revue de presse - Paris Historique

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revue de presse - Paris Historique
REVUE DE PRESSE
2ème quinzaine d’avril 2016 16-04-Q2
Bouquinistes parisiens (Les) menacés d’exil pour laisser place aux omnibus
(D’après « Annales politiques et littéraires », paru en 1899)
Directeur de la publication : Pierre HOUSIEAUX
Rédaction : l’équipe des bénévoles de l’association
Les informations contenues dans ce document proviennent de journaux, de communiqués d’associations, d’organisations. Ils
n’engagent en rien la responsabilité de l’association Paris historique
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SOMMAIRE
SYNTHÈSE.................................................................................................................................................................... 2
1 – PATRIMOINE........................................................................................................................................................ 2
1 - 1 - Le Panthéon restauré redevient un belvédère sur Paris ........................................................................ 2
1 - 2 - Quel devenir pour la caserne des Minimes, près de la place des Vosges (IIIe) ? ............................... 4
1 - 3 - A Paris, le retour des kiosques à musique .................................................................................................. 5
1 - 4 - Sur les ponts de Paris : le pont Neuf, le plus vieux pont de Paris .......................................................... 6
1 - 5 - La place du marché Sainte-Catherine (IVe), un site délaissé au charme détruit. .............................. 7
1 - 6 - La croix surmontant le dôme de Saint-Paul-Saint-Louis a retrouvé ses ors... Ce qui m'a fait
découvrir une surprenante décision prise par la Monarchie de Juillet ........................................................... 8
1 - 7 - Paris et son étonnant village de la Butte aux Cailles ................................................................................ 9
1 - 8 - Paris - Archéologie : la découverte qui embarrasse l'Institut de France ...........................................10
1 - 9 - Le château Rothschild attend sa nouvelle vie..........................................................................................11
1 - 10 - La rue des Nonnains d'Hyères... qui venaient d'Yerres .......................................................................12
1 -11 - Faut-il détruire la tour de la muraille édifiée par Philippe Auguste ?...............................................13
2 – PROJETS URBAINS ...........................................................................................................................................14
2 - 1 - Canopée des Halles : une provocation dans le cadre patrimonial des édifices classés ..................14
3 – REGARDS VERS LE PASSÉ ..............................................................................................................................17
3 - 1 - Il y a 100 ans on pouvait acheter des chaussures "Incroyable" à l’Hôtel de Sully................................17
3 - 2 - La maison Barbedienne.........................................................................................................................................................19
3 - 3 - Bouquinistes parisiens (Les) menacés d’exil pour laisser place aux omnibus .......................................23
3 - 4 - Le 21 avril 1858, la colonne de la fontaine du Châtelet est déplacée de 12 mètres !...........................25
3 - 5 - Le 22 avril 1370, le prévôt de Paris Hugues Aubriot pose la première pierre de la forteresse de
la Bastille.......................................................................................................................................................................................................25
4 – PARUTIONS ........................................................................................................................................................25
4 - 1 - Redécouvrez l'architecture parisienne du Second Empire à travers les collections du musée
d'Orsay. ..........................................................................................................................................................................................................25
4 - 2 - Editions Alexandrines 21 avril ..........................................................................................................................................26
SYNTHÈSE
1 – PATRIMOINE
1 - 1 - Le Panthéon restauré redevient un belvédère sur Paris
Bati actu Stéphanie Odéon, le 06/04/2016
http://www.batiactu.com/edito/pantheon-restaure-redevient-un-belvedere-sur-paris44419.php?MD5email=ebde0252b60287326f44069e9ed2f220&utm_source=news_actu&utm_medium=edito
© Benjamin Gavaudo - Centre des monuments nationaux / Panthéon vue depuis la rue Soufflot
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© Benjamin Gavaudo - Centre des monuments nationaux / Vue sur l'ouest Paris depuis le Panthéon
CHANTIER. Après trois ans de restauration, le monument historique a rouvert ses parties hautes au public. Les
touristes peuvent désormais redécouvrir une vue à 360° de la capitale, à 35 mètres de hauteur. Pour arriver à ce
résultat, plusieurs défis techniques ont été relevés. Retour sur un chantier historique.
Dans le cadre d'une campagne de restauration de grande envergure, entamée depuis près de dix ans pour
résoudre de façon pérenne les problèmes structurels du Panthéon, la première étape concernait les parties
hautes du monument historique à savoir la coupole, le lanternon et le tambour avec sa colonnade. Il aura fallu
presque trois ans, de janvier 2013 à octobre 2015, pour réaliser ces travaux. Trois années pendant lesquelles la
zone en chantier a été fermée au public.
Le Centre des monuments nationaux a annoncé la réouverture aux visiteurs des parties hautes du monument,
intérieures et extérieures, à partir du 1er avril 2016. Depuis la colonnade du Panthéon située à 35 mètres de
hauteur, le site propose à nouveau à ses visiteurs l'une des plus belles vues à 360° de la capitale, souligne le
CMN.
Installation d'un échafaudage léger sur la structure du bâtiment, présence de plomb dans les pierres, structures
métalliques insérées dans la pierre, les défis à relever étaient multiples pour cette restauration, conduite par le
CMN.
Après cette première phase de restauration, d'autres chantiers vont concerner l'ensemble des parements
extérieurs puis des sols de l'enclos extérieur.
Edifié entre 1764 et 1790, par l'architecte Jacques-Germain Soufflot, le Panthéon constituait l'un des chantiers les
plus ambitieux de son temps.
Cependant, l'édifice présentait des désordres dus au vieillissement des pierres, à un défaut d'étanchéité, à la
corrosion importante des éléments métalliques insérés dans la maçonnerie et à la mauvaise répartition des
poussées sur les piles et les arcs de la croisée du transept. Des problèmes structurels auxquels la restauration
entend remédier de façon pérenne.
La première phase des travaux, entamée en janvier 2013, a donc concerné la coupole, le lanternon et le tambour
avec sa colonnade. Le chantier a été achevé en octobre 2015. L'accès au public, fermé pendant la restauration, a
rouvert le 1er avril 2016.
Pour le Centre des monuments nationaux, qui a conduit les travaux, cette réouverture au public est importante.
Elle permet de découvrir "le Paris historique tel que Victor Hugo l'imaginait dans les Misérables en 1862" explique
le CMN dans un communiqué.
Les professionnels qui ont travaillé à cette restauration ont relevé plusieurs défis. L'un d'eux concernait les
éléments métalliques. Insérés dans la maçonnerie, il était en effet impossible pour les équipes d'en évaluer l'état
et les restaurer. Cependant, les parties visibles ont été traitées en prévention ou remplacées quand elles étaient
trop corrodées. Par ailleurs, des dispositifs de renfort ont été mis en place, précise le Centre des monuments
nationaux.
Un travail d'étanchéité a été mené sur les couvertures, composées de plomb, de cuivre et de pierre, pour
préserver les murs intérieurs.
Autre contrainte du chantier : la présence de plomb, dans les couvertures comme dans les maçonneries, a
nécessité de mettre en place un protocole particulier pour assurer la protection des artisans travaillant sur le
chantier. Ainsi, pour éliminer les poussières, chargées en plomb, issues des pierres, un produit a été projeté sur
les parements. En séchant, une pellicule souple se formait emprisonnant les poussières. "Ces déchets ont été
déposés dans des conteneurs spéciaux pour être traités en déchetterie, " indique le CMN.
Soumises aux conditions climatiques, les sculptures extérieures ont été pour une grande partie refaites à neuf,
contrairement aux sculptures intérieures qui ont pu être conservées. Le CMN précise à ce sujet que ces travaux
de restauration ont mobilisé à la fois des tailleurs de pierre et des sculpteurs.
Par ailleurs, ce chantier était l'occasion de procéder à un nettoyage des parements et des sculptures de pierre
considérablement encrassés avec les années. Pour ce faire, un procédé de nettoyage original a été mis en place.
Il consistait à utiliser des compresses à base d'argile et des projections de latex liquide chargé de produits actifs
capables de fixer les salissures sans porter atteinte à la surface de la pierre.
La première phase de restauration terminée va laisser place à d'autres chantiers d'envergure sur les grands arcs
et les parements d'intérieurs, afin de stopper l'oxydation des fers d'armatures et des chutes de pierre qu'elle
occasionne. L'ensemble des parements extérieurs et des sols de l'enclos extérieur feront également l'objet d'une
restauration.
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Des travaux d'accessibilité sont également prévus pour permettre à tous les publics de venir visiter le monument.
Un ascenseur doit notamment être installé, rappelle le CMN.
Coût : 19 millions d'euros, financés à 100% par le Centre des monuments nationaux
250 personnes ont travaillé sur ce chantier, entre janvier 2013 et octobre 2015
305 m3 de pierres remplacées
10.500 m2 de surface de pierre nettoyées
1 - 2 - Quel devenir pour la caserne des Minimes, près de la place des
Vosges (IIIe) ?
