon eau de grenouille, dans laquelle j’évolue, je grandis, et je vis… Cette eau est vitale pour mon évolution… Comme il est vital de ne pas s’accoutumer à elle… car elle n’est pas la vérité, la réalité… Elle est une perception parmi des milliers d’autres… Explorer notre carte du monde, permet de repérer nos filtres qui ont créé nos croyances limitantes et aidantes, nos mécanismes de défense, nos peurs, nos joies, notre savoir-être … Ainsi, en bon aventurier nous connaissons tous les recoins, les reliefs, les zones à risque, les petits coins de paradis de notre personnalité, pour partir à la conquête d’autres univers, pour s’enrichir, évoluer, grandir, et s’ouvrir à des perceptions nouvelles… ! Sans cette ouverture à soi et au monde nous finissons comme notre grenouille : cuits de chez cuits, car à trop mariner dans notre jus on s’accoutume, on s’engourdit, et notre système nerveux finit par ne plus sentir le danger… - Au Nom du Corps- N4 - P 32- PARCOURS Et nous faisons de nos expériences notre réalité, de nos pensées une vérité. Me concernant, dans ma carte du monde à moi, était inscrit la croyance que « M’exprimer, rayonner, prendre ma place, c’est prendre TROP de place ». Concrètement cela se traduisait par des phrases assassines que me psalmodiait une petite voix intérieure : « Je suis de trop ! » ; «Je n’ai pas mon mot à dire » ; « Pour qui te prends-tu à vouloir donner ton avis ? » ; « Ne fais pas trop de vagues » ; « Ne fais pas ton intéressante ! » ; « Sois sage et tais-toi ! » Tant que cette croyance restait inconsciente, j’étais tel un pantin dont on tire les ficelles. Et je me suis bâtie un monde selon SA perception ; j’ai vécu des expériences qui venaient appuyer SA vérité. Je me suis menée la vie dure, mais je ne m’en rendais pas compte… C’était normal, je m’accoutumais, comme notre grenouille. D’autant plus que vu de l’extérieur, rien à signaler : famille aimante et présente, vie équilibrée, scolarité fluide, un chouïa solitaire tout de même, quelques amis, mais pas beaucoup de sorties, j’étais réservée, mais sociable… bref tout était lisse et indétectable ! Je dégageais l’image d’une fille équilibrée, intelligente, forte et solide dont l’avenir ne serait pas un problème, j’étais sur de bons rails ! Mais à l’intérieur, au plus profond de moi, c’était une toute autre histoire ! Je me sentais aussi forte et solide que faible et fragile, aussi lumineuse que transparente, aussi douée que nulle, et les années passant la balance penchait de plus en plus vers les moins. Mais je ne laissais rien transparaître ; hors de question que je montre ma vulnérabilité. Mon orgueil en aurait pris un trop grand coup. Et, cette voix qui me serinait «Pour qui tu te prends ! Ce serait te mettre en avant, te faire remarquer et donc prendre trop de place, alors que franchement tu n’as pas à te plaindre !» - Au Nom du Corps - N°4 - P 33 PARCOURS En voulant garder la face, je me refusais de voir ce qui me faisait le plus souffrir : rester dans l’ombre, me taire, être sage. J'obéissais au doigt et l’œil à cette injonction d’un ordre très religieux, qui m’interdisait de briller, d’exister, d’oser ! Et cela commençait à me poser quelques soucis au quotidien, car dès que je tentais de transgresser les règles, mon corps me trahissait: ma voix tremblait quand je parlais en public, jusqu’à ressentir une envie de pleurer qui me faisait me taire. Je me faisais violence pour aller vers les autres ; j’avais peur de déranger, mon ventre se nouait ; je me durcissais de l’intérieur, une profonde tristesse m’envahissait ; je me sentais contrit ! Et face à des réussites, j’étais comme étonnée, surprise, car je ne pouvais m’empêcher de penser que c’était une erreur… Je savourais quelque temps et puis très vite, je faisais tout ce que je pouvais pour me prouver que tout ça n’était pas mérité et qu’il était temps de me retirer ! Et je ne comptais plus le nombre de fois où je sentais naître en moi un élan intérieur puissant et vibrant ; une envie, un désir aussitôt réfrénés puis censurés par une sensation d’être prise à la gorge et tirée en arrière… Au fil des années, je m’étais résignée. Ma phrase fétiche était alors « Fais avec ! ». Et pourtant une rage intérieure grondait ! Sourde, puissante… À l’époque j’en voulais à mon corps, c’était lui le fautif ! Il réussissait à me faire taire ! Il était incapable de se maîtriser : je me laissais