Nouvelle République - Indre - 11/09/2006

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Nouvelle République - Indre - 11/09/2006
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Lundi 11 septembre 2006
LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE
INDREactualité
LE FAIT DU JOUR
POINT DE VUE
Quand la Résistance
unissait les hommes
Mick Micheyl parmi tous ses amis
une dernière fois aux Dryades
Dessinatrice étonnante,
chanteuse, ancienne
meneuse de revue,
Mick Micheyl s’est fait
beaucoup d’amis
pendant sa longue
carrière. La plupart
étaient là, samedi à
Pouligny-Notre-Dame,
dans l’hôtel quatre
étoiles qu’elle a
contribué à fonder.
T
ous les ans, Mick Micheyl
a coutume d’accueillir ses
amis aux Dryades, pour
un dîner gastronomique doublé
d’un gala offert par des talents
d’hier et d’aujourd’hui. Avec Antonio Amengual et Maurice
Vedy, elle fut à l’origine de ce qui
est devenu un complexe touristique avec golf, piscines, centre
de convalescence et de diététique. Cet aspect de l’aventure
des Dryades leur a valu d’être un
lieu apprécié de vedettes de la
scène française.
Toute une époque des spectacles parisiens trouvait ici un
havre de paix et d’amitié, autour
de Mick. Ces hommes et femmes
de scène étaient, comme elle,
des artistes populaires. Des gens
qui n’ont pas forcément des prétentions culturelles ou philosophiques , mais qui donnent
beaucoup d’eux-mêmes, « et reçoivent beaucoup en retour ».
Samedi soir, plus de 200 per-
Louis Bozon :
se surpasser
« Tout ce que Mick a tenté,
elle l’a réussi »
Luois Bozon convivial et infatigable présentateur du Jeu des
1.000 euros, a connu Mick Micheyl
en effectuant un remplacement
dans une émission télévisée qu’elle
animait : « Samedi chez vous ». Ce
fut le début d’une amitié de plusieurs décennies. « Dans le spectacle
de Mick au Casino de Paris, nous ditil, il y avait du sexe, du rire, de spectacle et de la magie. C’est un défi
qu’elle s’était lancé, elle l’a réussi.
Pour mimer un combat avec des
voyous, elle avait appris le karaté.
Elle fait partie des gens qui se donnent un challenge pour se surpasser,
et qu’il faut aimer pour pouvoir travailler avec eux… Mick est une vraie
star, une sainte laïque, une perfectionniste jamais en équilibre complet. Jusqu’à sa mort, elle se renouvellera ! »
sonnes ont assisté à ce rendezvous, avec une émotion particulière car c’était probablement le
dernier du genre. Un projet de
cession des Dryades est en effet
en cours de finalisation. Les fondateurs ont souhaité transmettre
le relais en raison de leurs âges.
Mick Micheyl, née à Lyon le
8 février 1922, offre l’image
d’une petite dame droite comme
un « I », souriante, s’occupant
avec attention de tous les convi v es, ém ot ive et s en sibl e
comme tous les artistes au grand
cœur. Elle en a aidé plus d’un,
parmi ces invités : le chanteur
Michel Monaco (qui sort un
nouveau CD de 17 titres), l’auteur- compositeur- interpr ète
Jean-Paul Cara… Laurent Gerra
n’était pas là samedi – les
Dryades l’avaient accueilli à ses
débuts, grâce à Mick – mais il
était représenté par ses parents,
Jean-Christian et Nicole, qui
sont aussi son manager et sa secrétaire.
“ On est venus
pour Mick,
c’est quelqu’un
de tellement généreux ”
De gauche à droite : Antonio Amengual, cofondateur des Dryades ; Philippe Ducloux, élu du XIe arrondissement de Paris ; Mick Micheyl ;
Jean-Christian Gerra (père de Laurent) ; Rika Zaraï ; Nicole Gerra (mère de Laurent) ; Michel Monaco.
Il y avait de l’ambiance à leur
table, aux côtés de journalistes
venus de Lyon, région où réside
l’ancienne star du Casino de Paris. « On l’a fait pour Mick, c’est
quelqu’un de tellement généreux », nous confiait un jeune
confrère.
Dave, Annie Cordy, Fabienne
Thibault, Jean-Jacques Debout,
Hervé Vilard n’étaient pas là
cette fois-ci, mais ils connaissent
bien les lieux. Et Claude Nougaro
s’est retiré pour toujours. Mais
Rika Zaraï, Michel Monaco, Lulu
et Fred de chez Michou (imita-
teurs de Dalida et Piaf), JeanPaul Cara, l’acteur Christian Marin (qui n’a pas seulement
incarné Laverdure à l’écran…),
se sont produits jusqu’à une
heure tardive, sous la houlette de
Louis Bozon.
