Question 1

Transcription

Question 1
Réponses aux questions du CSA
Question 1. : Avez-vous des commentaires sur les contraintes opérationnelles
du passage au tout MPEG-4 en une seule fois (« nuit bleue ») et son impact
éventuel sur les émetteurs (y compris ceux relevant de l’article 30-3 de la loi
du 30 septembre 1986) ? Quelles sont les modalités et la durée nécessaires
pour préparer l’opération ? Quel impact la réorganisation des multiplex peutelle avoir sur la préparation et la réalisation de l’opération ?
L’opération d’arrêt du MPEG-2 ne peut être réalisée que sous la forme d’une nuit
bleue. Tout scénario visant à généraliser le MPEG-4 plaque par plaque imposerait de
lourdes contraintes tant techniquement (doublement des têtes de réseau, des
transports satellites) que financièrement (pour les mêmes raisons) et juridiquement
(nécessité de décliner chaque multiplex en deux entités selon que la plaque a
basculé au tout MPEG-4 ou pas).
De façon générale, il semble essentiel de minimiser les opérations sollicitant les
téléspectateurs, en particulier concernant la recherche et mémorisation des chaînes.
Le passage au tout MPEG-4 et la recomposition des multiplex doivent ainsi avoir lieu
simultanément. Au cours de cette nuit bleue, deux multiplex seront arrêtés sur tout
le territoire.
Préalablement à cette opération de nuit bleue, le HD Forum identifie les étapes
suivantes :
- Chantier de suivi du taux d’équipements des téléviseurs et adaptateurs non
compatibles MPEG-4 (To-12 mois) : une mesure du parc de récepteurs non
compatibles MPEG-4 raccordés au réseau TNT doit être mise en œuvre au plus tôt
afin de pouvoir disposer d’une évaluation récente et fiable de ce parc tout en suivant
son évolution dans les mois qui suivront, mesurant ainsi l’efficacité de la
communication spécifique qui sera mise en œuvre. Cette mesure doit permettre de
valider le franchissement à la baisse d’un seuil défini à l’avance, seul le
franchissement de ce seuil devra permettre d’enclencher l’opération de nuit bleue (à
To).
- Chantier communication grand public (To-12 mois) : une structure de
communication auprès du grand public devra rapidement être mise en œuvre pour
l’informer de l’opération, des bénéfices attendus et de la nécessité de s’équiper en
MPEG-4.
- Chantier juridique multiplex (To-12 mois) : l’arrêt de deux multiplex et les
recompositions qui seront décidées par le Conseil nécessiteront que les multiplex
organisent les sorties et les arrivées de chaînes. Cela se traduira par l’adhésion des
entrants d’une part aux statuts de la société de multiplex et aux éventuels pactes
1
d’actionnaires ou règlements intérieurs et, d’autre part, aux contrats déjà signés
notamment avec les diffuseurs techniques,
- Chantier contractuel/indemnitaire (To-9 mois) : Pour les multiplex arrêtés qui
devront mettre fin de manière anticipée à leurs engagements contractuels, établir le
processus de prise en charge des indemnités et/ou pénalités.
- Chantier technique (To-6 mois) : avec l’évolution des têtes de réseau et des
transports permettant d’accueillir les nouveaux entrants dans chacun des multiplex.
Ce chantier n’intègre pas les évolutions HD de certaines chaînes (production
interne, régie finale) qui peut nécessiter des délais bien plus longs et devra
s’intégrer dans le cycle industriel de chacune d’entre elles.
Enfin, ce point n’étant pas ouvert dans la consultation, le chantier d’évaluation des
coûts associés à la libération de la bande 700 MHz au profit de tiers et de leur prise
en charge devra être ouvert au plus tôt. Le respect du calendrier présenté ci-dessus
en dépend.
Enfin, il est essentiel et indispensable que toutes les actions mentionnées
précédemment comme celles qui sont suggérées dans la suite du document soient
coordonnées. Pour cela, il est impératif qu'une maîtrise d'œuvre générale
indépendante coordonne tous les intervenants publics comme privés.
Question 2. : Étant donné le grand nombre d’équipements et la nécessité de
remplacer certains d’entre eux pour effectuer la transition, faut-il prévoir un
calendrier et des modalités spécifiques de passage au tout MPEG-4 des chaînes
locales diffusées sur le multiplex R1 et de France 3 ? Si oui, lesquels ?
Un calendrier et des modalités spécifiques sont en effet nécessaires pour permettre
le passage en MPEG-4 de France 3 et des télévisions locales privées, dans le cas où
elles resteraient dans le multiplex R1. Il y a de gros travaux de modification à faire
dans les régies finales de FR3 (24), région par région, programme par programme
(50) et pour les télévisions locales par télévision locale (une quarantaine) voir
réponse 10.
Compte-tenu des interventions nécessaires sur les têtes de réseau régionales au
moment de la commutation, l’ensemble des opérations ne pourra être mené en une
seule nuit.
Néanmoins, ce calendrier spécifique pour France 3 ne remet pas en cause le principe
de la nuit bleue. En effet, la place réservée pour France 3 en MPEG-4 HD sera
supérieure à celle de France 3 en MPEG-2 SD. Un remplacement progressif, région
par région, de France 3 SD par France 3 HD, est donc possible dans la mesure où
France 3 resterait dans le multiplex R1, sous réserve du franchissement du seuil à la
baisse mentionné à la Q4.
2
Question 3. : Avez-vous des commentaires à formuler sur la fin de l’obligation
de la double diffusion ?
L’arrêt du MPEG-2 rendra totalement inutile la double diffusion SD/HD puisque les
postes TV et/ou décodeurs compatibles MPEG-4 sont, à quelques très rares
exceptions, compatibles HD. Notons que l’arrêt de cette double diffusion (simulcast)
met de facto fin à la justification du multiplex R5.
En revanche, il paraît essentiel que le nombre de foyers non compatibles le jour de
la bascule soit réduit à portion quasi nulle. C’est pourquoi le HD Forum estime
impérative la mise en place d’une mesure de ce parc, que ce soit sur le poste
principal mais également sur les postes secondaires. Seul le franchissement à la
baisse d’un seuil défini en Q4 permettra de valider définitivement la bascule au tout
MPEG-4.
De façon plus générale, l'enjeu derrière la question des transitions technologiques
est majeur pour les chaînes de télévisions gratuites car leurs revenus proviennent
très majoritairement de la publicité qu'elles diffusent. L'audimat est Le Paramètre.
Une transition technologique ne doit pas impacter l’audience des chaînes gratuites
et la généralisation du MPEG-4 ne doit pas faire exception.
Depuis que la télévision est devenue un média de masse, les ingénieurs et
techniciens se sont imposé de travailler sur les problèmes de compatibilités lors de
l'introduction de nouveaux formats, mais cela n'a pas toujours été possible. Pour
permettre la continuité de réception, deux méthodes complémentaires ont
généralement été retenues : la double diffusion (exemple 819 et 625 lignes) et la
double compatibilité des récepteurs (exemple normes MPEG-2 et MPEG-4).
Le principe de compatibilité a aussi été un enjeu important pour le choix du
standard pour la couleur en imposant que tout téléviseur N&B 625 lignes (format
alors largement majoritaire) puisse sans modification et sans dégradation notable
recevoir des émissions couleurs (compatibilité ascendante) et réciproquement,
(compatibilité descendante). Pour passer de la diffusion analogique à la diffusion
numérique il a en revanche été impossible de trouver une compatibilité à un coût
économique raisonnable pour les divers matériels (mis à part le rajout d’un simple
adaptateur pour les téléviseurs munis d’une prise péritel)..
