Compétences de base normes de pratique pour infirmières et
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Compétences de base normes de pratique pour infirmières et
Compétences de base normes de pratique pour infirmières et infirmiers en gérontologie 2010 Association canadienne des infirmières et infirmiers en gérontologie 375 West 5th Ave, Suite 201 Vancouver, BC V5Y 1J6 web site: www.cgna.net (c)2010 Canadian Gerontological Nursing Association (CGNA). Tous droits réservés. Toute reproducProduction of this resource has been made possible through a financial tion, en tout en ou partie, sous toute forme est interdite sans l’autorisation de la CGNA. Cette publicacontribution from Health Canada. The views expressed herein do not être adressées tion ne peut pas être utilisée pour fin de commerce. Les demandes d’autorisation doivent à CGNA, c/o Malchite Management Inc., 375 avenuethe 5 West, Suite 201, Vancouver, C.-B. V5Y 1J6. necessarily represent views of Health Canada. ISBN: 978-0-9865668-0-6 La production de ce document a été rendue possible grâce à une contribution financière de Santé Canada. Les opinions qui y sont exprimées ne reflètent pas nécessairement celles de Santé Canada. Page 2 PRÉFACE Le visage des soins infirmiers en gérontologie est en train d’évoluer et de changer au Canada en fonction des impératifs démographiques et du développement des connaissances s’appuyant sur des données probantes en sciences infirmières. Ces normes ont été établies afin de refléter l’état des connaissances actuelles et la compréhension de notre discipline. Elles sont par conséquent conditionnelles, dynamiques et susceptibles d’être modifiées du fait de l’influence de facteurs sociaux, culturels, économiques et politiques sur le domaine de la santé. La Canadian Gerontological Nursing Association (CGNA) répond au changement en tant que partenaire du système de santé dans le domaine des soins aux personnes âgées et reconnaît que la santé est un partenariat provincial/territorial avec le gouvernement fédéral. La CGNA est un sous-groupe spécialisé de l’Association des infirmières et infirmiers du Canada et elle contribue au système de santé en : •faisant la promotion de normes élevées de soins infirmiers gérontologiques; •fournissant des programmes de formation en soins infirmiers gérontologiques; •participant à la promotion de la santé et du bien-être des personnes âgées; •améliorant les possibilités de réseautage entre infirmières/infirmiers; •faisant des recherches sur les soins infirmiers gérontologiques et en favorisant la recherche; •participant à des activités de transfert des connaissances telles que la diffusion des résultats des recherches en soins infirmiers gérontologiques; •défendant les points de vue de la CGNA auprès des organismes gouvernementaux, d’enseignements, professionnels et autres. La mission de la CGNA consiste à s’intéresser aux problèmes de santé des Canadiens âgés et aux infirmières/ infirmiers qui leur donnent des soins. La CGNA est une fédération d’associations regroupant des infirmières/ infirmiers en gérontologie de la Colombie-Britannique, de l’Alberta, de la Saskatchewan, du Manitoba, du Nouveau-Brunswick, de l’Île-du-Prince-Édouard, de Terre-Neuve-et-Labrador et de la Nouvelle-Écosse. Nous avons aussi des membres à titre personnel au Québec, en Ontario et dans les Territoires-du-Nord-Ouest. La vision de la CGNA est de promouvoir l’excellence dans les soins infirmiers en gérontologie par le leadership, le savoir et l’art des connaissances. Remerciements Les normes de pratique de la CGNA ont une longue histoire (voir Annexe A). Ce travail est une continuation de tout ce qui a été fait depuis 1996. La présente révision a été entreprise à la suite de la requête de membres lors de l’assemblée générale annuelle de 2007, qui a ensuite été approuvée par le bureau et le conseil d’administration de la CGNA à l’automne 2008. Les Canadian Gerontological Nursing Standards and Competencies (normes de pratique et compétences requises pour les soins infirmiers gérontologiques au Canada) de 2010 sont le résultat des efforts d’un grand nombre de personnes que nous devons remercier pour leur contribution. À commencer par le groupe de travail sur les normes de pratique en soins infirmiers gérontologiques. Ce groupe a été constitué en mars 2009 avec des membres de la CGNA et des représentants de l’Initiative nationale pour le soin des personnes âgées/National Initiative for Care of the Elderly (INSPA/NICE). Les membres de ce groupe de travail étaient : Présidents/délégués/membres provinciaux de la CGNA Gloria Connolly and Sohani Welcher – Nova Scotia Gloria Connolly et Sohani Welcher – Nouvelle-Écosse Heather Hutchinson – Colombie-Britannique Ruth Graham et Helle Tees – Alberta Dawn Winterhalt – Saskatchewan Page 3 Dawn Fenton – Nouveau-Brunswick Mary Mac Swain et Anna Enman – Île-du-Prince-Édouard Annette Morgan – Terre-Neuve-et-Labrador Bonnie Hall – Ontario Représentants de l’Initiative nationale pour le soin des personnes âgées (INSPA/NICE) Dre Kathy McGilton et Dre Lorna Guse Nous devons aussi remercier pour leur contribution : L’Association des infirmières et infirmiers du Canada (AIIC) Lucie Vachon – infirmière-conseil, Programme de certification de l’AIIC Nos collaborateurs à l’étranger Dre Judith Hertz et Susan Carlson – présidente de la NGNA (États-Unis) Dre Gwi-Ryung Son Hong – KGNS (Société coréenne des soins infirmiers gérontologiques) Pour garantir la pertinence des nouvelles normes et des compétences requises, une révision externe a été effectuée par des expertes invitées de différentes régions du pays afin de faire une analyse critique du contenu du document. Nous sommes reconnaissants envers les membres du panel de révision suivants : Panel de révision externe Deborah Vandewater – Nouvelle-Écosse Julie Langlois – Ontario Julie Doyon – Colombie-Britannique Carla Wells – Terre-Neuve-et-Labrador Lori Schindel-Martin – Ontario Anne Stephens – Ontario Mollie Cole – Alberta Kathleen Hunter – Alberta Lynn McCleary – Ontario Nous tenons également à remercier nos assistants de recherche