Mag`Vinatier - Centre Hospitalier Le Vinatier

Transcription

Mag`Vinatier - Centre Hospitalier Le Vinatier
Vinatier
Mag'
Journal interne du
Centre Hospitalier Le Vinatier
n°6
Décembre 2015
Joyeuses fêtes
P.4
Actualités
P.8
Autour du soin
La recherche au Vinatier
P. 9
À la loupe
Sens dessus dessous
P.12
Zoom sur
La SISM 2016
Blue-Medi le mal-aimé
P.15
En chantier
Le projet Fireworks
Directeur de la publication : M Hubert Meunier
Ont participé à ce numéro : Mme Laetitia Augis, M Laurent Beaumont, M Stéphane Bonnard,
Mme Agnès Clermont, Dr Léa Fau, Dr Nicolas Janaud, Mme Sophie Léonforte, M Sylvain Riou,
Mme Coline Rogé, Mme Lydie Sartelet.
Conception-Rédaction : Mme Anastasia Alaimo, Mme Anne-France Argans.
Crédits photos : Centre Hospitalier Le Vinatier, Anne-Isabelle Szostek, Sylvain Riou
Pour toutes idées ou suggestions :
Cellule Communication au 04.81.92.56.15 / [email protected]
2015 s’achève.
Quel bilan en tirer ? Assurément mitigé, par quelque prisme qu’on la
considère.
L’année 2015 restera marquée par les terribles évènements qui ont
secoué le Monde en général et la France en particulier mais aussi par les
signes – fragiles - d’espoir de la COP 21 ;
Marquée par les tensions qui ont jalonné la vie du Vinatier, mais aussi par
l’aboutissement de l’important dossier de l’accueil des urgences ;
Marquée par les disparitions de nombreux parents, amis ou collègues
mais aussi par d’heureux évènements professionnels ou personnels.
L’Homme est-il naturellement bon ou foncièrement mauvais, comme
le rappelait Thierry D’Amato lors de son édifiante conférence du
4 décembre ? Pour ma part, je ne suis plus Rousseauiste depuis bien
longtemps, mais veux encore croire qu’il s’attache à devenir meilleur.
Nous verrons ce qu’il en adviendra en 2016.
D’ici là, je souhaite à tous d’excellentes fêtes de fin d’année.
Hubert Meunier
Directeur
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Actualités
retour sur ...
les 5èmes journées
Cinéma & Psychiatrie
Avec plus de 500 participants les 17 et 18 novembre
2015, les journées Cinéma et Psychiatrie ont une
fois encore réuni professionnels de santé, du champ
médicosocial, du cinéma, usagers et grand public autour
de projections/débats dédiés aux questions de santé
mentale. Lancé en 2011, cet évènement n’a cessé
d’évoluer proposant désormais une formule thématique
se déclinant autour de productions audiovisuelles
toujours plus qualitatives.
Depuis l’origine, le Festival de Lorquin est resté un
partenaire incontournable des journées Cinéma et
Psychiatrie, dans l‘organisation d’un temps de formation
pour tous, ouvrant les portes de l’hôpital aux rencontres
et échanges autour de la question des soins psychiques
et dans le but associé d’une déstigmatisation de la
maladie mentale.
Pour cette 5ème édition dédiée aux âges et aux
générations, plusieurs nouveautés sont venues enrichir
la programmation.
On peut ainsi noter l’arrivée de l’IFSI comme 3ème lieu de
projection qui, en collaboration avec le Centre National
Audiovisuel en Santé Mentale (CNASM), a proposé une
série d’entretiens filmés de figures marquantes de la
psychiatrie contemporaine.
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Le nouveau partenariat avec le cinéma Le Comoedia
autour d’une soirée-débat a également été plébiscité
par les spectateurs.
Enfin, en lien avec la maison des usagers du Vinatier, une
véritable démarche a été amorcée cette année auprès
des usagers et des associations afin de les impliquer
davantage dans l’évènement et devrait être reconduite
afin de les associer, dès 2016, à la programmation de la
prochaine édition.
Un Noël féerique pour
Petits et grands
Pour sa première édition sur un site extérieur, l’arbre de Noël des
enfants du personnel a fait honneur à l’univers des clowns, funambules et
jongleurs en privatisant un cirque professionnel pour une représentation
suivie d’un goûter. Plus de 2000 agents du Vinatier et leurs enfants ont
ainsi profité , le dimanche 6 décembre, d’un après-midi placé sous le
signe de la féerie.