L'obligation d'une double diffusion temporaire a donc été décidée pour permettre
l'extinction du réseau de diffusion analogique. Pendant une période de transition
qui a duré cinq/six ans, période courte comparée à la durée de vie moyenne des
produits, tous les téléspectateurs pouvaient continuer à recevoir tous les services
disponibles en analogique sur d'anciens téléviseurs aussi bien que sur les nouveaux
numériques. Le téléspectateur avait toujours la possibilité de raccorder un décodeur
numérique externe pour bénéficier sur un téléviseur ancien de l'amélioration de la
qualité et de l'enrichissement de l'offre avec de nouvelles chaînes. Par la suite, ce
3
principe de double diffusion a été maintenu et imposé pour l'introduction des
services sélectionnés pour la haute définition existant déjà en définition standard 1
afin que les possesseurs de téléviseurs SD2 dont le codage choisi était en MPEG-2
puissent continuer à recevoir des services qui étaient diffusés dans un standard
différent, le MPEG-4 HD. Par la suite le régulateur, l'exécutif et le législatif ont
anticipé les mutations technologiques de plus en plus rapides en imposant à des
dates précises dans la loi l'interdiction de commercialiser des produits non
compatibles avec la norme à venir. Grâce à cette anticipation la migration à venir a
été largement préparée. L'obligation d’intégrer un décodeur MPEG-4 HD dans tous
les matériels de réception (compatible HD/SD) permet que tout propriétaire d'un
téléviseur acheté depuis décembre 2012 (et bien antérieurement pour les plus
grandes marques), ne soit pas perturbé par le changement de normes prévu en avril
2016, que les services diffusés soient des services HD ou SD. Le téléviseur les
affichera sur l'écran dans le bon format.
Les choix de compatibilité simple ou double et/ou la double diffusion répondent
bien à la nécessité pour les chaines de conserver leurs téléspectateurs au prix d'un
surcoût sur le matériel ou sur la diffusion temporaire. Les mesures même le plus
récentes ont bien montré qu'un téléspectateur qui avait reporté ses choix sur
d'autres chaînes revenait très difficilement sur celles qui avaient disparu
temporairement des écrans.
On peut donc en conclure que les évolutions technologiques reposent généralement
sur le bon usage d’une part de l’introduction des nouvelles normes dans les
téléviseurs/récepteurs et d’autre part de la double diffusion (lorsque ce mode est
possible) ainsi qu’une vraie valeur ajoutée pour le téléspectateur. Il en ressort qu’il
faut minimiser le plus possible le temps de double diffusion. De plus, les mutations
technologiques étant de plus en plus rapides, il convient de minimiser le temps
entre le choix des caractéristiques techniques et le démarrage des services. Les
plateformes britannique et Allemande ont su développer à partir d’un concept de
valeur ajoutée un calendrier de déploiement des services concret et créer les
spécifications correspondantes. De manière générale, le développement d’une
spécification doit se situer entre 12 et 24 mois en amont d’un service régulier. Audelà, on peut considérer que la spécification sera exposée à un risque
d’obsolescence avant même que les services soient lancés.
1
Le problème spécifique de l'offre payante, MPEG-4, dès son lancement a été traité par les
fournisseurs de services eux-mêmes (décodeur adapté). Canal + n'a pu diffuser en format HD que ses
plages cryptées laissant les plages en clair en SD donc en MPEG-2.
2
Avant l'obligation légale de l'intégration du décodeur MPEG-4 HD (2009 ou 2012 selon leur
taille se diagonale). Il faut se souvenir que le standard MPEG-4 est compatible descendant avec le
MPEG-2 et que les décodeurs HD ont tous en plus de la sortie HD, une sortie SD donc compatible.
4
Enfin, il est important de bien mesurer les impacts économiques de ces solutions. En
particulier, la double diffusion, si elle perdure, peut impacter significativement les
éditeurs concernés puisqu’elle leur impose des coûts supplémentaires sans revenu
supplémentaire. Ces périodes de double diffusion doivent donc être minimisées en
définissant un calendrier réaliste eu égard aux services et au parc de récepteurs et
prises en charge financièrement.
La double diffusion financée par les chaînes a ainsi permis de préparer l’arrêt du
MPEG-2. Cet arrêt devait initialement servir à généraliser la haute définition et à
introduire de nouveaux formats. La préemption de la bande 700 MHz remet en
cause la stratégie d’évolution prévue pour la plateforme. Cette double diffusion
devrait donc, rétroactivement, être financée par les bénéficiaires de l’opération.
Question 4. : Avez-vous des commentaires ou des compléments à apporter sur
les conséquences du passage au tout MPEG-4 en termes d’équipement des
foyers ?
Aujourd'hui, le parc de récepteurs non compatibles MPEG-4-HD raccordés à la TNT
est estimé par Gfk à près de 8 millions avec une répartition de l’ordre de 2 millions
sur le poste principal et de 6 millions sur le poste secondaire. Ce chiffre ne devrait
que partiellement décroitre du fait du remplacement de téléviseurs anciens par des
téléviseurs récents compatibles, dans les 12 mois qui viennent, sans communication
efficace spécifique.
Il est essentiel de considérer l’ensemble des postes TV (principaux et secondaires)
qui sont tous autant contributeurs de l’audience des chaînes et qui, s’ils ne sont pas
convertis le jour de la nuit bleue, constitueront autant d’audience perdue et par voie
de conséquence porteront un grave préjudice aux éditeurs et par voie de
conséquence au secteur entier (voir réponse précédente).
Une bascule ne peut être envisagée sans que ce volume ait été préalablement
ramené en dessous d’un seuil de 100 000 postes TV (sensibilité de la mesure
Médiamétrie) en hertzien terrestre et service antenne.
Question 5. :
- Les opérateurs du service antenne du câble comptent-ils accompagner
l’évolution de la plateforme TNT en arrêtant également la diffusion au
format MPEG-2 ? Cette opération sera-t-elle coordonnée avec l’opération
de passage au tout MPEG-4 de la TNT (avril 2016) ?
- Le cas échéant, un dispositif d’accompagnement des téléspectateurs
concernés sera-t-il mis en œuvre par ces opérateurs ? Comment cette
évolution sera-t-elle communiquée au public concerné ?
Les éditeurs souhaitent, conformément à la réglementation, que le service antenne
diffuse intégralement leurs signaux dans le format tel que diffusés sur la TNT ; cela
de manière synchrone et en incluant toutes les évolutions.
5
Il semblerait ainsi qu’environ 1.75 millions de foyers (6% des foyers) accèdent à la
TNT via le service antenne. A ce chiffre, il convient d’ajouter un certain nombre de
foyers couverts par des régies locales éventuellement encore marginalement en
analogique. Tous ces foyers pourraient perdre des chaines suite à l’arrêt de la
double diffusion ou pour le moins à ne pas les avoir dans la même résolution (SD au
lieu de HD) que le reste de la population.
Cela pourrait donc générer des plaintes de la part des consommateurs assez
conséquentes pour ceux qui auraient changé leur équipement sans en voir le
bénéfice, d’autant qu’il n’est pas certain que tous ces téléspectateurs soient
pleinement conscients de la manière dont ils reçoivent la télévision.
Le basculement du service doit se faire dans les mêmes conditions pour le
téléspectateur que le dispositif mis en place pour l’hertzien terrestre.
Question 6. :
- Les distributeurs ayant mis en place une offre relevant de l’article 98-1 de
la loi du 30 septembre 1986 prévoient-ils d’accompagner l’évolution de la
plateforme TNT en arrêtant également la diffusion au format MPEG-2 ?
Cette opération sera-t-elle coordonnée ?
- Le cas échéant, un dispositif d’accompagnement des téléspectateurs
concernés sera-t-il mis en œuvre par les distributeurs ? Comment cette
évolution sera-t-elle communiquée au public concerné ?
L’arrêt de la diffusion MPEG-2 sur la plateforme satellite, reprise des signaux de la
TNT (TNT-SAT et FRANSAT), pourra avoir lieu le même mois que sur la TNT (avril
2016). Cependant, un décalage de trois à quatre semaines postérieur à la nuit bleue
TNT permettrait de lisser la charge au niveau des remontées de téléspectateurs tout
en bénéficiant de l’effet massif de la communication nationale.
Par ailleurs, une communication ciblée sur les parcs d’adaptateurs non compatibles
MPEG-4 sera assurée par TNT SAT les mois précédents l’arrêt du MPEG-2 afin de
faciliter la migration.
