L`ami du musée n°65

Transcription

L`ami du musée n°65
JAB 1630 BULLE
JAB 1630 BULLE
INFORMATIONS
INFORMATIONS
N°N°65
65 / Août
2015
/ Août
2015
Editorial
Une cohabitation sulfureuse
Lors d’un voyage en Namibie me sont soudain venues à l’esprit
des réflexions ou plutôt des doutes sur ce qui est communément appelé le maintien des traditions.
Il existe aussi là-bas des «musées vivants» («living museums»)
où des membres d’anciennes tribus aujourd’hui adaptées à la
vie dite moderne miment leurs traditions ancestrales. Celui des
Damaras par exemple montre comment ils allumaient le feu, ou
ils dansent comme ils pensent que dansaient leurs ancêtres.
Certains déprécient ces musées en les comparant aux zoos
humains des expositions coloniales du siècle dernier.
La tribu des Himbas, caractérisée entre autres par la couleur
ocre de la peau des femmes qui s’enduisent le corps d’huile de
beurre de vache et de poudre d’ocre, tente de maintenir un
mode de vie identique à celui qu’elle avait avant l’arrivée des
Européens. Les Himbas sont très sollicités par les touristes qui
leur procurent un revenu appréciable mais considéré comme
dangereux pour le maintien de leurs traditions. (Pour
l’anecdote, Muriel Robin a passé chez eux quinze jours pour
l’émission de télévision France 2 Rendez-vous en terre inconnue: ses hôtes peuvent-ils en sortir indemnes?).
Lorsqu’il s’agit de pays émergents, les relations avec les touristes suscitent des débats passionnés, les «pour» estimant
qu’ils permettent de disposer d'un peu d'argent pour la communauté, les «contre» insistant sur l’aspect destructeur de telles
exhibitions qui remettraient en cause le maintien même de leurs
traditions. Mais qu’en est-il chez nous?
Aujourd’hui, c’est un «sentier des fromageries» qu’il faut arpenter pour assister dans certains chalets bien restaurés à la fabrication traditionnelle du fromage, et les désalpes, planifiées et
organisées, sont devenues des attractions touristiques
d’envergure. La Fête de la Poya à Estavannens attire un public
nombreux enthousiasmé par ce défilé d’images traditionnelles
idéalisées. Ces exemples ne sont-ils pas eux aussi des musées
vivants?
A de rares exceptions, nous ne vivons plus comme au temps de
ces traditions représentées. Les passéistes diront que la paysannerie n’est plus ce qu’elle était; les indifférents que l’Histoire
n’est qu’une succession de traditions perdues; les progressistes
que le monde est devant nous et non derrière.
Je me pose donc la question: si le maintien des traditions est
dans certains cas devenu une activité mercantile, pourquoi
accepte-t-on cette perspective chez nous et non chez des
peuples dont le mode de vie est encore «ancestral»? Est-ce
parce que chez nous le maintien des traditions se fait «du dehors»? Lequel d’entre nous aimerait vivre comme au temps de
ces traditions, dans l’insécurité financière, le manque de confort
et d’hygiène, le ravage des maladies? En outre, qui décide du
maintien des traditions pour des groupes ethniques qui les
vivent quotidiennement? Est-ce lié à notre vision romantique
d’un passé auquel on se cramponne, surtout pour les autres, ou
est-ce réellement une volonté des membres de ces communautés? Les profanes et les spécialistes peuvent apporter de multiples réponses…
Photos commentées: page 6
Michelle Guigoz
Erhard Loretan au sommet de l‘Everest le 30 août 1986. Il tient une
bannière "Carnaval de Broc 1,2 et 3 mars 1987". Photo Jean Troillet
DU 3 AU 25 OCTOBRE
Erhard Loretan: ses quatorze 8000
Erhard Loretan (1959-2011) est le premier Suisse à avoir gravi
tous les 8000 de la planète sans oxygène. Présentation
d’images, films et objets conservés au Musée alpin suisse à
Berne: photographies au sommet, extraits de carnets de
notes, documents d’expéditions.
L’exposition a lieu à l’occasion de l’inauguration, le 3 octobre à
Bulle, d’un parc public dédié à cet alpiniste exceptionnel.