Vivre le Marais 17 avril 20167
Caserne des Minimes côté rue des Tournelles (IIIe)
A quelques encablures de la place des Vosges, formant un grand quadrilatère avec les rues des Tournelles,
Saint-Gilles, de Béarn et des Minimes, la caserne des Minimes qui a remplacé le couvent du même nom en 1823
abrite aujourd'hui plusieurs dizaines de gendarmes qui y logent avec leur famille.
Mais voilà des bruits de plus en plus audibles indiquent que la Mairie aurait dénoncé le bail avec la gendarmerie
et les occupants actuels devraient quitter les lieux fin 2017. Une discrète visite d'édiles comprenant Anne
Hidalgo, l’adjoint au logement Ian Brossat et Pierre Aidenbaum, maire du IIIe a eu lieu le 14 avril et a été ébruitée
par le journal "20 Minutes". Visite qualifiée de "repérage" par le quotidien qui met ainsi à nouveau sous les
projecteurs cette caserne imposante immense et convoitée. Il serait en effet question de la transformer afin d'y
aménager des logements sociaux.
La volonté à tous crins de construire des logements sociaux à Paris peut être en partie satisfaite en "préemptant"
les réserves immobilières des casernes de Reuilly, Exelmans et des Minimes ou les locaux laissés vacants
boulevard Morland suite au départ de Direction de l'Urbanisme, représentent des potentialités inespérées pour
l'équipe municipale. La caserne des Minimes a elle seule, ce sont en effet 6 000 m² aménageables, ce qui ferait
de la rue Saint Gilles, déjà bien dotée avec la cour de Venise au n° 12 qui abrite 75 logements sociaux, un des
hauts lieux de ce type d'habitat dans le centre de Paris.
L’Îlot du 25 Michel Le Comte (IIIe) transformé en 30 logements sociaux (Photo atelier Dupont)
Des logements sociaux pourquoi pas mais faudrait-il encore qu'ils soient autre chose qu'un effet d'aubaine et
d’opportunité pour les élus afin de remplir un quota défini par la loi et même au-delà puisque Paris veut faire
mieux encore. Il y a dans la manière de procéder, entre angélisme, calculs politiques et bien-pensance, une sorte
de germe qui à terme risque de nuire aux promoteurs enthousiastes des ces investissements. Car finalement
s'inquiète-t-on en haut lieu de savoir ce qu'en pensent les contribuables que sont les habitants ?
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En règle générale, il y a logement social s'il y a prix de revient social. Si comme à Paris on achète cher, si on
rénove à grands frais et si on loue social il y un déficit que quelqu'un doit combler. Ce quelqu'un c'est le budget
de la Ville dont le déficit est financé par l'emprunt qui repose finalement sur les épaules des contribuables actuels
et futurs. C'est ce qui nous inquiète dans la frénésie en faveur du logement que nous constatons actuellement.
Aider les moins bien "nantis" n'a du sens que si l'on ne tombe pas dans l'excès souvent dénoncé "d'assistance"
ou "d'assistanat ".
Par ailleurs, nombreux sont ceux qui du fait de leur salaire ne pourront jamais bénéficier des ces appartements
car ils se trouvent juste au-dessus de la limite des normes édictées et pourtant ils contribuent financièrement. Ils
devront s'en aller de Paris lorsque leur famille s’agrandira par exemple, faute de trouver un loyer "raisonnable'" ou
de pouvoir acheter. Ils garderont alors un goût très amer d'être ainsi floués et exclus.
L'Hôtel d'Ecquevilly 60 rue de Turenne (IIIe) dont le tiers des 2.000 m2 habitables transformé en logements
sociaux (Photo VlM)
Confisquer de telles emprises immobilières diminue et rétrécit encore plus l'offre, ce qui a pour conséquence de
faire monter les prix déjà très élevés ou d'empêcher qu'ils ne baissent.
Bien sûr il est facile de dire que lorsque l'on est empreint de convictions et que l'on a les moyens de les mettre
en œuvre, alors il faut foncer. Oui peut-être mais sûrement pas tête baissée en oubliant ceux qui vous ont fait roi.
Ne perdons jamais de vue ce proverbe anglais, "la plume du coq d'aujourd'hui peut devenir celle du plumeau de
demain". Il ne faudrait pas que ce dossier des logements sociaux tous azimuts devienne une bombe à
retardement électorale à la mesure du forçage mené actuellement pour l'imposer partout et au-delà, faut-il le
reconnaitre, d'un honnête discernement (voir notre article du 8 décembre 2014 sur l’appartement
communautaire). L'exemple de la caserne des Minimes sera très instructif à cet égard.
Dominique Feutry
1 - 3 - A Paris, le retour des kiosques à musique
Ce sont les parisiens qui en ont décidé ainsi lors du vote du budget participatif. Les kiosques à musique sont
remis à l'honneur...jusqu'à la fin de l'année !
France 3 régions Par Christian Meyze Publié le 17/04/2016
http://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/paris-le-retour-des-kiosques-musique977381.html#xtor=EPR-521-[france3regions]-20160418-[info-bouton7]
© MaxPPP
Que la fête commence dans les parcs et jardins de la capitale. Les parisiens en ont décidé ainsi lors du vote du
budget participatif : les kiosques à musique sont de retour au moins jusqu'à la fin de l'année. Il en reste
heureusement quelques uns à Paris
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Moment de rencontre et de partage, Carla Carrasqueira et Colette Zagaroli se sont rendues dans le square Saint
Lambert dans le 15ème et au Parc Montsouris dans le 14ème.
Retour des kiosques à musique
1 - 4 - Sur les ponts de Paris : le pont Neuf, le plus vieux pont de Paris
Commencé en 1578, achevé en 1607, Il porte la patine du temps. Le pont, qui était neuf à la fin du 16ème siècle,
a conservé le nom que les parisiens lui avaient donné à l'époque. Mais il est devenu, entre-temps, le plus vieux
de la capitale. Un monument historique à bien des égards.
France 3 régions Par Christian Meyze Publié le 20 avril 2016
http://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/sur-les-ponts-de-paris-le-pont-neuf-le-plus-vieux-pont-deparis-979366.html#xtor=EPR-521-[france3regions]-20160420-[info-bouton5]
© Loïc Venance/AFP Photos
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En 1578, quand commence sa construction décidée par le roi Henri III, il y a urgence. Il y a peu de ponts sur la
Seine. Et surtout, aucun ne traverse totalement le fleuve. Jusque là en effet, les ponts à Paris passent par l'Ile de
la Cité et joignent les deux rives en deux temps. Surtout, ils sont en bois, étroits, et souvent faits de bric et de
broc. Ils sont couverts, bordés d'habitations, encombrés et plus très adaptés à l'époque.
Le 16ème siècle en effet, est une période d'intense développement économique. Et Paris est parmi les plus
concernées par ce développement. La ville est sortie depuis assez longtemps déjà de ses limites historiques et il
est devenu important de pouvoir passer d'une rive à l'autre rapidement et facilement. Le nouveau pont, pour
remplir ce rôle, va relier pour la première fois les deux berges en un seul jet. Il sera en pierre, maçonné, large et
découvert. Une modernité qui va très vite, assurer son succès.
Ponts de Paris Le Pont Neuf
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Et si nous partions à la découverte des ponts de Paris? Ils sont 37 au total à enjamber la Seine... Les plus
anciens sont des gardiens d'histoire, les plus récents sont les témoins de leur temps. Toute la semaine, nous
vous ferons découvrir ces ponts, tous très différents les uns des autres... Le s
► Retrouvez l'intégralité de la série "Sur les ponts de Paris"
1 - 5 - La place du marché Sainte-Catherine (IVe), un site délaissé au
charme détruit.
Vivre le Marais 18 avril 2016
http://www.vivrelemarais.typepad.fr/
Vue d'un établissement qui a laissé à l'extérieur les installations de sa terrasse durant les horaires de
fermeture (Photo DT)
Rien ne s’améliore pour la malheureuse place du Marché Sainte–Catherine. Les débordements sont partout dès
qu’il fait beau avec en sus les nuisances sonores diurnes et nocturnes. Ce sujet récurrent commence à fatiguer
les riverains qui ne baissent pas les bras au contraire mais sont consternés par l’inefficacité de l’administration et
des élus alors que la situation est connue de tous. Un projet existe afin d’apporter des améliorations avec
notamment l’installation de plates-bandes végétalisées qui bloqueraient l’extension des terrasses. Il est aussi
question de mesures de bruit de la part de Bruitparif pour objectiver le niveau de nuisances.
Mais outre l’aspect général et le bruit ce qui inquiète davantage, ce sont les terrasses fermées qui se sont
durablement installées. Mme Hyafil a réaffirmé récemment lors de l’assemblée générale de "Vivre le Marais !" son
opposition, mais elle ne trouve pas de volonté ferme en retour du côté des pouvoirs publics, notamment la mairie,
qui devraient, et nous l’avons maintes fois répété, se soucier un peu plus de cet ensemble pourtant remarquable
du XVIIIe siècle, que chacun devrait avoir à cœur de protéger.