Jean-Paul Cara
lui doit sa chance
François Gerbaud
l’avait invitée…
Rika Zaraï
depuis l’enfance
Il est l’auteur-compositeur de la
seule chanson française qui a décroché un grand prix de l’Eurovision :
« L’oiseau et l’enfant », interprété
par Marie Myriam en 1977. Cette
chanson a poursuivi depuis une extraordinaire carrière autour du
monde, comme nous l’explique JeanPaul Cara : « Six millions de ventes
en Chine, des traductions en anglais,
en italien, dans des langues ethniques en Afrique… »
Mick lui avait donné sa chance en
l’invitant dans ses émissions de télé.
Il a écrit par la suite pour Marie Laforêt, Enrico Macias, Georges Ulmer… « Mick est pour moi comme
une petite mère, confie-t-il. Je ne
l’oublie pas, je ne l’oublierai jamais.
Si elle a besoin de moi, elle peut
m’appeler. Même du bout du monde,
je viendrai ! »
« Mick est pour moi
comme une petite mère… »
(Photos Nathalie Autissier)
L’actuel sénateur
était présentateur à l’ORTF
quand il rencontra Mick.
« J’ai une profonde admiration
pour Mick Micheyl, pour l’artiste
qu’elle est, confie François Gerbaud.
Je présentais le 20 h à la télévision,
en 1964 – il n’y avait qu’une chaîne à
l’époque, on avait 20 millions de téléspectateurs ! – quand je l’avais invitée à présenter une de ses nouvelles chansons ». Inviter une
meneuse de revues légères, dans la
télé d’avant 1968, c’était inhabituel,
pour ne pas dire iconoclaste !
Le journaliste-homme politique et
la chanteuse-danseuse-artiste dessinatrice sont restés liés. François
Gerbaud précise qu’elle acheta le
château du Chazeau, à Pouligny,
avant de le revendre pour acquérir
le château dit de Tassin. Elle voulait
un lieu pour y loger ses amis. Le Manoir de 80 lits, puis l’hôtel de
85 chambres inauguré en 1988, en
sont issus.
« Je viens expressément pour
Mick, parce que j’aime beaucoup ce
qu’elle fait, dit Rika Zaraï. Je connaissais déjà ses chansons quand
j’étais enfant en Israël. Elle était
pour moi une représentante fabuleuse de la chanson française ! »
Rika Zaraï nous annonce la sortie,
pour le 28 septembre, de l’histoire
de sa vie, et parle du Proche-Orient :
« Je suis née dans Jérusalem en
sang, assiégée, déjà. J’y ai vécu fillette de six à huit ans. Si je chante
aujourd’hui de grandes chansons populaires pour des milliers de gens,
c’est à cause de cette période-là. La
fin de mon livre est dédiée à la paix.
Tant que nous, Juifs et Arabes, ne
commencerons pas par une approche humaine, faisant une place
aux aspirations et aux rêves de
l’autre, nous n’arriverons jamais à la
paix… »
« Je connaissais déjà ses
chansons quand j’étais enfant… »
« J’ai pu réunir 99 % de ceux
que j’aime, confiait Mick au
cours de cette soirée chaleureuse. Des gens qu’on a toujours
aimés se sont déplacés, ils n’ont
pas oublié. Je leur ai dit : vous
pouvez m’appeler la Mamma,
parce que vous êtes tous là ! »
La page qui se tourne ici est
celle de talents hardis, de vies
vouées au public et d’amitiés
plus fortes que le temps.
Une des nombreuses œuvres de Mick Micheyl exposée aux Dryades :
cette file de chameaux offre une image onirique...
pour maîtriser pleinement cette
technique qui emprunte à la fois au
dessin, à la gravure et à la sculpture.
Après une première exposition en
1973, elle interrompt sa carrière de
danseuse.
Les œuvres de Mick Micheyl présentées samedi au premier étage
des Dryades, illustrent la diversité
de l’étonnant langage graphique
qu’elle a conçu. En se permettant
toutes sortes d’expériences quant
aux sujets, sans souci des modes picturales, Mick Micheyl déploie une
sorte de regard surréaliste sur l’univers des hommes, des animaux et de
la nature. Elle donne le sentiment de
saisir en trois dimensions les âmes
lumineuses de tout ce qui vit, en allant jusqu’aux objets.
H.L.
Les passions s’exacerbent chez Sicma Aero Seat
La grève qui dure depuis mardi
à la Sicma Aero Seat, première
entreprise de bassin d’Issoudun,
s’enlise. Chaque partie, durant le
week-end, a campé sur sa position sans lâcher un pouce. Les
grévistes sont restés mobilisés
aux grilles de la Limoise, site de
l’établissement principal, bien
décidés à empêcher toute entrée
de camions, car convaincus
qu’ils tiennent avec ce blocus un
atout imparable.
