DE LA CHAPELLE SAINT-LOUIS à LA CHAPELLE

Transcription

DE LA CHAPELLE SAINT-LOUIS à LA CHAPELLE
CATALOGUE
DE LA CHAPELLE
SAINT-LOUIS
à LA CHAPELLE
ROYALE
du 7 novembre 2013
au 7 mars 2014
Édito
Elle semble avoir toujours fait partie de notre paysage, à la fois lointaine et
protectrice, froide et si belle. Juchée sur la colline, elle surplombe la ville mais
sans la dominer vraiment, peut-être parce que nous la voyons de côté, comme
une vieille dame qui profite des derniers rayons du soleil.
Nous l’oublions souvent, n’y prêtons plus attention, mais il suffit qu’elle se
refasse une beauté pour que, tous, nous nous inquiétions pour elle et nous
voulions la garder telle qu’elle est et a toujours été pour nous.
La Chapelle Royale de Dreux n’est pas qu’une chapelle privée, elle fait partie
du patrimoine de tous les Drouais, qui s’enorgueillissent de tant de beauté.
Josette Philippe,
Adjoint au Maire Chargé de la Culture,
Conseiller Régional.
Située dans l’enceinte de l’ancienne forteresse médiévale de Dreux, la Chapelle Saint-Louis est agrandie et devient Chapelle Royale en 1840 par la volonté du roi des Français Louis-Philippe. Elle abrite les
sépultures de la famille des Bourbon-Orléans. Plus qu’un simple tombeau, c’est une œuvre d’art totale.
La chapelle offre en effet un magnifique condensé des arts du XIXe siècle : sculpture, vitrail et architecture. Les plus grands noms y figurent, tels Pradier, Viollet-le-Duc, Flandrin, Larivière. L’architecture
elle-même est un travail d’orfèvrerie.
La Collégiale Saint-Étienne
L
’église collégiale est probablement érigée
La nouvelle Collégiale englobe la petite
dès le Xe siècle dans l’ancien château de
église primitive. Mélange d’art roman et d’art
Dreux. Sa présence est attestée en 980. C’est
gothique, elle est de type basilical, c’est-à-dire
une chapelle castrale sise dans une forteresse.
constituée d’une nef centrale et de bas côtés.
Elle devient collégiale dès le XII siècle : un
Trois chapelles rayonnantes et deux chapelles
chapitre de chanoines la dessert et elle n’est
latérales en forment le chevet.
pas soumise à l’autorité diocésaine. En 1131, le
Une inscription en lettres gothiques sur
roi Louis VI accorde à l’abbé de Saint-Étienne
une pierre exposée au Musée d’art et
le droit de nommer ses propres chanoines.
d’histoire de Dreux, indique la date de 1142,
Cette émancipation du Collège de Dreux
commémorant la fondation de l’église c’est-à-
traduit le dynamisme de la paroisse et
dire la fin de la construction.
e
peut expliquer l’entreprise de nouvelle
construction
ou
réédification.
L’édifice
est alors entièrement reconstruit dans la
première moitié du XIIe siècle.
Schultz et Engelmann, Veue de la Ville et du Chasteau
de Dreux dessiné du Costé du midy, lithographie, 1696.
Page de couverture : Le Parc de la Chapelle Royale,
lithographie aquarellée, années 1840.
Ancienne villa forteresse du château de Dreux, dessin à l’encre de
Chine, rehaussé d’aquarelle, sans date.
3
Le château de Dreux
L
4
’origine du château remonterait à un
mine, jusqu’au niveau du sommet de la motte.
camp de César. Lorsque les castella se
Elle n’est dégagée qu’au XIXe siècle par la
vident de leurs garnisons romaines, les comtes
construction de la Chapelle Saint-Louis.
(créés par les rois Mérovingiens) érigent
Juste à côté du château originel, le donjon du
les châteaux forts autant pour asseoir leur
château de Dannemarche porte le nom de
domination sur leurs administrés que pour les
Tour grise ou de Grosse Tour. Il est encore
protéger contre les attaques.
plus grand que la Tour des Fanaux.