Autre exemple de terrasse restée installée à l'extérieur durant les horaires de fermeture avec dépassement
d’emprises autorisées (Photo DT)
Mais hélas les terrasses sont fermées en permanence (elles ne sont non rentrées hors du service, comme
l’illustrent les photos), et s’étendent bien au-delà des clous qui marquent au sol l’emprise autorisée. Elles
aggravent le bruit (puisque la fréquentation ne dépend plus de la météo), constituent une appropriation
permanente de l’espace public et défigurent la place.
Elles prennent plusieurs formes, il n’y a même pas d’unité dans ces structures fixes qui ne devraient d’ailleurs pas
souffrir la moindre tolérance et qui avouons-le sans ambages enlaidissent le site. Mais voilà « business is
business », les riverains sont bien loin de ces contingences… Un autre endroit tout proche, la place du Bourg
Tibourg (IVe) flanquée de contre terrasses envahissant l’espace public connait une situation identique.
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Combien de temps encore cette vie délétère réservée aux habitants va-t-elle perdurer ?
1 - 6 - La croix surmontant le dôme de Saint-Paul-Saint-Louis a
retrouvé ses ors... Ce qui m'a fait découvrir une surprenante décision
prise par la Monarchie de Juillet
L’Indépendant du 4ème jeudi 21 avril 2016
http://www.lindependantdu4e.typepad.fr/
Pendant de longs mois, le dôme de l'église Saint-Paul-Saint-Louis a été masqué par un énorme échafaudage qui
ressemblait à un impressionnant piédestal (voir mes articles du 18 octobre 2014 et du4 juin 2015).
Ces échafaudages ont commencé à être démontés même si on peut encore les voir partiellement comme le
montre cette photo prise hier (le 20 avril 2016) :
Cependant, la partie supérieure du dôme a été complètement dégagée et laisse apparaître une croix dorée tout
étincelante.
:
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Cela surprend quand on compare avec la version antérieure. Pour ceux qui auraient oublié, j'ai fait une
comparaison avec une photographie que j'avais prise en 2009 alors que l'ensemble de l'église était en très
mauvais état :
En écrivant cet article, j'ai trouvé un ouvrage qui m'a permis d'en savoir plus sur cette croix et de faire une
surprenante découverte concernant une décision prise par la Monarchie de Juillet. D'après un ouvrage écrit par
Denis de Hansy, Notice historique sur la paroisse Saint-Paul-Saint-Louis, en 1842 et imprimé par Dondey-Dupré,
une croix avait existé à cet endroit avant la Révolution française à l'époque où il s'agissait de l'église Saint-Louisdes-Jésuites. Cette croix aurait été détruite à la Révolution. Or, une nouvelle croix dorée a été réinstallée pendant
la Restauration. Cependant, comme la dépense était importante il a fallu attendre 1826 pour que le Conseil de
fabrique programme une dépense de 1000 francs étalée sur deux ans MAIS cette nouvelle croix dorée a
semble-t-il été démontée en 1831 : "par ordre de l'autorité publique tombèrent à la fois en février 1831, la plupart
des croix élevées sur le sommet des églises parisiennes, comme si leur destruction dût calmer les factions, et
effacer de l'extérieur de nos temples ce caractère religieux que nos pères savaient leur imprimer" (page 19).
Je n'ai pas de certitude concernant la date à laquelle une croix a été rétablie sur le dôme de l'église Saint-PaulSaint-Louis. Cependant, il est fort possible que cette nouvelle érection ait eu lieu aux alentours de 1861 pendant
le Second Empire. En effet, c'est à ce moment que la façade a été restaurée sous la direction de l'architecte
Baltard (d'après le dossier de presse à l'occasion de la restauration de l'église Saint-Paul-Saint-Louis édité vers
2012)
1 - 7 - Paris et son étonnant village de la Butte aux Cailles
Société de l'histoire de Paris et de l'Ile de France a partagé la publication de I Love Emotion. 19/042016
https://www.facebook.com/Soci%C3%A9t%C3%A9-de-lhistoire-de-Paris-et-de-lIle-de-France-481114978574015/
http://www.i-love-emotion.com/paris-et-son-etonnant-village-de-la-butte-aux-cailles/
Dans le 13ème arrondissement, ‘La Butte aux Cailles' est l'un des rares quartiers de Paris à avoir gardé son côté
pittoresque et sa physionomie de petit village.
A l'écart des grands ensembles de Tolbiac et de la Grande Bibliothèque semble résister un ensemble de petites
rues pavées bordées de bars chaleureux, de salons de thé, de charmants restaurants et de maisonnettes aux
cours arborées et portes colorées.
L'endroit doit son nom à Pierre Caille, qui acheta la butte en 1543, mais c'est seulement en 1860 que la butte a
rejoint le territoire de Paris. Elle appartenait avant à la commune de Gentilly. Si la Butte aux Cailles a gardé son
allure de village, c'est notamment parce qu'elle est construite sur des carrières de calcaire, qui empêchent qu'on y
construise des bâtiments trop lourds, comme des immeubles.
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Même s'il n y a ici ni monument ni musée à visiter et que le mieux est de flâner sans but, quelques lieux restent à
inscrire sur le parcours.
Comme sur la place Verlaine par exemple où vous trouverez une fontaine d'eau ferrugineuse qui attire de
nombreux habitants pour son eau riche en fer et en fluor. La piscine, voisine, est l'une des plus anciennes de la
capitale, et continue d'être alimentée par un puits artésien d'où l'eau sort naturellement à 28 degrés.
Ne manquez pas ‘La Petite Alsace', un ensemble de 40 maisons de ville construites en 1912 dans le style
alsacien. Puis, en face, admirez les jolies maisons de la villa Daviel et leurs jardinets.
Le quartier est aussi un terrain privilégié par les artistes de rue. Gardez le regard concentré, car, à toute époque
de l'année, les créations se succèdent. Miss'Tic, Speedy Graphito, Jeff Aérosol ou Seth par exemple sont de
ceux qui ont entrainé un mouvement qui caractérise ce quartier.
Vous voudrez peut-être aussi continuer vers l'étonnante Cité Florale, le Parc Montsouris ou le quartier de la
Maison Blanche. Installez-vous dans un hôtel à proximité, au Best Western Paris Italie par exemple, tout juste
rénové, enfilez vos plus confortables chaussures et lancez-vous à la découverte de ces ruelles qui font toute la
beauté de Paris. Vous êtes à la bonne adresse.
Article écrit par : Stéphane Duault
1 - 8 - Paris - Archéologie : la découverte qui embarrasse l'Institut de
France
Des travaux ont permis de découvrir une nouvelle tour de l'enceinte de Philippe Auguste. Un événement rare,
mais sur lequel l'Institut n'a guère communiqué.
PAR FRÉDÉRIC LEWINO Publié le 24/04/2016 | Le Point.fr
http://www.lepoint.fr/culture/paris-archeologie-la-decouverte-qui-embarrasse-l-institut-de-france-24-04-20162034529_3.php
Si d'autres tours de l'enceinte de Philippe Auguste ont déjà été découvertes, celle de l'Institut de France a le
mérite de faire apparaître sa méthode de construction. © Oppic/ Patrick tourneboeuf
La découverte d'une nouvelle tour de l'enceinte de Philippe Auguste (fin du XIIe siècle) est un événement
suffisamment rare pour être célébré. Habituellement, quand l'Inrap (Institut national de recherches archéologiques
préventives) effectue ce genre de fouille, elle convie la presse pour fêter l'événement. Mais, dans le cas présent,
silence total. C'est en passant par hasard rue Mazarine, où un panneau plaqué contre un bâtiment de l'Institut de
France indique l'existence de la fouille, que nous avons découvert le pot aux roses.
Vestiges de l'enceinte de Philippe Auguste, Institut de France © Patrick Tourneboeuf OPPIC
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Quelques coups de fil plus tard, nous en savons plus sur cette mystérieuse découverte qui a l'air de gêner toutes
les parties prenantes. La découverte de la base d'une tour (elle aurait été arasée au XVIIIe siècle) et d'une
portion de l'enceinte a été faite à l'occasion de la construction d'un nouvel auditorium dans l'Institut de France.
Mais la trouvaille tombe très mal, car les travaux ont déjà pris beaucoup de retard. Maintenant que l'Inrap a
achevé sa fouille préventive, que faire des vestiges ? Les recouvrir tout simplement de béton pour construire
enfin l'auditorium ? Demander à l'architecte de revoir sa copie pour que les vieilles pierres soient mises en valeur
et accessibles au public ? Le débat fait rage. On hésite. Les archéologues soulignent qu'ensevelir ses propres
ruines quand le monde entier s'élève contre la destruction de Palmyre par Daech serait pour l'Institut de France
un acte incompréhensible.