et le soutien administratif ainsi que les membres actuels et antérieurs du bureau de la CGNA pour leurs conseils : Richard Littleton : étudiant de troisième cycle, Université de l’Alberta Cheryl Silveira : étudiante de troisième cycle, Université de Toronto Sharon Leung : directrice administrative de la CGNA – Malachite Management Services Beverley Laurila : présidente de la CGNA et les autres membres du bureau 2009-2010 : Denise Levesque, Sandi Hirst et Cheryl Knight. Un grand nombre de personnes de différentes régions du Canada nous ont fait part de leurs idées pour garantir que les soins infirmiers gérontologiques s’appuient sur un ensemble de connaissances spécialisées. Merci à tous et à toutes. Avec nos meilleurs sentiments, Dre Belinda Parke, coprésidente Dre Diane Buchanan, coprésidente Page 4 TABLE DES MATIÈRES PRÉFACE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 Remerciements ............................................. 3 TABLE DES MATIÈRES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 PREMIÈRE PARTIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 Principes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 Les croyances des soins infirmiers gérontologiques. . . . . . . . . . . . . . . 7 Le cadre conceptuel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 DEUXIÈME PARTIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 NORME Nº 1 : SANTÉ PHYSIOLOGIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 NORME Nº 2 : OPTIMISATION DE LA SANTÉ FONCTIONNELLE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 NORME Nº 3: SOINS EMPATHIQUES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 NORME Nº 4: SOINS RELATIONNELS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 NORME Nº 5: LE SYSTÈME DE SANTÉ. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 NORME Nº 6: SÉCURITÉ ET PROTECTION. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 RÉFÉRENCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 ANNEXE A: HISTOIRE DE L’ÉVOLUTION DES NORMES DE PRATIQUE DE LA CGNA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 ANNEXE B: GLOSSAIRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 ANNEXE C: DÉFINITION DES RÔLES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 RESSOURCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Ressources sur Internet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 Page 5 PREMIÈRE PARTIE Principes Principes de base des normes de pratique en soins infirmiers gérontologiques : 1. Les compétences sont liées au champ de pratique des différentes catégories d’infirmières/infirmiers réglementées dans chaque juridiction canadienne. Ainsi, les infirmières/infirmiers autorisés sont réglementés par chaque province et territoire en accord avec l’Association des infirmières et infirmiers du Canada. 2. Tous les infirmières et infirmiers en gérontologie (infirmières/infirmiers autorisés, infirmières/infirmiers auxiliaires autorisés, infirmières/infirmiers psychiatriques autorisés) travaillent dans leur champ de pratique réglementé. 3. Les normes de pratique en soins infirmiers gérontologiques sont les mesures minimales prises par un(e) infirmier/infirmière en gérontologie pour favoriser l’état de santé des personnes âgées. 4. La pratique des soins infirmiers gérontologiques consiste à inclure les changements naturels associés à l’âge de façon constructive sur le plan social et dans le respect des valeurs culturelles. 5. Les infirmières/infirmiers en gérontologie font preuve de leadership et s’intéressent aux questions relatives à la promotion, à la prévention, au maintien et à la réadaptation de la santé des personnes âgées et au soulagement de leurs problèmes de santé ce qui concerne leurs besoins fonctionnels, leurs capacités et leurs attentes ainsi que celles des membres de leur famille. 6. Quel que soit le contexte dans lequel exercent les infirmières/infirmiers en gérontologie, elles/ils doivent toujours respecter l’ensemble des valeurs qui constituent le code de déontologie de l’Association des infirmières et infirmiers du Canada. 7. Le rôle des infirmières/infirmiers en gérontologie est soumis à un certain nombre de facteurs (p. ex., aspects juridiques, autorisations légales, droits des clients, tendances sociales et politiques actuelles, développement de la spécialisation et organismes professionnels exigeant une collaboration intersectorielle). 8. Les infirmières/infirmiers en gérontologie exercent différents rôles et elles/ils appliquent dans leur pratique des connaissances théoriques sur le vieillissement (p. ex., théorie développementale du vieillissement, stades du développement psychologique d’Erikson, théorie du stress oxydant lié à l’âge ou théorie des soins axés sur la relation thérapeutique). 9. Certaines règles consistent à respecter l’exigence associée à la certification de l’AIIC en gérontologie d’appliquer les compétences, les connaissances, l’attitude, le jugement et le comportement propres à la spécialité dans chaque norme de pratique et compétence requise. Ce document a été préparé en collaboration avec l’Initiative nationale pour le soin des personnes âgées/National Initiative for the Care of the Elderly (INSPA/NICE), qui est financée par les Réseaux de centres d’excellence de Santé Canada. L’INSPA/NICE se concentre sur le développement et le maintien du bien-être des personnes âgées, sur l’amélioration de l’éducation et de la formation, ainsi que sur l’atteinte de normes élevées en matière de soins de santé et d’assistance sociale. Le sous-comité chargé du programme d’études, une structure organisationnelle de l’INSPA/NICE, a défini des compétences de base pour les étudiants du premier cycle. Les normes de pratique de la CGNA et les compétences de base de l’INSPA/NICE ont été intégrées afin d’établir une liste complète des exigences applicables aux infirmières/infirmiers en gérontologie. Ces infirmières/infirmiers assumeront différents rôles dans leurs tâches auprès des personnes âgées (p. ex., celles de clinicien ou de collaborateur) lorsqu’ils mettront en pratique ces normes de pratique et ces compétences. On