Ce château est formé d’une vaste enceinte
Les comtes de Dreux, à l’origine, sont une
flanquée de douze tours rondes, percée de
branche cadette de sang royal, or les châteaux
deux portes fortifiées et interrompue au
royaux ont alors droit à quatre chapelles.
nord par un gros donjon circulaire, juché sur
Ce sont à Dreux, la collégiale Saint-Étienne,
une motte qui en dissimule les profondes
la chapelle Saint Nicolas-des-Salles dans
fondations.
l’enceinte du vieux château, la chapelle de
Pendant les guerres de religion, la ville résiste
Dannemarche dans le second château et
à Henri IV mais tombe après de nombreux
l’église Saint-Vincent dans le Bourg-Clos.
combats. Le château et ses murailles sont
Au XVIIe et XVIIIe siècle, le comté appartient à
démantelés sur ordre du roi en 1593, en
diverses familles de la branche des Bourbon.
punition suite à la bataille de Dreux (19
Ils laissent s’aggraver l’état du château. En 1798,
décembre 1562) et au parti pris par la ville
le comte de Dreux, par crainte de chutes de
dans les guerres de religion. Dreux perd ainsi
pierres, décide de détruire d’abord la chapelle
son importance stratégique.
seigneuriale puis la plus grande partie de la
Le 8 thermidor (26 juillet 1794), la Tour des
maison des comtes. Seuls restent intacts le
Fanaux est renversée par l’explosion d’une
donjon et la Collégiale.
J.G.Wille, L’une des portes fortifiées du château de Dreux,
dessin à la plume et à l’encre brune, 1779
Le vieux Fort de Dreux, burin, fin XVIIIe siècle.
La Chapelle Saint-Louis
de Dreux :
collaboration entre la duchesse
d’Orléans et l’architecte Claude Philippe
Cramail
L
e 28 août 1775, le roi Louis XVI cède le
Bizy à Dreux et inhumé dans le caveau de la
comté de Dreux à son cousin Louis Jean
famille.
Marie de Bourbon, duc de Penthièvre. Petit
Au mois de novembre 1793, la duchesse
fils du Roi Soleil et de la Marquise de Montes-
d’Orléans, Louise Marie Adélaïde de Bour-
pan, ce prince est renommé pour ses vertus
bon Penthièvre, fille unique et seule héritière
et sa grande bonté.
du duc de Penthièvre est incarcérée à la pri-
Lorsque Louis XVI lui fait part de son désir
son du Luxembourg. Après une longue et pé-
d’acquérir son domaine natal de Rambouil-
nible détention, la duchesse parvient à se faire
let, il accepte sous condition. Le duc souhaite
admettre à la maison de santé du docteur
pouvoir transporter auparavant dans la col-
Belhomme, puis elle est expulsée de France
légiale de Dreux les restes des membres de
et devient, comme de nombreux nobles alors,
sa famille qui reposent dans l’église de Ram-
une exilée.
bouillet. Un caveau est alors construit pour y
La Révolution française met fin à l’histoire de
accueillir neuf cercueils renfermant les corps
la Collégiale Saint- Étienne de Dreux. Le 21
de ses parents (le comte et la comtesse de
novembre 1793, la Collégiale est saccagée : les
Toulouse), de sa femme (Marie-Félicité d’Este,
ornements, reliquaires, objets sacrés du culte
princesse de Modène), de leur fils le prince
sont volés, les sépultures pillées et les osse-
de Lamballe, et de leurs cinq autres enfants
ments enfouis dans une fosse commune.
morts en bas âge. Un service solennel est
À la fin du mois de juillet 1794, la chute du
célébré par les chanoines en présence du duc
haut du donjon, provoquée intentionnelle-
de Penthièvre et de sa fille.
ment par l’explosion d’une mine, l’endom-
Le 4 mars 1793, le duc de Penthièvre meurt
mage gravement.
en son château de Bizy. Son dernier souhait
Le 2 avril 1798, la Collégiale est mise en vente
est de reposer à Dreux parmi les siens. Mais
comme bien national, ainsi qu’une partie du
la loi interdit alors de transporter les défunts
terrain qui l’entoure. Monsieur Pelletier, mar-
hors de la commune du décès. Le corps du
chand de bois à Chartres, rachète l’ensemble.
duc est donc transporté clandestinement de
5
Il commence par vendre les tuiles puis entre-
Une partie des pierres utilisées proviennent
prend la démolition de la charpente et des
d’une ancienne abbaye de Bénédictins de
murs.