Question 7. : Estimez-vous que d’autres modalités de dégagement de la bande
700 MHz seraient possibles ?
En référence aux réponses précédentes le coordinateur général devra établir aussi
vite que possible la liste exhaustive des tâches à effectuer et leurs planifications
détaillées avec l'autorité nécessaire pour vérifier leurs exécutions jusqu'à la date de
la bascule et poursuivre sa tâche dans les mois qui suivront pour s'assurer
qu'effectivement il n'y a pas d'écran noir.
Le cas des matériels sans fil de production et d'intercommunication nécessite un
examen particulier et urgent. Même si pour les plus grosses opérations ces besoins
ne sont que temporaires, ils nécessitent quelquefois de mobiliser un très grand
6
nombre de fréquences simultanément, et sont plutôt en croissance. L'exemple des
besoins pour couvrir des opérations comme le défilé du 14 juillet ou ceux du tour de
France sont des bons exemples à prendre en compte.
Le tableau suivant donne l'ampleur du problème à résoudre. Même en supposant
que les deux multiplex les plus critiques en termes de volume à réaffecter soient
arrêtés, c'est quand même plus de 2500 émetteurs pour lesquels il faudra trouver
des fréquences disponibles dans les canaux inférieurs au canal 49.
Utilisation des canaux :
canaux sous le 49
canaux au-dessus de 49
R1
1266
360
R2
1262
364
R3
708
428
R4
1120
506
R5
1073
553
R6
1404
222
R7
1130
496
R8
1097
529
R15
31
26
L’arrêt du MPEG-2 apparaît comme une première étape indispensable pour mener à
bien l’opération de libération de la bande 700 MHz.
Question 8. : Quel sera, selon vous, l’impact d’un paysage à six multiplex sur
les coûts de diffusion ?
Le coût total récurrent de diffusion pour l’ensemble des programmes sur 6
multiplex sera mécaniquement inférieur à celui pour 8 multiplex, indépendamment
de l’augmentation significative de la qualité pour toutes les chaînes passant de la SD
à la HD. Compte tenu de la régulation dont l’impact est une augmentation de la
partie accès, la baisse sera inférieure à un mécanique 2/8 soit 25% mais devrait se
situer entre 10% et 20%, toutes choses égales par ailleurs.
Pour l’ensemble du secteur TNT le coût de diffusion de l’ensemble des chaînes sera
en diminution malgré des passages en HD, avec des disparités entre éditeurs.
Par ailleurs il est à noter que les diffuseurs vont devoir faire face à un problème de
surcapacité des émetteurs (de l’ordre de 3000 ; et autres équipements) résultant
des décisions gouvernementales, qui pourrait influer significativement les prix de
diffusion. Ce problème devra donc être traité en amont, par l’état, par
l’intermédiaire d’un fonds public pour l’indemnisation des contrats en cours, ou
pour racheter les émetteurs, ou tout autre dispositif adéquat.
Par ailleurs l’arrêt de 2 multiplex va entrainer la rupture anticipée de contrats en
cours qui vont générer des dédits.
7
Question 9. : Quels délais vous semblent nécessaires à la modification ou à
l’établissement des contrats entre un opérateur de multiplex, un éditeur de
service de télévision et un diffuseur technique en raison d’une recomposition
des multiplex ? Selon vous, quel pourrait être l’impact de la recomposition sur
le fonctionnement et l’organisation des opérateurs de multiplex ?
Il faut prendre en compte deux sortes de problématiques :
a) La première est purement opérationnelle et technique. Elle doit permettre de
gérer l’arrivée des chaînes quittant un multiplex arrêté dans un autre multiplex
perdurant. Un délai préalable de six mois permet de gérer l’ensemble des opérations
strictement techniques (commandes et mise en place des liaisons de contribution,
mise à niveau des têtes de réseau dédiées).
b) La seconde concerne l’ensemble des points contractuels et juridiques entre les
chaînes d’un même multiplex (modification des statuts, etc. ) et avec ses
prestataires (contrats de diffusion…) . Il est probable qu’un délai incompressible de
9 mois soit ici indispensable. (les 6 mois précédents devraient pouvoir être
partiellement inclus dans ce délais de 9 mois car il est peu probable que les
investissements complémentaires nécessaires soient lancés avant signature des
nouveaux contrats).
Question 10. : Quels obstacles identifiez-vous à un changement de
composition de multiplex et, par conséquent, à une modification
d’acheminement du signal, à une nouvelle configuration de la tête de réseau et
à un changement de garantie de qualité du signal ? Pouvez-vous estimer les
coûts d’un tel changement ?
Concernant l’opération de généralisation du MPEG-4, les contraintes techniques
sont relativement faibles pour les multiplex ne diffusant pas de décrochages locaux.
Le passage au tout MPEG-4 nécessite de faire évoluer les têtes de réseau en
intégrant si nécessaire des codeurs MPEG-4 SD ou HD. Afin de bénéficier des
dernières avancées technologiques permettant de diffuser des chaînes HD occupant
1/5ème de multiplex, il sera néanmoins nécessaire pour les têtes de réseau les plus
anciennes de renouveler tout ou partie des codeurs.
Dans le cas de France 3, afin de préparer le passage au MPEG-4, un transport
préalable, par voie terrestre, du signal France 3 national en MPEG-4 HD devra être
mis en place pour préparer la configuration finale des 24 points de diffusion France
3 répartis sur le territoire métropolitain. Le transport terrestre des différentes
déclinaisons de France 3 devra également être mis à niveau. De nouveaux codeurs
devront être mis en place pour les 50 départs de France 3. A ces opérations
s’ajoutent les modifications des 121 têtes de réseau nationales, régionales et locales
du R1.
8
Concernant le transport satellite, dans la mesure où certains multiplex partagent un
même transpondeur pour alimenter les sites de diffusion, l’arrêt de 2 multiplex
nécessitera certainement des recombinaisons. Néanmoins, cette opération n’est pas
un préalable à l’opération de généralisation du MPEG-4 et ces recombinaisons
pourront être réalisées ultérieurement.
Le dernier impact technique concerne les choix faits par les multiplex concernant
leur niveau de sécurisation et leur qualité de service. C’est en particulier le cas du
multiplex R1 qui est très sécurisé et dispose d’un niveau de qualité de service élevé
afin de répondre aux obligations des chaînes du service public. Toute recomposition
peut conduire une chaîne à voir ses conditions de sécurisation et de qualité évoluer
sans que cela ait pu être décidé et anticipé. Ce critère devra nécessairement être pris
en compte dans les recompositions qui seront décidées.
Question 11. : Existe-t-il d’autres disparités entre les multiplex susceptibles
d’ajouter des difficultés à une recomposition ?
Les décrochages régionaux et/ou locaux ainsi que la sécurisation de certaines
chaînes de même que la sécurisation du multiplex lui-même ont été évoquées dans
les réponses précédentes. Dans le cas d'une recomposition qui conduirait certains
multiplex à ne pas être en mesure d'utiliser temporairement ou de manière plus
pérenne la totalité de leur débit disponible, la prise en compte des coûts induits sera
posée.
Notons aussi que les premiers multiplex, compte tenu du moment où ils ont
négociés leurs contrats de diffusion, coûtent plus cher (toutes choses égales par
ailleurs) que ceux lancés fin 2012. Recomposer tout ou partie des nouvelles chaînes
HD dans un multiplex ancien revient donc à augmenter (significativement) leurs
charges de diffusion.
Enfin, il faut rappeler que le réseau du multiplex R3 est composé de 1136 sites au
lieu de 1626 pour les autres multiplex.
Question 12. : Quels critères vous semble-t-il pertinent de prendre en compte
pour recomposer les multiplex ? Pouvez-vous les classer par ordre de priorité
?