trouvera la définition des principaux termes dans le glossaire à l’Annexe B et la définition des rôles approuvés par la CGNA à l’Annexe C. Page 6 Les croyances des soins infirmiers gérontologiques Nous pensons que chaque personne est unique. Chaque personne a ses propres valeurs, ses objectifs, ses forces et ses faiblesses, ses droits et ses responsabilités. Chaque personne évolue au sein d’une société qu’elle influence et dont elle subit l’influence en fonction des attitudes sociales, de la culture, des croyances spirituelles et de l’environnement propres à cette société. • Nous croyons que la personne âgée a droit à la dignité et au respect de sa vie privée. • Nous croyons qu’une personne âgée a des capacités et des limites qui ont un effet sur ses attentes, sa qualité de vie et ses besoins. • Nous croyons qu’une personne âgée a le droit de faire des choix éclairés et nous facilitons l’exécution de ses décisions. • Nous croyons que la famille et les amis jouent un rôle de premier plan dans la vie d’une personne âgée. • Nous croyons que les soins infirmiers gérontologiques sont une spécialité. • Nous croyons que les infirmières/infirmiers en gérontologie travaillent en collaboration avec les autres membres de l’équipe de soins. • Nous croyons que les soins infirmiers gérontologiques doivent refléter les résultats des recherches ou la pratique fondée sur les données probantes. • Nous croyons que le cadre conceptuel est à la base des normes de pratique dans le domaine des soins infirmiers gérontologiques. • Nous croyons que les infirmières/infirmiers autorisés, et en particulier les infirmières/infirmiers en gérontologie, exercent leur métier conformément aux normes de pratiques provinciales, territoriales et fédérales, et au code de déontologie de l’Association des infirmières et infirmiers du Canada. • Nous croyons que le système de santé, et, au sein de celui-ci, la pratique des soins infirmiers gérontologiques, a pour but l’amélioration de l’état de santé des patients. Le cadre conceptuel Les soins infirmiers gérontologiques sont une interaction dynamique entre le client et l’infirmière/infirmier en vue d’améliorer la santé et le bien-être. Le client et l’infirmière/infirmier participent ensemble à cette interaction. Les clients apportent leur expérience unique, leurs connaissances personnelles et leur connaissance d’eux-mêmes, tandis que les infirmières/infirmiers apportent leur ensemble de connaissances spécifiques de la gérontologie et de la gériatrie, leurs compétences ainsi que leur art et leur science des soins infirmiers. Cette interaction subit également l’influence de l’histoire, du climat social et culturel actuel, de l’influence politique et des valeurs de la collectivité et de la société. LE CLIENT Le client des infirmières/infirmiers en gérontologie est la personne âgée. Le client peut également être les familles, les groupes, les agrégats ou les collectivités. Les clients doivent être considérés sous les angles biologique, psychologique, sociologique, culturel, développemental et spirituel d’une expérience de vie globale. Une personne âgée est un être unique avec ses valeurs, ses croyances, ses forces et ses faiblesses, ses droits et ses responsabilités. La définition d’une « personne âgée » varie d’une personne à l’autre et d’une culture à l’autre. Par conséquent, la définition de « client des soins infirmiers gérontologiques » est fonction de la définition que donnent le client et la société de la notion de vieillesse. Page 7 LA SANTÉ La santé comprend les dimensions biologiques, psychologiques, sociologiques, culturelles, développementales et spirituelles et elle ne se résume pas à l’absence de maladie. L’équilibre entre le bien-être et la maladie dépend de la mesure dans laquelle un individu ou un groupe est capable de satisfaire ses aspirations ou ses besoins et de faire face ou de s’adapter à son environnement. La notion de santé est un concept très personnel et ne peut être appréciée que dans le contexte du système de valeur culturel et ethnique du client. En matière de santé, les comportements peuvent s’orienter vers la prévention ou vers la promotion et le maintien de la santé, ou encore vers la réadaptation et les soins palliatifs. LES SOINS INFIRMIERS Les soins infirmiers sont à la fois un art et une science. Ils utilisent un ensemble de connaissances pour guider la pratique professionnelle des infirmières/infirmiers. Les soins infirmiers s’appuient sur un code d’éthique. Le travail des infirmières/infirmiers est fondé sur les normes de pratique provinciales et fédérales qui s’appliquent également aux cliniciens, aux enseignants, aux chercheurs et aux administrateurs. Les soins infirmiers gérontologiques ajoutent à la pratique générale des infirmières/infirmiers un ensemble en pleine expansion de connaissances spécialisées en gérontologie et en gériatrie. Dans la pratique des soins infirmiers gérontologiques, les infirmières/infirmiers collaborent avec les clients en vue de promouvoir leur bien-être, d’optimiser leurs capacités fonctionnelles et de défendre leurs intérêts. Les résultats des recherches sont incorporés par l’application de la théorie et de soins infirmiers fondés sur des données probantes en vue d’aider les clients à atteindre leurs objectifs et les résultats escomptés. Les infirmières/ infirmiers en gérontologie identifient les problèmes cliniques et font des recherches afin que la pratique infirmière continue à se développer au-delà des frontières de la tradition. Page 8 DEUXIÈME PARTIE (p. ex., statut péri/postopératoire, maladie aiguë et problème de santé chronique). (Adapté de : Iowa Intervention Project 1992; CGNA Standards 1996; Gerontological Nursing Association (Ontario) 2004; American Nurses Association, 2001; The John A. Hartford Foundation Institute for Geriatric Nursing, 2000) •Soutien de l’équilibre entre alimentation et absorption de liquide (p. ex., difficultés à mâcher et à déglutir, altération de la faim et de la soif, incapacité à s’alimenter seul et disponibilité d’autres personnes pour alimenter) compte tenu des capacités et des