Mercredi 7 octobre, 18h30: conférence et témoignage
Stefan Hächler, responsable des collections du Musée alpin
suisse à Berne, rappelle la valeur documentaire des fonds et
du matériel sportif d’Erhard Loretan. Présentation suivie du
témoignage d’un compagnon d’expédition.
Prix: entrée au musée. Le montant de la soirée sera remis à la
Fondation Nicole Niquille pour l’hôpital de Lukla.
Sans inscription.
DIMANCHE 27 SEPTEMBRE, 14h-15h30
Atelier créatif: poya à créer
Avec Virginie Forney. Découverte de quelques poyas anciennes et contemporaines. Chacun crée ensuite sa propre
montée à l’alpage. Adultes et enfants dès 6 ans.
Prix: CHF 5.- par participant.
Inscription possible à l’avance au 026 916 10 10 ou directement à l’arrivée sur place, selon le nombre de places disponibles.
SOMMAIRE
Tavillonneurs: art et métier
Vers la Nuit des Musées
Fous de couleur: expo et publication
Le Père Girard, pédagogue moderne
A quoi êtes-vous accro?
Des Himbas à nos armaillis
page 2
2
3
4
5
6
INFORMATIONS
INFORMATIONS
/ Aout
2015
N°N°65
65 / Août
2015
Commission jeunesse
PROCHAINES SORTIES
Tavillonneur: art et métier
Sous le soleil du 10 juin, une quinzaine d’enfants ainsi que
cinq accompagnants et parents ont eu le plaisir de découvrir «in situ» l’univers du tavillonneur Lucien Carrel. Nous
sommes montés au Petit Toss, un chalet au pied du
Verdy, au-dessus de La Villette.
Nous étions attendus par Mme Eisenring, la propriétaire, qui
nous a présenté son magnifique chalet avec sa toiture en
tavillons. La première partie a été restaurée il y a deux ans.
Lucien Carrel et ses collègues la terminent actuellement.
Une surface impressionnante, qui demande quatre mois de
travail à trois tavillonneurs. Ils façonnent les tavillons durant
la saison d’hiver, avec du bois local, des sapins abattus
dans la région. Lucien Carrel nous a précisé que la durée de
vie d’un toit comme celui-ci est d’environ quarante ans.
Mercredi 14 octobre: la couleur sort dans la nature
En forêt de Bouleyres, nous partons à la recherche
d’éléments naturels pour créer un tableau.
Rendez-vous:13h30 devant le Musée gruérien. Retour:
16h30. Dès 6 ans.
Mercredi 2 décembre: jeux d’hier et d’aujourdhui
Jouons ensemble à des jeux de société originaux.
Musée gruérien, 13h30-16h.
Prix: CHF 5.- par enfant à payer sur place.
Inscriptions: au plus tard trois jours avant la date de
l’activité par SMS au 079 288 36 33 ou par courriel à
l’adresse [email protected].
C'est uniquement oralement et par la pratique que le tavillonneur transmet son savoir-faire ancestral sur les propriétés
du bois, la manière de le fendre pour confectionner les bardeaux et la technique extrêmement raffinée de leur mise en
place sur la charpente.
Il faut près de 250 tavillons par m2 de toiture. Le toit du chalet fait 440 m2, il faut donc près de 100 000 bardeaux pour le
recouvrir. Ceci est plus qu’un artisanat, c’est un art.
Les enfants ont pu toucher les planchettes de bois, découvrir les outils, les clous, monter sur le toit, admirer ces
gestes ancestraux et poser toutes leurs questions.
Après une petite balade à travers une forêt où des forestiersbûcherons sortaient du bois avec des machines impressionnantes, nous avons partagé notre goûter avec Mme Eisenring. Elle nous a expliqué que, dans cette forêt, les sapins
sont d’une telle qualité que des luthiers viennent en choisir
pour en faire des violons.
Sonia Gremaud Pasquier
SAMEDI 19 ET DIMANCHE 20 SEPTEMBRE
Découvrir la Cité des Goûts et Terroirs
Baladez-vous de découverte en découverte dans le
centre historique de Bulle, Cité des Goûts et Terroirs.