Les critères les plus pertinents à considérer sont par ordre d’importance :
- La minimisation du nombre de déplacement afin de limiter les impacts de
réception des téléspectateurs lors de la nuit bleue du fait des différences de
couverture qui peuvent exister entre les différents multiplex. Pour le cas spécifique
des 4 chaînes en simulcast, il est préconisé de maintenir en HD les chaînes sur le
multiplex de leur service originellement SD qui assure la couverture historique
déployée sur 100% des sites depuis le passage au tout numérique.
- La prise en compte des besoins en débit exprimés par les chaînes. Le HD FORUM a
fait la démonstration qu’il était possible de diffuser 5 chaînes HD sur un multiplex
9
sans dégradation de qualité et en intégrant un volume conséquent (conforme aux
besoins éditoriaux et aux obligations légales) de sons et de données associées.
Néanmoins, certaines chaînes souhaiteront sans doute pouvoir disposer d’un débit
inférieur à 1/5ème de multiplex afin d’évoluer en qualité HD dans des conditions
économiques proches de la SD. C’est pourquoi il conviendra de constituer les
multiplex en regroupant des chaînes désireuses de consommer un peu moins
d’1/5ème de débit avec des chaînes désireuses d’en consommer un peu plus. Pour
cela, il est préconisé que chaque éditeur soit préalablement consulté sur le régime
souhaité (HD 1/5-,1/5,1/5+ par exemple, ou SD 1/10).
- Le regroupement des chaînes payantes sur le multiplex R3 qui dispose d’une
couverture conforme aux obligations de ces chaînes.
- Le regroupement des chaînes d’un point de vue capitalistique. Si cela n’est pas le
premier objectif, il paraît néanmoins important de veiller à minimiser le nombre de
groupe audiovisuel constituant les multiplex. Les prises de décision seront ainsi
facilitées.
- Le regroupement de chaînes conforme à leurs besoins en sécurisation. Par
exemple, les chaînes publiques ont des obligations de sécurisation qui sont très
importantes et qui conduisent à des niveaux de sécurisation et de qualité de service
très supérieurs à ceux des chaines privées.
En tout état de cause, il paraît essentiel que les éditeurs ne soient pas mis devant le
fait accompli mais puissent proposer des modifications avant qu’un plan ne soit
définitivement figé. En effet, une fois les multiplex arrêtés connus, si un consensus
existe entre la totalité des éditeurs, le HD Forum souhaiterait que cette proposition
puisse être étudiée favorablement par le Conseil.
Question 13. : Les constructeurs envisagent-ils de généraliser l’intégration des
fonctionnalités de mise à jour automatique des chaînes dans les récepteurs
TNT ?
Cette fonctionnalité de recherche automatique (par changement de NIT ou
systématique en mode veille) s’est progressivement propagée sur l’ensemble des
gammes des constructeurs de grandes marques. Cette fonctionnalité est largement
disponible sur les nouvelles gammes.
Cela ne règle pas le problème du parc déployé et des adaptateurs MPEG4 d’entrée
de gamme d’autant qu’ATH, l’association des constructeurs qui gérait une portion
de multiplex pour mettre à jour les logiciels de chaque constructeur a cessé ses
activités et ne semble pas sur le point de se recréer.
Question 14. : Le dégagement de la bande 700 MHz en Île-de-France dès avril
2016 vous paraît-il présenter des difficultés opérationnelles particulières ? Si
oui, lesquelles ?
10
Le déploiement d’un réseau mobile, sans réaménagements massifs autour de l’Ile de
France et sans perturbation semble impossible. La continuité des usages PMSE sur
la région parisienne nécessite l’identification rapide de solutions palliatives.
Le rapport de l’UIT sur la compatibilité entre les réseaux de télécommunication
mobiles dans la bande 700 MHz et la radiodiffusion dans cette même bande3, écrit
par le groupe de travail international (ITU-R JTG4-5-6-7) auquel la France a
largement contribué, conclut sur les distances de séparation nécessaires entre les
stations de base d’un réseau mobile déployé en bande 700 MHz et les émetteurs
TNT diffusant dans la même bande de fréquences.
Ainsi, la protection de la réception de la TNT dans les canaux utilisés par la voie
descendante du réseau mobile imposerait de réaménager les émetteurs TNT dans
un rayon d’environ 290 km autour du réseau mobile envisagé.
Les réaménagements nécessaires à une utilisation anticipée de la bande 700 MHz
par les réseaux mobiles, en Ile-de-France, avant une libération complète sur le
territoire métropolitain semblent ainsi devoir être d’une ampleur considérable.
Compte-tenu de ces éléments théoriques, des études approfondies et validations
terrain semblent indispensables.
De plus, le rapport du groupe HLG de la Commission Européenne présidé par Pascal
Lamy, qui a préconisé que les fréquences soient libérées pour l’horizon 2020, doit
conduire à s’interroger sur la l’opportunité de libérer une plaque géographique
quasi inutilisable par les opérateurs mobiles 4 ans auparavant, sauf au prix de
réaménagements conséquents dans les plaques adjacentes voir au-delà, qui en tout
état de cause s’avèrent impossibles à réaliser pour une échéance aussi rapprochée.
Par ailleurs, compte-tenu de la complexité de l’opération de passage au tout MPEG4, qui concernera l’ensemble des foyers métropolitains utilisant une réception TNT
(59%), il serait préférable de décorréler l’opération d’arrêt du MPEG-2 des
réaménagements. Le traitement des difficultés liées à la première opération pourrait
en effet nécessiter plusieurs semaines. L’ampleur des réaménagements à effectuer
potentiellement, notamment sur les régions limitrophes à l’Ile-de-France, obère la
possibilité de les réaliser en une seule opération et demande un étalement de la
charge. Sans connaissance du plan cible, il paraît également difficile aujourd’hui de
garantir que ces réaménagements de 2016 se feraient à la place de ceux envisagés
entre 2017 et 2022. Les zones concernées pourraient alors connaître 3
réaménagements successifs.
De plus, comme pour les réseaux en bande 800 MHz, le déploiement d’un réseau
mobile dans la bande 700 MHz en Ile-de-France entrainera des brouillages sur la
réception TNT. Certaines réceptions par câble pourraient également être
perturbées. Les mesures de protection de la réception des services audiovisuels
doivent être prises en anticipation.
3
Draft New report ITU-R BT [IMT_DTTB_694-790-CO-CHANNEL]
11
En outre, la bande 700 MHz est aujourd’hui fortement utilisée pour les matériels
sans fils nécessaires à la production des spectacles vivants et à la captation des
grands événements (microphone sans fil, oreillette,…). La région parisienne
concentre une grande partie de ces productions et de ces usages. L’interdiction dès
avril 2016 de l’utilisation de la bande 700 MHz par ces appareils entraîne une
réduction du nombre de fréquences disponibles. Les 160 MHz résiduels ne
permettent le fonctionnement simultané que d’une cinquantaine d’appareil.
Aujourd’hui, un grand nombre d’événements parisiens demande entre 70 et 80
liaisons sans fil dans la bande UHF. Les fréquences alternatives à la bande 700 MHz
ne sont pas encore identifiées pour ces usages. Par conséquent, les nouveaux
équipements nécessaires au renouvellement des matériels et au maintien de ces
productions n’existent pas encore.
Enfin, les coûts liés aux réaménagements de fréquences ainsi que les coûts de
renouvellement du parc de matériels sans fil obsolètes devront faire l’objet de
financements adaptés.
Question 15. : Avez-vous des commentaires sur le choix des multiplex à
arrêter ? Quels critères vous semble-t-il pertinent de prendre en compte pour
faire ce choix ? Pouvez-vous les classer par ordre de priorité ?
Le premier critère qui doit être considéré est celui de l’ordre de l’intérêt des
téléspectateurs, à savoir la garantie de la continuité de réception des chaînes
actuellement autorisées.
D’autres critères doivent ensuite être étudiés. Le multiplex R8 est le seul multiplex
qui exploite une fréquence de la bande 700 MHz sur l’émetteur de Paris Tour Eiffel.
L’objectif de libérer cette zone en avril 2016 privilégie donc l’arrêt de ce multiplex
puisque cela évitera des réaménagements de fréquence sur ce bassin de population.