Même si la découverte n'est pas miraculeuse – il existe de nombreuses autres portions de l'enceinte –, elle
possède un certain intérêt dans la mesure où le fondement de la tour montre parfaitement la méthode de la
construction, ce qui n'est pas visible ailleurs. En revanche, les vestiges de l'enceinte ne sont pas de très bonne
qualité, plaide l'institut. Beaucoup de pierres ne sont pas d'origine. Le maître d'ouvrage délégué – l'Oppic – a
donc demandé à l'architecte (l'atelier Barani) de modifier son projet pour que seule la tour soit mise en valeur. On
lui a demandé de remettre sa copie à la fin du mois de mai. En revanche, le doute plane sur l'avenir du reste de
l'enceinte en mauvais état. Sera-t-elle conservée ou pas ? La décision n'est pas prise.
Quand un accord sera enfin trouvé entre l'Institut de France et les archéologues, cela mettra fin à une polémique
bien plus ancienne que la découverte de la tour elle-même. Cela faisait exactement 220 ans que l'Institut et la
Monnaie de Paris se disputaient ce terrain. L'anecdote mérite d'être contée. En l'an IV de la République (1796), le
jardin du directeur de l'institut est mis à la disposition de l'hôtel de la Monnaie voisin pour y installer les ateliers où
la monnaie était frappée. Ce terrain de 1 500 mètres carrés est situé exactement au-dessus de l'ancien fossé
creusé à la demande de Charles V à l'extérieur de l'enceinte de Philippe Auguste. En 1850, l'institut réclame la
restitution de son bien. La Monnaie fait la sourde oreille. Il faudra attendre 2004 pour que l'État ordonne enfin la
restitution de la parcelle dite de l'« an IV ». Celle-ci a lieu officiellement en 2012. L'institut peut alors lancer les
travaux pour bâtir un auditorium de 350 places dont il a fort besoin. Le permis de construire est délivré le 25 juillet
2013.
Vestiges de l'enceinte de Philippe Auguste, Institut de France © Patrick Tourneboeuf OPPIC
Comme la loi le prévoit sur tout chantier, l'Inrap mène des sondages et découvre ce à quoi il s'attendait : une
portion d'enceinte et les fondations d'une tour. D'où un retard supplémentaire à prévoir pour approfondir les
fouilles et la tentation de certains de recouvrir les vestiges pour lancer les travaux au plus vite. Aujourd'hui,
l'Institut de France nous jure qu'il n'a jamais été question de cela. Les vestiges de la tour seront bien mis en
valeur et accessibles au grand public. On n'en attendait pas moins…
1 - 9 - Le château Rothschild attend sa nouvelle vie
Le Figaro Jean-Bernard Litzler 24/04/2016
Pour visionner le diaporama, suivre le lien ci-dessous
http://immobilier.lefigaro.fr/article/le-chateau-rothschild-attend-sa-nouvelle-vie_92b2b2ce-07c2-11e6-b343ee4e2863feef/?a3=763-6231313889552&een=ebde0252b60287326f44069e9ed2f220&seen=6&m_i=V5aVH_gcgTXw8%2BQgn64WZDFohcOxzB
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EN IMAGES - Laissé à l’abandon pendant 30 ans par ses propriétaires saoudiens, ce château de
Boulogne-Billancourt vient d’être racheté par un promoteur. Le bâtiment sera rénové et 5000 m² de
logements seront créés sur sa parcelle.
La belle endormie devrait enfin sortir de son sommeil. Depuis 30 ans, ce château construit à BoulogneBillancourt (Hauts-de-Seine) en 1856 par le baron James de Rothschild et qui eut son heure de gloire, était
laissé à l’abandon par ses propriétaires saoudiens. Livrée aux trafics, squats, tags et autres activités nocturnes, la
fière bâtisse n’est plus que l’ombre d’elle-même. Pour les architectes qui ont inspecté les lieux, le château est en
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train de fondre comme du sucre. Pas étonnant que plusieurs tentatives de restauration des lieux aient été
abandonnées tant la tâche semble ardue.
Mais cette fois-ci, le projet est en bonne voie pour déboucher. Le groupe Novaxia, qui se spécialise notamment
dans la promotion-rénovation lourde vient en effet d’acquérir les murs du château et les parcelles qui en
dépendent, 4 hectares au total. Il est trop tôt pour l’instant pour connaître l’usage final qui sera fait des lieux
puisque le nouveau propriétaire doit rencontrer dans les jours qui viennent la mairie afin d’affiner le projet. Hôtelrestaurant, musée, logements... toutes les pistes sont ouvertes.
Rendre le château accessible au public
Le projet comportera cependant quelques passages obligés déjà connus. En premier lieu, le Château devra être
accessible (au moins partiellement) au public. Au passage, il devra y avoir un accès vers le château depuis
l’actuel parc public Rothschild ainsi qu’une meilleure desserte du château avec la percée d’une nouvelle voie.
Enfin, et ce n’est pas le moindre des changements à venir, 5000 m² de logements devraient être construits sur la
parcelle. C’est du moins ce qui ressort du schéma directeur pour les lieux élaboré par la ville de BoulogneBillancourt en 2011.
Le château Rothschild du temps de sa splendeur
Du côté du groupe Novaxia, le président-fondateur Joachim Azan est particulièrement fier d’avoir décroché cette
réalisation d’autant plus qu’il connaît et aime les lieux. On n’hésite pas non plus à rappeler que sur un tel chantier,
l’équation économique est compliquée à boucler. Vu l’état du château (voir diaporama), il est vrai qu’on peut
parler de rénovation lourde. Il apparaît surtout que la soixantaine de logements qui seront regroupés dans quatre
bâtiments autour du château (voir schéma) seront du haut de gamme. En effet, ils seront globalement d’un format
familial et seront tous proposés en accession, sans le moindre logement social programmé. Et quand on connaît
les prix pratiqués à Boulogne-Billancourt à proximité du bois, on peut se dire que la note sera salée.
1300 m² de sous-sols
La plus grande inconnue concerne la destination des 2000 m² du château et de ses immenses sous-sols de 1300
m². Le bâtiment principal communique en effet avec ses deux pavillons attenants via les sous-sols. Cette
particularité avait déjà séduit les Allemands qui avaient installé là un dépôt de munition pendant la guerre avant
de séduire voleurs et squatter. C’est par ici que transitaient les matériaux, câbles et tuyau retirés méthodiquement
des lieux par les voleurs mais aussi les fêtards réunissant sur place jusqu’à 500 personnes pour des
rassemblements nocturnes. Malgré les portes blindées et les accès murés, les visites de curieux restent
courantes.
L’intérieur est aujourd’hui dans un état aussi déplorable que l’extérieur et se révélera compliqué à réaménager.
Même si l’on pense spontanément à un hôtel-restaurant, créneau sur lequel Novaxia est déjà bien présent, le
château reste assez étroit et sera compliqué à «découper» avec ses escaliers majestueux. Les semaines qui
viennent devraient permettre de préciser la voie que prendra ce nouveau château Rothschild
1 - 10 - La rue des Nonnains d'Hyères... qui venaient d'Yerres
L’Indépendant du 4ème dimanche 24 avril 2016
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Voici un nouvel article de la série consacrée aux rues du 4e arrondissement. Il concerne la rue des Nonnains
d'Hyères qui est située dans le quartier Saint-Gervais entre la rue de Fourcy (qui la prolonge au Nord) et le PontMarie (vers le Sud). Elle est très courte puisqu'elle ne fait que 139m de long.
Cet article m'a conduit à revoir ce qui pour moi était une évidence alors que je me trompais lourdement. Je
pensais jusqu'ici que les "Nonnains d'Hyères" désignaient une abbaye située dans le Var à Hyères. En effet, pour
m'être un peu promené là-bas, je savais qu'on trouvait sur l'île d'Hyères un monastère bénédiction devenu au
XIIIe siècle une abbaye cistercienne.
Or, en préparant, cet article je me suis rendu compte qu'en fait l'orthographe d'Hyères était erronée. Il faudrait en
effet écrire Yerres, le nom de la commune de l'Essonne (à 15 Km au Sud de Paris) où fut fondée au début du XIIe
siècle l'abbaye Notre-Dame (voir le lien suivant).
C'est en 1280 que les moniales de cette abbaye en installé au 14 de l'actuelle rue des "Nonnains d'Hyères" une
maison de ville qui leur permettait de revendre dans Paris un partie de leur production agricole.
On peut voir sur ce détail du plan Turgot l'aspect de cette rue au XVIIIe siècle
:
Aucune façade de cette époque n'a subsisté. Côté pair, on peut par exemple voir depuis la rue l'Hôtel de Sens
grâce aux jardins qui ont remplacé les demeures. Il en est de même côté impair avec la vue sur le Jardin de
l'Hôtel d'Aumont et le petit square Albert Schweitzer situé à l'angle avec la rue de l'Hôtel de Ville.
1 -11 - Faut-il détruire la tour de la muraille édifiée par Philippe
Auguste ?