Retrouvez en ville les éléments marquants liés à la production de fromage, au commerce des céréales et à la
bénichon. Participez après la promenade à une dégustation commentée des principaux produits de la région.
Point de rencontre avec le guide: Musée gruérien, 10h.
Les visites ont lieu par tous les temps (nombreux abris
tout au long du parcours).
Prix: CHF 20.-/personne. Gratuit pour les enfants accompagnés de moins de 12 ans.
Inscription au 026 916 10 10 ou par courriel [email protected].
SAMEDI 14 NOVEMBRE, 16h-23h
Nuit des Musées: Fous de couleur
Entrée gratuite au musée et au château de Bulle.
Au musée, découvrez l’exposition permanente à la lampe
de poche. Les expositions se rallument à la tombée de la
nuit pour des visites et des animations sur la couleur et la
lumière. Visites du château et rencontre avec les fantômes qui hantent les anciennes prisons. Eclairage nocturne, animation musicale et petite restauration sur le
thème des produits du terroir. Programme et horaire
complet sur www.musee-gruerien.ch.
Photo Sonia Gremaud Pasquier
2
2
INFORMATIONS
INFORMATIONS
/ Août
2015
N°N°65
65 / Août
2015
EXPOSITIONS PROLONGÉES
DE MÈCHE LORNA BORNAND
Prolongation jusqu’au dimanche 30 août.
L’artiste Lorna Bornand use subtilement du cheveu. Elle en
fait la matière première de ses dessins et de deux installations inédites. Une tapisserie monumentale s’anime d’une
myriade de fleurs en cheveux confectionnées à la main,
comme au siècle dernier, et une cascade ondoyante fait en
retour référence à l’état de nature.
Dimanche 30 août, 13h30-17h, finissage en présence de
l’artiste
14h et 15h: visites commentées par Lorna Bornand et Isabelle
Raboud-Schüle dans l’exposition et le secteur Trésors des collections.
Gruyères, autochrome, le 17 juin 1921.
©Photo Glasson Musée gruérien
DU 26 SEPTEMBRE 2015 AU 10 JANVIER 2016
Fous de couleur, l'expo
Autochromes, premières photos couleur de Suisse (1907-1938)
«Bientôt le monde sera fou de couleurs et Lumière en sera
responsable» (Alfred Stieglitz, revue Photography, 1907).
En 2002, les conservateurs du Musée gruérien découvrent
une mallette en bois dans le fonds Photo Glasson. Elle
contient 242 plaques en verre. Des photographies en couleur prises en Gruyère de 1914 à 1938. Des images précieuses, oubliées depuis des décennies. Le procédé utilisé, l’autochrome, est une technique de photographie diapositive en couleur commercialisée dès 1907 par les
frères Auguste et Louis Lumière, inventeurs du cinéma.
LE CHALET D’ALPAGE COMME CHOIX DE VIE
Prolongation jusqu’au dimanche 27 septembre
Photographies de Mélanie Rouiller et Marie Rime réalisées
dans neuf chalets de la Gruyère en 2013 et 2014.
L’exposition et la publication «Fous de couleur» racontent
les débuts de la photographie couleur en Suisse sur la
base de recherches menées dans plus de trente collections
publiques et privées. Laissez-vous éblouir par des vues
époustouflantes de Gruyères, de Chillon, de Zermatt, des
chutes du Rhin ou de la landsgemeinde d’Uri. Partez sur
les pas des photographes des Archives de la Planète, le
projet du banquier français Albert Kahn, qui réalisent plus
de 1600 clichés en Suisse dès 1911. Découvrez les motivations des auteurs de l’époque, entre respect de la tradition
picturale et conservation du patrimoine. Là réside tout le
paradoxe de l’autochrome: une technique nouvelle mise au
service d’une vision ancienne.
L’exposition et la publication sont réalisées en collaboration
avec le Musée Albert-Kahn de Boulogne-Billancourt. Sous
le patronage de la commission suisse pour l’Unesco, dans
le cadre de l’Année internationale de la Lumière. L’ouvrage
est édité par les éditions Alphil, Neuchâtel.
