jardins de Simples
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jardins de Simples
Le jardin des Simples Voyage au pays des plantes médicinales Petite histoire des jardins de Les simples regroupent des plantes médicinales qui sont utilisées seules, c’est-à-dire telles qu’elles sont fournies par la nature, pour leurs vertus qu’elles soient médicinales, tinctoriales, condimentaires… Simples Jardins monastiques : Des jardins d’utilité Dès le Vème siècle dans les campagnes gauloises, la paix romaine laisse place à plusieurs siècles d’insécurité… Les jardins se réfugient dans des enclos au pied des tours. Il s’agit alors de jardins d’utilité beaucoup plus que de jardins d’agrément. Le clergé recueille les débris de la civilisation romaine dans des monastères qui s’élèvent un peu partout. Dans les ordres, le travail manuel est obligatoire. Les potagers et les vergers sont ainsi cultivés et leurs produits deviennent des sources de revenus intéressants. De plus, les religieux conservent quelques notions d’hygiène et de médecine. Une partie des jardins est consacrée à la culture des simples et des herbes médicinales, indispensables aux préparations qu’ils distribuent. Enfin, la décoration florale qui parent les églises et les autels de plus en plus, devient un stimulant supplémentaire pour ces pieux jardiniers. La phytothérapie, la médecine par les plantes, se dégage difficilement de la magie et de la sorcellerie vers lesquels se dirigent les malades atteints par les épidémies de peste. Des plantes comme le belladone et la mandragore sont considérées comme diaboliques… A la fin du VIIIème siècle, Charlemagne promulgue le Capitulaire de Villis. Jardins des abbayes : Des jardins de cloîtres Au début du IXème siècle, le jardin idéal de l’abbaye médiévale est codifié grâce au plan de l’abbaye de Saint-Gall. Outre l’espace réservé au jardin du cloître, le plan différencie clairement trois jardins : le jardin des simples, le potager, le verger. Les jardins des simples sont structurés en carré où Cette ordonnance royale prescrit aux domaines les allées bien dégagées facilitent l’accès aux plantes royaux un certain nombre d’observances et de rè- pour la cueillette et l’entretien. Les plates-bandes gles, et notamment la culture de 94 plantes (73 her- sont rectangulaires et divisées en damiers. Ces dabes, 16 arbres fruitiers, 5 plantes textiles et tincto- miers présentent plusieurs avantages : ils réchaufriales)… fent la terre beaucoup plus vite, et protègent une Charlemagne s’efforce d’élever le niveau intellectuel grande partir des racines l’hiver. De plus, à la manièdu clergé. Il crée pour cela de nombreuses écoles re des paillis, ils maintiennent l’humidité du sol. religieuses où l’étude des simples est la principale Quelques fleurs sont plantées pour la décoration de l’autel : en général, il s’agit surtout de lys blancs et base de l’enseignement pharmaceutique. Les moines soignent les malades et des ordres hos- de roses de Provins ou de roses Gallica. pitaliers commencent à se développer. Sur les 33 plantes des jardins de Saint-Gall, 32 sont préconisées par le Capitulaire de Villis. Absinthe Artemisia absinthium Synonymes : Grande absinthe, aluine, herbe sainte, herbe aux vers, armoise amère Famille : Astéracées PParties utilisées : Sommités fleuries et feuilles mondées Propriétés : Antiseptique, stimulante et vermifuge Indications : Gale, poux, vers intestinaux, problèmes digestifs Dans le Nouveau Testament, le texte de l’Apocalypse selon saint Jean décrit une météorite appelée Absinthe : elle s’écrase sur la Terre et empoisonne les sources et les cours d’eau. Aneth odorant Anethum graveolens Nom médiéval : Anetum Synonymes : Fenouil puant, fenouil batârd, faux anis Famille : Apiacées PParties utilisées : Fruits et graines Propriétés : Stimulant, stomachique, digestif, galactogène Indications : Lenteurs digestives, hoquet, insomnie, arrêt de la lactation, vomissements, toux des enfants, mal de