la mort dans un train en marche

Transcription

la mort dans un train en marche
LA MORT DANS UN TRAIN EN
MARCHE
par
Shyle
LIEUX :
WAGON 1 : Entrée
WAGON 2 : Première salle de réception
WAGON 3 : Salle de Poker
WAGON 4 : Seconde salle de réception
PERSONNAGES :
LA MORT
DRACULA
CONTROLEUR
LE POULET GEANT
LE GENDARME
MARIE ANTOINETTE
LA MOMIE
TETE DE CHEVAL
ELVIS
LE DIABLE
AL CAPONE
JESUS CHRIST
MR. HOWARDS (MERLIN L'ENCHANTEUR)
SCENE I
Le rideau s'ouvre sur ce qui semble être l'intérieur d'un train. Cependant, il est
particulièrement bien aménagé. De jolies décorations ornent le wagon. On y ressent une
ambiance riche et luxurieuse. On entend tousser. Un contrôleur entre dans la pièce
CONTROLEUR :
Eh bien mon vieux, Henri... Ainsi, c'est donc ça ta vie.
Une vie plate comme l'eau, sans aucun intérêt, un travail redondant à souhait...
J'aurais dû continuer la danse classique. Mais non!
C'était trop féminin disaient mes parents. Il faut toujours qu'ils...
On frappe à la porte du wagon. Il sursaute.
Ai-je bien entendu frapper ? Tu dérailles mon pauvre Henri,
nous sommes en train de rouler...
Moment d'attente. On frappe de nouveau.
Ah! Encore! Allons voir cela de plus près. Il y a quelqu'un ?
UNE VOIX :
Non non, c'est la porte qui claque toute seule.
CONTROLEUR :
Ah me voilà rassuré, je me disais aussi.
LA VOIX :
Vous avez intérêt à m'ouvrir dans les 5 secondes qui arrivent,
si vous ne voulez pas rejoindre vos grand-parents prématurément.
CONTROLEUR :
Mes grand-parents ? A Melun ?
LA VOIX :
Euh... Vos arrières grands parents alors?
CONTROLEUR :
Désolé, ils sont décédés l'année derrière.
LA VOIX :
Oui, c'est ce que je sous-entendais, Einstein ! Vous m'ouvrez oui?
Il fait frais ici et j'ai mon billet de train, je suis assez pressé(e).
L'homme ouvre finalement, tombant nez à nez avec ce qui semble être La Faucheuse. Il
tombe à la renverse.
CONTROLEUR :
Oh! Oh mon dieu! Vous avez failli me tuer !!
LA MORT :
Voyez vous cela.
CONTROLEUR :
Ah mais j'y suis! Vous venez pour la fête costumée de monsieur Howards ?
Il fallait le préciser tout de suite... monsieur? madame ?
LA MORT :
Appelez moi La Mort (répondit-il/elle en fouillant dans un dossier noir)
Où a lieu la petite sauterie de ce cher milliardaire ?
Je vois ici que j'ai rendez-vous dans environ une petite heure.
Et mon patron n'aime pas les retards.
CONTROLEUR :
Bien, bien, Déposez votre faux s'il vous plait.
Oui, ça pourrait être dangereux.
LA MORT :
Mais non.
CONTROLEUR :
Allez, déposez là, merci.
Veuillez bien me montrer votre billet de train. Voilà merci. invitation?
Merci, c'est par ici.
LA MORT :
Merci monsieur... ?
CONTROLEUR :
Henri. Henri Dumoulin.
LA MORT :
Ah... A bientôt alors.
SCENE II
Une salle de réception assez chic dans le train, quelques invités se partagent des sofas.
TETE DE CHEVAL :
Ma foi, j'adore toutes ces petites réceptions imprévues dans les trains.
C'est toujours un réel plaisir de quitter un peu son manoir et ses domestiques.
Encore une fois, monsieur Howards a vraiment des idées de génie.
MARIE ANTOINETTE :
Je suis entièrement d'accord avec vous, monsieur Tête-de-Cheval.
Nous voilà ici bien loin de tous nos problèmes économiques.
Les gens ne savent pas à quel point c'est éreintant de gérer tout cet argent.
(s'évente avec un éventail de billets de banque)
TETE DE CHEVAL :
Tout à fait. Je me demande comment réagirait Simone, tout de même,
en me voyant grimé ainsi.