Christophe Mauron
Vernissage: vendredi 25 septembre, 18h30
MERCREDI 21 OCTOBRE, 14h-16h
Animation pour enfants
Visite de l’exposition «Fous de couleur» et atelier photographique sur le thème de la lumière. Les enfants réalisent au laboratoire un photogramme. Avec de petits objets, ils créent une image sur le papier photosensible. Flashage et développement
selon la technique argentique.
Prix: CHF 5.- par enfant. Dès 8 ans.
Inscription recommandée au 026 916 10 10 ou sur place.
3
3
INFORMATIONS
INFORMATIONS
N°65
Août2015
2015
N°
65 //Août
MERCREDI 26 AOÛT
17 SEPTEMBRE – 15 OCTOBRE
Le Père Girard
pédagogue
de la modernité
Conférence donnée au Musée gruérien par Pierre-Philippe
Bugnard, historien, professeur à l’Université de Fribourg. A
l’occasion du Jubilé des 250 ans de la naissance du pédagogue.
Admiré de l’Europe entière, pourquoi a-t-il été viré? Reconnu parmi les plus importants pédagogues du XIXe siècle, le
Père cordelier Grégoire Girard n’a pas pu poursuivre sa
prestigieuse carrière à l’école publique de Fribourg.
«Il n’y a pas eu un seul jour où les écoles françaises des
garçons n’aient été visitées par des étrangers de tous
pays… dans l’intention de… les imiter dans leur patrie…»,
notait dans son rapport de 1818 la Commission des écoles.
A l’époque, Fribourg était la Finlande du PISA 2003! Les
plus grands pédagogues de l’époque, dont le patriarche
Pestalozzi lui-même, restaient bouche bée devant les résultats obtenus par la méthode du cordelier fribourgeois. Dès
le XIXe siècle, Girard est cité par les plus prestigieux répertoires pédagogiques, avec une mention aussi importante
que Rousseau ou Kant dans le «Dictionnaire de pédagogie» de Ferdinand Buisson, par exemple. Il figure aujourd’hui entre Tolstoï et Korczak dans l’«Anthologie des
pédagogues du monde entier» au volume des «Pédagogues de la modernité».
Pourtant, en 1823, il est viré de l’école qu’il a fait construire,
une école réalisant par ses aménagements intérieurs une
harmonie rare entre architecture et pédagogie!
Rendez-vous: Musée gruérien, 18h30.
Prix: entrée au musée/gratuit pour les AMG.
Durée: 1h30.
Sans inscription.
A la recherche du territoire fribourgeois
Cours public de la Société d’histoire du canton de Fribourg
L’espace de notre canton n’a pas été délimité par la
Providence divine ou les accidents géologiques, et
l’histoire aurait pu le dessiner différemment! On
s’efforcera donc de le situer au cœur – ou à la marge –
de successifs réseaux économiques, religieux, politiques et culturels.
Au Moyen Âge, ce coin de pays a d’abord été structuré par
des fondations de monastères. Avec Hauterive, la PartDieu, la Fille-Dieu, la Maigrauge, la Valsainte, il s’est inscrit
dans un vaste système monastique centré sur la Bourgogne (ordres de Cluny et de Cîteaux). Et le fondateur de
Fribourg, Berthold IV, l’a placé dans le réseau des cités
zæhringiennes – en ces temps-là, bien sûr, on ne parle pas
encore de canton!
C’est avec les patriciens que Fribourg passe du statut de
bourg marchand à celui de Ville-Etat. Maîtresse d’un territoire fermé sur lui-même, enclavé dans les terres de Berne? En réalité, il est grand ouvert sur l’extérieur. Le premier
réseau décisif est celui des Jésuites, qui relie Fribourg à
Rome et à tout un système éducatif et religieux dans
l’Empire allemand. Mais parallèlement se développe un
système complexe d’accords militaires et d’échanges
commerciaux avec la France.
De 1800 à nos jours
La construction de
l’Etat cantonal moderne, de 1800 à nos
jours, est caractérisée
par des efforts volontaristes pour structurer le territoire, par
divers moyens.
Barrage de Rossens, 1948-1950.