tête L’aneth est originaire d’Asie. Il s’est naturalisé dans le sud de la France mais reste rare. Il ressemble au fenouil, ce qui lui vaut certains de ses noms communs. En effet, les deux plantes sont de la même famille botanique. Anecdote : Charlemagne l’utilisait durant ses banquets pour calmer les convives ayant trop bu. Artichaut Cynara scolymus Synonymes : Bérigoule Famille : Labiacées PParties utilisées : Capitules, feuilles et racines Propriétés : Cholérétique, cholagogue, diurétique, hépatoprotecteur, hypocholestérolémiant ; L’artichaut régularise également le taux de sucre dans le sang L’artichaut provient d’une amélioration horticole du cardon, plante originaire du bassin méditerranéen. Sa culture remonte à l’Antiquité où il était déjà consommé pour ses capitules. Au cours des invasions de la fin de l’empire romain, sa culture s’est perdue mais est réapparue au XVème siècle en Italie (sa culture fut maintenue par la civilisation Arabe en Espagne). En plus de son utilisation culinaire, l’artichaut est une plante médicinale très efficace. Bardane Arctium lappa Nom médiéval : Parduna Synonymes : Bouillon noir, napolier, glouteron, gratteau, grappon, herbe à la teigne, oreille de géant Famille : Astéracées PParties utilisées : Racine Indications : Abscès, acnées, angine, bronchite, croûte de lait, morsure de vipère, gencive, furoncles Lorsque l’on lance ses fruits hérissés de petits crochets, ils se fixent aux vêtements. Ils sont nommés «boutons de Pompiers» ou «balles collantes». Camomille romaine Chamaemelum nobile Synonymes : Camomèle, camomiole odorante, anthemis odorante, camomille noble Famille : Astéracées PParties utilisées : Capitules, tiges feuillues et fleuries Propriétés : Antiseptique, stomachique, emménagogue, fébrifuge Indications : Ampoule au pied, aphte, brûlure, diarrhée, coup de soleil Les joueurs de cartes se lavaient les mains avec une infusion de camomille pour augmenter leurs chances de gagner la partie… Carvi Carum carvi Nom médiéval : Careium Synonymes : Anis des Vosges, cumin des prés, kummel, chervis, morocco Famille : Apiacées PParties utilisées : Graines et sommités fleuries Propriétés : Digestif, apéritif, carminatif, emménagogue, diurétique, galactogène Indications : Lenteurs digestives, coliques intestinales, arrêt de la lactation Cette plante bisannuelle est originaire d’Europe. On la rencontre dans les pâturages des collines calcaires. Ses graines très aromatiques font partie des « 4 semences chaudes » et sont couramment utilisées pour parfumer le Munster, la choucroute, le pain, les pâtisseries ou les ragoûts. D’autre part, la plante séchée mêlée au fourrage est appréciée des ruminants dont elle facilite la digestion. Au Moyen-Âg Moyen-Âge, il était utilisé dans les philtres d’amour, pour se préserver de l’infidélité et pour éloigner les sorcières. Cerfeuil Anthriscus cerefolium Nom médiéval : Cerefolium Synonymes : Cerfeuil des jardins, herbe aiguillée, cerfeuil français, cerfeuil officinal Famille : Apiacées PParties utilisées : Feuilles Propriétés : Dépuratif, diurétique, résolutif Indications : Toux, arrêt de lactation, rougeur de nourrisson, foie, bronchite Le jeudi Saint, le cerfeuil était très consommé. En grec, cerfeuil se dit «Paederos», c’est-à-dire «qui aime les enfants». Chardon de Marie Silybum marianum Synonymes : Lait de notre dame, artichaut sauvage, chardon marbré, épine blanche Famille : Astéracées PParties utilisées : Capitules floraux et graines Propriétés : Hépato-protectrice, stimulante Indications : Bronchite, hémorragie, hémorroïde Originaire d’Europe, cette plante était consommée à des fins dépuratives au printemps. Les capitules jeunes étaient utilisés (comme les artichauts). Les capitules floraux et les graines sont utilisés en phytothérapie. C’est une plante hépato-protectrice de premier ordre. La légende raconte que Marie voulant protéger son fils des soldats d’Hérodote, elle le cachât sous un grand chardon. Comme elle