le cocu magnifique
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le cocu magnifique
LE COCU MAGNIFIQUE Farce de Fernand Crommelynck Un homme et une femme s’aiment passionnément. Mais il se persuade qu’elle le trompe. Et commence la descente aux enfers... « Je prétends que la jalousie est une sorte de maladie qui n’a besoin d’aucune espèce de ferment extérieur, qu’elle se nourrit de soi-même et sans engrais. Le cocu magnifique est en réalité un immense monologue. Les personnages ne sont que des échos de ce tourment intérieur, que je veux montrer au public explicitement.» Fernand Crommelynck « Dans ce théâtre on n’est pas dupe du plaisir de se montrer qu’éprouve le comédien et du plaisir de voyeur qu’éprouve le spectateur ; on affirme que ces plaisirs là sont parmi les ingrédients essentiels d’une représentation heureuse. Le rire et le désespoir y sont énormes, et ces deux monstres là vont main dans la main et ont enfanté le grotesque. Ce genre-là, je l’aime parce qu’il est éminemment théâtral et qu’il touche à ce qu’il y a de plus humain.» Laurent Rogero Réservez vite ! 25 janvier 2008 Salle des Vignerons Cadillac (33) 26 janvier 2008 Salle des fêtes Salles (33) er 1 fevrier 2008 Salle S. Signoret Cenon [Bx] (33) 2 fevrier 2008 Salle des fêtes Pugnac (33) 15 fevrier 2008 Salle des fêtes Cavignac (33) 20:30 20:30 20:30 21:00 21:00 A62 sort. Cadillac A63 sort. Salles Bx rive dte dir. A89 A10 sort. Blaye A10 dir. Angoulême Un petit village, paisible et hors du temps. Bruno y tient le rôle d’écrivain public : à la demande, il rédige des lettres d’amour, des Un petit village, paisible et hors du temps. y tient le rôle déclarations de vente, des proclamations. BrunoBruno maîtrise les mots, d’écrivain public : à la demande, il rédige des lettres d’amour, des mais ceux-ci le débordent lorsqu’il parle de son amour pour Stella. déclarations de vente, des proclamations. Bruno maîtrise les mots, Jusqu’au jour où les mots, où les désirs qui les font naître, vont trop ceux-ci le débordent de son amour pour loinmais : Bruno, soudain, se voit lorsqu’il cocu. Et parle plus personne ne peut lui Stella. faire Jusqu’au jour où les mots, où les désirs qui les font naître, vont trop entendre raison. Désormais, il emploie toutes les forces de son esprit loin : Bruno, soudain, se voit cocu. Et plus personne ne peut lui faire à découvrir l’amant caché. Et comme son esprit est particulièrement entendre raison. Désormais, il emploie toutes les forces de Stella son esprit inventif, Bruno utilise les ruses les plus invraisemblables. Or est à découvrir l’amant caché. Et comme son esprit est particulièrement si amoureuse, et si soumise aussi, qu’elle supporte la jalousie de son inventif, Bruno utilise les ruses les plus invraisemblables. Or Stella est mari bien au-delà des limites du raisonnable... si amoureuse, et si soumise aussi, qu’elle supporte la jalousie de son mari bien au-delà des limites du raisonnable... Un théâtre populaire Le cocu magnifique est une sorte de chaînon manquant entre le théâtre classique et le théâtre contemporain, il utilise à la fois les ressorts d’un théâtre « de la société » (un cadre social clair, des personnages nombreux, des rebondissements dramatiques) et un théâtre « de l’individu » (toute l’action centrée autour du parcours intérieur du personnage principal). Et comme il peut rassembler à la fois le spectateur assoiffé d’action et l’amateur d’introspection, l’amoureux de la comédie et l’amateur de tragédie, s’il est un courant auquel appartient Le cocu magnifique, c’est celui du théâtre populaire. Une langue volubile Elle fait admirablement le lien entre le côté crûment réel et le côté purement rêvé de l’histoire vécue par Bruno et Stella. On passe, avec la souplesse d’un parcours de montagnes russes, de la suspension de l’enchantement amoureux à la secousse des pires pulsions, ou encore de la lente ascension des émotions naissantes, aux gouffres des plus sombres fantasmes. La qualité de cette écriture, c’est d’être à la fois quotidienne, enracinée dans le vécu des gens, et prête à décoller, à tout moment, vers les sommets poétiques. Du même coup c’est une grande source de richesses pour l’acteur : traversé par une langue en perpétuel mouvement, il doit sans cesse développer son jeu. La jalousie, dissection d’un phénomène C’est évidemment le sujet principal de la pièce : comment n’importe quelle pathologie peut influencer l’équilibre d’une personne, d’un couple, et par extension celui d’une société ? Le cocu magnifique nous invite à suivre pas à pas le phénomène qui veut qu’un corps sain puisse finir rongé par la maladie mentale, et qu’un village sombre dans la folie. Pour mettre en valeur toutes les étapes de l’histoire, toutes les techniques de jeu, son, lumière et vidéo, sont employées à vue par leurs usagers, au rythme du déroulement de l’action. L’effervescence de ces six hommes autour du couple d’amoureux, donne tantôt l’impression que Bruno et Stella sont harcelés par leur entourage, tantôt