Un tel choix doit alors conduire à arrêter dès à présent le déploiement de ce
multiplex afin que celui-ci n’engage pas de nouveaux investissements qui seraient
caduques quelques mois après. Afin de garantir une équité entre les 6 nouvelles
chaînes de la TNT HD, le multiplex R7 doit également voir son déploiement
suspendu.
Ensuite, le multiplex R5 pourrait être également arrêté pour les raisons suivantes :
- il porte les simulcast de chaînes HD qui pourraient rejoindre leur
multiplex historique SD (R1 pour France 2, R4 pour M6 et R6 pour TF1) 4.
L’arrêt de ce multiplex n’entraine donc aucun mouvement de chaîne,
- il a bénéficié de nombreuses mises en MFN du fait de l’absence de
transport satellite jusqu’à T4 2014 et dispose donc d’une typologie de
réseau différente des autres multiplex,
4
Arte pouvant rester sur R4 ou R6
12
-
-
la très grande majorité de ses contrats (80% en valeur) arrivent à
échéance en 2015-2016 de sorte que les indemnités de rupture
contractuelle seraient très inférieures à celles d’autres multiplex
il est encore en cours de déploiement.
En conséquence de l’arrêt des multiplex R8 et R5, il conviendrait alors de regrouper
5 des 6 chaînes présentes sur R7/R8 sur le multiplex R7. Une des 6 chaînes devra
néanmoins rejoindre un des multiplex historique dans le cadre par exemple d’un
regroupement capitalistique. Le déploiement des multiplex R7 et R8 pourrait être
gelé jusqu’à l’opération de généralisation du MPEG-4 afin de ne pas conduire le
marché à investir dans des émetteurs alors même que l’arrêt de 2 multiplex
conduira à en libérer après l’opération. Le multiplex R7 est d’ores et déjà déployé à
hauteur de 89 % de couverture de sorte que l’égalité de traitement sera préservée
entre les 6 nouvelles chaînes. Le déploiement pourra reprendre après l’opération
dans un calendrier accéléré (par exemple en déployant les phases 12 et 13 dès juin
2016).
Question 16. : Avez-vous des commentaires sur la poursuite du déploiement
des multiplex R5, R7 et R8 ?
Le HD-Forum approuve le gel provisoire du déploiement de ces 3 multiplex. Une
poursuite de ce déploiement conduirait le marché à investir inutilement dans des
infrastructures (émetteurs, démodulateurs satellite…) alors même qu’au lendemain
de la nuit bleue, un nombre conséquent de ces matériels seront rendus disponibles.
Il est préférable pour l’économie du secteur de reprendre le déploiement après la
nuit bleue afin de réutiliser autant que possible les matériels libérés par les 2
multiplex arrêtés.
Le déploiement du 6ème multiplex devrait se poursuivre immédiatement après la
nuit bleue.
Question 17. : Quels commentaires appelle, selon vous, ce projet de schéma ?
Le projet de schéma présenté semble très ambitieux au regard des
expériences précédentes.
Le déploiement des 5 premiers réseaux de diffusion des chaînes de la TNT s’est
effectué en 47 phases étalées sur 6 ans.
Le passage au numérique a été réalisé en 19 phases, réparties sur 24 mois, après un
travail d’élaboration de plus de 18 mois.
Le passage au plan cible s’est tenu en 9 phases, sur 19 mois, et ne concernait que
260 réaménagements.
13
Le déploiement de R7 et R8 a été planifié sur 13 phases, sur 30 mois, comprenant
795 réaménagements.
Le projet de méthodologie présenté indique, pour les opérations de libération de la
bande 700 MHz, 10 phases, réparties sur 20 mois afin d’effectuer plus de 2400
réaménagements.
Ce rythme de réaménagements n’est pas compatible avec les capacités
opérationnelles des différents acteurs.
De plus, le rapport RSPG mentionne un délai minimum de 36 mois pour mener à
bien les coordinations de fréquences internationales.
Enfin, le calendrier de réaménagements des fréquences devra également tenir
compte des particularités géographiques et climatiques de chacune des zones. En
particulier, la modification des antennes de réception des téléspectateurs ne peut se
faire en période hivernale dans un certain nombre de régions.
Ainsi, le HD Forum estime que le projet de schéma présenté ne sera pas réalisable
dans de bonnes conditions, à la fois pour les opérateurs de diffusion mais également
pour les téléspectateurs dont certains auraient à souffrir d’un écran noir pendant
plusieurs jours.
Le HD Forum souhaite à nouveau rappeler que le coût de l’ensemble de ces
opérations ne devra en aucun cas être supporté par les éditeurs de services de la
TNT. Cette remarque s’applique également aux opérations évoquées au paragraphe
1.2.5.
Question 18. : Comment les chaînes devraient-elles être associées aux
différents dispositifs de communication prévus pour le passage au tout MPEG4 et le dégagement de la bande 700 MHz ?
Les chaînes n’ont pas vocation à financer cette campagne de communication induite
par un projet qui n’est pas le leur. Toutefois, dès lors qu’il s’agit d’assurer la
continuité de réception des services, les chaînes doivent être partie prenante de
l’élaboration des éléments de langage de la communication nationale.
Les chaînes n’ont, à ce jour, pas connaissance des dispositifs de communication
prévus mais pourront contribuer, notamment pas la diffusion de bandeaux ou de
spots. Les contreparties financières restent à évaluer.
Il semble indispensable de rechercher des éléments positifs de communication car
le seul abondement du budget de la défense ne saurait justifier auprès du grand
public le besoin de se rééquiper. A ce titre, le passage en haute définition de
l’ensemble des chaînes qui le souhaitent permettrait d’apporter un bénéfice aux
téléspectateurs.
Par ailleurs, si plusieurs étapes de réaménagements s’avéraient nécessaires, la
campagne de communication du Gouvernement devrait en tenir compte et s’étaler
jusqu’à la fin des opérations.
14
Question 19. : Quelles modalités de communication devraient être prévues à
destination de ces acteurs ?
Il convient de bien distinguer les deux opérations conduisant à la libération effective
de la bande 700 MHz : La généralisation du MPEG-4/recomposition des multiplex
dans un premier temps et les réaménagements de fréquences plaque par plaque
dans un second temps.
La généralisation du MPEG-4 est une opération nationale sous la forme d’une nuit
bleue qui nécessitera de convertir l’ensemble du parc de téléviseurs non
compatibles MPEG-4 raccordé à la TNT. La communication mise en œuvre sera donc
nationale et à destination du grand public pour les inciter à s’équiper et les informer
des dispositifs d’accompagnement qui devront exister. Le HD FORUM soutient que
le pilotage de cette campagne doit nécessairement être coordonné par une maitrise
d’œuvre indépendante associant tous les intervenants publics comme privés. En
particulier, les éditeurs devront jouer un rôle majeur puisqu’ils portent la quasiintégralité du risque en cas de conversion insuffisante du parc. Une structure de
pilotage indépendante est une des conditions du succès de l’opération.
L’opération de réaménagement des fréquences plaque par plaque se déroulera sur
une période longue (2017-2022) et de façon localisée (plaque par plaque). Cette
opération imposera par définition des modifications des plans de fréquences des 6
multiplex restants et impactera non plus le téléviseur mais la réception hertzienne
des foyers. Cela nécessitera une communication spécifique plaque par plaque
intégrant les particuliers, les professionnels que sont les antennistes, les syndics, les
médias locaux et enfin les élus locaux. Il s’agit cependant d’opérations bien connues
puisque de tels réaménagements ont déjà eu lieu dans le cadre par exemple des
déploiements des multiplex R7 et R8. Il conviendra donc de s’appuyer sur les mêmes
moyens puisqu’ils ont fait la preuve de leur efficacité et de leur performance
économique. Le dispositif mis en œuvre avec le Kiosque nécessite d’être reconduit à
cette occasion.