A l’issue du spectacle, les spectateurs ont été invités à partager un goûter
ainsi que de multiples activités. Petits et grands ont ainsi pu profiter
des châteaux gonflables et du stand ballons sans oublier la traditionnelle
visite du père Noël ! Ce beau moment de convivialité a été largement
apprécié par l’ensemble des invités.
à venir ...
la carte de
voeux 2016
Que ce soit par courrier ou par e-mail, nous recevons chaque
année une multitude de carte de vœux. De la personnalisée
à la générique, de l’animée à sa déclinaison papier, elles
propagent, au moment des fêtes de fin d’année, nos plus
beaux souhaits. Après un ”Vinatier connecté” en 2015, la
carte de vœux 2016 fait la part belle à notre patrimoine
architectural et à notre implantation aux portes de Lyon.
Rendez-vous dès à présent sur notre site Internet ou
prochainement sur vos boîtes mail pour découvrir notre
carte animée !
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Programme de
La Ferme du Vinatier
Autour de son exposition SENS DESSUS DESSOUS - usages et
représentations du vêtement à l’hôpital psychiatrique, présentée du 2
décembre au 2015 au 3 juillet 2016, la Ferme du Vinatier proposera
plusieurs visites singulières qui permettront au public de (re)découvrir
l’exposition sous un angle particulier, en associant l’imaginaire et le
point de vue d’artistes d’horizons divers. Une journée de réflexion sera
également proposée le 17 mars avec les interventions de plusieurs
chercheurs sur des thèmes en lien avec l’exposition. Dès le mois de janvier,
les comédiens de la Cie Locus Solus investiront le centre hospitalier
pour une résidence artistique intitulée Seconde peau et proposeront
aux usagers des ateliers théâtre pour aboutir à un spectacle qui sera joué
le 8 juin à la Ferme du Vinatier.
En bref
>> Jeudi 21 janvier 19h00, visite en compagnie de Nadine Lahoz-Quilez, artiste plasticienne qui a accompagné
les patients du centre hospitalier dans leurs créations réalisées à partir des vêtements de l’hôpital (pyjamas et
tuniques-pantalons) et actuellement présentées dans l’exposition.
>> Jeudi 3 mars à 19h00, visite en compagnie de Jane Sautière, auteure invitée de la Fête du Livre de Bron.
>> Jeudi 17 mars de 9h30 à 17h00, journée de réflexion autour du vêtement à l’hôpital psychiatrique.
>> Jeudi 31 mars à 19h00, visite en compagnie de Romain Slocombe, auteur invité du festival Quais du Polar.
A noter également le concert de Gérard Morel, le 7 janvier à 12h30 à la Ferme. Dans le cadre d’un partenariat
avec l’Espace Albert Camus, dix places gratuites sont proposées aux patients et personnels du centre hospitalier.
Renseignements et réservations auprès de la Ferme du Vinatier 04 81 92 56 25 / [email protected]
Plus d’infos sur www.ch-le-vinatier.fr/ferme
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Programme de
La Maison des Usagers
Jeudi 28 janvier - entre 14h00 et 16h00 (entretiens individuels)
Atelier CV et/ou lettre de motivation ”Les outils de la recherche
d’emploi”
Animé par les associations Cefra et Messidor.
Atelier pour améliorer son CV et/ou sa lettre de motivation, à destination
des patients suivis en intra ou extrahospitalier.
Inscription obligatoire auprès de la Maison des Usagers.
Mercredi 03 février - de 14h00 à 16h00
Prendre soin de soi… en quelques gestes
Atelier lavage des mains, organisé par une cadre de santé hygiéniste de l’hôpital.
Ouvert à tous : professionnels, patients…
Mardi 16 février - 14h00
Présentation d’AMAHC
Présentation des différents services de l’association AMAHC (fusion de Assaga et Firmament) :
>> Loisirs et vacances accompagnés ;
>> Lieux d’accueil ;
>> SAVS (Accompagnement à la Vie Sociale).
Ouvert à tous : professionnels, patients, familles…
Mardi 1er mars - 15h00
TABAC : Envie d’arrêter?