Coulombs près de Nogent-le-Roi. Des
Le 15 mai 1801, Monsieur Pelletier la revend à
pierres de tailles sont également prélevées
François Belois, un maçon de Dreux.
dans les ruines du château de la Ferté Vidame,
Après 17 ans d’exil, la duchesse d’Orléans
ancienne propriété du duc de Penthièvre. Les
rentre en France en septembre 1797. Dès
carrières de Vernon fournissent du calcaire et
son retour, elle décide de faire des recherches
celles d’Épernon du grès, les briques viennent
sur les restes de sa famille. Elle souhaite
de Saint Lubin et la chaux de Senonches.
offrir une sépulture descente à ses morts.
Pour permettre le développement du monu-
Elle achète le domaine pour 8000 francs et
ment vers l’est, les ouvriers attaquent à la
commande la construction d’une chapelle
pioche le vieux rempart. Ces travaux durent
familiale. La duchesse d’Orléans, fait appel à
tout l’été.
l’architecte Claude Philippe Cramail. Le mo-
6
nument est construit à l’emplacement de la
Le 19 septembre 1816, les fondements de
fosse commune.
l’édifice sont pratiquement achevés. La du-
En 1798, on édifie une haute tour en bois sur
chesse, après avoir passé la nuit à deux lieues
les ruines du château pour y installer un télé-
de là, fait son entrée à Dreux où elle est re-
graphe Chappe.
çue par les autorités civiles et religieuses. Elle
Le chantier de la Chapelle s’ouvre officielle-
assiste ensuite à la bénédiction de l’emplace-
ment au début du mois de mai 1816.
ment où se construit la chapelle. Elle scelle
Pour débuter les travaux, Cramail trouve un
la première pierre qui renferme l’inscription
maître maçon intelligent et expérimenté en
« monument de piété familiale ». Le lende-
la personne de Louis-Eutrope Lamésange qui
main, elle écrit à son fils Louis-Philippe, alors
accepte de diriger les travaux. Il se révèle très
en Angleterre, lui disant combien elle a été
rapidement un auxiliaire précieux. Louis Eu-
touchée par « les marques d’attachement et
trope Lamésange (1784-1859) sera maire de
de reconnaissance ».
Dreux de 1852 à 1855. Il est une des grandes
Les quatre années suivantes sont employées
personnalités de Dreux puisqu’il qui organise
à creuser le grand caveau et à monter les
les fouilles archéologiques qui se pratiquent
murs de l’édifice. Le coût de la construction
autour du château tandis qu’il reçoit depuis
s’avère rapidement beaucoup plus onéreux
Paris les ordres de Cramail.
que prévu.
De longs travaux de terrassement et de démolition commencent. Il faut construire à la
La chapelle telle que Cramail l’a construite se
fois au dessus du sol et sous terre car plu-
définit par son plan en croix grecque : la nef,
sieurs caveaux sont prévus. Le principal est de
très courte, est constituée de deux bras laté-
plan carré sous la partie centrale de la cha-
raux de mêmes dimensions, sans ouverture,
pelle, les autres, moins importants mais plus
formés de parements de brique qu’encadrent
profonds, doivent rejoindre, grâce à d’étroits
des pilastres de pierre blanche et que cou-
couloirs, l’ancien caveau de la Collégiale Saint-
ronnent des frontons unis.
Étienne.
La Chapelle Saint-Louis, lithographie rehaussée de blanc, vers 1840.
Son projet consiste en l’application de prin-
Le style néo-classique adopté par Cramail
cipes néo classiques inspirés de l’Antiquité
convient particulièrement à un édifice funé-
chers à l’époque, comme le montre la cha-
raire par son dépouillement et l’harmonie des
pelle qui adopte le dérivé du panthéon ro-
lignes.
main, considéré comme l’un des modèles de
l’architecture funéraire néo classique.