Question 20. : L’offre actuelle de services proposés en TNT vous semble-t-elle
répondre aux attentes du public ? Quelles sont les perspectives de
consommation de la télévision à moyen terme ? (durée d’écoute globale et par
cible, équilibre entre consommation linéaire et non-linéaire …)
Cf. réponses individuelles des différents acteurs.
15
Question 21. : S’agissant de la télévision gratuite :
• quelles sont les perspectives sur le marché de la publicité télévisée, à court
et moyen terme, tant s’agissant de la demande des annonceurs que de
l’offre (notamment sur l’évolution des revenus publicitaires des chaînes «
historiques », des nouvelles chaînes de la TNT lancées en 2005 et en 2012,
et des chaînes diffusées sur l’ADSL, le câble et le satellite) ?
• quelles sont les stratégies mises en place par les régies publicitaires et les
éditeurs face à la baisse sensible de la valeur des espaces publicitaire ces
dernières années ? Quelles sont les perspectives d’évolution ?
Cf. réponses individuelles des différents acteurs.
Question 22. : S’agissant de la télévision payante, notamment sur la TNT,
quelles évolutions sont à attendre dans les prochaines années, notamment en
termes de distribution ou d’évolution souhaitable de l’offre ?
Cf. réponses individuelles des différents acteurs.
Question 23. : Sous quelles conditions économiques pourrait-il être envisagé
d’introduire de nouveaux services (de télévision ou de médias audiovisuels à
la demande), gratuits ou payants, sur la TNT ?
Il est important de pouvoir continuer à introduire de nouveaux services associés
pour le succès et la pérennité de la TNT. Le standard HbbTV 1.5 a démontré son
efficacité et sa flexibilité pour donner aux chaines toutes la liberté nécessaire pour
offrir de tels services gratuits ou payants. La TNT souffre cependant d’un parc
connecté encore trop faible (estimé à un million de récepteurs) pour assurer
l’économie d’échelle nécessaire au succès de ces nouveaux services. Il est donc
important de prendre toutes les actions de communication qui permettraient
d’augmenter significativement le parc TNT connecté. En particulier, Il faut profiter
d’une part, du remplacement de plusieurs millions de récepteurs MPEG-2 pour
pousser les consommateurs à investir sur les récepteurs connectés, d’autre part, il
faut profiter de la communication importante qui va être faite auprès du grand
public sur l’arrêt du MPEG-2 pour pousser les usagers de la TNT à connecter leurs
récepteurs et pour promouvoir les services étendus des éditeurs.
16
Question 24. : Avez-vous des suggestions à formuler quant aux paramétrages
DVB-T2 qui devraient être choisis en France ? Serait-il possible de retenir
plusieurs combinaisons de paramètres ?
Le choix des paramètres devrait idéalement se faire parmi les paramètres retenus
dans la nouvelle norme IEC/ISO 62126 (« E-Book« ) ou bien alors parmi les
spécifications déjà publiées (NorDig, SimpliTV, HD Book ou OFCOM). Ceci
permettrait d’assurer une maturité rapide des récepteurs.
En outre, le HD Forum rappelle que des travaux ont été déjà menés au GT2 à ce sujet
la reprise de ses activités s’impose avec une future publication de ses
préconisations.
Toutefois, avant de déterminer un jeu de paramètres, il est essentiel que l’usage
recherché soit défini. La norme DVB-T2 est une grande boîte à outils qui permet de
faire beaucoup de chose. Le choix d’un unique jeu de paramètres réduit les usages
possibles. Il serait alors préférable que plusieurs jeux de paramètres soient retenus,
associés à un usage visé (UHD, mobilité, etc…). L’architecture de réseau peut
également avoir une incidence sur le choix des paramètres pertinents.
Question 25. : Pour l’introduction du DVB-T2/HEVC, est-il utile de prévoir un
ou plusieurs labels, éventuellement adossé(s) à des spécifications techniques
voire à une démarche de certification ou d’auto-certification ? Si oui, le ou
lesquels ? Est-ce l’occasion de prévoir un label spécifique en faveur de
fonctionnalités liées à l’accessibilité (vocalisation, etc.) ?
Le HD FORUM qui réunit des éditeurs, des diffuseurs et des industriels doit être au
cœur des discussions sur l’opportunité d’un label et pourrait donc porter une telle
labellisation de ces normes futures avec l'ensemble de ses membres et avec tous
ceux qui souhaiteraient s'y associer (cf question 27). Le cadre réglementaire des
services et des récepteurs devra être défini pour pouvoir travailler sur ce sujet.
Question 26. : Faut-il également adopter une démarche similaire concernant
la diffusion, afin que celle-ci soit toujours compatible, le cas échéant, avec les
récepteurs labellisés ? Si oui, quelle serait-elle ?
La définition d’un profil (tant pour l’audio, que pour la vidéo d'une part et la
signalisation spécifique d'autre part) en complément des obligations
conventionnelles pour la diffusion T2/HEVC apparait indispensable afin que chaque
acteur puisse être à même de livrer des équipements interopérables. Ce travail
devrait être confié au GT3 de la CTEN. Prérequis pour la Q25.
17
Question 27. :
- Quel est, selon vous, le rythme prévisible de déploiement des téléviseurs
et équipements compatibles avec les normes DVB-T2/HEVC ?
- La diffusion en DVB-T2/HEVC serait-elle un préalable à la mise en place
d’obligations d’intégration dans les récepteurs TNT ? Quel est le rythme
d’intégration des nouvelles normes dans les récepteurs le plus adapté ?
La TNT doit préserver sa capacité à évoluer. En ce sens, le HD FORUM estime qu’il
est nécessaire de garantir à la plateforme TNT, comme il l'a proposé et comme le
rapport LAMY l'a repris dans ses recommandations, la disponibilité de la bande
470-694 MHz jusqu’à 2030.
L’électronique grand public (et ses standards) évolue rapidement, mais les cycles de
renouvellement des téléviseurs sont toujours de 7 ans à 10 ans et les cycles
d’investissements des éditeurs restent du même ordre. La prise en compte de ces
trois facteurs conduit à la nécessité d’obtenir un engagement concomitant des
éditeurs, des industriels et surtout des téléspectateurs sur les nouvelles évolutions
de la TNT dans le but de raccourcir la période de transition, tout en restant
acceptable pour les téléspectateurs et d’éviter qu’une norme devenue dépassée
reste en double illumination sur de longues périodes.
Pour ce faire, les étapes suivantes sont importantes :
1. Engager une réflexion avec les différents acteurs (éditeurs, industriels) sur
les nouveaux formats qui pourraient être proposés et mesurer d’une part la
valeur ajoutée pour le téléspectateur et d’autre part l’existence d’un modèle
économique pour le secteur. L’efficacité spectrale de nouvelles technologies
seule ne saurait convaincre.
2. Assurer le cas échéant une synchronisation entre disponibilité des
technologies côté récepteur et disponibilité des moyens de production et de
diffusion des services associés, en favorisant des options répandues en
Europe ; tout en maintenant une étroite veille sur de nouvelles technologies
en développement. Il est en effet essentiel de veiller à ce que la TNT reste un
moyen de distribution populaire et non élitiste.
3. Dégager un consensus entre les acteurs sur la voie de transition et ses
options techniques. Ceci passe aussi par une vision claire des investissements
nécessaires coté éditeurs et diffuseurs, leurs contraintes économiques et les
instruments qui pourraient faciliter leur migration.
4. Définir une communication cohérente envers le téléspectateur qui devra
être convaincu de la valeur ajoutée. Ceci pourrait s’accompagner d’un label
d’auto-certification sur des spécifications co-développées par industriels,
opérateurs et éditeurs.
5. Dégager les ressources spectrales éventuellement nécessaires pour cette
nouvelle étape.
6. Définir les modalités de déploiement des services et d’intégration dans les
récepteurs.
18
Le HD Forum reste disponible pour continuer à travailler en vue de préciser et
détailler ces différentes étapes.