l’était en train de l’allaiter, quelques gouttes tombèrent sur les feuilles du chardon, qui s’en trouvèrent ainsi tachetées… Ciboulette Allium schoenoprasum Synonymes : Civette, petite ciboule, Famille : Alliacées PParties utilisées : Feuilles Propriétés : Antiseptique, apéritive, digestive Au Moyen-Âge, la ciboulette était appelée «jonc poireau». Concombre - Cornichon Cucumis sativus Nom médiéval : Cucumere Famille : Cucurbitacées PParties utilisées : Fruits Propriétés : Dépuratif, diurétique, dissout les calculs rénaux Originaire d’Asie, le concombre est utilisé depuis « la nuit des temps » et est encore abondamment cultivé aujourd’hui. Le fruit est très riche en eau, en sels minéraux et en oligoéléments. Il présente quelques propriétés médicinales mais, en plus de son utilisation alimentaire, il est principalement utilisé en cosmétique, surtout en usage domestique. La culture a permis de sélectionner pour les cornichons, des variétés à fruits plus petits. Les cornichons sont en fait de jeunes concombres. Coriandre Coriandrum sativum Nom médiéval : Coriadrum Synonymes : Cerfeuil chinois, persil arabe, punaise mâle Famille : Apiacées PParties utilisées : Graines mais aussi feuillage de la plante fraîche Propriétés : Stimulante, digestive, carminative, euphorisante Indications : Rhumatisme, névralgie La coriandre est une plante annuelle originaire du sud de la Méditerranée. Son utilisation comme aromate culinaire est très ancienne. Au Moyen-Âge, la coriandre avait la réputation d’éloigner les puces. Elle entrait également dans la composition des philtres d’amour. La plante fraîche exhale une odeur de punaise écrasée qu’elle perd après dessiccation. Elle est également très utilisée en liquoristerie. Echalotte Allium ascalonicum Famille : Alliacées PParties utilisées : Bulbe Cette plante bulbeuse était cultivée en Palestine vers la ville d’Ascalon (d’où son nom scientifique). Elle a été introduite en Europe après la première croisade. Elle est surtout utilisée en cuisine où elle est très appréciée pour parfumer les salades, les vinaigrettes, les sauces… Estragon Artemisia dracunculus Nom médiéval : Dragantea Synonymes : Dragon, dragone, fargon, herbe dragon, serpentine, targon, tarragon Famille : Astéracées PParties utilisées : Parties aériennes Propriétés : Stimulant digestif, emménagogue, sédatif léger Indications : Insomnie, rage de dents Cette plante aromatique est originaire de Russie et de Sibérie. Les Grecs et les Romains la croyaient efficaces contres les morsures de serpents. Il est aujourd’hui surtout utilisé en tant que condiment. Il est pourtant doté de réelles propriétés médicinales (communes aux artémisia). Fenouil bronzé Foeniculum vulgare Nom médiéval : Feniculum Synonymes : Fenouil sauvage, fenouil des vignes, aneth doux, petit foin Famille : Apiacées PParties utilisées : Feuilles fraîches, jeunes racines, fruits Propriétés : Antispasmodique, apéritif, digestif, tonique, calmant, emménagogue, diurétique, vermifuge Indications : Goutte, néphrite, rhumatisme Au Moyen-Âge, les jeunes mères réalisaient une pâte avec du fenouil pilé dans du miel afin de soulager les gencives des enfants qui faisaient leurs dents… Fenugrec Trigonella foenum-graecum Trigonell Nom médiéval : Fenigrecum / Fena Graeca Synonymes : Sénégrain, sénégré, trigonelle Famille : Fabacées PParties utilisées : Feuille et graine Indications : Arrêt de la lactaction, inflammation, perte d’appétit, tonique génral Au Moyen-Âge, le fenugrec était utilisé contre la calvitie. Les jeunes mères mangeaient des plats aromatisés au fenugrec pendant 40 jours pour favoriser la montée de lait. Garance Rubia tinctorum Nom médiéval : Warentia Synonymes : RRouge des teinturiers Famille : Rubiacées PParties utilisées : Racines Propriétés : Diurétique, anti-inflammatoire, tonique, apéritive, cholagogue… D’origine géographique incertaine, la garance était utilisée comme plante tinctoriale par toutes les sociétés antiques : les Grecs