MARIE ANTOINETTE :
Simone ? Votre femme ?
TETE DE CHEVAL :
Ma jument.
MARIE ANTOINETTE :
Elle vous aimerait assurément plus.
Entre Dracula.
DRACULA :
Bonsoir ici. Vous n'avez pas un bandage, je me suis coupé.
Regardez! je saigne!
TETE DE CHEVAL :
...
MARIE ANTOINETTE :
Voilà qui est un brin ironique.
LA MOMIE :
Tenez, j'ai ce qu'il vous faut.
DRACULA :
Merci monsieur. C'est la folie dans l'autre wagon.
Al Capone ruine tout le monde au poker !
Vous devriez voir ça!
Entre Jésus Christ.
JESUS CHRIST :
Je suis crucifié !!
TETE DE CHEVAL :
Première nouvelle.
JESUS CHRIST :
Al Capone m'a pris 8000 dollars au jeu!
MARIE ANTOINETTE :
Oh, vous êtes Américain ?
TETE DE CHEVAL :
Mais non voyons. Il est de Nazareth, c'est bien connu.
JESUS CHRIST :
Au lieu de blaguer, sortez un peu d'ici.
Il y a au moins encore 4 wagons de fête par là-bas,
je vous assure.
MARIE ANTOINETTE :
Je ne sais pas trop...
Moi et les dépenses futiles...
JESUS CHRIST :
Allez, levez vous et marchez un peu !
TETE DE CHEVAL (s'exécutant) :
Miracle !!
JESUS CHRIST (sortant avec la momie et Tête-de-Cheval):
Très drôle, Jolly Jumper.
SCENE III
Wagon 3, autour d'une table de poker assez grande, dans une ambiance tamisée.
AL CAPONE :
Et bien alors, vous suivez ou vous vous couchez ?
POULET GEANT :
Non, là je suis cuit.
ELVIS (avec l'accent américain) :
Okay buddy, je vous suis.
AL CAPONE (découvrant deux cartes) :
Deux paires à l'as.
ELVIS :
Oh my God! Brelan de valets. I GOT HIM ! Alors là mon vieux,
cette fois... Cette fois je crois bien que je...
AL CAPONE (découvrant deux autres as) :
...Et à l'as.
ELVIS (s'en allant vers le wagon précédent, bougon) :
...Que j'aurais mieux fait de rester à Hawaii.
Entre Tête-de-Cheval, la momie et Jésus. Ce dernier salut un homme déguisé en diable à
l'entrée du wagonnet.
TETE DE CHEVAL :
Bon, alors c'est ici qu'Al Capone sévit ?
GENDARME :
Oui, c'est incroyable, nous sommes impuissants
devant tant de chance...
TETE DE CHEVAL :
Bon, puisque tout le monde se défile, je tente le coup.
La chance tourne comme dit l'autre.
Entre La Mort. Le jeu débute avec une tension palpable. Jésus parle toujours à son ami le
Diable, le gendarme, la momie, le poulet géant et la mort regardent la scène. La momie se
charge de la distribution.
TETE DE CHEVAL :
Je... (essaye de regarder ses cartes tant bien que mal)
Je mise 4000 livres sterling.
AL CAPONE :
Je suis. Deux cartes s'il te plait la momie.
TETE DE CHEVAL :
Une seule. (regarde sa nouvelle carte) Je rajoute encore deux mi...
LA MORT :
Il triche.
TETE DE CHEVAL et AL CAPONE à l'unisson :
Pardon ?
LA MORT:
Le poulet triche.
On se tourne verse le poulet géant qui lève les ailes.
LA MORT:
Mais non, pas ce poulet ! Le flic là, il lui file des cartes en douce.
Silence dans l'audience. Jésus se lève, s'approche du gendarme, lentement, et le pointe
violemment du doigt.
JESUS CHRIST :
JUDAS ! JUDAS !
LA MORT :
Du calme. Lequel d'entre vous est monsieur Bernard Finckles ?
AL CAPONE :
Dis donc le nouveau! En plus de m'accuser de tricherie,
tu outrepasses les règles? Howards a dit « pas de nom » !
Appelle seulement les gens par ce qu'ils sont, et évite
de propager de fausses idées sur eux.
LA MORT :
Je dois trouver monsieur Finckles tout de suite.
AL CAPONE :
C'est ça ouais, je m'en vais tiens, il y a trop de mauvaises langues ici!