désirs de la personne âgée. Les normes de pratique décrivent les activités appropriées de prévention, de maintien et de promotion de la santé, de réadaptation et de soins palliatifs des infirmières/infirmiers en gérontologie en vue de contribuer à l’amélioration de la santé des clients. •Identification de l’utilisation par les personnes âgées de médicaments d’ordonnance ou en vente libre, de produits de santé naturels et de traitements complémentaires ou « alternatifs »; évaluation et gestion de la polypharmacie sur la base de critères établis. NORME Nº 1 : SANTÉ PHYSIOLOGIQUE Définition: Les infirmières/infirmiers en gérontologie aident les clients à maintenir leur régulation homéostatique par l’évaluation et la prise en charge des soins physiologiques afin de minimiser les événements indésirables associés aux médicaments, aux procédures diagnostiques ou thérapeutiques, aux infections nosocomiales et aux stresseurs environnementaux. Dans leur spécialité, les infirmières/infirmiers en gérontologie s’occupent : •des systèmes physiques (p. ex., statut neurologique, statut respiratoire, système tégumentaire, thermorégulation, statut cardiovasculaire). •des maladies aiguës et des problèmes de santé chroniques. •de l’équilibre entre électrolytes et acides-bases. •de la gestion de la médication. •des fonctions intestinales et vésicales. Cela exige des compétences (habiletés, connaissances, attitudes, jugement et façons de se comporter) dans les aspects suivants : •Compréhension et respect des changements physiologiques normalement associés à l’âge. •Analyse, sélection et administration d’outils validés et fiables d’évaluation, de diagnostic ou de dépistage. •Réalisation des antécédents du client et d’un examen physique infirmier en cas d’évolution de l’état de santé, de changement de contexte ou de situation médicale Page •Identification des facteurs associés à une augmentation des risques liés à des complications physiologiques (à savoir maladie cardiovasculaire, maladie rénale, diabète, thromboembolie et troubles neuropsychiatriques) et recommandation d’un plan de traitement minimisant les risques d’événements indésirables. Collaboration avec d’autres professionnels de la santé pour inclure des pratiques complémentaires intégrées en vue d’améliorer la santé des personnes âgées et de traiter leurs symptômes. •Identification des fonctions intestinales et urogénitales, et prise en charge avec les interventions les plus appropriées (p. ex., suggestion de méthodes d’évacuation, établissement d’habitudes d’élimination, choix d’appareils adaptés, évitement des cathéterismes). NORME Nº 2 : OPTIMISATION DE LA SANTÉ FONCTIONNELLE Définition : Les infirmières/infirmiers en gérontologie visent à favoriser l’optimisation de la santé fonctionnelle des personnes âgées par l’intégration de capacités impliqant les statuts physique, cognitif, psychologique, social et spirituel (AACN & Hartford, 2000). Dans leur spécialité, les infirmières/infirmiers en gérontologie s’occupent : •des syndromes gériatriques. 9 •des besoins en mobilité. •du repos/sommeil, de l’activité et de l’exercice. •du soutien nutritionnel. •du confort physique. •de l’indépendance dans les différents milieux de vie et les différentes situations d’hébergement. Cela exige des compétences (habiletés, connaissances, attitudes, jugement et façons de se comporter) dans les aspects suivants : •Reconnaissance et utilisation de méthodes d’évaluation spécifiques des syndromes gériatriques (p. ex., chutes, incontinence, délire, déconditionnement, fragilité, escarres) courants dans le domaine des soins des personnes âgées. •Prise en charge des syndromes gériatriques courants chez les personnes âgées et des interactions complexes entre les comorbidités aiguës et chroniques (p. ex., cancer, dépression, fracture de la hanche, grippe et accident vasculaire cérébral). •Distinction entre les présentations cliniques de délire, de démence et de dépression (les 3 D) à l’aide d’outils de dépistage validés et fiables, et en impliquant les autres membres de l’équipe interdisciplinaire dans la planification et la gestion des soins. •Mise en place de procédures de prévention des chutes à l’aide d’une mesure validée et fiable de l’évaluation des risques de chutes et en préconisant des méthodes utilisant le minimum de contention dans les programmes de prévention des blessures. •Application des lignes directrices fondées sur l’expérience clinique et les pratiques exemplaires afin de promouvoir des activités favorables à la santé (repos/sommeil, activité et exercices pour personnes âgées). •Évaluation des personnes âgées à l’aide d’outils validés et fiables dans les domaines de la santé physique et des maladies, de la capacité fonctionnelle, des capacités cognitives, de la santé mentale et des fonctions psychologiques, incluant le système de soutien social et les changements survenant au cours de l’existence. •Reconnaissance de la vulnérabilité et des risques de résultats indésirables associés au vieillissement et aux changements sociaux, tout en soutenant les forces et les capacités. Page •Planification d’interventions appropriées pour favoriser le fonctionnement en réponse aux changements dans les activités de la vie quotidienne (AVQ) et dans les activités instrumentales de la vie quotidienne (AIVQ). •Évaluation et prise en charge de la douleur comme composante essentielle des soins de santé, incluant les implications de la dépression, de l’anxiété, de la peur, de la fatigue et de la cognition. •Évaluation et prise en charge de la douleur chez les clients ayant un handicap cognitif à l’aide d’instruments validés et fiables d’autoévaluation ou de l’observation du comportement des clients (p. ex., agitation, retrait social, expression vocale ou faciale/ grimaces) et en intervenant de façon appropriée. •Évaluation des capacités d’endurance des personnes âgées en centre d’hébergement , y compris en utilisant de façon appropriée la technologie et des aides de locomotion pour favoriser et préserver de façon optimale le fonctionnement, l’indépendance et la sécurité. NORME Nº 3 : SOINS EMPATHIQUES Définition: Les infirmières/infirmiers en gérontologie prodiguent des soins empathiques qui favorisent l’autonomie des clients au fil des changements survenant dans le cours de leur vie . Une approche des soins empathique reconnaît que certains comportements ne sont pas nécessairement associés à la seule pathologie, mais parfois à des circonstances relatives au contexte physique et à l’environnement social entourant les personnes âgées en bonne santé et celles atteintes de démence, et peut-être même être l’expression de besoins non satisfaits (Wiersman & Dupuis, 2007). Dans leur spécialité, les infirmières/infirmiers en gérontologie s’occupent : •de thérapie comportementale et cognitive. •des difficultés à communiquer. •des besoins éducatifs. •des réactions face aux situations stressantes (coping) et au chagrin. •du confort psychologique. •de la planification des soins avancés. 