le monde du ski en fièvre de rando

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le monde du ski en fièvre de rando
PHOTO Dynastar
TEST Skis
Skis TEST
35 modèles de skis de freeride, rando et piste sous la loupe
LE MONDE DU SKI EN FIÈVRE
DE RANDO
Toujours plus légers et plus faciles à manier – le nombre de modèles aptes à la
rando et au freeride ne cesse de croitre. Les skis hors-piste modernes sont aussi
polyvalents que les conditions de neige dans les hivers changeants en Europe, nous
promettent les fabricants. Dans le cadre du test au Montafon, OUTDOOR GUIDE a
PHOTO Grant Gunderson
voulu savoir s’ils tiennent parole.
Lors de la réunion après une longue journée de test
émaillée de nombreuses descentes au Burg (Gaschurn),
le testeur Thomas résume : « Les dimensions telles que
les cotes, la longueur et le poids ne disent rien sur les
vraies caractéristiques d’un ski. » Ce qui compte, ce
sont les valeurs internes. C’est là que les fabricants de
skis ont peaufiné leur matériel. Noyaux en bois léger,
fibre de carbone, construction affinée de la spatule, du
talon et autour de la fixation, ainsi que de multiples
matériaux high-tech sont utilisés. Rien de fondamentalement nouveau. Mais la synchronisation, l’ordre et le
dosage des matériaux ont été fortement remodelés. Les
exigences auxquelles doit répondre le ski parfait pour
être utilisé en dehors des pistes augmentent de plus en
plus. Pour la montée, les planches-miracle doivent être
aussi légères que possible, pour la descente les plus stables possible – même à haute vitesse – tout en restant
maniables et de caractère joueur. « Nous sommes prati-
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quement à la recherche du Saint Graal », explique le freerider et collaborateur de K2 Christophe Zufferey. Durant ces quatre jours de test intenses, OUTDOOR GUIDE
a réussi à filtrer les modèles s’approchant au mieux du
ski parfait pour la saison 2015/16.
Pas facile de dénicher un ski de rêve pour chacun.
Cela dépend beaucoup du domaine d’utilisation, du
niveau et du terrain dans lequel les randonneurs et
freeriders se déplacent. Nous pouvons déjà affirmer :
aucun fabricant n’a pour l’heure trouvé le Saint Graal
– sous la forme d’un ski parfait pour chaque domaine
d’utilisation et chaque type de skieur. Par contre, les fabricants ont fait un pas en avant afin que chaque skieur
puisse chausser les lattes idéales pour lui à condition de
faire preuve d’un peu de patience et de rigueur.
Rien ne remplacera les tests personnels. « C’est seu-
lement en ayant un ski au
pied que tu sauras vraiment
comment il se skie », résume le testeur Thomas à la fin
du test. Afin d’être en mesure de
faire une présélection, nous avons
caractérisé chaque modèle de test
des quatre catégories rando classique,
rando freeride (skis freeride adéquats pour la rando),
freeride (skis alpins freeride) et tout-terrain (skis à tout
faire pour la piste et le hors piste) aussi précisément que
possible. Ce qui frappe : les limites entre les catégories
sont flottantes. Si vous en avez l’occasion, il vaut dans
tous les cas la peine de tester vos favoris avant l’achat.
De nombreux fabricants et revendeurs proposent des
journées test.
Construction légère – la méga tendance
La grande tendance du moment reste le poids. D’une
manière générale, les skis légers sont plus faciles à skier. Les randonneurs et freeriders apprécient chaque
gramme en moins, tout particulièrement quand il s’agit
de réaliser des montées sans l’aide des installations –
pour autant que le faible poids ne nuise pas aux performances à la descente. La concurrence se fait de plus
en plus dure. Salomon est le novice le plus connu dans
le segment des skis de randonnée et de rando freeride. « Nous avons pris beaucoup de temps et avons soi­
gneusement planifié cette entrée sur le marché du ski de
randonnée », affirme Christian Zingg, Commercial Manager auprès du fabricant français d’articles de sport.
En particulier pour les modèles rando et rando freeride, certains fabricants ont mis le paquet afin de faire de leurs modèles phares des mannequins sveltes.
C’est ainsi qu’on arrive par exemple à un poids de seulement 1020 grammes pour le ski de rando polyvalent
Völkl VTA 88 light avec 88 millimètres au patin pour
une longueur de 170 centimètres – un poids qu’affichait
tout au plus certains skis de ski-alpinisme très étroits
il y a quelques années. Et le Freetourer DPS Tour 1 ne
pèse que 1438 grammes par ski pour une longueur de
184 centimètres et une largeur de 112 millimètres au patin. Malheureusement, ces deux modèles n’étaient pas
encore disponibles au moment du test au mois de mars.
Le poids (plume) des autres modèles testés fait néanmoins également bonne figure. Depuis quelques années,
l’ambition et la volonté d’innover, dont font preuve les
départements de développement des fabricants de skis
dans le segment des skis de rando, portent maintenant
leurs fruits. Somme toute, la performance à la descente
de ces skis est tout à fait correcte, bien qu’il faille accepter certains compromis inévitables. Les limites de la construction légère semblent être gentiment atteintes. Grâce
aux techniques de construction sophistiquées, il est possible, dans une certaine mesure, de garder la stabilité et
la rigidité même après une cure d’amaigrissement. « La
nouvelle technologie Carbonframe nous permet de construire des skis extrêmement légers sans renoncer à la
performance », affirme Michael Jurt, gestionnaire de produits chez Blizzard. « Grâce aux technologies et matériaux modernes, une construction légère sans concessions
au niveau de la performance est certainement possible
jusqu’à un certain point », s’exprime Beat Schuoler de
Völkl sur un ton plus diplomatique. La question de la
limite dépend certainement aussi du style du skieur et du
domaine d’utilisation. Plus un ski est léger, plus grande
est la probabilité qu’il ne soit pas aussi performant à la
descente que son copain de la classe de poids supérieure.
« Poids, poids et encore poids. Cela va finir par entraver
la performance dans la plupart des cas », prévient Roman
Arnold, gestionnaire de produits chez Stöckli, en parlant
des conséquences d’une course effrénée vers les poids
plume. Le responsable marketing du groupe Rossignol
Suisse, Stefan Müller, abonde dans le même sens : « En
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