Vous êtes l`amour de votre vie ! (21/05/2015)

Transcription

Vous êtes l`amour de votre vie ! (21/05/2015)
extrait du site sources : www.sources-vivre-relie.org
Nous sommes responsables de notre propre souffrance
et de notre propre bonheur.
L’amour ne veut rien.
Il n’a pas de besoin.
Il se suffit à lui-même.
Il est complet.
D
ans quelles circonstances avez-vous découvert
qu’il était possible « d’aimer sans limites » ?
Vous êtes l’amour
de votre vie !
Entretien avec Byron
Katie
Depuis 1986, à la suite d’une expérience intérieure, Byron Katie a initié des millions de personnes
à une méthode d'investigation de leurs pensées et de leurs croyances – cause de leurs souffrances –,
qu’elle appelle The Work. Ce « Travail », à la fois simple et profond, qu'elle propose, est fondé
sur l’auto-questionnement. Il est enseigné aux publics les plus divers : dans des entreprises,
des universités, des écoles, des hôpitaux, des prisons, ou encore lors de stages intensifs.
Elle s’exprime ici sur notre vraie nature, qui est l’amour.
–1–
Il y a une plus d’une vingtaine d’années, alors que
toutes les conditions matérielles et affectives étaient
réunies dans ma vie – une carrière professionnelle, un
mariage heureux, des enfants en bonne santé... –, j’ai
traversé une longue et profonde dépression. Je buvais
beaucoup et fumais des cigarettes à la chaîne. Je me
bourrais toute la journée de comprimés de codéine,
que je mangeais comme des bonbons. J’étais agoraphobe, en rage, et si paranoïaque que je dormais avec
un fusil sous mon lit et un revolver sous mon oreiller.
J’étais profondément malheureuse et suicidaire, audelà du désespoir. A tel point que j’ai dû faire un séjour dans un foyer spécialisé pour les femmes
souffrant de troubles alimentaires.
Un matin, j’ai vécu une expérience intérieure indicible, que je pourrais appeler, avec le recul, une expérience d’« éveil ». Ma souffrance avait disparu et je
me sentais absorbée dans une joie immense que je
n’avais jamais connue jusque-là. Puis j’ai fait une
prise de conscience déterminante : j’ai compris que
quand « je croyais mes pensées, je souffrais, et quand
je ne les croyais pas, je ne souffrais pas ». Et ce
constat est le même pour tous les êtres humains. Nos
émotions, telles que la colère, la jalousie, la peur,
viennent du fait que nous croyons des pensées erronées. Et lorsque nous les remettons en question, nous
comprenons en détail leurs effets, physiques et émotionnels, nous nous rendons compte de qui nous serions sans elles. Il ne reste plus, en nous, que la paix
et l’amour.
Après cela, vous avez voulu partager votre expérience. Vous avez mis en place une méthode d’investigation que vous appelez « le Travail ». De quoi
s’agit-il ?
En réalité, je n’avais pas cette intention, mais les
gens ont commencé à venir chez moi pour me demander pourquoi j’étais si débordante de joie, et comment ils pouvaient apprendre ce que je semblais
savoir. Dans ma petite ville, on m’appelait « la dame
éclairée ». Je savais que chacun pouvait accéder à la
même joie que j’avais ressentie,
Le Travail que je propose consiste à identifier nos
pensées stressantes, et à les explorer grâce à quatre
questions. Par exemple, si je pense : « Mon mari ne
fait pas attention à moi », cela peut devenir très éprouvant pour moi. La méthode consiste, dans un premier
temps, à écrire cette pensée sur une feuille puis à s’interroger :
- Est-ce vrai qu’il ne fait pas attention à moi ?
- Puis-je être certaine que c’est vrai ?
- Quelle est ma réaction quand je crois cette pensée ?
- Qui serais-je sans cette pensée ?
Ensuite, on retourne cette pensée pour obtenir diverses pensées opposées, comme par exemple :
« Mon mari fait attention à moi », « Je ne fais pas attention à moi » ou « Je ne fais pas attention à mon
mari », etc. Nous cherchons trois exemples authentiques dans lesquels chaque retournement est aussi
vrai, ou plus vrai, que la pensée initiale. Grâce à cette
exploration, il n’aura pas besoin de faire attention à
moi pour que je me sente connectée à lui, pour que je
fasse l’expérience de l’amour. Cette personne n’a pas
non plus besoin de faire le Travail. Si c’était le cas, le
problème serait lié à ses propres pensées. L’investigation est très personnelle.
Je voudrais préciser que le Travail n’est pas une recette miraculeuse qui nous éveille en un coup de baguette magique ! C’est une pratique méditative qui
demande du recueillement.
Malgré votre expérience d’éveil, avez-vous eu
besoin de pratiquer le Travail ?
–2–
VOUS ÊTES L’AMOUR DE VOTRE VIE
!
