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Contrôle non destructif Radiographie En métrologie, l’intérêt étant de disposer d’une méthode de mesure qui permettra d’identifier les défauts internes, celles qui s’échappent aux méthodes de contrôle précédemment décrites. Dans les méthodes de contrôle radiologique utilisées, on distingue les unes des autres soit par la nature de rayonnements employés (électromagnétiques ou particules), soit par le type de récepteur d’image mis en œuvre (film, écrans fluorescents, détecteurs CCD,...). Dans la suite, on parlera de la radiographie, de la radioscopie, de la tomographie et de la neutronographie. Notons que les techniques de la radiologie s’appliquent à tout les matériaux solides dont les épaisseurs peuvent varier de quelques micromètres à plusieurs centaines de millimètres en tenant compte de la nature de milieu contrôlé et celle de rayonnement utilisé. Principes physiques 1 Propriétés générales de la radiographie, la radioscopie et la tomographie : 1.1 Propriétés des rayonnements électromagnétiques : Ces techniques d’examen reposent sur la propriété qu’ont les rayonnements électromagnétiques de très faibles longueurs d’ondes λ, ce qui leurs permet de traverser la matière. D’une part, il est important de noter que les rayonnements électromagnétiques, caractérisés par l’aspect ondulatoire, couvrent un très large spectre dont les longueurs d’ondes sont approximativement comprises entre 10-5 et 1018 nanomètres. D’une autre part, les rayons X et les rayons gamma, qui sont de même nature et qui ne diffèrent que par leur mode de production, occupent avec les rayons cosmiques le domaine des plus faibles longueurs d’ondes du spectre, à titre d’indication, pour les rayons X de 10 à 10-4 nm et de 5 à 10-2 nm pour les rayons gamma. D’après Einstein, un rayonnement électromagnétique ondulatoire possède une énergie W donnée par l’expression suivante : W=h.ν avec : W est exprimée en électron-volt, h est la constante de Planck (h = 6.62 10-34 J.s) ν est la fréquence de l’onde. 1 Généralement, la fréquence ν d’un phénomène périodique peut s’écrire : ν=C/λ avec : C est la vitesse d’une onde électromagnétique (C = 2.998 108 m.s-1). D’où, l’expression de l’énergie devient : W = h.C/λ Par conséquent, l’énergie W sera plus importante si la longueur d’onde est plus faible. Cela confère donc aux rayons X et aux rayons gamma l’aptitude de traverser des milieux solides puisqu’ils sont caractérisés par des énergies élevées qui sont comprises entre 104<W<109 eV pour les rayons X et 105<W<107 eV pour les rayons gamma. 1.2 Absorption des rayons X et gamma par la matière : La nécessité de connaître les modes d’interaction de ces rayonnements électromagnétiques avec la matière devient de fait que la principe de la formation des images de défauts en radiologie repose sur l’absorption différentielle de ces rayonnements dans le matériau contrôlé. Comme le montre la figure suivante, lorsqu’un faisceau homogène de rayons X ou gamma d’intensité I0 traverse une épaisseur infiniment petite dx d’un matériau. Il subit alors une diminution d’intensité dI qui est proportionnelle à l’intensité I0 du faisceau incident et l’épaisseur dx du corps absorbant. Ce qui s’exprime sous la forme de l’équation différentielle suivante : dI = - I0. µ .dx le signe négatif indique une diminution d’intensité. avec µ est une constante appelée coefficient d’absorption linéique du matériau, il tient compte des différents mécanismes d’absorption et aussi la nature physique du milieu absorbant et du rayonnement, il s’exprime en cm-1.(voir figure 1) Si l’intensité I du rayonnement est obtenu par l’intégration de l’équation différentielle : I = I0. exp[-µ.x] avec x l’épaisseur traversée du matériau. D’après Bragg et Pierce, le coefficient d’absorption du matériau pour un rayonnement supposé monochromatique est donné par : µ = K λ3 Z4 + σa (λ,Z) 2 avec : K est le coefficient de proportionnalité, λ est la longueur d’onde, Z est le numéro atomique du matériau contrôlé, σa est le coefficient de diffusion massique qui dépend de λ et Z. Pratiquement, les rayonnements X ou gamma sont polychromatiques, ils sont alors constitués de radiations de différentes longueurs d’ondes. Lorsque l’intensité I0 correspondant à chacune d’elles traverse un matériau dont le numéro atomique est connu, elle est absorbée proportionnellement à la puissance 3 de la longueur d’onde λ de la radiation considérée. En fait, l’interaction des rayonnements X ou gamma avec les électrons gravitant autour des atomes du matériaux, provoque une absorption. Pour chaque matériau, cette absorption est exprimée selon la nature de la source de rayonnement utilisée et son énergie par la notion d’épaisseur de demi-transmission désignée par le symbole e0.5; nous expliquerons cette notion quand nous traiterons les sources de rayonnements. Dans le but de mieux connaître ces interactions, nous sommes invités à se référer à la modèles quantique des rayonnements ionisants dans laquelle l’onde électromagnétique peut être considérer comme une émission discontinue de grains d’énergie appelés photons de masse m et d’énergie W telle que : W = m v2 avec : v est la vitesse du photon Par conséquent, l’expression suivante qui exprime à la fois la représentations ondulatoire et quantique de l’onde : W = h ν = m v2 La probabilité d’interaction d’un photon incident avec les électrons qui gravitent autour du noyau de l’atome, dépend du nombre atomique Z de l’élément absorbeur, elle dépend aussi de la fréquence ν et sa longueur d’onde λ ; on peut écrire ainsi que : W=hν=hC/λ Il existe trois effets principaux qui gouvernent ces interactions : l’effet photoélectrique, l’effet Compton et l’effet de matérialisation ou création de paires. Si l’énergie des photons augmente, le processus d’interaction sont observés successivement ou simultanément : L’effet photoélectrique se produit lorsque l’énergie W = h ν0 du photon incident qui frappe un électron est égale ou légèrement supérieure à l’énergie de liaison de cet électron à l’atome auquel il appartient. L’électron est expulsé et la conservation d’énergie entre l’état final et l’état initial donne l’expression suivante : h ν0 = W n + ½ m v 2 3 avec W n est l’énergie de liaison de l’électron expulsé de la couche d’indice n. ½ m v2 est l’énergie cinétique qui est transférée du photon à l’électron expulsé. Pour cela, on utilise des photons dont l’énergie est inférieure à 80 kilo électron-Volts (keV) pour que l’excitation de la couche d’indice K soit la plus fréquente pour des métaux dont le numéro atomique Z est de l’ordre de 30, citons à titre d’exemple Mg, Al…(voir figure 2) Diffusion Compton aura lieu si la quantité d’énergie h ν0 du photon incident est sensiblement plus grande que l’énergie de liaison W n de l’électron sur son orbite n. Le choc expulse ce dernier en lui donnant une partie de l’énergie initiale sous forme d’énergie cinétique (½ m v2). Le reste de l’énergie se conserve sous la forme d’un photon d’énergie h ν qui représente la diffusion Compton. En appliquant la loi de conservation d’énergie, on peut écrire : h ν0 = W n + ½ m v 2 + h ν D’une manière générale, en radiologie industrielle, la diffusion Compton est le phénomène prédominant lorsque l’énergie des photons incidents X ou gamma est comprise entre 80 keV et 1 MeV (méga électron-Volts).(voir figure 3) La création de paires ou effet de matérialisation apparaît lorsque h ν0 du photon incident est supérieure à deux fois l’énergie équivalente à la masse m de l’électron. Dans ce cas le photon incident peut disparaître et donne naissance à deux particules de même masse m mais chargées pour l’une positivement (positon) et pour l’autre négativement (l’électron). Il y a alors conservation de l’énergie qui s’exprime : h ν0 = 2 m C2 + ½ m v21+ ½ m v22 avec C est la vitesse des ondes électromagnétiques, 4 v1 est la vitesse du positon, v2 est la vitesse du l’électron. (voir figure 4) La durée de vie d’un positon est très courte parce qu’il se recombine immédiatement avec un électron de l’atome selon un effet du matérialisation qui s’écrit : e+ + e- → h ν On a alors une émission de deux photons d’énergie h ν, ce qui est équivalent à 511 keV. Pour que ce processus de création de paires de particules de signes opposés se produit, il faut que les photons incidents possèdent une énergie h ν0 égale ou supérieure à 5 MeV. La figure suivante nous renseigne sur les domaines occupés par ses trois effets en fonction de l’énergie du rayonnement incident, ainsi que le numéro atomique Z du matériau contrôlé. (voir figure 5) D’une générale, le façon coefficient d’absorption linéique µ est la somme des trois mécanismes d’absorption dus à l’interaction des photons incidents avec les couches électroniques des atomes du milieu absorbant, on peut écrire ainsi : µ = µe + µc + µp avec : µe est le coefficient d’absorption dû à l’effet photoélectrique, µc est le coefficient d’absorption dû à l’effet Compton, µp est le coefficient d’absorption dû à la création de paire. 1.3 Formation de l’image radiante : La méthode de détection des défauts dans un matériau se base sur le phénomène de variation d’intensité du faisceau de rayons X et gamma lorsqu’il traverse une zone défectueuse ou saine. 5 On se situe dans le cas d’un faisceau monochromatique caractérisé par un longueur d’onde λ et d’intensité I0, ce faisceau est orienté sur un matériau d’épaisseur X dont sa forme contient constante une ∆x. cavité Cette d’épaisseur dernière est remplie d’un gaz dont son numéro atomique est nettement faible par rapport à celui du matériau. (voir figure 6) La première expression donne l’intensité transmise I au niveau des zones saines : I = I0 exp[-µ x] La deuxième expression indique l’intensité transmise I’ au niveau de la cavité: I’ = I0 exp[-µ (x - ∆x)] On constate que I’ > I telle que I’ = I exp[∆x], On définie alors le contraste de l’image radiante émergeante ou contraste objet C0 le logarithme du I' rapport I ; I' D’où C0 = log I = µ ∆x D’après Bragg et Price , on sait que µ = K λ3 Z4 , l’expression du contraste devient : C0 = K λ3 Z4 ∆x ⇒ C0 = f(λ) De ce fait, nous pouvons augmenter le contraste en augmentant le longueur d’onde λ ce qui est techniquement possible rayons X ou gamma. avec les En réalité, les rayonnements ne sont pas monochromatiques et la surface du matériau est irrégulière ; en effet, des nombreuses interactions peuvent se produire entre les photons 6 et les atomes du matériau par les effets décrites précédemment ou création de paires des rayonnements diffusés secondaires dans toutes les directions. (voir figure 7) Par conséquent, l’expression de l’intensité transmise I = I0 exp[-µ x] n’est plus applicable car elle ne tient pas compte des rayonnements diffusés transmis. Pour cela, il est nécessaire d’utiliser un facteur de diffusion B dans l’expression précédente qui devient : I = B . I0 exp[-µ x] En fait, le facteur de diffusion est supérieur à 1, tel que : B = I0 + Id = 1+ Id I0 I0 Ces rayonnements diffusés dans toutes les directions ne participent pas à la formation de l'image des défauts mais au contraire en altèrent le contraste comme le ferait un voile sur un cliché photographique. Un autre facteur, le flou géométrique. dégrade la définition des images radiologiques. Ce phénomène sera décrit prochainement. 