Après-midi santé animé par le CDHS de Vénissieux (Conseils en hygiène de vie, aide à l’arrêt du tabac …)
Ouvert à tous : patients, familles, professionnels…
Mardi 08 mars - 14h00
Présentation de GRIM / Point Café
Présentation des services de l’association GRIM :
>> Logement ;
>> SAVS (Accompagnement à la Vie Sociale) ;
>> Protection des majeurs.
Ouvert à tous : professionnels, patients, familles… Boisson offerte aux personnes présentes.
Jeudi 17 mars – de 13h30 à 17h00
SISM : Après-midi bien-être ”Mon Corps et Moi ”.
Dans le cadre de la SISM, dont le thème cette année est ”Santé mentale et santé physique : un lien vital”, grande
après-midi bien-être pour prendre soin de soi :
>> Parcours-quizz santé dans le parc du Vinatier (au départ de la Maison des Usagers et se terminant au
Centre Social) ;
>> Au Centre Social, nombreux ateliers ludiques en lien avec la santé physique proposés par le pôle Urgences
Psychiatriques-MOPHA et le GEM Envol et Cie (dégustations, ateliers diététiques, esthétique, relaxationgym douce, affirmation de soi, addictologie, …)
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Autour du
soin
Mieux comprendre pour mieux soigner
La recherche au Vinatier
Parce qu’il n’est pas toujours facile de comprendre comment fonctionne la Recherche, et parce que chacun
d’entre nous peut développer un projet, nous avons rencontré Lydie Sartelet, Adjointe des Cadres à la
Direction des Affaires Médicales et de la Recherche (DAMR). Le Vinatier soutient de nombreux projets,
que ce soit au travers du Conseil Scientifique de la Recherche, du partenariat avec l’Université Lyon 2
ou au sein même de son organisation incluant des services universitaires dans chaque pôle de psychiatrie
d’adultes et au sein du pôle de pédopsychiatrie.
Le CSR
Créé il y a près de 20 ans sous l’impulsion du Pr Jean
Dalery, le Conseil Scientifique de la Recherche permet
chaque année le financement de nombreux projets
de recherche sur l’établissement. Il a pour objectif de
stimuler, de conduire et de soutenir financièrement
la recherche. Le conseil se réunit deux fois par an, en
juin et en décembre, afin de sélectionner les projets
retenus. Tout agent travaillant au Vinatier, quelle que
soit sa fonction, peut ainsi soumettre un dossier de
candidature. Il peut par exemple s’agir d’une recherche
proposée par un soignant autour de sa pratique.
Tout projet s’inscrivant dans le respect des règles
méthodologiques et éthiques peut être proposé dans le
domaine de la santé mentale. Pour cela, le CSR dispose
d’une aide financière d’un montant annuel de 230 000€.
Pour aider les porteurs de projet, le CSR peut mettre
à disposition les compétences d’une statisticienne et
d’une documentaliste.
Le partenariat avec l’Université Lyon 2
Effectif depuis trois ans, ce partenariat vise la
pérennisation et le développement des projets
de recherche menés entre praticiens, enseignants
et chercheurs des deux établissements. Il favorise
également l’ouverture du Vinatier sur d’autres structures
au travers de projets alliant pratique clinique, enquête
empirique et approche théorique. Avec un budget de
60 000€ par an, ce partenariat reçoit en moyenne 6 à 7
dossiers de candidature par session.
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La Direction des Affaires Médicales et de la
Recherche
Composée de Lydie Sartelet, Adjointe des Cadres, et
Véronique Vial, Attachée de Recherche Clinique, le
Service de Promotion de la Recherche assure un rôle
de conseil et d’accompagnement auprès des équipes
de recherche déjà financées et des nouveaux porteurs
de projet. L’aide au dépôt du dossier de candidature,
l’élaboration des budgets et le suivi et la présentation
des projets font ainsi partie des missions réalisées par
ce service.
De même, une fois le dossier retenu, les éléments
administratifs tels que les déclarations auprès de
l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament)
et du CPP (Comité de Protection des Personnes), seront
traités par la DAMR. Enfin, des visites de mise en place,
des monitorings et des visites de clôture d’étude sont
assurés par ce service afin de garantir la conformité et
la validité des études.