Lutte radicalisée
Malgré l’apparente décontraction que donne l’image des grévistes jouant à la pétanque ou
surveillant un feu de palettes assis dans des pliants, on sait que la
tension est à son comble. La semaine qui s’ouvre sera décisive.
Michel Mérigeon, délégué CGT,
laisse prévoir une radicalisation
de la lutte. « On va faire monter la
pression », avoue-t-il d’un air entendu. Concernant l’agression
verbale dont a été victime vendredi vers midi un intérimaire
venant prendre son poste (NR
des 9 et 10), la CGT avance une
version différente. « Pour nous, il
n’y a pas eu agression, sinon de la
part de l’intérimaire qui a cherché
à forcer le barrage avec sa voiture », précise le délégué CGT.
Après presque une semaine de
conflit, les grévistes qui représentent entre 300 et 350 personnes
ont fait monter les enchères, exigeant maintenant le paiement
des heures de grève, une augmentation de 30 euros mensuels
pour tous et l’ouverture immédiate de négociations salariales.
La direction, pour l’heure, s’est
retranchée derrière une seule
exigence avant toute discussion :
la levée sans délai des piquets de
grève !
La direction réagit
La direction restée jusqu’alors
très discrète a pris l’offensive
vendredi soir en diffusant un
communiqué à la presse. Elle
s’étonne de la « soudaineté et de
la forme » prise par le conflit,
alors que « le volet social n’a jamais été oublié chez Sicma. » Et
d’énumérer les avantages dont
bénéficient les salariés : « Mise en
place des 35 heures sans perte de
salaire, avec semaine de travail
sur quatre jours, soit près de
40 jours de repos supplémentaires
par an ; attribution de titres de
restauration… ; valorisation de la
formation… ; évolution salariale
globale de 5,5 % pour 2005 ; accord d’intéressement signé en
2006 qui devrait conduire à l’attribution d’une prime de 1,60 %,
soit 200 euros pour un opérateur,
etc. »
Cette communication - à usage
externe, c’est évident - ne manquera pas d’agacer les grévistes
crispés sur leur combat.
Jean-François DONNY
Patrick GONIN
VOUS LE DITES DANS LA NR
Buildinvest et le chantier
des Nouvelles Galeries
SOCIAL
A Issoudun, ce week-end, sorte
de paix armée, a permis à
chaque partie, syndicats et direction, de fourbir ses armes en
prévision de cette semaine qui
s’annonce décisive.
cité, des banques de dépôt,
des principales compagnies
d’assurances, de Renault,
d’Air France. En 1945 étaient
créés les comités d’entreprises et la Sécurité sociale
devenait réalité. Toutes ces
mesures constituèrent des
progrès pour des millions de
travailleurs, d’employés, de
paysans, de fonctionnaires.
Elles contribuèrent à accroitre les droits démocratiques et à créer, pour chacun,
de meilleures conditions de
vie. »
Il est utile de rappeler que
c’est dans l’esprit du Conseil
national de la Résistance,
qu’ont vu le jour de nombreux
journaux dont La Nouvelle
République du Centre Ouest,
grâce à la volonté de deux
compagnons de combat, Jean
Meunier et Pierre Archambault.
Hier, les r ésist ants de
l’Indre disaient : « Nous devons tendre la main aux
jeunes, cur ieux de cet te
époque peu enseignée ». Une
remarque qui a provoqué la
colère d’un professeur présent… et le vif mécontentement de Jean-François Mayet,
maire de Châteauroux et de
son adjoint Francis Mory,
considérant que M. Grazon et
ses amis, dans leur message,
s’étaient livrés à une « démarche politicienne mal venue lors de cette cérémonie »
Les élections dans la France
libre approchent…
Hervé LARROQUE
Dessinatrice d’âmes
en trois dimensions
Mick Micheyl commence par une
formation à l’école des Beaux-Arts
de Lyon. Elle s’en sort brillamment,
mais ses tentatives pour faire carrière à Paris échouent. C’est alors
qu’elle bifurque vers la chanson et
les variétés, tout aussi brillamment.
« Le gamin de Paris » reste son principal succès mondial. Dans les années 50 et 60, elle est danseuse
dans plusieurs cabarets, puis meneuse de revue au Casino de Paris et
aux Folies Bergères. Mais elle continue à peindre et à dessiner. En 1968,
elle découvre une technique originale : en attaquant des plaques
d’acier avec une ponceuse électrique, elle fait apparaître des
formes étranges et nuancées qui réfractent la lumière en suggérant des
volumes. Il lui faut plusieurs années
Hier, pour la première fois,
des collégiens et lycéens, lauréats du concours de la Résistance, assistaient à la cérémonie commémorative de la
libération de Châteauroux et
de l’Indre.