10 Cela exige des compétences (habiletés, connaissances, attitudes, jugement et façons de se comporter) dans les aspects suivants : •Reconnaissance que tout comportement a une signification culturelle et prise en compte du comportement dans des contextes propres au vieillissement (p. ex., dans une tentative de communiquer, dans des situations de démence, en cas d’aphasie à la suite d’un AVC ou d’une dépression secondaire à la perte d’une personne avec qui on a passé une partie de sa vie). •Reconnaissance des changements (p. ex., sensoriels, cognitifs) qui affectent la communication avec les personnes âgées et utilisation de stratégies de communication en vue de satisfaire les besoins du client pour une capacité de communication optimale. •Évaluation des obstacles (p. ex., interactions médicamenteuses, démence, délire, états pathologiques, dépression) qui nuisent à la capacité du client à comprendre ce qu’on lui dit, à suivre les directives et à faire savoir ce dont il a besoin, ainsi que connaissance du fonctionnement des appareils adaptés (p. ex., appareils auditifs, Listenator). •Évaluation à l’aide d’outils cliniquement appropriés tels que : état mental (p. ex., mini-examen de l’état mental – MMSE), délire (p. ex., Confusion Assessment Method – CAM) et dépression (p. ex., échelle GDS – Geriatric Depression Scale). •Répond aux besoins d’apprentissage sur la santé, et élaboration, mise en place et évaluation de plans d’apprentissage pour s’adapter aux changements cognitifs et sensoriels (p. ex., format des caractères d’imprimerie; prolongation du temps d’apprentissage pour traiter l’information; réglage de l’éclairage ambiant). •Soutien aux personnes dont un être cher est mourant ou mort, ou qui sont en deuil. •Promotion de la qualité des soins de fin de vie pour les personnes âgées, incluant la prise en charge de la douleur et des symptômes, la planification des soins avancés et le soutien aux familles. NORME Nº 4 : SOINS RELATIONNELS établissent et maintiennent des soins thérapeutiques relationnels. Les soins relationnels consistent à reconnaître l’importance et le caractère unique de la relation de chaque soignant avec les autres et à considérer cette relation comme essentielle pour assurer des soins et un environnement de travail de haute qualité ainsi qu’une performance organisationnelle de haut niveau (Saffron, Miller & Beckman, 2006). Dans leur spécialité, les infirmières/infirmiers en gérontologie s’occupent : •des relations thérapeutiques entre les infirmières/ infirmiers, les clients et leur famille. •des relations interprofessionnelles. •de la santé et du bien-être des membres de la famille. •de prodiguer des soins uniformes . •de respecter les préférences du client. •des questions éthiques. Cela exige des compétences (habiletés, connaissances, attitudes, jugement et façons de se comporter) dans les aspects suivants : •Participation des personnes âgées et de leur famille dans la prise de décisions (p. ex., planification des soins avancés, procuration en matière de soins de santé, consentement éclairé, signalement de mauvais traitements envers des personnes âgées, tutelle légale, testaments et ordonnances de non-réanimation). •Évaluation des connaissances, des habiletés et des besoins des membres de la famille ainsi que de leur niveau de stress quand ils s’occupent de personnes âgées et collaborent à l’obtention de meilleurs résultats. •Évaluation des connaissances et des habiletés des membres de la famille, ainsi que de leurs capacités et leurs ressources pour prendre les soins en charge et assurer la promotion de la santé. •Facilitation de la communication entre les familles et les personnes âgées lors de leur transition entre leur domicile, l’hôpital ou le CHSLD, ou pour les soins à domicile à l’aide des technologies de communication (p. ex., télésanté, ordinateur, haut-parleurs numériques et appareils adaptés). Définition : Les infirmières/infirmiers en gérontologie Page 11 •Appréciation de l’influence des attitudes, des rôles, de la langue, de la culture, de la race, de la religion, de l’appartenance à un sexe ou à l’autre et du mode de vie sur la façon dont les familles et le personnel de soutien prodiguent les soins de longue durée. •Évaluation et respect des besoins en matière d’intimité, d’orientation sexuelle et d’identité sexuelle. •Médiation dans les situations de conflit entre les personnes âgées et des membres de leur famille en trouvant un équilibre entre l’autonomie du client et des décisions à prendre pour sa sécurité. •Compréhension des notions de capacité juridique et de consentement éclairé, et des procédures de consentement volontaire ou par procuration pour les prises de décisions rendues nécessaires par le vieillissement. NORME Nº 5 : LE SYSTÈME DE SANTÉ Définition: Les infirmières/infirmiers en gérontologie tiennent compte des influences économiques et politiques en prodiguant et en privilégiant des soins qui donnent accès aux avantages offerts par le système de santé. Des systèmes facilitant et soutenant les changements de pratiques – tels que formation continue , politiques, façons de procéder et description de tâches – devraient être mis en place (Crandall, White, Schuldheis