AMY BLUE - Daily mars
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AMY BLUE - Daily mars
100 icônes badass du cinéma Les années 90 • Kasilla • AMY BLUE E Interprétée par Rose McGowan • Le film : Doom Generation (The Doom Generation, 1995). Réalisé par Gregg Araki • n 1995, je préparais secrètement l’École supérieure des beaux-arts, option cinéma. Du coup, on m’avait conseillé de me gaver de films dits borderlines pour faire bonne impression à l’examen d’entrée. C’est comme ça que j’ai repéré le génial Gregg Araki. Le jeune réalisateur sino-américain avait déjà commencé à se faire remarquer avec des films comme The Living End ou Totally F***ed Up. Lorsque cette année-là sort Doom Generation, mes pas m’ont mené vers mon petit cinéma d’Art et Essai pour tenter de m’imprégner de cet ovni. Mais plus qu’un road movie déjanté, j’ai surtout découvert une jeune actrice totalement investie dans un rôle pourtant difficile : Rose McGowan. Doom Generation débute comme une classique histoire d’adolescents rebelles : Jordan White (joué par James Duval, l’acteur fétiche d’Araki) et Amy Blue (Rose McGowan) décident de mettre fin à leur quotidien merdique et de prendre le large. Mais lorsque ces métalleux camés prennent en stop un certain Xavier Red (un dangereux bisexuel incarné par le très érogène Johnathon Schaech), leur trip va alors adopter une tournure totalement inattendue et étrange (comme le fait que la note de leurs achats soient toujours de 6,66 $ et que des tas d’inconnus semblent prendre Amy pour une autre). Alors âgée de 22 ans, Rose interprète dans Doom Generation son premier rôle marquant : Amy donc, jeune fille aux cheveux noirs corbeau, coupe au carré strict, regard torve et lèvres rouge sang. Son look bigarré (lunettes de starlette et Doc Martens) et son langage ordurier en font l’archétype de la petite chieuse à qui on aimerait volontiers apprendre la vie (mais dont on rêve en secret de prendre la place). Tour à tour je-m’en-foutiste, manipulateur ou désœuvré, son personnage va évoluer de la gamine suicidaire et paumée à la jeune femme qui n’a plus peur de rien, ni personne. À la fois flippante et délicieusement provocante, Amy avait su faire écho à la sale gosse que j’étais. Même si aujourd’hui elle a perdu de sa superbe (il ne fallait pas participer au remake de Conan, Rose, vraiment pas !), McGowan a marqué les esprits en actrice polyvalente, valsant du grand au petit écran (Charmed, Nip/Tuck), tout sachant toujours garder un pied – chaussé d’un escarpin – dans le cinéma de genre (Nowhere toujours avec Araki, mais aussi Jawbreaker ou Planète terreur de son ex-boy-friend Robert Rodriguez). On peut ainsi dire que la demoiselle a été révélée par Doom Generation… et pour ma part, c’est ce rôle de badass girl que je retiendrai d’elle ! ¶ 165