Question 28. : Estimez-vous souhaitable de généraliser la HD sur la TNT ? Si
oui, à quelle échéance ? S’agissant des télévisions locales diffusées sur le
multiplex R1 ou des multiplex dédiés, comment organiser leur passage en HD
?
La possibilité pour chaque chaîne de proposer son service en HD sur la plateforme
TNT paraît nécessaire. La HD est désormais un standard de qualité qui correspond à
la taille moyenne des écrans actuellement largement commercialisés. Cependant, le
passage en HD de toutes les chaînes de la TNT doit rester un choix ouvert. Chaque
chaîne doit pouvoir proposer un niveau de HD conforme à son modèle économique.
C’est pourquoi, comme évoqué plus haut, les chaînes doivent pouvoir choisir si elles
souhaitent disposer d’un peu plus ou d’un peu moins d’1/5ème du débit d’un
multiplex. La capacité à disposer d’un peu moins d’1/5ème du débit d’un multiplex
peut être une condition nécessaire au passage de certaines chaînes en HD.
Il convient de souligner que les progrès techniques obtenus dans l’encodage MPEG4 permettent tout à fait d’envisager le passage de toute l’offre TNT en HD ainsi que
l’a démontré la démonstration organisée par le HD FORUM en décembre dernier.
Toutefois, si après la libération de la bande des 700MHz les 6 multiplex sont utilisés,
la question de la possibilité d'évolution future de la plate-forme TNT restera posée.
Question 29. : En cas de disponibilité de ressource, faudrait-il privilégier
l’autorisation de nouveaux services de télévision ?
Cf. réponses individuelles des différents acteurs.
Question 30. : En cas de disponibilité de ressource, faut-il prévoir d’élargir
l’offre de TNT payante ? Dans cette hypothèse, quels types de services
faudrait-il privilégier ?
Cf. réponses individuelles des différents acteurs.
19
Question 31. : S’agissant des données associées, faut-il privilégier l’attribution
d’une part de ressource supplémentaire aux éditeurs autorisés afin de
permettre l’enrichissement de leurs programmes par des contenus interactifs
innovants ? Selon quelles modalités ?
Il ne paraît pas nécessaire d’identifier une ressource supplémentaire dédiée. Ce
besoin peut et doit être intégré dans les millièmes qui définiront la ressource
globale d’un service SD ou HD. La démonstration organisée par le HD FORUM en
décembre dernier a d’ailleurs démontré la faisabilité de diffuser 5 chaînes HD sur un
multiplex sans aucune dégradation de la qualité et en tenant compte de la diffusion
de nombreuses données sons et données associées puisque près d’1Mbits/s par
service était réservé aux autres données que la vidéo.
Question 32. : Faut-il réserver une part de la ressource hertzienne à des
services autres que de télévisions (SMAD, guide électronique des programmes
autonome, d’autres services interactifs) pour lesquels un appel aux
candidatures serait lancé ?
Sous réserve d’une ressource disponible adaptée, il pourrait être opportun de créer
un guide des programmes neutre qui permettrait à chaque éditeur existant de
promouvoir encore plus efficacement ses programmes et ses services interactifs.
En revanche, des services SMAD ou autres pourraient bénéficier d’une allocation
dynamique de débit lorsque les composantes vidéo d’un multiplex le permettent.
Ainsi, ces nouveaux services ne seraient pas présents en permanence mais
uniquement quand le multiplex qui les porte peut leur allouer de la ressource sans
dégrader ses autres contenus.
Question 33. :
- À quelle échéance serait-il possible de diffuser, quelle que soit la
plateforme, des services Ultra-HD en temps plein à destination du grand
public ?
- Quel profil d’Ultra-HD vous semble le plus adapté au lancement de ce
format sur la TNT ? - Quel débit vous semble nécessaire à la diffusion de
tels services ?
- Selon quel calendrier envisagez-vous le lancement de tels services ?
Il est aujourd’hui factuellement possible de diffuser sur la TNT en France des
programmes en UHD-1 - Phase 1, profil utilisé par les autres plateformes qu’elles
soient satellite, fibre ou OTT, en s’appuyant sur un multiplex multiville en DVBT2/HEVC UHD phase 1. L’expérimentation en cours sur la Tour Eiffel a démontré
qu’avec les tous premiers équipements de codage temps réel, 20 Mb/s sont
20
suffisants pour coder un programme exigeant, et selon le planning des
constructeurs, ce débit devrait descendre à 12 Mb/s sous un an.
Un lancement dès 2016-2017 en UHD 1 – Phase 1 semble donc une échéance
réaliste tant du point de vue de la chaîne de codage – multiplexage – diffusion, que
des industriels qui ont déjà mis sur le marché des téléviseurs DVB-T2 et/ou HEVC
UHD phase 1 grand public. En revanche, cette réalité industrielle ne préjuge pas du
calendrier le mieux adapté pour chaque chaîne (et de la logique économique), la
fenêtre large se situant entre 2017 et 2023 selon les éditeurs.
L’UHD implique le renouvellement complet des équipements de captation et de
production.
Le lancement de l’UHD pourrait dans premier temps s’effectuer sur un multiplex
précurseur multiville, et suivant un « mode de volontariat » se faire sur un service
régulier en partage temporel, suivant un assemblage équilibré de programmes des
différents éditeurs, à effectuer selon un mécanisme de concertation à définir. Un
service de « push » pourrait également être envisagé pour transmettre des
programmes hors temps réel, sous réserve que certains acteurs intéressés mettent à
disposition les équipements nécessaires dans les foyers. Enfin, ce lancement d’un ou
plusieurs services UHD pourrait être valorisé auprès des téléspectateurs par une
contribution, afin de bénéficier de la qualité de l’UHD et permettant de soutenir en
partie ce lancement.
Le HD Forum s’est penché lors des assises de l’Ultra HD sur les évolutions qui vont
venir enrichir ce format (Wide Color Gamut, High Dynamic Range, High Frame
Rate), dont les conséquences notamment en termes de débit et en
rétrocompatibilité avec la phase 1 sont clairement posées ; en particulier si un
lancement de service ou la définition d’un cadre réglementaire devait intervenir en
se fondant sur la phase 1. Dans une telle éventualité, la mise en œuvre éventuelle
d’une phase 2 ultérieure ne pourra se faire sans une nouvelle expérimentation
approfondie sur le fond pour en tirer les conséquences techniques, réglementaires
et sur le service.
Compte tenu du recul encore faible de l’ensemble des acteurs sur l’Ultra Haute
Définition, de la nécessité de poursuivre les développements de matériels
compatibles et de les optimiser, d’offrir une plateforme ouverte en permanence aux
industriels, le HD Forum est en faveur de toute expérimentation ou plateforme qui
permettront de concrétiser à terme ce nouveau service.
21
Question 34. :
- En avril 2016, combien de chaînes HD à la norme MPEG-4 sera-t-il possible
d’envisager en moyenne par multiplex national ? De même, combien de
chaînes SD à la norme MPEG-4 pourraient être diffusées sur un multiplex ?
- Quel serait l’impact d’une augmentation du nombre de chaînes sur la
qualité d’image perçue par les téléspectateurs et sur la place laissée aux
données associées ou aux flux de distributions ? - Est-il effectivement
possible de considérer que de tels changements seraient sans impact sur le
parc de récepteurs ?
- Enfin, la compression accrue des chaînes HD est-elle susceptible de réduire
la résistance aux erreurs des flux vidéo, notamment en limite de zones de
couverture des émetteurs, et d’engendrer ainsi des dégradations de
service pour les téléspectateurs (recul de couverture) ? Cette compression
accrue pourrait-elle également augmenter le temps de « zapping » entre
les chaînes et dégrader l’expérience utilisateur ?
Par courrier en date du 25 novembre 2014, le HD Forum informait le CSA qu’il
lançait une expérimentation permettant d’évaluer les nouvelles possibilités offertes
par les gains de compression obtenus sur la norme MPEG-4. Cette démonstration, en
conditions réelles, visible dans les locaux du groupe NRJ durant toute la première
semaine de décembre, a permis de valider la qualité d’une chaîne HD émise dans un
multiplex TNT (DVB-T) comportant 4 ou 5 services.