Chaque année un temps est organisé afin de
découvrir les projets menés au Vinatier. Pour la
première fois en 2016, les travaux financés par
le CSR et par le partenariat Lyon 2 bénéficieront
d’une journée de présentation commune qui se
tiendra à l’université Lyon 2 à l’automne 2016.
A la
loupe
Usages et représentations du vêtement à l’hôpital
Sens dessus dessous
Dans le cadre d’une saison culturelle dédiée au vêtement, l’exposition Sens dessus dessous - Usages et
représentations du vêtement à l’hôpital psychiatrique tente de montrer du 2 décembre 2015 au 3 juillet
2016 la spécificité de l’hôpital psychiatrique à travers l’usage, l’évolution et les représentations liées au
vêtement dans l’institution.
En quoi le vêtement, comme enveloppe visible du
corps, permet-il de mieux dégager la part d’invisible
qui est en jeu dans les soins en psychiatrie ? Que signifie
le port du pyjama dans un lieu où le soin ne tourne pas
autour du lit ? Quel rôle joue le vêtement de travail
dans la construction d’une identité professionnelle ?
Autour de ces questions, viennent se croiser le regard
du psychiatre, de l’historien, de l’anthropologue et de
l’artiste.
Une programmation associée à cette exposition
permettra de réunir professionnels de santé, chercheurs
en sciences sociales et artistes pour une journée de
réflexion autour de ces questions. L’exposition sera
également éclairée par le regard d’artistes, qu’ils soient
plasticien, écrivain, danseur ou comédien, lors de visites
singulières gratuites.
Un peu d’histoire
La première section de l’exposition place le vêtement
comme poste d’observation des transformations qui
ont marqué l’histoire de l’institution psychiatrique.
La loi du 30 juin 1838 marque un tournant important
de la prise en charge des malades dans notre société.
Pour la première fois en France, une loi oblige chaque
département à se doter d’un lieu spécifique pour
soigner les ”aliénés”.
Omniprésent à cette époque dans toutes les institutions
d’assistance, d’éducation ou de réclusion, l’uniforme va
jouer un rôle important dans les asiles. Il assigne chacun
à sa place et garantit une séparation stricte entre les
malades et le personnel. Il est également le marqueur
d’une hiérarchie rigide entre tous ceux qui travaillent
à l’asile : médecins, employés, ouvriers, surveillants,
religieux, gardiens qui deviendront infirmiers.
Du côté des malades, les vêtements de contention
sont largement utilisés jusqu’à la seconde moitié du XXe
siècle, où les traitements neuroleptiques les remplacent
peu à peu. Si on ne rencontre plus la camisole de force,
jugée indigne aujourd’hui, son image a marqué les esprits
au point de rester bien ancrée dans les représentations
de la psychiatrie véhiculées par notre société.
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Conçu et organisé pour fonctionner en quasi-autarcie,
l’asile reste un monde clos jusqu’à la fin de la seconde
guerre mondiale. Au lendemain de la guerre, médecins
et soignants militent pour une humanisation du soin et
une ouverture de l’hôpital sur l’extérieur. L’amélioration
du vestiaire des malades constitue l’un des outils de
cette révolution. De nombreux efforts sont faits pour
approvisionner en quantité suffisante les lingeries des
hôpitaux. En 1952, une circulaire ministérielle demande
également aux institutions d’abandonner totalement les
uniformes des gardiens au profit de la blouse blanche
des infirmiers.
Avec l’arrivée des neuroleptiques, l’usage de la camisole
de force disparaît peu à peu des hôpitaux psychiatriques.
Les revendications liées au vêtement sont également
relayées dans les journaux internes qui voient le jour
dans plusieurs établissements.
Le vêtement : un outil du soin en psychiatrie ?
Cette partie de l’exposition questionne la place
qu’occupe aujourd’hui le vêtement hospitalier dans le
parcours de soin en psychiatrie, et le rôle de l’uniforme
dans la relation entre soignants et soignés. Le port
de l’uniforme n’est plus systématique dans l’hôpital
psychiatrique. Dans les services extrahospitaliers
(Hôpitaux De Jour, Centres Médico-Psychologiques
et Centres d’Activités Thérapeutiques à Temps
Partiel), comme dans un certain nombre de services
d’hospitalisation complète, soignants et patients sont
aujourd’hui le plus souvent en civil.