1.4 Principe de l'émission et caractéristiques des rayons X C'est en 1896 que le physicien allemand W.C. Roentgen découvrit les rayons X, mais ce n'est que vers 1920 qu'apparurent les premiers générateurs de rayons X grâce à la mise au point du tube radiogène par le physicien américain Coolidge (voir figure 8). Les rayons X sont en effet produits à l'intérieur d'une enceinte en verre ou céramique dans laquelle règne un vide poussé (environ 1.10-6 Pascal). Deux électrodes sont disposées à l'intérieur de cette enceinte : - une cathode constituée par un filament métallique qui, lorsque porté à une température élevée, émet des électrons par effet thermoélectronique, - une anode portée à un potentiel positif par rapport à la cathode. ce qui crée, entre les deux électrodes un champ électrique. Dans les tubes radiogènes modernes (voir figure 9), le filament de cathode est placé à l'intérieur d'une coupelle de focalisation (ou pièce de concentration) destinée à concentrer le 7 faisceau d'électrons émis, alors que l'anode comporte une cible en tungstène destinée à recevoir les électrons émis par la cathode puis accélérés par la différence de potentiel établie entre cette dernière et l'anode. Ce sont les interactions entre ces électrons et les atomes constituant la cible qui produisent la quasi totalité des rayons X émis. En effet, les électrons qui passent à proximité d'un noyau atomique de la cible subissent une force d'attraction F qui les dévie de leur trajectoire initiale. Sous l'effet de la décélération qui en résulte, il se produit une émission d'un rayonnement électromagnétique dit de freinage qui constitue le spectre continu des rayons X émis (voir figure 10 ). Le flux énergétique du spectre des rayons X émis est égal à la surface délimitée par la courbe représentée à la figure 11 qui rend compte de la distribution des débits d'exposition I0 en fonction de la longueur d'ondes λ des différentes radiations. La plus courte longueur d'onde λ0 du spectre correspond à l'énergie maximale W = e V0 que peuvent acquérir les électrons sous l'effet de la différence de potentiel V0 appliquée entre la cathode et l'anode du tube. 8 Si ν0 est la fréquence maximale correspondant à λ0, on peut écrire : e V = h ν0 où h constante de Planck. Comme υ 0 =C λ0 , l'expression précédente devient : e V0= h C / λ0 et en remplaçant h et C par leur valeur : λ0 = 1240 / V0 La différence de potentiel Vo étant exprimée en volt. C'est cette longueur d'onde minimale λ0 qui définit l'énergie maximale du faisceau de rayons X émis ou encore sa qualité ou pouvoir de pénétration de la matière. En fait, au débit d'exposition maximal lm du spectre, correspond une longueur d'onde λm telle que : λm ≈ 1.5 λ0 Dans la pratique, lm et λm constituent les caractéristiques effectives du spectre, Au fond continu de ce spectre se superposent des raies caractéristiques, En effet, si la différence de potentiel V0 est élevée, la vitesse atteinte par les électrons est grande et ceuxci peuvent expulser des électrons appartenant au matériau irradié, L'atome devient alors un ion positif qui recapture immédiatement ces électrons expulsés au niveau des couches électroniques K ou L. Ces captures s'accompagnent de l'émission d'un rayonnement de fréquence donc d'énergie bien définie correspondant aux énergies de liaison des couches K et L. Le grand intérêt que présentent les générateurs à rayons X est de permettre une mise en forme du spectre de rayonnement grâce au réglage des deux paramètres qui sont : 9 - l'intensité du courant (flux d'électrons) qui traverse le tube de la cathode vers l'anode exprimée en milliampères, - la différence de potentiel appliquée entre ces deux électrodes exprimée en kilo volts. Ces réglages sont effectués par l'intermédiaire du circuit d'alimentation du tube radiogène. Trois principaux types de circuits sont utilisés : - les circuits à tension pulsée autoredressée (voir figure 12) qui sont les plus simples et où le tube alimenté par le circuit secondaire d'un transformateur ne fonctionne qu'une alternance sur deux, c'est-àdire lorsque l'anode est portée à un potentiel positif, - les circuits Graetz à tension pulsée et redressée où les alternances de tension négatives sont redressées et participent à l'alimentation du tube. - les circuits à tension constante qui permettent une alimentation continue du tube donc un coefficient d'utilisation maximal de celui-ci. En se référant au circuit à tension d'alimentation pulsée auto-redressée de la figure , il est possible de faire varier le débit du flux d'électrons dans le tube donc la quantité de photons X émis en agissant sur le rhéostat du courant de chauffage du filament de cathode. La figure (voir figure 13) montre que l'intensité du débit d'exposition émergeant du tube est proportionnelle à l'intensité du courant donc au flux d'électrons qui traverse ce tube. Par contre, ce dernier n'a aucune influence sur les longueurs d'ondes λ0 et λm donc sur la qualité du rayonnement. En revanche une modification de la tension d'alimentation du tube agit doublement sur le spectre des radiations émises (voir figure 14). 10 C'est ainsi qu'une diminution de la tension d'alimentation : - réduit le débit d'exposition, - augmente les longueurs d'ondes λ0 et λm des spectres accroissant ainsi le contraste de l'image radiante C0 donc la qualité des images obtenues. Le spectre de rayonnement X peut également être modifié à l'aide d'une filtration des radiations qui émergent du tube (voir figure 15). En effet, l'interposition d'un filtre constitué par une plaque de métal dense à numéro atomique élevé tel que le plomb permet une filtration sélective des radiations dont les longueurs d'onde sont les plus grandes. Cette disposition qui favorise l'émergence des radiations les plus pénétrantes, donc à faibles longueurs d'onde, est utilisée lorsque l'on cherche à réduire volontairement le contraste objet lors de l'examen d'un matériau qui présente à es variations d'épaisseur dues à sa géométrie. L'énergie des rayonnements X émis par les tubes radiogènes varie de quelques kilo électron-volts à quelques centaines de kilo électron-volts permettant ainsi le contrôle de pièces métalliques en acier d'épaisseurs comprises entre 0 et 80 mm environ. Pour des épaisseurs supérieures, les énergies à mettre en oeuvre doivent être plus importantes et le plus souvent supérieures à 1 méga électron-volts (1 MeV = 106 eV). De telles énergies sont atteintes à l'aide d'accélérateurs de particules qui communiquent aux électrons émis par une cathode une énergie e V0 supérieure à celle qu'ils peuvent avoir sous l'effet d'une différence de potentiel maximale de 400 à 500 kilovolts dans un tube radiogène. Deux types d'accélérateurs se sont imposés pour les besoins de la radiographie industrielle : - le bétatron, - l'accélérateur linéaire. Le bétatron (voir figure 16) est constitué d'une chambre torique dans laquelle règne un vide poussé et où sont injectés des électrons émis par un filament de cathode chauffée et dont le 11 flux est focalisé par une grille. Une différence de potentiel appliquée entre le filament et la grille permet d'expulser les électrons. Un champ magnétique alternatif orienté parallèlement à l’axe de révolution de la chambre va, par l'action d'un champ sur un courant, accélérer les électrons émis selon une trajectoire circulaire dont le rayon est maintenu constant par l'action d'un champ magnétique de direction perpendiculaire au vecteur vitesse de l'électron et résultant du champ alternatif précité. Lorsque l’énergie désirée est atteinte, une brutale variation du champ magnétique créé par deux bobines dans lesquelles se décharge un condensateur, écarte les électrons de leur orbite et les dirige vers une cible en tungstène qui, par effet de freinage, produit un faisceau de rayons X intense et très énergétique. En effet, les électrons parcourent quelques 100 000 révolutions pour acquérir leur énergie maximale qui peut atteindre pour certains appareils 32 MeV. Dans ces conditions, des parois d'acier de 300 mm d'épaisseur peuvent être examinées par radiographie dans de bonnes conditions. L'accélérateur linéaire (voir figure 17) est principalement constitué d'un guide d'onde dans lequel sont introduits des électrons émis par un filament de cathode chauffé. Ce faisceau d'électrons après fractionnement en paquets va être accéléré sous l'effet d'une onde électromagnétique hyperfréquence créé par un magnétron ; il progresse ainsi le long du guide d'onde en synchronisme avec cette onde. Enfin de course, les électrons frappent une cible en tungstène et génèrent ainsi des rayons X de freinage dont l'énergie peut atteindre de 4 à 30 MeV avec un débit d'exposition très élevé. 1.5 Principe de l'émission et caractéristiques des rayons gamma On sait que l'atome est la plus petite partie de la matière qui puisse être isolée par les méthodes courantes de la chimie. Un atome est constitué d'un noyau autour duquel gravite un nombre variable d'électrons selon le numéro atomique Z de l'élément considéré. 12 Après avoir longtemps cru qu'un atome était indivisible, il est apparu que celui-ci était un édifice complexe et pas du tout intangible sous l'effet de moyens de fractionnement puissants. Vers la fin du 19ème siècle, on a constaté que certains atomes d'éléments naturels peu nombreux présentaient la propriété de se métamorphoser et parfois de se détruire spontanément en libérant une énergie considérable par rapport à leur petite taille. C'est le physicien français Becquerel qui en 1896 observa ce phénomène dit de radioactivité naturelle pour le minerai d'Uranium. En 1898, Pierre et Marie Curie mirent en évidence la radioactivité de composés du thorium puis du radium. Enfin, en 1934, Frédéric et Irène Joliot-Curie ont montré la possibilité de produire artificiellement des atomes radioactifs. Ces types d'atomes constituent les radio- éléments artificiels ou radio isotopes d'éléments naturels stables. De nos jours, ces radioéléments sont très nombreux mais seuls quelques-uns d'entre eux sont utilisés en radiologie. Ce sont des noyaux instables qui sont à l'origine de cette radioactivité. On sait qu'en dehors de l'hydrogène dont le numéro atomique et la masse sont égaux à 1 et qui a pour symbole 1H , le noyau des atomes est constitué de protons chargés positivement et d'un certain nombre de particules, les neutrons, de même dimension que les protons, de masse très peu différente mais sans charge électrique. Dans les noyaux d'éléments stables, les protons et les neutrons sont souvent en nombres peu différents et sont maintenus étroitement liés par des forces très importantes et de nature très complexe. 