Le Figaro Publié le 26/04/2016 Marie Amélie Blin
Les vestiges de l'enceinte élevée au XIIIe siècle par le roi Philippe II pour défendre Paris sont rares. Des travaux
lancés par l'Institut de France pour construire un nouvel auditorium viennent d'en découvrir de nouveaux. Les
archéologues veulent protéger ces témoignages historiques.
À la fin du XIIe siècle, Philippe Auguste s'apprête à partir pour la troisième croisade (1189-1192). Mais le conflit
qui fait rage depuis trente ans entre le royaume de France et les Plantagenêts l'empêche de quitter sereinement
la capitale. Il craint que les Anglais profitent de son absence pour attaquer. Une armée a pris position dans le
duché de Normandie. Pour elle, remonter la Seine pour envahir Paris ne serait qu'un jeu d'enfant.
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Afin de prémunir la ville contre ce danger, le roi ordonne la construction de la forteresse du Louvre et d'une
monumentale muraille de part et d'autre du fleuve. Plus de 5 kilomètres de longueur, 3 mètres d'épaisseur et 9 de
hauteur, l'enceinte en imposait. On la disait «si solide et si épaisse qu'une charrette pouvait rouler dessus».
Plus de 800 ans plus tard, il ne reste de cette architecture médiévale que quelques vestiges. Cependant le
souvenir de son tracé est précis. Les archives indiquent qu'il commençait et se clôturait de part et d'autre du Pont
des Arts le long de la seine, par deux imposantes tours hautes de 25 mètres: la tour du Coin sur la rive droite et la
tour de Nesle sur la rive gauche. Dans ce coin précis, nulle trace d'elles, ni même des tours moins imposantes qui
s'échelonnaient tous les 60 mètres, soit la portée d'une arbalète.
Faut-il conserver ces vestiges historiques?
Du moins croyait-on jusqu'à ce que l'Institut de France, voisin de l'ancienne tour de Nesle, n'entreprenne des
travaux pour la construction de son nouvel auditorium dans un terrain longtemps disputé à son voisin l'Institut de
la Monnaie de Paris et n'y découvre... la base d'une tour et une portion de la muraille. L'Inrap (Institut national de
recherches archéologiques préventives) en a fait la trouvaille lors de la fouille préventive exigée par la loi, sur le
terrain du chantier longtemps disputé au voisin, la Monnaie de Paris. D'après Le Point, ces vestiges sont
particulièrement intéressants dans la mesure où les fondements montrent bien la méthode de la construction, non
visible ailleurs.
Cette découverte tombe mal pour l'Institut de France, qui avait déjà pris un sérieux retard dans ses travaux, ainsi
que le souligne l'hebdomadaire. Un dilemme pèse sur l'avenir de ces vieilles pierres: faut-il les recouvrir de béton
pour continuer la construction de l'auditorium comme si de rien n'était, ou modifier les plans pour valoriser ces
vieilles pierres? Ce débat oppose l'Institut de France aux archéologues. Mais un compromis semble avoir été
trouvé: pour l'heure, seule la tour sera épargnée par les travaux. Rien n'a été fixé pour le reste de l'enceinte, en
mauvais état. L'atelier d'architecte Barani en charge du chantier doit adapter ses plans d'ici mai pour permettre sa
mise en valeur.
2 – PROJETS URBAINS
2 - 1 - Canopée des Halles : une provocation dans le cadre patrimonial
des édifices classés
SOS Paris 09/04/2016
https://sosparisblog.wordpress.com/
’objectif était fixé depuis longtemps : se défaire des contraintes des règles de l’urbanisme à Paris. Même dans le
centre historique et patrimonial ? La réponse est bien évidemment : là, surtout et avant tout ! On ne peut faire
table rase des préceptes patrimoniaux anachroniques, si on ne s’attaque pas prioritairement aux cibles
emblématiques ! La Canopée des Halles dévoilée par Anne Hidalgo en présence de Bertrand Delanoë, père du
concept d’un nouveau Forum, en est la preuve. La structure s’achève après 8 ans de travaux pharaoniques, des
rudes combats contre les associations parisiennes (comme : Accomplir), et une facture qui dépasse le milliard.
.
La Canopée en travaux en septembre 2015
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L’ensemble de la structure métallique couvrante et des deux bâtiments qui la supportent, est conçu par les
architectes Patrick Berger et Jacques Anziutti gagnants du concours international lancé en 2007, après l’abandon
du premier projet datant de 2004. La vaste charpente de métal (un hectare) nous est présentée comme une
prouesse technique, déjà primée. Le centre commercial, en sous-sol, du Forum n’a pratiquement pas changé.
« On ne demandait pas à Monet pourquoi il peignait les maisons en jaune », a expliqué Patrick Berger, architecte
de la Canopée. Sauf que Monet qui était peintre, n’a jamais construit une maison dans Paris, pas plus qu’un
couvercle de centre commercial !
Posée sur la « plus grande gare souterraine de l’Europe », la Canopée prétend incarner « une vision ambitieuse
du site en tant que porte emblématique du Grand Paris ». Curieuse conception de ce qui doit être la porte
d’entrée d’une ville, surtout d’une ville comme Paris, via un centre commercial ! Quoiqu’il en soit, l’aménagement
de la gare en sous-sol est toujours en cours et complètement « déconnecté » de la Canopée.
Vidéo : un tour d’horizon du quartier depuis les hauteurs de Saint Eustache :
Les espaces des équipements culturels jouxtent le centre commercial qui propose ce qui est devenu la règle
partout où les institutions publiques collaborent avec des acteurs du privé pour la création d’espaces
commerciaux : pratiquement que des enseignes de groupes côtés en bourse.
Une précision utile quand on lit sur certains blogs que le mot « canopée » vient de l’anglais : Canopée, (du latin
conopeum : moustiquaire, lit entouré d’une moustiquaire. Le sens à évolué vers celui de rideau, canopé en vieux
français, conopée). 1) Écran formé par la partie supérieure de la végétation de la forêt tropicale. 2) Ciel de lit des
lits à baldaquin ou des lits à courtines. 3) Capote de certaines voitures d’enfant. 4) Verrière des cockpits des
avions de chasse. 5) Partie supérieure d’un cerf-volant de traction ou d’un parapente. En anglais : canopy.
On apprend que la couleur jaunâtre a été choisie pour reproduire l’effet de la lumière filtrée par les arbres d’une
forêt tropicale, c’est-à-dire par sa « canopée », ce qui aurait dû apporter, sans doute, une touche d’exotisme dans
la grisaille parisienne… Mais cela ne manque, malheureusement, pas d’irriter les parisiens qui y voient un
mauvais accord avec l’environnement chromatique existant !… « La couleur, je la trouve magnifique » a déclaré,
de son côté, la maire Anne Hidalgo, pendant son discours inaugural, avant de signaler avec aplomb : « et le
coût (918 millions d’euros hors taxes) « je l’assume » ! …
Le Forum des Halles est un point de passage incontournable et central, chaque parisien sera, un jour ou l’autre,
passant, visiteur ou encore client – ou si vous préférez, « shoppeur » en cet endroit… Chacun pourra donc se
faire lui-même son idée de l’esthétique, de la pertinence, de la finesse, du charme ou de l’attractivité du lieu. Et
surtout de sa capacité à s’intégrer à l’environnement préexistant. Les deux photos ci-dessous montrent la vue
offerte désormais aux passants.
Une impression de lourdeur que le discours aiguisé des architectes ne réussit à démentir.
Le toit, chancelant, s’impose avec maladresse et prétention, incapable de se mettre au diapason des
constructions environnantes.
Cadre patrimonial
La couleur de la Canopée ne saurait être le seul motif d’incompréhension, voire d’indignation. Situé dans le coeur
historique de Paris, le Forum des Halles, avec sa Canopée désormais, est entouré d’un grand nombre de
monuments historiques. Même un chef-d’oeuvre de l’architecture du 21e siècle n’aurait pu se construire ici sans
offenser et sans déprécier son environnement patrimonial, ni sans heurter les règles de covisibilité qui régissent
la protection des monuments historiques. Celles justement que les associations de défense du patrimoine
essaient tant bien que mal de faire respecter. Un ABF (Architecte des Bâtiments de France) a donné peut-être
son accord (dans quel contexte ?), mais la covisibilité est bel et bien là, et elle est flagrante !
Outre les édifices classés, le tissu urbain, le bâti d’époque dans son ensemble, dans cette partie de Paris, est
typiquement marqué par l’histoire de la ville et présente un aspect rare, inimitable, impossible à reproduire avec
nos moyens du 21e siècle, de façon raisonnée. C’est un héritage unique que français et parisiens s’estimant
concernés, doivent impérativement sanctuariser. Il n’y a aucune alternative. Notre siècle fonce à toute allure et
nous sommes en train de changer d’ère. La question est toujours la même, déjà posée au 19e siècle par les
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« Amis des Monuments parisiens », la même posée par André Malraux dans les années 60 : la destruction
aveugle ou la préservation de la sagesse ? Notre patrimoine, dans toutes ses formes, représente une richesse
inaliénable. Sa présence ou son absence décidera entre l’humanité et la barbarie.