C’est l’un d’entre eux qui a
lu le message du comité départemental d’union des associations de résistants et de
déportés. Un document rédigé par Jean Grazon, qui se
voulait pédagogique, abordant dans son introduction le
sacrifice des hommes et des
fem mes, com ba ttants de
l’ombre : « Les forces armées
de la résistance départementale pleuraient, en 1944, près
de 600 mo rt s , fais ant
95 veuves et 182 orphelins »
Et le comité d’union, dans
ce même texte, ouvrait une
page d’histoire : « Avec courage, ici comme ailleurs, le comité départemental de libération mett ait en place le
programme du Conseil national de la Résistance adopté
quelques mois plus tôt, avec
l’accord du général de Gaulle
qui, dans son discours du
3 novembre 1943 déclarait
que la France veut que cesse
un régime économique dans
lequel les grandes sources de
richesse nationale échappent
à la nation. »
Le rédacteur du message, lu
hier, rappelant : « C’est ainsi
qu’en moins de deux ans
d’importantes mesures furent
prises : nationalisation des
houillères, du gaz, de l’électri-
Dans notre édition du samedi 2 et dimanche 3 septembre,
en page 5, nous avons consacré
un article au chantier de réhabilitation des Nouvelles Galeries à
Châteauroux.
Dans un courrier adressé à
notre rédaction, M. François Benais, président de Buildinvest,
promoteur, à l’origine de la démarche immobilière, apporte
quelques précisions.
« La commercialisation des
44 appartements est assurée par
l’agence Adress’Immo de Châteauroux. Par ailleurs, contrairement à ce qui a été indiqué, les
appartements en vente ne sont
pas les plus chers de la région. » Et
M. Benais de citer « l’enquête du
Nouvel Observateur parue le
24 août dernier qui indique un
prix moyen en euro par M2 dans
le neuf de 2.253€ pour Châteauroux ; notre prix de vente étant de
2.300€ par M2, il ne saurait être le
plus cher de la région. »
Le président de Buildinvest
précise aussi : « Nous ne comptons pas les Galeries Lafayette
parmi nos actionnaires. Notre
groupe a un actionnariat 100 %
familial et n’a en conséquence ni
de près, ni de loin, quelconque
lien capitalistique avec le groupe
Galeries Lafayette. »
LE CHIFFRE
1
Il y aura une bougie sur le gâteau d’anniversaire de la société
Armatis qui a installé un centre
d’appel téléphonique dans les
bâtiments de l’ancienne Seita à
Châteauroux.
Après Calais en 2003, Boulogne
sur mer en 2004, Châteauroux en
2005, Armatis confirme son succès et se donne les moyens de ses
ambitions : un nouveau site situé
à Caen et un renfort des équipes
existantes.
En plus de l’ouverture de son
cinquième site, l’entreprise lance
un important plan de recrutement (environ 200 postes) et notamment à Châteauroux. Pour
communiquer sur son activité,
Armatis réitère son concept de
journée découverte. Cette journée est programmée en octobre
sur le site castelroussin. Pour le
directeur des opérations, « l’objectif est triple lors de cette journée : permettre à l’entourage des
salariés de partager un environnement de travail, communiquer
sur l’activité au plan local et sensibiliser les candidats potentiels à
nos métiers. »
Pour le recrutement castelroussin,
contacter Delphine Poupin, centre
Colbert, Châteauroux. Téléphone
0820 007 007
LA PHRASE
André Laignel sera poli
« Si Ségolène Royal vient à
Châteauroux le 23, j’irai la
saluer. »
Les grévistes se sont relayés
durant le week-end devant le siège de la Sicma,
en attendant la journée décisive d’aujourd’hui.
André Laignel est un fidèle indéfectible de Laurent Fabius qu’il
soutient à l’investiture présidentielle au sein du parti socialiste.
Rien de changé. Il ne voit toutefois pas pourquoi il snoberait la
pasionaria des sondages, le
23 septembre, s’il se confirme
qu’elle se déplace à Châteauroux.
« Pourquoi n’irais-je pas la saluer ? Elle n’est pas ma candidate
à l’investiture du parti socialiste,
mais c’est une camarade de parti
que j’apprécie. Et n’oublions que
nous avons travaillé cinq ans ensemble au sein du gouvernement. »
Et d’ajouter : « J’espère que si
Laurent Fabius vient demain
dans l’Indre, mes camarades des
autres courants auront vis-à-vis
de lui la même courtoisie. »

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