Et puis d'abord ton costume est nul, La Mort.
T'avais pas l'argent pour la faux qui va avec ?
Le gendarme s'éclipse discrètement.
LA MORT :
La faux ? C'est une longue histoire. Mais de toute façon,
c'est juste pour la postérité.
En fait, je n'ai qu'à toucher les gens. Mais disons que
je préférais me faire appeler « la faucheuse » plutôt que « le toucheur »
si vous voyez ce que je veux dire.
AL CAPONE
(s'enfuyant, poursuivi par un Jésus et une tête de cheval colériques) :
Bande de tarés, va ! C'est la dernière fois que je met les pieds
dans ce train privé, vous m'entendez ? La dernière !
LA TETE DE CHEVAL :
Reviens Alphonse !
LA MORT (notant) :
Alphonse alors... Et donc pas Bernard. Déjà un d'éliminé.
LE POULET GEANT :
Et bien, quelle histoire !
Bravo La Mort, je vous offre un coup ?
LA MORT :
Un cou de poulet ?
LE POULET GEANT :
Non non, à boire quoi.
LA MORT :
Mmh, disons que je suis assez pressé(e), là (regarde ses fiches).
Entre Marie Antoinette, essoufflée.
MARIE ANTOINETTE :
Oh mon dieu !! Il y a un assassinat dans le wagon 2 !
TOUT LE MONDE :
Hein, quoi ??!
LA MORT :
Ah non, c'est pas possible, ça !
Les gens se tournent vers La Mort avec surprise.
LA MORT (blasé(e)) :
Je veux dire: « Oh, allons voir ça. »
SCENE IV
Dans la pièce, Dracula git au sol. Autour de lui: le contrôleur, Elvis, Marie Antoinette
presque en pleurs et un poulet géant. La Mort entre.
CONTROLEUR :
Reculez monsieur!
LA MORT :
Je suis... un spécialiste.
CONTROLEUR :
Ah bon? un médecin ? Vous venez d'où ?
LA MORT :
De par de-là l'Univers.
LE POULET :
Ah je connais, ma mère y habite!
LA MORT (visiblement agacé(e) par l'idiotie ambiante) :
Bon. Il n'est pas mort.
CONTROLEUR :
Vous n'avez même pas touché le corps!
LA MORT (soupire, puis touche le corps) :
Il n'est pas mort.
TOUT LE MONDE, surpris :
Ooooooh
LA MORT :
Réveillez vous, Dracula et veuillez me dire votre
identité que je regarde dans mes fiches...
Regards de la petite troupe
Mes... (mimant le geste des guillemets) « fiches de médecin ».
DRACULA (balbutiant):
Je... Sven... Sven Polanski.
LA MORT :
Évidemment. Ça aurait été trop simple. Levez vous,
m'est avis que votre heure n'est pas encore arrivée.
LE POULET GEANT :
Moi je dis, encore un coup d'Al Capone!
CONTROLEUR :
Qui ça ?
ELVIS :
Al Capone ! Son pistolet était peut-être vrai en fait.
LA MORT :
Vous laissez rentrer des gens avec des flingues, vous ?
CONTROLEUR :
J'ai pensé que cela faisait partie du déguisement.
LA MORT :
Ma faux aussi, hé, taré congénital !
DRACULA :
Celui qui m'a tiré dessus, c'était...
C'était....
TOUT LE MONDE, à l'unisson :
C'était... ?
DRACULA :
B... Bernard Finckles.
L'homme tombe à nouveau dans les pommes.
LA MORT :
Faites moi penser de dire deux mots au Destin, quand j'aurai fini.
On entend un cri strident.
ELVIS (avec l'accent américain) :
Jesus !
JESUS CHRIST (entrant) :
On m'appelle ?
LE POULET GEANT :
D'ou venait ce cri ? C'était flippant ça!
JESUS CHRIST :
Je sais pas, mais on aurait dit ma mère...
LE POULET GEANT :
Marie ?
MARIE ANTOINETTE :
Oui ?
La Mort frappe Marie Antoinette derrière la tête.
CONTROLEUR :
Allez voir ce qu'il se passe.
MARIE ANTOINETTE :
Et vous ?
CONTROLEUR :
Moi, je contrôle.
LA MORT :
Les gens de ce train sont surprenants de logique.
Bon, je vais voir tout ça avec le poulet géant et Jésus.