et les Romains la cultivaient ((rouge d’Andrinople) tandis que les Gaulois la mélangeaient avec le pastel ple pour obtenir une teinture violette. Au Moyen-Âge, elle était fréquemment cultivée en France ((écarlate écarlate de Caen Caen). ). Sa culture connût plusieurs revirements avant d’être définitivement abandonnée suite à la découverte et à la synthèse de son principe colorant, l’l’alizarine. Les médecins Arabes l’utilisent depuis très longtemps pour faciliter les accouchements. Houblon Humulus lupulus Famille : Cannabinacées PParties utilisées : Cônes Indications : AAgitation, anxiété, troubles du sommeil, manque d’appétit, (depusi peu, il est testé pour lutter contre les effets de la ménopause) Les cônes séchés placés sous l’oreiller (ou utilisés en guise d’oreiller) favorisent le sommeil. George III aurait ainsi retrouvé le sommeil en 1787… Hysope Hyssopus officinalis Nom médiéval : Hysope Synonymes : Herbe sacrée, hiope Famille : Labiacées PParties utilisées : Sommités fleuries Propriétés : Stimulante, béchique, expectorante, diurétique, sudorifique et anthelminthique ; tonique et résolutive en usage externe L’hysope est originaire d’une zone qui va du sud de l’Europe centrale, jusqu’à la Perse, en passant par la Sibérie et le Caucase ((à l’exception de la Grèce et de la Palestine). Cette plante a une certaine importance dans la liturgie israélite. Elle a été utilisée en Europe dès le Moyen-Âge. Plaetarius (XIIe siècle) conseillait dans son «Livre des simples médecines» le vin d’une décoction d’hysope et de semences de fenouil pour apaiser «les douleurs des boyaux». Lin Linum usitatissimum Nom médiéval : Linum Famille : Linacées Indications : Plaie suppurante, toux, cystite, constipation, contusion Le lin est utilisé pour ses fibres qui permettent de fabriquer cordes, tissu, ou plus récemment des charges isolantes pour des matériaux de construction. Les graines quant à elles, produisent de l’huile et des aliments pour animaux. Menthe coq Balsamita major Nom médiéval : Costo / Costum / Costus Synonymes : Menthe de Notre Dame, grand baume, baume coq, herbe au coq, balsamite Famille : Astéracées En Angleterre, la saveur amère des feuilles de la menthe coq servaient à aromatiser la bière appelée «ale». Lorsqu’on froisse les feuilles, elles dégagent une forte odeur de chewing-gum. Menthe pouliot Mentha pulegium Nom médiéval : Pulegium Synonymes : Pouliot, pouliot royal, herbe aux puces, herbe de saint Laurent, fretillet Famille : Lamiacées Indications : Bronchite, tâches de rousseur, coqueluche, toux La menthe pouliot a la réputation d’éloigner les puces, ce qui explique son nom latin. Cette plante mellifère est tr très appréciée des abeilles. Menthe verte Mentha viridis Nom médiéval : Menta Synonymes : Menthe baume, baume vert Famille : Labiacées PParties utilisées : Feuilles et jeunes pousses Propriétés : Identiques à celles des autres menthes La menthe verte est connue et cultivée depuis longtemps, en particulier sa variété à feuille crépues qui fournit une essence très appréciée. Il existe de nombreuses autres variétés de menthes vertes dues à des hybridations naturelles, fréquentes dans cette espèce. Moutarde blanche Sinapis alba Nom médiéval : Sinape Synonymes : Sénévé Famille : Brassicacées PParties utilisées : Graines Propriétés : légèrement rubéfiante en farine (mais n’est plus guère utilisée), laxatif (graines) mais cette utilisation s’est avérée dangereuse et est aujourd’hui abandonnée Indications : Angine, pneumonie, bronchite, néphralgie Originaire du bassin méditerranéen, cette plante annuelle a été utilisée par les premières civilisations. Pythagore la conseillait en cataplasme contre les piqûres de scorpion. Abondamment cultivée, elle est aujourd’hui répandue dans le monde entier. Ses graines servent à fabriquer la moutarde (mélangée à du verjus ou du vinaigre, et des aromates). La moutarde blanche est également une bonne plante mellifère. Oseille Rumex acetosa Synonymes : Oseille commune, surette, surelle, aigrette, patience, vinette, viergeot... Famille : Rubiacées PParties utilisées : Feuilles et racines Propriétés : Diurétique (racines), antiscorbutique, adoucissant et rafraîchissante (feuilles) Indications : Acné, gale, dartre Les anciens Grecs et Romains employaient l’oseille, pour ses propriétés médicinales mais assez peu dans l’alimentation. A partir du Moyen-Âge, elle était très utilisée dans la cuisine. Cependant, elle est fortement déconseillée aux personnes arthritiques, à celles souffrant de calculs rénaux et aux tuberculeux. Des poissons riches en arêtes comme le brochet s’en trouvent en partie débarrassés s’ils sont farcis aux feuilles d’oseille. L’acidité de l’oseille les feraient fondre… Panais Pastinaca sativa Nom médiéval : Pastinachus Synonymes : Pastenade, patenais, pastenaille, racine blanche (tandis que la carotte est la racine rouge), grand chervis Famille : Apiacées PParties utilisées : Racines et graines Propriétés : Nutritif, diurétique, apéritif, excitant, fébrifuge Le panais est originaire d’Europe où il est connu, utilisé et cultivé depuis très longtemps. Pourtant, il est aujourd’hui un peu tombé dans l’oubli (sauf dans les pays anglo-saxons). Sa saveur délicate mériterait qu’il soit davantage utilisé au moins en cuisine. Pastel Isatis tinctoria Nom médiéval : Waisdo Synonymes : Pastel des teinturiers, guède, guesde, waide, herbe de saint Philippe, herbe du Lauragais Famille : Brassicacées Propriétés : Si on lui connaît peu d’utilisations médicinales, des recherches récentes lui accordent un rôle dans la lutte contre le cancer Des feuilles du pastel, on obtenait une teinture bleue particulièrement appréciée ( jusqu’à l’arrivée de l’indigo au XVIIe siècle). César aurait déclaré qu’en Angleterre, «tous les Bretons se teignent au pastel, d’où leur aspect si effrayant au combat». Persil Petroselinum crispum Synonymes : Persin, jaubert, jauver, gimbert... Famille : Apiacées PParties utilisées : Feuilles et racines (pour les variétés à racines tubéreuses) Propriétés : Stimulant digestif, tonique, antirachitique, emménagogue, diurétique, antigalactogène, antianémique, antiscorbutique, antixérophtalmique et anti-inflammatoire en usage externe Indications : Anémie, maux de dents, arrêt de la lactation, tâches de rousseur, piqûre d’insecte, poux, scorbut Le persil est connu depuis la plus haute antiquité comme plante médicinale (diurétique). Son usage condimentaire remonte lui, à la Renaissance. Le persil doit ses multiples propriétés à sa grande richesse en vitamines (C et A), en fer, et à son huile essentielle dont l’apiol est un constituant important. Dans les cultures populaires régionales il avait la réputation d’être une herbe de jeteur dde sorts. On pensait qu’il ne pouvait pousser que s’il était planté par une femme enceinte ou une sorcière... Romarin Rosmarinus officinalis Synonymes : Rose marine, encensier, herbe aux couronnes Famille : Labiacées PParties utilisées : Feuilles et sommités fleuries Propriétés : Stomachique, antispasmodique, antihystérique, emménagogue, stimulante et tonique Cette plante typiquement méditerranéenne était utilisée par les Romains à des fins religieuses. Ses propriétés thérapeutiques ont été peu à peu découvertes et au XVIème siècle le romarin entra dans la composition de la célèbre « Eau de la reine de Hongrie ». Roquette Eruca sativa Nom médiéval : Eruca Famille : Brassicacées PParties utilisées : Plante entière et graines Propriétés : Expectorante, tonique général, aphrodisiaque Cette plante annuelle est originaire d’Europe et d’Afrique du nord. Elle pousse naturellement dans les terrains incultes mais elle est aussi cultivée. Bien que dotée de propriétés médicinales certaines (comme les plantes de la même famille), elle est surtout utilisée en cuisine comme condiment, et pour rehausser les salades par son goût. Elle a d’autre part une réputation bien établie d’aphrodisiaque. Sa culture était