©Photo Charles Morel Musée gruérien
L’administration, par exemple, avec un nombre variable de
districts. Ou les voies de communication: le réseau routier
ne démarre vraiment qu’après 1830, le réseau ferroviaire
est implanté de haute lutte. Mais l’économie rend mouvantes les limites réelles du territoire. A preuve, au XXe siècle,
l’évolution des zones de collecte du lait ou des réseaux de
distribution de l’électricité, qui ne coïncident pas forcément
avec les frontières du canton. Enfin, pour passer du territoire au «terroir», si le marketing est prévalant, c’est la réflexion historique qui aide à comprendre la force et la faveur actuelles de cette notion. C’est pourquoi la dernière, et
savoureuse, séance de ce cours public s’agrémentera de
diverses dégustations!
Anne Philipona
CINQ SÉANCES
les jeudis de 19h à 21h au Musée gruérien à Bulle
les mercredis précédents au Musée d’art et d’histoire
(MAHF) à Fribourg.
Façade de l’école
des garçons conçue
en 1819 par le Père
Girard, à Fribourg,
rue des Chanoines.
Photo Pierre-Philippe
Bugnard 2014
44
Prix: CHF 140.- (étudiants: CHF 100.-) pour tout le cycle;
CHF 30.- pour une soirée (admission dans la limite des
places disponibles).
Inscription par courrier au MAHF, rue de Morat 12, 1700
Fribourg, ou par courriel [email protected].
INFORMATIONS
INFORMATIONS
Août 2015
N° 65N°65
/ Août/2015
Bibliothèque
Lire, c'est s'évader…
Durant deux mois, la bibliothèque a mis à disposition des
lecteurs, petits et grands, des panneaux sur lesquels chacun
pouvait s’exprimer: coups de cœur, souhaits, propositions
d’achat, avis, slogans…
Les enfants ont été nombreux à écrire et à dessiner spontanément sur des billets de couleur pour dire leur plaisir de
venir à la bibliothèque. Tellement nombreux que le panneau
a été rapidement rempli! Leurs commentaires nous ont fait
chaud au cœur.
Les lecteurs adultes, eux, ont pris le temps de donner leur
avis. Quelques demandes d’augmentation des horaires par
les étudiants, mais surtout des réflexions sur l’importance du
livre et de la lecture dans une vie.
Lire, c’est s’évader… un plaisir qu’on renouvelle à chaque
fois que l’on découvre un nouveau bouquin
Evasion, plaisir, ouverture
S’offrir le luxe du temps ralenti et solitaire
Lire, c’est partager des vies, des aventures, c’est s’ouvrir au
monde, c’est apprendre beaucoup de choses. Bref, c’est
génial
Lire pour oublier ses ennuis, mettre tous ses problèmes de
côté et ne penser qu’à l’intrigue
Lire pour apprendre à écrire, à parler, à vivre
Sans livres, que ferions-nous?
Et vous, à quoi êtes-vous accro?
La Bibliothèque de Bulle participe à la
campagne nationale AccroBiblio pour la
promotion des bibliothèques.
Cette campagne a pour but de donner
aux lecteurs la possibilité de dire en quoi
leur bibliothèque répond à leur passion.
Postez un message sur le site http://www.bibliofreak.ch/ et
précisez la bibliothèque de votre cœur.
ANIMATIONS POUR ENFANTS
Samedi, ça te dit?
Samedi 12 septembre, 9h30-12h
Viens reconstruire les tours d’Ogoz.
Construction de la maquette des tours de l’île
d’Ogoz. Atelier animé
par l’Association Île
d’Ogoz qui met le matériel à disposition.
Jeunes autonomes dès
12 ans et tandems
Maquette des tours de l'île d'Ogoz.
Photo Antoine Gremaud
adultes-enfants dès 8
ans.
Prix: CHF 15.- par personne (avec la maquette à emporter). Inscription recommandée au 026 916 10 10 ou [email protected].
Histoires du mercredi
Mercredi 28 octobre, 14h30-15h15
Nos histoires vont t’en faire voir … de toutes les couleurs!
Dès 4 ans. Un petit goûter suivra. Entrée libre sans inscription.