1 Il existe donc un équilibre qui peut être rompu par l'introduction d'un ou plusieurs neutrons dans le noyau d'un élément stable. On obtient alors un isotope de l'élément cible et cet isotope est le plus souvent radioactif. L'opération qui consiste à introduire un ou plusieurs neutrons excédentaires dans un noyau s'appelle une réaction nucléaire (voir figure 18)). L'étude des propriétés des radioéléments naturels a montré que l'énergie émise par ceux-ci peut être de trois types principaux : 13 - les rayonnements alpha (α) de nature corpusculaire résultant de la désintégration de noyaux d'éléments lourds. Ils sont constitués de noyaux d'atomes d'hélium positivement et animés d'une grande vitesse, He chargés 4 2 - les rayonnements béta (β) ou électrons également de nature corpusculaire possèdent une charge électrique négative. Leur vitesse initiale est aussi très grande. La radioactivité β résulte d'une métamorphose de l'atome radioactif et est fréquente pour les atomes où le nombre de protons est supérieur à celui à es neutrons. Dans le noyau ainsi excité il se produit une transformation d'un neutron en proton de la forme : n → p + e _ + hν L'émission d'un électron e- par le noyau est une conséquence de cette transformation qui s'accompagne de la libération d'une petite quantité d'énergie hν. - les rayonnements gamma (γ) qui sont de nature électromagnétique comme les rayons X. Ils se propagent en ligne droite à la vitesse de la lumière. Les rayons gamma sont les seuls avec les rayons X à être utilisés en radiologie puisque les rayonnements α et β sont très rapidement absorbés par la matière. Alors que les rayons X sont essentiellement caractérisés par des spectres d'émission à fond continu dont l'énergie maximale dépend, pour un tube radiogène, de la tension appliquée, les rayonnements gamma émis par un même radioélément ont, au contraire une énergie concentrée autour d'un petit nombre de valeurs que l'on appelle des raies caractéristiques. L'utilisation d'un spectrographe spécial permet d'établir les spectres de raies des radioéléments. En radiologie et plus particulièrement en radiographie. les radioéléments les plus couramment utilisés sont : - l'Iridium 192, - le Césium 137 , - le Cobalt 60, 14 dont les spectres de raies sont représentés sur les figures 19,20. L'énergie correspondant à chacun de ces pics, c'est-à-dire à chacune de ces raies, est caractéristique d'un isotope déterminé. Une autre particularité des radioéléments est leur activité, c'est-à-dire le nombre de transformations nucléaires dont ils sont le siège par unité de temps. L'unité de radioactivité ou d'activité est le becquerel (Bq). C'est l'activité d'une source radio- active dans laquelle le nombre moyen de désintégrations de noyau d'atome est de un par seconde. Cette activité est le plus souvent exprimée en gigabecquerel (GBq) ou en térabecquerel (TBq). 1 GBq = 109 Bq. 1 TBq = 1012 Bq. De cette activité va dépendre la quantité de photons y émise par le radioélément considéré donc le débit d'exposition. Le débit d'exposition délivré par une source radioactive dépend de l'activité de cette source mais également de la nature du radioélément utilisé. Ce dernier intervient non seulement par l'énergie des rayonnements y qu'il émet mais également par leur nombre. Le débit d'exposition exprimé en nanoampère par kilogramme (nA.kg-1) ou nanocoulomb par kilogramme et par d'une source seconde (nC.kg-1.s-1) radioactive mesuré à 1 mètre de celle-ci et pour une activité donnée et égale à 1 gigabecquerel (109 becquerels) est appelé constante spécifique du radioélément considéré. Le tableau ci-dessous rend compte de cette constante pour les radioéléments utilisés en radiographie. Il apparaît que pour une même activité et à une même distance, c'est le Cobalt 60 qui présente le débit d'exposition le plus élevé et le Thullium 170 le plus faible, ce qui aura une incidence sur les temps d'exposition nécessaires pour l'obtention d'une image satisfaisante de la pièce examinée. Enfin, l'activité d'une source radioactive décroît dans le temps. En effet, au cours de la transformation radioactive d'un atome instable, celui-ci se détruit. Ainsi le nombre des atomes radioactifs contenus dans une quantité donnée d'un radioélément diminue avec le temps, ce qui conduit donc à une diminution de l'activité de ce radioélément. Constantes spécifiques des radioéléments Unité nA. Kg-1 par Radioéléments Ir192 0.97 2.54 Co60 0.0048 15 Tm170 0.68 Cs137 GBq à 1 m On appelle période d'un radioélément le temps au bout duquel l'activité est réduite de moitié. Cette durée est également une caractéristique de la substance radioactive considérée comme le montre le tableau suivant :Périodes des radioéléments Unité An (a) Jours (d) Radioéléments Co60 Tm170 5,3 a 129 d Ir192 74,3 d Cs137 30,1 a Connaissant l'activité initiale d'une source radioactive, des abaques permettent de calculer cette activité à un instant donné. 1.6 Comparaison des rayons X et des rayons gamma Rien ne distingue a priori les rayons X et les rayons gamma quant à leur nature puisqu'ils sont tous deux des rayonnements électromagnétiques dont les spectres occupent des plages communes. Il n'en va cependant pas de même si l'on considère leurs modes de production. Si l'on considère tout d'abord l'énergie de ces rayonnements, nous avons vu qu'avec les rayons X, il était possible de faire varier celle-ci de façon progressive et continue en agissant sur la tension d'alimentation du tube radiogène. En revanche, pour les rayons γ cette énergie est discontinue et le choix le mieux adapté à un problème donné passe par le choix du radioélément dont le spectre d'émission est le moins défavorable eu égard aux énergies élevées qui caractérisent généralement ces substances et qui dégradent le contraste objet. Le tableau ci-dessous rend compte pour les rayons X et les rayons γ des énergies de rayonnement par les épaisseurs de demi-transmission et de déci-transmission pour l'acier en fonction de la tension appliquée au tube, de l'énergie en MeV (accélérateur linéaire) ou de la nature du radioélément considéré. Epaisseurs des couches de (en mm) Demitransmissione0.5 (1) Demitransmissione0.1 (1) Rayons γ Rayons X 50 kV 0.7 100 kV 1.8 200 kV 7 300 kV 3.8 MeV 6 Tm170 MeV Ir192 Cs137 Co60 25 30 1.5 12 15 20 6.3 40 50 66 16 (1) pour l’acier Un autre facteur qui différencie les rayons X des rayons γ, outre leur mode de production, est le débit d'exposition qu'ils permettent, c'est-à-dire le nombre de photons X ou de photons γ émis par unité de temps à une distance donnée. Plus ce nombre est élevé meilleure sera l'image obtenue et plus court sera le temps d'exposition pour obtenir une exposition donnée E (l'exposition E est le produit du débit d'exposition I par le temps t (E = I t)). 16 Enfin, si les rayons X sont des rayonnements dit de freinage qui prennent naissance au sein du cortège électronique qui gravite autour du noyau de l'atome, les rayons y émanent du noyau d'éléments rendus instables par l'introduction d'un ou plusieurs neutrons excédentaires dans ce noyau. 2 Principes physiques de la neutronographie : C'est en 1938 que Kallman, en Allemagne, fut le premier à entrevoir les possibilités de la neutronographie. Cette technique d'examen ne progressa réellement qu'à partir de 1962 à la faveur de sources de neutrons à débit suffisamment élevé. L'utilisation industrielle de la neutronographie est encore marginale en raison du caractère inadapté des sources de neutrons à cet usage. 2.1 Caractéristiques des neutrons utilisés De manière conventionnelle, les neutrons émis par les sources classiques sont répartis en quatre domaines d'énergies correspondant à des propriétés différentes. Dans l'ordre des énergies E croissantes, on trouve successivement : - les neutrons froids (E < 0,005 eV), - les neutrons thermiques (0,005 eV < E < 0,5 eV), - les neutrons épithermiques (0,5 eV < E < 103 eV), - les neutrons intermédiaires (103 eV < E < 5.105 eV), - les neutrons rapides (E > 5.105 eV). Ces types de neutrons présentent des comportements différents lorsqu'ils rencontrent un milieu de nature donnée. En effet, chaque élément, chaque isotope constituant un milieu est caractérisé par une section efficace σ exprimée en barns (1 barn = 10-24 cm2) qui rend compte de la probabilité d'interaction de cet élément avec les neutrons en fonction de leur énergie E. La courbe standard représentée sur la figure 22 permet d'apprécier à cet égard la répartition des différents types de neutrons selon leur énergie. 17 La gamme d'énergies correspondant aux neutrons thermiques est de loin la plus utilisée car la plage des capacités d'absorption est très étendue et c'est dans cette gamme d'énergies que l'on possède les moyens de détection les meilleurs. 2.2 Interactions des neutrons avec la matière La différence essentielle entre la radiologie X et γ la neutronographie résulte du fait que l'interaction des particules avec la matière se situe, pour les photons X et γ au niveau des couches électroniques de l'atome alors que pour les neutrons qui ne possèdent pas de charge électrique, c'est au niveau des noyaux que cette interaction a lieu. Les neutrons subissent des phénomènes de diffusion élastique ou inélastique (perte d'énergie) et d'absorption mais l'importance relative de ces phénomènes dépend énormément de l'énergie du neutron incident notamment pour l'absorption. En effet, le coefficient d'absorption (ou d'atténuation) varie, pour un noyau donné, en raison inverse de la vitesse du neutron, donc de la racine carrée de son énergie. On peut σ= K E donc écrire que le coefficient d'absorption σ est tel que : Ceci se traduit, à l'échelle macroscopique, par des coefficients d'absorption des neutrons qui ne présentent aucun point commun avec ceux des rayonnements X ou gamma. En particulier, si pour les rayonnements électromagnétiques, ces coefficients d'absorption sont proportionnels au numéro atomique des éléments, la distribution de ces coefficients présente un aspect beaucoup plus aléatoire et des variations d'amplitude bien plus considérables pour les neutrons . On peut ainsi noter que certains matériaux légers et notamment les composés hydrogénés très peu absorbants vis-à-vis des rayons X sont au contraire très absorbants pour les neutrons. A l'inverse, certains matériaux lourds (plomb, uranium naturel) opaques aux rayons X sont transparents aux neutrons. Ces constatations indiquent que le champ d'application de la neutronographie sera différent de celui de la radiologie conventionnelle à l'aide des rayons X et γ et qu'ainsi ces méthodes seront complémentaires. 