Marie Antoinette restez ici veiller sur Dracula pendant que
le contrôleur va chercher des bandelettes chez la momie.
Quand à vous Elvis, allez me cherchez la liste des passagers.
Silence.
C'est ce genre de phrases qui me donnent envie de démissionner.
SCENE V
La Mort, Poulet et Jésus entrent dans le wagon. On y voit un buffet.
LE POULET GEANT :
Mmmmh, des ailes de poulets.
LA MORT :
Bonsoir tout le monde. Vous savez d'où venait ce cri ?
LE GENDARME :
C'est pas moi, c'est pas moi !
MERLIN L'ENCHANTEUR :
Qu'est ce qui passe ici ?
LA MORT :
V'la autre chose.
MERLIN L'ENCHANTEUR :
Votre voix ne me dit rien. Je ne vous ai jamais vu avant !
LA MORT :
C'est ça, plaignez-vous en.
MERLIN L'ENCHANTEUR (emmenant La Mort à l'écart du groupe) :
Ecoutez, je suis Howards, gérant de ce train.
Qui êtes vous ?
LA MORT :
A votre avis, j'ai l'air d'être Mickey Mouse ?
MERLIN L'ENCHANTEUR :
Bon, j'appelle la sécurité si vous...
AL CAPONE (entrant, arme à la main) :
Haut les mains !!
Des cris. Capone fait asseoir tout le monde dans les fauteuils et les tiens en joue.
LE DIABLE :
Oh, mon Dieu !
AL CAPONE :
Je comptais juste vous arnaquer tous au poker,
mais puisque La Mort a grillé mon coup, je vais le faire à l'ancienne.
Veuillez mettre tout vos objets de valeur et argent dans ce sac.
Oui, celui avec un gros dollar dessus.
JESUS CHRIST (tremblant) :
Mais enfin Al, on est ami, non ?
AL CAPONE :
Ferme la, le hippie! Ca fait 3 ans que viens dans le train d'Howards.
Mais cette année, je suis en faillite! J'ai pas le choix, mec.
LA MORT :
Quelle idée de rassembler des milliardaires dans un train,
en plein temps de crise aussi.
Al Capone commence à tourner pour ramasser les biens d'autrui.
MERLIN L'ENCHANTEUR (très discrètement) :
Bon La Mort... Je ne sais pas qui vous êtes, mais si vous m'aidez,
Je ne dirai rien à la police. Voyez vous, j'ai toujours prévu
ce genre d'imprévus. J'ai moi aussi un pistolet dans mon costume.
Faites en sorte qu'il vous regarde, le temps que je dégaine.
Je suis juge dans la vie, je me jugerai non coupable.
LA MORT :
Ça semble être un bon plan. Et comment je l'occupe ?
MERLIN L'ENCHATEUR :
Vous trouverez bien mon vieux !
LA MORT :
Et bien, si vous étiez réellement Merlin, Arthur aurait passé
sa vie à laver des casseroles.
(se tournant vers Al Capone)
Hey Al, regarde par là !
Al capone se tourne, Merlin dégaine.
MERLIN L'ENCHANTEUR :
Ha HÂ ! Lâche ton arme Capone! Ou alors...
AL CAPONE (se retournant à nouveau) :
Ou alors tu me jettes un sort ?
On s'aperçoit que Merlin tient en fait une baguette magique. Al Capone tire dans la jambe
d'Howards.
LE POULET GEANT :
Oh non! Il va le plumer !
Jésus Christ commence à prier. Le gendarme se cache derrière le diable.
AL CAPONE :
Que ça vous serve de leçon, bande de débiles.
MERLIN L'ENCHANTEUR :
Aaah... Je... Je souffre... Je vais mourir...
LA MORT :
Non, non, pas vous.
LE DIABLE (presque discrètement):
Vous êtes sûr? Regardez comme il saigne...
LA MORT (après un bref coup d'œil sur ses fiches) :
Mais si, ne vous inquiétez pas...
Je suis (soupire) « médecin » .
SCENE VI
Wagon 2.
MARIE ANTOINETTE :
J'ai cru entendre comme un coup de feu.
CONTROLEUR :
Sans doute un pétard, ou un feu d'artifice.
MARIE ANTOINETTE :
Peut-être... Vous avez sans doute raison, mon brave.