Le 28 mai 1818, l’un des caveaux accueille le
Il dépouille les murs de leur décoration et
premier cercueil, celui de la petite princesse
cultive parfois systématiquement l’art de
Françoise, Mademoiselle de Montpensier,
l’austérité. Cramail recherche avant tout une
décédée à l’âge de deux ans. Inhumation bien-
architecture d’une pureté primitive, dépouil-
tôt suivie par celle de Jean-Marie Rouzet, ami
lée de tout ornement pour qu’elle soit réduite
dévoué de la duchesse d’Orléans pendant les
à son état premier.
jours sombres de la Révolution et de la prison.
La chapelle conçue par l’architecte présente
Il a été anobli par le roi d’Espagne qui l’a fait
un aspect bien différent de celui qu’elle offre
comte de Folmon. Très affectée par la dispa-
aujourd’hui. La façade est constituée par un
rition de son vieil ami, la duchesse d’Orléans
étroit péristyle dont les quatre colonnes
ne lui survit que huit mois. Elle s’éteint le 23
doriques supportent un fronton triangulaire
juin 1821. Après des funérailles grandioses,
orné d’un bas relief représentant deux anges
son cercueil est descendu dans le caveau cen-
en adoration devant la croix.
tral où repose la princesse Françoise.
À l’intérieur, les murs sont creusés de hautes
Dans son testament, elle demande que les
niches et le chœur possède une voûte en cul
travaux soient poursuivis sans interruption et
de four (voûte en forme de quart de sphère,
que les revenus du comté de Dreux y soient
rappelant la forme du four à pain). Une quasi
entièrement destinés jusqu’à l’entière et par-
obscurité règne dans la chapelle car la lumière
faite construction de l’édifice.
ne pénètre que par une ouverture circulaire
À sa mort, son fils, le duc d’Orléans, futur
au sommet de la coupole.
Louis-Philippe Ier, reprend les travaux. Le 27
Cette coupole est sculptée de caissons déco-
juin 1822, a lieu la bénédiction solennelle de
rés de couronnes de lauriers et reposent sur
la chapelle enfin achevée.
des bas-reliefs.
7
La Chapelle Royale
Collaboration entre Louis-Philippe
et l’architecte Pierre Bernard Lefranc
L
8
ouis-Philippe, proclamé roi des Français
Lefranc fait disparaître les quatre frontons
en 1830, trouve la chapelle de Dreux
appliqués à la coupole qui donnaient à la
trop petite. Il décide de l’agrandir. Cepen-
chapelle la forme de la croix grecque. Il
dant, par un sentiment de respect profond
construit un portail ogival formé par le re-
pour une mémoire grandement chérie, le roi
trait de la porte principale en arrière de la
Louis-Philippe souhaite conserver le monu-
masse du portique et surmonté d’un pignon
ment élevé par sa mère. Il décide donc de
qui remplace l’ancien péristyle de l’archi-
grouper, autour de la coupole, de nouvelles
tecte Cramail.
constructions. La chapelle de la duchesse
En contrebas, une galerie semie circulaire est
douairière subit alors une transformation
établie, formant un déambulatoire et desti-
complète : ses proportions trop petites, ses
née à recevoir les tombeaux. Éclairée par
dimensions trop étroites sont agrandies.
huit grandes fenêtres ogivales, cette galerie
La nudité de son style, la modestie de ses
est prolongée à l’est par une petite chapelle
formes sont remplacées par une ornemen-
absidiale dédiée à la Vierge. Les bras de l’édi-
tation sage, noble, grave et sévère.
fice primitif sont allongés pour constituer un
Louis-Philippe prend une part active à l’éla-
véritable transept et leurs extrémités sont
boration du projet. Il trace lui-même les
ajourées par de larges claires voies. La nef
grandes lignes du plan et de la disposition
n’est pas agrandie vers l’ouest ; le péristyle
générale des adjonctions.
(galerie à colonne isolée) classique fait place
Louis Philippe demande à l’architecte Pierre
à une façade gothique très décorée qu’en-
Bernard Lefranc de terminer la chapelle en
cadrent deux chapelles logées entre la nef et
style néogothique, selon le goût de l’époque.
les bras du transept.