d’ailleurs interdite dans les jardins des couvents et des monastères. Santoline petit cyprès Santolina chamaecyparissus Synonymes : Sanguemite, aurone femelle, petite citronnelle, garde robe, cyprès de jardin, cyprès nain, morella Famille : Astéracées PParties utilisées : Sommités fleuries et feuilles Propriétés : Essentiellement vermifuge mais également antispasmodique, emménagogue, stomachique et stimulante intestinale Originaire des bords de la méditerranée, de l’Espagne aux Balkans, la santoline s’est naturalisée dans beaucoup d’autres régions, à la suite de sa culture. Utilisée dès l’Antiquité grecque mais surtout depuis la Renaissance, son usage s’est maintenant banalisé. Sauge officinaleSalvia officinalis Nom médiéval : Salvia Synonymes : Grande sauge, serve, sauge de Catalogne, herbe sacrée, thé de Grèce, thé de Provence Famille : Labiacées PParties utilisées : Feuilles et jeunes pousses Propriétés : Tonique, digestive, stimulante, fébrifuge, antiseptique, emménagogue, résolutive, vulnéraire Indications : Angine, dépression, entorse, vertiges, vomissements, grossesse, fièvre, foulure, chute de cheveux Spontanée sur les coteaux arides du sud de l’Europe et autour de la Méditerranée, la sauge a été utilisée par les Grecs, les Romains, puis par les moines bénédictins dès le IXème siècle. A partir de là, son usage et sa culture se sont répandus dans la population. Le nom même de la plante indique une utilisation médicinale (salvia = sauver, soigner…). Les Romains récoltait la sauge en tunique blanche avec un outil sans fer, les pieds propres et après avoir fait des offrandes de nourriture aux dieux… Sauge sclarée Salvia sclarea Nom médiéval : Sclarea Synonymes : Toute bonne, orvale, ornin, beaume, herbe aux plaies Famille : Labiacées PParties utilisées : Parties aériennes et graines Propriétés : Stimulante, tonique, antispasmodique, anticatarrhale, antisudorale, antiseptique, emménagogue Indications : Troubles gynécologiques Robuste plante, vivace à l’état sauvage mais cultivée en bisannuelle, aux imposantes feuilles velues, la sauge sclarée est originaire des pentes rocailleuses du pourtour méditerranéen jusqu’au Moyen-Orient. Elle était cultivée pendant l’Antiquité grecque et romaine. Son utilisation s’est poursuivie pendant le Moyen-Âge pour diminuer peu à peu au fil du temps malgré de réelles propriétés. Elle est toutefois abondamment cultivée pour la parfumerie. En Angleterre, elle a remplacé le houblon dans la fabrication de la bière. Souci Calendula officinal cinalis Nom médiéval : Solsequiam Synonymes : Fleur de tous les mois, grand souci Famille : Astéracées PParties utilisées : Fleurs et feuilles Indications : Ampoule au pied, brûlure, contusion, coup de soleil, règles douloureuses, impétigo, eczéma, rougeur du nourrisson L’origine du nom Souci vient du bas latin «solsequier», qui signifie «qui suit le soleil» : en effet, ses fleurs s’ouvrent à l’ascencion de l’astre du jour. Lexique Analgésique : diminue la douleur. Anthelminthique : voir Vermifuge. Antianémique : combat l’anémie par un apport en vitamines et en minéraux (fer) qui aident le sang à reconstituer son stock de globules rouges. Antiasthmatique : contre l’asthme. Anticatarrhale : conte l’inflammation aiguë ou chronique des muqueuses avec hypersécrétion. Anticongestif nticongestif : contre l’accumulation morbide du sang dans les vaisseaux d’un organe. Antidiabétique : voir Hypoglycémiant. Antiépileptique : contre l’épilepsie. Anti-infl nti-inflammatoire : voir Antiphlogistique. Antilaiteux ntilaiteux : réduit la sécrétion de lait. Antiphlogistique : combat et prévient les inflammations. Antiscorbutique : combat le scorbut en apportant des vitamines, en particulier la vitamine C. Antiseptique : tue les microbes, ou empêche leur développement, ce qui évite la contagion ; aide à désinfecter les plaies et permet de nettoyer certains organes. L’eucalyptus et le pin sont ainsi des antiseptiques des voies