Cette démonstration a été présentée à une large audience (incluant les services
techniques de votre Conseil) et a permis de valider totalement qu’il était possible de
diffuser 5 chaînes HD en pleine résolution (soit 1920 points par 1080 lignes) sans
aucune dégradation de qualité (l’appréciation subjective étant réalisée sur de
grands écrans de 117 et 140 cm de diagonales). Il convient de noter que la
démonstration avait alloué/réservé près de 1 Mbits/s par service pour les
composantes audio et les données associées et donc que cette augmentation du
nombre de chaînes peut être réalisée à qualité d’images identique et sans diminuer
le niveau de service des autres composantes (ces paramétrages étaient
objectivement vérifiables sur les différents équipements de monitoring associés à
cette démonstration).
Fort de cette expérimentation, le HD Forum préconise donc que, dans le cadre de la
généralisation du MPEG-4 qui se prépare, pour les chaînes qui souhaiteront évoluer
en HD, celles-ci soient autorisées à être diffusées à hauteur en moyenne de 1/5ème
de la ressource du multiplex.
Il paraît en effet essentiel que, dans un contexte de réduction de la ressource
spectrale, la plateforme TNT intègre dès à présent les progrès techniques réalisés
tout en proposant un réel gain aux téléspectateurs. Toutefois, des précautions
particulières s’imposent pour les multiplex diffusant des contenus régionaux ou
locaux.
22
Concernant la SD à la norme MPEG 4, le HD Forum considère que le nombre actuel
de programmes par multiplex (10) ne peut être substantiellement augmenté compte
tenu de la volonté commune d’enrichir les composantes audio et données.
Enfin, la compression accrue des chaînes HD ne devrait pas entrainer de
dégradation dans la zone de service, TDF ayant déjà eu l’occasion de vérifier dans le
passé l’indépendance réelle des systèmes de modulation et de codage.
Question 35. : Avez-vous une préférence pour l’un ou l’autre scénario ?
Estimez-vous que la réussite de l’opération nationale de passage au tout
MPEG-4 dépendra de l’évolution de l’offre TNT retenue et de sa concomitance
avec l’opération nationale précitée ?
Le HD Forum estime que seul le scénario 1 garantit la possibilité de généraliser la
haute définition en 2016.
Question 36. : Concernant l’élaboration d’une vitrine expérimentale consacrée
à l’Ultra-HD sur la plateforme TNT,
- Quel type de contenus devrait alimenter cet espace ?
- Êtes-vous prêts à contribuer à l’élaboration d’une vitrine expérimentale
dédiée à l’UltraHD sur la plateforme TNT ? Si oui, de quelle manière ? Êtesvous prêt à alimenter cette vitrine en contenus Ultra-HD ?
- Quels autres services ou contenus pourraient être diffusés sur cette vitrine
? Quels acteurs pourraient être intéressés à les diffuser ? À quelles
échéances ?
- Une partie de la ressource pourrait-elle être utilisée pour des systèmes de
communication tiers, par exemple pour des données transmises à
destination de machines, de systèmes d’affichage, etc. ?
Comme expliqué à la Question 33, une vitrine expérimentale consacrée à l’Ultra HD
sur la TNT pourrait être alimentée en mode partagé par les éditeurs souhaitant y
participer. Plusieurs acteurs membre de HD Forum ont déjà contribué à alimenter
l’expérimentation en cours depuis la Tour Eiffel, et / ou ont manifesté leur intention
d’y contribuer à l’occasion de nouveaux événements à venir. Les premiers résultats
de la plateforme ont confirmé l’importance majeure de produire des contenus et de
maitriser ce nouveau format qui peut modifier certaines habitudes de tournage et
qui traduisent le besoin de monter de cycles de formation pour préparer cette
évolution.
23
Par ailleurs, TDF a manifesté son intention de prolonger cette expérimentation afin
qu’elle profite à l’ensemble des acteurs de la chaine pour se préparer à
l’introduction de l’UHD, éditeurs, industriels. Cette plateforme doit permettre de
tester et mesurer les améliorations du codage HEVC mais aussi contribuer à la mise
au point de cette nouvelle technologie présente au sein de beaucoup d’entreprises
française petites et moyennes.
La ressource mise en œuvre pour une vitrine expérimentale Ultra HD n’a pas
vocation durable à être partagée avec des services qui n’offrent pas de composante
audiovisuelle. Néanmoins et de façon pragmatique, le HD Forum n’est pas contre un
tel partage dans la mesure où il peut permettre d’en partager le coût et où les règles
d’attribution donnent clairement la priorité à la diffusion TNT.
Toutefois, cette diffusion expérimentale temporaire ne saurait suffire à la mise en
place d’un label.
Question 37. : Le passage au tout DVB-T2/HEVC vous paraît-il souhaitable ? Si
oui, comment envisagez-vous cette migration sur le plan opérationnel ?
À long terme, il paraît indispensable que la plateforme TNT s’appuie largement sur
ces normes, simplement au nom de l’efficacité spectrale. Il est à ce jour prématuré
d’envisager le passage au tout DVB-T2/HEVC alors que ces normes ne sont pas
encore introduites en France et que l’on en est à préparer le passage au tout MPEG4. Un préalable incontournable est l’initialisation du parc de téléviseurs afin qu’une
telle opération, comparable au switch-over analogique -> numérique, soit
« acceptable » par les usagers et les politiques.
Sur le plan opérationnel, une nuit bleue n’est pas inenvisageable du point de vue de
la diffusion, une majorité d’émetteurs étant désormais compatibles T/T2. Rappelons
que cette opération impacte le modulateur qui doit être « configuré » pour basculer
en DVB-T2, les Têtes de Réseau et l’alimentation des émetteurs (transport satellite
ou terrestre) devant être adaptés par ailleurs. En revanche, l’impact du côté
téléspectateurs sera élevé et un accompagnement nécessaire, rendant quasi
obligatoire l’étalement d’une telle opération. Une logique de plaque pourrait alors
de nouveau être adoptée afin de concentrer les moyens d’intervention dans des
zones géographiques cohérentes.
Il conviendra également de vérifier ce qu’il sera possible de faire ou non avec ces
nouvelles normes. Car, avec la forte réduction du spectre qui vient d’être actée, il
semble désormais peu probable que, avec la technologie actuelle, toute l’offre de la
TNT puisse un jour mécaniquement migrer en Ultra HD dans la seule bande UHF
(une analyse profonde s’impose donc sur ces problématiques).
24
Question 38. : A quelle échéance doit-on envisager une généralisation du DVBT2/HEVC sur la plateforme TNT ? Faut-il envisager la période 2020-2022 de
réaménagements de fréquences vers le plan cible « définitif » ou au contraire
l’envisager ensuite, de 2022 à 2023 par exemple ?
En France, la généralisation du DVB-T/MPEG4 permet la généralisation de la HD
sans avoir besoin d’utiliser le T2/HEVC. La génération suivante devra s’appuyer sur
de nouveaux usages.
De nombreux pays (cf. Royaume-Uni, Suède,…) qui ont pourtant introduit la norme
DVB-T2 depuis plusieurs années n’ont pas encore pris de position (à notre
connaissance) quant à la généralisation de cette norme.
À supposer l’intégration majoritaire ou généralisée des normes DVB-T2/HEVC dans
les récepteurs à partir de 2017, le renouvellement du parc qui prend 7 à 8 ans
n’aura été effectué qu’à moitié en 2020/2022. Il serait donc prématuré d’envisager
de généraliser le DVB-T2/HEVC en 2020/2022, bien que ce soit une opportunité de
synchroniser deux opérations : nouvelle phase de réaménagements du Plan de
Fréquences et changement de normes.
Cette question étant très liée à celle des obligations réglementaires en matière de
normes dans les téléviseurs, elle pourra être sereinement traitée lorsque les
conditions d’introduction d’un Multiplex DVB-T2 – HEVC auront été définies.
25

Documents pareils