Bâtiments inscrits au Registre des monuments historiques qui cernent la Canopée des Halles :
La Bourse de Commerce de Paris
La Colonne Médicis
L’église Saint Eustache
La Fontaine des Innocents
Au chien qui fume
Bourse de Commerce de Paris
Coupole de la Bourse de Commerce de Paris
Parmi eux, on peut s’arrêter à la Bourse de Commerce de Paris située rue de Viarmes, dont la coupole aurait pu
inspirer, de très loin c’est vrai, cette « canopée »… L’ancien Hôtel de Soissons, devenu Hôtel Albret a eu
plusieurs vies dans le passé. La Halle au Blé, en total accord avec la vocation du lieu, s’est transformée en
Bourse de Commerce en 1885, reconstruite en partie par l’architecte Henri Blondel pour recevoir les marchés à
terme et s’ouvrir à l’international (le MATIF). En 1998, l’informatisation des marchés à termes a mis fin à l’activité
boursière dans la Bourse de Commerce de Paris, pour continuer dans Euronext. Aujourd’hui, le monument
appartient toujours à la Chambre de Commerce de Paris qui y abrite plusieurs de ses services, mais aussi des
expositions.
Victor Hugo moqueur, voyait au « dôme de la Halle-au-Blé » une « casquette de jockey anglais sur une grande
échelle » (dans Notre-Dame de Paris).
La Fontaine des Innocents, construite en 1548, a été classée monument historique dès 1862.
Église Saint Eustache
Saint Eustache, charpente
Vitrail de Saint Eustache
représentant une nef « battue par les flots ».
Quant à l’église de Saint Eustache, depuis le 13e siècle, elle a connu plusieurs vies et de nombreuses
transformations. La proximité du Louvre lui conférait le titre d’église royale. . La transformation par l’architecte
Jean Hardouin-Mansart de Jouy, qui a donné sa version actuelle, date de 1754.
Viollet-le-Duc avait ses raisons à lui d’être très critique à son sujet, en écrivant : « On voulait appliquer les formes
de l’architecture romaine antique, que l’on connaissait mal, au système de construction des églises ogivales, que
l’on méprisait sans les comprendre. C’est sous cette inspiration indécise que fut commencée et achevée la
grande église de Saint-Eustache de Paris, monument mal conçu, mal construit, amas confus de débris empruntés
de tous côtés, sans liaison et sans harmonie ; sorte de squelette gothique revêtu de haillons romains cousus
ensemble comme les pièces d’un habit d’arlequin ». (Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au
XVIe siècle, 1854-1868) Jugement sévère (sinon obtus !) et sans incidence, heureusement, sur la brillante
destinée du monument qui tient chaud encore aujourd’hui le quartier par une vie sociale intense…
Ce n’est certainement pas cette structure en bois, sous le toit de la nef de Saint Eustache (ci-dessous), qui a pu
inspirer cette autre, métallique et chancelante de la Canopée…
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Le quartier des Halles sur le plan de Truschet et Hoyau (vers 1550).
Pavillon Baltard à Nogent-sur-Marne
Les Halles, qualifiées jadis de « ventre de Paris » (Emile Zola), étaient un lieu dédié au commerce depuis l’an de
grâce 1137, quand on y a fait venir le marché qui se tenait Place de Grève. Il a fallu attendre le 19e siècle et
Napoléon III pour voir construire, sous l’impulsion du préfet Haussmann, les pavillons de Victor Baltard.
(architecte pionnier en structures de fer) qui allaient marquer profondément et durablement, non seulement le
quartier des Halles, mais aussi la vie artistique et littéraire parisienne. Leur destruction dans les années ’70, par
Pompidou, a laissé un goût amer chez les parisiens et un vide sur place qui s’est avéré impossible à combler. En
2012, l‘exposition Baltard au Musée d’Orsay consacrait une place majeure au processus de la construction des
Halles, démontrant leur qualité et leur pertinence en tant que structures intemporelles. Le dernier pavillon qui
subsiste, déménagé à Nogent-sur-Marne où il peut être visité, est un témoignage de ce que Paris a perdu par
cette démolition. Perte que RIEN n’a pu jusqu’ici remplacer, en cette place, ce « trou », autrefois coeur de Paris
vivant, aujourd’hui cirque grotesque du consumérisme.
Vitrail de Saint Eustache représentant une nef « battue par les flots ».
Fluctuat nec mergitur… Heureusement que Paris est « battu par les flots, mais ne sombre pas » !… (Du moins
c’est ce qu’on aime croire…)
Marie Karel
3 – REGARDS VERS LE PASSÉ
3 - 1 - Il y a 100 ans on pouvait acheter des chaussures "Incroyable" à
l’Hôtel de Sully
L’Indépendant du 4ème mardi 19 avril 2016
http://www.lindependantdu4e.typepad.fr/
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Voici un nouvel article que je consacre aux cartes postales anciennes du 4e arrondissement. Celle-ci a été
affranchie en 1919 comme le montre l'agrandissement ci-dessous du timbre :
Elle représente l'Hôtel de Sully. Le changemet qui saute aux yeux quand on observe cette carte postale est la
partie centrale qui reliait les deux ailes :
Je rappelle (pour ceux qui ne fréquentent pas le 4e arrondissement que l'hôtel de Sully a aujourd'hui un aspect
très différent
:
Voici un montage pour montrer le changement :
Rappelons que l'Hôtel de Sully a été racheté par l'Etat en 1944, d'après Danielle Chadych (dans Le Marais,
Parigramme). Elle ne précise pas quand le pavillon central a été supprimé mais d'après un article du Parisien ce
lifting date de 1955 (voir article du Parisien du 16 janvier 2010). Quelques décennies plus tard, l'Hôtel de
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Mayenne situé de l'autre côté de la rue Saint-Antoine quelques dizaines de mètres plus à l'Est a connu la même
transformation afin de lui redonner son aspect "originel" (voir mon article du 9 octobre 2012).
Il est intéressant de noter que dans la partie située à gauche du pavillon central on trouvait par le passé une
agence du Crédit Lyonnais :
Dans la partie droite, on pouvait aller acheter des chaussures dans un magasin qui avait une assez grande
devanture : les chaussures Incroyable dont il est précisé qu'il existait "120 succursales en province à l'étranger" :
J'ai trouvé un lien qui montre une action de l'entreprise "Chaussures incroyable" sur la galerie Numistoria. Cette
entreprise avait son siège 17-17 bis avenue Bolivar. Elle appartenait au financier Albert Oustric. Celui-ci est à
l'origine d'un des scandales des années 1930 contemporain de l'affaire Stavisky. En février 1934, cette enseigne
ainsi qu'une dizaine d'autres sociétés du groupe ont été déclaré en faillite (voir article du 26 juin 2011 du blog
"Des usines à Paris").
Rappelons aussi qu'à l'intérieur de l'Hôtel de Sully, on pouvait trouver d'autres commerces (un fabriquant de
lampes et un marchand de meubles (voir mon article du 23 septembre 2013).
3 - 2 - La maison Barbedienne
Histoire et vies du 10e arrondissement par JCH le 18/04/2016
http://www.hv10.org/
Quand viennent les beaux jours, les brocantes et les vide-greniers refleurissent, si vous avez la chance de
trouver un bronze de Barbedienne ou une de ses copies, l'article ci-dessous vous fera mieux reconnaître
les œuvres de la maison Barbedienne, dont les ateliers se trouvaient dans le 10e et le siège dans le
9e arrondissement de Paris.3
Une Vénus de Milo pour chaque foyer 1
C'était le phare du canal Saint-Martin, cette immense cheminée de briques rouges crachant un épais panache de
fumée noire qui matérialisait de bien loin la fonderie du bronzier d'art Ferdinand Barbedienne (1810-1892).
Ferdinand Barbedienne
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Aujourd'hui plus rien ne laisse deviner l'immense activité de ses ateliers du 63, rue de Lancry, seul reste pour
témoigner de l'existence en ce lieu du creuset d'où sortirent dès 1841 quelques unes des plus belles oeuvres d'art
en bronze du 19e siècle, un immeuble cossu post-haussmannien marqué en son fronton du sceau des
Barbedienne et indiquant « fonderie Leblanc-Barbedienne, 1838-1895 ».
Au premier étage, les magnifiques salons d'exposition sont décrits comme un « véritable musée où l'Antiquité
côtoyait la Renaissance et le style français contemporain celui de l'Extrême-Orient ». Un passage charretier, sous
le grand porche, menait aux divers ateliers, s'étendant jusqu'à la rue des Vinaigriers, où des centaines d'artisans
travaillaient la fonte, la ciselure, la dorure et la patine.