La mise en pyjama, quant à elle, est souvent imposée
aux patients en début d’hospitalisation, notamment
au sein des services d’urgences et dans les chambres
d’isolement. Elle trouve alors sa justification en tant
que mesure de sécurité qui permet d’éliminer tout
objet potentiellement dangereux, mais aussi par sa
fonction clinique. Symbole de l’institution hospitalière,
elle entend inscrire le patient de façon visible dans son
statut de malade, l’engager à prendre conscience de sa
pathologie et à se placer dans une posture de soin.
Mais la mise en pyjama, pratique institutionnelle
largement répandue, fait aussi débat au sein des hôpitaux
psychiatriques.
Comment expliquer cette pratique dans un lieu qui
soigne les esprits et où le quotidien ne tourne pas autour
du lit ? Doit-on y voir une survivance du passé asilaire
de l’institution, une simple commodité dans l’exercice
du soin, ou la considérer comme un outil thérapeutique
nécessaire à la prise en charge des patients ?
Depuis son premier rapport en 2008, le contrôleur
général des lieux de privation de liberté alerte
régulièrement sur la nécessité de prendre en compte
le fort pouvoir stigmatisant du pyjama et l’impact
dépersonnalisant qu’il est susceptible de générer
lorsque son port est prolongé.
L’habillement tient une place importante dans la
sémiologie psychiatrique. Le visible de l’habit révèle en
partie l’invisible de la psyché, mais il ne peut révéler un
trouble à lui seul. Il est un indice parmi d’autres anomalies
de la présentation comme la posture, la motricité, la
coiffure, les soins corporels ou encore le maquillage.
Au-delà du cadre médical, l’apparence vestimentaire
participe également de l’image du ”fou” que se construit
notre société.
Un dispositif ludique et interactif amènera le visiteur à se
demander jusqu’à quel point l’apparence vestimentaire
peut être considérée comme un symptôme.
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Le vêtement constructeur d’identité
Cette section met en valeur l’importance du vêtement
et de l’uniforme dans la construction d’une identité
professionnelle.
Pour les jeunes médecins et soignant(e)s, la première
blouse portée est une étape importante dans la
construction de leur identité professionnelle. Marqueur
de compétences et signe de reconnaissance dans
l’institution, la blouse blanche symbolise leur intégration
à la communauté médicale et soignante.
Si le port du vêtement de travail peut jouer un rôle dans
le sentiment d’appartenance à une corporation, il peut
aussi être facteur d’exclusion. Dans l’univers de l’hôpital
psychiatrique, où des professions non spécifiquement
liées à l’hôpital côtoient les professions médicales, il
établit de façon visible une distinction entre les corps
de métiers.
Détournement et arrangement de l’individu face à
l’uniforme
L’uniforme ne résiste pas longtemps à la singularité de
l’individu. Les adolescents du service de pédopsychiatrie
par exemple tordent le pyjama, le relèvent ou le nouent
pour en faire une tenue qui leur est propre.
Détourner le pyjama d’hôpital, le transformer pour se
l’approprier, jouer avec ce costume, l’habiter, permet au
patient de ne pas se sentir absorbé par l’institution.
De même, les jeunes professionnels soignants et
médecins sont souvent confrontés à la décision de
porter ou non leur tenue de travail, tiraillés entre
l’envie d’appartenir à une corporation, le désir de
reconnaissance par ses pairs et le fait de favoriser une
proximité avec le patient, en enlevant un maximum de
cette barrière symbolique que représente la blouse
blanche. Alors, l’infirmière customise sa tuniquepantalon, pour la féminiser elle laisse dépasser un bijou
ou lui adjoint des crocs de couleur…
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Zoom
sur...
La SISM
2016
Cette année les Semaines d’Information sur la
Santé Mentale du Rhône (SISM) se tiendront du
14 au 27 mars 2016 et auront pour thème ”Santé
mentale et santé physique : un lien vital”. A cette
occasion, la Maison des Usagers, le Pôle Urgences
psychiatriques-MOPHA et le GEM Envol & Cie ont
décidé d’unir leurs forces et compétences autour
d’un évènement commun le 17 mars après-midi.
Nous sommes allés à la rencontre de Laetitia Augis,
le docteur Léa Fau pour détailler leurs projets.