dominer par tous ces ressentis ; et du coup je me sentais transparente, impuissante, triste et en colère. Je m’isolais, car je ne trouvais pas ma place ! Et je me demandais quand est-ce-que j’allais enfin me sentir vivante ! - Au Nom du Corps - N° 4 - P34 - PARCOURS Mais mon corps avait ses raisons… À sa manière il réagissait à cette injonction ; il tentait de s’exprimer pour me faire lâcher ! Et en niant ces messages, je résistais à mon propre désir de briser mes chaînes. Peut-être qu’il voulait provoquer ma colère, pour que je hurle ma place au monde ! Ce qui était clair c’est qu’un gros conflit intérieur se jouait dès qu’il s’agissait pour moi de rayonner. Et puis un jour, mon chemin a croisé des professionnels des astres et des chiffres, qui ont commencé à mettre en lumière cette croyance, issue d’une injonction familiale lointaine. Ils ont su mettre des mots sur ce que je ressentais, et m’ont aidé à réaliser que je pouvais m’en libérer, que ce n’était pas une fatalité et que oui, j’avais le droit de vivre Ma vie ! Ce fut le déclic qui me fit sortir de ma casserole d’eau bouillante… Et pour m’accompagner sur ce tout nouveau chemin, j’ai entamé un travail de développement personnel, qui m'a - Au Nom du Corps - N° 4 - P35 - permis de prendre conscience de mes peurs et de mes mécanismes de défense. J’ai appris à écouter mes émotions en écoutant mon corps, à voir et à accepter ce qu’il y a de beau et d’unique en moi. J'ai ajouté de la spiritualité dans ma vie pour élargir, prendre de la hauteur et mettre du PARCOURS P du sens. Puis j’ai expérimenté, en sortant de ma zone de confort, en affrontant mes peurs, et surtout en osant défier ma voix intérieure qui m’ordonnait de rester à ma place, cette place toute pourrie et sans vie, terne et triste, où tout était dur et sans plaisir ! Là où chaque phrase commençait par « il faut » et « tu dois » ! Et mon corps fut et est toujours un allié de poids ! Car au lieu de nier mes ressentis, je les ai regardés en face et je les ai accueillis, avec l’aide de professionnels pour commencer. J’ai notamment appris que derrière chaque sensation du corps se cache une émotion… et derrière une émotion, un besoin… Exemple : ma voix tremble quand je me mets à parler au sein d’un groupe et les larmes me montent aux yeux… Comment je me sens dans mon corps? C’est dur et froid, j’ai la gorge qui se resserre. Qu’est-ce que je ressens comme émotion ? De la colère. Que vient-elle me dire, quel besoin n’est pas respecté ? Je ne me sens pas reconnue. À partir de là, je prends de la hauteur sur la situation, car je ne suis pas ma colère… Et je prends en compte mon besoin de reconnaissance en allant creuser ce que cela signifie pour moi d’être reconnue. Pour y répondre, on retourne au corps : comment je me sentirais si j’étais reconnue ? Légère, souriante, lumineuse, pétillante, c’est doux et stable dans mon corps. Quelles émotions cela engendre ? De la joie, de l’amour, de la gratitude, du plaisir ! Et ainsi de suite… Un autre point essentiel à savoir quand on entame ce chemin vers soi : la vie se charge de nous faire vivre les expériences nécessaires à notre croissance personnelle ! Et en montant à la conscience notre carte du monde, cela nous permet de passer du statut de victime au statut d’Acteur/Actrice de sa vie. Telle une spéléologue j’ai donc repéré, exploré, étudié, cartographié, visité mes cavités souterraines, naturelles ou artificielles… et maintenant mon plus cher désir est de partager mes connaissances. - Au Nom du Corps - N°4 - P 36 PARCOURS J’en suis là aujourd’hui ! J’ose prendre ma place ! Ma juste place…, celle que je me choisis. J’y vais lentement mais sûrement, pas à pas, accompagnée de ma petite voix intérieure que j’appelle « Miss Rabat La Joie », qui cause toujours, mais n’a plus le dernier mot ! Voici un aperçu du dialogue qui se joue entre moi et ma petite voix : 1/ Premier petit pas, septembre 2014 : Je vais voir une coach de vie, pour m’aider à définir ma reconversion professionnelle… après plusieurs séances je finis par oser m’avouer et dire tout haut : -« Je veux travailler dans la relation d’aide et le développement personnel… » Miss Rabat La Joie : - « Qui es-tu pour oser travailler dans ce domaine ? » Moi ( et ma coach ): -« Mon corps sourit quand je songe à cette vocation ! Alors pourquoi pas moi ! » 2/ Deuxième petit pas, décembre 2014 : Je décide