Né pour lire
Jeudis 10 septembre et 8 octobre, 9h-10h
Samedi 17 octobre, 15h30-16h30
Tous les deuxièmes jeudis du mois, les tout petits de 0 à 4
ans partent à la découverte du livre avec leurs parents, en
compagnie d’une animatrice. Afin que les papas puissent
aussi participer à ce moment d’échange avec leur enfant
autour du livre, une séance est organisée quelques samedis par année. Entrée libre sans inscription.
Lise Ruffieux
5
5
INFORMATIONS
INFORMATIONS
INFORMATIONS
/ Août
2015
N°N°65
65 / Août
2015
Des Himbas à nos armaillis
Commentaires rédigés sur la base de réflexions d’Isabelle
Raboud-Schüle, Serge Rossier et Jacques Périer, sociologue
et auteur des photos des femmes Himbas et du musée vivant
du Damaraland en Namibie.
Les Himbas sont des pasteurs nomades qui vivent
principalement de leur
bétail. Ils sont connus pour
leur passion pour la beauté
corporelle.
De nombreux touristes
viennent visiter les villages
Himbas qui bénéficient
d'écoles mobiles où les
enfants apprennent l’anglais.
Des collectivités locales et
des ONG les aident à protéger et à valoriser leur
culture.
Les femmes Himbas photographiées par Jacques
Périer faisaient de l’autostop.
L’une d’elle porte autour du cou un téléphone portable. Tourisme ou non, difficile d’éviter les contacts avec le monde
moderne, ses qualités et ses tares!
Les musées vivants, dont Ballenberg est une illustration,
tentent de faire revivre le quotidien d’autrefois dans son environnement traditionnel. Une de leurs dérives a été celle des
«zoos humains» qui montraient des tribus dites primitives lors
des expositions internationales en Europe dès la seconde
moitié du XIXe siècle. Actuellement, les pays africains montrent aux touristes les clichés préconçus qui répondent à leur
demande! Cependant, impossible de «muséifier» des populations. Dès qu’elles entrent en contact avec du nouveau, leur
propre culture évolue. Le critère d’authenticité est d’ailleurs le
point faible des musées vivants.
Dans celui du Damaraland, le feu est allumé en faisant tournoyer un bâtonnet sur une pièce de bois munie de petits entonnoirs. Un des personnages à moitié nus parlait parfaitement l’anglais et expliquait très naturellement que leur spectacle permettait de financer la communauté.
En Europe, les traditions vivantes expriment la continuité;
elles permettent aux personnes d’aujourd’hui de s’identifier
pour autant que les traditions se recréent dans le monde
d’aujourd’hui et qu’elles perpétuent un savoir-faire très ancien.
Mais le concept de représentation fait aussi partie de la vie
de ces traditions: il s’agit de démontrer un savoir-faire à
l’ancienne (par exemple la fabrication traditionnelle du fromage) et les désalpes en costume, la Fête de la Poya à Estavannens, les cortèges et animations contribuent à faire
connaître les pratiques et à en transmettre l’émotion. Même
si l’image idyllique qui s’en dégage est fort éloignée de la
réalité quotidienne.
La fabrication du gruyère
sur la place du marché
les jeudis d'été à Bulle
relève-elle du «zoo humain» ou d'une tradition
vivante?
Cependant, l'armailli qui
continue à fabriquer sur
son alpage un gruyère «à
l'ancienne» dans un chalet «aux normes», selon
des normes modernes avec du lait de vaches modernes...
traites à la machine moderne prouve que la «tradition» n'est
pas figée.
Photo Alden Ceresa
En bons Européens, on a le regard à constantes variables.
On met les mots qui nous arrangent sur des réalités semblables, selon qu'elles nous impliquent ou qu'elles nous permettent de juger les autres...
IMPRESSUM. L’Ami du Musée – Informations, journal édité par la Société des Amis du Musée gruérien, case postale 66, 1630 Bulle 1. Parution: 4 fois par année.
Impression: Glassonprint, 1630 Bulle. Mise en page: Eduardo Eguizábal, 1661 Le Pâquier (eeguizabal @hispeed.ch).
Rédaction: Michelle Guigoz, 1688 Sommentier ([email protected]) – Michel Gremaud, chemin de la Réche 79, 1630 Bulle (mic.gremaud @bluewin.ch).
6
6