TETE DE CHEVAL (entrant, au galop) :
Gardez votre calme, mais je pense qu'il y a une prise d'otages
dans le wagon-buffet.
CONTROLEUR, se sentant défaillir :
Aaaah...
Marie Antoinette l'évente avec ses billets de banque.
TETE DE CHEVAL :
De ce que je sais, c'est monsieur Howards qui a été touché.
Espérons qu'on ne l'achève pas.
MARIE ANTOINETTE :
Pourquoi ferait-on ça ?
TETE DE CHEVAL :
On achève bien les chevaux.
LA MOMIE (arrivant du wagon 1, suivie de Elvis) :
Me voilà, moi et mes bandes. Qui a besoin de moi ?
TETE DE CHEVAL :
Tiens, le retour de la Momie.
ELVIS :
Allez bander ce pauvre Dracula, il perd tout son sang.
TETE DE CHEVAL :
A votre avis, s'il le boit, il se passe quoi ?
MARIE ANTOINETTE :
Vous allez arrêter de dire des inepties, oui ?
Donc, qu'est ce qu'on fait pour la prise d'otages.
Il n'y a pas de téléphone dans ce train,
et il s'arrête dans un petit moment, encore...
CONTROLEUR :
On pourrait se barricader ici ?
TETE DE CHEVAL :
Dis donc, vous l'avez obtenu comment votre job, vous ?
ELVIS :
Oh,damn it! Je crois qu'on devrait tous y aller !
On pourrait peut-être le surprendre par surprise.
Silence.
MARIE ANTOINETTE :
Oui, le PRENDRE par surprise.
ELVIS :
J'ai la liste des passagers, et un plan du train.
regardons ça.
Il déplie un grand parchemin, sort plein de papiers de dossiers colorés.
TETE DE CHEVAL :
Alors, voyons, voyons...
Elvis, Marie, Dracula et Momie, nous sommes ici.
Je reviens du wagon poker où il ne reste pas grand monde:
Cléopâtre, Cupidon et Blanche-Neige. Il reste donc juste:
Le poulet géant, Merlin, le diable, le gendarme et Al Capone !
Bon... On sait ou chacun est, on peut tenter une approche.
MARIE ANTOINETTE (marchant vers les wagons suivants avec le groupe):
Et Dark Vador ? Il est pas là Dark Vador ?
TETE DE CHEVAL :
Dark ? Oh non... Il est au chevet de son fils, Luc.
SCENE VII
Wagon buffet. Les gens ont l'air apeurés, sauf La Mort, qui fume tranquillement une pipe,
en feuilletant ses fiches.
LE GENDARME :
Et maintenant, qu'allez vous faire de nous ?
AL CAPONE :
Un peu d'imagination que diable!
LE DIABLE :
Oh, et ne jurez pas en plus hein !
AL CAPONE :
J'attends l'arrêt du train, et je descends tranquillement,
si personne ne crie au secours en gare.
Sinon, ce n'est pas moi qui vais descendre, si vous voyez
ce que je veux dire...
LA MORT :
(assis(e) dans un sofa, feuilletant encore ses fiches) :
Mh, c'est pas vraiment ma journée aujourd'hui.
MERLIN L'ENCHANTEUR :
Ni vraiment la mienne, si vous voulez tout savoir.
LA MORT :
Oh il faut voir le bon côté des choses, Merlin.
MERLIN L'ENCHANTEUR :
Allez-y, commencez. J'écoute.
LA MORT :
Vous n'êtes pas mort.
MERLIN L'ENCHANTEUR :
Merci pour l'info.
Vous n'avez pas peur de mourir, vous ?
LA MORT
(jugeant bon d'ignorer la question, après un court silence) :
Comment trouver ce Bernard... ?
MARIE ANTOINETTE (entrant) :
Bernard ! Arrête ! Les autorités t'attendent à la gare.
AL CAPONE :
Reste en dehors de ça, Marie!
LA MORT :
Attendez là. C'est vous Bernard Finckles ?
AL CAPONE :
On se connait La Mort ?
LA MORT :
Pas encore. Mais Jésus vous a appelé Alphonse tout à l'heure.
Ça n'a aucun sens !
JESUS CHRIST, suivant Marie Antoinette :
Bah oui. Al Capone quoi. Alphonse Capone.
LA MORT :
Aaaah...
Tout s'explique.
La Mort se rapproche d'Al Capone.