VOUS ÊTES L’AMOUR DE VOTRE VIE
Il est vrai que mon expérience d’éveil a été instantanée, et s’est passée hors du temps, dans une sorte de
fulgurance. Mais, afin de maintenir cette expérience
radicale dans la durée, de l’enraciner, j’ai effectivement dû faire le Travail. Il m’a permis de garder en
moi un espace pour accueillir la joie et l’amour, tout en
vivant dans le monde. L’amour inconditionnel fait très
peur ! Lorsque l’amour nous dit « bonjour », il faut
que nous soyons en mesure de lui répondre « bonjour », et non de détourner la tête.
L’investigation de nos pensées nous donne la chance
de nous connecter à notre cœur. Pendant plus de trois
ans, après avoir pratiqué cet outil avec une grande
constance, j’ai réalisé qu’il avait pris la place de mon
mental. L’investigation se produisait à tout moment,
de sorte que mes pensées stressantes se terminaient en
moi non pas par un point, mais par un point d’interrogation, une ouverture. Cela peut se passer de la même
manière pour chacun d’entre nous. Sur ce plan, nous
sommes tous égaux, car nos réponses viennent toutes
de la même Source.
Parmi les fruits de ce Travail, il y a l’ouverture
du cœur...
Oui, en nous reconnectant à notre vraie nature, il n’y
a rien que l’on ne puisse aimer. Nous ne sommes plus
séparés de ce qui nous entoure, de l’ensemble du vivant. Nous sommes unifiés. C’est cela l’amour ! Dès
lors, deux personnes peuvent s’aimer en se sentant Un
seul être. Et même cinq personnes peuvent s’aimer
comme si elles étaient Une seule personne ! C’est une
expérience qui n’a aucune limite.
Je pense que toute méthode ou voie spirituelle sérieuse menant à cet état est un bon chemin pour y parvenir. J’aime le Travail parce qu’il ne s’oppose à rien.
Il est direct et hors de toute école de pensée. Il repose
uniquement sur quatre questions, qui ne demandent
même pas qu’on y réponde. Il suffit de méditer sur
elles, et de tendre l’oreille pour entendre ce qui monte
en nous. On s’arrête, on questionne ce que l’on croit,
et on écoute ce qui vient. Par exemple, si je suis en
train de méditer sur la pensée : « Il ne fait pas attention à moi – Est-ce que c’est vrai ? », je laisse mon
mental s’ouvrir et j’attends. Et si je constate que mon
mental est traversé par des pensées superflues,
comme : « Je vais être en retard pour un rendez-vous »
ou « Je me demande ce que l’on va manger ce soir... »,
je ramène mon mental à la question : « Est- ce vrai ? »
L’ego a toujours tendance à distraire le mental, à aller
à l’encontre des réponses qui arrivent en soi. Une fois
que l’on comprend le fonctionnement de son propre
mental, on comprend le fonctionnement du mental en
général. On prend conscience que ce que nous considérons habituellement comme étant le monde extérieur
se trouve en réalité à l’intérieur de soi.
Cette quête de la vérité est une réponse à la souffrance ?
Oui. Je suis convaincue qu’il y a un moyen de résoudre la souffrance, et que la clef de la liberté se
trouve en nous-même. Mais cette liberté ne va pas
hurler pour sortir. Pour trouver la paix et l’amour,
nous devons entreprendre ce Travail, nous connecter
à notre vraie nature, qui est l’amour. Ce qui est essentiel vient nous éveiller, nous illuminer. Nous découvrons alors qu’être en silence ou parler avec
quelqu’un est une seule et même expérience de présence à ce qui est. Il est vain de se disputer avec ce
qui est, c’est comme essayer d’enseigner à un chat
comment aboyer ! Vous pouvez continuer cela toute la
vie, et, à la fin, le chat vous dévisagera en faisant
« miaou ».
Les gens exigent que le monde change avant qu’ils
puissent arriver à la paix. Mais la paix ne vient jamais
de cette façon. Quand notre mental s’éclaircit, alors
le monde n’a plus besoin de changer pour que nous
nous sentions heureux. Lorsqu’un individu travaille
sur les causes de sa souffrance, c’est un acte extraordinaire, car c’est une personne en colère de moins
dans le monde, et donc cela change le monde. Quand
notre mental change, le monde change. Un esprit clair
agit pour la guérison du monde.
Dans votre livre J’ai besoin que tu m’aimes : estce vrai ?, vous expliquez que parmi les pensées qui
nous font souffrir, il y a celles qui ont trait à la
quête d’amour et d’approbation...
Le plus souvent, nous pensons que l’amour et l’approbation d’autrui sont des réponses à notre bonheur.
Nous croyons que nous serions plus heureux si nous
vivions une relation amoureuse, trouvions un partenaire sexuel, avions un enfant, si nous obtenions plus
de reconnaissance professionnelle ou gagnions plus
d’argent. Et quand nous n’arrivons pas à atteindre
notre but, nous nous sentons insatisfaits, en insécurité, seuls, malheureux. Dans une journée, on peut
passer d’une joie extrême, après avoir reçu un compliment, au désespoir, parce que quelqu’un nous a dit
des paroles blessantes.