2.3 Formation de l'image radiante : Comme pour les rayons X et γ, l'absorption des neutrons par un matériau varie de façon exponentielle suivant la loi : I = I0.e −σx expression dans laquelle : - l = débit des neutrons émergents d'une pièce, - I0 = débit des neutrons incidents, - σ = coefficient d'atténuation massique, 18 - x = épaisseur traversée. Le coefficient d'atténuation σ est la somme des coefficient d'atténuation pour chaque type d'interaction soit : σ = σd + σa σd = coefficient d'atténuation dû aux phénomènes de diffusion élastique et in élastique, σa = coefficient d'atténuation dû au phénomène d'absorption proprement dit. Comme pour les rayonnements ionisants X et γ si l'on considère un matériau d'égale épaisseur x contenant une cavité interne d'épaisseur ∆x constituée d'un milieu solide, liquide ou gazeux, le contraste objet au droit de cette cavité aura pour expression : C0 = σ . ∆x Ce contraste étant proportionnel au coefficient d'atténuation σ, seuls les milieux caractérisés par une valeur de σ comprise entre 0,2 et 50 cm2.g-1 donneront lieu à des images bien contrastées. On constate que les produits à base de bore (B) dont la présence est fréquente dans les brasures, le lithium (Li) qui entre dans les composants électroniques et les produits hydrogènés (H), qui sont tous des éléments légers, pourront être décelés par neutronographie avec un bon contraste. 2.4 Sources de neutrons utilisées en neutronographie L'obtention d'images neutroniques satisfaisantes nécessite de disposer d'un faisceau de neutrons homogène suivant sa section. Pour parvenir à cette fin, deux types de source sont utilisés pour produire des neutrons thermiques : - les réacteurs nucléaires, - les sources isotopiques. A titre d’exemple, les réacteurs nucléaires utilisés en France par le Commissariat à l'Energie Atomique (CEA) sont caractérisés par un flux de neutrons thermiques ∅ très important et de l'ordre de : ∅ = 2.1013 à 2.1014 n/cm2/s conduisant après collimation du faisceau à un flux sur objet ∅0 d’environ : ∅0 = 107 à 108 n/cm2/s La figure 23 représente très schématiquement le poste 19 de neutronographie du réacteur expérimental Triton au CEA Une telle installation comporte : - un collimateur conique dont les parois latérales sont doublées d'un écran absorbeur de neutrons en cadmium, indium ou carbure de bore, - un filtre de rayons gamma qui, placé en sortie du collimateur, est constitué par un monocristal de bismuth de 10 à 15 cm d'épaisseur, - un conduit à neutrons placé entre le filtre et la zone d'exposition dont parois sont revêtues de bore ou de lithium et qui contient de l'hélium très absorbant pour les neutrons, - la zone d'exposition ou aire expérimentale qui est un local blindé (murs de 50 cm d’épaisseur en béton) afin d'arrêter les neutrons résiduels, - le chariot porte-objet. Ce dernier dispositif supporte également le convertisseur qui, selon la technique de prise de vue utilisée, sera associé ou non au film sur lequel se formera l’image de la pièce contrôlée. A noter que les réacteurs nucléaires constituent à ce jour les sources les plus utilisées. Autres sources de neutrons thermiques, les sources isotopiques de type moinebéryllium (Sb124-Be) qui produisent dans un angle solide égal à 4π un flux de neutrons ∅ tel que : ∅ = 5.10 5 à 5.10 6 n.s-l et dont l'énergie moyenne est de 0,024 MeV. L'inconvénient majeur de ce type de source réside dan l'antimoine 124 n'est que de 60 jours, ce qui est peu. 2.5 Détection des images neutroniques : Les neutrons n'étant pas des particules ionisantes traversé la pièce, être convertis en particules α ou β ou en photons γ qui seuls sont susceptibles d'impressionner un film radiographique. Tel est le rôle des convertisseurs. Deux techniques de prise de vue sont utilisées : directe, l'une appelée - l'autre étant méthode indirecte. méthode qualifiée de La méthode directe (voir figure 24) utilise un récepteur constitué du film et d'une feuille de gadolinium 20 (Gd) très absorbante aux neutrons qui constitue le convertisseur. Soumis au flux de neutrons émergeant de la pièce, ce convertisseur émet des particules β (électrons) ionisantes qui impressionnent la ou les couches d'émulsion que comporte le film. La méthode indirecte (voir figure 25) comprend deux phases successives. - Dans un premier temps, seul l'écran convertisseur est irradié par le flux de neutrons émergeant de la pièce. La réaction nucléaire produit un radio-isotope de période plus ou moins longue. - Dans un deuxième temps, à l'issue de l'activation de l'écran, celui-ci est mis en contact avec le film qui est impressionné par l'émission de particules résultant de la désactivation du convertisseur. Cette méthode présente le grand avantage de permettre l'examen de matériaux radioactifs. L'écran convertisseur utilisé avec la méthode indirecte est généralement une feuille d'indium (In) ou de dysprosium (Dy), matériaux facilement activables et présentant un coefficient d'atténuation élevé aux neutrons. 3. Techniques d'imagerie en radiologie : « matériels utilisés et exemples de résultats » Rôle et caractéristiques du matériel utilisé : La radiographie met en oeuvre des rayonnements X ou gamma. Le récepteur d'image utilisé est un film spécialement conçu pour cet usage. La technique de prise de vue est représentée de façon très schématique sur la figure 26 ci-contre. Nous nous bornerons à ne décrire que les matériels spécifiques à la radiographie, c'est-à-dire : - les sources de rayonnements, 21 - les filtres, masques et écrans, - le film et sa cassette, - les écrans renforçateurs, - les indicateurs de qualité d'image. Les sources de rayonnement X et gamma : Celles-ci doivent être adaptées à la nature et à l'épaisseur du matériau à contrôler, c'est-à-dire émettre un rayonnement d'énergie nécessaire et suffisante. A titre indicatif, la figure 27 indique le type de générateur à rayons X ou la nature du radioélément à utiliser en fonction de l'épaisseur à contrôler pour l'acier. Lorsque cela est techniquement et matériellement possible, il est préférable d'utiliser une source de rayonnement X dont l'ajustement de la tension d'alimentation permet l'utilisation d'une longueur d'onde λm conduisant à un contraste objet C0 optimal. Pour des épaisseurs d’acier inférieures à 50-60 mm, et lorsque l'équipement de contrôle doit être déplacé sur site, les générateurs à rayons X monoblocs à tension pulsée auto-redressée sont bien adaptés à la situation car le tube radiogène et le circuit d'alimentation sont contenus dans une même enceinte. De tels équipements sont conçus pour émettre des faisceaux de rayons X directionnels ou panoramiques (l'anode est dans ce dernier cas de forme conique. En revanche, les contrôles à poste fixe dans un local spécialement adapté et protégé pour des raisons de sécurité seront efficacement réalisés au moyen de générateurs à tension constante pour lesquels le débit de courant dans le tube radiogène peut atteindre ou dépasser 10 mA. Les débits d'exposition qui en résultent sont très importants et conduisent à une réduction sensible des temps d'exposition, ce qui est satisfaisant des points de vue technique et économique. Il existe des appareils qui permet de radiographier des épaisseurs d'acier inférieures ou égales à 100 mm. De même il y a des tubes à faisceau directionnel et à tension constante dont les tensions maximales d'alimentation du tube sont respectivement et de haut en bas de 160, 320 et 450 kilovolts. Le débit de courant dans ces tubes peut atteindre pour certains 20 mA. 22 Ces tubes sont reliés à des blocs d'alimentation qui contiennent les enroulements du transformateur ainsi que des redresseurs et des condensateurs. La liaison tube-bloc est réalisée à l'aide de câbles haute-tension de forte section et dont l'isolement les rend particulièrement fragiles. L'examen de parois en acier de très fortes épaisseurs pouvant atteindre 300 à 400 millimètres nécessite l'usage d'un faisceau de rayons X de très haute énergie (plusieurs MeV) et à grand débit d'exposition. Ces conditions sont satisfaites grâce à l'utilisation d'accélérateurs linéaires. L'encombrement de ces matériels, la nécessité de disposer d'une alimentation électrique ainsi que la fragilité relative de ceux-ci constituent des facteurs qui ne permettent pas toujours leur mise en oeuvre sur site ou à l'intérieur de constructions d'accès difficile. On doit alors avoir recours à des source isotopiques émettrices de rayons γ dont l'autonomie et le faible encombrement sont à cet égard des facteurs favorables. La figure 31 représente des sources de cobalt 60, d'iridium 192 et dE césium 137 conditionnées dans des capsules métalliques en acier inoxydable résistantes et étanches. Ces capsules sont fixées à l'extrémité d'un porte-source qui peut être fixe ou mobile. Contrairement aux rayons X pour lesquels l'émission du rayonnement cesse dès que le courant d'alimentation est coupé, les rayons y sont émis en permanence et il est alors nécessaire de se protéger de leurs effets quand la source n'est pas utilisée. La protection est assurée en disposant cette source à l'intérieur d'un conteneur dont les parois épaisses sont constituées d'un matériau lourd très absorbant vis-à- vis des photons γ. 23 Ce matériau peut être du plomb, du tungstène ou de l'uranium appauvri. Le conteneur doit permettre : - l'émission des rayons γ lorsque le radioélément est utilisé, - la protection contre ces rayons γ lors du stockage de la source. On distingue selon le type de conteneur utilisé : - les sources fixes non éjectables qui sont destinées aux irradiations directionnelles latérales ou frontales (voir figure 32). Elles sont situées à l'intérieur d'un conteneur dont l'enlèvement d'un bouchon permet l'irradiation, - les sources mobiles non éjectables sont également destinées aux irradiations directionnelles