La façade est achevée et la chapelle agrandie
Trois années seront nécessaires pour voir le
d’un déambulatoire en contre-bas.
complet achèvement de l’édifice.
La chapelle porte l’empreinte « style ogi-
L’extrémité de la nef est doublée par un
val ». Ce style est adopté pour que la cha-
déambulatoire, afin d’accueillir les tombeaux
pelle porte l’empreinte du retour au type
des Bourbon-Orléans. Le transept est pro-
architectural plus en adéquation avec les
longé de part et d’autre de la nef, qui est
aspirations de la foi et du culte chrétien de
elle-même agrandie vers l’ouest, entraînant
l’époque.
le remplacement du péristyle de l’entrée
principale par une façade néogothique.
Eau-forte allemande, entre 1845 et 1875.
A.Seigneury, Vue de Dreux, Dessin à la mine de plomb,
sans date.
Eau-forte anglaise, rehaussée de blanc, entre 1845 et
1875.
L’intérieur est éclairé par la verrière au
on peut penser que la nouvelle dynastie irait
centre de la coupole et par de grandes fe-
demander son dernier asile à la vieille basi-
nêtres.
lique de Saint Denis, auprès des tombeaux
À partir du printemps 1839, le plan de Le-
de Louis XIV, de Henri IV et de Saint Louis.
franc consiste à agrandir la Chapelle pour en
Il n’en est pas ainsi : le nouveau roi manifeste
faire le mausolée de la dynastie et le mettre
l’intention d’aller reposer, après sa mort,
au goût du jour par un rhabillage en style
dans les caveaux de la chapelle de Dreux,
gothique. Le style gothique symbolise la re-
auprès des membres de sa famille.
cherche de lumière.
Le 23 juin 1843, une ordonnance est procla-
Ce style amène les architectes de l’époque
mée : « Article 1er. Notre Chapelle Royale
à concevoir des architectures de plus en
de Dreux est consacrée à la sépulture des
plus audacieuses, où le mur disparaît au pro-
princes et princesses de notre famille, ainsi
fit des vitraux, notamment des rosaces. La
qu’à celle de nos successeurs, descendants
voûte en ogive est le symbole de ce style.
ou héritiers. » La chapelle devient ainsi offi-
L’architecture ainsi que tous les éléments
ciellement Chapelle Royale, accueillant les
décoratifs se caractérisent par des formes
corps de tous les membres de la famille
élancées, de plus en plus complexes avec
d’Orléans.
le temps. Les lignes décoratives sont plus
Le 23 avril 1844, Louis-Philippe fait trans-
sinueuses et les représentations humaines
férer les corps de ses aïeux dans la crypte.
gagnent en naturel.
La mise en place définitive des sépultures
La chapelle de style néo-gothique, agrandie,
ayant libéré le caveau principal, le roi le fait
devient la nécropole des descendants du roi,
détruire et remplacer en 1845 par une vaste
d’où le nom de «Saint-Denis des Orléans»
crypte circulaire.
car, à l’avènement du duc d’Orléans au trône,
9
Le Cortège funèbre du prince Ferdinand-Philippe à la Chapelle Royale de Dreux, dessin à la plume aquarellé, 1842.
10
De 1843 à 1845, Louis-Philippe porte le plus
Le 15 août 1944, des obus allemands endom-
haut intérêt à l’art du vitrail. Le roi fait appel
magent le déambulatoire, détruisent trois
à la manufacture de Sèvres, qui est dirigée à
des huit verrières sur la vie de saint Louis
l’époque par le chimiste Brongniart. Il com-
placées en 1843, ainsi que des sculptures et
mande alors des cartons à des artistes de
des gisants. On peut encore voir aujourd’hui
renom. Les nombreuses fenêtres sont gar-
les impacts des projectiles.
nies de somptueux vitraux sur des dessins
Depuis 1848, le monument a subi peu de
de Jean-Auguste Dominique Ingres, retra-
modifications.