–3–
Cette quête d’amour nous prend toute notre énergie, et occupe une grande part de nos pensées. « Pourquoi ne m’a-t-elle pas dit bonjour ? », « Ai-je eu
raison de lui répondre cela ? », « Que va-t-on penser
de moi ? », etc. Nous sommes sans cesse sur le quivive, en train d’imaginer des stratégies pour recevoir
des gratifications ou plaire à notre entourage... pour
nous sentir aimés ! Derrière cette chasse à l’approbation d’autrui, il est important de comprendre qu’il se
cache des pensées fausses, des croyances. Par
exemple, je peux penser : « Si les gens ne m’apprécient pas, je ne vaux rien ». De telles croyances, liées
à notre quête d’amour, nous font souffrir. C’est pourquoi il est important d’en prendre conscience et de les
remettre en question.
Les pensées sont comme les feuilles emportées par
le vent, elles vont et viennent, elles ne nous appartiennent pas. Il s’agit de les rencontrer comme des
amies, d’aimer notre histoire. Investiguer notre mental ne consiste pas à se bagarrer avec lui, à refuser la
haine, la violence, la jalousie... mais à observer et à
comprendre. Aimer ce qui est, c’est aimer notre état
d’esprit, et l’examiner au moyen des quatre questions.
L’état naturel d’un mental éveillé est la paix.
L’amour d’un mystique pour Dieu et l’amour
d’une mère pour son enfant sont-ils de même nature ?
L’amour ressenti par notre ego veut quelque chose.
Par exemple, si mon enfant ne va pas bien et que cela
me rend malheureuse, ce que je ressens pour lui n’est
pas de l’amour. L’amour est sans condition. La plupart du temps, en tant que parents, nous pensons que
ce que nous ressentons vis-à-vis de nos enfants est
doux, bienveillant, et qu’il s’agit d’amour. Mais cela
n’en est pas, car l’amour ne recherche rien. Quand je
rencontre des gens qui me disent aimer une personne,
et aspirent à ce qu’elle les aime en retour, ils ne me
parlent pas d’amour. C’est autre chose... L’amour véritable est inconditionnel. Quant au mystique, si dans
ses prières il demande à Dieu de lui accorder quelque
chose (la joie, la paix, par exemple), ou même que
Dieu fasse quoi que ce soit pour lui, il n’aime pas
Dieu. Je dirais même qu’il ne comprend rien au sujet
de Dieu.
Cela est la même chose dans une relation entre
deux partenaires. Si la femme est d’accord avec son
mari, celui-ci l’aime (ou vice-versa), mais si elle
remet en cause l’une de ses croyances, elle devient un
ennemi à ses yeux. Quand notre partenaire ne nous
!
donne pas quelque chose que l’on attend, et que nous
en souffrons, là encore ce n’est pas de l’amour que
nous éprouvons pour lui. Dès que l’on croit que notre
malaise est provoqué par quelqu’un d’autre, nous devenons notre propre victime. Notre partenaire est un
miroir. Nous sommes responsables de notre propre
souffrance et de notre propre bonheur. L’amour ne
veut rien, il n’a pas de besoin. Il se suffit à lui-même.
Il est complet.
Vous aimez à nous rappeler que « nous sommes
l’amour de notre vie, quand personne d’autre n’est
là »...
C’est vrai... Lorsque l’on cesse de rechercher de
l’approbation à l’extérieur, on observe que l’on peut
ressentir de l’amour pour soi-même. En faisant cette
expérience, on réalise que cette approbation existe déjà
en nous. L’amour est ce que nous sommes. L’amour
voit que nous sommes parfaits. À quoi cela sert-il
d’admirer l’amour de Jésus ou la compassion du Bouddha, tant que nous n’avons pas découvert ces qualités
en nous ? Surestimer de grandes figures de l’histoire
peut nous empêcher parfois de reconnaître notre grandeur. Quand notre mental projette des qualités trop loin
de nous, il empêche notre propre valeur de se manifester. Le mental aime voyager dans des contrées lointaines, en dehors de lui-même, pour trouver ce qui lui
manque... mais en réalité, il ne le trouve jamais.
La conscience de soi nous permet de vivre une histoire d’amour avec nous-même. Nous devenons alors
notre propre ravissement. C’est magnifique ! Regardons comme nous sommes beaux, aimables et aimants ! $
Propos recueillis par Juliette Lérins
Pour aller plus loin :
www.thework.com/francais/
Quelques livres de Byron Katie :
Les Mille visages du bonheur, Guy Trédaniel, 2014
Aimer sans limites. Que seriez-vous sans vos histoires ? Synchroniques Éditions, 2011
J'ai besoin que tu m'aimes : Est-ce vrai ?, Guy Trédaniel, 2006
–4–

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