Un parcours-quizz santé en plein cœur du parc du
Vinatier
Cette année encore, la Maison des Usagers, avec pour
coordinatrice Laetitia Augis, s’engage dans la promotion
et la destigmatisation de la santé mentale au travers
d’un projet original : la réalisation d’un parcours-quizz
santé dans le parc du Vinatier. ”Ce projet, en cours
d’élaboration, muri depuis juin 2015” nous confie Laetitia
Augis.
La Maison des Usagers sera le point de ralliement, où
chacun est invité à participer à cette marche avec un
accompagnateur ou seul s’il le souhaite. Munis d’un plan,
les participants seront invités à se balader dans le parc
parsemé de questions sur le thème de la santé mentale
et de la santé physique. Une fois la ligne d’arrivée
atteinte, au Centre Social, l’ensemble des réponses aux
interrogations seront dévoilées et les invités pourront
s’exprimer sur la ”santé mentale et santé physique” de
manière créative.
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Ensuite, les participants seront conviés à rejoindre les
stands animés par le pôle Urgences psychiatriquesMOPHA et le GEM Envol & Cie.
A la découverte du pôle Urgences Psychiatriques
– MOPHA
Pour la première fois et trouvant le thème de cette
année très parlant, le Pôle Urgences Psychiatriques –
MOPHA s’est proposé d’apporter sa contribution à la
SISM 2016. ”Au vu des différents soins traités par le
pôle, nous constatons souvent un abandon du corps
par le patient et son espérance de vie est plus faible
lorsqu’il est sous traitement car des troubles somatiques
sont souvent liés aux troubles psychiques” nous explique
le docteur Fau.
L’équipe pluriprofessionnelle ”SMACS” du pôle
Urgences Psychiatriques – MOPHA a imaginé plusieurs
stands en rapport avec son programme d’éducation
thérapeutique : des stands diététiques avec des ateliers
dégustations, un atelier psychomoteur, un atelier sourire
et esthétique, un atelier d’addictologie associé de jeux
seront ainsi proposés. Le personnel du Vinatier se tiendra
présent pour animer et informer plus généralement sur
les activités du pôle via différentes affiches explicatives.
Ces actions de promotion de la santé mentale ont
pour but, de faire connaitre le pôle d’une part, et les
différentes lignes de soins existantes d’autre part. Il
s’agit également d’une expérience fédératrice autour
des membres participants au projet. Ainsi, ”cette
journée est le moyen de sensibiliser les personnes aux
problématiques de la santé physique et mentale et
de montrer l’importance de prendre soin de soi, de
son corps de façon à augmenter son pronostic vital”
conclue le docteur Fau.
Patients, professionnels, étudiants ainsi que toute
personne curieuse de découvrir le lien entre la santé
mentale et la santé physique sont invités à participer à
cette prochaine rencontre.
La SISM Isère a convié l’unité Revol du Vinatier
pour partager les spécificités de ses pratiques
lors d’une conférence de 45 min le 24 mars. En
effet, c’est la seule unité en France à prodiguer
des soins médicaux somatiques à des patients
présentant aussi des pathologies psychiatriques.
Cette conférence, ouverte à tous, abordera la
genèse de l’unité Revol, le quotidien de l’unité
illustré par des cas concrets et enfin, une partie
débat permettra d’échanger davantage avec
les participants.
Blue-Medi™
le mal aimé
Logiciel
Qualité
et
Gestion des Risques de
notre
établissement,
Blue-Medi™ regroupe de nombreux documents
et outils utiles voire indispensables au quotidien.
Utilisé par tous il n’en demeure pas moins bien
souvent décrié. Pour tenter de mieux comprendre
cet outil, son fonctionnement et ses limites, nous
avons interviewé Mme Agnès Clermont, Cadre
Supérieur de Santé au pôle Centre de Psychiatrie
d’Adultes et utilisatrice et M Laurent Beaumont,
Responsable Qualité, Hygiène et Sécurité des soins.
Pouvez-vous nous présenter brièvement BlueMedi™ ?