et Talerico, 2007). Dans leur spécialité, les infirmières/infirmiers en gérontologie s’occupent : •des services de soutien environnemental pour la prestation des soins. •des interrelations entre les clients et leur famille d’une part, et le système de santé d’autre part. •de défendre les intérêts des clients et du système de santé. Cela exige des compétences (habiletés, connaissances, attitudes, jugement et façons de se comporter) dans les aspects suivants : •Analyse de l’efficacité des ressources communautaires pour aider les personnes âgées et leur famille à préserver leurs objectifs personnels, à maximiser leur Page fonctionnement, à conserver leur autonomie et à vivre dans l’environnement le moins restrictif possible. •Identification et évaluation de l’accessibilité, de la disponibilité et de l’abordabilité des soins de santé s’appliquant aux personnes âgées afin de favoriser l’atteinte de leurs objectifs, en maximisant leur fonctionnement, leur niveau d’autonomie désiré ainsi que leur indépendance et leur capacité à vivre dans l’environnement le moins restrictif possible. •Formation de partenariats avec des personnes âgées, leur famille et la communauté afin d’atteindre les résultats de santé visés d’un commun accord et de réussir la transition dans le système. •Identification des lacunes, des obstacles et de la fragmentation des services dans le système de santé, et application des données des évaluations et de la recherche pour améliorer le système de santé afin d’atteindre les résultats escomptés pour les personnes âgées et leur famille. •Représentation des personnes âgées au besoin et quand elles ne sont pas en mesure de se défendre dans les discussions relatives aux soins, à leurs préférences en matière de soins et aux décisions à prendre à propos des soins avec à l’équipe des soins de santé et à l’administration. •Respect et promotion des droits des personnes âgées à la dignité et à l’autodétermination dans le cadre de la loi et des questions de sécurité. •Reconnaissance du fait que les personnes âgées peuvent être à risque en ce qui concerne leur droit à la confidentialité et à l’information. •Défense des interventions pour obtenir des services de santé permettant d’améliorer les soins au sein du système et de la société. NORME Nº 6 : SÉCURITÉ ET PROTECTION Définition: Les infirmières/infirmiers en gérontologie ont la responsabilité d’évaluer les dangers risquant de menacer la sécurité des clients et de leur environnement, ainsi que de planifier et intervenir de façon appropriée pour préserver un environnement sécuritaire (Potter et Perry, 2009). 12 Dans leur spécialité, les infirmières/infirmiers en gérontologie s’occupent : •de la limitation des risques et de leur surveillance au fil du temps. •des autosoins (immunisations, prévention des accidents). •de prendre la défense des personnes âgées et de leur famille. Cela exige des compétences (habiletés, connaissances, attitudes, jugement et façons de se comporter) dans les aspects suivants : •Interventions pour éliminer ou limiter l’utilisation de contraintes physiques, chimiques et environnementales (p. ex., solutions de rechange pour éviter les chutes, pour prévenir les interférences entre les traitements et pour prendre en charge les comportements agités ou agressifs). •Utilisation de critères établis pour identifier les cas de mauvais traitements à l’égard des personnes âgées et pour suivre les normes de conduite en vue de reconnaître et signaler les mauvais traitements (p. ex., physiques, financiers, sexuels, émotionnels et sociaux) ainsi que la négligence. •Prévention ou réduction des facteurs de risque communs qui contribuent au déclin fonctionnel, à la détérioration de la qualité de vie et à l’invalidité excessive des personnes âgées. •Interventions (à savoir, dépistage, immunisation, évaluation du risque) pour promouvoir la santé et des soins optimaux, améliorer la qualité de vie, prévenir les maladies, les blessures et l’invalidité excessive, maximiser le fonctionnement, préserver le niveau d’autonomie et d’indépendance désiré, promouvoir la réadaptation et fournir des soins palliatifs aux personnes âgées. •Facilitation de la participation active des personnes âgées à tous les aspects de leurs soins de santé (à savoir accès à l’information, droit à l’autodétermination, droit de prendre des risques et droit à la vie privée). RÉFÉRENCES American Association of Colleges of Nursing (AACN) & The John A. Hartford Foundation Institute for Geriatric Nursing. (2000). Older Adults: Recommended Baccalaureate Competencies and Curricular Guidelines for Geriatric Nursing Care [pdf]. Consulté le 28 juillet 2009 sur le site http://www.aacn.nche.edu/Education/pdf/ Gercomp.pdf Crandall, L. G., White, D. L., Schuldheis, S. et Talerico, K. A. Initiating person-centered care practices in longterm care facilities. Journal of Gerontological Nursing, 2007; 33(11):47-56. Potter, P. A. et Perry, A. G. Canadian Fundamentals of Nursing (4e éd.), 2009. Au Canada : Mosby Elsevier. Saffron, D. G., Miller, W. et Beckman, H. Organizational dimensions of relationship-centered care theory, evidence and practice. Journal of General Internal Medicine; 21(1):9-15. Wiersman, E. et Dupuis, S. Managing responsive behaviors. Canadian Nursing Home, 2007; 18(2):17-22. Page 13 ANNEXE A Histoire De L’évolution Des Normes De Pratique De La Cgna Avant 1989, même si les associations provinciales d’infirmières/infirmiers en gérontologie avaient élaboré des normes de pratique chacune de leur côté, les normes de pratique de la CGNA n’avaient pas encore été établies. En 1989, à l’occasion de l’assemblée générale annuelle, les membres de la CGNA ont accepté que les normes de pratiques de l’association des infirmières et infirmiers en gérontologie de la Gerontological Nursing Association de l’Ontario deviennent les normes de pratique nationales de la CGNA. Un mécanisme d’examen permanent de normes de pratique de la CGNA devait être établi et dévoilé lors de l’assemblée annuelle de 1991. Un groupe de travail sur les normes de pratique a alors été créé par le bureau de l’Association