L'immeuble Barbedienne, 63 rue de Lancry
La rencontre de deux autodidactes
Ferdinand Barbedienne, venu à pied de sa Normandie natale à Paris à l'âge de 12 ans, s'installe d'abord comme
ouvrier-sellier, puis papetier. Il ouvre à 23 ans sa propre boutique de papiers peints au 30, boulevard
Poissonnière (qui restera toujours le siège social de la fonderie). En 1836, il fait la connaissance du mécanicien
Achille Collas qui lui présente son invention : une machine à réduire et reproduire la sculpture en trois
dimensions, sur le principe du diagraphe et du pantographe.
Ils s'associent et Barbedienne fonde son entreprise en 1838 (d'où la date inscrite sur l'immeuble). Il va devenir
l'un des plus grands spécialistes des « bronzes d'édition »aux tirages illimités qui inondent de statuettes en
bronze les appartements bourgeois. « N'a-t-il pas fait pour la statuaire ce que Gutenberg a réalisé pour
l'imprimerie ; la vulgarisation de ces chefs-d'oeuvre dans notre intimité a contribué à répandre le goût du beau
dans toutes les classes de la société et à combattre ainsi la routine et l'ignorance »reconnaissait-on à l'époque.
Mais dans cette période hautement industrielle, on sait aussi glorifier la machine libératrice de temps pour
procurer des loisirs « Regardez ce bas-relief fait en six heures par un homme qui manie du pied une manivelle
tout en lisant un roman »et l'invention est saluée comme aussi importante que celle de Daguerre dont le diorama
est installé place du Château-d'Eau.
Alors le Musée du Louvre ne fut plus au Louvre
« La sculpture petit format a trouvé le moyen de fabriquer aujourd'hui tout un musée en une tournée : On cuit les
danseuses en un quart d'heure et les hommes d'État en cinq minutes, on pourrait même obtenir treize rois de
France à la douzaine »(La Caricature, 8 octobre 1843).
La première statue réduite par Barbedienne est la Vénus de Milo, elle orne d'abord les devantures des magasins
puis gagne les cheminées des appartements, alors la « statuemania » ambiante l'entraîne à réduire de
nombreuses oeuvres de l'Antiquité et de la Renaissance dans le format souhaité par la clientèle, cela va de
l'Enlèvement de Proserpine aux Chevaux de Marly en passant par le Moïse de Michel-Ange. La demande se
faisant de plus en plus pressante, il décide ensuite de " vulgariser " les chefs-d'oeuvre de la sculpture moderne.
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Catalogue de bronzes d'art, 1884
Un homme d'affaire au service des artistes
Il s'adresse donc aux sculpteurs vivants et leur propose - tout en leur laissant la propriété de leurs œuvres d'exécuter à ses frais, des réductions qu'il vendra en leur assurant une redevance sur le produit net. Le premier
contrat d'édition est signé avec Rude le 22 mars 1843. Suivront de très nombreux sculpteurs : David d'Angers,
Barye, Barrias, etc. avec lesquels il conclut des contrats pour une ou plusieurs oeuvres ou encore pour leur
production complète, soit à vie, soit pour une durée limitée. En un quart de siècle, il distribue ainsi aux artistes
dont il reproduit les oeuvres, une somme de près d'un million et demi de francs. Il publie des catalogues
commerciaux où plus de 1 200 pièces (copies de bronzes anciens ou tirages contemporains) sont présentées en
plusieurs dimensions de 10 à 95 cm, sans oublier les pendules, les luminaires, les bronzes d'ameublement, les
garnitures de cheminées, etc.
Une statuette de Barbedienne
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Ainsi fut-il chargé de 1850 à 1854 de tout l'ameublement des salons de l'Hôtel de Ville de Paris. C'est de la
fonderie Barbedienne que sortent également des statues d'hommes célèbres : Henri IV sur le Pont-neuf,
Chateaubriand, Hugo, Lamartine, Balzac, Mozart enfant, de héros nationaux : Jeanne d'Arc et le maréchal Ney,
mais aussi des scènes de genre : un jeune pêcheur assis sur le rivage, une paysanne qui porte son dernier-né,
une danseuse célèbre.
La production, quelques temps interrompue par la guerre de 1870, au cours de laquelle il met sa fonderie au
service de la patrie en fournissant 70 canons pour la Défense nationale, reprend une fois la paix revenue. Il
exporte ses fabrications à l'étranger où il installe des bureaux.
Lorsqu'il meurt, le 21 mars 1892, plus de 600 ouvriers s'activaient rue de Lancry. Considéré comme « Une gloire
nationale ayant porté très haut l'éclat de notre industrie dans tous les concours internationaux (25 médailles aux
grandes expositions de 1851 à 1889) et ayant poussé à l'extrême le sens de la traduction du beau », il est inhumé
au Père-Lachaise avec des funérailles quasi nationales.
La tombe de Barbedienne au Père Lachaise
La dynastie Barbedienne
Gustave Leblanc, son neveu et associé, lui succède sous le nom de Leblanc-Barbedienne. Il signe avec Rodin un
contrat d'édition d'exclusivité de 20 ans pour l'Éternel Printemps et le Baiser. Il exécute également en 1895 la
fonte de la première épreuve des Bourgeois de Calais. L'entreprise connaît toujours autant de succès. Elle
dispose d'agences aux États-Unis, en Grande-Bretagne et ouvre une succursale à Berlin en 1913. Après la
guerre, pendant laquelle les ateliers sont en partie détruits par la grosse Bertha, la maison travaille notamment
pour des monuments commémoratifs et réalise d'innombrables oeuvres.
Les ateliers Barbedienne après les bombardements par la grosse Bertha (14-18)
Mais la médaille a son revers, et la mode change, Marcel Proust, dans La Prisonnière (1923), reproche à
Albertine d’admirer un grand bronze de Barbedienne que le narrateur conserve chez lui, et « qu’il trouve fort laid !
». Bloch l'encourage à s'en défaire, « avec beaucoup de raison ».
Dans un passage de Sodome et Gomorrhe (1922), Proust évoque aussi : « Ces grands diables de bronze de
Barbedienne et ces petits coquins de sièges en peluche ». C'est à madame Verdurin, cette fois-ci, qu'il fait
prendre la décision de les expédier au grenier, en précisant : « Et c’est encore trop bon pour eux ! ».
Dans Huis Clos (1944), Sartre suit le chemin de Proust dans sa détestation des bronzes de Barbedienne, quand il
écrit : « Garcin s’approche du bronze le caresse. Je le regarde, je le regarde de tous mes yeux. Quel
cauchemar… Je le regarde …et je n’avais jamais compris que j’étais en enfer…. Ah! Je n'aurais jamais imaginé
que c’était ça l’enfer. Ha ! … l’enfer c’est les autres ! » 2
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On aperçoit la fameuse statuette sur la cheminée.
Michel Vitold, Gaby Sylvia et Tania Balachova
lors
de
la
création
de Huis
clos au
(Éditions Gallimard, Collection Folio)
théâtre
du
Vieux-Colombier
le
27
mai
1944.
La chute de l'empire Barbedienne se fait en 1953, l'établissement ferme définitivement le 31 décembre 1954 et
l'on déplore alors la disparition mystérieuse des bronzes des salons et de la façade de l'immeuble, qui était
paraît-il, ornée de statues. L'hôtel est transformé en bureaux en 1955.
La réhabilitation de Monsieur Barbedienne
Elle intervient le 29 octobre 1975 avec l'inscription à l'Inventaire des Monuments historiques de la façade de
l'hôtel du 63, rue de Lancry, de la toiture, de son escalier avec sa rampe de fonte menant au salon de réception
somptueusement décoré, également classé.
Et si l'on veut encore rêver des fastueuses réceptions des Barbedienne, il suffit d'aller admirer leurs bronzes dans
les appartements Napoléon III du Louvre, ou dans les salons de l'Hôtel de Ville de Paris, et pour ne pas oublier la
statuaire, de faire un tour au musée d'Orsay, en sachant la contempler avec les yeux du 19e siècle.
Jeannine CHRISTOPHE
1 Article paru dans "La Gazette du Canal" n° 20, été 1997 et dans le "Bulletin d'Histoire et Vies du 10e'" N° 2,
2004, réactualisé en 2009 puis en 2016.
2 Ces informations littéraires nous ont été fournies par Didier Chagnas, administrateur à l'association
" 9eHistoire ".
3 Voir aussi le compte rendu d'une conférence de François Leblanc-Barbedienne, petit neveu du bronzier d'art
Ferdinand Barbedienne, en cliquant ici.
3 - 3 - Bouquinistes parisiens (Les) menacés d’exil pour laisser place
aux omnibus
(D’après « Annales politiques et littéraires », paru en 1899)
La France Pittoresque Publié / Mis à jour le JEUDI 21 AVRIL 2016, par LA RÉDACTION
A la fin du XIXe siècle, cependant qu’il est question de l’exil, vers la rive droite, des célèbres bouquinistes de
Paris, que l’on aimerait chasser de l’attirante rive gauche pour faire place aux omnibus à vapeur, Jules Claretie
argue des mille et un trésors qui partiraient avec eux si le projet était mis à exécution, et leur rend un émouvant
hommage
On va les exproprier, tous les vieux livres, écrit Claretie. Allez plus loin, les bouquinistes ! Portez vos boîtes sur la
rive droite. La rive gauche appartiendra bientôt aux machines à vapeur et aux fiacres électriques. C’est alors que
la dualité — je ne dis pas le duel — entre les deux Paris apparaît brusquement. Les bouquinistes déclarent que la
rive droite c’est la mort même de leur industrie.