AL CAPONE:
Quoi? Je... Je vais tirer, j'te préviens !
MERLIN L'ENCHANTEUR (se redressant et balançant son vrai pistolet) :
Attrapez ça !
Jésus tend les bras, mais le poulet s'avance avant lui.
LE POULET GEANT (attrape entre ses ailes) :
Haha! Haut les mains Capone !
AL CAPONE :
...Et tu comptes tirer avec quels doigts ?
LE POULET GEANT :
Je...
Il renvoie l'arme à Jésus.
JESUS CHRIST :
Ça suffit Capone, rend toi !
AL CAPONE :
C'est sur, c'est tout de suite plus crédible, Jésus avec un flingue.
Et mon cul, c'est du poulet ?
Il pointe son arme sur le poulet géant.
AL CAPONE :
Et toi, si tu dis un mot, je te cloue sur place.
LA MORT :
Sinon, quelqu'un a l'heure ici ?
MERLIN L'ENCHANTEUR :
Vous croyez VRAIMENT que c'est le moment mon vieux ?
LA MORT (blasé(e)) :
Je dois... aller donner des médicaments à Dracula...
Toutes les vingt minutes... Donc il faut que je sache.
AL CAPONE (regarde sa montre) :
Il est...
Le diable se jette sur le bandit armé.
MARIE ANTOINETTE :
Vite, sortez tous, pendant qu'il...
LA MORT :
Qu'il a le diable au corps, vous pouvez le dire.
MARIE ANTOINETTE :
Cessez de faire l'idiot !
Tout le monde fuit, de part et d'autre du wagon.
LA MORT (se penchant sur la montre d'Al Capone) :
Aloors...
JESUS CHRIST :
Vous n'avez rien de mieux à faire ?!
Un coup part dans le vent.
LA MORT :
Encore 5 secondes.
JESUS CHRIST :
Quoi?
LA MORT :
4, 3, 2, 1 ...
Noir total.
SCENE VIII
Premiers wagon. Les membres sont assis, et boivent un coup.
LA MORT :
Quelle histoire. C'était vraiment n'importe quoi.
Pas mécontent que ce soit fini. Tout le monde s'en tire pas si mal.
DRACULA :
Il y a eu un mort je vous rappelle.
MARIE ANTOINETTE :
Oh, oui, le pauvre... Paix à son âme.
Et vous mon très cher Dracula, comment vous portez vous ?
DRACULA :
Très bien, et ce, grâce à vous. Je ne vous remercierai jamais assez.
MARIE ANTOINETTE :
Allons, vous allez me faire rougir.
DRACULA (prenant sa main) :
Si vous me laissiez baiser cette jolie main.
MARIE ANTOINETTE :
Ah non hein ! Pas mon sang !
ELVIS :
Ah, l'amour... L'amour...
TETE DE CHEVAL :
S'il chante « Love me tender », je l'abats.
MARIE ANTOINETTE :
Bon, maintenant je pense qu'Howards réfléchira deux secondes
avant de refaire une garden party anonyme dans un train.
TETE DE CHEVAL :
Ça, c'est sur. Deux blessés et un mort.
CONTROLEUR :
Nous arrivons à destination. Nous allons pouvoir descendre.
La police attendra près du wagon 6 où est gardé le gendarme,
pour fraude. Les soins de devront pas tarder aussi.
DRACULA :
Pas trop tôt. J'espère que le gendarme sera sévèrement jugé.
TETE DE CHEVAL :
Vous avez une dent contre lui, on dirait.
DRACULA :
Il m'a tiré dessus vous savez.
TETE DE CHEVAL :
Oui, je faisais de l'humour.
LA MORT :
Bon ce n'est pas que tout cela m'embête au plus haut point,
mais personne ne descend ?
MARIE ANTOINETTE :
Nous reverrons nous ? Vous nous avez tous sauvés après tout.
LA MOMIE (rentrée préalablement) :
Oui, enfin, Al Capone a juste fait un arrêt cardiaque hein!
LA MORT :
En effet.
Les voyageurs cherchent leurs menus bagages dans le train, certains sortent et
reviennent. D'autres commencent à retirer leurs masques, costumes et artifices gênant.
MARIE ANTOINETTE :
Bon, mon domestique Jaqui m'attends, je vous laisse aussi.
JESUS CHRIST :
Ah vous êtes aussi riche que cela ?
MARIE ANTOINETTE :
Et bien, comme tout le monde ici non ?
