Matin Brun de Franck Pavloff

Transcription

Matin Brun de Franck Pavloff
Matin Brun de Franck Pavloff
Objectif : Etude de l’œuvre intégrale
Travail de groupes
Travaux
d’analyses
les raisons de
l’écriture : dates,
lieu, contexte….
Indices dans le
texte.
L’action semble se passer dans le sud. Cf page 6 + allusion au pastis brun. - Le texte
défini comme une nouvelle a été écrit « au moment des élections régionales de 1998
quand les élus de droite se sont alliés avec ceux du front national. ». Il a été ensuite
publié dans un recueil publié par Actes Sud à l’occasion du « Salon du livre
antifasciste de Gardanne »
Devenu Best Seller après le 21 Avril 2002. Elections présidentielles mettant face à
face J Chirac et JM Lepen.
1.Analyse des
1ère de couverture : Couleur dominante est le brun, une croix noire ou brune foncée
images et du titre. est le seul motif. Apparaissent le titre, l’auteur et la maison d’édition. La couleur est
( 1ère de
évidente et la croix symbolise l’interdiction.
couverture et
Pochette de CD : 1er plan, un jeune homme mince aux pommettes saillantes. Regard
pochette du cd)
fixé sur le lecteur. Air triste.
Derrière lui, un autre jeune homme avec la même expression. A coté d’eux présence
de deux animaux : à gauche, un chat brun aux canines énormes, prêt à attaquer ; à
droite, un chien brun, lui aussi avec des canines énormes.
L’arrière plan se divise en deux parties ; - Gauche : drapeau ? couleurs brune, noire,
blanche et rouge. – Droite : ligne de fuite sur fond clair : l’espoir, la lueur sont
derrière eux
Tous les éléments se superposent. C’est la tristesse voire la peur qui se dégagent.
Le titre : Matin peu lumineux, sensation négative.
2.Schéma
Situation initiale : RDV de deux personnages à la terrasse d’un café.
Elément perturbateur : « Lorsqu’il m’a dit qu’il avait dû faire piquer son chien » narratif.
Rappel des chats
Actions :
- « Quelques tps après » : le quotidien interdit,
- « après ça avait été » : les livres de la bibliothèque,
- « Un jour » Soirée tv nouveau chien, nouveau chat
- « Et puis hier », arrestation de Charlie
- « Ce matin », Nouvelles mesures
Elément de résolution : « je n’ai pas dormi de la nuit » Remise en cause de l’état
Brun
Situation finale : « On frappe à la porte » arrestation
La fin se termine par une Ellipse.
3.Etude des
Les deux protagonistes : Charlie et la narrateur. Il se retrouve au café ou pour jouer
personnages : Les au tiercé à la belote, regarder des matches de foot ensemble. On ne sait pas
deux
exactement qui ils sont ce qu’ils font. (pas de portrait physique ou moral).
protagonistes, les Les autres : il y a un enfant qui pleure son animal, des voisin curieux ou qui
autres
dénoncent et des miliciens. (victimes, délateurs, bourreaux)
personnages,
L’amitié : On assiste à une détérioration graduelle de l'amitié des deux amis. Au
analyse de
début ils sont très complices. Puis par la suite, ils n'osent plus tout se dire. Une
l’amitié entre les méfiance mutuelle s'installe qui les oblige à employer le mot « brun » lorsqu'ils sont
deux personnages ensemble. Enfin, c'est le retour du vrai bonheur puisqu'ils ont tous deux remplacé
principaux.
leurs chiens et chats par des animaux bruns. Cependant, la nouvelle se termine par
une indifférence mutuelle : lorsque son ami se fait arrêter, le narrateur ne s'inquiète
que pour lui-même. Le seul sentiment qu'il est capable de ressentir est sa peur
concernant son propre sort. L'amitié n'existe plus.
4.Etude des
mesures prises
par le
gouvernement :
Mesure /
argument /
moyens / réaction
du narrateur /
réaction des
autres.
Les Mesures : 1. Interdiction d’avoir un chat autre que brun puis les chiens. 2. Un
seul quotidien autorisé : celui des nouvelles brunes. 3. Livres de la bibliothèque, le
langage doit être brun. 4. Arrestation des gens ayant possédé ou dont la famille a
possédé un animal autre que brun.
Les arguments :Ils semblent très cohérents alors que la mesure prise est absurde.
Quelle stratégie argumentative ? Utilisation d'arguments d'autorité (scientifiques) ou
de raisonnements par l'absurde ayant comme postulat que tout ce qui n'est pas brun
est nuisible.
Les moyens : Dans un premier temps, la milice est présente, mais se contente de
donner de l'arsenic afin que les gens tuent eux-mêmes leurs chiens et leurs chats.
Ensuite, c'est la liberté de la presse qui est atteinte. Les moyens de communication,
mais également toute référence au passé (livres), sont placés sous le contrôle de la
milice.
Puis, la milice ne se cache plus : elle tue le chat de l'enfant en pleine rue.
Quand la porte de Charlie explose, ce sont ses incertitudes qui explosent avec elle :
la menace était bien réelle et il a eu raison d'avoir peur.