et ont généralement une activité élevée (quelques milliers de GBq). Le déplacement de la source devant la fenêtre d'irradiation du conteneur peut être obtenu soit par translation du porte-source soit par rotation d'un disque interne comme le montre la figure 33 mobiles éjectables sont utilisées pour les expositions panoramiques. Le portesource est à cet effet fixé à l'extrémité d'un câble flexible qui permet de l'éjecter à l'extrémité d'une gaine souple ou rigide qui permet l'introduction de la source dans des zones d'accès difficile. Le conteneur ou projecteur permet le 24 les sources stockage de la source au repos (figure 34). Lorsque la source doit être disposée dans une zone où l'introduction ou le maintien en position stable du conteneur est malaisé ou impossible, on fait usage d'une gaine d'éjection souple de longueur pouvant être supérieure à 1 mètre. L'énergie et le débit d'exposition d'un rayonnement X ou y émis par une source ne sont pas les seuls critères à prendre en considération lors d'un examen radiographique. Les dimensions de cette source constituent un facteur important vis-à-vis de la qualité de l'image radiographique. En effet, si l'on se réfère aux schémas de la figure 34 ci-après, il apparaît que le bord d'un défaut (cavité) n'apparaît pas sur un film comme une ligne nette délimitant deux zones de densités différentes mais comme une zone étroite de largeur "u" et de densité intermédiaire. Ceci est dû à un phénomène de pénombre appelé flou géométrique Comme le montre le schéma de droite, l'image radiographique d'un point sera une tâche de largeur "u". Ce phénomène est dû au fait que les sources ne sont pas ponctuelles mais de dimension finie "d". Ce flou géométrique"u" peut être calculé au moyen de l'expression : u = d .b h où: d = dimension de la source, b = distance face antérieure de la pièce-film, h = distance source-pièce. Si l'on fait intervenir la distance source-film f, l'expression précédente devient : u = d.b f −b On voit que le flou géométrique est : - proportionnel à la dimension "d" de la source et à la distance pièce-film "b", - inversement proportionnel à la distance source-pièce "h" ou à la distance source-film "f'. Dans ces conditions, l'obtention d'un flou géométrique minimal nécessitera l'utilisation : - d'une source aussi petite que possible (d minimum), - d'une distance source-pièce ou source-film aussi grande que possible. Comme en toutes choses il faut adopter un compromis puisque l'association des deux conditions précédentes va diminuer le débit d'exposition du rayonnement X ou γ. 25 En effet, pour un tube radiogène plus la dimension de la cible est petite plus est faible le débit de photons X émis. Ce dernier étant proportionnel au débit du courant dans le tube radiogène exprimé en mA, il existe pour une dimension donnée du foyer (cible), un débit maximal à ne pas dépasser au risque de détruire la cible comme indiqué dans le tableau au dessous. Débits de courant maximaux Types de foyers NormalMinifoyerMicro-foyer Dimensions du foyer Débit maximal (mA) (mm) 0.8 à 4.00.1 à 0.50.005 à 3 à 200.5 à 30.1 à 0.5 0.1 Il en va de même pour les sources radioactives dont l'activité maximale est proportionnelle à leurs masses donc à leurs dimensions pour une masse donnée. Ces dernières peuvent, suivant les radioéléments, varier de 0,5 mm à plusieurs millimètres. Le second facteur à prendre en considération, la distance source-pièce, ne peut être augmentée inconsidérément car le débit d'exposition en un point donné est proportionnel à l'inverse du carré de la distance séparant ce point de la source d'émission. Ainsi si en un point P1 distant d'une distance D1 de la source le débit d'exposition est égal à I1; en un point P2 situé à une distance D2 telle que D2 = 2.D1 le débit d'exposition I2 en ce point sera égal au quart de I1. Au flou géométrique il convient d’ajouter également l’effet dégradant du flou dû aux rayonnements diffusés dans la pièce résultant des interactions photons atomes du matériau radiographié ainsi que celui du flou interne dû à l'émulsion du film utilisé. Il existe donc un flou total ft tel que : ft= fg+fd+fi 2 2 2 où: fg = flou géométrique. fd = flou diffusé, fi = flou interne. Les filtres, les masques et les écrans Nous avons vu que l'image radiante est, pour une part, formée par le rayonnement primaire émergeant de la pièce à contrôler et pour une autre part, non négligeable, dégradée par le rayonnement secondaire qui prend naissance dans le matériau de la pièce. Résultant de l'interaction des photons incidents sur les atomes de la matière (effet photoélectrique, effet Compton et effet de matérialisation), il est donc nécessaire de réduire au maximum ces rayonnements secondaires qui sont diffusés dans toutes les directions. 26 On utilise à cet dispositions (figure 36) : effet deux - les masques et diaphragmes qui limitent au strict nécessaire la surface de la pièce soumise au rayonnement incident. Ils sont généralement en plomb, matériau qui en raison d'un numéro atomique élevé absorbe les rayonnements X et γ , - le filtre postérieur à la pièce, placé entre celle-ci et la cassette porte-film. En fonction de la nature et de l'énergie du rayonnement utilisé celui-ci peut être en plomb, en cuivre ou en acier. D'épaisseur généralement inférieure ou égale à 1 mm, ce filtre postérieur doit absorber les rayonnements secondaires qui émergent de la pièce. Enfin, l'image radiographique peut également être dégradée par un rayonnement diffusé ou rétrodiffusé par les objets situés dans l'environnement immédiat de la pièce radiographiée et qui sont soumis au rayonnement de la source si celui-ci n'est pas suffisamment collimaté. Ces rayonnements peuvent parvenir sur la pièce radiographiée côté film et contribuer pour une part à l'exposition de celui-ci. L'effet nocif de ces rayonnements parasites sera supprimé par l'emploi d'un écran postérieur en plomb de 2 mm d'épaisseur placé sur la face postérieure de la cassette portefilm (figure 36). Le film radiographique et sa cassette de protection En radiographie, le film est le récepteur d'image. Son rôle est de convertir l'image radiante émergeant de la pièce radiographiée en une image latente puis en une image visible après traitement (figure 37). 27 Le film (figure 38) : radiographique est d'une structure complexe. Il est constitué - d'un support souple et transparent en polytéréphtalate d'éthylèneglycol (supports Estar), dont l'épaisseur est d'environ 0,2 mm (200 µm), - de deux couches d'émulsion photographique de 50 . µm d'épaisseur environ déposées sur chacune des faces du support et constituées par des microcristaux de bromure d'argent en suspension dans de la gélatine, - de deux couches protectrices déposées sur chaque couche d'émulsion et de quelques µm d'épaisseur. Comme le montre le tableau suivant, le pourcentage de photons absorbés par l'émulsion étant très faible et inversement proportionnel à l'énergie du rayonne- ment, la couche d'émulsion doit présenter une épaisseur suffisante afin de comporter un nombre élevé de microcristaux de bromure d'argent. Rendement d’un film selon l’énergie des photons Nombre de photons absorbés (en Energie des photons(en KeV) %) 60150500 10.10.01 Cette couche d'émulsion est répartie sur les deux faces du support afin de réduire le temps de son traitement chimique. Les photons X ou γ d'énergie hν absorbés par l'émulsion ionisent les cristaux de bromure d'argent selon la relation : Br Ag + hν → Br Ag + Ag+ Il apparaît des ions argent positifs Ag+ qui, dans le bain révélateur du traitement et après combinaison avec un électron e - de celui-ci, se transformeront en atomes d'argent qui constitueront l'image visible. Cette dernière sera caractérisée par sa densité optique "d" qui est le logarithme décimal du rapport des intensités lumineuses incidente I0 et transmise It par le film lors de l'examen de celui-ci devant une source lumineuse (négatoscope) : d=log10I0 It Un film de densité optique égale à 2 ne transmet qu'un centième de la lumière incidente. 28 Le film est un élément important du système radiographique et ses propriétés vont influencer la qualité de l'image obtenue. Parmi ses propriétés, il convient de citer : - la grosseur des cristaux de bromure d'argent dont les dimensions, généralement comprises entre 0,2 et 1 µm, déterminent leur sensibilité à l'action des photons donc la rapidité de l'émulsion ou du film. Des grains de dimensions voisines et petites caractérisent des films peu sensibles mais à constraste et définition élevés ; - la l’émulsion. courbe caractéristique de Il existe en effet une relation entre la dose de rayonnement absorbée par le film et sa densité optique après développement chimique. L'expression graphique de cette relation est la courbe caractéristique ou sensito-métrique du film (figure 39). La dose de rayonnement absorbée par l'émulsion est appelée exposition E ; c'est le produit du débit d'exposition I par le temps d'exposition t du film à l'action des rayons X ou γ soit : E=I.t où: E est exprimée en coulomb par kilogramme (C.kg-1), l est exprimée en coulomb par kilogramme par seconde (C.kg-1.S-1), t est exprimé en secondes (s). 29 La courbe conventionnellement l'exposition relative décimal et la correspondante. caractéristique est la relation entre ou son logarithme densité optique d La zone utile de cette courbe que l'on peut appeler zone d'utilisation est la partie pseudo linéaire de celle-ci correspondant à des densités de l'ordre de 2 à 3 et à un contraste film maximal. En effet si l'on considère une pièce d'épaisseur constante x contenant une cavité interne d'épaisseur ∆x faible, on observera à l'issue d'un temps d'exposition t une différence d'exposition ∆E entre la zone saine et la zone comportant la cavité. Si l'on suppose cette différence égale à 20% cela signifie que E' = 1,2 E. En considérant le logarithme des expositions relatives, on peut écrire . log ∆E = log E' -log E = log 1,2 - log 1 = 0,08 En se reportant à la courbe de la figure 41 a, on voit qu'un tel écart conduit pour cette courbe a un écart de densité ∆d respectivement égal à 0,06 dans la partie curviligne inférieure et à 0,40 dans la zone pseudo linéaire utile. Cette dernière valeur de ∆t permettra une perception aisée du défaut que ne permettrait pas un écart de densité égal à 0.06. Enfin, le contraste film encore appelé gradient est la pente de la tangente en un point de la courbe caractéristique (figure 41 b). Lorsque l'on sait que le contraste global de l’image radiographique CR est la somme du contraste objet C0 et du contraste film CF soit : CR = C0 + CF il apparaît donc souhaitable de se placer dans des conditions d'exposition correspondant au contraste film maximal soit dans la partie pseudo linéaire de la courbe caractéristique du film considéré. 