que ce couple répand la folie autour de lui. En même temps que ces hommes montrent la folle jalousie de Bruno, ils pourraient bien aussi, par leur présence même, donner quelque crédit à cette jalousie. Pour encourager la multiplicité des lectures et permettre à chaque spectateur de s’impliquer dans la représentation selon son gré, la pièce est dépouillée au maximum de ce qui serait illustratif d’une époque (1920), d’un lieu (le village, le moulin), ou d’une typologie de personnages (le bourgmestre, le bouvier, le scribe, la nourrice, le marin…), pour concentrer le regard des spectateurs sur l’expérience présente menée par les acteurs. Au centre d’un cercle de lumière intense (l’arène, le cercle des passions) se joue l’expérience de « l’amour à mort ». Dans ce cercle nu, Bruno et Stella paraissent seuls au monde : livrés à eux-mêmes comme deux amants ou deux combattants. A la périphérie du cercle, dans une semi-obscurité, les autres les observent, se changent à vue avant d’entrer en jeu dans un nouvel emploi, ou préparent les accessoires dont ils useront pour mettre à l’épreuve le couple central. Individuellement ou en groupe, dans différents rôles d’hommes et de femmes, ils réagissent à l’histoire ou suivent simplement l’action, renforçant ainsi la dimension voyeuriste/exhibitionniste, ils influencent le cours des choses en jouant de la musique, en fournissant des accessoires nécessaires, tels un fusil, un oiseau en cage, une chambre à coucher, en filmant telle scène en gros plan… Cette situation d’encerclement, et d’échanges constants entre le centre et sa périphérie met l’accent sur le couple Bruno-Stella comme si son histoire était une expérience extrême à laquelle sont conviés acteurs et spectateurs. La façon dont Bruno est placé au centre de la pièce permet d’accompagner la pensée et l’émotion du héros et, dans le même temps, de prévoir les chocs que Bruno va provoquer sur son entourage. Dans le sens inverse, les interventions de nombreux personnages dans l’histoire de Bruno et Stella, font de leur descente aux enfers un événement public au lieu d’un simple huis-clos : le tragique et le grotesque de l’histoire en sont accrus. Ainsi, le quasi monologue de Bruno et les interventions multiples du village agissent comme deux forces complémentaires qui donnent au récit son équilibre et son dynamisme. Bruno : « Tu en as dit assez ! C’est par là qu’elle a quitté la maison, c’est sûr ! Ah ! la garce, la prodigieuse femelle ! Une femme si achevée, si fine, mon cher ami. Quand je me l’imagine nue, dénouant sa chevelure, mon cœur perd son écorce ! Et lui, lui, l’attendait au-dehors avec une échelle ? Comment descendrait-elle du toit dans le verger ? Sauterais-tu de là-haut sans te rompre les os ; glisserais-tu le long du lierre sans l’arracher ? Marche-t-elle sur une vapeur, dans un rayon de lune, a-t-elle des ailes, - me crois-tu fou ? » Laurent Rogero est issu des conservatoires de Bordeaux et Paris ; il crée une compagnie, le groupe Anamorphose, en 1994. A la fois comédien, auteur et metteur en scène, il s’attache à créer un théâtre populaire. Comme auteur, il écrit pour la scène en s’appuyant en particulier sur les grandes histoires, le corps de l’acteur et la marionnette : Loki, trompeur des dieux ou L’enfant sur la montagne récemment... Metteur en scène et comédien, il revendique aussi la libre redécouverte des classiques : Dom Juan de Molière ou Le Cid de Corneille. Enfin il cherche à sortir du théâtre pour expérimenter d’autres espaces de jeu et d’autres rapports au public : jouer partout, dans dans les communes rurales, avec des habitants, sur un manège... un théâtre de tréteaux. mise en jeu : Laurent Rogero lumières : Stéphane Le Sauce musique : Denis Gouzil, Sol Hess production & diffusion : Julie Lacoue-Labarthe, Laurie Arrecgros avec : Ayse Sahin Boris Alestchenkoff Laurent Rogero Hadrien Rouchard Denis Gouzil Sol Hess Stéphane Le Sauce 4200 € équipe : 4 comédiens, 2 musiciens, 1 technicien ++ 7 personnes / 1 voiture + 1 camion (12m3) au départ de Bordeaux, arrivée le matin pour jouer le soir Les représentations sont proposées pour tout public, pour 500 spectateurs au maximum, dont 20% d’élèves maximum (à partir de 12 ans) ; 2 comédiens sont disponibles pour 2 heures de rencontre avec les lycéens le jour de la représentation, entre 14 et 16h ; l’ensemble de l’équipe peut discuter avec le public à l’issue de la représentation. Les photos sont de Xavier Cantat. Contact : Julie Lacoue-Labarthe/ Laurie Arrecgros 05 56 48 11 20 / [email protected] / www.groupe-anamorphose.com Réservez vite ! 25 jan Salle des Vignerons Cadillac (33) 20:30 26 jan Salle des fêtes Salles (33) 20:30 1er fev Salle S. Signoret Cenon [Bx] (33) 20:30 2 fev Salle des fêtes Pugnac (33) 21:00 15 fev Salle des fêtes Cavignac (33) 21:00 Production groupe Anamorphose / Le groupe Anamorphose est conventionné par la DRAC Aquitaine, et subventionné par le Conseil Régional d’Aquitaine, le Conseil Général de la Gironde et la Ville de Bordeaux