JESUS CHRIST :
Je crois bien que non.
MARIE ANTOINETTE :
Alors depuis les 10 ans que durent ces soirées, nous avons étés
choisis au hasard ?
TETE DE CHEVAL :
Nous reparlerons de tout cela une autre fois si vous le voulez bien,
je suis complètement épuisé, et j'étouffe sous ce masque de cheval.
LA MORT :
Enlevez le donc.
TETE DE CHEVAL :
Pourquoi cela ?
JESUS CHRIST :
C'est amusant tout de même que le bandit ait été Al Capone.
C'en est presque ironique, tiens !
MARIE ANTOINETTE :
Oui, mais bon. Ça aurait pu être n'importe qui. Le Poulet par exemple.
LA MORT :
Ou Tête-de-cheval.
MARIE ANTOINETTE :
Oh non, non, pas lui !
LA MORT :
Ha bon? Pourquoi cela ?
MARIE ANTOINETTE :
Un cheval avec une arme, franchement.
LA MORT (après un silence incompris) :
Au revoir madame.
MARIE ANTOINETTE :
On se fait la bise ?
LA MORT :
Oh non, je ne vous le conseille pas.
MARIE ANTOINETTE :
Vous êtes malade?
LA MORT :
Oui, et j'ai bien peur que vous n'attrapiez la mort.
JESUS CHRIST (s'avançant pour serrer la main à La Mort) :
Bon, mon ami... Merci pour tout et...
LA MORT :
Ça se transmet aussi par contact... de peau.
JESUS CHRIST :
Vous êtes sûr ?
MARIE ANTOINETTE :
Mais oui, il est médecin.
Chacun se salue comme il se doit, pendant que La Mort salue vaguement tout ce petit
monde de la main, assis sur son sofa. Sortent Marie Antoinette, Jésus et tout les autres,
un par un. La Mort se dirige vers le wagon 2
CONTROLEUR :
Quelle bande de tarés, je vous jure.
SCENE IX
Premiers wagon toujours. Le train est arrêté et apparemment vide. Il ne reste que le
contrôleur, qui se remet de ses émotions. La mort et Merlin arrivent par le wagon numéro
2, à petits pas.
CONTROLEUR :
Hé bien, vous êtes encore ici, vous ?
LA MORT :
Ca va sinon, les questions rhétoriques?
MERLIN L'ENCHANTEUR :
Tiens, puisqu'on y est, vous ne voulez toujours pas me dire
qui vous êtes, monsieur... madame... ?
LA MORT :
Non. Mais dites moi plutôt. Comment avez vous choisi ces gens,
pour faire la fête à travers les chemins ferrés. Idée, je le souligne,
déjà tordue à la base.
MERLIN L'ENCHANTEUR :
Ils sont tous de ma famille.
LA MORT :
Pardon ?
MERLIN L'ENCHANTEUR :
Mon père a collectionné depuis longtemps les conquêtes
et les enfants qui allaient avec, souvent issus de femmes mariées. Non désireux de
réellement fonder une famille avec tous ces gens si différents, j'ai décidé
de m'en faire des amis à dates précises.
LA MORT :
C'est n'importe quoi.
MERLIN L'ENCHANTEUR :
Vous croyez ?
LA MORT :
Ils auraient tous le même nom de famille,
si c'était le cas.
MERLIN L'ENCHANTEUR :
Vous croyez sincèrement que leurs mères respectives
auraient voulu garder le nom de leur amant et parfois du salaud qui les avait
abandonnées ?
LA MORT :
Non, en effet. Mais alors, vous avez perdu un frère aujourd'hui ?
MERLIN L'ENCHANTEUR :
Ne perdons-nous pas un frère à chaque décès
d'un proche ?
LA MORT :
Sans doute. Bon courage.
MERLIN L'ENCHANTEUR :
Encore merci. Au revoir.
L'homme s'en va. La Mort reste un moment, pensif(ve), puis commence à ranger ses
fiches, tout en se dirigeant vers la sortie.
CONTROLEUR :
Tenez, votre faux.
LA MORT :
Ah merci, monsieur... comment déjà ?
CONTROLEUR :
Henri, Henri Dumoulin.
LA MORT (regardant une petite fiche dans sa main) :
Ah oui, c'est vrai.
On se sert la main ?
- FIN -
© Shyle, 2009

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