30 Les écrans renforçateurs Le tableau précédent et la courbe de la figure 42 montrent que les émulsions radiographiques sensibles aux longueurs d’ondes de l’ultraviolet et de la couleur bleue sont peu sensibles aux rayonnements d’énergie plus élevée que sont les rayons X et gamma. L'effet photographique direct des rayons X et γ étant peu important, on a cherché à l'améliorer par l'emploi d'écrans renforçateurs encore appelés convertisseurs. Le principe consiste à cumuler l’effet du rayonnement secondaire produit par ces écrans sous l’effet des photons X ou gamma émergeant de la pièce radiographiée avec l’effet direct de ces photons sur l’émulsion. Il existe trois types d'écrans renforçateurs : - Les écrans fluorescents constitués d'un support sur lequel est appliquée une couche de tungstate de calcium ou de sulfure de zinc, substances rendues fluorescentes sous l'effet des photons X ou gamma. Des terres rares, les lanthanides sont depuis peu utilisées. Ces écrans conviennent aux faibles énergies, leur facteur de renforcement est important mais leur emploi dégrade le contraste et la définition de l'image radiographique. - Les écrans métalliques constitués d'une fine feuille de plomb d'épaisseur comprise entre 0,05 et 0,25 mm collée sur un support en carton. Ces écrans, utilisés pour les énergies de rayonnement moyennes et élevées (supérieures à 50 keV environ) produisent des électrons e - par effet photoélectrique ou effet Compton sous l'action des photons incidents X ou gamma. 31 Ces électrons ionisent les couches d'émulsion du film et ajoutent ainsi leur effet à celui du rayonnement X ou gamma émergeant de la pièce (figure 43). Par ailleurs, ces écrans jouent également un rôle de filtre vis-à-vis du rayonnement diffusé secondaire qui prend naissance dans la pièce principalement par effets Compton et de création de paires. Ces écrans dont le facteur de renforcement est généralement de l'ordre de 2 à 4, améliorent le contraste et la définition de l'image radiographique et leur emploi est par conséquent imposé pour les contrôles dont le niveau de qualité exigé est élevé. - Les écrans fluorométalliques sont une combinaison des deux précédents types d'écrans renforçateurs. Ils sont constitués d'un support en carton sur lequel sont successivement déposées une couche de plomb ou d'oxyde de plomb puis une couche d'une substance rendue fluorescente sous l'effet des photons X et gamma incidents. Ces écrans ne sont utilisés que lorsque la qualité de l'information recherchée est moyenne et le temps d'exposition limité. Ces écrans renforçateurs doivent être disposés de part et d'autre du film puisque celuici comporte deux couches d'émulsion (une sur chacun des côtés du support). Le tableau ci-dessous indique l'épaisseur des écrans renforçateurs en plomb pour différentes énergies de rayonnement ainsi que les coefficients de renforcement correspondants. Energie E des photons X et γ 100 à 300 kV E > 300 kV Ir 192 – Cs 137 Co60 Caractéristique des écrans renforçateurs en plomb selon l’énergie du rayonnement Epaisseur des écrans renforçateurs (mm) Coefficient de Antérieur Postérieur 0.05 0.1 0.15 0.25 0.15 0.15 0.25 0.25 32 renforcement 3 à 12 3.5 à 4 3.5 à 2.5 1.5 Enfin, pour les faibles énergies (correspondant à une tension d'accélération V < 100 kV pour les rayons X), on n'utilise pas d'écran renforçateur métallique au plomb car, dans ce cas particulier, il se comporterait comme un écran absorbant vis-à-vis du rayonnement et non comme un convertisseur de celui-ci. Le film radiographique étant sensible aux radiations de la lumière blanche, il convient de le protéger contre celles-ci. Pour cela, le film et les écrans sont disposés à l'intérieur de pochettes souples en papier ou en plastique éventuellement étanches à l'humidité ou de cassettes rigides en métal peu absorbant (aluminium). Les pochettes ou cassettes dont les dimensions sont voisines de celle du film ont également pour objet de maintenir un contact étroit entre le film et les écrans renforçateurs afin d'éviter tout phénomène de flou. Cassettes ou pochettes seront enfin disposées contre ou le plus près possible de la pièce radiographiée afin de limiter autant que faire se peut le flou géométrique. Les indicateurs de qualité d'image (IQ I) Les deux facteurs de la qualité d'image en radiographie par rayons X ou rayons gamma sont : - la définition, - le contraste, qui dépendent à leur tour de la technique de prise de vue utilisée. La définition dépend en effet : - du flou géométrique fg qui résulte de : - la dimension de la source, - la distance source-film, - la distance objet-film, - du type de film utilisé : - à grain fin, - à grain moyen, - du type d'écran renforçateur utilisé : - fluorescent, - métallique, - fluorométallique. Le contraste radiographique résulte pour sa part : - de l'énergie du rayonnement, 33 - du type de film utilisé, - du type d'écran renforçateur utilisé, - des conditions du traitement chimique du film. La qualité d'image dépend donc de l'ensemble de ces facteurs et, en ce qui concerne la détection des défauts, but de l'opération, cette qualité d'image sera d'autant plus élevée que définition et contraste seront meilleurs. Afin d'évaluer de façon simple et reproductible la qualité d'image d'une radiographie, on a recours à l'image formée sur le film d'un dispositif appelé indicateur de qualité d'image (IQ I). Cet indicateur doit présenter les caractéristiques suivantes : - être dans un matériau de nature identique ou la plus voisine possible de celle de la pièce contrôlée pour avoir le même coefficient d'absorption, que celui de la pièce vis-à-vis du rayonnement utilisé. - comporter une succession de plages et de trous ou de fils d'épaisseurs et de diamètres variables (généralement variables selon une progression géométrique de raison 10 10 dont la plus ou moins bonne perception sur le film permettra d'attribuer à celui-ci, après exposition et traitement, une qualité d'image. En Europe deux types d'indicateurs de qualité d'image ont été reconnus et normalisés ; il s'agit : - de l'indicateur à gradins et à trous de forme allongé ou hexagonale d'origine française, - de l'indicateur à fils d'origine allemande. Ces indicateurs, doivent, sauf impossibilité majeure, être disposés sur la pièce radiographiée du côté de la source de rayonne- ment de façon à ce que leur image soit caractérisée par un flou géométrique maxi- mal, c'est-à-dire identique à celui qui affecte les défauts les plus éloignés du film. Dans ces conditions, la qualité d'image obtenue sera exprimée par le diamètre du plus petit trou ou fil visible sur le film. Une norme européenne en préparation précise, en fonction de l'épaisseur radiographiée, de la nature du rayonnement utilisé et des conditions de prise de vue, la qualité d'image exigible selon la classe de qualité qui est imposée à l'examen radiographique. Précisons enfin qu'il n'existe aucune relation entre le plus petit défaut décelable et les plus petits trous ou fils visibles sur le film. La qualité d'image ne fournit qu'une indication sur la plus ou moins bonne exécution de la prise de vue ou du traitement du film. 34 Techniques de prise de vue L'image radiographique résulte des variations d'absorption que subit le faisceau de rayon X ou gamma lorsque celui-ci traverse le matériau à contrôler. La source de rayonnement et le film radiographique doivent donc être disposés de part et d'autre de la pièce ou de la paroi à contrôler. Toutefois les deux faces d'une paroi ne sont pas toujours accessibles et selon la forme de l'objet à radiographier plusieurs cas sont à considérer. Cas des pièces planes et de révolution susceptibles de comporter une soudure bout à bout longitudinale ou circulaire - Cas des pièces planes Si les deux côtés de la pièce ou de la soudure sont accessibles, la source et le film seront placés comme indiqué sur la figure 44a. Cas des pièces de révolution Plusieurs dispositions peuvent être adoptées selon l'accessibilité interne de ces pièces et leurs dimensions : - Film à l'intérieur, source l'extérieur (figure 44 b) à L'axe du faisceau de rayons X ou gamma passe par le centre du corps creux et est donc perpendiculaire au plan tangent à la circonférence au point où cet axe pénètre dans la pièce. Le film est maintenu à l'intérieur le plus près possible de la paroi, son centre correspondant avec l'axe du faisceau de rayonnement. - Film à l'extérieur, source à l'intérieur (figure 44 c et d) Selon la valeur du diamètre intérieur de la pièce et en fonction des impératifs concernant la valeur du flou géométrique imposée et par conséquent la distance source-film minimale à respecter, la source peut être excentrée (figure 44c) ou centrée (figure 44 d) à l'intérieur du corps creux. Dans ce dernier cas l'examen est dit panoramique. Le film sera disposé à l'extérieur de la pièce, en contact avec celle-ci et son centre sera confondu avec l'axe du faisceau de rayon X ou gamma. 