LB : Blue-Medi™ a été déployé en 2005 sur
l’établissement, lorsque le Département Qualité a pris
en charge la gestion des risques. C’est donc avant tout
un logiciel Qualité qui avait pour objectif premier la
mise à disposition d’outils spécifiques (questionnaires,
modules dédiés) ainsi que la gestion documentaire
des documents qualité tels que les procédures, les
instructions ou encore les protocoles. Aujourd’hui,
le périmètre de ce logiciel s’est agrandi puisqu’il
englobe l’ensemble des documents stratégiques et
institutionnels de l’établissement ainsi que des modules
annexes comme les demandes de prestations interim ou
la gestion du recrutement de la Direction des Soins.
Qui alimente et gère le contenu ?
LB : Blue-Medi™ est piloté et géré par le Département
Qualité mais c’est l’ensemble des agents et services de
l’établissement qui alimentent et sont responsables
de son contenu. Pour les documents Qualités, il existe
une procédure spécifique permettant leur validation
puis leur mise en ligne. Ces documents peuvent être à
l’initiative d’un agent, d’un groupe de travail, d’un service,
d’un pôle voire même directement du Département
Qualité. Les rédacteurs sont alors garants du contenu
et de sa mise à jour, le Département Qualité s’assure
de la pertinence et de la conformité du document. Les
documents institutionnels sont soumis à un autre circuit
visant leurs contrôles puis leur approbation.
Pouvez-vous nous indiquer quel usage vous faites
de Blue-Medi™ ?
AC : En tant que référente DRH au sein du pôle Centre,
j’utilise principalement Blue-Medi pour l’accès aux notes
d’information, de service, aux organigrammes et surtout
aux profils de poste que j’alimente en partie. J’utilise
également le module de demande d’intérim.
Quelles sont selon vous les limites de cet outil ?
AC : Je trouve qu’il n’est pas très facile d’accès.
Pour exemple, je dois depuis quelques semaines
systématiquement taper mon code pour me connecter.
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LB : Nous avons effectivement constaté ce problème
chez plusieurs utilisateurs, il s’agit là d’un problème
informatique lié à la version d’Internet Explorer
installée sur votre poste. Pour ouvrir directement BlueMedi sans avoir à taper votre code, vous devez lancer
l’application depuis le raccourci installé sur votre bureau
(et non celui disponible sur l’intranet).
AC : Concernant la fenêtre de recherche, je ne suis pas
à l’aise avec l’outil de propositions de recherche qui ne
propose pas toujours le bon intitulé.
LB : Le moteur de recherche est identique dans son
fonctionnement à celui de Google. En fonction des
premiers mots tapés et des recherches précédentes, il
propose une liste de requête possible. Cet outil, destiné
à simplifier la recherche, n’est en rien obligatoire. Vous
pouvez ainsi taper votre requête en entier, sans vous
soucier de ces propositions.
AC : Et pour la recherche avec des abréviations ?
LB : Attention, ce moteur de recherche ne prend
pas et ne peux prendre en compte nos abréviations.
Il en existe de trop nombreuses suivant les services,
les métiers et les personnes pour pouvoir toutes être
intégrées à ce logiciel. Hormis les sigles communément
utilisés par tous (ASD, ASH, ESPI…), vous devez taper
votre recherche en toutes lettres.
AC : Toujours concernant la recherche, il existe
différents chemins d’accès pour un même document, ce
qui peut parfois porter à confusion.
LB : Il existe effectivement deux systèmes de
recherche. Le premier, via la navigation verticale,
permet de trouver un document par thématique.
”Exemple : Bases documentaires > Document qualité
> Circuit du médicament et des dispositifs médicaux”.
Le second, via la barre de recherche, permet d’accéder
directement à un document dont on connaît le titre ou
le contenu. Il existe également un système de ”Favoris”
simplifiant l’accès aux documents les plus utilisés.
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AC : Pour finir, certains documents ne sont pas à jour
voire obsolètes…
LB : Il est vrai que nous avons un grand tri à réaliser.
Il existe actuellement plus de 5000 documents sur
Blue-Medi dont certains sont à supprimer et d’autres
à actualiser. Ce travail doit être mené avec l’ensemble
des services afin que chacun puisse prendre conscience
et connaissance du nombre de documents rattachés
à son unité, son service ou son pôle et décider ce qui
doit être gardé ou, à l’inverse, ce qui doit disparaître.
Nous avons commencé ce travail avec la Direction
des Services Techniques d’autres services ou direction
seront interpellés en début d’année prochaine.
Pour finir, il existe une certaine méfiance envers
Blue-Medi, quelle analyse en faites-vous ?