Pourquoi, par quel mystère les bouquineurs — ces abeilles de la promenade parisienne qui bouquinent comme
on butinerait— feuillettent, tirent un livre de la boîte, l’ouvrent, le réintègrent entre les volumes, pourquoi ces
lecteurs de hasard, qui donnent au livre oublié l’illusion de se sentir caressé encore par des doigts familiers,
pourquoi ces acheteurs d’aventure s’arrêtent-ils sur les quais de la rive gauche et passent-ils, rapides et
indifférents, devant les parapets de la rive droite ? Mystère !
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Pourquoi les passants, les acheteurs vont-ils tous de tel côté d’une rue et négligent-ils l’autre ? Si bien que de ce
côté c’est la richesse et de cet autre la faillite ? Il y a là un problème psychologique dont on pourrait, d’ailleurs,
rechercher l’x..., dégager l’inconnu.
—
Si l’on nous envoie de l’autre côté de l’eau, autant nous noyer tout de suite, répètent les bouquinistes.
Nous sommes perdus !...
Que dirait ce bon M. Marmier, s’il savait qu’on parle de balayer les vieux livres ! disait hier un des doyens des
bouquinistes.
Xavier Marmier, qui, tout vieux qu’il fût, bayait aux livres comme on baye aux corneilles, sur les légendaires quais
littéraires, avait laissé, on s’en souvient, par testament, une somme spéciale aux bouquinistes, à charge par eux
de la dépenser en un banquet où l’on boirait à sa mémoire. Il est resté célèbre parmi les bouquinistes, comme
Janin, comme le vieux Nodier. Mais si les bouquinistes s’en vont, qui parlera du bon Marmier ?
On prétend, il est vrai, que, chassés ou non par les futures constructions de la gare d’Orléans, les bouquinistes
disparaissent, forment une sorte de dernier carré qui résiste à peine aux coups des libraires en boutique, une
cohorte sacrée, une petite corporation qui s’en va.
—
Pourquoi y aurait-il encore des bouquinistes, disent les bouquineurs trop souvent déçus, puisqu’on ne
trouve plus rien dans la boîte à bouquins ?
Le fait est que les libraires à catalogues écrèment, dès le matin, lorsque les bouquinistes ouvrent leurs boîtes, les
achats nouveaux, emportent les livres de choix et les cotent souvent à de hauts prix sur ces catalogues qu’ils
envoient à leurs clients, laissant le menu fretin au plein air. Les amateurs de livres ont ainsi des rabatteurs et
même des fournisseurs qui leur apportent le gibier tout tiré. Ils n’ont plus, les malheureux, cette joie un peu
fiévreuse du chasseur qui espère rencontrer la pièce rare, glisser dans sa poche, comme en un carnier, le faisan
doré, parfois même se trouver en face du chevreuil inattendu, ou du fameux chastre fantastique poursuivi par
Méry et Alexandre Dumas.
Le pseudo-amateur de livres qui aime les bibliothèques toutes faites comme on aimerait le livre tout apprêté, est
le contraire du bouquineur, ce Nansen du livre rare, ce trappeur de la pièce introuvable. Et qui ose dire qu’on ne
trouve plus rien dans la boîte à quatre sous ? J’en ai tiré, un jour, un petit volume qui était tout simplement
la Morale en actions, la vieille et banale Morale en actions, mais qui portait — répétée vingt fois, comme le font
tous les écoliers sur leurs livres — la signature d’Honoré de Balzac, élève au collège de Vendôme. L’historien de
Richelieu, M. Gabriel Hanotaux, n’a-t-il pas rencontré, dans un tas de livres d’un bouquiniste des quais, et acheté
vingt sous, un volume des Commentaires de César, annoté, s’il vous plaît, par Napoléon Ier !
Quel trésor ! A chercher de près et à fureter, on ferait encore, bien qu’elles soient rares, de pareilles trouvailles.
Et puis, il y a les bonnes fortunes et l’imprévu ! Mais il faut, pour cela, adorer la chasse, préférer le gibier qui court
au gibier tout cuit, aimer les bouquins, les bouquinistes et le bouquinage !
Qu’on nous les laisse donc, ces pauvres humbles revendeurs de livres qui, pour soixante francs par an, payés à
là ville de Paris, ont droit à six ou même dix mètres de parapet et, dans ces dix mètres, entassent, en une
promiscuité souvent ironique (Panthéon et hypogée !) toutes les gloires comme tous les formats ! Les meilleurs
moments sont les jours d’hiver, quand la pluie ne tombe pas. L’été, les quais sont déserts comme le Bois et l’on
ne bouquine pas plus qu’on ne va au théâtre. Ils subissent — pareils aux théâtres aussi — les contrecoups des
catastrophes publiques et le plus mauvais mois, pour les bouquins, est le mois d’octobre, à cause du terme.
—
Nos bonnes journées sont de dix francs ! Au moins, monsieur, nous donnera-t-on dix francs par jour
d’indemnité, si l’on nous exproprie ?
Je n’en sais rien. Je sais que les bouquins et les bouquinistes sont une des attractions de Paris, une sorte de
parure poudreuse, et je me rappelle que Victor Hugo nous disait : « Je n’aime guère et je ne lis que les livres
dépareillés ! »
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Le jour où les bouquinistes, comme Musette, auront passé les ponts, ce sera fait, des bouquins et du
bouquinage, comme du blanc bonnet de Mimi Pinson. Place aux cabs, aux omnibus à vapeur, aux tandems et
aux bicyclettes, soit. Mais grâce aussi pour les boîtes à quatre sous qui prolongent la vie des vieux livres !
3 - 4 - Le 21 avril 1858, la colonne de la fontaine du Châtelet est
déplacée de 12 mètres !
Musée Carnavalet - Histoire de Paris (Ce jour-là]
https://www.facebook.com/Carnavalet
La place du Châtelet aménagée sous Napoléon Ier en 1808 est agrandie dans le cadre des grands
aménagements urbains du second Empire. Afin de garder la fontaine au centre de celle-ci, le monument est
déplacé de 12 mètres en 27 minutes vers l'ouest. Cet événement qui attira de nombreux badauds a été
immortalisé par le photographe Charles Marville avec ce superbe tirage présent dans nos collections.
Fontaine du Palmier, déplacement de la colonne du Châtelet (n°4). Paris (Ier arr.). Photographie de Charles
Marville (1813-1879). Tirage sur papier albuminé à partir d'un négatif sur verre au collodion humide. 21 avril 1858.
Paris, musée Carnavalet.
3 - 5 - Le 22 avril 1370, le prévôt de Paris Hugues Aubriot pose la
première pierre de la forteresse de la Bastille.
Musée Carnavalet - Histoire de Paris [Ce Jour-là]
Le 22 avril 1370, le prévôt de Paris Hugues Aubriot pose la première pierre de la forteresse de la Bastille.
Louis Lincler. Vue de la Bastille (recto). Plume et encre brune, lavis vert, brun et gris sur parchemin. 1634. Paris,
musée Carnavalet.
"Plan de la Bastille, fait et levé en août 1789". Dessin de Cathala. Paris, musée Carnavalet.
Théodore Hoffbauer (1839-1922). "La Bastille en 1420". Dessin. Paris, musée Carnavalet.
4 – PARUTIONS
4 - 1 - Redécouvrez l'architecture parisienne du Second Empire à
travers les collections du musée d'Orsay.
Musée d'Orsay 20 avril 2016
https://www.facebook.com/museedorsay/
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Une application gratuite qui vous présente 18 lieux célèbres ou emblématiques et vous raconte la transformation
de Paris à l'époque du baron Haussmann.
Version iPhone et iPad : http://bit.ly/16wX820
Version Android : http://bit.ly/15V8w9v
Avec plus de 180 illustrations en HD, elle se parcourt comme un livre richement illustré, mais elle peut aussi
servir de guide, lors d'une promenade, grâce à sa fonction de géolocalisation.
4 - 2 - Editions Alexandrines 21 avril
Société de l'histoire de Paris et de l'Ile de France a partagé la publication de Editions Alexandrines.
22 avril ·
https://www.facebook.com/Soci%C3%A9t%C3%A9-de-lhistoire-de-Paris-et-de-lIle-de-France-481114978574015/
Editions Alexandrines 21 avril
Le 13 mai, nous faisons paraître "Le Paris de Hugo" de Nicole Savy et "Le Paris d'Emile Zola" d'Alain Pagès.
Deux très beaux titres qui viennent enrichir notre collection "Le Paris des écrivains" que vous pouvez retrouver en
librairie et sur notre site Internet (www.alexandrines.fr)
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