respiratoires. Antispasmodique : décontracte certains muscles douloureux en agissant sur l’influx nerveux qui commande le rythme de la contraction musculaire. Apéritif : renferme des principes amers qui ouvrent Apéritif l’appétit et préparent le reste des opérations digestives. Aromatique : contient des huiles essentielles très odorantes. Les aromates sont toniques et stimulants, parfois stomachiques. Astringent stringent : resserre et contracte les tissus, les capillaires, les orifices et tend à diminuer les sécrétions des muqueuses. Les plantes astringentes sont souvent antihémorragiques et provoquent parfois la constipation. Béchique : calme la toux et les irritations du pharynx. Calmant : voir Sédatif Calmant Sédatif. C Cardiotonique : renforce, ralentit et régularise les battements du cœur. Carminatif : favorise l’expulsion des gaz intestinaux. Carminatif Les plantes carminatives sont souvent aromatiques et stimulantes. C Caustique : qui détruit les tissus. C Cholagogue : contracte la vésicule biliaire, permettant ainsi l’évacuation de la bile du canal cholédoque dans l’intestin. Cicatrisant icatrisant : voir Vulnéraire. C Coricide : en application externe, permet de résorber les cors. Désodorisant ésodorisant : masque les mauvaises odeurs. Détersif tersif : nettoie les plaies et les ulcères, facilitant ainsi tersif leur cicatrisation. Digestif estif : aide à la digestion en facilitant le travail de l’estomac. Diurétique iur iurétique : achève le processus d’élimination en épurant le sang des toxines qu’il contient. Certains diurétiques éliminent les chlorures et sont utiles en cas d’œdème, d’autres éliminent l’urée, d’autres augmentent simplement le volume de surines. E Emétique : provoque des vomissments. E Emménagogue : facilite ou augmente l’évacuation des règles. Aucune plante ne peut vraiment provoquer leur apparition. Emollient : exerce un effet apaisant sur la peau et sur Emollient les muqueuses quand elles sont enflammées. Excitant : qui stimule l’organisme. Excitant Expectorant : favorise l’expulsion des sécrétions bronExpectorant chiques et pharyngées. F Fébrifuge : combat la fièvre ou prévient les accès. FFortifi ortifiant : qui donne de la force, du courage. Galactagogue : favorise ou active la sécrétion de lait chez les nourrices. Hypertenseur : provoque une baisse de la tension arHypertenseur térielle. Hypoglycémiant : diminue le taux de glucose dans le Hypoglycémiant sang. I Insecticide : tue certains insectes et en éloignent d’autres. Généralement, les principes insecticides sont contenus dans les essences volatiles. Laxatif axatif : facilité l’évacuation des selles, soit en augmenaxatif tant leur volume, soit en stimulant le mouvement péristaltique de l’intestin. Mucilagineux : contient des hydrates de carbone qui Mucilagineux se gonflent à l’eau, formant une solution visqueuse, le mucilage. Pectoral : exerce une action bénéfique sur les organes Pectoral de l’appareil respiratoire. Les plantes béchiques sont des pectorales. Purgatif urgatif : très fortement laxatif, accélérant le péristaltisme et irritant parfois la muqueuse intestinale. Rafraîchissant afraîchissant : calme la soif et abaisse la température du corps. Les plantes acidulées, qui sont aussi antiphlogistiques, sont rafraîchissantes. Reminéralisant : permettant, par un apport de sels Reminéralisant minéraux et d’oligo-éléments, de reconstituer l’équilibre minéral du corps. Résolutif ésolutif : produit la résolution des engorgements et des inflammations, ce qui fait revenir les tissus à leur état normal du corps. Rubéfi ubéfiant : produit une irritation et une rougeur de la peau. Sédatif édatif : calme et régularise l’activité nerveuse. Stimulant timulant : excite les fonctions d’éveil, l’activité nerveuse et vasculaire. Il y a des stimulants d’organes précis, par exemple du tube digestif ou du cœur. Stomachique : voir Digestif. Sudorifique : stimule la transpiration. Vasodilatateur : dilate les vaisseaux