LB : Il y a plusieurs facteurs que j’analyse. D’abord
une méconnaissance de l’outil et de son contenu. La
documentation n’est pas faite pour être lue au moment
où l’on en a besoin et on ne va pas forcement par plaisir
dans Blue-Medi™ donc on ne prend pas les bonnes
habitudes pour chercher un document. Un second
facteur est la multiplicité des lieux de stockage de
l’information, le disque G, Blue-Medi™, les disques U de
chacun, intranet…. On trouve parfois le même document
en version différentes. Pour les documents qualité c’est
Blue-Medi™ même si j’avoue avoir des documents à
réviser et non repérés dans l’ensemble. Enfin Blue-Medi™
est à la fois un logiciel professionnel pour le DQSH et
grand public pour l’établissement. Les logiques ne sont
pas les mêmes mais il me semble que cet outil a encore
de nombreuses possibilités d’évolutions à explorer !
En chantier
Le projet
Fireworks
Dans le cadre du regroupement de l’offre extrahospitalière du pôle Ouest de psychiatrie d’adultes, les
structures du G32 et du Z54 seront prochainement réunies au sein d’un nouveau bâtiment.
Un bâtiment dédié au pôle Ouest
Situé à l’angle de l’avenue de l’hippodrome et de la rue
des Mercières à Rillieux-la-Pape, le ”TIGRE”, l’un des deux
bâtiments du complexe FIREWORKS, accueillera au cours
de l’année 2017, les 7 unités du pôle Ouest suivantes :
>>HDJ Perrin adultes du G32 ;
>>CATTP Perrin adultes du G32 ;
>>CMP Pasteur adultes du G32 ;
>>HDJ Ampère adultes du G32 ;
>>CMP Rillieux adultes du G32 ;
>>CMP personnes âgées Caluire-Rillieux-Neuville du Z54 ; puis c’est Stéphane Bonnard qui a fait l’arbitrage de la
>>CATTP personnes âgées Caluire-Rillieux-Neuville du faisabilité des travaux avec l’architecte d’intérieur. Les
aménagements ont été pensés en amont de manière
Z54.
à être en adéquation avec les soins proposés dans les
Ce bâtiment, neuf, composé de 3 niveaux lumineux atteint unités.
au total 2.143 m2. Le RDC regroupera les deux HDJ, le
premier étage accueillera les CATTP et le 2d rassemblera Afin de veiller au bon avancement et à la conformité
tous les CMP. À ces rénovations, s’ajoutent également des des aménagements décidés, une réunion mensuelle avec
terrasses, des stationnements en extérieur et en intérieur le maître d’œuvre est programmée durant la totalité
des travaux.
et enfin, des jardins pour les patients.
Des travaux d’aménagement sur mesure
Une mutualisation des besoins
Ce regroupement visant une meilleure lisibilité de l’offre
de soins psychiatriques, facilitera également le passage
d’un patient d’une structure à une autre. Pensé pour
répondre aux besoins de chaque unité, ce complexe
permettra de mutualiser locaux et équipements.
Ainsi, les déplacements des équipes de structures en
structures seront limités et la sécurité sur l’extra, du fait
Le projet a été piloté par Stéphane Bonnard de la direction d’agents souvent plus isolés qu’en intra, sera accentuée.
des Ressources Physiques qui a travaillé en étroite
collaboration avec le pôle Ouest. Durant 3 mois et demi, Signé en octobre 2015, le contrat de location prend
ce groupe de projet a recensé l’ensemble des besoins des effet pour 11 ans et ce lieu, dédié au pôle Ouest devrait
unités en termes de pièces, de superficie et d’équipement. accueillir ses premiers patients en avril 2017.
Chaque proposition a été validée par les équipes du pôle
Débutés au mois de juillet 2015, les travaux s’achèveront
en mars 2017 par des aménagements spécifiques à notre
activité. En effet, et pour que cette nouvelle structure
réponde au mieux aux besoins de l’hôpital, le propriétaire
a accepté d’entreprendre des travaux réalisés sur mesure
pour l’établissement.
15
Centre Hospitalier Le Vinatier
BP 300 39 - 95 bd Pinel - 69 678 Bron cedex
Tél. 04 81 92 56 10
[email protected]
www.ch-le-vinatier.fr

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