Le narrateur : Il est insouciant au début, puis il devient de plus en plus sérieux, il
est attentif à ce qu'il dit et se méfie des autres. Il y a donc une progression. Les mots
« tranquille » et « sécurité » reviennent de plus en plus souvent. Plus le narrateur est
en danger et plus il recherche la tranquillité et la sécurité. Pour tendre vers cet idéal
inaccessible, il se soumet aux lois les plus absurdes. Le tableau se termine par « j'ai
peur »...
Les autres :- Les autres sont absents au début de la nouvelle
- Certains résistent car ils sont visés par les mesures : éditeurs, journaux « les
lecteurs ne savent plus quoi penser »
- La majorité reste indifférente : « Autour de moi les autres continuent à vivre
comme avant »
- Les gens commencent à regarder autour d'eux pour voir s'ils sont écoutés.
- Un petit garçon pleure : l'enfant reste imperméable à la logique du raisonnement
des adultes, il reste fidèle à ses anciennes valeurs et écoute ses sentiments.
- Les autres sont curieux de voir une arrestation. De plus leurs paroles font peur au
narrateur : même le voisin peut dénoncer et devient une menace pour lui. Le
narrateur craint autant la milice que ses voisins.
CCL : Il y a donc bien une progression de la peur à mettre en parallèle avec celle de
la mise en place des mesures. Plus le régime s'installe et plus le narrateur se sent en
danger. Néanmoins il ne s'agit pour l'instant que d'un sentiment d'insécurité. C'est
l'étude de la colonne "moyens utilisés" qui permet de justifier ce sentiment diffus du
narrateur. En effet, celle-ci montre une progression très nette dans la nouvelle.
5.Etude des
couleurs.
Au total il y a 30 bruns, 5 noirs, 1 marron, 2 blancs, 1 crème, 1 clair.
Peu à peu le sombre et surtout le brun envahissent la nouvelle et donc la vie des
personnages. Qui l'emporte ? Le brun.
En effet au moment de l'arrestation de Charlie, « le jour n'est pas levé, il fait encore
brun dehors » est associé à « j'ai peur ». La clôture explique ainsi le titre Matin
brun. La métaphore de la couleur indique qu'un nouveau jour se lève, une nouvelle
ère sombre, dominée par le brun. Tout est devenu uniforme.
Le début et la fin s’opposent et se complètent :
« les jambes allongées au soleil » sensation de bien-être au début, « le jour n’est pas
levé, il fait encore brun dehors » la couleur brune symbolise l’inconnu, le début des
ténèbres.
Au début, le narrateur parle des « milices » à la fin on trouve « on », le climat est
donc plus opaque, trouble.
Au début, la syntaxe est plus fluide, les phrases sont longues et complexes à la fin,
elle est hachée, les phrases sont courtes, elles expriment l’anxiété. Le narrateur est
6.Comparaison
du début et de la
fin.
Dégager le
message.
seul à la fin alors qu’au début, il est avec son ami. Le début est un dialogue, le fin un
monologue intérieur dans lequel, le narrateur se pose de nombreuses questions. Il
revient d’ailleurs sur ses positions « mieux aurait fallu se méfier des bruns ». IL
revient même sur son chat « il était à moi, mon chat » Il le revendique alors qu’au
début « un chat, c’est un chat ».
« L’état national » est devenu « les bruns ». Il se rend compte qu’il s’est laissé faire
et regrette.
Le début et la fin se font donc écho.
On peut considérer ce récit comme une fable : Il y a en effet un schéma narratif avec
des personnages fictifs, des faits fictifs et surtout une leçon à tirer. Celle-ci n’est pas
explicite. Le lecteur doit la dégager seul. Pavloff met en garde les citoyens qui se
laissent faire …………..
Il est à la fin trop tard pour reculer. Le droit de vote est primordial et il est
nécessaire de penser aux conséquences de ces votes soit extrémistes soit
d’abstention. Le vote est la preuve que nous sommes dans un pays démocratique et
surtout un pays de liberté, égalité et fraternité. Des hommes se sont battus pour ces
trois mots mais il faut veillez au grain.
Quand on lit ce récit, on pense tout de suite au fascisme d’Hitler, cette référence est
dans nos esprits, elle semble loin mais il faut se méfier cela pourrait revenir,
l’homme ne tire pas toujours des leçons du passé.
OUVERTURE :
je n'ai rien dit..., poème d'un pasteur allemand, Martin Niemeller, survivant des camps nazis (Dachau
,1942) :
Quand on a arrêté les communistes, je n'ai rien dit, je n'étais pas communiste.
Quand on a arrêté les socialistes, je n'ai rien dit, je n'étais pas socialiste.
Quand on a arrêté les juifs, je n'ai rien dit, je n'étais pas juif.
Quand on a arrêté les catholiques, je n'ai rien dit, je n'étais pas catholique,
Et quand j'ai été à mon tour arrêté et déporté, il n'y avait plus personne pour élever la voix.
Problématique : Quel message l’auteur cherche-t-il à délivrer dans ce court récit ?
AXE 1 Etude du récit
ID1 Le schéma narratif
ID2 Les personnages
ID3 Les mesures du gouvernement
AXE 2 Un message sous forme de morale.
ID1 Etude du titre, des images et des couleurs
ID2 Comparaison début et fin.
ID3 Message