çant des épisodes de la vie de saint Louis
Léguée avec le château de Dreux par Hen-
auxquelles avaient collaboré, entre autres,
ri d’Orléans, comte de Paris (1908-1999),
Eugène Delacroix, Horace Vernet et Hippo-
la Chapelle appartient désormais à la Fon-
lyte Flandrin.
dation Saint-Louis. La Fondation a en fait
Les vitraux, représentant les saints épo-
succédé à la Société civile du domaine de
nymes des membres de la famille royale
Dreux, qui gérait les biens des descendants
d’après des cartons Ingres, sont une reprise
du roi Louis-Philippe.
des vitraux de la chapelle funéraire de
Neuilly (1842), érigée en souvenir du Prince
Ferdinand-Philippe, décédé dans un accident.
Viollet-le-Duc, quant à lui, dessine les ornements architecturaux encadrant les douze
figures de saintes et de saints.
En 1845, quatre nouveaux vitraux apparaissent, d’après des cartons de La Rivière.
À la chute de la Monarchie de Juillet, en
1848, la Chapelle reste possession de la
famille d’Orléans.
En juillet 1875, la flèche de la chapelle de la
Vierge, qui abritait une cloche, est détruite
par la foudre et n’est pas reconstruite.
La Famille royale à la Chapelle de Dreux, lithographie
rehaussée de couleurs, 1842.
CHRONOLOGIE
DE L’EDIFICATION
DE LA CHAPELLE ROYALE
Le 14 février 1816 : la duchesse rachète le
domaine où était édifié la Collégiale Saint Etienne. Dès octobre 1814, elle fait construire
une chapelle par Charles-Philippe Cramail,
architecte parisien.
Mai 1816 : début du chantier, construction
d’une écurie et d’un hangar pour abriter les
tailleurs de pierre.
19 septembre 1816 : cérémonie de la
première pierre de la Chapelle de Claude
Philippe Cramail.
1816-1822 : création de la coupole qui fut
exécutée par Cramail et Lamésange.
23 juin 1821 : la Duchesse douairière décède.
1822 : bénédiction de la Chapelle, présidée
par l’évêque de Chartres.
28 juillet 1822 : cérémonie solennelle,
inhumation de la famille de Toulouse.
Le 7 août 1830 : proclamation de LouisPhilippe Roi des Français.
À partir du printemps 1839 : la chapelle de
style néo-gothique est agrandie par le roi
Louis-Philippe, qui en fait la nécropole de sa
famille et de ses descendants.
23 juin 1843 : Louis-Philippe décide que
« Notre Chapelle Royale de Dreux est
consacrée à la sépulture des princes et
princesses de notre famille ainsi qu’à celle de
nos successeurs, descendants et héritiers ». Il
choisit lui-même l’emplacement où il souhaite
reposer un jour.
1843 à 1845 : La chapelle primitive de 1816
est complétée grâce à des ajouts de style
néo-gothique et ses nombreuses fenêtres
sont garnies de vitraux de la manufacture de
Sèvres sur des dessins d’Eugène Delacroix,
Hippolyte Flandrin, Dominique Ingres Horace Vernet, et partiellement Eugène
Viollet-le-Duc, Pradier. Une vingtaine de
tombeaux, regroupés autour de la sépulture
royale, sont surmontés de gisants, œuvres des
meilleurs sculpteurs de leur temps.
En juillet 1875 : la foudre détruit la flèche de
la chapelle de la Vierge.
15 août 1944 : des obus allemands atteignent
le déambulatoire, faisant voler en éclats
plusieurs vitraux, brisant des sculptures et
endommageant des gisants.
2012 : La couronne en fonte qui surplombe
la Chapelle, lourde de 15 tonnes, usée par le
temps, est retirée pour restauration. Le plomb
du dôme est également nettoyé et la croix,
posée en son centre, redorée à la feuille. 11
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier très chaleureusement
Monsieur Jean-Louis Sureau,
Secrétaire général de la Fondation Saint-Louis,
Monsieur Thierry Petit, Régisseur de la Chapelle Royale,
ainsi que nos prêteurs, qui ont souhaité rester anonymes.
> Ouverture de 14 h à 18 h
sauf mardi et samedi.
Ouvert gratuitement le 1er dimanche de
chaque mois.
www.dreux.com /www.musees.regioncentre.fr

Documents pareils