35 - Film et source à l'extérieur (figure 44 e et f) Cette disposition est généralement adoptée lorsque l'intérieur des pièces est inaccessible ou de trop faibles dimensions. Deux cas peuvent se présenter : Examen en double paroi, simple image (figure 44 e) La source est placé au voisinage de la pièce et le film au contact de la sur- face diamétralement opposée de telle sorte que l'axe du faisceau de rayons X ou gamma passe par le centre du corps creux et celui du film. Dans ces conditions seule la partie de la pièce en contact avec le film donnera lieu à une image radiographique interprétable. La partie de la pièce située au voisinage de la source sera affectée d'un flou géométrique très important et son image ne voilera que légèrement celle de la zone contrôlée. Il conviendra de tenir compte de la double épaisseur de paroi à ans le calcul du temps d'exposition. Examen en double paroi, double image (figure 44 f) Cette disposition est utilisée lors de l'examen de corps creux de faible dia- mètre externe (Φ≤ 100 mm) et de faible épaisseur (e ≤ 10 mm). La source de rayonnement est placée suffisamment loin de la pièce pour que la région de celle-ci qui est la plus proche de la source soit affectée d'un flou géométrique admissible. L'axe du faisceau est légèrement incliné de telle sorte que la portion cylindrique contrôlée de la pièce se projette sous la forme d'une ellipse peu ouverte sur le film. Comme précédemment l'axe du rayonnement X ou gamma passe par le centre du corps creux et celui du film. Seules les portions de paroi de la pièce les plus proches de la source et du film seront interprétables. Le calcul du temps d'exposition tiendra également compte de la double épaisseur de paroi. Cas des assemblages soudés autres que bout à bout (figure 45) 36 L'examen radiographique n'est que modérément adapté à ces soudures et les résultats obtenus sont le plus souvent difficiles à interpréter. Ceci découle : - de la forte variation d'épaisseur de la zone contrôlée, - de l'inclinaison du faisceau de rayons X ou gamma par rapport à l'orientation des défauts plans susceptibles d'affecter ces soudures. Toutefois, plusieurs techniques de prise de vue peuvent être utilisées selon la géométrie et les caractéristiques dimensionnelles des éléments assemblés. Cas des soudures d'angle en T (figure 45a) L'examen de chaque cordon de soudure d'angle sera réalisé en disposant la source dans le plan bissecteur des éléments assemblés. Le film sera placé sur la paroi opposée de la semelle et de telle sorte qu'il contienne l'image de la projection oblique du cordon de soudure contrôlé. Aux positions S1 et S2 de la source correspondront respectivement les positions du film F1 et F2. Cas des soudures d'angle en L (figure 45b) La source doit être placée à l'intérieur de l'assemblage et légèrement décalée par rapport à la surface de l'un des éléments assemblés (semelle). Le film sera disposé sur la face opposée de la soudure. Cette disposition permet à l'axe du faisceau d'être contenu dans un plan proche du plan bissecteur de la soudure. Cas des soudures de piquage Ces soudures assurent la liaison d'une tubulure sur une tôle ou plus généralement sur un corps creux cylindrique de plus grand diamètre. - Cas des piquages pénétrants (figure 45c) 37 La tubulure pénètre à l'intérieur de l'orifice et plusieurs dispositions du couple sourcefilm sont possibles selon les caractéristiques dimensionnelles des éléments assemblés. - Source positionnée selon l'axe de la tubulure suivant S1 OU S3. Le film est soit disposé en F1, soit en F3. Dans ce dernier cas la déformation de l'ensemble film-écran peut entraîner la formation d'images parasites qui nuisent à l'interprétation du radiogramme. - Source positionnée à l'extérieur de la tubulure suivant S2 Dans ce cas l'axe du faisceau doit être incliné le moins possible afin de réduire la variation de l'épaisseur de matériau traversé par le rayonnement. Le film est alors placé en F2 sans déformation de celui-ci. - Cas des piquages posés (figure 45d) La tubulure est posée sur la surface externe du corps creux de plus grand diamètre. Deux dispositions sont ici encore dimensionnelles des éléments assemblés. envisageables selon les caractéristiques - La source est positionnée selon l'axe de la tubulure en S1 Le film est placé en F1 sur la surface externe de la soudure et déformé pour épouser le profil de l'assemblage avec les mêmes inconvénients que ceux indiqués précédemment. - La source est positionnée en S2 à l'extérieur de la tubulure le plus près possible de la surface externe du corps creux Le film est alors placé en F2 à l'intérieur de la tubulure. Dans tous les cas l'axe du faisceau de rayons X ou gamma doit autant que faire se peut être contenu dans le plan bissecteur de la soudure. Facteur influençant le temps d'exposition : Pour un rayonnement X ou gamma d'énergie (ou de qualité) donnée, le noircissement d'un film est proportionnel à l'exposition E c'est-à-dire au produit du débit d'exposition l par le temps d'exposition t soit : E = I. t. Le débit d'exposition I sera proportionnel : - au courant qui circule dans le tube radiogène (milliampérage) pour les rayons X, - à l'activité du radioélément pour les rayons gamma. Ces facteurs ne sont pas les seuls à considérer. En effet, la distance source-film joue également un rôle important. Si l'on fait abstraction de l'absorption des photons de faible énergie dans l'air, on démontre facilement que le débit d'exposition I varie comme l'inverse du carré de la distance à la source de rayonnement. 38 Si le débit d'exposition à 1 mètre d'une source est égal à I, à une distance d1 ce débit I1 = I2 d1 sera égal à I1 tel que et à la distance d2 telle que d2 = 2d1 ce débit I2 sera égal à : I2 = I2 = I 2 d2 4 d1 I I2 = 41 soit Il apparaît que lorsque la distance est doublée, le débit d'exposition est divisé par quatre. Des expression précédentes on peut écrire : 2 I1 = d2 I2 d12 Par ailleurs, comme E = I.t si l'on désire conserver la même exposition E lorsque la distance varie de d1 à d2, il conviendra de modifier en conséquence le temps d'exposition t selon l'expression : 2 t1 = d1 t1 d22 Des expressions précédentes on peut écrire : I1 = t2 I2 t1 d’où la loi de réciprocité : I1 .t1 = I2 .t2 = E. L'ensemble de ces relations entre les débits d'exposition, les temps d’exposition et les distances source-film constitue ce que l'on a coutume d'appeler l'arithmétique du temps de pose. .Déterminations pratiques des temps d'exposition lors de l'utilisation d'un générateur à rayon X : Il est possible de démontrer que le temps d'exposition t nécessaire pour obtenir une information satisfaisante de la pièce contrôlée, c'est-à-dire un radiogramme (film radiographique exposé puis traité chimiquement pour obtenir une image radiographique visible et interprétable) de qualité requise, peut être calculé au moyen de l'expression : 2 x t = E.d 2e0.5 B.i.Γx expression dans laquelle : 39 E : exposition requise pour l'obtention d'une image radiographique satisfaisante (dépend du film utilisé), d : distance source-film, x : épaisseur radiographiée, e0,5 : épaisseur de demi-transmission du matériau radiographié, B : facteur de diffusion ou d'empilement, i : valeur du courant dans le tube radiogène (en mA), Γ x : constante de débit d'exposition du tube radiogène. La connaissance de facteurs tels que E, B et éventuellement Γ x n'étant pas aisément accessible, des abaques dits de temps d'exposition, ont établi expérimentalement pour un type de générateur à rayons X, un type de matériau radiographié, un type de film et d'écrans renforçateurs et une distance source-film donnés. Dans ces conditions, les paramètres pris en compte pour le calcul du temps d'exposition, sont : - la tension au tube exprimée en kilovolts, - l'épaisseur de matériau traversée par le rayonnement exprimée en millimètre, - l'intensité du courant dans le tube exprimée en milliampères. La figure 46 représente l'abaque d'exposition d'un générateur à rayon X pour l'acier et un film de classe 2 ayant, après exposition, une densité égale à 2, la distance foyer-film étant de 0,7 m. L'épaisseur d'acier radiographiée est en abscisse alors que les valeurs de l'exposition en milliampère. mn sont en ordonnée. Une famille de droite dont chacune correspond à une valeur de la tension au tube figure sur cet abaque. Ainsi à une épaisseur de 35 mm et à une tension de 250 kV correspond un produit mA.mn de 33. 40 En supposant un courant dans le tube égal à 5 mA, le temps d'exposition t sera égal à : t = 33 = 6 min 36 s 5 Le choix d'une tension de 300 kV aurait conduit dans les mêmes conditions à un produit mA.mm d'environ 11 et a un temps d'exposition t égal à : t = 11 = 2 min 12 s 5 Le choix de la tension résulte d'un compromis entre le temps d'exposition qui doit être le plus court possible en raison des impératifs économiques et l'énergie du rayonnement qui ne doit pas être trop importante afin d'obtenir un contraste image suffisamment élevé. .Déterminations radioélément : pratiques des temps d'exposition lors de l'utilisation d'un Comme pour les rayons X, le temps d'exposition t peut être calculé à partir de l'expression : 2 x t' t = Ed 2e0.5 t T A0.Γ.B où: E :exposition requise pour l'obtention d'une image radiographique satisfaisante (dépend du film utilisé), d : distance source-film, e0.5 : épaisseur de demi-transmission du matériau radiographié, x : épaisseur radiographiée, t' : temps écoulé lors de l'utilisation du radioélément depuis la mesure de l'activité initiale A0 . T : période du radioélément, Γ : constante spécifique du radioélément, B : facteur de diffusion ou d'empilement. Des abaques ont également été établis pour chacun des radioéléments utilisés industriellement. La figure 47 représente l'abaque établi pour l'iridium 192, un film de classe 2 pour une densité égale à 2 et une distance source-film 41 de 0,7 m. Des écrans renforçateurs au plomb de 0,1 et 0,15 mm ont été utilisés. Dans ces conditions les paramètres pris en compte pour la détermination du temps d'exposition sont : - l'activité de la source au moment de la prise de vue, exprimée en gigabecquerels (GBq), - l'épaisseur de matériau traversée par le rayonnement exprimée en millimètres. En supposant une source d'iridium 192 d'activité égale à 1,295 TBq soit 1295 GBq et une épaisseur d'acier égale à 45 mm, l'abaque montre qu'a une distance de 0,7 m sur un film de classe 2 ayant une densité égale à 2 après exposition, l'exposition doit être égale à 800 GBq.heure. Le temps de pose correspondant sera : t= Exposition 800 = = 0.618 heure Activité 1295 soit t = 37 minutes 4 La radioscopie Matériels utilisés et techniques de prise de vue : Si la radiographie présente de nombreux avantages dont une qualité d’image élevée, elle présente en revanche quelques inconvénients dont les principale temps de mise en place des équipements, - le temps d'exposition qui peut être important (plusieurs heures) avec des sources de faible débit, - le temps de traitement des films après exposition, - l'image de la pièce dans un seul plan lors de chaque prise de vue. La production d'une image immédiatement visible d'un objet est réalisée depuis fort longtemps, notamment dans le domaine médical, au moyen d'un écran fluorescent convertisseur d'image (figure 48). On remarquera sur le schéma de cette figure que l'écran convertisseur au sulfure de zinc n'est pas appliqué sur la paroi postérieure de l'objet examiné. 