pour faire des recommandations de modifications afin de s’assurer que les normes de pratique reflétaient bien les pratiques des infirmières/infirmiers en gérontologie à l’échelle nationale. Sur la base des normes de pratiques infirmières de l’AIIC, un nouveau projet de normes de pratique des infirmières/infirmiers en gérontologie a été proposé par le groupe de travail lors de l’assemblée générale annuelle de 1991. Un cadre conceptuel fournit la fondation sur laquelle les limites propres aux soins infirmiers gérontologiques s’appuient pour les distinguer des normes de pratique générales. M. McGee, infirmière, Ph. D. (sciences inf.) a établi le Cadre conceptuel des soins infirmiers en gérontologie (1991-1994). La Dre McGee a offert ses travaux au groupe de travail sur les normes de pratique. En 1994, les membres de la CGNA ont donné leur appui au cadre conceptuel révisé au moyen d’un sondage par correspondance. Le cadre conceptuel de la CGNA n’empêche pas d’utiliser d’autres cadres. En théorie, il soutient le principe du pluralisme. Plus de 50 % des membres ont donné leur accord au premier avant-projet de cadre conceptuel. D’autres modifications de l’avant-projet des normes de pratiques ont été effectuées jusqu’à l’assemblée générale annuelle de 1993, quand les membres ont demandé de pouvoir faire plus de suggestions dans le processus d’élaboration des normes de pratique avant de l’accepter. Un nouveau groupe de travail a été constitué par le bureau de l’Association afin de préparer un deuxième avant-projet de normes de pratiques devant être présenté lors de l’assemblée générale annuelle de 1995. Citation extraite du rapport du premier groupe de travail : « Alors que la spécialité des soins infirmiers gérontologiques évolue et que la CGNA continue à s’engager dans la promotion de soins infirmiers de qualité auprès des personnes âgées, un besoin de raffinement permanent de ces normes et une délimitation plus précise des objectifs, de la spécificité et de la valeur intrinsèque des soins infirmiers gérontologiques s’imposeront. » Les normes de pratique continuent à évoluer et elles s’appuient sur les travaux des nombreuses personnes qui ont participé à l’élaboration des premières normes de pratique provinciales et des avant-projets de nos normes canadiennes. Les membres du groupe de travail nommées en 1989 étaient Barbara Brown, présidente, Hebina Hood, Cheryl McCulloch et Dorothy Wasson. Les membres du groupe de travail nommées en 1991 étaient Sandi Hirst, présidente, Nancy Bol et Betty Riberio. En 1993, Deb Vandewater et son équipe ont présenté un ensemble de normes de pratique aux membres de l’Association, qui ont proposé de donner une nouvelle orientation aux normes de pratique. Le bureau a alors nommé Bonnie Hall, Julie Doyon, Carla Wells et Jean Benton. Afin d’inclure des membres dans le processus, des sondages ont été distribués par l’intermédiaire des présidents provinciaux ou de leurs représentants afin de mieux refléter les points de vue des infirmières/infirmiers de l’ensemble du Canada. Des groupes de discussion ont été constitués lors des conférences bisannuelles afin de discuter du contenu des normes. Les normes de pratique ont été publiées en 1996. Page 14 En 2001, Bonnie Hall a recommandé de réviser les normes de pratique. Lors de l’assemblée générale bisannuelle, les membres ont recommandé de conserver les normes de pratique de 1996. Enfin, en 2007, les membres ont reconnu la nécessité de réviser et de raffiner les normes de pratique afin de refléter la situation actuelle des soins infirmiers gérontologiques et leur avenir au Canada. ANNEXE B Glossaire Aux fins de ces normes de pratique, nous faisons une distinction entre les programmes d’études, les objectifs, les compétences, les compétences spécialisées et les compétences de base. Ces définitions proviennent de diverses ressources, telles que l’Initiative nationale pour le soin des personnes âgées (INSPA/NICE) et de l’Association des infirmières/infirmiers du Canada(AIIC), ainsi que du programme Continuing Competence Program du College et de l’Association of Registered Nurses of Alberta (CARNA). Le programme est le moyen par lequel les établissements d’enseignement atteignent les objectifs et les compétences voulues. Cela comprend des ressources, des formats et des emplacements. Un objectif d’apprentissage est la somme des connaissances, des habiletés et des attitudes qui devraient résulter de l’application du programme. Les objectifs d’apprentissage peuvent être généraux et inclusifs. La compétence est la capacité appliquer les connaissances, les habiletés et le jugement nécessaires à une pratique des soins infirmiers gérontologiques sécuritaires dans tous les contextes et les rôles désignés ci-dessous. Les compétences spécialisées sont les connaissances, les habiletés, le jugement et les comportements propres aux soins gérontologiques qui se retrouvent dans chaque norme de pratique afin de s’assurer que des soins infirmiers sécuritaires et respectueux de l’éthique sont prodigués aux personnes âgées, à leurs proches ou aux aidants. Une compétence de base est une capacité individuelle découlant d’un objectif d’apprentissage. Il s’agit du minimum auquel on doit s’attendre. Idéalement, on devrait la constater dans un contexte de situation réelle. Les pratiques fondées sur des données probantes et les lignes directrices sur les pratiques exemplaires reconnaissent que les pratiques fondées sur l’expérience clinique incorporent la production, la synthèse, le transfert et l’adoption de connaissances. Quand on soigne des personnes âgées, on obtient les meilleurs résultats en intégrant les résultats des recherches récentes, l’expertise clinique, les besoins et les préférences des personnes âgées, et les ressources dont on dispose. La notion de transfert des connaissances en soins infirmiers gérontologiques implique que l’on transforme en information fiable les résultats d’une analyse des données probantes. Ces données probantes proviennent de multiples sources et disciplines, et sont ensuite analysées et synthétisées pour se traduire par