sanguins, provoVasodilatateur quant le gonflement des tissus irrigués. V Vermifuge : expulse les vers de l’intestin. On utilise différentes plantes selon le ver en cause (ascaris, oxyures ou ténia). Vomitif : voir Emétique. Vomitif V Vulnéraire : contribue à la cicatrisation des plaies et à la guérison des contusions. Des collections de plantes médicinales dans les parcs départementaux du Val-de-Marne Deux jardins de plantes médicinales remarquables sont à découvrir d’une part sur le parc du Rancy à Bonneuil-sur-Marne et d’autre part sur le parc des Hautes-Bruyères à Villejuif. Parc départemental du Rancy Route de Paris 94380 Bonneuil-sur-Marne Parc départemental des Hautes-Bruyères rue Edouard-Vaillant 94800 Villejuif Pour en savoir plus, téléphonez à la Direction des Espaces verts et du Paysage (01 43 99 82 80) ou rendez-vous sur www.cg94.fr Parc des Hautes-Bruyères Rue Edouard-Vaillant 94800 Villejuif La présence conséquente du domaine médical (hôpitaux et centres de recherche médicale) à Villejuif a fait germer l’idée d’une collection de plantes médicinales… En 2005, la Direction des Espaces verts et du Paysage a donc mis en place au sein du parc des Hautes-Bruyères, un jardin spécifiquement orienté vers les plantes aux vertus médicinales. Située à l’entrée du parc près de l’Institut Gustave Roussy, la collection est établie sur 400m² et présente près de 900 plantes de 85 variétés différentes ! Les plantes annuelles, vivaces et les arbustes sont présentés sur un ensemble de plates-bandes tandis que les arbres sont répartis sur tout le parc. Les plates-bandes sont organisées selon l’action des plantes sur l’homme (actions circulatoire, rénale, cutanée, digestive, nerveuse, respiratoire ou multiples). La gestion de la collection est assurée d’une part par les jardiniers du Conseil général pour l’entretien horticole et d’autre part par un comité de spécialistes (pharmaciens, botanistes, etc.) en collaboration avec le Conseil général pour le suivi scientifique de la collection (choix des nouvelles plantes, vérification des noms, etc.) Parc du Rancy Route de Paris 94380 Bonneuil-sur-Marne Créé en 1986, le jardin de plantes médicinales du parc du Rancy s’étend sur 250 m². Il est constitué de 147 espèces botaniques différentes (110 genres botaniques). La gestion de la collection se fait en régie par des jardiniers spécialisés. Un partenariat privilégié est établi avec des fournisseurs spécifiques comme le Conservatoire National des Plantes à Parfum, Médicinales, Aromatiques et Industrielles de Milly-la-Forêt. Jardin de plantes médicinales du Parc des Hautes-Bruyères. Avertissement Que faut-il attendre des plantes médicinales ? Bien que certaines aient des propriétés bactéricides et antiseptiques, les maladies infectieuses graves restent passibles des traitements par les antibiotiques ou les médicaments chimiques à action rapide et puissante. Mais pour de petits malaises dont la cause est connue : embarras gastriques, constipations, manque d’appétit, rhume, rhumes, contusion, brûlures… l’emploi de simples est préférable à une médication plus brutale qui ne laisse plus s’exercer la réaction naturelle de l’organisme. Dans d’autres cas, sans être capables d’apporter seules la guérison, les bonnes herbes viennent favoriser le traitement prescrit par le médecin, ou diminuer les douleurs et gênes causées par la maladie. Tant de médicaments importants (comme l’acide salicylique, obtenu à partir du saule, qui a permis de développer l’aspirine) sont issus de végétaux qu’il serait vain d’opposer deux formes de thérapie : la phytothérapie et la chimiothérapie. C’est seulement dans le véritable respect de la nature, c’est-à-dire grâce à une connaissance approfondie et sérieuse des plantes médicinales, d’une part, et du corps humain, de l’autre, que les premières rendront les services qu’on est en droit d’attendre. En un mot, nous pouvons dire que les plantes médicinales constituent une excellent thérapie d’appoint !