de liquider ma boutique de retouche, dans laquelle je trime chaque jour pour gagner deux francs six sous, et où je ne m’épanouis pas. Miss Rabat La Joie : -« Mais enfin tu as un métier en main, pourquoi aller voir ailleurs ? Et c’est trop risqué tu ne sais pas ce que tu vas faire après ? Comment vas-tu gagner ta vie ? » Moi : -« mon corps ne veut plus, il est en souffrance, je ne veux plus résister à ce qui est ! » 3/ Troisième petit pas : Je m’octroie du temps sans travailler, parce que j’ai besoin de me reposer après tous ces bouleversements de vie… Miss Rabat La Joie : - « Comment oses-tu te reposer ? Ça ne se fait pas ! Que vont dire les gens ? La vie ce n’est pas comme ça que ça marche ! » Moi : -« J’en ai besoin, c’est vital et nécessaire pour mon bien-être ! » - Au Nom du Corps - N°4 - P37 - PARCOURS 4/ Quatrième petit pas, mars 2015 : Je m’inscris à un cursus de formation de coaching, qui allie l’apprentissage de différents outils pour une écoute attentive, bienveillante et aidante avec une dimension spirituelle essentielle pour l’accompagnant et l’accompagné. Miss Rabat La Joie : -« C’est un sacré budget ! C’est risqué! Ce n’est pas prudent! Et où cela va te mener?» Moi : -« J’en ai envie ! ça me fait vibrer ! » 5/ Cinquième petit pas, août 2015 : Je créé mon blog « nous sommes tous des grenouilles »…dans lequel j’y dépose mes écrits, mes expériences de vie, et où je partage ce qui me tient à cœur : magazines, blogs, conférences, livres… Miss Rabat La Joie : -« Comment oses-tu te mettre en avant ! Les gens s’en fichent de ce que tu as à dire ! Et puis tu ne sais pas faire, tu n’es pas une pro, il faut que ça soit parfait avant de le montrer !» Moi : -« J’y prends du plaisir, cela me nourrit, je me sens vivante ! Et la perfection ne fait pas partie de ce monde ! » Héhé ! Et vous savez quoi ? Ce dernier petit pas m’amène aujourd’hui à l’écriture de cet article, que Caroline Gauthier m’a proposé de faire pour sa prochaine newsletter… Après des années de dictat, Miss Rabat La Joie n’a plus les pleins pouvoirs aujourd’hui. Grâce à une meilleure connaissance de mon eau de grenouille, j’ai pu briser mes chaînes… En osant transgresser ses règles, en osant agir autrement que selon ses croyances, je lui prouve qu’elle n’est pas LA vérité et j’ouvre le champ des possibles. Et le prochain petit pas, quel sera-til? Je ne le sais pas encore… Ce que je sais c’est qu’il sera dirigé vers ce qui met du sens à ma vie, vers ce qui me met en joie et me donne du plaisir, et que lui et tous les autres à venir seront posés de manière à ce qu’ils me mènent vers la mission qui me fait vibrer : - Au Nom du Corps - N°4- P38 PARCOURS SOPHIE MAROT participer à l’éveil des consciences, pour un monde en paix et harmonieux où chacun est à sa juste place et ose. Être, tout simplement ! Je vous invite donc à me rejoindre dans cette vaste entreprise, qui est celle de vivre la vie que l’on se choisit ! SOPHIE MAROT "Nous sommes tous des grenouilles " Le blog : nousommestousdesgrenouilles. over-blog.com La page Facebook : https://www.facebook.com/Noussommes-tous-des-grenouilles409101775951104/timeline/ - Au Nom du Corps - N°4 - P39 PLUS D'INFOS PLUS D'INFOS "AU NOM DU CORPS" c'est plusieurs supports :Un Blog, Un Roman, Une Page Facebook Un Magazine, Une Chaîne Youtube, des Vidéos de formation. "AU NOM DU CORPS" c'est : des Articles, des Stages, des Poèmes, Des Textes, Des Témoignages, Des Interviews d'experts, Des Vidéos... Et en ce moment : des formations en ligne chaque semaine !!! Le Roman Initiatique Sur Amazon ou sur le Blog... Pour ceux qui sont prêts à tenter l’expérience, ce Roman exerce une action puissante sur ses lecteurs ! Toute sa construction n’a qu’un seul but : mettre le lecteur en contact avec son vivant, son essence. Actualité : Prochains Stages , Niveau 2 cet Hiver, Niveau 1 en Avril-Mai. Stage sur les traces de l'héroine du roman sur les sites de Rennes le château, Bugarach, Rennes les bains. Pour plus d'informations : www. aunomducorps.fr ou Page Facebook : Au Nom du Corps "Au Nom du Corps " sur Face Book ou Youtube ou sur son Blog Des Poèmes en vidéo et en musique. Des Textes. Des Articles. Des témoignages et Commentaires. Des vidéeos de formation www.aunomducorps.fr Contact : [email protected] - Au Nom du Corps - N°3 - Page 40- FONTAINE DES AMOURS Rennes les Bains -x- SOURCES EAU CHAUDE Rennes les bains -x- -x-