des interventions de soins infirmiers appropriés susceptibles d’être diffusées et transmises à des personnes âgées et à des infirmières/ infirmiers en gérontologie afin d’améliorer les systèmes de soins. Les activités de transfert des connaissances visent aussi à améliorer la qualité de vie des Canadiens âgés et de leur famille. Page 15 ANNEXE C Définition Des Rôles Les infirmières/infirmiers en gérontologie assument divers rôles en vue de favoriser la santé et le bien-être des personnes âgées. Pour satisfaire aux normes de pratique énoncées dans ce document, les infirmières/infirmiers en gérontologie doivent assumer les rôles suivants (INSPA/NICE, 2009) dans leurs activités au sein de la société canadienne: Clinicien: Le clinicien doit exercer de façon sécuritaire, dans le respect des règles d’éthique et avec efficacité tout au long du continuum des soins dans des contextes de santé et de maladie, et dans divers environnements de soins de santé. Les soins des personnes âgées s’appuient sur des données probantes et sur des lignes directrices pour des « pratiques exemplaires ». Sa base de connaissances consiste en une compréhension des relations entre les changements physiques, fonctionnels, cognitifs et psychosociaux associées à l’âge d’une part, et les facteurs de risque liés au mode de vie, aux pathologies et à l’environnement d’autre part. Le cadre clinique du clinicien comprend les autres disciplines concernées, les membres de l’équipe de soins et les membres de la famille du patient, selon les cas. Communicateur: Le communicateur communique efficacement et respectueusement avec les personnes âgées et les membres de leur famille, de même qu’avec les autres disciplines concernées et les membres de l’équipe de soins. Sa base de connaissances s’appuie sur une compréhension des stratégies de communication et des techniques d’entrevue et de counselling, ainsi que sur un savoir-faire en matière de résolution de conflits. Collaborateur: Le collaborateur travaille efficacement avec les autres disciplines concernées et avec l’équipe de soins à promouvoir des soins optimaux et la qualité de vie ainsi qu’à maximiser le fonctionnement des personnes âgées. Sa base de connaissances consiste à comprendre les dynamiques de groupe et les partenariats, ainsi qu’à apprécier la contribution des autres disciplines dans l’équipe de soins. Gestionnaire: Sur la base d’un processus collaboratif, le gestionnaire prend les décisions pour déléguer, guider et orienter les soins des personnes âgées par l’intermédiaire des autres membres du personnel, tout en apportant une expertise de la prise de décisions au sein de l’établissement afin de favoriser l’optimisation des soins et de la qualité de vie, et de maximiser le fonctionnement des personnes âgées. Sa base de connaissances consiste à comprendre l’aménagement du temps de travail, la structure organisationnelle et le fonctionnement, ainsi que la délégation des tâches et le processus de prise de décisions. Promoteur de la santé: Le promoteur de la santé crée et saisit des occasions de préconiser, au nom des personnes âgées et des membres de leur famille, l’étude et la mise en œuvre des services et des programmes nécessaires qui contribueront à l’optimisation des soins et de la qualité de vie, et à la maximisation du fonctionnement des personnes âgées. Sa base de connaissances s’appuie sur la compréhension des concepts de promotion et de défense des droits, ainsi que d’action sociale. Érudit: L’érudit se consacre à l’amélioration des habiletés et des connaissances comme moyen d’épanouissement personnel et professionnel, ainsi qu’à promouvoir une qualité de vie et des soins optimaux, et maximiser le fonctionnement des personnes âgées. Sa base de connaissances s’appuie sur la compréhension des connaissances acquises et des lacunes qui restent à combler, sachant qu’il est nécessaire d’acquérir de nouvelles connaissances et de les mettre en pratique pour améliorer les façons de faire et les soins. Les efforts pour transférer les connaissances et les résultats des recherches sont un élément fondamental des activités de l’érudit. Page 16 Professionnel: Le professionnel s’engage à promouvoir une qualité de vie et des soins optimaux, et à maximiser le fonctionnement des personnes âgées par des pratiques respectueuses s’appuyant sur l’expertise, la réglementation de la profession et le respect des normes de pratique. Sa base de connaissances repose sur la conscience de ses propres valeurs et idées reçues dans ses interactions avec les personnes âgées, et du contexte plus vaste de la législation provinciale/territoriale/fédérale définissant l’étendue de sa pratique. Éducateur: L’éducateur instruit les personnes âgées et les membres de leur famille, les informant au sujet de la prévention, de la promotion de la santé et de la prise en charge des maladies en vue d’optimiser leur santé et leur qualité de vie, et de maximiser leur fonctionnement. L’éducateur instruit également des infirmières/infirmiers, des étudiants et d’autres membres de l’équipe de soins. Sa base de connaissances est la compréhension des principes et des stratégies de l’enseignement, ainsi que de la théorie de l’apprentissage. Membre (du personnel) du système de santé: Le contexte des soins est le système de santé, et les soins des personnes âgées et des membres de leur famille sont fournis en fonction de la disponibilité, de l’accessibilité et de l’ amorçabilité des programmes et des services. Le membre (du personnel) du système de santé fournit aux personnes âgées et aux membres de leur famille un maximum de possibilités et de choix, à travers l’ensemble du système de santé, afin de promouvoir une qualité de vie et des soins de santé optimaux auprès des personnes âgées ainsi qu’un fonctionnement maximal en utilisant efficacement le système de santé, et ce, sans gaspillage. Sa base de connaissances consiste à comprendre la structure et le fonctionnement du système de santé ainsi que les relations entre les politiques, la fourniture et l’utilisation des services. 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