42 Si cette disposition entraîne un flou géométrique important, elle permet en revanche un grandissement des détails qui favorise leur détection en radioscopie compte tenu de la structure grossière de l'écran convertisseur. Un tel système élémentaire est caractérisé par une image peu lumineuse, de définition modeste et peu contrastée et des risques d'irradiation importants pour l'opérateur. Afin de placer ce dernier à l'abri de ces risques et en vue d'améliorer la qualité de l'image obtenue, plusieurs types de matériels ont été progressivement introduits ces dernières années dans les chaînes de radioscopie les plus couramment utilisées dans l'industrie. Ces matériels sont : - les amplificateurs de luminance, - les circuits fermés de télévision, - les dispositifs à transfert de charge (capteurs CCD) et des semiconducteurs métal-oxyde de type CMOS. Les systèmes faisant appel à ces équipements peuvent être classés en trois groupes. .Systèmes du groupe 1 Conformes au schéma de la figure 49 ces systèmes comprennent : - une source de rayons X constituée par un générateur à tension constante, à débit élevé et à petit foyer. En principe. seuls les rayons X de basse et moyenne énergie sont utilisés en raison du très faible rendement des écrans de conversion et des autres dispositifs aux énergies de rayonnement plus élevées. - un écran convertisseur fluorescent qui peut être constitué d'une couche de sulfure de zinc-cadmium et qui, sous l'effet des photons X, émet une lumière jaune- verte de faibles intensité, - un miroir incliné à 45° qui renvoie l'image vers une caméra vidéo qui ne reçoit pas, ainsi, le rayonnement émergeant de la pièce non absorbé par l'écran convertisseur, - une caméra vidéo à haute sensibilité, - un convertisseur de signal analogique/digital permettant un traitement informatique ultérieur des images, 43 - une mémoire associée à un ordinateur et à un système de traitement d'image, - un moniteur vidéo sur lequel s'affichent en temps réel l'image de la pièce ou en temps différé cette image après traitement, - un enregistreur vidéo permettant d'archiver les images en vue d'une interprétation ultérieure ou d'un nouveau traitement. De tels systèmes dit "ouverts" permettent l'examen de pièces de grandes dimensions. .Systèmes du groupe 2 Afin de remédier au manque de luminosité et de contraste des images délivrées par les systèmes du groupe 1, l'écran fluorescent à été remplacé par un amplificateur de brillance qui est l'élément caractéristique des systèmes du deuxième groupe représentés schématiquement sur la figure 50. L'amplificateur de brillance (ou de luminance) est un tube sous vide à duquel sont successivement disposés (figure 51) : - un écran de conversion primaire au iodure de césium qui convertit comme précédemment les photons X en lumière visible. - une photocathode qui, placée en contact étroit avec l'écran fluorescent, transforme l'image visible en un flux d'électrons dont le nombre est proportionnel à la brillance de l'écran primaire, - des électrodes de forme cylindrique qui, disposées en cascade, permettent d'accélérer et de focaliser les électrons émis par la photocathode, - un écran secondaire luminescent qui convertit enfin les électrons accélérés en photons lumineux. Cet écran constitué par du sulfure de zinc-cadmium a une structure très fine dont les grains de l'ordre du micromètre permettent une résolution qui atteint 100 lignes par millimètre. 44 La très forte luminance de ces écrans secondaires permet l'utilisation d'une caméra vidéo du moins sensible mais beaucoup plus stable que les caméras précédentes. Ces systèmes radioscopiques sont actuellement les plus performants quant aux qualités d'image obtenues et les pièces peuvent être arrimées d'un mouvement de rotation lent durant l'examen pour en permettre un contrôle en dynamique. Systèmes du groupe 3 Les chaînes radioscopiques du troisième groupe représentées schématiquement sur la figure 52 ne font plus appel aux écrans de conversion précédents pour transformer les photons X émergeants de la pièce contrôlée en lumière visible. Ce rôle de convertisseur est maintenant dévolu à des éléments directement sensibles aux rayons X qui sont constitués d'une portion élémentaire d'écran convertisseur accolée à une photodiode ou à un semi-conducteur à transfert de charge (CCD) ou encore à un semiconducteur métal-oxyde de type C-MOS. Les photons X transmis par la pièce sont directement transformés par chaque élément en un signal électrique qui peut être mis en mémoire puis ultérieurement traité. Ces détecteurs élémentaires sont disposés selon un alignement qui peut en comporter jusqu'à 1000. Cet ensemble constitue une barrette détectrice. Un tel dispositif, contrairement aux deux précédents des groupes 1 et 2, permet un contrôle en dynamique des pièces. En effet, si la pièce à contrôler, soumise à un faisceau de rayons X, est animée d'un mouvement de translation relativement lent devant la barrette et que le signal issu de chaque élément détecteur est mémorisé à intervalles de temps réguliers, plusieurs centaines de positions successives de la barrette peuvent ainsi être enregistrées (figure 53). 45 On obtient de cette façon une image bidimensionnelle de la pièce qui peut être affichée et dont la qualité peut, comme pour les système des deux autres groupes. être améliorée au moyen d'un traitement informatique ultérieur. Le temps total de balayage d'un objet de quelques décimètres de longueur n'est de l'ordre que de quelques secondes. De tels systèmes sont d'ores et déjà utilisés pour le contrôle des bagages dans les aéroports. La qualité des images fournies par ces détecteurs est encore très inférieurs à celle des images obtenues au moyen des chaînes radioscopiques des groupes 1 et 2. Ceci résulte photosensible. des dimensions relativement importantes de chaque élément Il serait possible dès à présent d'utiliser des barrettes constituées d'éléments de 25 µm de côté fournissant des points image (pixel) de même dimension, donc une image de définition plus élevée. Malheureusement de telles barrettes exigeraient des temps d'acquisition trop longs en l'état actuel de la technique. Il convient de signaler, enfin, que ce dernier type de détecteurs fournit des images bruitées et que sa durée de vie est limitée sous l'effet des rayons X. Traitement des images radioscopiques : La représentation analogique d'une grandeur physique dans le temps ou l'espace, c'est-à-dire l'expression continue de celle-ci, n'en permet pas le traitement informatique. Pour cela, il convient de numériser ou échantillonner cette grandeur en fonction du temps, c'est-à-dire lui donner une expression numérique discontinue constituée de valeurs discrètes. Chaque point d'une image peut ainsi représenté un niveau d'éclairement (grandeur physique) sur une échelle dite de 8 bits en langage informatique comprenant ainsi 28 soit 256 niveaux. On dit alors que chaque point ou pixel de l'image radioscopique est codé sur 256 niveaux de gris. 46 En radioscopie industrielle, l'image numérisée est constituée par une matrice car rée constituée de 512 lignes comportant chacune 512 points image ou pixels. Au total l'image est donc formé de 5122 soit 262 144 pixels qui seront affichés sur un écran de télévision. Les logiciels de traitement d'image permettent un certain nombre d'opération visant toutes à améliorer le contraste de l'image. Parmi les traitements utilisés on peut citer :- l'intégration, moyennage pour réduire le bruit de fond, - la dilatation des niveaux de gris, - la transformation d'une image positive en une image négative, - la coloration des niveaux de gris (pseudo couleur), - le filtrage matriciel. Ce dernier traitement consiste à modifier la valeur du niveau de gris d'un pixel en introduisant dans une certaine proportion, les contenus des pixels voisins, opération qui est répétée pour tous les pixels de l'image. 4.1 La tomographie La tomographie est une technique qui permet d'obtenir l'image radiographique des tranches successives d'un objet c'est-à-dire la représentation en coupe de celui-ci à différents niveaux ou à un niveau bien déterminé. Cette technique, lorsqu'elle est exploitable, présente donc un intérêt particulier puisque la radiographie et la radioscopie ne délivrent que des images où se superposent par projection dans un plan toutes les informations concernant la structure de l'objet contrôlé (sauf dans une certaine mesure pour la radioscopie en dynamique) sans pouvoir connaître la position exacte des anomalies dans l'épaisseur exprimée suivent la direction du faisceau de rayons X. Les récents développements technologiques de l'électronique multiplexée bas niveau, des détecteurs directement sensibles aux rayons X et de l'informatique (opérateurs logiques rapides) ainsi que l'utilisation conjointe de ces techniques, ont permis voici quelques années, la réalisation des fameux scanners médicaux et l'avènement de l'ère industrielle de la tomographie par rayons x. Le principe de la tomographie repose sur la mesure de l'atténuation d'un pinceau de rayons X à travers l'objet à étudier lorsque cet objet est animé d'un mouvement de rotation. Pour chaque direction du rayonnement X dans un plan de la pièce appelée projection, est mesuré le coefficient d'absorption global. C'est à partir de l'ensemble des projections angulairement repérées et des débits d'exposition émergents correspondant à toutes les directions comprises dans un angle de 3600 que l'on reconstruit l'image de la coupe de l'objet dans le plan d'irradiation, Un tomographe est donc constitué : 47 - d'une partie physique comprenant : - une source de rayons X collimatée, - un détecteur multiple et son électronique (un détecteur simple est encore utilisé dans les anciens appareils), - une mécanique de positionnement de la pièce et de mise en rotation de celle-ci, - un système d'acquisition des données, - d'un système de reconstruction et d'exploitation des images. Selon la nature de l'objet à contrôler, l'énergie de la source de rayonnement utilisée peut varier de quelques dizaines de kilo électronvolts (domaine des tubes radiogènes courants à plusieurs mégaélectronvolts (domaine des accélérateurs linéaires). 4.2 La neutronographie : « Exemples de résultats obtenus et comparaison avec la radiographie » Nous avons vu que les neutrons thermiques étaient particulièrement absorbés par les composés hydrogénés (poudres, explosifs...), les produits borés (présence fréquente dans les brasures) le lithium (composants électroniques). Au contraire, les matériaux à numéro atomique élevé tels que le plomb, le titane, le molybdène sont transparents aux neutrons. Dans ces conditions la neutronographie peut être utilisée pour l'examen de matières plastiques, du collage de métaux par résine époxy, des combustibles solides utilisés dans l'industrie aérospatiale, des isolants électriques et des produits de la chimie organique (joints, caoutchouc; essence, huile…). L'examen de ces produits peut être correctement effectué même si ceux-ci sont contenus dans des enceintes métalliques. Quelle que soit la méthode de détection des images utilisée (méthode directe ou indirecte), celles-ci sont formées sur des films radiographiques identiques à ceux 48